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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
PREFACE
Ce manuel "Annales de droit civil - Droit des obligations" prend en compte 38
sujets d'examen entièrement corrigés. Ces exercices sont variés. Il s'agit de
dissertations, de cas pratiques, et de questions-réponses. Ce document va vous
aider à renforcer vos acquis dans cette matière (Droit Civil des Obligations)
grâce à ses nombreux exercices entièrement traités.
Le droit civil des obligations, encore appelé droit des contrats est l'une des
disciplines de bases enseignées en Licence 2 de droit ivoirien. Ces annales
corrigées constituent aussi, un excellent guide de révision pour les participants
aux différents concours de la Magistrature.
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QUESTIONNAIRES .................................................................................................................................. 7
DISSERTATIONS .................................................................................................................................... 20
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COPYRIGHT - Ivoire-Juriste.
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EXERCICES ET CORRIGES
DE DROIT CIVIL DES
OBLIGATIONS
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QUESTIONNAIRES
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C'est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel l’une appelée le
créancier est en droit de réclamer d’une autre appelée le débiteur,
l’accomplissement d’une prestation appelée créance.
La source d'une obligation, c'est l'acte ou le fait qui lui donne naissance.
Un acte juridique est une manifestation de volonté destinée à créer des effets de
droit. C'est un acte que l'on pose avec intention de faire ou de participer. Ex :
Conclure un contrat en apposant sa signature, montre son intention claire et nette
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C'est un acte que l'on pose sans intention de le faire. Ex : un chauffeur qui
éclabousse un passant. Dans ce cas, on engage la responsabilité délictuelle.
L'obligation légale ou la loi est l'ensemble des règles émanant de l'autorité publique
et assorties de sanctions.
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L'obligation naturelle, c'est une obligation qui n'est pas assortie de sanction ; elle
ne peut donner lieu à une action en justice.
- La liberté contractuelle : elle signifie que chaque individu est libre de contracter
comme ne pas le faire de choisir la personne du cocontractant et de déterminer par
lui-même le contenu du contrat, la formation du contrat est soumise au principe du
consensualisme.
- La force obligatoire du contrat : signifie que ce que les parties ont décidé en toute
volonté et en toute souveraineté s'impose à elles dans les conditions voulues par
elles. Il s'impose au juge qui doit le respecter et le faire respecter.
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- Sur le plan théorique, car on le retrouve dans tous les domaines de l'activité
juridique (droit des affaires, commercial, bancaire, du travail ou droit administratif).
Pour les majeurs, le principe est la capacité sauf s'il y a exception, c'est-à-dire qu’il
est frappé d'une décision de justice et qu’il soit placé sous tutelle ou curatelle.
S'il est sous curatelle, il peut lui-même conclure le contrat, mais avec autorisation
du curateur.
S'il est sous tutelle, il devra se faire représenter par son tuteur.
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Mais cet acte est rescindable en faveur du mineur en cas de lésion quelle qu'en soit
l'importance.
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A- L'OFFRE
L'offre est définie comme la manifestation de volonté par laquelle une personne
exprime son intention d'être liée si le destinataire de la manifestation l'accepte.
- L'offre est précise quand elle contient les éléments essentiels du futur contrat,
c'est-à-dire, ceux qui permettent de concevoir, de définir le contrat.
Pour un contrat de bail, les éléments essentiels : le bien loué, le loyer et la durée
du bail.
- L'offre doit être ferme, c'est-à-dire, elle doit exprimer une volonté non-équivoque.
- Une proposition est différente d'une offre si elle contient des réserves.
Si dans la déclaration de volonté, il y a des réserves, ce n'est pas une offre, mais
une invitation à entrer en pourparler.
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Celui qui répond émet une offre et l'auteur de l'initiative pourra accepter ou pas
cette offre. On peut recevoir une réponse qui sera elle aussi une invitation à
pourparler.
Une fois que les deux caractères sont réunis, toutes les formes d’expression de
l'offre sont admissibles.
L'offre peut être une expression tacite et peu importe la qualité du destinataire de
l'offre.
- Si l'offre est assortie d'un délai, elle doit être maintenue pendant la durée de ce
délai.
- Si l'offre ne comporte pas de délai, elle doit être maintenue dans un délai
raisonnable fixe par le juge.
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- Le décès de l'auteur de l'offre rend l'offre caduque arrêt Cour de cassation 10 mai
1989.
- Lorsqu'on est arrivé au terme du délai fixé dans l'offre ou le délai raisonnable
(arrêt de la Cour de cassation 20 mai 1992).
B - L'ACCEPTATION
La réponse de principe est qu'en droit des contrats, le silence ne vaut pas
acceptation, car le silence ne permet pas de déceler une volonté de contracter.
- Il y a des lois spéciales qui prévoient que le silence correspond à une réponse
positive. C'est notamment le cas en droit des assurances.
- Le silence vaut acceptation lorsque les usages d'une profession vont dans ce sens
(Ex du droit bancaire).
- Lorsque les parties sont en relations d'affaires depuis un certain temps et qu'elles
ont un gros volume de transaction entre elles.
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Si l'acceptant fait une réponse différente par rapport aux termes et au contenu de
l'offre, il s’agit d'une contre-proposition. On rentre donc dans le système du
marchandage.
Une fois l'offre acceptée, peut-on la révoquer ? Qu'en est-il des contrats entre
absents ?
Il y a deux théories :
- La théorie de l'émission : Le contrat est conclu dès que l'acceptant a émis son
acceptation.
C'est avec la deuxième théorie (celle de la réception) que l'on peut éventuellement
revenir sur l’acceptation. Encore faut-il que l'offrant ait connaissance de la
révocation avant la connaissance de l’acceptation.
Selon la matière, les juges appliqueront l'une ou l'autre des théories avec une
préférence pour la théorie de l'émission.
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La réponse de principe de la Cour de Cassation est que l'on ne peut pas engager la
responsabilité du tiers, sauf si la victime arrive à démontrer que le tiers a agi à son
égard avec intention de nuire.
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Par exemple dans le cas d'un licenciement, l'employeur peut prendre l'engagement
d'examiner la réintégration d'un salarié si la conjoncture économique s'améliore, il
a l'obligation d'examiner la candidature du salarié, mais il n’aura pas l'obligation de
l'embaucher.
- Et tous les trimestres les parties concluent des conventions d'applications qui vont
permettre au bar de s'approvisionner régulièrement pour le trimestre à venir.
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DISSERTATIONS
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DISSERTATION
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CORRECTION DE LA DISSERTATION
INTRODUCTION
L'annulation intervient lorsqu'un des éléments du contrat fait défaut. Ce peut être
l'objet, la cause, la forme, la capacité. Elle doit être prononcée par le tribunal (à
moins que les parties soient d'accord pour la constater). Nous exposerons donc
dans une première partie, quelques notions générales sur la nullité (I), avant de
traiter dans une seconde partie, de la distinction entre nullité relative et nullité
absolue ainsi que des effets qui en découlent (II).
On dit d'un contrat qu'il est nul lorsque du fait de l'absence d'un de ses éléments
constitutifs (comme par exemple la cause ou l'objet), ou encore, du fait de
l'incapacité de l'une des parties, le contrat se trouve dépourvu de ce qui peut le
faire exister ou, est affecté d'un vice qui ne lui permet pas de normalement se
constituer.
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En effet, ce cas est soumis à des règles originales puisqu'en particulier, notamment,
l'annulation d'un contrat de vente rescindable peut être écartée si l'acquéreur
consent à verser un supplément de prix.
Exemple : Une personne traite avec une autre pour l'acquisition d'un important lot
de marchandises. En cours de l'exécution du contrat, il apparaît que la plus grosse
partie de la marchandise est avariée. L'acheteur demande alors la résolution du
contrat pour inexécution par l'une des parties (le vendeur) de son obligation.
C'est donc en considération de l'inexécution par l'une des parties de son obligation
que la résolution sera demandée.
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Pour l'une comme dans l'autre, l'anéantissement n'a pas plein droit. L'intervention
du juge est nécessaire. Lorsqu'elles sont prononcées (nullité et résolution), elle
entraîne l'une et l'autre rétroactivement l'anéantissement du contrat.
3- Nullité et résiliation
On ne doit pas dire d'un bail qu'il est résolu lorsque par exemple, le bailleur en
demande l'anéantissement par suite du non-paiement du loyer par le locataire.
Dans les deux cas, le contrat est anéanti. Quelle est alors la différence ?
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4- Nullité et inopposabilité
Supposons que Z, qui a acquis l'immeuble deux jours plus tard que Y soit plus
diligent que ce dernier. De ces deux ayants cause particuliers du même vendeur, va
l'emporter celui qui l'aura publié le premier.
Cela veut dire que la vente consentie par X à Y n'est pas opposable à Z, qui est un
tiers. Pour simple raison qu'Y a trop tardé à faire la publicité de son titre.
Elles sont au nombre de deux : nullité absolue ; nullité relative. Elles doivent
toutes être prononcées par le juge.
1- La nullité absolue
Une nullité est absolue lorsque l'un des éléments du contrat fait défaut :
notamment le consentement, l'objet ou la cause est illicite ou immorale ; ou encore
s'il y a fraude ou violation de l'ordre public.
C'est ce qui indique que toute personne intéressée puisse invoquer cette nullité
absolue. Il n'y a pas de possibilité de confirmation, car la nullité est trop grave. On
fait ici jouer la prescription de droit commun, c'est-à-dire la prescription trentenaire
(30 ans).
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2- La nullité relative
C'est le cas par exemple lorsque l'une des parties n'avait pas la capacité requise, ou
encore lorsque son consentement a été vicié.
Quels sont les caractères de cette nullité relative que l'on oppose à la nullité
absolue ?
La nullité relative ne peut être demandée que par la personne concernée, c'est-à-
dire celle pour laquelle le consentement a été vicié. C'est pour cela que l'on parle
de nullité relative. Cette nullité peut être l'objet d'une confirmation, c'est-à-dire que
celui qui est directement concerné va pouvoir expressément ou tacitement renoncer
à demander l'annulation pour les vices dont l'acte est entaché et rétroactivement.
À cet effet, tout d'abord, il peut avoir régularisation. Auquel cas, l'acte va se voir
complété par l'insertion de l'élément qui lui faisait défaut jusqu'ici : c'est le cas
notamment pour les sociétés, ou de l'acte de vente immobilière atteint de lésion
dont le prix sera augmenté.
Mais, l'intéressé peut tacitement, par exemple en exécutant l'acte vicié, faire
disparaître toute cause d'annulation. La prescription ici est quinquennale (5 ans ; et
le délai commence à courir à partir du jour où le contractant aurait pu confirmer).
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DISSERTATION
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CORRECTION DE LA DISSERTATION
INTRODUCTION
- Les règles de droit commun relatives à l'effet des contrats : un contrat n'a pas
d'effet à l'égard des tiers (Art 1165 C.Civ). L'art 1321 C.Civ n'est-il donc qu'une
application de droit commun ?
- La situation des ayants cause particuliers : dans des cas exceptionnels, le contrat
produit effet à leur égard.
La contre-lettre n'est pas opposable aux tiers et elle est toujours sans effet à l'égard
des ayants cause particuliers.
Le mot « tiers » dans l'article 1321 C.Civ désigne les ayants cause particuliers, les
créanciers chirographaires.
Un contrat, lorsqu'il constitue une contre-lettre n'a donc en principe d'effet qu'à
l'égard des parties contractantes et de leur ayant-cause universel et à titre universel
(sauf nullité édictée dans certains cas par le législateur), et il n'est opposable à
aucun autre.
Des ayants cause particuliers et les créanciers chirographaires ont le droit d'ignorer
la contre-lettre et de s'en tenir à l'acte apparent. Mais il faut qu'ils n'aient pas eu
connaissance de la contre-lettre quand ils ont traité, sinon il n'y aurait pas
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La raison pour laquelle la contre-lettre n'a jamais d'effet à l'égard des ayants cause
particuliers, et pour laquelle elle est inopposable aux ayants cause particuliers et
aux créanciers chirographaires est que, si la simulation est en principe permise, elle
ne doit pas causer de préjudices aux tiers.
Ceux-ci doivent être protégés. Mais une mesure de protection ne doit pas se
retourner contre eux. Ils ont donc le choix entre l'opposabilité de l'acte réel (contre-
lettre) selon le droit commun, et l'opposabilité de l'acte apparent par exception au
droit commun. Tel est le sens de l'expression « contre les tiers ». La contre-lettre ne
peut pas être invoquée contre les tiers, mais ils peuvent s'en prévaloir.
En cas de conflit entre les tiers qui ont intérêt à invoquer la contre-lettre et ceux qui
ont intérêt à se prévaloir de l'acte apparent, ces derniers (acte apparent) l'emportent
par application de la théorie de l'apparence.
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DISSERTATION
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CORRECTION DE LA DISSERTATION
INTRODUCTION
Une réponse positive à cette question suppose que l'acheteur a été victime d'un vice
de consentement, particulièrement, sa volonté n'a pas été sainement éclairée dans la
jouissance de la maison.
Il a donc été victime d'une illusion provoquée par le silence des vendeurs sur cet
élément important pour une maison d'habitation. Il y a donc une erreur provoquée
par le cocontractant. Il s'agit d'un dol. Encore faut-il que ce vice soit réellement
constitué (I) ; et qu'il remplisse les conditions légales d'annulation (II).
- l'élément matériel ;
A- L'élément matériel
Le silence est dolosif dans la mesure où l'acquéreur ne peut être connu de celui-ci
par ses propres moyens parce qu'il s'agit d'un projet.
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Dans notre espèce, cette intention malveillante des vendeurs transparaît dans deux
éléments de fait.
Ensuite, dans l'insertion dans le contrat sur leur demande, d'une clause par laquelle
l'acheteur a accepté de supporter les servitudes de toute nature pouvant grever les
biens vendus. C'est assurément parce qu'ils avaient connaissance du projet de
création de la porcherie et partant, des troubles graves que cela causeraient aux
habitants riverains que les vendeurs ont pris soin non seulement de garder le
silence, mais en plus d'imposer à l'acheteur, cette clause de non garantie. Leur
intention de tromper est donc évidente. Le dol étant constitué, il faut voir s'il réunit
les conditions d'annulation du contrat.
Analyser le caractère déterminant, c'est démonter que sans les manœuvres (ici la
réticence), la victime n'aurait pas consenti à conclure le contrat litigieux. Le dol
déterminant est principal par opposition au dol incident qui lui, n'est pas
déterminant de la volonté de la victime.
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Il est évident que s'il avait su lors de la signature de l'acte sous seing privé qu'il y
avait un projet de création de porcherie, il n'aurait pas acheté cette maison ou
l'aurait fait à un prix nettement moins élevé.
Le dol est d'autant plus déterminant dans notre espèce, car l'on va s'installer dans la
campagne pour rechercher de l'air pur, naturel et non respirer des odeurs
nauséabondes comme celles que dégagera inévitablement la porcherie.
Les faits sont sur ce point assez clairs : le silence dolosif dont l'acheteur a été
l'objet sont l'œuvre de ses cocontractants, à savoir les vendeurs.
Ceux-ci, en trompant l'acquéreur par leur silence par la réticence coupable pour
l'amener à conclure un contrat désavantageux, commettent une faute.
Donc, en agissant sur le terrain du dol par réticence, l'acheteur pourra obtenir le
remboursement versé aux vendeurs.
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DISSERTATION
Sujet : La représentation
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CORRECTION DE LA DISSERTATION
INTRODUCTION
- conventionnelle (mandat).
1- Représentation légale
- Parents
- Tuteur
- Mari
- Femme
- Exploitants agricoles.
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A- Représentation parfaite
- Ratification ultérieure,
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B- Représentation imparfaite
Cependant, elle est dangereuse : contrat avec soi-môme (exemple du tuteur qui
achèterait un bien du mineur).
Le contrat avec soi-même est interdit pour les représentants légaux. De même, le
courtier ne peut faire des opérations de commerce pour son compte.
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DISSERTATION
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CORRECTION DE LA DISSERTATION
Le contrat ainsi créé, emporte restriction aux droits des personnes. Et pour que
cette restriction soit tolérable, il faut qu'elle résulte de la volonté de la personne
engagée, car aucune personne ne peut être obligée à l'égard d'une autre, sans qu'il
ne se trouve une volonté de s'engager. Des considérations philosophiques et
économiques expliquent un tel principe.
En effet, les hommes étant nés libres et égaux, ils ne peuvent se lier que s'ils le
veulent, dans la mesure où ils le veulent. Ce rôle prépondérant de la volonté dans la
conclusion du contrat (I), connaît cependant quelques exceptions (II).
A- Le fondement du principe
1- Le fondement philosophique
Que par exemple, certains soient des créanciers et d'autres débiteurs ? La réponse
est simple en faisant de la volonté, la source essentielle de ces situations.
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Poser que l'homme est obligé parce qu'il l'a voulu et dans la mesure où il l'a voulu,
c'est encore respecter sa liberté.
- un individu ne saurait être assujetti à des obligations qu'il n'a pas voulues, car il
se pourrait qu’elles soient tyranniques ;
2- Le libéralisme économique
En premier lieu, le libre jeu des volontés individuelles ne peut que réaliser la
justice.
Chaque individu étant le meilleur juge de ses intérêts, on peut présumer que ceux-
ci sont parfaitement respectés par les engagements qu'il a volontairement souscrit.
En effet, si une obligation imposée peut être injuste, une obligation acceptée ne
peut l'être. Pour emprunter la formule de FOUILLEE : « Qui dit contractuel dit
juste ». En second lieu, le libre jeu des volontés individuelles assure l'équilibre
économique et la prospérité générale. La loi du marché permettant l'ajustement de
la production aux besoins, il faut laisser faire les automatismes économiques.
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1- La liberté contractuelle
a- quant au fond
b- quant à la forme
Rien n'oblige les parties à contracter. Mais dès qu'elles l'ont fait, elles sont tenues
de respecter leurs engagements. Ce qu'elles ont convenu s'impose à elles sans qu'il
soit besoin du renfort d'aucune norme.
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Aussi, les parties doivent bien évidemment exécuter fidèlement les obligations
nées du contrat.
Obligation pour les parties et pour le juge. La convention l'est aussi pour le juge :
elle s'impose à lui. Il doit la respecter et la faire respecter. « Ministre de la volonté
des parties », le juge doit être un serviteur respectueux du contrat.
S'il lui est demandé de le modifier, de le réviser, il s'y refusera alors même qu'un
changement imprévisible du contexte économique, social ou politique en aurait
déséquilibré l'économie. En cas de défaillance d'une des parties, il peut la
contraindre à exécuter ses obligations.
Parce que le contrat repose sur la volonté des parties, il n'a pas d'effets à l'égard des
tiers : Les parties ne peuvent par un contrat, ni engager ni faire naître à son profit
une créance. Les postulats sur lesquels repose la théorie de l'autonomie de la
volonté l'expliquent au demeurant fort bien. La volonté des uns ne saurait entraver
la liberté des autres. Si chaque homme est le meilleur juge de ses intérêts, il ne l'est
pas de ceux d'autrui.
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b- L'interdiction de contracter
Ex : l'art 6 C.civ : « On ne peut pas déroger par des conventions particulières aux
lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs ».
Leurs dispositions sont impératives et d'ordre public. L'interdiction des pactes sur
succession future.
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L'intervention du Juge peut avoir pour effet, la modification d'une clause du contrat.
Ex : la clause exonératoire de responsabilité, la clause pénale, la clause de célibat.
L'intervention du Juge peut aussi avoir pour objet, l'adjonction de clauses non
prévues par les parties. Exemple : l'obligation de sécurité dans le contrat de
transport ; l'obligation de conseils et de renseignements dans le contrat de vente.
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DISSERTATION
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CORRECTION DE LA DISSERTATION
Le mineur, même non émancipé peut accomplir tout seul certains actes.
Le mineur peut accomplir seul, les actes que le représentant peut faire seul
notamment : les actes de vie la courante, les actes d'administration et les actes
conservatoires, à l'exclusion des actes de disposition.
Les actes de la vie courante sont les menus achats que peut effectuer un mineur
non émancipé.
Les actes d'administration sont les actes de gestion courante d'un patrimoine (actes
qui ne modifient pas substantiellement la consistance d'un patrimoine).
Les actes conservatoires sont les actes qui conservent, des actes ayant pour objet
d'éviter au patrimoine une perte.
Les actes de disposition sont les actes d'aliénation qui modifient substantiellement
la consistance du patrimoine.
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Les mineurs émancipés : il a d'abord atteint l'âge de 16 ans révolus et a fait l'objet
d’une décision d’émancipation de la part du juge.
Les mineurs émancipés peuvent contracter (mariage), mais ne peuvent pas être
commerçant.
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CAS PRATIQUES
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CAS PRATIQUE
N'DOUBA âgé maintenant de 16 ans a acquis d'un héritage à lui léguer par son
grand-père, un magasin de pagnes et une villa. Il les met en location, le magasin
pour un loyer mensuel de 150 000 F CFA et de 300 000 F CFA pour la villa.
À son père, M Bogoss mécontent veut annuler les actes effectués par son fils.
Il vient solliciter votre avis.
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N'DOUBA, mineur âgé de 16 ans a mis en location à 150 000 F CFA, un magasin
de pagnes et vendu à 50 000 000 F CFA, une villa acquise d'un héritage à lui
léguer par son grand-père. Son père mécontent veut annuler ces actes.
Il se pose alors le problème juridique suivant : Un père peut-il annuler les actes
accomplis par son fils mineur ?
Le mineur est dit émancipé lorsqu'il a atteint l'âge de 16 ans et a fait l'objet d'une
émancipation par décision de justice.
En l'espèce, N'DOUBA est un mineur de 16 ans. Les faits ne précisent pas qu'il a
fait l'objet d'une émancipation de la part du juge. N'DOUBA est donc un mineur
non émancipé.
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Il ne peut donc contracter. Les actes qu'il a accomplis (vente, location), sont en
principe nuls. Mais ce principe admet des exceptions.
Le mineur peut accomplir les actes que le représentant légal peut faire seul
notamment : les actes de la vie courante, les actes d'administration et les actes
conservatoires, à l'exclusion des actes de disposition.
Les actes de la vie courante sont les menus achats que peut effectuer un mineur
non émancipé.
Les actes d’administration sont les actes de gestion courante d'un patrimoine (actes
qui ne modifient pas substantiellement la consistance d'un patrimoine).
Les actes conservatoires sont les actes qui conservent, des actes ayant pour objet
d'éviter au patrimoine une perte. Les actes de disposition sont les actes d'aliénation
qui modifient substantiellement la consistance du patrimoine.
1- La location du magasin
Le mineur peut donc lui aussi l'accomplir seul. La location du magasin effectuée
par le mineur est valable, et son père ne peut donc la faire annuler.
Cependant, la location peut être annulée pour cause de lésion. En effet, l'article 37
alinéa 2 de la loi de 2019 sur la minorité, dispose que l'acte accompli par le
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mineur non émancipé est rescindable en faveur du mineur pour cause de lésion
quelle qu'en soit l'importance.
En l'espèce, aucun élément des faits ne permet de soutenir une telle hypothèse.
Le loyer de la location nous encourage plutôt à l'écarter. Le père ne peut donc faire
annuler la location du magasin.
2- La vente de la villa
La vente fait sortir la villa du patrimoine du mineur. Il s'agit d'un acte qui modifie
la substance du patrimoine du mineur, donc un acte de disposition que le
représentant légal ne peut conclure seul.
La vente conclue par le mineur seul est donc nulle. Le sieur Bogoss peut donc
obtenir en justice, l'annulation de la vente effectuée par son fils mineur sans son
assistance.
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CAS PRATIQUE
Le 15 septembre, 2012 M. Yao répond ceci par écrit : « Je suis d'accord pour
acquérir la marchandise que tu me proposes au prix de 100 000 francs la tonne ».
M. Yao vient vous consulter pour savoir s'il lui est possible d'obliger les héritiers
de M. Assi à exécuter le montant au prix de 100 000 Fr la tonne. Indiquez-lui en
justifiant la solution juridique.
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Pour qu'il y ait contrat, il faut l'existence des volontés des parties (consentement)
d'une part (I), et la rencontre des volontés d'autre part (II).
I- L'EXISTENCE DU CONSENTEMENT
A- L'offre
Pour qu'il y ait offre, il faut que la proposition de contracter soit complète et
précise. En d'autres termes, il faut que la proposition contienne suffisamment
d'indications sur les éléments essentiels que sont la chose et le prix. Or, en l'espèce,
le prix n'est pas indiqué ; donc la proposition de M. Assi ne peut être qualifiée
d'offre.
2- La proposition de M. Yao
M. Yao propose le prix de 100 000 Francs la tonne de blé. Sa proposition contient
des indications sur les éléments essentiels du contrat de vente à savoir : La chose
(blé), et le prix (100.000F / tonne). En l'espèce, l'offre de M. Yao a-t-elle été
acceptée par M. Assi ?
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
M. Assi est en France et M. Yao en Côte d'Ivoire. Les deux parties ne sont donc
pas en face l'un de l'autre pour la négociation du contrat : c'est le contrat dit entre
absents.
Lorsque le contrat est conclu par correspondance comme c'est le cas en l'espèce, on
hésite sur le moment de la conclusion. Deux théories en présence :
- Acceptation, disent certains, qui doit se manifester d'une certaine façon : soit par
une déclaration quelconque, soit par une expédition (on prend en compte
simplement la date à laquelle la lettre d'acceptation a été postée par l'acceptant).
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Controverse doctrinale :
(On prend en compte non pas la date de l'émission de l'acceptation par l'acceptant,
mais surtout le jour où l'offrant a reçu et pris contact avec le contenu de la lettre
d'acceptation.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Après son succès à l'examen de Maîtrise, Mlle Look a adressé à Ano, voisin de
quartier, une invitation à dîner. Ano accepta aussitôt cette proposition sans aucune
hésitation.
Look qui tenait à faire plaisir à son invité, engagea de nombreuses dépenses
notamment pour l'achat d'un mouton, de plusieurs bouteilles de champagne et de
biens d'autres délices de tables. Mais lorsqu’arriva le jour prévu pour la réception,
Ano fit savoir par téléphone à Look, qu'il ne pouvait participer au dîner. Celle-ci
est désemparée, car elle se trouve toute seule avec les nombreux mets qu'elle a
préparés et pour lesquels elle a déjà dépensé beaucoup d'argent et d'énergie.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Ano, après avoir accepté l'invitation à dîner chez Mlle Look, l'a déclinée le jour de
la réception. Mlle Look qui a déjà effectue d'énormes dépenses voudrait poursuivre
Ano en justice. L'acceptation d'invitation à dîner emporte-t-elle naissance d'un
contrat ?
Pour qu'il y ait contrat, il est nécessaire que chacune des parties exprime sa volonté.
Dans l'affaire qui nous est soumise, cette condition est bien remplie : En effet, Mlle
Look, en invitant son voisin Ano à dîner a clairement exprimé sa volonté. De
même, Ano a expiré la sienne (volonté) lorsqu'il accepte cette invitation à dîner. La
manifestation des volontés individuelles étant insuffisantes pour la naissance des
contrats, aussi, convient-il de se demander si ces deux volontés se sont-elles
rencontrées ?
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Le contrat étant un accord de volonté, son existence suppose forcément que celles-
ci se rencontrent. Cela signifie que les parties doivent avoir voulu la même chose,
tant en ce qui concerne la nature de leur futur accord, qu'en ce qui concerne son
objet, ainsi que ses conditions essentielles.
Il ne fait aucun doute qu'Ano et Look s'étaient entendus sur la nature de leur accord,
en l'occurrence une invitation. Pareillement, ils étaient d'accord sur son objet à
savoir le dîner que doit organiser Look à l'honneur d'Ano.
Ce qui reste en revanche moins sûr, c'est de dire ou d'affirmer qu'ils ont entendu
faire naître par cet accord, un rapport juridique.
Cette absence de rapport juridique tient à la nature de l'accord intervenu entre Look
et Ano, qui ne semblent avoir voulu établir entre eux, une véritable obligation
juridique.
A- La nature de l'accord
L'accord conclu par Look et Ano est faut-il le rappeler, une invitation à dîner. Or,
de manière constante et humaine, on admet qu'une telle invitation ne constitue pas
un contrat.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
B- Défaut d'obligation
Si leur accord n'a pu engendrer d'engagement proprement dit, alors Ano et Look ne
sont tenus d'aucune obligation juridique l'un envers l'autre. Cela veut dire que
chacun d'eux est libre de ne pas tenir à la promesse qu'il a faite à l'autre au moment
de l'invitation.
Dès lors, le refus d'Ano de participer au dîner organisé par Mlle Look, au mépris
de son acceptation initiale n'ouvre droit à aucune sanction juridique au profit de
celle-ci.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
La Société « Tombaz », ayant son siège central à Paris, 65, avenue des Champs-
Elysées, prend contact avec le sieur Cluron demeurant à Lyon, 10, rue de la
Fonderie. Elle a l'intention de lui confier un poste de représentant de commerce
dans le secteur du Sud-Est.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
La question qui est posée est en relation avec celle du moment de la formation du
contrat.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
M. Hitier engage des pourparlers avec M. Bistre, au sujet de la vente d'un fonds de
commerce.
À un moment donné, M. Hitier fait une offre précise à M. Bistre. Il lui envoie une
lettre en date du 17 janvier 2012 et l'adresse à son domicile : 3 rue Georges-Mandel
à Bordeaux.
Il est certain que surtout lorsqu'il s'agit d'une affaire commerciale, l'offre doit être
maintenue pondant un certain temps, selon les usages du commerce. Mais on peut
répondre ici à M. Bistre que, dans son cas, il ne s'agit pas de rapports entre deux
commerçants. D'autre part, seul le juge pourra dire ce qu'il faut entendre
exactement par « délai raisonnable ». Ce qui laisse planer un doute sur le son de
l'action exercée par M. Bistre, puisque du 17 janvier 2012 au 28 janvier 2012, cela
fait 11 jours. Ce délai de retrait peut être considéré comme raisonnable par le juge.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Le 2 novembre, M. Héric a écrit de nouveau lui indiquant qu'il avait noté le prix
qu'il voudrait bien s'entendre avec lui le surlendemain. Effectivement, une
conversation eut lieu ce jour-là, ce que les deux parties reconnaissent.
2- Dans l'affirmative, peut-on considérer que le contrat a été formé par suite
de l'acceptation de M. Heric de cette offre ?
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
La difficulté provient du fait que la coopérative n'a pas fait le premier pas. Son
intervention, dans cette affaire a été provoquée par la démarche du courtier.
L'offre a bien été acceptée, mais peut-on en déduire que le contrat a été formé ? Il
s'agit d'un contrat entre absents, dénommé contrat par correspondance. Ainsi, deux
conceptions s'affrontent :
Pour ceux-ci, dans cette affaire, le contrat sera formé à partir du moment où M.
Héric a rédigé son télégramme et l'a expédié (théorie de l'émission).
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
M. Yao consent à son locataire, promesse de vente portant sur les immeubles
faisant l'objet du bail. La vente sera réalisée par acte authentique dès que M.
Kouadio en fera la demande. Il devra toutefois manifester sa volonté d'acheter au
plus tard le 31 janvier 2013. La promesse précise que le prix de vente s'élève à 25
000 000 de Francs CFA et prévoit des modalités de paiement.
Cette lettre dont le cachet de la poste indique "31-01-2013", est reçue par M. Yao,
le 10 février 2013.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
M. Yao a consenti une promesse de vente à son locataire. Les conditions détaillées
de la vente ont été fixées et M. Kouadio avait jusqu'au 31 janvier 2013 pour lever
l'option. M. Kouadio envoie en temps utile, sa lettre par laquelle il manifeste sa
volonté de lever l'option, mais avec réserve. Laquelle lettre parvient au promettant
hors délai.
1er Problème : La réserve non envisagée initialement par les parties rend-elle
la levée de l'option sans effet ?
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Un contrat est réputé conclu dès lors que les volontés des contractants se sont
rencontrées. Mais, une controverse est apparue à propos de la date ou du moment
de la conclusion des contrats par correspondance.
1- La théorie de l'émission
a- Le système de la déclaration
b- Le système de l'expédition
En appliquant cette théorie au cas d'espèce, on peut enfin affirmer que le contrat
ayant été conclu le 31 janvier, M. Yao est par conséquent lié.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
2- La théorie de la réception
a- Le système de la réception
b- Le système de l'information
Par conséquent, nous pouvons dire qu'en l'espèce, le contrat est conclu. La
manifestation de volonté étant intervenue dans le délai prévu.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Ben, vendeur de tissus reçoit depuis 2010, des pagnes en coton d'un fournisseur
hollandais, M. Van Buck, et ceci à raison d'une livraison par trimestre. Chaque fois,
M. Ben précise par lettre, la quantité dont il a besoin. Or, le dernier arrivage
comporte des lots défectueux et M. Ben décide de ne plus passer de nouvelles
commandes à son fournisseur habituel.
Cinq jours après avoir posté la lettre, M. Ben réalise qu'il n'aurait pas dû accepter
l'offre de lot de robes (qui n'est pas encore arrivé).
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
INTRODUCTION
Deux problèmes :
A- La solution de principe
Deux types d'exceptions sont retenus : Des exceptions légales et des exceptions
jurisprudentielles.
C'est cette dernière exception qui nous intéresse ici, notamment les exceptions
tirées de l'acte des relations d'affaires continue entre les parties. Dans une telle
hypothèse, la jurisprudence tient compte du silence gardé par le destinataire des
marchandises envoyées à la fin des termes prévus pour les mêmes quantités et
qualités desdites marchandises. Bien que dans notre cas d'espèce, ces conditions ne
sont pas précisées, il faut déduire de la non contestation de ces conditions par Ben,
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
que les marchandises envoyées par son fournisseur correspondent aux conditions
habituelles. En l'espèce, le silence gardé par Ben vaut acceptation de la dernière
livraison de pagne, d'autant plus qu'ils sont en relation d'affaires depuis une
douzaine d'années.
Dès lors, Ben ne peut valablement retourner les marchandises (puisque le contrat
est formé), sans engager sa responsabilité contractuelle. Il est tenu de payer le prix.
1- la théorie de l'émission
a- Déclaration
b- Expédition
2- La théorie de la réception
a- Réception
b- information
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
B- La solution d'espèce
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
La promesse unilatérale de vente est un avant contrat par lequel une personne (le
promettant), s'engage à vendre une chose déterminée à un prix fixe à une autre
personne (le bénéficiaire), si celui-ci lève l'option d'acheter dans un certain délai.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Bien que le contrat ne produise ses effets obligatoires qu'à l'égard des parties
contractantes en vertu du principe de l'effet relatif des contrats, le contrat en tant
que fait social et juridique, est opposable aux tiers
Ceux-ci sont donc tenus de le respecter et ne doivent rien faire pour s'opposer à
l'exécution des obligations qui en résultent ou participer par leur fait et faute, à son
inexécution. En l'espèce, M. Jaloux, tiers à la promesse unilatérale de contrat et
complice de l'inexécution de l'obligation de M. Ratou engage sa responsabilité
délictuelle vis-à-vis du créancier M. Toura. Il en résulte que Jaloux sera condamné
avec Ratou, en réparation du dommage subit par le sieur Toura.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Le 10 février 2012, Iks meurt, faisant de son fils aîné Jean, l'héritier gérant de
toutes ses affaires. Jean Iks est alors informé par l'homme de confiance de son père,
de tout ce qui s'est passé.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Il ressort des faits que Monsieur Igrec " impose " le rachat de l'appartenant de Iks,
immeuble auquel ce dernier tenait par-dessus tout. Igrec a donc contraint Iks à
conclure le contrat de vente. Juridiquement, il s'agit d'une violence qui se définit
comme la pression exercée contre une personne raisonnable, quand celle-ci lui
inspire une crainte d'exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et
présent. Il ressort de cette définition, deux éléments pour qu'il y ait violence. Elle
doit être déterminante (A) et illégitime (B).
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
La violence est déterminante puisque sans elle, la victime n'aurait pas contracté. En
l'espèce, il ne fait aucun doute qu'Iks n'aurait pas conclu le contrat de vente, s'il
n'avait pas craint d'être dénoncé par Igrec.
Monsieur Igrec, même si cela ne transparaît pas dans le cas, pourrait menacer Iks
de dénonciation. En principe, menacer de dénoncer quelqu'un qui a commis une
infraction est légalement justifié. Mais, pour que la menace d'exercer un droit soit
considérée comme légitime, encore faut-il que rien ne puisse être reproché à
l'auteur de la menace.
Cela implique que la voie de droit qu'on prétend exercer doit avoir un caractère
régulier et non vexatoire. De plus, elle doit menacer d’exercer une voie de droit qui
a un rapport direct avec le contrat qu’elle cherche à conclure. En l'espèce, la voie
de droit n'est pas correcte, car elle visait à intimider principalement Iks pour
l'amener à conclure le contrat. En outre, l'achat du château n'est pas en rapport avec
l'exercice de la voie de droit. Jean Iks peut obtenir la nullité du contrat pour
violence.
Il doit pour se faire, exercer son action dans les dix années qui suivent la cessation
de la violence.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Il ressort des faits qu'Igrec a trompé la banque pour l'amener à conclure le contrat
de cautionnement.
Juridiquement, il s'agit d'un dol qui se définit comme toute manœuvre ou artifice
dans le but d'induire une personne en erreur pour l'amener à conclure un contrat
désavantageux. Pour répondre à la préoccupation de la banque, il faut rechercher
les éléments constitutifs de dol et voir s'ils ont un caractère opérant.
1- L'élément matériel
2- L'élément intentionnel
Les manœuvres et les artifices d'Igrec doivent être faites dans l'intention de
tromper la banque. L'intention est donc la volonté manifeste et manifestée d'induire
son cocontractant en erreur. Il ne fait point de doute en l'espèce que Igrec a fourni
un dossier falsifié pour amener la banque à conclure le contrat de cautionnement.
En plus des éléments constitutifs du dol, celui-ci doit être déterminant et émaner du
cocontractant de la victime.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Cela veut dire que sans le dol, la victime n'aurait pas conclut le contrat ou l'aurait
fait à des conditions plus avantageuses. En l'espèce sans le dol, la banque n'aurait
en aucun cas, accepté la caution sachant que Zed est insolvable.
Or, nous savons qu'en matière de dol, le dol d'un tiers n'entraîne pas la nullité d'un
contrat. Donc, en principe, la banque ne peut pas obtenir la nullité de l'acte de
cautionnement.
Mais, ce principe souffre d'exception, car le dol d'un tiers peut entraîner la nullité
de la convention si ce tiers est complice du débiteur principal.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Le 31 décembre 2009, M. Kouassi promet de vendre son terrain à une dame, suite
à des menaces et sous la contrainte de le dénoncer pour exercice illégal de la
profession de commerçant.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
INTRODUCTION
La menace d'exercer un droit (comme c'est le cas en l'espèce), bien que non prévue
expressément par un texte, a depuis fort longtemps été admise par la jurisprudence,
comme un cas de violence légitime. Mais, pour que la menace d'exercer un droit
soit considérée comme légitime, encore faut-il que rien ne puisse être reproché à
l'auteur de la menace. Cela implique que la voie de droit qu'on prétend exercer doit
avoir un caractère régulier et non vexatoire.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
De plus, elle doit menacer d'exercer une voie de droit qui a un rapport direct avec
le contrat qu'elle cherche à conclure (ce qui est loin d'être le cas en l'espèce).
Bien que ce soit une question laissée à l'appréciation souveraine des juges du fond,
on peut considérer que la violence ici est illégitime.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Le 25 mars 2012, M. Belvez a vendu aux époux Jean, une propriété dénommée "
La Boucherie " sans indication de sa contenance à 50.000 francs.
D'après les indications données par M. Belvez aux deux agences chargées de la
vente, cette propriété avait une superficie de 8.500 m2, alors qu'en réalité, il n'y
avait que 4.875 m2 au plus.
D'autre part, les époux Jean avaient procédé à cette acquisition dans le but unique
connu du vendeur, de revendre la propriété après l'avoir morcelée.
Pensez-vous que le contrat puisse être annulé pour erreur sur la substance au
sens de l'article 1110 du Code civil ?
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
INTRODUCTION
Il s'agit de savoir si l'erreur sur la contenance constitue précisément une erreur sur
les qualités substantielles de la chose.
1- L'erreur commune : En effet, M. Belvez ayant été tenu au courant des intentions
des époux Jean, savait que pour ces derniers, la contenance était une condition
essentielle du contrat (chose que normalement, il aurait pu ignorer).
Il reste à écarter du débat, l'article 1619 du Code Civil. En effet, selon ce texte, le
défaut de contenance d'un immeuble ne semble pouvoir donner lieu qu'à une
diminution du prix, lorsque la différence en moins, excède 1/20e ; ce qui est ici le
cas.
Mais à cela, on peut répondre que par application de l'article 1110 C.Civ, il en va
autrement lorsque ce défaut de contenance rend le bien acquis impropre à la
destination en vue de laquelle la vente a été réalisée.
89
Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
2- L’erreur excusable
L'erreur est excusable quand elle n'a pas été commise avec légèreté ou par
négligence.
Lorsqu'elle a été commise par légèreté, on considère que l'erreur n'est pas
excusable, et sa victime n'est pas protégée par la loi et le contrat demeure valable.
L'exemple type de l'erreur non excusable est l'erreur sur les simples mobiles
personnels ayant conduit l'une des parties à s'engager.
L'erreur étant commune et inexcusable, le contrat peut être annulé pour erreur sur
la substance au sens de l'article 1110 du Code Civil.
90
Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
La première moitié a été payée, sans difficulté par la société TOCOA. Mais, celle-
ci refuse de régler l'autre moitié lorsque vient l'échéance, quelques mois plus tard.
Elle évoque que l'appareil ne répond plus à ses besoins (avec l'évolution de la
situation, elle n'en n'avait plus besoin ; son problème de gestion étant différent).
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Introduction
On démontre que l'acheteur s'est trompé sur l'évaluation de ses besoins par rapport
au futur. Une mauvaise appréciation de la réalité, donc c'est une erreur.
B- La gravité de l'erreur
L'erreur est grave lorsque sans cette erreur, l'autre contractant qui s'est trompé
n'aurait pas consentit à la conclusion du contrat. L'erreur grave est l'erreur
déterminante de la volonté de la victime. En l'espèce, l'erreur est-elle grave ?
Oui, car si elle savait que l'appareil ne répondait plus à ses besoins, elle n'aurait pas
acheté cette marchandise.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
A- L'erreur doit porter sur les éléments de l'article 1110 du Code Civil.
Or, dans notre espèce, l'erreur de la société TOCOA a porté sur ses besoins
personnels. Cette solution est consacrée par la jurisprudence dominante qui décide
que l'erreur sur les motifs déterminés n'est pas une cause de nullité du contrat.
En attaquant la solution de notre espèce, nous pouvons dire que l'erreur sur les
motifs déterminant commises par la société TOCOA, ne saurait invalider la vente
la vente de la calculatrice.
Le contrat étant valable, la société TOCOA doit payer l'autre moitié du prix à la
société VAPRIM. En cas de refus d'exécution volontaire, la société VAPRIM peut
obtenir du Tribunal, une décision de condamnation à un paiement forcé.
1- L'erreur commune
Dans notre espèce, la société TOCOA qui a acheté la calculatrice litigieuse l'avait
fait en considération de l'évolution de ses besoins de gestion, lesquels n'ont pas été
portés à la connaissance du vendeur.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
L'erreur est excusable quand elle n'a pas été commise avec légèreté ou par
négligence. Lorsqu'elle a été commise par légèreté, on considère que l'erreur n'est
pas excusable, et sa victime n'est pas protégée par la loi. Aussi, le contrat demeure
valable. L'exemple type de l'erreur non-excusable est l'erreur sur les simples
mobiles personnels ayant conduit l'une des parties à s'engager.
Celle-ci étant valide, la société TOCOA doit payer l'autre moitié du prix. En cas de
refus, elle sera contrainte par la justice.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Une personne X promet à une autre Y de lui vendre sa voiture quand elle achètera
une autre.
Ayant signé avec le vendeur pour la nouvelle voiture, X meurt dans un accident de
la route. Son fils Z décide de vendre l'ancienne voiture à son ami.
Le peut-il valablement ?
Le problème qui se pose ici est relatif à la caducité d'une promesse unilatérale de
vente par le décès du promettant. Si en principe la mort de l'offrant rend l'offre
caduque, le décès du promettant ne rend pas la promesse unilatérale de vente
caduque, car en faisant la promesse, le promettant prend un engagement
contractuel d'ores et déjà né.
À son décès, cette obligation se transmet à ses héritiers qui sont à leur tour tenu de
l'exécuter.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Pour cet exercice, le problème de droit est celui de l'acceptation avec réserves. En
principe, en droit contractuel, l'acceptation n'est valable que si l'acceptant accepte
les conditions de l'offre sans réserves.
En cas de réserves sur l'une des conditions, il n'y a pas acceptation, mais
expression d’une nouvelle offre.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
X présente son véhicule comme étant en très bon état. Y, mécanicien très
expérimenté, l'achète. Après essai, il découvre quelque temps après que le véhicule
ne fonctionne pas correctement.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Le cas pratique fait penser à une hypothèse d'erreur. Y achète la voiture en espérant
pouvoir s'en servir bon état. Or, celle-ci se révèle défectueuse. Y s'est donc mal
représenté la réalité sur l'état de la voiture. Il y a donc nullité pour erreur.
Trois (3) conditions doivent être remplies pour que l'erreur puisse conduire à
la nullité de l'achat :
1- L'erreur doit être grave et déterminante, c'est-à-dire qu'elle doit porter sur
une qualité essentielle de la chose, objet du contrat (substance), de sorte que sans
elle, Y n'aurait pas contracté.
C'est-à-dire que l'erreur doit être pardonnable. Celui qui commet l'erreur ne doit
pas être en faute. Ex : l'erreur commise par un professionnel n'est pas excusable.
3- L'erreur doit être commune. L'erreur n'est pas commune lorsque la qualité
substantielle ou les motifs déterminants, autres que ceux visés par l'article 1110
du Code Civil n'étaient pas portés à la connaissance du cocontractant de celui qui
s'est trompé.
Dans une telle hypothèse, on admet que « l'erreur n'est pas rentrée dans le champ
contractuel », et donc ne doit pas être pris en compte. Le contrat reste donc valable
même si l'erreur a été déterminante de la volonté de la victime.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
En l'espèce, on peut penser qu'Y désirait une voiture en bon état. Or, c'est plutôt
l'inverse qui se produit. Y s'est donc trompé sur la qualité substantielle de la
voiture. Il y a erreur grave. Par ailleurs, si Y avait su l'état réel de la voiture, il ne
l'aurait pas acheté : l'erreur déterminante.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
Le cas pratique nous expose une hypothèse de dol ou d'erreur, selon qu'Y a menti
ou non.
a- Le dol est constitué lorsqu'il respecte d'une part, un élément matériel, c'est-à-dire
la manœuvre (la fraude dont use l'auteur du dol pour tromper sa victime) mais
aussi le mensonge ou la réticence, d'autre part, un élément intentionnel c'est-à-dire
l'intention même de mentir.
b- le dol est opérant à deux conditions : d'une part, il doit être déterminant, c'est-à-
dire que sans le dol, la victime n'aurait pas contracté et d'autre part, il doit émaner
de la part de la partie contractante.
En l'espèce, on peut penser que Z désirait une montre de précision. Y lui vend au
contraire, une montre qui selon lui est en or, mais qui en réalité ne l'est pas. En
l'espèce, il y a manœuvre, fraude et mensonge. L'élément matériel et l'élément
intentionnel sont donc fondés.
Mais le dol est-il opérant ? En l'espèce, Z voulait une montre de précision et non
une montre en or. Il y a dol déterminant, c'est-à-dire que sans le dol, la victime
n'aurait pas contracté. D'autre part, le dol émane de Y, l'autre partie contractante.
Les éléments constitutifs du dol étant réunis, il y a donc dol et elle entraîne nullité
du contrat.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
2- L'hypothèse où Y n'a pas menti : En admettant qu’Y ne ment pas, cela suppose
l'hypothèse de l'erreur, c'est-à-dire que Z s'est trompé lui-même sur la qualité de la
montre. Mais peut-il y avoir nullité du contrat ?
En l'espèce, Z désirait une montre de précision et Y lui vend une montre en or.
Supposons que Z s'est lui-même trompé sur la qualité de la montre et que surtout
cette erreur n'a pas été un obstacle à la conclusion du contrat.
On peut dire que cette erreur n'est pas grave et déterminante. Elle aurait été grave
si Z avait demandé une montre en or et que cette condition n'aurait pas été remplie.
Dans ce cas, l'erreur aurait porté sur une qualité substantielle de la chose objet du
contrat. Et il n'y aurait donc pas contrat.
Cette première condition n'étant pas remplie et étant donné que les trois conditions
de l'erreur sont cumulatives, il est inutile de parler des deux autres (erreur
excusable et commune). Il n'y a donc pas nullité pour erreur.
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Exercices + corrigés de droit Civil - LICENCE II - Ivoire-Juriste
CAS PRATIQUE
Djezeur, son seul et unique héritier décide alors de doubler lu prix de chaque
tableau. Après hésitation, Mama accepte. Mais après expertise des tableaux par
deux cabinets de réputation commerciale, ceux-ci se révèlent de faux parfaits
difficilement décelables par des moyens d'investigation ordinaire. Mama vient
vous voir. Il vous dit :
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INTRODUCTION (A FAIRE)
Cette situation pose le problème de la caducité de l'offre. En droit, pour que l'offre
soit caduque ou tombe, il faut que trois conditions soient remplies :
- Le décès de l'offrant ;
- L'incapacité de l'offrant ;
- L'écoulement du délai.
Dans un tel cas, l'offre n'existe plus juridiquement et ne peut donc pas lier ni
l'offrant, ni les héritiers.
On peut donc dire à Mama que Djezeur est bien fondé à revenir sur les
propositions faites par Koudou.
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Il faut donc analyser les deux conditions du dol à savoir : Le dol constitué et le dol
opérant.
a- Le dol constitué
Le dol est constitué à deux conditions : une condition matérielle et une condition
intentionnelle.
b- Le dol opérant
Le dol est opérant à deux (2) conditions également : Il doit être déterminant et
provenir de l'autre partie contractante.
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1- Le dol est dit déterminant quand sans celui-ci, la victime n'aurait pas
contracté.
En l'espèce, si les deux tableaux n'avaient pas été présentés comme étant ceux de
Picasso, Mama n'aurait pas contracté. Il s'agit donc d'un dol déterminant.
En conclusion, le dol est opérant de même qu'il est constitué. Dans ces conditions,
le dol entraîne nécessairement nullité du contrat.
Si nous admettons que Djezeur n'a pas volontairement tu la situation réelle des
tableaux, cela suppose qu'il ne savait pas ou qu'il ignorait lui-même la réalité des
tableaux en question. On peut analyser l'hypothèse de l'erreur, puisque Djezeur
s'est trompé ou a méconnu la réalité desdits tableaux. Le problème est donc de
savon si cette erreur vaut nullité du contrat.
En droit, trois conditions cumulatives doivent être forcément remplies pour que
l'erreur puisse entraîner nullité :
L'erreur est grave et déterminante lorsque non seulement elle porte sur la qualité
essentielle de la chose objet du contrat, mais aussi, lorsque sans l'erreur, la victime
n'aurait pas contracté. En l'espèce, l'erreur est grave et déterminante, car elle porte
absolument sur la qualité essentielle de la chose objet du contrat. C'est en effet,
l'appartenance ou non des tableaux à Picasso qui devrait déterminer le choix de
Mama. La conclusion du contrat n'aurait pas été possible sans cela.
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L'erreur est dite excusable quand elle émane d'une personne qui n'a aucune
compétence dans le domaine considéré. En l'espèce, Mama (acheteur) est présenté
comme un collectionneur très avisé dans le domaine des tableaux de valeur et est
donc censé reconnaître et apprécier la qualité et la valeur réelle des tableaux qui lui
sont présentée par quelqu'un. Cela veut dire qu'il n'a pas en principe droit à l'erreur.
Cependant, le cas pratique nous rapporte une autre précision de taille disant que les
tableaux selon l'expertise d'un cabinet de réputation commerciale, sont des faux
parfaits difficilement décelables par des moyens d'investigation ordinaires.
Cela veut dire que l'appréciation de tels tableaux dépasse largement la compétence
de Mama. Il n'est donc pas censé découvrir et savoir une telle erreur.
3- L'erreur commune
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Une telle préoccupation nous fait admettre une erreur sur le prix réel des tableaux,
due à la méconnaissance de l'identité réelle de la chose objet du contrat.
En pratique, une telle erreur est sanctionnée comme étant de nullité relative
puisqu'il n'y a que les parties au contrat à pouvoir s'en prévaloir.
En l'espèce, alors que le vendeur entendait vendre à 100 millions, l'annonceur avait
marqué 10 millions. L'acceptant s'étant fondé sur ce prix pour l’accepter. C'est
donc une erreur due à l'annonceur.
Dans un tel cas, il y a erreur sur le prix, valant erreur obstacle sur l'identité de la
chose objet du contrat, il n'y a donc pas contrat.
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CAS PRATIQUE
Koffi et Touré, tous deux repris de justice, récemment libérés, ont le 15 mars 2012
conclu avec Jacques un contrat de bail portant sur une superficie de 500 m2. Ils ont
aménagé cet appartement en maison de passe et à cette fin :
2- Ils ont acheté à Paul, des tables et des fauteuils pour une somme globale de
4.000.000 F CFA.
3- Ils ont fait effectuer par Atoh, des travaux de peinture et de décoration pour une
somme de 1.000 000 F CFA.
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Afin donner un avis motivé, il convient de chercher les cas de nullité éventuelle (I),
pour ensuite en dégager les conséquences (II).
1- Existence de l'immoralité
Pour déterminer l'immoralité, on cherche les mobiles déterminants qui ont poussé
les parties à contracter. La cause est immorale lorsqu'elle est contraire aux bonnes
mœurs.
En l'espèce, l'ouverture d'une « maison de passe » est contraire aux bonnes mœurs.
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2- La preuve
Pour les contrats à titre onéreux (prêt par banquier), il faut établir que le
cocontractant avait connaissance des motifs immoraux. Cette preuve peut être
rapportée par tous moyens. En l'espèce, preuve facile à apporter par Touré et Koffi.
L'art 32 de la loi de 2019 sur la minorité pose en principe que le mineur non
émancipé est incapable d’accomplir seul les actes de la vie civile.
Donc, en principe, les contrats de travail sont nuls. Cependant, l'art 1er de la loi sur
la minorité, permet au majeur (à partir de 18 ans) de conclure seul un contrat de
travail.
Dès lors, si le travail d'Alain (18 ans) peut être valable, en revanche, celui d'Arsène
(16 ans) peut être annulé.
Mais s'agissant d'une nullité relative, seule la personne à protéger (Arsène) peut
valablement ester en justice.
Pour les autres contrats liant les requérants à Paul et à Atoh, la nullité n'est pas
possible, car ces derniers n'avaient pas connaissance (en principe) de l'immoralité.
Qu'en est-il des contrats liant les requérants aux deux mineurs (incapable) ?
Qu'il s'agisse de nullité absolue ou relative, les effets sont les mêmes : effacement
rétroactif du contrat et répétition des prestations fournies. Mais en l’espèce, il y a
des difficultés pratiques et théoriques de la répétition des prestations.
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A- Difficultés pratiques
Koffi et Touré seraient contraints de payer une indemnité équivalente aux salaires
dus.
B- Difficultés théoriques
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CAS PRATIQUE
Aujourd'hui, des représentants de cette famille viennent vous consulter pour savoir
s'il ne serait pas possible de faire prononcer l'annulation des libéralités litigieuses.
Ils vous font remarquer en particulier, le caractère déraisonnable de ces actes
accomplis par M. Groto qui, d'après eux, aurait agi sous l'empire de la passion que
lui inspirait une maîtresse de beaucoup moins âgée que lui.
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Évidemment, on pourrait peut-être faire intervenir l'art. 7 C.Civ : « Pour faire une
donation entre vifs ou un testament, il faut être sain d'esprit. ».
II- Il convient donc, pour que les demandeurs puissent avoir satisfaction, de faire
appel à la cause du contrat, c'est-à-dire au mobile non plus abstrait mais concret.
On recherchera ce que l'on appelle « la cause impulsive et déterminante » des
libéralités consenties par le sieur Groto à la dame Christiane.
L'annulation s'imposera d'autant plus en l'espèce, que ces libéralités consenties par
le sieur Groto à sa concubine avaient pour mobile, le maintien et la rémunération
de relations immorales.
Il y eut été autrement, si le sieur Groto, après avoir abandonné sa maîtresse, avait
voulu réparer le préjudice causé à celle-ci. À cet effet, un legs aurait été sans doute
traité autrement.
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La dernière question posée par la famille au sieur Groto est certainement la plus
délicate : Comment fourniront-ils la preuve de l'immortalité de ces libéralités ?
Devront-ils utiliser uniquement la preuve intrinsèque, c'est-à-dire les quelques
éléments tirés de l'acte lui-même ou bien pourront-ils invoquer la preuve
extrinsèque au juge, c'est-à-dire en dehors même des énonciations des libéralités,
tous les moyens de preuve autorisés par la loi ?
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CAS PRATIQUE
Une rupture s'étant produite entre eux au cours de l'année 2012, le sieur Félix vient
vous consulter pour savoir s'il est en droit d'obtenir la restitution de ses bijoux.
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Si le sieur Félix était décédé, ses héritiers devraient en principe obtenir gain de
cause, à condition de prouver que les bijoux ont bien été remis pour la poursuite
des relations immorales, et non à l'occasion de la rupture.
S'agissant d'une action exercée par le donateur lui-même, et le contrat étant par
ailleurs immoral, il y a lieu de faire jouer la maxime "Nemo auditur".
En effet, le sieur Félix voudrait exercer ici, l'action en répétition de ce qui a été
donné par lui, à la dame Jacky pour une cause honteuse. Or, cette action ne saurait
être accueillie pour une cause honteuse, non seulement à l'égard de celui qui a reçu,
mais encore à l'égard de celui qui a donné.
Cette règle Nemo auditur n'est évidemment inscrite dans aucun texte. D'autre part,
le refus de faire produire à la nullité son effet habituel (annulation rétroactive de
l'acte incriminé), va avoir pour résultat dans la plupart des cas, de maintenir une
situation injustement acquise.
En somme, en refusant aux concubins tout accès devant les tribunaux à l'effet
d'obtenir quoique que ce soit (exécution, résiliation, répétition), on les abandonne
sans aucun recours aux conséquences de leur déloyauté et de leur immoralité
réciproques.
La dame Jacky a pu ainsi, faire pression sur son amant pour obtenir ces bijoux,
puis après les avoir eus entre ses mains, rompre le concubinage et reprendre des
relations immorales avec un autre, de qui elle obtiendra les mêmes avantages.
Il sera donc très difficile à M. Félix d’obtenir gain de cause, surtout qu'il reconnaît
personnellement que ce don manuel était en vue d'inciter sa maîtresse à poursuivre
leurs relations immorales.
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CAS PRATIQUE
En 2011, est décédé le sieur Apo. Il a laissé un testament dans lequel il gratifie sa
femme, conjoint survivant, mais en prévoyant la résolution de cette libéralité au
cas de convoi de la légataire en seconde lieu. La dame Apo désire savoir s'il est
possible de faire jouer à son profit, l'art 7 de Code Civil selon lequel : « dans toutes
dispositions, entre vifs ou testamentaires, les conditions impossibles, celles qui
sont contraires aux lois et aux bonnes mœurs sont réputées non écrites ».
Autrement dit, la dame Apo voudrait savoir s'il lui est possible de conserver les
biens légués sans respecter la condition de viduité.
Aussi, révèle-t-on dans les arrêts les plus récents, une tendance à faire jouer l'art 7
de la loi de 1964 relative aux donations entre vifs et aux testaments, selon
lequel : « dans toutes dispositions, entre vifs ou testamentaires, les conditions
impossibles, celles qui sont contraires aux lois et aux bonnes mœurs sont
réputées non écrites ».
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Cas pratique 1 :
En 1995 Sagittaire, Verso et Mogo qui ont bénéficié de fonds sociaux, se lancent
dans l'entrepreneuriat. Ils créent une entreprise de confection de vêtements
féminins. La société "Merveilles d’Eburnie". Encensés par la critique pour leur
ingéniosité et leur audace, les trois amis ne tardent pas à conquérir la sous-région et
bientôt toute l'Afrique.
Le tissu s'étant révélé par la suite impropre à l'usage pour lequel il avait été acquis,
la société “Merveilles d'Eburnie” refuse de payer le prix au vendeur, et demande
l'anéantissement de la vente. Elle considère en effet que le tissu devait servir à la
confection de pantalons, ce que savait parfaitement le vendeur et que ce tissu
devait en conséquence présenter les qualités de solidité requises pour cet usage.
Apprécier la prétention de la société "Merveilles d'Eburnie".
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Cas pratique 2 :
2- La nullité relative peut être demandée par l'une des parties au contrat.
3- Le promettant dans une promesse unilatérale de contrat est tenu d'une obligation
de donner.
5- La règle nemo auditur est un obstacle à l'action en nullité quand le contrat est
susceptible d'être annulé pour immoralité.
7- Dans toute obligation il y a un devoir ; mais tout devoir n’est pas une obligation.
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