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Mbangi Mbonzale Antoine

Introduction à la Sociologie du Droit

Cours L1 /DROIT

Collaborateur : CT MAKWA André Joel


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INTRODUCTION GENERALE
Le cours est intitulé Introduction à la Sociologie du Droit, « ISD ». Il est
destiné aux apprenants de première licence, Université Nouveaux
Horizons « UNH4 ».

A. Objectifs

1. Général
Le cours donne la connaissance des notions de base sur le plan
sociologique et sur le plan du droit ou juridique afin de les préparer à
l’acquisition de mémoire d’échange.

2. Spécifique
A l’issue de cet enseignement les apprenants seront capables de replacer
le droit dans son contexte social d’en interpréter les réactions dialectiques entre le fait et le
droit.

Contenu du cours : voir table des matières

Méthodologie

La technique d’enseignement est ex cathedra, les apprenants sont obligés


de participer directement par questionnement direct. Un travail pratique
indiqué est prévu en individuel, plus un travail pratique en groupe, voire
un exposé dans la promotion.
Contact : mbangiantoine@gmail.com
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I. Module 1 : Option sociologique


I. GENERALITE

DEFINITION ET GENERALITE

La sociologie est une discipline des sciences sociales qui a pour


objectif de rechercher des explications et des compréhensions
typiquement sociales, et non pas mentales ou biophysique, à des
phénomènes observables.

Elle étudie les relations sociales qui produisent par exemple, selon les
approches : des pratiques, des faits sociaux, des interactions, des identités
sociales, des institutions sociales, des organisations, des réseaux, des
cultures, des classes sociales, des normes sociales ainsi que de toutes ces
entités qui n'ont pas d'explications purement biophysiques ou mentales et
qui sont produites par les individus et groupes sociaux.

Après la Seconde Guerre Mondiale, selon Jean Carbonnier (1960-1970) la


sociologie connaît un long processus de spécialisation. C’est ainsi que
plusieurs courants de sociologie particulières voient le jour, favorisés
notamment par le fait que les sciences sociales sont considérées à l’époque
comme des savoirs utiles pour les politiques publiques et le développement
social. On a la sociologie de travail, de vendeur, de passion, de juvénile, des
organisation, religion, de risque, des adultes…

Le droit est l’ensemble de règles qui établissent des devoirs et des


droits, mais aussi comme un ensemble de règles qui créent des
opportunités d’action pour les acteurs sociaux.
Avec la complexité de la vie de l’homme, de ses interactions et les processus
d’universalité, le concept du droit s’est proliféré. Il y a l’apparition des droits
dans des différentes activités de l’homme ou on remarque une interaction
fondamentale. Ainsi on a le droit du travail, droit pénal, fluvial,
international, civil, familial, aérien,

A. Les paradigmes sociologiques

Avec Émile Durkheim, Max Weber est considéré comme le père fondateur
de la sociologie moderne. Chacun illustre une tradition sociologique
opposée.
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1. Durkheim est le père du « holisme méthodologique » : le « tout »


est supérieur et antérieur à la partie.
2. Weber est le fondateur de l’individualisme méthodologique : on
ne peut comprendre les faits sociaux en dehors des individus qui
entrent en interaction.

Nous appelons sociologie (…) une science qui se propose de comprendre par
interprétation l’activité sociale et par là d’expliquer causalement son
déroulement et ses effets.

Nous entendons par « activité » un comportement humain (…) quand et pour


autant que l’agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par
activité « sociale », l’activité qui, d’après son sens visé par l’agent ou les
agents, se rapporte au comportement d’autrui, par rapport auquel s’oriente
son déroulement » Max Weber, Economie et Société, 1922

Actions sociales

La sociologie doit comprendre, puis expliquer, l’action sociale. Elle


s’intéresse aux actions sociales et se demande quel sens donnent les
acteurs à leurs actions, pour ensuite expliquer pourquoi tel sens a conduit
à telle ou telle action. Weber parle d’action sociale pour désigner un
comportement humain orienté vers autrui, auquel l’acteur donne un sens.

La réalité sociale ne peut s'expliquer uniquement par des liens de


causalités comme c'est le cas dans le domaine des sciences naturelles.
Weber postule que la sociologie, l'histoire et l'économie sont des « sciences
de la culture ». Elles doivent être étudiées selon une méthode propre. Pour
Durkheim, à la différence de Weber, les faits sociaux doivent être analysés
comme des choses, c'est-à-dire sur le modèle des sciences de la nature.

L’idéal-type pour analyser les actions sociales, Weber propose une


méthodologie fondée sur la construction théorique d’une représentation
simplifiée de la réalité, qu’il appelle idéal-type. Il est obtenu en
accentuant les traits caractéristiques d’un phénomène social que l’on
observe et permet de l’étudier scientifiquement.
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I. LES PRECURSEURS de la sociologie

Dès l'Antiquité, le raisonnement sociologique se retrouve chez certains


auteurs, comme Confucius ou Cicéron. Les Sophistes inaugurent dans le
domaine social l'essentiel de la méthode scientifique, c'est-à-dire
l'observation, la comparaison et la critique. Encore aujourd'hui, des
ouvrages comme le Ménon de Platon ou Ethique Nicomaque d'Aristote
constituent des sources dans lesquelles puise la sociologie.

1. Les origines de l'enquête statistique remontent au XIe siècle, lorsque


Guillaume le Conquérant ordonne en 1086 l'organisation d'un
recensement sur son territoire, publié sous le nom Domesday Book. Au
XIIIe siècle, Ma Duanlin, un historien chinois, souligne l'existence de
dynamiques sociales sous-jacentes à l'évolution historique dans son
encyclopédie, Wenxian Tongkao.
2.

1. Ibn KHALDOUN (…1300-...)

En rupture avec ses prédécesseurs, Ibn KHALDOUN marque au XIVe siècle


un tournant en sociologie. Sa façon d'analyser les changements sociaux et
politiques qu'il a observés dans le Maghreb et l'Espagne de son époque a
conduit à le considérer comme un précurseur de la sociologie et
démographie modernes malgré le fait qu'il fut inconnu des principaux
fondateurs de ces disciplines.

Son ouvrage majeur, la Mugaddima, où il expose sa vision de la façon dont


naissent et meurent les empires, est peut-être le premier à avoir un
raisonnement scientifique et sociologique sur la cohésion sociale et le conflit
social. Il conçoit une théorie dynamique de l'histoire et développe les concepts
de Changement et conflits sociaux.

Il élabore également une dichotomie entre vie nomade et vie sédentaire. La


Muqaddimah peut être considérée comme un ouvrage de sociologie
générale, où y sont développés des thèmes aussi variés que la vie urbaine, la
politique, l'économie et la connaissance.

Son travail se base sur un concept central, celui de asabiyyah, traduit en


français par « cohésion sociale », « solidarité de groupe » ou « tribalisme ». Cette
cohésion sociale survient spontanément dans des communautés et peut-être
intensifiée par la religion. Il analyse la manière dont ce qui fait la cohésion
politique, économique, psychologique, sociologique du groupe est aussi à
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l'origine de sa chute, et sera alors remplacé par un autre groupe lié de manière
plus étroite.

2. MONTESQUIEU, (1689 – 1755)

Il introduit les notions de sociologie et publie en 1748 : "De l’esprit des


lois". Dans cet ouvrage, il établit des relations stables entre les institutions
juridiques et politiques et les conditions de vie des individus en société. Il
se penche sur le pouvoir politique et expose une théorie en mettant en
relation les principales formes de pouvoir politique avec l’idéal social
dominant. Il montre que quand l’idéal social diminue, le régime se
corrompt. Pour palier cela, il propose le principe de séparation des
pouvoirs qui nécessite la notion d’indépendance entre eux.

1. Exécutif ;
2. Judiciaire ;
3. Législatif.

La conception positive de la loi de Montesquieu (humaniste par excellence)


intéressera Durkheim qui dira de lui : "non seulement Montesquieu a
compris que les choses sociales sont objets de science, mais il a établi
les notions clés indispensables à la constitution de cette science".

3. Rousseau (1712 - 1778)


Il croit en la bonté originelle de l’homme. Il publie en 1762 : "Du
contrat social" dans lequel il rappelle combien l’état civil est souhaitable
en ce qu’il substitue en l’homme la justice à l’instinct, la raison à
l’impulsion physique. Il propose une nouvelle théorie pour fonder la
légitimité du pouvoir politique : "Liberté, égalité, fraternité" (Etait-ce un
idéalisme ?)

Nous avons retenu deux acteurs principaux qui abhorrent la suite de la


sociologie de cette façon

4. Emmanuel JOSEPH SIEYES

Le terme de sociologie est forgé dans les années 1780 par Emmanuel
Joseph Sieyès à partir du préfixe « socio » du mot latin socius signifiant
« compagnon, associé » et du suffixe « logie » du terme grec ancien (λόγος)
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logos, signifiant « discours parole ». Il s'agit donc étymologiquement d'une


science des relations.

5. Auguste COMTE (1798 - 1857 )

C’est lui qui invente le néologisme "sociologie" en 1839. Avec lui, la


sociologie commence à devenir une science. Il la définit comme "l’étude
positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes
sociaux". Il distingue deux états de la science des phénomènes sociaux :

1. La statique sociale qui fonde les bases de la théorie de


l’ordre et que l’on peut traduire par l’étude fondamentale des
conditions d’existence de la société.

2. La dynamique sociale qui fonde les bases de la théorie du


progrès et que l’on peut traduire comme l’étude des lois et de
son mouvement continu, c’est-à-dire le processus d’évolution
d’une société.

En bref, "la dynamique sociale étudie les lois de la succession, pendant


que la statique sociale cherche celles de la coexistence". (A. Comte, cours
de philosophie positive, 48ème leçon.)

Loi de 3 états

Comte établit une loi progressive, générale et linéaire d’évolution de


l’esprit humain où, selon lui, tous les domaines de la connaissance
passent par trois états successifs. C’est la loi générale des trois états qu’il
met en relation avec la dynamique sociale :

1. Etat théologique ou fictif : C’est le pouvoir propre à chaque


société qui permet de relier des pouvoirs temporels (ex : la
politique) avec des pouvoirs spirituels ou théologiques
(scientifiques)
2. Etat métaphysique ou abstrait. C’est une période de crise,
une époque critique conçue comme un âge de transition
révolutionnaire.
3. Etat scientifique ou positif. C’est la phase de réorganisation
de la société qui suit la crise où le régime (re)devient
rationnel.
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6. KARL MARX (1818 - 1883) : une pensée incontournable

"Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il s’agit


maintenant de le transformer".
Sa démarche sociologique est indissociable de son engagement politique
révolutionnaire. Il constitue l’un des deux pôles de la pensée
traditionnelle sociologique. Son principe structurel de la réalité (ou des
réalités) repose sur la dialectique.

Pour lui, toute réalité est traversée des forces contradictoires, leur
lutte provoquant le changement (en générale sous la forme d’une rupture
brutale). Bourgeoisie versus aristocratie, prolétariat versus bourgeoisie.
La pensée de Marx se résume aux termes de "holisme" et de
"déterminisme". C’est-à-dire que l’individu est déterminé par les
structures de la société.
"ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est
au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience".

7. MAX WEBER (1864 - 1920) : une sociologie de l’action sociale

Pour Weber, la sociologie est une science de l’action sociale. A la


différence de Marx et de Durkheim, il s’agit moins de comprendre chez
Weber la société et ses institutions que d’analyser, à un niveau
microsociologique, les actions individuelles ou les formes de relation
interindividuelles.

Même s’il faut se garder de toute simplification de type Weber -


individualiste - Durkheim - Marx - holistes, il est certain que la sociologie
Wébérienne donne une place importante à l’individu. «La sociologie ne
peut procéder que des actions d’un, de quelques ou de nombreux
individus séparés. C’est pourquoi elle se doit d’adopter des méthodes
strictement individuelles. Dans cette conception, le sociologue doit
comprendre les intentions que les individus donnent à leurs actions,
lesquelles, compte tenu des contraintes de la situation, constituent le tout
social singulier étudié.
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C’est pourquoi les infractions sont qualifiées sur base des intentions.
En cela on peut comprendre la différence avec la conception marxienne. A
la rigidité héréditaire (reproduction des classes et de la structure) envisagée
par Marx, s’oppose selon Weber la fluidité de la société où rien n’est jamais
totalement écrit d’avance. "Un changement est aisément possible".

Il aborde une démarche à trois niveaux :

1. Compréhensive : La compréhension des phénomènes sociaux est


immédiate. Le chercheur doit se placer du point de vue de l’acteur
pour comprendre le sens subjectif qu’il donne à son action =
comprendre, interpréter, expliquer.
2. Historique : Le sociologue doit faire œuvre d’historien, c’est-à-dire
qu’au-delà de reconstituer conceptuellement les institutions
sociales et leur fonctionnement (recherche du général), il doit faire
le récit de ce que l’on ne verra jamais deux fois (recherche du
singulier).
3. Culturelle : On ne peut comprendre les actions humaines hors de
leur système de croyances et de valeurs. Il s’agit d’expliquer ce que
les hommes ont créé (institutions, religions, théories scientifiques),
ce qui est impossible sans références aux valeurs qui les ont guidés.

Attention cela pose le problème d’objectivité du savant. Weber en


distingue :

• Le jugement de valeur qui est personnel et subjectif et donc à


exclure.
• Le rapport aux valeurs, que l’observateur peut choisir de
sélectionner parmi d’autres éléments de la situation qu’il étudie.

Ex : le sociologue prend en compte la liberté politique (domaine des


valeurs), mais cette valeur ne l’intéresse pas en elle-même, mais en ce
qu’elle a constitué un enjeu qui a mobilisé les hommes dans la société
observée.

De plus, il construit un outil théorique qu’il nomme idéal-type, comme


modèle d’intelligibilité des phénomènes observés. C’est une reconstruction
stylisée de la réalité.

"On ne trouvera nulle part empiriquement un pareil tableau dans sa pureté


conceptuelle : il est une utopie. Le travail historique aura pour tâche de
déterminer dans chaque cas particulier combien la réalité se rapproche ou
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s’écarte de ce tableau idéal. Appliqué avec prudence, ce concept rend le


service spécifique qu’on en attend au profit de la recherche et de la clarté"
(M. Weber, essai sur la théorie de la science, 1918, Plon, 1959, pp. 179-
181).

II. SOCIOLOGIE DU DROIT ET RAPPROCHEMENT

La sociologie du droit (ou sociologie juridique) est la branche (ou sous-


discipline) de la sociologie qui étudie les phénomènes juridiques en prêtant
attention aux pratiques effectives des acteurs du champ juridique, et non
simplement aux textes réglementaires. Cette discipline entretient des rapports
complexes avec le droit d'une part, et la théorie ou science du droit d'autre
part.

• Pour le juriste italien DIONISIO ANZILOTTI ; il est le premier, en 1892, à


utiliser l'expression « sociologie juridique ».
• En France, c'est après la Seconde guerre mondiale que la sociologie du
droit s'imposa progressivement dans la faculté de droit, en particulier
sous l'égide de Henri Levy -Brühl, qui en est la figure titulaire de 1926
à sa mort en 1964.
• En 1966, François Terré affirmait que « (...) la sociologie juridique avait
obtenu, en France, droit de cité ». La formule introduit l’ambiguïté
fondatrice propre à la discipline. En effet, le droit de cité ne figure pas
dans le droit formel.

III. Sociologie générale et la sociologie du droit

De tout ce qui précède nous disons que la sociologie du droit est une
branche de la sociologie générale qui se spécialise à l’étude des accords sociaux
et de des nivellements sociaux. Nous avons la sociologie médicale, sportive,
urbaine, de migration, du travail, de syndical, de la jeunesse, des adultes, du
risque et nous en passons la sociologie du droit dont l’objet

François terré, dans son bilan, place la sociologie juridique française « à


l’ombre de la sociologie générale ». Il traite d’abord des « précédents », puis de
la « situation actuelle » de la sociologie juridique dans ses rapports avec les
autres sociologies (générale, politique, du travail de la famille, …), enfin, il fait
un bilan de l’orientation des travaux en cours.

Il cite Montesquieu comme précurseur. Citant le Manuel de sociologie de


Cuvillier (Paris, 1950, p. 9), Terré rapporte l’idée d'Auguste Comte selon
laquelle « les faits sociaux sont assujettis aux lois » mais qu’ « ils ne requièrent
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pas d’observation spécifique » puisqu’ils sont reliés à d’autres faits sociaux


plus globaux.

Pour sa part, Durkheim a orienté la recherche plus vers une sociologie du


droit qu’une sociologie juridique comme si le droit devait profiter des
recherches sociologiques. Les disciples de Durkheim ont fait évoluer la
recherche vers des champs plus disparates. Terré rappelle les velléités
globalisantes de la sociologie juridique naissante ainsi que les typologies
complexes de Georges Gurvitch.

Une autre orientation consistait à construire une nouvelle théorie générale du


droit (Duguit et Hauriou) avec les apports de la sociologie du droit. Les
attirances, soit vers la sociologie générale, soit vers le droit, créèrent une
certaine confusion. Le « pionnier » de la sociologie juridique est un « disciple
en voie indirecte » de Durkheim : Henri Lévy-Bruhl.

Il reste deux problèmes à traiter : la définition et la méthode. Le droit


constitutionnel relève de la sociologie politique. Le développement
incontestable de la sociologie du travail doit être signalé. La convergence avec
la sociologie juridique concerne le droit du travail et la compétence des
conseils de prud’hommes (consigli di probiviri).

Mais force est de constater que la sociologie du travail s’intéresse peu au droit
du travail. Le front principal de la sociologie juridique semble être face à la
sociologie de la famille. Reste encore la confrontation avec le droit, le droit
comparé et l’histoire du droit.

On a parfois considéré la sociologie juridique comme une branche de la


philosophie du droit mais c’est parce que la sociologie juridique ne peut pas
se passer par exemple de « comparaison spatio-temporelle ».

Enfin reste le problème du théorique et de l’empirique. Page 323, Terré aborde


la question des sources de la sociologie juridique : les archives et les
statistiques, l’analyse de la jurisprudence. Les problèmes méthodologiques
relèvent d’abord de l’appréhension des techniques du droit et son langage,
ensuite la mise à la portée des « profanes » des recherches.

François Terré distingue des contributions à la « sociologie juridique spéciale »


et à la « sociologie juridique générale ». Par spéciale, il entend ce qui concerne
l’individu et son environnement et l’individu et son activité (p. 329). Il s’agit
principalement des questions relatives à la famille, la place de la femme, le
divorce et la filiation, c’est-à-dire l’individu personne juridique dans sa vie
privée (hors la criminologie et la sociologie criminelle) et la vie professionnelle.
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La sociologie juridique générale se rapporte à une recherche plus théorique :


la « spécificité du juridique » notamment dans ses aspects historiques et
ethnologiques, l’explication sociologique de la « diversité du phénomène
juridique », l’étude de la « caste des juristes » et le comportement des non-
juristes quant à la « genèse particulière de la norme juridique », et le « vécu de
la norme juridique », le « dialogue » entre le fait et le droit. Terré conclut en
exposant que les recherches empiriques vont plus vite que les recherches
théoriques.

Henri Lévy-Bruhl

Dans sa Sociologie du droit, nous y revenons pour Henry Lévy-Bruhl, il propose


sa propre définition du droit : « Le droit est l’ensemble des règles obligatoires
déterminant les rapports sociaux imposés à tout moment par le groupe auquel
on appartient » Il conteste la doctrine et affirme que « les règles juridiques, pour
le sociologue, n’ont pas de caractère stable et perpétuel ».

Il distingue le droit et la religion par la prééminence de sanctions


surnaturelles, et le droit de la morale dont le domaine est la conscience
individuelle et dont la sanction est la désapprobation. Il signale que la frontière
entre droit et morale est cependant floue, en effet, il existe des « obligations
naturelles » écrites en aucun endroit mais que le juge peut faire appliquer.

Il s’intéresse aux sources du droit en en distinguant les différentes catégories.


Il dégage les principes d’une « science du droit ou juristique », son histoire, sa
méthode et son objet propre sans toutefois aborder cette dernière question.

Enfin, il expose ce qui sont pour lui « les problèmes d’aujourd’hui et de


demain », par exemple « l’acculturation juridique » qui s’intéresse aux transferts
juridiques entre groupes sociaux ou États, « l’unification du droit » c’est-à-dire
l’idée selon laquelle les mêmes règles régiraient tous les hommes.

La définition « juristique » (le mot choisi lui-même par cet auteur est
révélateur) du droit apparaît assez restreinte : le droit ne se limite pas à des
règles obligatoires, beaucoup de textes légaux font état de possibilités simples
ou de grands principes qui n’imposent rien.

La notion de personnel du droit wéberienne n’apparaît pas clairement sauf


dans l’idée de « rapports sociaux imposés ». Le « juristicien » semble pouvoir
prendre parti : sur le cas du militaire à qui l’on confie une mission
contradictoire avec sa conviction religieuse, Lévy-Bruhl écrit : « La règle
juridique devra-t-elle céder devant la règle morale, ou doit-on préconiser la
solution contraire ?
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Pour le sociologue, la réponse ne fait pas de doute : c’est la règle de droit qui
doit être obéie, (...) ». Ainsi, à notre sens, la « juristique» qui centre son activité
sur le droit tel que défini plus haut et recherche des solutions à des problèmes
juridiques est plus proche des travaux des juristes classiques praticiens ou
théoriciens que de ceux des sociologues. Pour situer mieux cette question de
la prise de position, il est nécessaire de citer Emile Durkheim : « La sociologie
n’a pas à prendre parti entre les grandes hypothèses qui divisent les
métaphysiciens.

Elle n’a pas plus à affirmer la liberté que le déterminisme. Tout ce qu’elle
demande qu’on lui accorde, c’est que le principe de causalité s’applique aux
phénomènes sociaux. Encore ce principe est-il posé par elle, non comme une
nécessité rationnelle, mais seulement comme un postulat empirique, produit
d’une induction légitime »

Le droit pénal

La sociologie juridique du droit connaît un essor particulier pour ce qui


concerne le crime et la délinquance en général. Elle trouve quelques
prolongements concrets ou, du moins, concomitants dans les politiques
publiques de prévention et de répression.

Accessoirement, on sait par ailleurs l’intérêt porté par nos concitoyens au


roman noir. Philippe Robert, pour définir le crime, veut l’étudier « sur la scène
de sa création (incrimination) et sur celle de sa mise en œuvre (criminalisation),
les acteurs sociaux qui s’affairent, avec des moyens inégaux, des enjeux
différents et des stratégies variables, autour de cette ressource sociale que
constitue le droit pénal ».

Il s’oppose à une définition qui verraient le crime selon une double face :
normative (juridique) et comportementale. Sans aller au-delà dans la
présentation des investigations de la criminologie et des débats qui l’animent,
on retiendra l’idée selon laquelle certains faits sociaux évoluent vers le
judiciaire. L’objet changeant se prête donc à une analyse de type sociologie
juridique.

D’après les acteurs du droit

« Max Weber a mis en relief le rôle de ce qu'il appelle l'état-major du droit


(Rechtsstab), c'est-à-dire les professions juridiques. On peut aussi parler, à ce
sujet, des acteurs du droit. Autour de deux d'entre eux le législateur, mais
surtout le juge tend à se former des sociologies particulières.
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À la vérité, la sociologie législative a d'abord été conçue comme une sociologie


appliquée à la législation. C'est une fonction pratique de la sociologie qui a été
érigée en sociologie distincte.

Mais il est rationnel de généraliser la notion et d'y inclure tous les aspects
sociologiques de l'activité législative : les forces anonymes qui, à l'œuvre dans
la société, déterminent l'apparition de la règle de droit (le législateur
sociologique, dit-on quelquefois, par opposition au législateur juridique, le
ministre qui a pris l'initiative ou les parlementaires qui ont voté) ; les groupes de
pression ; les phénomènes de connaissance et d'ignorance, d'effectivité ou
d'ineffectivité de la loi.

La sociologie judiciaire est plus franchement reconnue comme une discipline


distincte. On s'explique qu'elle ait rencontré aux États-Unis un terrain de
prédilection, si l'on réfléchit à l'importance du juge dans la société américaine et
dans le droit de la Common Law.

Dans un premier volet, elle se présente comme une sociologie des professions :
les magistrats, les avocats sont pris pour objet d'étude, sous l'angle de leur
recrutement, de leurs opinions, de leurs comportements envers les justiciables,
de l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes dans le grand public, etc. Mais c'est le
jugement qui est au cœur de la sociologie judiciaire, la formation du jugement,
le sentencing.

Le phénomène pourrait sembler relever de la psychologie : psychologie des


petits groupes quand le tribunal est collégial, ou même psychologie individuelle
quand le juge est unique. De fait, la sociologie judiciaire ne peut ici se passer de
la psychologie judiciaire ; mais elle affirme sa spécificité en cherchant à établir
des corrélations entre le contenu de la sentence et les données proprement
sociales qui environnent le juge. »

— Extrait de Jean Carbonnier, Sociologie juridique, Thémis-PUF,

IV. Approche relationnelle avec d’autres sciences :


1. Sociologie du droit et théorie du droit

En effet, selon la formulation, par Kelsen, des thèses classiques du positivisme


juridique, l'étude sociologique du droit ne peut prétendre au statut de
« science du droit », au sens où la théorie du droit serait exclusivement
concernée par l'aspect formel du droit, ou la validité de la norme, et non par
son efficacité. La question des comportements sociaux est ainsi derechef
exclue par Kelsen, dans une très large mesure, de l'étude scientifique du droit.
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2. Sociologie du droit /Sociologie juridique

Henri Batiffol, fait une synthèse des thèmes durkheimiens appliqués au


droit :

« Le phénomène juridique premier est la coutume, dont le caractère social est


le plus manifeste en raison de sa formation spontanée, et qui est justiciable
au premier chef de la méthode d’observation. (...)

La loi apparaît moins directement comme un fait social, parce qu’elle est
œuvre volontaire ; mais son objectif doit être de lire dans les faits sociaux les
règles qu’elle doit consacrer, au besoin en les aménageant ; il en va de même
de la jurisprudence. (...) l’activité du législateur et du juge est à son tour un
phénomène social justiciable des mêmes méthodes que le droit spontané. Il
résulte de la pression sociale sur la conscience des législateurs ou juges. On
doit donc y retrouver l’expression de la conscience collective. (...)

Le droit étant le produit de la conscience collective est lié à la société, en ce


double sens que tout droit est engendré par la société, mais aussi mène donc
à voir le phénomène juridique dans les règles d’organisation de tout
groupement humain, qu’il s’agisse de la plus modeste association aussi bien
que du plus puissant État, ou de la communauté internationale (...) »

François Chazel fait état d’un véritable programme de recherche élaboré par
Emile Durkheim, cependant éparpillé, et fait la description de trois traits
essentiels de ce programme.

La solidarité a une expression, un symbole visible : le droit et « [e]n effet, la vie


sociale, partout où elle existe d’une manière durable, tend inévitablement à
prendre une forme définie et à s’organiser, et le droit n’est autre chose que
cette organisation même, dans ce qu’elle a de plus stable et de plus précis. »

Il fait néanmoins une différence entre les règles relevant du droit et celles qui
relèvent de la morale. Il y a deux espèces de droit : celui des sanctions
répressives et celui des sanctions restitutives. D’autre part, crime et peine sont
indissolublement liés et font du premier un phénomène normal.

3. Weber et la sociologie du droit

Dans Economie et Société, max Weber, juriste de formation, a appliqué sa


méthode compréhensive à la sociologie juridique. Sa réflexion s’articule
d’abord autour de la validité légitime que donnent les acteurs sociaux à un
ordre. Il distingue quatre causes à cette reconnaissance de validité : la
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tradition, la croyance affective, la croyance rationnelle (distincte de la


précédente parce qu’elle est teintée d’idée de justice) et la disposition positive
dont le caractère est légal soit du fait d’une loi, soit du fait d’une entente des
intéressés.

Le critère entre droit et non droit se situe dans l’existence ou non de


contraintes physiques ou psychiques exercées par des personnes spécifiques,
qu’il appelle le personnel du droit. La convention violée n’entraîne que la
désapprobation efficace sans l’intervention de personnes sanctionnantes.

Dans son ouvrage, il définit aussi une loi d’évolution du droit dont il décrit les
quatre étapes : la révélation charismatique du droit par les prophètes
juridiques, la création et l’application du droit par des notabilités judiciaires,
l’octroi du droit par des pouvoirs théocratiques ou des pouvoirs profanes et
l’élaboration systématique du droit par les juristes professionnels. Il remarque
une renaissance, de son vivant, du pluralisme juridique qui s’oppose au
positivisme moniste où les juristes se rangent du côté du pouvoir politique.

Pour Max Weber, la sociologie du droit doit s’intégrer à celle du politique


puisqu’il est question de domination de l’homme par l’homme. Ces quelques
lignes relèvent les seuls points marquants et résumés de ce texte riche et
parfois difficile d’accès. D’autre part, « La sociologie du droit est consacrée à la
rationalisation du droit moderne dont le caractère propre est d’être rationnel en
divers sens à la fois : généralisation, systématisation, construction de concepts
juridiques, solution logique des problèmes par application de principes.

Il suit à travers l’histoire l’opposition fondamentale d’une justice matérielle qui,


directement appliquée aux cas particuliers, est conforme au sens de justice mais
livrée à l’arbitraire, et d’une légalité formelle qui juge selon la norme (Kadi-Justiz
d’une part et justice selon les textes d’autre part) » .

« Mais cette rationalisation, qui est un des traits de la société moderne à l’âge
industriel, n’est acquise qu’au prix d’un désenchantement qui peut être
douloureux.

Weber pose les bases de la sociologie de l’autorité mais qui est incluse dans la
sociologie du politique. On a comme un cercle fermé de l’autorité au politique
en passant par les règles juridiques. Cette circularité est d’ailleurs
concomitante à une volonté d’inscrire le droit dans une typologie d’ordre
historique.

Cependant la « construction idéale typique » n’est pas ici achevée.


L’accentuation d’une globalisation du fait juridique dont le critère généralisé
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se rapporte à l’autorité validée, bien que pertinent, ne rend pas bien compte
de l’arbitrage juridique moderne entre les simples particuliers (droit du divorce
et de l’adoption par exemple) ou encore relatif à la préservation de la nature
(droit rural et de l’environnement).

Dans ces types de situation, la régulation juridique ne s’appuie pas sur une
question de pouvoir détenu et utilisé entre les protagonistes sinon par
l’intermédiaire de la société qui aurait « mis en place » un certain type de
conception dans un domaine concerné (la nationalité par exemple). On peut
avancer comme critère déterminant alors, une certaine idéologie au substrat
naturel, coutumier ou culturel.

Weber montre que l'unification du droit et sa monopolisation par l'État sont


le résultat d'un processus historique. Au Moyen Âge, le droit local primait sur
le droit général ; mais, à l'époque moderne, c'est le droit général, le droit de
l'État, qui prime sur le droit local. Notre manière de comprendre le droit est
un des résultats de ce processus historique. Reconnaître les différentes étapes
de ce processus, c'est se donner la possibilité de mieux influer sur ce qu'est le
droit.

Par exemple il montre que les états princiers brisèrent par leur bureaucratie
les associations traditionnelles et la Révolution Française a interdit les
corporations. Toutefois, cet état moderne n'a pas supprimé ces forces locales,
reconnaissant même souvent leur autonomie, mais il les a enserrées et
soumises à ses propres lois.

Elles ont perdu leur qualité d'ordre et la faculté de créer une légitimité d'elles-
mêmes, alors que cette faculté était, selon Max Weber, à l'origine du
développement occidental.

4. Georges Gurvitch et la sociologie du droit

Georges Gurvitch, sans nier les apports de Émile Durkheim, Max Weber, des
juristes sociologues (Léon Duguit, Emmanuel Lévy, Maurice Hauriou), des
écoles américaines du « social control » (Thomas M.Cooley), fait une critique
systématique de la sociologie du droit. Il remarque, par exemple, que « la
définition du droit par Durkheim est à la fois trop large et trop étroite ».

Le droit ne peut être défini par des sanctions organisées, car ces dernières
présupposent déjà du droit pour organiser les sanctions. Les genres du droit
sont différentes des contraintes. Il écrit que « Weber a réduit la tâche de cette
branche de la sociologie à l’étude de la mesure de probabilité, des "chances"
des conduites sociales, effectués d’après les schémas cohérents de règles
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juridiques qui sont élaborées par les juristes d’un type particulier de société.
Mais il n’a pas été fidèle à cette base étroite ». Il s’étonne que ce dernier finisse
son œuvre sur une « loi tendancielle du droit » qui va à l’encontre de ses
principes méthodologiques.

Georges Gurvitch définit la sociologie juridique ou de droit comme « l’étude


de la plénitude la réalité sociale du droit, qui met les genres, les
ordonnancements et les systèmes de droit, ainsi que ses formes de constatation
et d’expression, en corrélations fonctionnelles avec les types de cadres sociaux
appropriés ; elle recherche en même temps les variations de l’importance du
droit, la fluctuation de ses techniques et doctrines, le rôle diversifié des groupes
de juristes, enfin les régularités tendancielles de la genèse du droit et des
facteurs de celle-ci à l’intérieur des structures sociales globales et partielles ». Il
définit et fonde le fait juridique en s’appuyant sur l’expérience juridique qui
« consiste en la reconnaissance collective des faits normatifs réalisant un des
multiples aspects de la justice dans un cadre social donné qu’il s’agit de
protéger ».

La définition de cet auteur a une volonté globalisante remarquable dont la


complexité efface celle qu’il a écrite en 1940 : « la sociologie juridique
systématique a pour tâche d’étudier le rapport fonctionnel entre la réalité sociale
et les espèces du droit » beaucoup plus simple mais qui insiste dès l’intitulé
sur la nécessité, semble-t-il, d’études nombreuses et sans exclusive et d’une
sociologie systématique.

Par contre, dans la définition citée plus haut, le critère de l’« expérience
juridique» apparaît opératoire bien que peu explicité. En effet, les expressions
utilisées « aspects de la justice » et « cadre social qu’il s’agit de protéger »
ouvrent à ce sur quoi doit porter l’observation et l’analyse, et donne une
orientation pratique qu’il faut soumettre à la critique : la protection d’un
certain ordre. Nous ne devons pas comprendre cette dernière expression
comme « conservatisme » au sens politique attribué généralement.
L’interprétation juste nous semble être « régulation d’un certain ordre ».

Un exemple récent illustre cet aspect de régulation sociale. Il nous est donné
par les interprétations de la Cour de cassation à propos des dispositions
légales relatives aux licenciements collectifs. Il s’agit notamment des arrêts
dits Samaritaine. La haute cour (Cour de Cassation française) a dit qu’il fallait
réintégrer des salariés plus de deux ans après leur licenciement.

Ces nouvelles interprétations de l’amendement Aubry pour le contrôle des


licenciements collectifs et des plans sociaux (les arrêts Samaritaine
13/02/1997 sont ceux qui ont suscité le plus de débats, auparavant, il y a eu
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les arrêts Sietam, du 16/04/1996, Majorette et Framatome, du 03/12/1996,


...) sont vécues dans les milieux patronaux comme une « insécurité juridique
renforcé ».

Dans les milieux syndicalistes, on perçoit les positions du grand tribunal


comme une justice aux aides importantes offertes aux entreprises sans que le
nombre d’emplois n’évolue favorablement. Nécessairement, on observe que la
Cour de cassation prend nettement position en faveur des salariés (dans un
contexte grandissant de pauvreté et d’exclusion) comme si elle tenait à faire
peser la balance de leur côté.

De cette façon, sans jamais que ça soit explicite, elle aurait apporté, à son
niveau, comme une contribution de type humanitaire aux revendications de
l’opinion publique.

En tout cas, il y a bien eu remise en cause d’un système légal du congédiement


collectif favorable aux employeurs. Au-delà du contrôle de l’ensemble des
juridictions sur l’ensemble du territoire national, on peut remarquer la
recherche d’un équilibre nouveau à une certaine tendance perçue, semble-t-il
comme néfaste.

C’est le débat qui s’est ensuivi qui permet une telle extrapolation mais on ne
peut pas focaliser tout sur ce seul vison des choses. On sait par exemple que
les hauts magistrats sont débordés par de nombreux recours. Leur réaction
peut être tout simplement défensive en protestant d’une certaine façon par
rapport aux plans sociaux des entreprises.

En d’autres occasions, en gardant l’exemple de la Cour de cassation, il y aura


bien « conservatisme » dans les arrêts préservant un certain type de droit.

La notion de régulation a toutefois une importance relative dans le domaine


de la sociologie du droit. Elle est issue ou générée par l’idée de démarche
tendancielle de la société relevant d’une sorte de modélisation. Ce « dessein
supérieur » demande bien plus qu’une simple affirmation, il faut, nous semble-
t-il, un très grand nombre de démonstrations.
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B. Sociologie du droit de Max Weber

En suivant tout simplement un ordre chronologique, nous allons


considérer successivement les concepts clés qui caractérisent à nos yeux
l’apport fondamental de Guy Rocher à la sociologie du droit.

Ces concepts sont : De pouvoir, D’ordre juridique, D’internormativité,


D’effectivité, Délégitimation.

1. Pouvoir et domination

Le Droit et la rationalité sont étroitement associés, dans l’esprit de Weber.


Le droit est une des formes les plus pures d’expression de la rationalité
dans l’ordonnancement des pouvoirs sociaux.

Il est donc le mode le plus rationnel d’institutionnalisation du pouvoir


sous la forme de la domination : c’est en lui que la domination trouve sa
légitimation la plus rationnelle.

Rocher établit la différence entre l’étude sociologique du droit et son


analyse dogmatique (ou normative), connue, en règle générale, des juristes
seulement. L’étude de 1988 intitulée « Pour une sociologie des ordres
juridiques », laquelle paraît au demeurant dans une revue (Les Cahiers de
droit) destinée aux professionnels du droit, va permettre d’élargir cette zone
d’inconfort, en montrant à quel point le « droit » auquel se réfère la
sociologie ne s’identifie nullement à celui dont traite la science normative
du droit.

2. Ordres juridiques et pluralités du droit

Ce faisant, Rocher reprend à son compte l’idée de « pluralisme juridique »


apparue au début du XXe siècle dans les mouvements critiques du droit,
en s’attachant toutefois à l’épurer de ses connotations normatives et à lui
donner une assise sociologique empreinte de rigueur, en recourant à cet
effet à la catégorie fondamentale d’ordre juridique.

À cette fin, Guy Rocher mobilise deux auteurs importants, soit Santi
Romano et, à nouveau, Max Weber. Santi Romano, l’une des figures
centrales de la théorie du droit en Italie, n’a jamais entendu faire œuvre de
sociologue. Il a cherché plutôt, en rédigeant L’ordinamento giuridico, à
fonder la théorie du droit – dans une perspective anti-kelsénienne sur des
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bases pluralistes et institutionnalistes influencées notamment par l’œuvre


de Maurice Hauriou, mais aussi par Carl Schmitt.

L’approche de Max Weber demeure fort différente et est essentiellement


sociologique. Weber distingue à juste titre entre l’ordre juridique idéel, ce
complexe de normes auquel s’attache la dogmatique du droit, et l’ordre
juridique empirique, ensemble de faits sociaux qu’analyse la sociologie.
Cette dichotomie, absolument fondamentale chez Max Weber, est
également mentionnée par Guy Rocher, qui toutefois ne l’approfondit pas.

Quoi qu’il en soit, Rocher emprunte à l’un et l’autre auteur pour élaborer
une définition sociologique de l’ordre juridique, susceptible d’en autoriser
l’étude des manifestations plurielles.

La définition proposée représente un type idéal au sens wébérien et


correspond en fait – même si Guy Rocher croit être plus près de Santi
Romano – à la notion même d’ordre juridique empirique telle que conçue
par Max Weber.

En effet, Rocher met notamment en relief l’existence d’instances de


contrainte, chargées de l’adoption, de l’interprétation et de l’application du
droit, dans le cadre d’un ordre doté de légitimité.

Voilà qui pose le problème, dans une perspective de pluralité du droit, des
rapports qui prennent place entre les divers ordres juridiques, question
que Guy Rocher va aborder en recourant au concept d’« internormativité ».

3. Droit et internormativité

Dans sa contribution à un ouvrage collectif sur ce thème dirigé par Jean-


Guy Belley, Guy Rocher approfondit sa réflexion sur la pluralité juridique
en s’intéressant cette fois aux rapports qu’entretiennent les ordres
juridiques entre eux ainsi qu’avec d’autres ordres normatifs. Le concept
d’internormativité est emprunté à Jean Carbonnier ; toutefois, Rocher
remarque que celui-ci ne l’a ni défini ni précisé et que la notion n’est pas
exempte d’ambiguïtés.

Ces faits d’internormativité s’accompagnent toutefois de résistances


parfois très fortes chez certains médecins qui s’indignent de la
« bureaucratisation » de la pratique médicale et de son encadrement poussé
par un ensemble de règles externes contraignantes.
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Comme second exemple d’internormativité, Rocher se réfère au contact


malaisé, toujours en milieu hospitalier, de la pratique médicale avec la
sphère de l’éthique. Les rapports entre ces deux ordres normatifs (par
l’intermédiaire de comités d’éthique ou de conseillers à l’éthique) sont tout
aussi difficiles et complexes que dans le premier cas :

Entre éthique et médecine, l’observation de la pratique médicale oblige à


constater que les phénomènes d’internormativité sont infiniment
complexes, qu’ils se présentent sous des formes variées : l’internormativité
suit des canaux plus souvent souterrains qu’à découvert, elle rencontre
divers obstacles, quand encore ceux-ci ne la bloquent pas, elle se réalise
par la médiation d’agents officiels ou officieux, externes ou internes à la
pratique médicale, fondée sur une légitimité généralement incertaine,
sinon carrément contestée.

Rocher indique que le sociologue met l’accent sur « l’effectivité des règles
dans la vie sociale », ce qui représente une préoccupation inhérente à la
problématique de la sociologie, bien davantage qu’à celle du droit.

4. Effectivité et efficacité du droit

L’efficacité du droit a rapport « au fait qu’elle atteint l’effet désiré par son
auteur, si ce n’est pas celui-là même, à tout le moins un effet qui se situe
dans la direction souhaitée par l’auteur et non en contradiction avec elle ».
Par opposition, l’effectivité, au sens rochérien, désigne tout effet de toute
nature qu’une norme peut produire.

De ce point de vue, l’effectivité revêt un sens beaucoup plus large que


l’efficacité et autorise des analyses sociologiques beaucoup plus fines de
l’application, mais aussi de l’élaboration de la norme :

²Tenter de comprendre l’effectivité du droit, c’est tout ensemble retracer


la diversité de ses effets, voulus et involontaires, recherchés ou accidentels,
directs et indirects, prévus et inattendus, sociaux, politiques, économiques
ou culturels.

C’est aussi tenter de retrouver les voies par lesquelles passent ces effets et
les mécanismes qui les produisent. Que ce soit par la compréhension des
diverses formes d’observance ou de non-observance de la loi, par les
analyses d’impact, par la recherche sur la mise en œuvre du droit ou sur
son efficacité, par l’observation des écarts entre la règle et les conduites,
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une connaissance plus raffinée de l’effectivité du droit est toujours l’objectif


poursuivi.

Légitimation et légitimité du droit

L’effectivité d’une norme dépend largement, telle est la perspective de Max


Weber, de l’existence d’un ordre juridique empirique que les agents
considèrent comme légitime. Le fait que certains d’entre eux ne se
conforment pas à la norme ne porte pas atteinte à cette légitimité, dans la
mesure où la non-observance est dissimulée. En retour, la croyance en la
légitimité d’un ordre signifie la « chance », en règle générale, d’une
conformité des conduites à la norme.

La sociologie politique et juridique de Max Weber offre […] un point de


départ tout à fait incontournable pour l’analyse des légitimités en œuvre
dans les rapports collectifs du travail, en particulier à cause des
importantes et fructueuses possibilités qu’apportent les concepts et les
méthodes de cette sociologie à une démarche scientifique sur ce sujet.

Pour les auteurs, la production du droit par les arbitres de griefs relève
en principe de la légitimité légale-rationnelle, tout en faisant appel à la
tradition et à la rationalité en valeur (Wertrationalität), pour s’en remettre
ici aux catégories wébériennes.

Guy Rocher observe toutefois que l’intérêt porté par Weber aux types
idéaux de la légitimité dans sa sociologie ne s’étend pas aux processus de
légitimation, c’est-à-dire « aux diverses voies par lesquelles la légitimité se
construit, se maintient et se modifie ».

V. Approche juridique
IL est indispensable, pour que la vie en société soit possible, qu’il
existe une règle de conduite. Si chacun de nous suivait son bon plaisir,
chacun deviendrait un ennemi pour son voisin. Mais si la nécessité d’une
règle de conduite est incontestable, il est par contre plus difficile de préciser
à quels besoins répond exactement cette règle de conduite.
L'histoire nous montre aisément que les rapports entre les hommes
dans la société n'ont pas toujours été régis par les mêmes règles. La religion
a longtemps été à l’origine des règles de droit, c’est-à-dire des règles de
conduite dans les rapports sociaux, par l’intermédiaire du Clergé et du roi,
l’envoyé de Dieu sur Terre.
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Suite à la Révolution française, et à la 2 Déclaration Universelle des


Droits de l’homme et du citoyen, la place de la religion en matière de Droit
a commencé à diminuer dans la société au profit des différentes normes.
Ces règles régissant les rapports des personnes vivant dans la société dans
un but de paix sociale ont évolué avec la société.
De plus en plus étendues, les règles de droit doivent être adaptées
aux différentes situations de vie. Il est alors légitime de se demander, dans
quelles mesures la règle de droit suffit à gouverner la vie en société.
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Titre 1 - Droit objectif


Le droit objectif rassemble l’ensemble des règles de conduite en société,
l’ensemble des règles de droit. Ces règles de droit sont issues de plusieurs
sources, présentent certaines caractéristiques qui permettent de les
distinguer des règles morales ou religieuses et appartiennent à diverses
branches.

CHAPITRE 1 – Sources du droit objectif

On entend par source du droit, les origines de ce droit, les différentes


manières dont ces droits sont établis. Elles ont des origines multiples. Les
règles de droit sont rangées dans un ordre hiérarchique. Une règle
d’autorité inférieure ne peut contredire une règle d’autorité supérieure.
D’où viennent ces règles de droit qui nous régissent ? On trouve deux
catégories : les sources directes et les sources indirectes.

A. Section 1- Les sources directes


Les sources directes sont les sources sur lesquelles on peut se référer
sans doute. Elles sont écrites et directement obligatoires et émanent d’une
institution publique nationale ou internationale.
1. Les sources nationales
o La Constitution :

La Constitution est l’ensemble des règles suprêmes qui fondent l’autorité


de l’Etat, et organisent ses institutions telles que le Parlement, le
Gouvernement, etc. Elle donne également des pouvoirs à l’Etat tout en lui
imposant des limites afin de garantir des libertés aux citoyens lorsqu’elles
sont jugées fondamentales.
o La Loi au sens large,

La loi est une disposition normative et abstraite posant une règle juridique
d'application obligatoire. On distingue d'une part, les lois
constitutionnelles qui définissent les droits fondamentaux, fixent
l'organisation des pouvoirs publics et les rapports entre eux, les lois
organiques qui structurent les institutions de la République et pourvoient
aux fonctions des pouvoirs publics (p. e le statut de la Magistrature) et
d'autre part, les lois ordinaires.
o Au sens formel,

La loi est une disposition prise par une délibération du Parlement par
opposition au "règlement" qui est émis par une des autorités
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administratives auxquelles les lois constitutionnelles ont conféré un


pouvoir réglementaire.
Kelsen est à l'origine du normativisme juridique, principe selon lequel les
normes juridiques s'insèrent dans un ensemble cohérent appelé :
hiérarchie des lois. Constitution, Traités, Lois, Règlements, Circulaires.
• La loi est dite générale quand elle s'applique à tous les
citoyens et dans toutes les situations, lorsqu'elle pose la
règle ordinaire et qu'elle décide pour l'avenir et ce
indéfiniment.
• Elle est quand il s'agit d'une loi spéciale qui s'applique à
une catégorie de personne (commerçants, libéraux) ou de
situation (location d'immeubles)
• Elle devient loi exceptionnelle pour faire face à des
situations d'urgence ou de nécessité (crise du logement) qui
ainsi s'éteignent d'elles-mêmes.
• Elle est loi est impérative lorsqu'elle intéresse l'ordre public
et les bonnes mœurs et donc nul ne peut y déroger même
par des conventions particulières.
• La loi est d'ordre public lorsqu'elle intéresse l'ordre social
privé ou public.
• La loi est supplétive lorsqu'elle s'applique s'il n'y a pas de
conciliation possible ou silence (mariage sans contrat, la
communauté des biens s’applique)
L'entrée en vigueur d'une loi est assujettie à sa promulgation et à sa
publication. La promulgation est la déclaration officielle de proclamation
par l'état de la loi et c'est une prérogative du Président de la République
suivant certaines formes et certains effets.
o Le règlement en droit interne français est un acte prescriptif impersonnel
ou individuel émanant du pouvoir exécutif ou d’un organe habilité
d’une collectivité territoriale.
Parmi les règlements, nous citerons : les décrets, les arrêtés, les
circulaires et les ordonnances.
o Le décret

C’est un acte portant une prescription impersonnelle ou individuelle


émanant en principe du Président de la République et du Premier Ministre.
o Les arrêtés

Ce sont des règlements qui sont porteurs de prescriptions individuelles ou


impersonnelles qui émanent de différents organes de l’Etat, des collectivités
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locales. Il y a des arrêtés municipaux, du conseil général, municipal. C’est


l’instrument de toutes les actions juridiques de toutes les instances
administratives autres que le Premier Ministre et le Président de la
République. Ces arrêtés se trouvent sous la subordination des décrets et à
fortiori de la loi.
o Les ordonnances

L’ordonnance est un acte signé par le Président de la République. C’est


donc l’exercice par le pouvoir exécutif d’une compétence législative. Ce sont
des prescriptions qui sont purement internes à un service administratif
national ou territorial.

o Les circulaires

C’est un document qui circule entre les différents agents concernés. Les
circulaires s’imposent à tous les agents de l’administration en vertu d’un
principe qui est le principe hiérarchique.
Seuls quelques fonctionnaires échappent à ce principe comme les
magistrats du siège qui exercent leur fonction assise car elle suppose du
temps alors que les magistrats debout sont soumis, les professeurs
d’université échappent aussi.

2. Les sources internationales


o Les traités et accords

Ce sont des actes juridiques conclus entre deux ou plusieurs Etats.


Quand le traité est signé par deux Etats, ce sont des traités bilatéraux et
avec plusieurs, des traités multilatéraux. Ils peuvent être conclus soit à
partir d’une initiative spontanée des Etats. Un Etat propose à un autre la
conclusion d’un traité sur un sujet (fiscal, échange, circulation des
personnes, etc…
Selon l’article 96 de la constitution du Sénégal par exemple : « Les
traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à
l’organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l’Etat, ceux
qui modifient les dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à
l’état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction
de territoire ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi ».
Ils ne prennent effet qu’après avoir été ratifiés ou approuvés.
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3. Le Droit communautaire
Il fait intégralement parti de notre système juridique car il devient du droit
Sénégalais. On estime aujourd’hui que le droit peut provenir des textes de
l’UEMOA ou des de l’OHADA.

B. Section 2- Les sources indirectes


Elles n’ont pas de force obligatoire directe. Elles interviennent en
application de textes existants ou inspirent de nouveaux textes.
1. La jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des arrêts et jugements qu’ont rendu les
différents cours et tribunaux pour la solution d’une situation juridique
donnée.
2. La coutume et la doctrine
La coutume est un « usage juridique oral, consacré par le temps et accepté
par la population d'un territoire déterminé. Autrement dit, c’est une règle
de droit qui s'est établie, non par une volonté étatique émise en un trait de
temps, mais par une pratique répétée des intéressés eux-mêmes ».
La coutume, c'est du droit, mais un droit qui s'est formé par l'habitude. La
coutume est une règle de droit à part entière. En l'absence de loi écrite ou
de règlement, le juge pourra fonder sa décision sur la coutume.
Par contre la doctrine est l’ensemble des dogmes, des opinions, des
croyances, des principes, des thèses ou des conceptions théoriques qui font
partie d’un enseignement ou que l’on adopte.

Elle peut être d’ordre politique, économique, philosophique, religieux,


scientifique. Son but est de guider l’action ou d’aider à interpréter les faits.
Par exemple la doctrine de Marx. (Doctrine libérale)
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CHAPITRE 2 – Généralité de la règle de Droit


La règle de droit peut être définie comme une règle de conduite
sociale dont le respect est assuré par l’autorité publique. Elle est donc
assortie de sanctions ce qui la différencie de la règle morale que chacun
s’impose ou que notre entourage nous impose et qui n’est pas
immanquablement accompagnée d’une punition.

A. Section 1- Les caractères de la règle de Droit


1. Caractère général,
Aux termes de l'article de la Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen, la loi "doit être la même pour tous". La forme d'un certain
nombre de règles de droit illustre cette généralité. La règle de droit ne
s'applique donc pas à telle ou telle personne nommément désignée, mais à
toutes les personnes sans distinction, ou à une catégorie de personnes
déterminées (ex : le droit de vote est accordé aux personnes majeures
uniquement).
La généralité de la règle de droit est une garantie contre les discriminations
individuelles. Son but de la règle est de s'appliquer à un groupe. Le
caractère général est de toute façon relatif, car, la règle s'applique de toute
façon à des situations déterminées.
Toute personne entrant dans cette situation à vocation à se voir appliquer
cette règle de droit. (cf Portalis "La loi statue sur tous, elle considère les
Hommes en masse, jamais comme particulier")
2. Caractère obligatoire
La règle de droit est dite obligatoire car elle s’impose à toute personne, qui
a le devoir de la respecter. Le code de la route est obligatoire, il s’impose à
tout le monde. A partir du moment où une personne viole une règle de
droit, elle encourt une sanction.
Nul ne peut déroger à la règle de droit dès lors qu'il entre dans son champ
d'application. La règle de droit peut imposer une obligation de moyens
(médecin), une obligation de résultat (payer ses impôts) ou laisser une
certaine liberté d'action (contrats).
3. Caractère permanent
La règle de droit est permanente parce qu’elle est constante pendant
son existence. Elle a un début et une fin, mais pendant son existence, elle
est appliquée avec constance et de façon uniforme. Son applicabilité
demeure jusqu’à ce qu'elle soit abrogée ou abandonnée en tant que règle
de droit.
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4. B- Caractère coercitif et extérieur


Les pouvoirs publics peuvent utiliser la force publique pour faire respecter
une règle de droit et pour sanctionner un manquement à l'obligation de
respecter une règle de droit. Si la puissance publique refuse de remplir sa
mission ou abuse des pouvoirs dont elle dispose, le citoyen ne peut exercer
contre l'Etat qu'une contrainte politique et non juridique.
La règle de droit est extérieure à la volonté des personnes soumises, elle
est issue des pouvoirs exécutifs et législatifs. Au niveau religieux, la règle
émane de la volonté divine, de l'église. Au niveau moral, la règle provient
des consciences individuelles, elle est interne à chaque personne.

B. Section 2- Finalité de la règle de Droit


1. Intérêt général
La règle de droit rend la vie plus agréable, il en est de même de sa finalité
une finalité propre, d’assurer la coexistence des hommes en société. C’est
un ordre social afin d’éviter le chaos ou le désordre sociétaire. Le but de la
règle de droit est de permettre d’obtenir une paix sociale et de minimiser
les conflits.
Toutefois dès que l’on aborde la question des rapports entre l’intérêt
général (de la société) et l’intérêt individuel (des particuliers), cette
unanimité s’effrite. Et tant que les intérêts de la société et des particuliers
concordent, il n’y a pas de 8 problèmes : le droit sert les deux intérêts.
2. Justice
La règle de droit détermine le juste et l'injuste. Cette notion de justice doit
être employée avec prudence. Ce qui est juste pour moi, est-il juste pour
les autres ? Le juge ne peut s'ériger en censeur du droit. Il doit l'appliquer
même s'il lui semble injuste. Le jugement en équité n'existe pas. Toute
décision contraire au droit doit être cassée. La notion de justice est
purement morale, elle dépend de la civilisation dans laquelle elle évolue. La
pratique de l'excision soulève le problème de l'universalité de notre système
de valeurs.
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CHAPITRE 3 – Les grandes disciplines du droit


A. Section 1- Les disciplines du Droit Privé

Le droit privé est l'ensemble des règles qui gouvernent les rapports des
particuliers entre eux ou avec les collectivités privées (sociétés,
associations...). Il se subdivise en plusieurs branches : droit civil, droit
commercial, droit du travail...

1. Le droit civil et ses dérivés


Le droit civil est l'ensemble des règles de droit qui régissent les
rapports entre les personnes privées, qu'il s'agisse de personnes physiques
ou de personnes morales. Il comporte : le droit des obligations (dont le droit
des contrats), le droit des personnes, le droit de la famille, le droit des biens,
le droit des successions, le droit de la preuve.

Le droit des affaires : Le droit des affaires est une branche du droit
privé qui comporte un ensemble de droits relatifs aux affaires des
entreprises. Il réglemente l’activité des commerçants et industriels dans
l’exercice de leur activité professionnelle. Il définit également actes de
commerces occasionnels produits par des personnes non-commerçantes.

Le droit du Travail : Le droit du travail est l'ensemble des règles qui


régissent les relations entre les employeurs et les salariés. Le contrat de
travail crée un lien de subordination juridique entre employeur et salarié,
dès lors, le droit du travail rassemble tout ce qui est source de droit
rétablissant l'équilibre. C'est une branche du droit privé.
Le droit du travail est parfois improprement nommé droit social.
Cette seconde discipline est plus large, puisqu'elle englobe non seulement
le droit du travail mais aussi le droit de la protection sociale.

2. Les droits mixtes


On appelle droit mixte les matières qui se trouvent à la fois dans le sein du
droit public et dans celui du droit privé. Il mélange des droits.
Exemples de droits mixtes :
o Le Droit Processuel :
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il regroupe trois types de procédures, à savoir la procédure civile, celle


administrative et celle pénale. (On appelle “procédure” la résolution d’un
conflit par un tribunal.)
o Le Droit International Privé :
il possède pour premier objet, qui relève du droit privé, de régler les conflits
de loi et de juridiction dans l’espace.

B. Section 2- Les disciplines de Droit Public

Le droit national se divise en deux ensembles : le droit public et le droit


privé. Le droit public est l'ensemble des règles qui organisent le
fonctionnement d'un État et qui gouvernent les rapports de l'État et de ses
agents avec les particuliers.
Il se subdivise en plusieurs branches : droit constitutionnel, droit
administratif, droit pénal, droit fiscal.

1. Le droit public interne et le droit public international

Le droit international public se définit par rapport au droit public


interne. Appelé aussi le droit des gens, il contient les règles applicables
dans les rapports des Etats entre eux et définit l'organisation, le
fonctionnement, la compétence et les pouvoirs des organisations
internationales.
Certains contestent l'existence du droit international public en tant
que règle de droit, en raison de la faiblesse de son caractère obligatoire. Y
a-t-il un véritable ordre juridique entre les Etats ? Peut-il y avoir un droit
des Etats sans Etat ? En l'état actuel de l'organisation internationale, il
n'existe pas de véritable force supranationale pouvant contraindre les
Etats, au moins les plus puissants, à respecter les règles du droit
international public.

2. Le droit administratif, le droit financier et le droit constitutionnel


o Le droit administratif est très complexe, et énormément
jurisprudentiel (c'est d'ailleurs de là que vient la difficulté). Il
n'empêche que c'est une matière fondamentale.
Tout d'abord elle donne une notion de ce que sont les juridictions
administratives et l'administration, et permet de mieux cerner le droit
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public dans lequel le droit constitutionnel ne tient qu'une place minime


malgré son intérêt.
Ensuite, elle aborde une quantité de problèmes propres au droit public :
structure administrative, actes administratifs, leurs applications, les
services publics, la compétence des juridictions administratives, la
responsabilité administrative, le contrat administratif...
o Le droit constitutionnel est un droit fondé essentiellement sur
la Constitution. Sur la Constitution même, ce cours aborde
généralement la séparation des pouvoirs, le bloc de constitutionnalité
(l'ensemble des normes constitutionnelles), les différentes pratiques
gouvernementales, les révisions constitutionnelles, l'élaboration des
lois.
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CHAPITRE 4 – Le domaine d’application de la règle de Droit


A. Section 1 – Application de la loi dans le temps

Il y a un problème quand deux lois successives peuvent s’appliquer à


une même situation. Quand une loi nouvelle s’applique à des situations
juridiques nées avant son entrée en vigueur. Par exemple, la loi de 1974
sur l’abaissement de l’âge de la majorité rendait-elle les personnes qui
avaient de plus de 18 ans et de moins de 21 ans avant la sortie de la loi
majeures ? A cela, deux principes sont appliqués : La non rétroactivité et
de l’application immédiate des lois dont le but est de protéger les libertés.
1. La non rétro activité des lois

- Le principe

Une loi est rétroactive lorsqu'elle s'applique à des situations


juridiques constituées avant sa mise en vigueur, ainsi qu'aux effets passés
de cette situation. La loi n'a pas, en principe, d'effets rétroactifs, ce qui
signifie qu'une loi est sans application aux situations juridiques dont les
effets ont été entièrement consommés sous l'empire de la loi ancienne.
Il ne faut donc pas appliquer une loi à des actes ou des faits juridiques qui
se sont passés antérieurement au moment où elle a acquis effet obligatoire.
Une loi nouvelle ne peut modifier ou effacer des effets juridiques qui se sont
produits sous l'empire de la loi ancienne. - L’exception
o Les lois expressément rétroactives
En matière pénale, il n'est pas possible d'édicter une loi expressément
active lorsque la loi est plus sévère (nouvelle incrimination, aggravation de
la peine, suppression de circonstances atténuantes...) Il s'agit d'un principe
constitutionnel inscrit dans la Déclaration des droits de l'homme de 1789.
Le Conseil Constitutionnel veille à son respect et annule les lois qui y
porteraient atteinte.
En matière civile, les lois expressément rétroactives sont possibles mais
elles sont rares. Elles interviennent souvent en période exceptionnelle. Ces
lois exceptionnelles, rétroactives correspondent à des périodes à des
périodes troublées de l'Histoire où il existe une volonté de faire table rase
du passé. Les lois ne sont rétroactives que si le législateur l'a expressément
prévu.
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o Les lois interprétatives


Une loi est interprétative lorsqu'elle vient seulement " préciser et expliquer
le sens obscur et contesté d'un texte déjà existant.
o Les lois pénales plus douces
Lorsqu'une loi pénale plus douce entre en vigueur, soit parce qu'elle réduit
la peine encourue, soit parce qu'elle supprime l'infraction ou une
circonstance aggravante, par exemple, elle s'applique immédiatement à
toutes les situations juridiques pénales, même nées avant son entrée en
vigueur.

2. L’effet immédiat de la loi nouvelle

o - Principe de l’effet immédiat de loi


La loi nouvelle s'empare des situations juridiques nées postérieurement à
son entrée en vigueur et s'applique immédiatement à eux. La loi nouvelle
va aussi saisir les effets futurs (c'est-à-dire non encore réalisés) d'une
situation juridique née antérieurement à son entrée en vigueur qui seront
régis par elle. La loi ancienne n'est plus applicable.
o - L’exception à l’effet immédiat
Le principe de la survie de la loi ancienne en matière contractuelle. Il y a
survie de la loi ancienne lorsqu'elle continue de régir des faits qui se situent
après l'entrée en vigueur de la loi nouvelle, c'est-à-dire après l'abrogation
de la loi ancienne. La loi nouvelle ne va donc pas s'appliquer
immédiatement mais la loi ancienne va régir les effets futurs nés sous
l'empire de la loi nouvelle.

La jurisprudence a décidé que "les effets d'un contrat sont régis, en


principe, par la loi en vigueur à l'époque où il a été passé". Cela signifie
donc que les contrats en cours d'exécution, lorsqu’entre en vigueur la loi
nouvelle, continuent à être régis par la loi qui était en vigueur au moment
de leur conclusion.

La loi ancienne survit donc puisqu'elle s'applique après son


abrogation et ceci dans tous les cas où une situation contractuelle est née
avant elle. On explique cette exception par le fait que la situation
contractuelle est largement laissée à la maîtrise de ceux qui l'ont créé.
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On peut considérer que la loi ancienne s'était incorporée dans le


contrat (ex. statut d'une société rédigé selon la loi ancienne : ils ont acquis
une nature contractuelle). Cette exception s'explique dans un système
libéral où l'on privilégie l'autonomie de la volonté sur la volonté du
législateur.
Il est normal que les volontés des cocontractants ne soient pas déjouées
par la suite. Il est nécessaire qu'existe une certaine sécurité juridique et les
contractants peuvent être ainsi certains que l'équilibre qu'ils ont créé par
contrat ne sera pas déjoué plus tard par une loi nouvelle.
Néanmoins, il existe une exception au principe de la survie de la loi
ancienne en matière contractuelle pour les lois d'ordre public.
A chaque fois que le législateur l'impose parce qu'il veut uniformiser toutes
les situations juridiques, qu’elles soient en cours ou celles qui sont à venir,
il va décider que la loi nouvelle est immédiatement applicable, même aux
situations juridiques contractuelles en cours.
Il en va souvent ainsi lorsque la loi nouvelle exprime un intérêt social
tellement impérieux que la stabilité des conventions ne saurait y faire
échec. Le seul fait que la loi nouvelle soit impérative au sens de l'article 6
ne saurait suffire à attester de l'existence d'un tel intérêt.
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Titre 2 – LES DROITS SUBJECTIFS


Le Droit désigne l’ensemble de règles juridiques qui gouvernent l’activité
humaine dans la société (Droit des gens) ou dans une communauté
politique déterminée (ainsi du Droit français, Droit Sénégalais, Droit
allemand ou Droit américain).

A. “Droit objectif”,

C’est le Droit en tant que corps de règles. Par contre, les droits subjectifs
sont les prérogatives dont peut se prévaloir une personne, sujet de droit.
Le terme subjectif est issu du mot sujet. Autrement dit, les droits
subjectifs sont les pouvoirs reconnus à une personne, qui lui permettent
de faire ou d’exiger quelque chose.
Les droits, ce sont les facultés ou prérogatives qui appartiennent à un
individu ou à une collectivité et dont ceux-ci peuvent se prévaloir dans
l’exercice de leur activité, à l’encontre des autres individus, pour accomplir
tel ou tel acte (ainsi du droit de propriété, de l’autorité 13 parentale, du
droit des Etats à être indépendants, du droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes, etc.).

B. “Droits subjectifs”,

Ce sont les droits qui appartiennent aux sujets de droit (aux personnes).
Seulement, le mot droit peut désigner enfin la science qui porte sur le Droit
et sur les sources dont il émane (la loi, la jurisprudence, les traités
internationaux voire la coutume). C’est en ce sens qu’on dit “la Faculté de
droit” ou “les étudiants en droit”."
La notion de droit subjectif n'a cessé d'alimenter la controverse. Elle peut
être considérée comme une notion clef de l'individualisme juridique.
Villey, Duguit, Jhering, Roubier ont proposé chacun une définition du
droit subjectif.
Dabin le caractérise par la relation « d'appartenance-maitrise » unissant un
sujet de droit et un objet donné, appartenance dans la mesure où la
personne peut dire qu'un droit est le sien, maitrise en tant que pouvoir de
libre disposition de la chose objet du droit, résultat de l'appartenance.
Une personne peut donc revendiquer des droits qui lui sont reconnus par
le droit objectif. Face à un tel raisonnement, nous aborderons la question
des droits suivant les chapitres ci-dessous :
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CHAPITRE 1 – SOURCES ET CLASSIFICATION DES DROIT


SUBJECTIFS
A. Section 1- les sources des droits subjectifs

1. Les actes juridiques

Un acte juridique est une manifestation de volontés d'une ou plusieurs


personnes destinées à produire des effets juridiques.
a) Classification des actes juridiques :

1. Selon le rédacteur de l’acte juridique :


o - acte authentique :
acte authentifié par un officier ministériel ou fonctionnaire (notaire, maire,
huissier).
o - acte sous seing privé :
(« sous signature privée »): acte signé par les parties contractantes ou leurs
mandataires en dehors de la présence d’un officier public Selon le nombre
de parties qui s’engagent par l’acte juridique: - acte unilatéral: la personne
qui s’engage n’attend pas de contrepartie (ex. la donation, le testament).
o - acte synallagmatique :
Chaque partie à l’acte doit exécuter ses obligations (ex. contrat de vente, le
contrat de mariage qui réglera les droites obligations des deux époux, l'acte
de cautionnement qui obligera la caution à payer en lieu et place du
débiteur principal).
2. Selon la finalité de l’acte :

o - acte civil : acte à but civil (non lucratif);


o - acte commercial : acte à but lucratif ;
o - acte mixte : Acte présentant la caractéristique d’être commercial
pour l’une des parties et civil pour l’autre. Ex. achat
d’électroménager.
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3. Selon les droits des parties sur l’objet de l’acte :

Acte d’administration : il permet la gestion d’un bien (ex. mandat, tutelle,


etc.) - acte de disposition : il contribue à transformer le patrimoine de
l’individu.
4. Selon l’intérêt financier
Acte à titre gratuit : une personne s’oblige avec une intention généreuse
(ex. personne n’a une carte de donneur d’organes). - acte à titre onéreux :
acte par lequel chacune des parties recherche un avantage, mais par
réciproquement (ex. un bail).
5. Selon l’intention de son auteur :
- acte translatif : il a pour objet de transmettre d’une personne à une autre
des droits préexistants. Ex. testament. - acte déclaratif : il ne fait que
constater une situation juridique préexistante (ex. reconnaissance de dettes)

6. Selon le temps nécessaire à la réalisation de l’objet de l’acte :

o Acte instantané :
Lorsqu’il produit ses effets en un trait de temps, immédiatement. Ex. la
commande d’un café au comptoir.
o Acte successif :
si l’écoulement du temps est nécessaire pour son accomplissement. Ex.
vente en l’état futur d’achèvement
Il est important de retenir que c’est la volonté d’une ou plusieurs
personnes d’atteindre un objectif ou résultat précis qui distingue l’acte
juridique du fait juridique.
2. Les faits juridiques

Ce sont des évènements voulus ou non, susceptibles de produire des


effets juridiques. Ils font naître des droits et obligations non-recherchés.
o • Faits juridiques volontaires.
L'évènement lui-même résulte de la volonté, mais pas les conséquences
juridiques qu'il entraîne. (Ex : la naissance entraîne des obligations et des
droits entre les parents et l'enfant, le décès va transférer aux héritiers la
propriété des biens du défunt, un accident de la route obligera celui qui l'a
causé par son imprudence à réparer le dommage subi par la victime sans
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qu'évidemment l'auteur ait voulu contracter cette obligation, lancer une


pierre sur une voiture,) ; le dommage est voulu mais pas l'obligation de
réparer.

• Faits juridiques involontaires.


Évènements involontairement provoqués et dont les conséquences
juridiques n'ont pas été recherchées. (Ex: Par inadvertance, je bouscule un
pot de fleurs qui tombe de ma fenêtre et dans sa chute endommage une
voiture.) ; Ni le dommage, ni les conséquences n'ont été voulues, un
tremblement de terre qui en détruisant un immeuble loué entraîne la
résiliation des baux.
En principe la preuve des faits juridiques peut être faite par tous moyens,
écrits, témoignages, aveux, présomption, constat demandé à un huissier.

B. Section 2- les différentes catégories de droits subjectifs.


Le classement des droits subjectifs est nécessaire en ce qu’il permet de
regrouper des droits voisins pour leur appliquer un même régime juridique.
Les droits subjectifs sont composés des droits patrimoniaux et des droits
extrapatrimoniaux.

1. Les droits patrimoniaux


Les droits patrimoniaux sont des droits susceptibles d’évaluation
pécuniaire. Ils sont cessibles (et peuvent être vendus), saisissables (à la
demande d’un créancier, par exemple) et transmissibles (par voie de
succession).

On distingue trois catégories de droits patrimoniaux : les droits


personnels, les droits réels et les droits intellectuels.
a) Les droits personnels ou droits de créance
Les droits personnels (ou droits de créance) permettent à une personne, le
créancier, d’exiger d’une autre personne, le débiteur, une prestation
(donner, faire ou ne pas faire quelque chose). Ainsi, le prêteur impose à
l’emprunteur qu’il rembourse le prêt aux échéances convenues.

Les droits personnels sont des droits relatifs, donc non opposables aux
tiers, puisque seuls le créancier et le débiteur sont concernés. Ils sont donc
fragilisés par les possibles défaillances du débiteur (insolvabilité). *
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b) Les droits réels principaux et accessoires


Les droits réels portent directement sur les choses. Ils sont mieux assurés
et donc moins fragiles que les droits personnels, dont l’exercice peut être
empêché par l’insolvabilité du débiteur.
On distingue : – les droits réels principaux, dont le droit de propriété est
l’archétype ; – les droits réels accessoires, qui garantissent l’exécution
d’une créance.

Ainsi, l’hypothèque est un contrat réel accessoire par lequel un débiteur


donne à son créancier (sans s’en dessaisir) un immeuble en garantie du
remboursement de sa dette.

Le créancier hypothécaire dispose de droits spécifiques : – le droit de


suite, qui lui permet de faire saisir l’immeuble quel qu’en soit le propriétaire
; – le droit de préférence, qui lui garantit d’être payé sur le produit de la
vente de l’immeuble avant les autres créanciers.
c) Les droits intellectuels
Les droits intellectuels portent d’une façon générale sur les créations de
l’esprit (poème, tableau, œuvre musicale, invention…), dont la multiplicité
se traduit par une diversité de régimes juridiques : – les droits de propriété
littéraire et artistique protègent les œuvres de l’esprit (livre, composition
musicale, œuvre chorégraphique ou dramatique, dessin, peinture,
logiciel…).

L’auteur jouit d’un droit d’exploitation, qu’il peut exercer seul ou céder à
un tiers (un éditeur, par exemple) ;
– les droits de propriété industrielle (brevets, marques…) garantissent à
l’inventeur ou au créateur un monopole d’exploitation, à condition qu’il
respecte une procédure particulière
d) Les droits extrapatrimoniaux
Les droits extrapatrimoniaux sont liés à la personne et se caractérisent par
leur grande diversité : ils relèvent des libertés publiques, ou de la
personnalité dans ce qu’elle a de plus concret (le corps) ou de plus intime
(l’honneur, la vie privée…). Mais aucun de ces droits n’a de valeur
monétaire, ils sont tous incessibles, insaisissables et intransmissibles.

2. Les droits relevant des libertés publiques.


Ce sont des droits, individuels ou collectifs, qui permettent à chacun de
participer à l’exercice du pouvoir ou de jouir des libertés fondamentales
reconnues à tout être humain. Ils ont une valeur constitutionnelle et leur
exercice ne peut être interdit.
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Les droits individuels


On y trouve : • les droits politiques, comme le droit de vote et le droit
d’éligibilité ; • les grandes libertés publiques telles qu’elles sont énoncées
dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : liberté
d’opinion, liberté religieuse, liberté d’expression….

Les droits collectifs


Ce sont :
o Le droit syndical, selon lequel « tout homme peut défendre ses droits et
ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix
»;
o Le droit de grève, qui autorise les salariés à cesser collectivement le travail
pour défendre des revendications professionnelles.

3. Les droits de la personnalité

« Ce sont les attributs que la loi reconnaît à tout être humain ». Ils peuvent
être regroupés en différentes catégories :
o Le droit à l’intégrité physique, qui recouvre le droit à la vie, le droit à
l’inviolabilité corporelle et au respect du corps. C’est au nom de ce
droit, par exemple, que sont interdites les ventes d’organes. Certains
conflits de droits peuvent cependant surgir, que les tribunaux
doivent trancher : par exemple, les juges ont fait prévaloir le droit à
la santé sur le droit à l’intégrité corporelle dans une affaire opposant
un médecin et une patiente témoin de Jéhovah ;
o Le droit à l’intégrité morale, c’est-à-dire le droit à l’honneur et à la dignité.
Les atteintes à l’intégrité morale (injures, diffamation…) sont
sanctionnées civilement ou pénalement ;
o Le droit au respect de la vie privée, au nom duquel chacun peut s’opposer
à la divulgation ou à la reproduction de données (adresse, numéro de
téléphone, voix, image…). Le droit à l’image a ainsi été invoqué à de
nombreuses reprises par des personnalités de la musique ou du
cinéma pour obtenir la condamnation de journaux publiant des
photos « volées »
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CHAPITRE 2 - LA PREUVE DES DROITS SUBJECTIFS

La preuve est une démonstration de l’existence d’un acte ou d’un fait


juridique duquel nait un droit subjectif dont on veut se prévaloir, toute
cette démonstration doit se faire dans les conditions admises par la loi.
Fréquent de faire la preuve d’acte ou fait juridique en dehors de tout procès,
extra judiciaire. Le plus souvent la preuve est judiciaire, la démonstration
de l’existence d’un acte ou fait juridique devra être rapportée.

Utilité de cette preuve, elle conditionne l’effectivité des droits


subjectifs lorsqu’ils sont contestés, pour pouvoir bénéficier de ce droit. Un
droit subjectif qui n’est pas prouvé est considéré comme inexistant.

A. Section 1 – les principes généraux du droit de la preuve


En matière de preuve il y a toujours trois questions à se poser :

• Quel est l’objet de la preuve, qu’est-ce qui doit être prouvé ?

• Qui doit prouver ? Problème de la charge de la preuve

• Comment il est possible de prouver ? Quels sont les modes de


preuve ?

1. La charge de la preuve

(Qui doit prouver ? Que doit-on prouver ?) L’administration de la preuve


incombe à celui qui se prévaut de ce fait ou de l'obligation dont elle se
prétend créancière (le demandeur). Renversement de la charge de la
preuve : Par contre, si le défendeur prétend s’être libéré, il lui incombe de
faire la preuve de la libération.
La charge de la preuve se déplace ainsi suivant les alternances de la
discussion judiciaire. Le principe est que chaque partie à la charge de
la preuve des faits et des actes juridiques qu'elle allègue.

La pratique n'est pas toujours conforme à cet aspect théorique puisque


lorsqu'un plaideur est à même d'établir un fait qui lui est favorable, il ne
manquera pas d'en démontrer l'existence même si la charge de la preuve
ne lui incombe pas.

Présomption simple : c’est le défendeur qui doit prouver que la prétention


du demandeur n’est pas fondée. Ex. responsabilité des parents des
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dommages causés par leurs enfants, responsabilité du fait des choses,


responsabilité du supérieur hiérarchique du fait de ses subordonnés, etc.

Présomption légale : présomption établie par la loi. Elle est simple


lorsqu’on doit apporter la preuve inverse (ex. présomption d’innocence en
drt pén.) ou irréfragable si elle ne peut être renversée (ex. la remise par un
créancier d’un titre libératoire à son débiteur comme une quittance de
loyer) Dans le premier cas, la déduction est le fait de la loi et il s’agit d’une
présomption légale, dispensée de preuve.

Le principe de la neutralité du Juge Un principe fondamental a


longtemps dominé le procès privé à savoir que la charge de la preuve
incombe aux parties elles-mêmes, la procédure dans l'instance étant
traditionnellement de type accusatoire. Il n'appartient pas au Juge d'établir
par ses propres moyens la vérité des faits allégués, mais uniquement de
statuer sur les preuves qui lui sont fournies par les parties et sur celles-là
seulement.

En définitive, il appartiendra au Juge de déterminer quelles sont les


meilleures preuves. Ce principe de la neutralité du Juge a toujours eu des
limites et n'a jamais impliqué une passivité totale.

Aujourd’hui, une lente évolution s'est dessinée tendant à donner au Juge


une plus grande initiative en matière de preuve.

2. L’objet de la preuve
La question est ici de savoir qui doit prouver quoi : (respectivement) qui a
la "charge" de la preuve et quel est "l'objet" de la preuve. La personne qui
réclame l'application d'un droit doit convaincre le juge de son bon droit. La
charge de la preuve appartient au demandeur : celui qui introduit l'action
en justice. C'est lui qui devra convaincre le juge.

Son adversaire se contentera dans un premier temps de contester les


moyens de preuve apportés par le demandeur afin de contredire son
argumentation. Le demandeur subit le risque de la preuve : s'il ne convainc
pas le juge, il perdra son procès.il sera « débouté »

Rappelons que dans une procédure de type contradictoire, chacun


expose à l'avance tous ses arguments et qu'aucun moyen de preuve ne peut
donc être produit qui n'aurait pas été porté à la connaissance de
l'adversaire préalablement.

Chacun est donc en mesure de combattre les preuves de l’autre. Dans un


deuxième temps : une fois que le demandeur a convaincu le juge de son
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bon droit, le défendeur devra donc établir que son obligation n'existe plus,
qu'il en est déjà libéré et devra donc en faire lui-même la preuve.

EXCEPTION : Le demandeur est parfois dispensé de prouver exactement


ce qu'il prétend. Le législateur a prévu des hypothèses pour lesquelles la
preuve d'un fait simple à établir suffit à prouver une conséquence logique
de ce fait que l'on cherchait justement à prouver.

Ce sont les présomptions légales : On dit d'une présomption qu'elle est la


"conséquence que la loi tire d'un fait connu pour déterminer un fait
inconnu. Exemple : établir la paternité d'un enfant n'est pas forcément
aisé.

Cependant il est logique de considérer que l'homme avec lequel une mère
entretenait des relations intimes soutenues pendant la période où l'enfant
a été conçu est justement le père de son enfant. Il suffira donc de prouver
l'existence de ces relations (fait connu) pour établir la paternité de l'homme
sur l'enfant (fait inconnu qui est considéré comme prouvé).

3. Deux types de présomptions légales :


o Présomptions légales simples :
Le défendeur peut alors tenter d'établir la fausseté de la présomption et
rétablir la vérité. (Ainsi dans l'exemple qui précède, le prétendu père peut
tenter d'établir qu'il ne l'est pas).
o Présomptions légales irréfragables :
Le défendeur n'est pas autorisé à tenter de prouver le contraire. (Exemple ;
le contenu d'une décision de justice ne peut être remis en cause dans ce
qu'elle constate ou affirme).
Ainsi, si le demandeur bénéficie du jeu d'une présomption, il se
retrouve dispensé de la preuve exacte de son bon droit, le défendeur devant
(s'il y est autorisé) établir la preuve du contraire de façon, lui, exacte.

4. La preuve des actes juridiques


En principe, la preuve des actes juridiques se fait par des procédés de
preuve parfaits, que sont l'écrit, l'aveu judiciaire et le serment décisoire.
Ces procédés de preuve parfaits sont admissibles en toute matière et lient
le juge, qui doit en tirer les conséquences.
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o L’acte authentique :

L’acte authentique est défini comme étant « L'acte authentique est celui qui
a été reçu par un officier public compétent instrumentant dans les formes
requises par la loi ». Ce sont les actes notariés, les actes civils (acte de
mariage, de décès,). L'acte authentique est censé refléter la vérité, du moins
pour les mentions correspondant aux constatations personnelles faites par
l'officier public.
C'est pourquoi la procédure pour combattre un acte authentique, la
procédure en inscription de faux, est difficile à intenter. Elle suppose que
soit rapportée la preuve de la malhonnêteté de l'officier public qui a rédigé
l'acte authentique. Faute d'une telle preuve, le plaignant s'expose à une
lourde amende.
o L’acte sous seing privé :

Les actes sous seing privé sont les actes écrits par les particuliers et portant
leur signature. Les actes sous seing privé doivent respecter des conditions
de forme.
Certains actes doivent contenir des mentions particulières. Ainsi, « l'acte
juridique par lequel une seule partie s'engage envers une autre à lui payer
une somme d'argent ou à lui livrer un bien fongible doit être constaté dans
un titre qui comporte la signature de celui qui souscrit cet engagement
ainsi que la mention, écrite par lui-même, de la somme ou de la quantité
en toute lettre et en chiffres ».
On appelle commencement de preuve par écrit tout écrit qui rend
vraisemblable le fait allégué et qui émane de celui auquel on l'oppose, de
son auteur ou de son représentant. Sont assimilées au commencement de
preuve par écrit les déclarations faites au cours d'une comparution
personnelle ordonnée par le juge.
o Les autres écrits Ce sont les livres de commerce et les copies
d'actes,  En matière commerciale, c’est le principe de liberté
de la preuve.
5. La preuve des faits juridiques

(La liberté de la preuve) Le fait juridique est le plus souvent un évènement


imprévu dont il n'a pas été possible d'établir une preuve préconstituée.
Le plus souvent, on fait recours aux preuves imparfaites pour prouver un
fait juridique.
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Le principe Parmi les modes de preuves imparfaites, nous citerons : Le


serment est une déclaration solennelle faite devant un juge. Le serment
est dit décisoire lorsqu’une partie les défère à l’autre partie en lui
demandant de jurer.
Si le plaideur jure, il gagne le procès ; s’il ne jure pas, il perd le perd. Mais
dans certains cas, le juge peut demander à un plaideur de jurer ; le serment
est alors dit supplétoire et permet de compléter un commencement de
preuve par écrit. La portée pratique de ce mode de preuve est minime.
Toutefois, la pratique du serment est très présente lors de l’intégration
d’une personne à un corps professionnel. On pense bien sûr au serment
d’Hippocrate mais le juge prête aussi serment.
L’aveu judiciaire intervient au cours du procès ; c’est la reconnaissance
par une personne de l’exactitude d’un fait, par exemple reconnaître que
l’on doit une somme d’argent à quelqu’un. Le témoignage est une
déclaration faite par une personne sur des faits dont elle a eu
personnellement connaissance.
Mais le témoignage indirect, appelé par commune renommée ou par ouï-
dire, est parfois admis. La présomption de fait est la conséquence que le
juge peut tirer d’un fait connu ou établir un fait inconnu à condition que
ces faits soient précis, graves et concordants. Plus qu’un mode de preuve,
la présomption de fait est, en réalité, un mode de raisonnement du juge.
Par exemple, lors d’un accident de la route la vitesse de l’automobile sera
déduite des traces laissées par les pneus lors du freinage.
• L’exception Il existe des faits juridiques dont la gravité a poussé le
législateur à organiser le système de preuve s'y rapportant.
Ainsi, la naissance ou le décès doivent être prouvés au moyen d'actes d'état
civil qui sont des actes authentiques, formés par des officiers ministériels.
De même la preuve de la filiation est également réglementée et les seules
preuves admises sont l'acte de naissance, la possession d'état, les
témoignages s'il y a un commencement de preuve par écrit ou les
présomptions de faits.
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CHAPITRE 3 Les acteurs de la vie juridique


Les personnes en droit se divisent en deux catégories. Les personnes
physiques sont des êtres humains considérés ici comme des sujets de
droit, tandis que les personnes morales sont des personnes virtuelles
créées par le droit pour pouvoir être comme des personnes physiques
titulaires de droits et d’obligations et être des acteurs à part entière de la
vie marchande.
Chaque personne à sa naissance (physique ou morale) est dotée de la
personnalité juridique, c'est-à-dire l’aptitude à être titulaire de droits
mais aussi d’obligations et de jouir d’attributs fondamentaux.

A. Section 1- les personnes physiques


Une personne physique est un être humain vivant, sans distinction de
sexe, de race, et de religion, conformément au préambule de la Constitution
1. Les droits de la personnalité
Les droits de la personnalité sont les prérogatives que le droit reconnaît à
chaque personne du fait de sa naissance, ils ne peuvent donc être détachés
de leur titulaire et c'est pourquoi chaque personne est dotée de ses droits
même les incapables. Ce sont des droits inhérents à la personne. Ces droits
possèdent certains caractères : ils sont intransmissibles, imprescriptibles,
insaisissables et en principe hors du commerce juridique (ils ne peuvent
pas faire l'objet de convention).
2. La capacité juridique des personnes

Toute personne physique est apte à être titulaire de droits. Le terme de «


personne physique » désigne l'être humain doté de la personnalité
juridique, c'est-à-dire l'être humain sujet de droit.
Les personnes physiques se distinguent ainsi des personnes morales, qui
sont les groupements dotés de la personnalité juridique, comme les
associations ou les sociétés. La personnalité juridique est l'aptitude à être
sujet de droit. Cela signifie avoir des droits et pouvoir les exercer. C’est la
personnalité juridique qui confère à l'individu la capacité juridique.
Plusieurs questions se posent sur :
• La capacité juridique, c’est l’aptitude d’une personne à pouvoir exercer
elle-même ses droits et obligations. Elle se compose de :
• La capacité de jouissance : c’est l’aptitude à être titulaire de droits et
d’obligations
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o La capacité d’exercice :

C’est le pouvoir d’exercer soi-même ses droits et obligations. Toute


personne qui possède la capacité de jouissance et d’exercice est
considérée comme capable, mais il existe des exceptions, des
personnes peuvent être frappées d’incapacité juridique.
o Qu’est-ce que l’incapacité juridique ?
o L’incapacité juridique se traduit par le fait qu’une personne ne
peut pas exercer elle-même ses droits et obligations.
L’incapacité ne porte donc que sur la capacité d’exercice. A. Les
cas d’incapacité juridique
o Les mineurs :

Les mineurs sont considérés comme trop jeunes pour pouvoir exercer
pleinement leurs droits, ils sont donc représentés par leurs parents. Ex :
Un mineur ne peut pas voter, se marier, s’engager sur des sommes
importantes, etc.
o Les incapables majeurs :

Il s’agit de personnes fragiles physiquement ou mentalement. On enlève la


capacité d’exercice à ces personnes pour pouvoir les protéger. Ex :
Handicapés mentaux, personnes âgées malades, etc.
o Les personnes condamnées :

Il s’agit des personnes condamnées par la loi qui perdent une partie de leur
capacité d’exercice. Ex : Une personne condamnée pour escroquerie ne
peut pas créer son entreprise.

3. Les exceptions
o L’émancipation : Un mineur peut être émancipé dès 16 ans,
c'est-à-dire qu’il va acquérir la capacité d’exercice, il sera
considéré comme un majeur capable. • Les incapables doivent
être assistés par un représentant légal qui agit en leur nom,
qui les aide à accomplir certains actes de la vie courante. Les
représentants légaux des mineurs sont leurs pa rents.
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B. Section 2 – les personnes morales


Une personne morale est un groupement d’individus réunis dans un intérêt
commun. Par exemple, trois amis se sont associés pour créer une société
de services informatiques. Cette société est une personne morale.
On distingue deux sortes de personnes morales :
o Les personnes morales de droit public ;
o Les personnes morales de droit privé.

Les personnes morales de droit public regroupent les collectivités


publiques (l’Etat, les régions, les départements, les communes), les
établissements publics (universités, hôpitaux…) Les personnes morales de
droit privé sont créées par la volonté de certains individus. Cela peut être
une société, une association, un syndicat…
Parmi les personnes morales de droit privé, on fait encore une distinction
entre personne morale de droit privé à but lucratif, et personne morale de
droit privé à but non lucratif.
La personne morale de droit privé à but lucratif a pour objectif de faire
des bénéfices. Il s’agit notamment des sociétés (Société Anonyme, Société
à Responsabilité Limitée, Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité
Limitée…).
La personne morale de droit privé à but non lucratif poursuit un but autre
que la recherche de bénéfices : les syndicats ont pour but de défendre les
intérêts d’un groupe d’individus.
1. Les effets
Après son immatriculation la société qui jouit de la personnalité morale
peut commencer à exercer ses activités. Les dirigeants doivent cependant
accomplir certaines formalités complémentaires dans les plus brefs délais.
S’agissant des Associations et ONG, elles ne peuvent exister et opérer
dans le pays qu’après sa reconnaissance juridique. Le Gouvernement du
Sénégal accorde aux ONG et Associations ayant acquis la personnalité
morale, la possibilité de bénéficier des avantages douaniers et fiscaux
consentis par l’Etat à titre de contrepartie à leurs actions, en faveur des
populations.
Ce sont : l’exonération des droits et taxes sur les matériaux, matériels et
équipements à l’exception des lubrifiants et carburants importés ou acquis
sur le territoire national et destinés à la réalisation de leurs programmes,
l’admission temporaire des véhicules à usage utilitaire acquis localement
ou importés.
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ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES sommaire


Carbonnier J. Droit civil- introduction, Tome 1 PUF, 26° ed 1999
Cornu G. Droit Civil, Tome 1, Introduction, les personnes, les biens,
Monchrestien, 10°éd. 2003
Aubert J-T. Introduction au Droit et thèmes fondamentaux du Droit civil,
coll.U, Armand colin 10°éd .2004

Codes
Codes des obligations civiles et commerciales
Code de la famille Code civil français,
Code civil congolais,
La constitution de la Rd Congo, Kinshasa 2006
HENRI LEVY -BRUHL, Sociologie du droit, PUF, Paris, 1981
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Plan du cours

Table des matières


INTRODUCTION GENERALE ..................................................................................................................... 1
A. Objectifs ...................................................................................................................................... 1
1. Général .................................................................................................................................... 1
2. Spécifique ................................................................................................................................ 1
Contenu du cours : voir table des matières ..................................................................................... 1
Méthodologie...................................................................................................................................... 1
I. Module 1 : Option sociologique ...................................................................................................... 2
I. GENERALITE................................................................................................................................. 2
DEFINITION ET GENERALITE .................................................................................................................... 2
A. Les paradigmes sociologiques ..................................................................................................... 2
I. LES PRECURSEURS de la sociologie ......................................................................................... 4
1. Ibn KHALDOUN (…1300-...) ................................................................................................ 4
2. MONTESQUIEU, (1689 – 1755) .............................................................................. 5
3. Rousseau (1712 - 1778) ............................................................................................ 5
4. Emmanuel JOSEPH SIEYES.................................................................................... 5
5. Auguste COMTE (1798 - 1857 ) ............................................................................. 6
6. KARL MARX (1818 - 1883) : une pensée incontournable .......................... 7
7. MAX WEBER (1864 - 1920) : une sociologie de l’action sociale ............. 7
II. SOCIOLOGIE DU DROIT ET RAPPROCHEMENT .......................................................................... 9
III. Sociologie générale et la sociologie du droit ......................................................................... 9
Le droit pénal ................................................................................................................................ 12
D’après les acteurs du droit.......................................................................................................... 12
IV. Approche relationnelle avec d’autres sciences : ................................................................... 13
1. Sociologie du droit et théorie du droit .................................................................................. 13
2. Sociologie du droit /Sociologie juridique .............................................................................. 14
3. Weber et la sociologie du droit ............................................................................................ 14
4. Georges Gurvitch et la sociologie du droit ............................................................................ 16
B. Sociologie du droit de Max Weber ....................................................................................... 19
1. Pouvoir et domination........................................................................................................... 19
2. Ordres juridiques et pluralités du droit ................................................................................. 19
3. Droit et internormativité ....................................................................................................... 20
4. Effectivité et efficacité du droit ............................................................................................. 21
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V. Approche juridique .................................................................................................................... 22


Titre 1 - Droit objectif ............................................................................................................................ 24
CHAPITRE 1 – Sources du droit objectif ................................................................................................ 24
A. Section 1- Les sources directes.................................................................................................. 24
1. Les sources nationales ........................................................................................................... 24
2. Les sources internationales ................................................................................................... 26
3. Le Droit communautaire ....................................................................................................... 27
B. Section 2- Les sources indirectes............................................................................................... 27
1. La jurisprudence .................................................................................................................... 27
2. La coutume et la doctrine...................................................................................................... 27
CHAPITRE 2 – Généralité de la règle de Droit ....................................................................................... 28
A. Section 1- Les caractères de la règle de Droit ........................................................................... 28
1. Caractère général, ................................................................................................................. 28
2. Caractère obligatoire ............................................................................................................. 28
3. Caractère permanent ............................................................................................................ 28
4. B- Caractère coercitif et extérieur ......................................................................................... 29
B. Section 2- Finalité de la règle de Droit ...................................................................................... 29
1. Intérêt général ....................................................................................................................... 29
2. Justice .................................................................................................................................... 29
CHAPITRE 3 – Les grandes disciplines du droit...................................................................................... 30
A. Section 1- Les disciplines du Droit Privé .................................................................................... 30
1. Le droit civil et ses dérivés..................................................................................................... 30
2. Les droits mixtes .................................................................................................................... 30
B. Section 2- Les disciplines de Droit Public .................................................................................. 31
1. Le droit public interne et le droit public international .......................................................... 31
2. Le droit administratif, le droit financier et le droit constitutionnel ................................... 31
CHAPITRE 4 – Le domaine d’application de la règle de Droit................................................................ 33
A. Section 1 – Application de la loi dans le temps ......................................................................... 33
1. La non rétro activité des lois ........................................................................................ 33
2. L’effet immédiat de la loi nouvelle .............................................................................. 34
Titre 2 – LES DROITS SUBJECTIFS ........................................................................................................... 36
A. “Droit objectif”, ......................................................................................................................... 36
B. “Droits subjectifs”,..................................................................................................................... 36
CHAPITRE 1 – SOURCES ET CLASSIFICATION DES DROIT SUBJECTIFS.................................................... 37
A. Section 1- les sources des droits subjectifs ............................................................................... 37
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1. Les actes juridiques ............................................................................................................... 37


2. Les faits juridiques ................................................................................................................. 38
B. Section 2- les différentes catégories de droits subjectifs. ......................................................... 39
1. Les droits patrimoniaux ......................................................................................................... 39
2. Les droits relevant des libertés publiques. .............................................................. 40
3. Les droits de la personnalité ........................................................................................ 41
CHAPITRE 2 - LA PREUVE DES DROITS SUBJECTIFS................................................................................ 42
A. Section 1 – les principes généraux du droit de la preuve ......................................................... 42
1. La charge de la preuve ................................................................................................... 42
2. L’objet de la preuve ......................................................................................................... 43
3. Deux types de présomptions légales : ....................................................................... 44
4. La preuve des actes juridiques ................................................................................ 44
5. La preuve des faits juridiques ..................................................................................... 45
CHAPITRE 3 Les acteurs de la vie juridique........................................................................... 47
A. Section 1- les personnes physiques .......................................................................... 47
1. Les droits de la personnalité ........................................................................................ 47
2. La capacité juridique des personnes ......................................................................... 47
3. Les exceptions ....................................................................................................................... 48
B. Section 2 – les personnes morales ............................................................................. 49
1. Les effets ............................................................................................................................. 49
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES sommaire ........................................................................................... 51

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