Tribunal de grande instance de Paris, Juge des libertés et de la

détention, 7 avril 2018, n° 18/01341

Sur la décision

Référence : TGI Paris, juge des libertés et de la détention, 7 avr. 2018, n° 18/01341
Juridiction : Tribunal de grande instance de Paris
Numéro(s) : 18/01341

Sur les personnes

Avocat(s) : Ilhan YILDIZ, Ruben GARCIA, David SILVA MACHADO

Texte intégral

Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L.553-1 du Code

TRIBUNAL de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

D E GRANDE Vu l’obligation de quitter le territoire français en date du 05 avril 2018,

notifiée le 05 avril 2018 à Paris;
INSTANCE
Vu les dispositions de l’article L.512-1 et suivants du Code de l’entrée et
DEPARIS du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

■ Vu la décision écrite motivée en date du 05 avril 2018 par laquelle le

préfet a maintenu l’intéressé dans les locaux ne relevant pas de
Juge des libertés et de la ORDONNANCE SUR LE l’administration pénitentiaire à compter du 05 avril 2018 à 20h05 ;
détention CONTROLE DE LA
REGULARITE D’UNE Attendu que le préfet n’est pas en mesure d’assurer le rapatriement de
N° RG : DECISION DE l’intéressé vers son pays d’origine avant le 07 Avril 2018 à 20h05 ;
PLACEMENT EN
18/01341 RETENTION ET Vu la requête de l’Administration aux fins de prolongation de la
rétention administrative réceptionnée par le greffe du Juge des Libertés
DEMANDE DE et de la Détention le 07 avril 2018 ;
PROLONGATION
Après dépôt d’une requête en contestation de la régularité de la décision
DE RÉTENTION de placement en rétention administration en date du 06avril 2018 à
ADMINISTRATIVE 20h52 par le conseil de l’intéressé, jointe au dossier, et évoquée en
présence de toutes les parties déjà convoquées pour la présente
(Articles L.512-1 et L.551- audience ;
1 et suivants du Code de
l’entrée Monsieur le préfet, Monsieur le procureur de la République, Monsieur le
chef du centre de rétention et l’intéressé ont été avisés dès réception de
et du séjour des étrangers la requête, de la date et de l’heure de la présente audience par le
et du droit d’asile) greffier ;

Avons fait comparaître devant nous,

Devant nous, Madame L-M N, première vice-présidente adjointe au
Monsieur Y Z
tribunal de grande instance de Paris, régulièrement désignée par
ordonnance de roulement à compter du 28 août 2017 et du tableau de
né le […] à A B
service de permanence des samedi 07 avril 2018, dimanche
08 avril 2018, en raison de l’empêchement des magistrats du service du
de nationalité Algérienne
juge des libertés et de la détention, légitimement absents ou requis à
d’autres fonctions dans la juridiction, assistée de Monsieur Cédric
Sans domicile connu
ROUQUET, greffier ;
Après l’avoir avisé de son droit de choisir un avocat ou d’en demander
En présence de Madame I J K, interprète en langue Arabe, serment
un qui lui sera désigné d’office, en présence de Maître C D substituant
prêté;
Me Ruben GARCIA son conseil choisi ;
Vu les dispositions des articles L.512-1, L. 551-1 à L552-6 et R552-1 à
Après lui avoir rappelé les droits qui lui sont reconnus pendant la
R552-10-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit
période de rétention (possibilité de demander l’assistance d’un
d’asile ;
interprète, d’un conseil ou d’un médecin, de communiquer avec son
consulat et avec une personne de son choix) et l’avoir informé des
possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le
concernant ;
En l’absence du procureur de la République avisé ;
Après dépôt de conclusions de nullité par le conseil de l’intéressé,
jointes au dossier et évoquées in limine litis, et après avoir entendu les
parties, l’incident est joint au fond ;
Après avoir entendu Maître E F, du cabinet G H, conseil de la préfecture
de Paris, et le conseil de l’intéressé sur le fond ;
L’intéressé a déclaré : Je confirme mon identité et ma nationalité. Je suis
arrivé en 2005 en France. Je vis en ce moment à Nantes. Je suis
jardinier. Je suis venu chez mon cousin, Monsieur X qui habite dans le
20e. J’ai de la famille à Grenoble. Je suis célibataire sans enfant. J’ai eu
un récépissé, je suis retourné en Algérie, et je suis revenu en France en
2010. J’ai une adresse à Nantes.
Attendu que les deux requêtes ont été jointes en application de l’article
L512-1-III du CESEDA et en vue d’une bonne administration de la
justice.
SUR LA REQUÊTE EN PROLONGATION DE LA RÉTENTION
ADMINISTRATIVE :
Sur les conclusions de Nullité :
Sur le second moyen:
Attendu que l’article L.611-1-1 du Code de l’entrée et du séjour des
étrangers et du droit d’asile, dispose que la prise d’empreintes de
l’étranger ne peut valablement intervenir que si elle constitue l’unique
moyen d’établir la situation de la personne; qu’en l’espèce il résulte du
procès-verbal dressé le 05 Avril 2018 à 10H55, que dès le contrôle de
Monsieur Y Z, celui-ci indique être de nationalité algérienne et présente
pour en justifier un passeport algérien supportant sa photographie; que
même si ce passeport est expiré depuis le 04 Février 2011, il a permis à
l’intéressé de justifier de son identité; que dans ces conditions, la prise
d’empreintes qui a été effectuée dans le but non seulement d’une
consultation du fichier “visabio”, mais également du fichier automatisé
des empreintes digitales, ce qui a pour conséquence pour Monsieur Y Z
d’être inscrit dans ce fichier, ce qui lui fait nécessairement grief; qu’au
regard de ces éléments, la prise d’empreintes étant irrégulière, le moyen
sera accueilli sans qu’il soit nécessaire de répondre aux autres arguments
soulevés par le conseil de l’étranger;
SUR LA REQUÊTE EN CONTESTATION DE LA DÉCISION DU
PLACEMENT EN RÉTENTION :
Attendu que dans ces conditions, il n’y a pas lieu de statuer sur la
requête en contestation de la mesure de placement en rétention
administrative ;
PAR CES MOTIFS
Statuant en audience publique, en premier ressort et contradictoirement,
- DÉCLARONS recevable la requête en contestation de la légalité du
placement en rétention
— ORDONNONS la jonction des deux procédures
— DISONS n’y avoir lieu à statuer sur la requête en contestation de la
décision de placement en rétention.
— CONSTATONS l’irrégularité de la procédure
— DISONS n’y avoir lieu à mesure de surveillance et de contrôle
— RAPPELONS à l’intéressé qu’il a l’obligation de quitter le territoire
national
— INFORMONS l’intéressé qu’il est maintenu à disposition de la
justice pendant un délai de six heures à compter de la notification de la
présente ordonnance au procureur de la République.
Fait à Paris, le 07 Avril 2018, à 17h50
Le Juge des libertés et de la détention
Le greffier
Reçu copie de la présente ordonnance et notification de ce qu’elle est
susceptible d’un appel non suspensif devant le Premier Président de la
Cour d’Appel, dans un délai de 24 heures de son prononcé, par une
déclaration motivée transmise au greffe du service des étrangers de la
Cour d’Appel, par tous moyens, dont le n° de télécopieur est :
01.44.32.78.05.
L’intéressé L’interprète Le conseil de l’intéressé Le représentant du
préfet
NOTIFICATION
— AVIS de ce qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un
délai de 6 heures à compter de la notification de la présente ordonnance
au ministère public.
— NOTIFICATION de la présente ordonnance a été faite sans délai à
Monsieur le procureur de la République, par télécopie
Le greffier,
DÉCISION de Monsieur le procureur de la République