Vous êtes sur la page 1sur 2

Tribunal de grande instance de Paris, Juge des libertés et de la

détention, 5 avril 2018, n° 18/01310

Sur la décision

Référence : TGI Paris, juge des libertés et de la détention, 5 avr. 2018, n° 18/01310
Juridiction : Tribunal de grande instance de Paris
Numéro(s) : 18/01310

Sur les personnes

Avocat(s) : Ruben GARCIA, Rogério MACHADO

Texte intégral

Vu les dispositions de l’article L.512-1 et suivants du Code de l’entrée et


TRIBUNAL Reçu copie certifiée du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
conforme à la minute au
D E GRANDE greffe qui comporte toutes Vu la décision écrite motivée en date du 03 avril 2018 par laquelle le
les signatures (2 pages ) préfet a maintenu l’intéressé dans les locaux ne relevant pas de
INSTANCE l’administration pénitentiaire à compter du 03 avril 2018 à 17h56 ;
Le greffier
DEPARIS Attendu que le préfet n’est pas en mesure d’assurer le rapatriement de
l’intéressé vers son pays d’origine avant le 05 Avril 2018 à 17h56 ;

Vu la requête de l’Administration aux fins de prolongation de la
Juge des libertés et de la ORDONNANCE SUR LE rétention administrative réceptionnée par le greffe du Juge des Libertés
détention CONTROLE DE LA et de la Détention le 05 avril 2018.
REGULARITE D’UNE
N° RG : DECISION DE Après dépôt d’une requête en contestation de la régularité de la décision
PLACEMENT EN de placement en rétention administration en date du 04 avril 2018 à
18/01310 RETENTION ET 17h38 par le conseil de l’intéressé, jointe au dossier, et évoquée en
présence de toutes les parties déjà convoquées pour la présente
DEMANDE DE audience ;
PROLONGATION
Monsieur le préfet, Monsieur le procureur de la République, Monsieur le
DE RÉTENTION chef du centre de rétention et l’intéressé ont été avisés dès réception de
ADMINISTRATIVE la requête, de la date et de l’heure de la présente audience par le
greffier ;
(Articles L.512-1 et L.551-
1 et suivants du Code de Avons fait comparaître devant nous,
l’entrée
EFGHI
et du séjour des étrangers
et du droit d’asile) né le […] à LIBREVILLE

de nationalité Gabonaise
Devant nous, Madame Géraldine THOMAS, vice-président au tribunal
[…]
de grande instance de Paris, chargée des fonctions de juge des libertés et
de la détention, assistée de Madame Marie-Josée RULLE, greffier ;
Après l’avoir avisé de son droit de choisir un avocat ou d’en demander
un qui lui sera désigné d’office, en présence de Maître Y Z substituant
Vu les dispositions des articles L.512-1, L. 551-1 à L552-6 et R552-1 à
Me Ruben GARCIA, son conseil choisi;
R552-10-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit
d’asile ;
En l’absence du procureur de la République avisé ;
Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L.553-1 du Code
Après dépôt de conclusions de nullité par le conseil de l’intéressé,
de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
jointes au dossier et évoquées in limine litis, et après avoir entendu les
parties, l’incident est joint au fond ;
Vu l’obligation de quitter le territoire français en date du 03 avril 2018,
notifiée le 03 avril 2018 à Paris ;
Après avoir entendu Maître A B, du cabinet C D, conseil de la
préfecture de Paris, et le conseil de l’intéressé sur le fond ;
L’intéressé a déclaré : Je confirme mon identité et ma nationalité. validité et des garanties de représentation indiscutables ; que par ailleurs
il n’a jusqu’alors pas fait l’objet d’une autre procédure d’éloignement ;
Attendu que les deux requêtes ont été jointes en application de l’article qu’il convient de déclarer irrégulière la décision de placement en
L512-1-III du CESEDA et en vue d’une bonne administration de la rétention administrative ;
justice.
PAR CES MOTIFS
SUR LA REQUÊTE EN PROLONGATION DE LA RÉTENTION
ADMINISTRATIVE : Statuant en audience publique, en premier ressort et contradictoirement,

Sur les conclusions de Nullité : — DÉCLARONS recevable la requête en prolongation de la rétention


administrative
Attendu que le conseil de l’intéressé soulève l’irrégularité de la
procédure résultant de la tardiveté de la notification des droits en garde à - DÉCLARONS recevable la requête en contestation de la légalité du
vue ; placement en rétention

Attendu qu’il résulte des éléments du dossier que monsieur E F G H I a — ORDONNONS la jonction des deux procédures
été interpellé à 05h00 et qu’après vérification de ses papiers afférent à la
conduite de son véhicule, a été relevé à son encontre l’infraction de — REJETONS les exceptions de nullité soulevées
conduite sans permis de conduire ; qu’il a été alors placé en garde à vue
à 05h15 ; que ses droits lui ont été notifiés à 05h50 ; que ce délai - CONSTATONS l’irrégularité de la décision de placement en rétention
n’apparaît pas déraisonnable eu égard au transport jusqu’au de l’intéressé
commissariat et à la présentation devant l’officier de police judiciaire en
fin de nuit ; que le moyen sera rejeté ; — ORDONNONS en conséquence la mise en liberté de l’intéressé

Attendu que le conseil de l’intéressé soulève l’irrégularité de la — RAPPELONS à l’intéressé qu’il a l’obligation de quitter le territoire
procédure résultant du défaut de contrôle de la mesure de garde à vue national
par le Procureur de la République ;
— INFORMONS l’intéressé qu’il est maintenu à disposition de la
Attendu qu’il résulte du procès-verbal de fin de garde à vue que justice pendant un délai de six heures à compter de la notification de la
“conformément aux instructions de monsieur X, substitut du Procureur présente ordonnance au procureur de la République.
de la République près du tribunal de grande instance de Paris il est remis
à un autre service…” ; qu’il résulte de ce procès-verbal que le Procureur Fait à Paris, le 05 Avril 2018, à 12h24
de la République a régulièrement exercé son contrôle sur la mesure de
garde à vue qui n’est d’ailleurs contesté que le Procureur de la Le Juge des libertés et de la détention
République a été avisé du placement en garde à vue le 03 avril 2018 dès
05h31 ; que le moyen sera rejeté ; Le greffier

Sur la recevabilité de la requête du préfet : Reçu copie de la présente ordonnance et notification de ce qu’elle est
susceptible d’un appel non suspensif devant le Premier Président de la
Attendu que le conseil de l’intéressé soulève l’irrecevabilité de la Cour d’Appel, dans un délai de 24 heures de son prononcé, par une
requête, le procès-verbal de fin de garde à vue faisant mention de trois déclaration motivée transmise au greffe du service des étrangers de la
auditions réalisées alors que ne figure au dossier qu’une seule audition ; Cour d’Appel, par tous moyens, dont le n° de télécopieur est :
01.44.32.78.05.
Attendu que l’audition figurant au dossier concerne essentiellement la
situation personnelle de l’intéressé et notamment sa situation L’intéressé Le conseil de l’intéressé Le représentant du préfet
administrative ; que si deux autres auditions ont eu lieu, elles concernent
la procédure judiciaire et n’apparaissent pas comme des éléments utiles NOTIFICATION
à la procédure ; qu’il convient de constater la recevabilité de la requête
du préfet ;
— AVIS de ce qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un
SUR LA REQUÊTE EN CONTESTATION DE LA DÉCISION DU délai de 6 heures à compter de la notification de la présente ordonnance
PLACEMENT EN RÉTENTION : au ministère public.

Sur l’absence d’examen concret de la situation personnelle, l’absence de — NOTIFICATION de la présente ordonnance a été faite sans délai à
motivation suffisante et l’erreur de fait et l’erreur manifeste Monsieur le procureur de la République, par télécopie
d’appréciation :
Le greffier,
Attendu que le préfet a motivé l’arrêté de placement en rétention
administrative par un risque de soustraction à l’obligation de quitter le
territoire français du seul fait qu’il s’est maintenu au delà de la durée de DÉCISION de Monsieur le procureur de la République
son visa ; que cette motivation ne peut constituer un examen concret de
la situation de l’intéressé lequel présente un passeport en cours de

Vous aimerez peut-être aussi