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SOMMAIRE
ou d’exiger quelque chose en application d’une règle de droit. C’est donc le pouvoir qui
appartient à une personne d’accomplir un acte protégé par la puissance publique. Ex : le
droit de se marier ; le droit de choisir librement son domicile ; l’article 57 de la loi relative au
mariage ; reconnait à la femme mariée le droit de porter le nom de son mari ; la loi reconnait
aux individus le droit à la vie privée ; le droit pour le propriétaire de faire ce qu’il veut de la
chose qui lui appartient ; le droit de créance, etc. en un mot, toutes les facultés que possède
un individu et dont il peut en jouir pleinement sont appelées droits subjectifs.
Le titulaire d’un droit subjectif est appelé sujet de droit.
Chapitre 1 :
L’ORGANISATION JUDICIAIRE EN COTE D’IVOIRE
Selon la constitution ivoirienne en son article 143, la justice est rendue sur tout le territoire
national, au nom du peuple ivoirien, par les juridictions ivoiriennes.
Comment le système judiciaire ivoirien est-il organisé ?
Avant d’aborder cette question, il convient de visiter les grands principes de l’ordre
judiciaire.
rendu en premier et dernier ressort, le recours en appel est impossible. Seul, le recours en
cassation est possible, c’est-à-dire le recours devant le juge de la Cour Suprême.
Les parties en première instance sont le demandeur d’un côté et le défendeur de l’autre. Le
demandeur est celui qui prend l’initiative d’engager ou intente l’action en justice. Le
défendeur est la personne contre laquelle l’action en justice est exercée.
La Côte d’Ivoire compte 9 Tribunaux de 1ère Instance et plusieurs sections détachées. Les
sections détachées permettent de rapprocher la justice des justiciables.
Les Tribunaux de Première Instance se composent traditionnellement de juridictions civiles
et pénales.
A- La Cour de Cassation
La cour de cassation est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire. Elle statue
souverainement sur les recours en cassation contre les décisions rendues par les Cours
d’Appel et les TPI en premier et dernier ressort en matières civiles, commerciales et pénales.
B- Le Conseil d’Etat
Il est la plus haute juridiction de l’ordre administratif, c’est-à-dire une procédure dans
laquelle l’Etat est partie. Il statue souverainement sur les décisions rendues en premier et
dernier ressort par les tribunaux administratifs et par les juridictions spécialisées en matière
de contentieux administratifs. Il connaît également en premier et dernier ressort des recours
en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions des autorités
administratives.
Chapitre 2 :
LA PROCEDURE JUDICIAIRE ET LES VOIES DE RECOURS
Nous verrons la procédure judiciaire, d’une part et les voies de recours, d’autre part.
B- La compétence territoriale
En principe, le tribunal territorialement compétent est celui du domicile du défendeur et en
l’absence de domicile celui de la résidence.
De façon exceptionnelle :
- en matière de pension alimentaire, celui du domicile du demandeur ;
- en matière d'immeuble, celui du domicile de l’immeuble ou du lieu de situation ;
- en matière de succession, celui du lieu d’ouverture de la succession.
- en matière commerciale, le tribunal compétent est au choix du demandeur, soit celui du
domicile du défendeur ou à défaut, sa résidence, soit le lieu de livraison de la marchandise,
soit le lieu où le paiement a été effectué.
Paragraphe 2- L’action en justice (la saisine des tribunaux)
L’action en justice est le pouvoir reconnu aux particuliers de s’adresser à la justice pour
obtenir le respect de leurs droits subjectifs. Cette action se traduit d’une manière concrète
par un acte appelé « la demande en justice ». La question que l’on peut se poser est de savoir
comment saisir matériellement le juge. En clair, il s’agit des modes de saisine des
juridictions ; c’est-à-dire les actes par lesquels les juridictions sont concrètement et
officiellement saisies d’une affaire. Mais la saisine du juge est subordonnée à certaines
conditions.
estime que l’action n’est pas susceptible d’offrir une certaine utilité au demandeur, la
demande est déclarée irrecevable et peut être rejetée.
Si toutes ces conditions sont réunies, alors par quel acte peut-on saisir les tribunaux ?
Paragraphe 1- L’opposition
Elle est la voie de recours ouverte au plaideur condamné par défaut. La condamnation par
défaut suppose que le condamné n’a pas eu connaissance de l’acte introductif d’instance,
c’est-à-dire de l’action qui a été engagée contre lui. Il n’a pas, personnellement ou par son
représentant, comparu à un moment quelconque du procès. L’opposition permet donc au
condamné par défaut de saisir la juridiction qui a rendu la décision pour un nouveau
jugement. Le délai pour faire opposition est de 15 jours à partir de la signification de la
décision à l’intéressé. Ce délai est augmenté de 15 jours si celui-ci est domicilié dans un autre
ressort territorial et de 2 mois s’il vit hors du territoire de la république.
Paragraphe 2- L’appel
L’appel est une voie de recours par laquelle la partie non satisfaite, sollicite de la cour d'appel,
un nouvel examen du jugement rendu par les tribunaux de 1ère instance en premier ressort.
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Chapitre 3 :
LES PERSONNES INTERVENANT DANS L’APPAREIL JUDICIAIRE
Plusieurs personnes animent la vie judiciaire. Elles sont appelées les agents de justice
réparties en deux catégories : le personnel judiciaire et les auxiliaires de justice.
A- L’Avocat
L’avocat exerce une profession libérale et indépendante. Il a pour rôle de défendre ses clients
pour toute affaire civile, pénale ou même dans le cadre professionnel. L’Avocat joue également
le rôle de conseiller et de représentation de son client pour sa défense.
B- L’Huissier de justice
L’Huissier de justice est au début et à la fin d’une procédure de justice. C’est par lui que l’on
saisit généralement le juge. Constitue l’exercice de la profession d’huissier tout acte qui a
pour objet : de signifier les actes de procédures émanant de tout tribunal ; de mettre à
exécuter les décisions de justice ayant force exécutoire (jugement, saisie, expulsion, etc.) ; et
d’exercer toute autre fonction qui est dévolue à l’huissier en vertu de la loi ou par un tribunal
notamment : de recouvrer amiablement une créance à la demande d’un client ; d’effectuer
des constatations de tout fait purement matériel à la demande du tribunal ou d’un particulier.
Ces constatations n’ont qu’une valeur de simple renseignement.
C- Le Notaire
Le notaire a pour mission de rédiger les actes authentiques. A ce titre, il rédige les testaments
en matière d’héritage ou de succession ; il établit les statuts des sociétés. Le notaire
intervient aussi dans l’immobilier (transactions immobilières). Les actes rédigés devant un
notaire font foi jusqu’à preuve du contraire.
D- Les Commissaires-Priseurs
Ils sont chargés des ventes aux enchères publiques des biens saisis du débiteur, et de
remettre le prix de vente des biens à ceux pour qui la saisie a été opérée.
Paragraphe 2- Les officiers non ministériels
A- Les techniciens ou experts judiciaires
Ils travaillent avec les magistrats au cours des procès. Ce sont des spécialistes ou experts
désignés dans des domaines déterminés par le tribunal et qui apportent dans la pratique des
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informations précises afin de guider les juges dans la prise des décisions de justice.
B- Les séquestres
Ce sont des personnes désignées par la justice ou par des particuliers pour assurer la
conservation d’un bien qui fait l’objet d’un procès, jusqu’à la remise à son titulaire.
C- Les syndics
Ce sont des personnes désignées par le tribunal lorsqu’un débiteur fait l’objet d’une liquation
de biens.
A- Les jurés
Les jurés sont des personnes qui aident le juges à délibérer la culpabilité du mis en cause et
les peines applicables.
B- Les témoins
Ce sont des personnes invités à témoigner dans le cadre d’une enquête, sur les faits dont
elles ont eu personnellement connaissance, après avoir prêté serment de dire la vérité.
Chapitre 1 :
LA PERSONNALITE JURIDIQUE
En droit ivoirien, tous les êtres humains ont la personnalité juridique.
La personnalité juridique est l'aptitude d’une personne à être titulaire de droits (ou à avoir
des droits) et à être soumis à des obligations. Cette personnalité est inhérente à l’homme.
La personnalité a un début et une fin.
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Paragraphe 1- Le principe
En principe, la personnalité juridique commence à la naissance. Car, la personnalité étant
liée à la vie humaine, il en résulte que c’est à partir de la naissance que l’homme commence
à être sujet de droit, c’est-à-dire à avoir des droits à condition qu’il naisse vivant et viable.
Naitre vivant, c’est respirer après l’accouchement. Un enfant viable est celui qui possède tous
les organes essentiels à l’existence.
Ce principe connait, cependant, une exception.
Paragraphe 2- L'exception
Elle se résume dans l’adage "Infans conceptus".
A- L’adage infans conceptus
Selon cette règle, l'enfant simplement conçu est réputé né chaque fois que son intérêt l’exige.
Ainsi, si tel est l’intérêt de l’enfant, celui-ci peut acquérir des droits dès le moment de sa
conception. L’enfant simplement conçu, quoique non encore né, est déjà apte à être sujet de
droit, notamment à être héritier en cas de décès du père. La loi admet donc que l’enfant conçu
ait des droits dès sa conception, c’est-à-dire qu’il était doté dès cet instant de la personnalité
juridique. Mais, encore faut-il que l’enfant naisse vivant et viable. Dans le cas contraire, la
personnalité est censée n’avoir jamais existée .
Il faut faire remarquer que la personnalité de l’enfant ne joue qu’en sa faveur.
Mais comment déterminer la date de conception ?
B- La date de conception
La personnalité de l’enfant simplement conçu étant reportée à la date de conception, un
problème de preuve de la paternité de l’enfant conçu se pose. Cette preuve étant difficile à
rapporter, malgré les progrès de la médecine, la loi a établi une période au cours de laquelle
l’enfant est présumé conçu. Cette période de conception est comprise entre le 300e et le 180e
jour avant la naissance de l’enfant. Cet intervalle de temps est appelé la "Période Légale de
Conception". Ainsi, le jour de la fécondité va être établi en ayant recours à cette règle.
De façon générale, il faut partir de la date de la naissance et remonter au 300e et au 180e jour
pour déterminer la conception présumée de l’enfant.
Cependant, ce qui est simple quand la mort est certaine, devient complexe quand il y a
incertitude sur l’existence de l’individu.
suivant que l’absent n’a pas ou a laissé un mandataire. Cette décision aura pour effet de
nommer un administrateur de tout ou partie des biens laissés par le présumé absent. Cette
période prend fin dans les cas suivants : le retour de l’absent ; la preuve de son décès ; à
l’issu d’une période de 4 ou 10 ans, par un jugement déclaratif d’absence.
- 2e période : la période d’absence déclarée ou
période de l’envoi en possession provisoire
Cette période s’ouvre à l’expiration de la précédente et dure 30 ans. Elle est déclarée par le
tribunal de 1ère instance, à la demande de toute personne intéressée ou du procureur de la
république, dans un délai de 4 ans si l’absent n’a pas laissé de mandataire ou de 10 ans s’il
en a laissé un. Le tribunal va déclarer l’absence après avoir ordonné une enquête. C’est
seulement un an après le jugement ayant ordonné l’enquête que l’absence pourra être
prononcée par le tribunal. C’est dire que dans le cas de 4 ans, l’absence dure 5 ans et dans
l’autre cas environ 11 ans. Le jugement déclaratif d’absence a pour effet de répartir
provisoirement les biens de l'absent entre ses héritiers présomptifs. En droit ivoirien, les
héritiers présomptifs ne sont pas propriétaires. Ils peuvent jouir des biens pendant un délai
de 30 ans, mais ils ne peuvent en disposer.
- 3e période : la période de l’envoi en possession définitive
Dans cette période, le décès est presque consommé, voire certain. La possession provisoire
va être rendue définitive. En effet, les mesures provisoires arrêtées pendant la 2e période
seront définitives, mais non irrévocable. L’envoi en possession définitive commence soit 30
ans après l’envoi en possession provisoire, soit 100 ans après la naissance de l'absent. Cette
période est prononcée par le Tribunal, sur demande des intéressés. Dans ce cas, on traitera
l’absent comme s’il était mort, mais son décès ne sera jamais déclaré. Ses biens sont transmis
à ses héritiers qui pourront les disposer. Il faut noter qu’il n’y a pas d’ouverture à la
succession, sauf si le décès est prouvé.
Mais, que se passera-t-il en cas de retour de l’absent ?
2- Le retour de l’absent
Le retour de l’absent peut intervenir à n’importe quel moment des périodes de l’absence. C’est
ainsi que, lorsque l’absent réapparaît, celui-ci peut demander l’annulation du jugement
déclaratif d’absence. Dans ce cas, les effets du jugement déclaratif cessent. Il en va de même
lorsque l’existence de l’absent est prouvée pendant l’envoi provisoire. De même, l’absent qui
réapparaît, recouvre ses biens dans l’état où il les trouve. S’ils ont été aliénés, il retrouve le
prix, ou les biens acquis en remploi de ce prix.
Quant à son conjoint, l’absent peut demander la nullité du mariage si le conjoint s’est marié.
Ce qui signifie que le mariage de l’absent subsiste. Il peut, s’il l’estime, faire une action en
désaveu pour renier sa paternité pour les enfants nés pendant son absence.
B- La disparition
La disparition est l’état de l’individu dont le corps (le cadavre) n’a pas été retrouvé, alors qu’il
se trouvait dans des circonstances de nature à rendre probable son décès. Les circonstances
dans lesquelles peuvent survenir une disparition sont les hypothèses de catastrophes ou de
phénomènes naturels, les accidents, les naufrages.
Dans la disparition, le décès de la personne est presque certain, mais puisqu’on n’a jamais
retrouvé son corps, on ne peut donc pas dresser un acte de décès.
Deux situations sont prévues à travers le régime de la disparition : la situation pendant la
disparition et le retour du disparu.
Chapitre 2 :
IDENTIFICATION DES PERSONNES PHYSIQUES
Les personnes physiques doivent pouvoir être identifiées, c’est-à-dire distinguées de leurs
semblables. A cet effet, il existe des signes distinctifs qui permettent de distinguer chaque
homme de ses semblables. Il y a :
- le nom qui désigne la personne ;
- le rattachement à un lieu : le domicile qui la situe dans l’espace ;
- la nationalité qui la rattache à un Etat.
1- La filiation
C’est le mode normal d’attribution du nom. Le nom patronymique d’une personne étant en
principe celui de la famille à laquelle cette personne est attachée, son acquisition ne peut
résulter que de la filiation La filiation se définie comme le lien de sang entre parent et enfant.
C’est donc le lien de sang unissant une personne à son père ou à sa mère. L’attribution du
nom par filiation varie selon qu’il s’agisse d’un enfant légitime ou d’un enfant naturel.
a. L’enfant légitime
Le nom de l’enfant légitime, c’est-à-dire l’enfant né dans le mariage, selon l’art.2 de la loi
relative au nom, porte en principe le nom de son père, c’est-à-dire le mari de sa mère. Aux
termes de cet article "l’enfant né dans le mariage porte le nom de son père".
Il convient de préciser que celui-ci peut demander qu’il soit ajouté le nom de la mère. Dans
ce dernier cas, l’enfant portera un nom double.
b. L’enfant naturel
L’enfant naturel est celui qui naît de parents non mariés. La loi distingue deux types
d’enfant naturel : enfant naturel simple ou enfant naturel adultérin.
b1. Le nom de l’enfant naturel simple
Il s’agit de l’enfant né hors mariage, c’est-à-dire né de parents ne se trouvant pas dans un
lien de mariage, mais issu d’un concubinage, d'une union coutumière, de fiançailles. Dans
ce cas, trois hypothèses sont envisagées par l’art.3 de la loi relative au nom :
- l’enfant naturel porte le nom du parent à l’égard duquel sa filiation est établie. En
d’autres termes, si l’enfant n’a été reconnu que par l’un de ses parents, il ne portera que le
nom de ce dernier. Il en est ainsi lorsque l'acte de naissance a été établi sur la déclaration de
la mère seule avec aucune indication du nom du père.
- Lorsque la filiation de l’enfant a été établie simultanément à l’égard de ses deux parents,
l’enfant porte le nom du père.
- Lorsque la filiation de l’enfant a été établie en second lieu à l’égard du père, en principe,
le nom de ce dernier est ajouté au nom de la mère.
Toutefois, la mère peut donner son consentement à ce que l’enfant porte soit par substitution
le seul nom du père, soit par inversion de noms avec le nom du père en premier.
Il faut rappeler que cette procédure est judiciaire. Le juge à travers une ordonnance de
rectification du nom, demande à l’officier d’état civil du lieu de naissance de mentionner le
nom modifié dans le registre afin que celui-ci figure sur tous les actes à venir.
Lorsqu’il s’agit d'un enfant adultérin à mâtre, c’est-à-dire par la mère, l’enfant porte le nom
du mari de sa mère, sauf jugement de désaveu. En cas de désaveu du mari, l’enfant portera
le nom de sa mère, précise l’art.2 al.2 de la loi sur le nom.
2- Attribution du nom par intervention de l’autorité administrative
De façon exceptionnelle, le nom peut s’acquérir par décision de l’autorité publique.
Aux termes de l’article 5 de la loi relative au nom, "l’enfant à l’égard duquel aucune filiation
n’est régulièrement établie, prend le nom qui lui est attribué par l’officier de l’état civil à qui
sa naissance ou sa découverte a été déclarée". Il ne s’agit pas d’un enfant abandonné ayant
déjà un patronyme. Il s’agit pour l’officier d’état civil d’attribuer un nom dont le choix lui
incombe, lorsqu’un enfant a été trouvé sans nom patronymique et de parents inconnus.
Un nom peut-il être changé ?
B- Le changement de nom
En principe, le nom patronymique est immuable. De ce fait, nul ne peut modifier ou changer
de nom selon son bon vouloir. L’immutabilité du nom patronymique procède de l’art.11 de la
loi relative au nom, aux termes duquel "Nul ne peut porter de nom ni de prénoms autres que
ceux exprimés dans son acte de naissance".
Toutefois, des changements de nom sont possibles. Mais, on ne peut changer de nom sans
avoir eu recours à une décision judiciaire.
1- Le changement de nom résultant d'un changement d’état
Exprimant une appartenance à une famille, le nom peut changer, suite à un changement
dans le statut familial. En effet, le nom traduisant l’état civil d’une personne, un changement
dans cet état peut entrainer un changement de nom.
Le changement de nom est lié à une modification pure et simple de la filiation ou de sa
destruction. Ainsi :
- l’établissement de la filiation peut provoquer un changement de nom. C’est le cas par
exemple de la reconnaissance d’un enfant naturel par le père. Dans cette hypothèse, il peut
y avoir substitution ou inversion de nom du fait que la filiation de l’enfant a été établie en
second lieu à l’égard du père ;
- le changement de la nature de la filiation, peut de même avoir un effet sur le nom. Par
exemple, en cas de désaveu de paternité, l’enfant ne peut plus porter le nom du mari de sa
mère. Il portera désormais le nom (de jeune fille) de sa mère.
Il en est également ainsi en cas d’adoption plénière. L’adoption plénière est celle qui fait
perdre à l’adopté tout lien avec sa famille d’origine. Ainsi, dans l’adoption plénière, il y a
substitution du nom de l’adopté. L’adopté prend le nom de l’adoptant. Si l’adoption est le fait
de deux époux, le nom du mari sera substitué au nom de l’enfant.
- le changement du nom résultant du mariage : il ne s’agit pas d’un véritable changement de
nom mais d’un simple droit d’usage du nom du mari que la loi reconnait à la femme mariée.
Ainsi, pendant le mariage, la femme prend le nom de son mari.
erreurs graves.
2- L’immutabilité du nom
L’art.11 de la loi relative au nom précise que "Nul ne peut porter de nom ni de prénoms autres
que ceux exprimés dans son acte de naissance". Cependant, le changement de nom est admis
dans des cas bien fixés par la loi. Il peut avoir changement de nom par voie de conséquence,
par substitution. Le changement par voie de conséquence concerne toutes les hypothèses
dans lesquelles on change le nom en conséquence d’un changement d’état notamment en cas
de mariage, d’adoption ou encore en cas de désaveu de paternité.
A- Le prénom
Le prénom permet de distinguer l’individu dans la famille dont il porte le nom avec les autres
membres. Son attribution est obligatoire, mais le nombre est facultatif.
Comment se fait l’attribution du prénom ? Peut-on le changer ?
1- L’attribution du prénom
Aux termes de l’art. 1er de la loi relative au nom, "Toute personne doit avoir un nom
patronymique et un ou plusieurs prénoms". Mais comment se fait le choix ?
Le prénom est attribué à la naissance de l’enfant par les parents. Toutefois, ils ne peuvent
donner n’importe quel prénom. En effet, aux termes de l’art.6, "il est interdit aux officiers de
l’état civil de donner des noms ou prénoms et de recevoir des prénoms autres que ceux
figurant dans les différents calendriers ou ceux consacrés par les usages et tradition". C’est-
à-dire que la liberté reconnue aux parents dans le choix du prénom est limité. Cependant, le
nombre dans le choix du prénom n’est pas limité. Les parents peuvent décider de donner
autant de prénoms qu’ils veulent à leurs enfants.
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2- Le changement de prénom
Comme le nom, le prénom est, en principe, immuable. L’art.11 alinéa 1 de la loi précise que
"Nul ne peut porter de nom ni de prénoms autres que ceux exprimés dans son acte de
naissance". Toutefois, il existe une exception. Selon le même texte cité en son alinéa 2, la
modification de prénoms est possible. La possibilité n’est offerte qu’à celui qui justifie d’un
intérêt légitime de changer de prénom. Cet intérêt peut résulter du caractère ridicule du
prénom reçu à la naissance.
On peut également changer de prénoms en cas d’adoption. En cas d’adoption simple, à la
demande des adoptants, le tribunal peut modifier les prénoms de l’adopté âgé de moins de
16ans. Il en va de même en cas d’adoption plénière, mais sans condition d’âge.
1- Le pseudonyme
C’est une appellation choisie volontairement par un individu. Le pseudonyme est un faux
nom que la personne se donne à elle-même. C’est un nom d’emprunt, choisi par celui qui le
porte afin de dissimuler sa véritable identité dans l’exercice d’une activité déterminée. Ex. de
pseudonymes : Alpha Blondy, Pélé, Mohamed Ali, Kédjévara, Jimmy Danger, Arafat dj, etc.
2- Le surnom
Le surnom (ou sobriquet) est une appellation de fantaisie attribué généralement par les tiers
ou l’entourage pour désigner un individu. Il est souvent précédé de "dit". Ex : JUPON Poubelle
dit "Tchègbè", KOUATO Brétel dit "Petit Vié".
B- Le domicile légal
En principe, le choix du domicile est libre. Mais cette liberté de choix est limitée pour certaines
personnes : le mineur, la femme mariée, le fonctionnaire. L’individu n’a donc pas le libre
choix de fixer son domicile. Ce qui constitue une exception au principe de liberté de choix du
domicile.
On peut donc définir le domicile légal comme un domicile imposé par la loi à certaines
personnes soit en raison de leur état de dépendance soit en raison des fonctions exercées.
Il existe deux types de domicile légal : le domicile de fonction et le domicile de dépendance.
1- Le domicile de fonction
Certains fonctionnaires sont légalement domiciliés au lieu où ils exercent leur fonction. Ce
sont des fonctionnaires nommés à vie, et donc des personnes publiques perpétuelles et
irrévocables. Ces personnes sont domiciliées dans le lieu où elles doivent exercer leurs
fonctions. C’est le cas des Magistrats du siège, de certains officiers ministériels tels que les
notaires, les huissiers de justice.
2- Le domicile de dépendance
Il y a des personnes qui se retrouvent sous la dépendance d’autrui et ont, de ce fait, leur
domicile fixé par la loi, là où est exercée l’autorité. Plusieurs cas de figure entrent dans cette
hypothèse où le domicile de dépendance est un domicile de rattachement ; il concerne les
mineurs non émancipés, la femme mariée, les domestiques et gens de maison.
- le mineur non émancipé a pour domicile, le domicile de ses père et mère ou tuteur en cas
de décès de ceux-ci. C’est ce que la loi appelle le domicile d’origine. En cas de divorce ou de
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séparation de corps, le mineur est domicilié chez le parent auquel le tribunal a confié la garde.
- la femme mariée : aux termes de l’art.108 du Code Civil, la femme mariée a pour domicile
celui de son mari. Car elle n’a point d’autre domicile que celui de son mari.
Cependant, en cas de séparation de corps, elle cesse d’avoir pour domicile légal le domicile
de son mari. Elle a droit un domicile propre.
De même, lorsque le domicile fixé par le mari présente pour la famille, des dangers d’ordre
physique (ex : le fait d’habiter à proximité d’une voie à grande circulation) ou moral (habiter
à côté d’une maison close, c’est-à-dire un endroit exploités par les prostituées), la femme
mariée peut par exception être autorisée par le juge à avoir pour elle et pour ses enfants une
autre résidence.
- les domestiques et gens de maison : il s’agit des personnes qui servent ou travaillent
habituellement chez autrui. Ces personnes ont le même domicile que leur maître, lorsqu’elles
demeurent bien entendu dans la même maison que le maître.
Après avoir déterminé le domicile, quels en sont ses caractères ?
Chapitre 3 :
LA CAPACITE JURIDIQUE DES PERSONNES PHYSIQUES
En règle générale, tous les hommes sont juridiquement capables, c’est-à-dire apte à acquérir
des droits et à être soumis à des obligations. La capacité juridique est l’aptitude d’une
personne à être titulaire de droits et à les exercer :
- être titulaire de droits équivaut à la capacité de jouissance. Ex : détenir le droit de propriété
sur un terrain ;
- exercer ces droits équivaut à la capacité d’exercice. Ex : vendre un terrain.
Pour les personnes physiques, la capacité est la règle.
Mais exceptionnellement, certaines personnes, en raison de leur âge ou de leur état mental
ne pourront jouir de ces droits ou les exercer pleinement. C’est ce que l’on appelle les
incapacités. Et les personnes frappées d’incapacité sont appelées les incapables. Il s’agit des
mineurs et des aliénés (les majeurs incapables).
Il existe deux types d’incapacités : les incapacités d’exercice et les incapacités de jouissance.
A- Le mineur émancipé
L’émancipation est un mécanisme juridique par lequel un mineur est affranchi de la
puissance paternelle ou de la tutelle. Le mineur devient capable, comme un majeur,
d’accomplir tous les actes de la vie civile. C’est donc l’acte qui confère au mineur une pleine
capacité.
1- Les cas d’émancipation
L’émancipation peut être légale ou volontaire.
- L’émancipation légale (ou l’émancipation de plein droit) est celle qui résulte de plein droit
du mariage du mineur.
- L’émancipation volontaire est celle qui résulte d’une volonté expresse des père et mère. Dans
ce cas précis, l’émancipation est prononcée par le juge des tutelles avec l’autorisation
conjointe des parents, si le mineur a atteint 16 ans accomplis.
- Les actes conservatoires. Ce sont des actes qui ont pour but de protéger ou de maintenir le
patrimoine du mineur. Ces actes ne portent donc pas atteinte au patrimoine. Par conséquent
un tel acte peut être accompli par un incapable dans la mesure où l’acte tend simplement à
empêcher un bien de sortir du patrimoine. Ex : le gage, inscription d’une hypothèque.
- Les actes d’administration concernent les actes de gestion courante et de mise en valeur
d’exploitation normale d’un patrimoine. Ex : location de biens meubles, contrat de bail... Le
mineur peut accomplir seul ces actes s’ils ne portent pas une atteinte grave au son
patrimoine.
Le mineur peut également réaliser seul les actes de la vie courante tels que l’achat de
vêtements, de carte ou ticket de bus, achat d’ouvrages, etc.
Cependant, l’achat d’une voiture par un mineur, la donation faite par le mineur, est un acte
de disposition. Les actes de disposition sont les actes qui tendent à faire sortir un bien du
patrimoine du mineur. Ces actes tendent à compromettre le patrimoine du mineur. L’acte de
disposition évoque l’idée d’aliénation d’un bien, et donc d’un transfert de droit de propriété.
Le mineur ne peut les accomplir seul. Il doit être représenté par son représentant légal.
Ex : la vente de biens meubles ou immeubles, la vente d’un fonds de commerce, la donation.
Les actes de dispositions sont frappés de nullité.
- S’agissant du contrat de travail, le mineur peut conclure lui-même son contrat de travail.
Toutefois, une distinction doit être opérée. Le mineur conclut son contrat de travail et le
rompt avec l’assistance de son représentant légal à partir de 16 ans.
la nullité de l’acte. En fait, celui qui demande la nullité de l’acte doit établir la preuve de la
demande.
Mais, qu’en est-il lorsqu’il est atteint de trouble mental et qu’il ne fait pas l’objet de mesure
de protection ?
L’intérêt de la question réside dans le fait que cette personne est juridiquement capable, tant
qu’elle ne fait pas l’objet d’une mesure de protection ; alors qu’elle est hors d’état de se rendre
compte de la portée de ses actes et donc d’émettre un véritable consentement. Il s’agit non
seulement des personnes qui souffrent d’une altération des facultés mentales, mais aussi de
celles dont les facultés mentales sont passagèrement altérées par l’usage de la drogue ou de
l’alcool.
2- Les faits juridiques
En principe, l’aliéné est irresponsable de ses faits.
Cependant, ce principe est atténué par la différence qui est faite selon que la démence est
totale ou qu’il y a des périodes de lucidité. Lorsque la faute a été commise pendant une
période de lucidité, il est responsable.
En dehors de ce cas, il est irresponsable, car inconscient.
d’un conseil nommé par le tribunal : le conseil judiciaire. L’action est intentée devant le
tribunal et le conseil est chargé d’assister le prodigue ou le faible d’esprit. Ces personnes ne
sont pas frappées d’une incapacité générale d’exercice, en ce qu’elles peuvent librement
accomplir tous les actes, mais avec l’assistance de leur conseil.
Paragraphe 1- Contenu
L’incapacité de jouissance peut être définie comme l’inaptitude (impossibilité) à jouir des
droits dont on est titulaire. Les incapacités de jouissance sont exceptionnelles et spéciales.
Elles privent l’incapable de certains droits ou certaines activités juridiques. L’incapacité de
jouissance est une incapacité de défiance ou de suspicion qui a pour but, non de protéger
l’incapable, mais de lui retirer la jouissance de certains droits.
De ce point de vue, l’acte interdit à l’individu frappé d’une incapacité de jouissance ne pourra
être accompli d’aucune manière, ni même accompli à sa place et en son nom.
Chapitre 4 :
LES BIENS ET LES DROITS DES PERSONNES PHYSIQUES
Les êtres humains possèdent une diversité de biens sur lesquels ils ont des droits.
immatérielles que l’homme ne peut s’approprier. Ce sont des droits que les hommes
détiennent sur des choses. Exemple : le droit l’usufruit ou d’hypothèque, les droits de
créance, les droits intellectuels tels que les droits d’auteur, les brevets d’invention, etc.
A- La notion de patrimoine
Tout ce qui est patrimonial est d’ordre pécuniaire, c’est-à-dire évaluable en argent. Dans cette
hypothèse, le patrimoine d’un individu est l’ensemble des biens (ou droits) et des obligations
qui ont une valeur pécuniaire, c’est-à-dire, qu’on peut évaluer en argent.
Le patrimoine se compose de l’actif et du passif. L’actif comprend tous les biens évaluables
en argent. Ces biens peuvent être des droits réels ou droits de créance.
Le passif est composé de l’ensemble des dettes ou obligations évaluables en argent.
Le patrimoine présente plusieurs caractères. Les éléments du patrimoine sont :
- cessibles : il s’agit de la cessibilité entre vifs, c’est-à-dire la possibilité de transmettre de son
vivant, la propriété d’un bien. Ces biens peuvent être vendus ou donnés ;
- transmissibles : les éléments du patrimoine sont transmissibles à cause de mort par voie
de legs, lors du décès ;
- saisissables : les éléments du patrimoine peuvent faire l’objet de saisie et de vente.
Le patrimoine étant lié à la personne, une personne ne peut avoir qu’un seul patrimoine, car
le patrimoine constitue une universalité de droit, c’est-à-dire forme un ensemble, un tout.
En plus des droits réels principaux, il y a aussi les droits réels accessoires.
b. Les droits réels accessoires (ou droits réels de garantie)
Lorsqu’une personne prête une somme d’argent à une autre personne, celle-ci court le risque
de ne pas être payé ou intégralement payé à l’échéance. Pour garantir l’exécution d’une
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COURS DE DROIT CIVIL : Licence Professionnelle 1ère Année
créance (ou le paiement d’une dette), il est possible de créer des droits réels accessoires à
cette créance. Ce qui signifie que le créancier peut exiger de son débiteur une garantie de
paiement de sa créance. Si un meuble est affecté à la garantie d’une créance, il s’agit d’un
gage. Dans le cas d’un immeuble, il s’agit d’hypothèque.
Les droits réels accessoires sont donc des garanties à une créance.
Le créancier, titulaire d’une garantie a sur le bien qui garantit sa créance :
- un droit de préférence, qui permet en cas de saisie des biens du débiteur, d’être payé avant
les autres créanciers avec l’argent de la vente ;
- un droit de suite, qui permet au créancier de saisir la chose sur laquelle porte son droit en
quelque main qu’elle se trouve. Ce qui signifie que si le bien a été vendu, l’acheteur continue
à être lié par le gage ou l’hypothèque et doit rembourser le créancier.
Le patrimoine comprend aussi les droits de créance ou droits personnels.
2- Les droits de créance ou droits personnels
Les droits de créance mettent en rapport deux ou plusieurs personnes. Le droit de créance
est le pouvoir reconnue à une personne appelée le créancier, le droit d’exiger d’une autre, le
débiteur, une prestation évaluable en argent. Contrairement au droit réel qui s’exerce
directement sur la chose, le droit de créance est exercé ou dirigé contre une personne qui est
le débiteur. Ex : Dame Jolie a consenti un prêt de 50.000F à son amie. Le droit de Jolie
d’exiger à son amie le remboursement de son argent, est appelé droit de créance.
Si certains droits subjectifs ont une valeur pécuniaire, d’autres par contre n’en ont aucune.
Chapitre 1 :
LA CLASSIFICATION DES PERSONNES MORALES
Il existe des personnes morales de droit public, de droit privé et de droit intermédiaire, c’est-
à-dire mixte.
Chapitre 1 :
LES OBLIGATIONS
L’obligation est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel l’une d’entre elles, le
créancier, peut exiger de l’autre, le débiteur, l’exécution d’une prestation déterminée.
Il existe plusieurs types d’obligations. Nous aborderons essentiellement la classification des
obligations d’après leur objet et d’après leur source.
B- L’obligation de faire
Dans l’obligation de faire quelque chose, le débiteur s’engage à exécuter une prestation. Ex :
transporter un bien ; louer un local ; le coiffeur s’engage à coiffer son client ; le salarié doit
fournir une prestation de travail à son employeur, etc.
C- L’obligation de ne pas Faire
Le débiteur doit s’abstenir de commettre ou réaliser tel ou tel acte. Ex : les commerçants ne
doivent pas faire de la concurrence déloyale ; un mineur ne peut pas contracter.
B- L’obligation de moyens
La partie qui s’oblige ne peut pas garantir l’obtention du résultat souhaité. Le débiteur promet
seulement de mettre en œuvre les moyens dont il dispose, d’agir avec toute la diligence et la
prudence requise, de faire tout son possible, dans une direction déterminée. Si le résultat
n’est pas obtenu, la responsabilité du débiteur ne sera pas engagée. En revanche, la
responsabilité du débiteur sera engagée s’il n’a pas fait preuve d’une prudence et d’une
diligence suffisante. Ex : un médecin est tenu à l’égard de son patient d’une obligation de
moyens. Cela veut dire qu’il n’est pas tenu d’obtenir la guérison de son malade, mais de le
soigner avec conscience, diligence et conformément aux données actuelles de la médecine. Si
le malade décède, le médecin ne sera pas nécessairement en faute. Cependant, sa
responsabilité sera engagée s’il est rapporté la preuve d’une faute professionnelle.
Chapitre 2 :
LA CLASSIFICATION DES CONTRATS
Aux termes de l’article 1101 du Code civil : "le contrat est une convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne
pas faire quelque chose". Le contrat permet à l’homme non seulement d’établir des liens avec
les autres personnes (liens économiques d’échange : contrat de vente, par exemple), mais
aussi de gérer son patrimoine (louer, acheter ou vendre une maison, par exemple). Le contrat
soumet les parties à des règles qu’elles sont tenues de respecter parce qu’elles ont consenti.
Les contrats peuvent être classés selon plusieurs critères.
Chapitre 3 :
LA NAISSANCE DU CONTRAT
A quel moment un contrat prend-il forme ? A quelles conditions un contrat est-il valablement
formé au regard de la loi ?
Pour y répondre, il convient de déterminer le moment de la formation d’un contrat et
d’analyser les conditions de sa validité.
Dans ce cas, l’offre peut se présenter sous diverses formes. Mais pour qu’il y ait offre, il faut
que l’offre soit précise et ferme.
Paragraphe 2- L’acceptation
L’acceptation est la réponse à l’offre, c’est-à-dire la manifestation de la volonté de son auteur
d’être lié par la proposition qui est faite.
L’acceptation peut être expresse (écrite, verbale) ou tacite c’est-à-dire tout geste ou
manifestation pouvant révéler la volonté d’accepter l’offre.
Mais le silence vaut-il acceptation ?
En principe, le silence ne vaut pas acceptation. Par exception, le silence vaut acceptation en
considération des relations d’affaires antérieures entre les parties. Ainsi, de nombreux
contrats tels que les contrats à exécution successive (bail, assurance, abonnement…) peuvent
être prolongés par tacite reconduction si aucune volonté contraire ne se manifeste.
Si la rencontre des volontés fait naître un contrat, à quelles conditions le contrat est-il
valablement formé ?
Paragraphe 1- Le consentement
Le consentement est l’accord de volonté exprimé par chacune des parties à un contrat. Les
parties doivent exprimer librement et en pleine connaissance de cause leur consentement.
C’est pourquoi le consentement des parties ne doit en aucun cas être entaché de vice. Le code
civil admet trois cas de vices du consentement : l’erreur, le dol et la violence.
A- L’erreur
L’erreur consiste à croire vrai ce qui est faux et faux ce qui est vrai. Celui qui commet une
erreur se fait une représentation inexacte de la réalité, il se trompe. Il existe deux types
d’erreurs :
- l’erreur sur la substance de la chose sur laquelle porte le contrat : par ex. l’achat d’une
montre en or qui se révèle après n’être qu’en pacotille. La jurisprudence a étendu la notion
d’erreur sur la substance et a admis l’erreur sur la qualité de la chose qui a déterminé l’une
des parties au contrat à s’obliger (puissance d’un moteur, authenticité d’un tableau, achat
d’un terrain impropre à la construction,…) ;
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COURS DE DROIT CIVIL : Licence Professionnelle 1ère Année
- l’erreur sur la personne du cocontractant : cette situation résulte des contrats dans lesquels
la considération de la personne du cocontractant a été déterminante et constitue la cause
principale de l’obligation.
Que l’erreur porte sur la substance ou sur la personne, elle doit donc avoir été déterminante
dans la décision de contracter. C’est-à-dire que sans la commission de cette erreur, l’auteur
de l’action ne se serait pas engagé. De plus, pour être prise en compte, elle ne doit pas avoir
été inexcusable. Par ex : une erreur inexcusable telle l’achat d’un aliment avarié impropre à
la consommation ou achat par un architecte d’un terrain à bâtir impropre à la construction.
B- Le dol
Le dol est une erreur provoquée par l’une des parties au contrat afin de d’amener l’autre à
contracter. Le dol peut résulter de manœuvre frauduleuse, de mensonge ou encore d’une
réticence émanant d’un contractant afin de tromper l’autre partie pour l’amener à contracter.
Les manœuvres pratiquées par l’une des parties sont telles, qu’il est évident que, sans ces
manœuvres, l’autre partie n’aurait pas contracté. Comme l’erreur, le dol doit avoir été
déterminant dans la décision de contracter.
C- La violence
La violence est une contrainte physique (coups, blessure, par ex.) ou contrainte morale
(chantage par ex.) exercée sur un contractant pour l’amener à donner son consentement et
donc à contracter. La violence doit inspirer à la victime la crainte d’exposer sa personne, sa
famille ou ses biens à un mal considérable et actuel. La violence s’apprécie subjectivement,
c’est-à-dire qu’il faut rechercher si la partie victime de la violence a effectivement contracté
sous l’empire de la crainte. Pour le code civil, en cette matière, il faut considérer l’âge, le sexe
et la condition des personnes.
Mais parfois, un consentement extorqué par la menace n’est pas vicié. Il en va du
consentement de l’enfant inspiré par la crainte révérencielle de ses parents. De même, la
menace d’exercer une voie de droit telle que la grève n’affecte pas la validité du contrat.
Comme l’erreur et le dol, la violence doit être déterminante. En outre la menace doit être
injuste ou illégale.
Paragraphe 2- La capacité
Il suffit de rappeler que la capacité est l’aptitude à être titulaire de droits et à les exercer.
L’article 1123 pose le principe, "Toute personne peut contracter, si elle n’est pas déclarée
incapable par la loi". De ce fait, pour contracter valablement, les parties au contrat doivent
avoir la capacité juridique. Or les mineurs non émancipés et les majeurs incapables frappés
d’une incapacité, ne peuvent, en principe, contracter ou conclure. Revoir le cours sur
l’incapacité des personnes physiques.
doit être licite. Ainsi, sont nuls, tous les contrats passés pour l’exploitation d’un commerce
illicite (ex : les armes, les stupéfiants, etc.).
Une fois formé, le contrat produit des effets et peut faire l’objet de sanctions.
Chapitre 4 :
EFFETS ET SANCTIONS DES CONTRATS
Nous étudierons les effets des contrats puis les sanctions qui peuvent en résulter.
2- La promesse de porte-fort
C’est l’acte par lequel une personne, le porte-fort, s’engage envers son cocontractant à obtenir
d’un tiers qu’il contracte ou ratifie un engagement. S’il n’obtient pas le consentement du
tiers, libre de ne pas s’engager, le porte-fort devra des dommages-intérêts à son
cocontractant.
En définitive, les tiers ne sont pas véritablement absents de la vie du contrat.
1- La nullité absolue
La nullité est absolue lorsque les conditions imposées par la loi tendent à protéger l’intérêt
général ou l’ordre public ou encore les bonnes mœurs. Elle concerne les incapacités de
jouissance, l’immoralité de l’objet ou de la cause d’un contrat.
La mise en œuvre de l’action en nullité absolue peut être invoquée par toute personne qui y
a intérêt à agir (les cocontractants mais aussi les tiers) et par le ministère public. La nullité
absolue se prescrit par 30 ans.
2- La nullité relative
La nullité relative vise la sauvegarde d’un intérêt privé ou encore tend à protéger les intérêts
des particuliers. Elle concerne les vices du consentement, les incapacités d’exercice. La mise
en œuvre de l’action en nullité relative ne peut être invoquée que par la personne que la loi
entend protéger ou son représentant légal. Cette nullité se prescrit par 5 ans.
A- La résolution
La résolution a un effet rétroactif et s’applique aux contrats dont l’exécution n’est pas
successive.
B- La résiliation
La résiliation n’est pas rétroactive. Elle n’agit que pour l’avenir et ne s’applique qu’aux
contrats à exécution successive, c’est-à-dire les contrats dont l’exécution se prolonge dans le
temps.
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COURS DE DROIT CIVIL : Licence Professionnelle 1ère Année / 2020
Chapitre 1 :
LA RESPONSABILITE CIVILE DELICTUELLE
La responsabilité délictuelle repose sur un fondement juridique. Selon l’art.1382 du code
civil : "Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la
faute duquel il est arrivé à le réparer". La responsabilité délictuelle est donc, un fait
indélicatement survenu et qui cause des dommages à quelqu’un obligeant ainsi son auteur
à le réparer par le versement d’une somme d’argent.
Une personne peut être responsable de son propre fait. Mais, il peut arriver que l’on soit
aussi responsable du fait d’autrui, du fait des choses et des animaux.
Notre analyse portera d’abord sur les différents régimes de la responsabilité civile délictuelle
et ensuite sur les conditions de la mise en œuvre de cette responsabilité.
Les parents peuvent s’exonérer de leur responsabilité en prouvant qu’ils ont bien éduqué et
bien surveillé leur enfant ou même que ce dernier n'habitait pas avec eux lors du dommage.
En cas de divorce, l'époux à qui le juge confie la garde de l'enfant en est le responsable.
On peut dire qu’il y a faute, lorsqu’on ne se comporte pas comme l’aurait fait quelqu’un de
normalement prudent. La faute peut être intentionnelle (délit) ou non intentionnelle (quasi-
délit). Pour que la responsabilité joue, il faut que la faute commise soit à l’origine du
dommage. C’est le cas d’un accident de la circulation, d’un incendie qui se déclare dans un
immeuble entraînant des pertes en vie humaine ou des destructions de biens, constituent
des faits dommageables.
En outre, la victime doit faire la preuve d’un préjudice qu’elle a subit.
B- Le préjudice
Pour que le dommage fasse l’objet de réparation, il doit être certain. Cela signifie que le
préjudicie simplement éventuel ne saurait donner lieu à des réparations.
Le préjudice doit également léser un intérêt juridiquement protégé. Le préjudice peut être,
selon le cas, matériel, moral ou corporel.
- Le préjudice matériel est constitué par une atteinte aux biens de la victime : destruction
ou détérioration d’une chose appartenant à la victime et entrainant une perte de valeur de
ses biens.
- Le préjudice moral est constitué par une atteinte à un droit de la personnalité. Par ex :
l’honneur d’une personne est blessé par des paroles calomnieuses d’un tiers ou à des
sentiments ; la perte d’un être cher constitue un préjudice moral pour les parents proches.
- Le dommage corporel est constitué par une atteinte à l’intégrité physique d’une personne.
En plus du fait générateur et du préjudice, il faut, pour que la responsabilité soit engagée,
un lien de causalité entre le fait et le préjudice.
A- Les dommages-intérêts
Il s’agit d’une somme d'argent versée à une personne victime en réparation des préjudices
qu’elle a subi par le fait d’autrui. Le montant de cette somme à la victime est déterminé par
les tribunaux.
B- Les causes d’exonération de la responsabilité civile délictuelle
L’auteur du fait dommageable, peut, même lorsque le lien de causalité est établi, échapper
à sa personnalité en faisant la preuve d’une cause étrangère qui ne lui est pas imputable. Il
peut s’agir de la force majeure ou le fait d’un tiers. La force majeure est un événement
imprévisible, irrésistible et extérieur à la personne du débiteur. Les événements pouvant être
constitutifs de la force majeure sont essentiellement les phénomènes naturels.
Le fait d’un tiers, c’est-à-dire d’une personne autre que la victime et le défendeur, doit
constituer pour celui-ci un événement irrésistible et imprévisible pour qu’il soit totalement
exonéré. Si le dommage est dû à la fois à la faute du tiers et à celle du défendeur, celui-ci
est tenu de réparer intégralement le préjudice causé à la victime.