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TD 4 de procédure pénale

L’instruction préparatoire

Fiches d’arrêts :

 Cour de cassation, chambre criminelle – 10 mai 1973 – pourvoi n°73-90.372

Cet arrêt est un arrêt de cassation partielle de la chambre criminelle de la Cour de cassation en
date du 10 mai 1973 et dont le numéro de pourvoi est le 73-90.372.

En l’espèce, Béatrice X est décédé du fait d’un homicide involontaire. Monsieur André X et
Madame Yvonne X ont été inculpés pour non-assistance à personne en péril.

Dans un réquisitoire introductif délivré par le procureur de la république, le juge d’instruction a


été saisi de l’affaire contre les époux X du fait d’omission de porter secours à personne en péril.
Les époux X, les appelants, ont interjeté appel de la décision de première instance en demandant
l’annulation de la décision précédente mais en demandant également la nullité de la procédure.
La cour d’appel d’Amiens, dans un arrêt du 19 décembre 1972, s’est déclarée incompétente
pour juger le sort de membres du personnel médical ayant prétendument commis des infractions
dans le ressorts de la cour d’appel de Paris. Elle a tout de même examiné d’office les nullités de la
procédure alléguées par les inculpés, ce qui est contraire à sa première décision d’irrecevabilité, pour
ensuite les rejeter.

Un pourvoi en Cassation a été formé par les deux demandeurs contre la décision de la
Chambre d’accusation, André X et Yvonne Y d’épouse X. Ils demandent que la décision de la cour
d’appel soit annulée mais également à ce que soit déclarée nulle la procédure.

Est-ce qu’une chambre d’accusation à compétence pour statuer sur un affaire ayant eu lieu dans le
ressort judiciaire d’une autre chambre ?

Dans son arrêt du 10 mai 1973, la Cour de cassation estime que la chambre d’accusation a jugé
en bon droit qu’elle n’avait pas compétence pour statuer sur les faits allégués par les demandeurs. En
effet, la juridiction d’instruction n’avait pas été saisie par le ministère public mais également,
l’établissement hospitalier dans lequel était leur fille était situé dans un autre ressort que celui de la
cour d’appel d’Amiens. Cependant, la Cour de cassation casse l’arrêt sur le fait que la cour a tout de
même statuée sur les nullités invoquées par les demandeurs alors qu’elle était incompétente.

 Cour de Cassation, Chambre criminelle – 5 mars 2013 – pourvoi n°12-87.087

Cet arrêt est un arrêt de cassation émanent de la Chambre criminelle de la Cour de cassation en
date du 5 mars 2013 et dont le numéro de pourvoi est le 12-87.087.

En l’espèce, M Sofiane X a été mis en examen pour des chefs d’accusation de vol avec arme,
arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnes. Le 12 janvier
2012, le juge d’instruction a procédé à un interrogatoire de première comparution de M.X qui,
accompagné de son avocat, a décidé de se taire.

A l’issu de l’interrogatoire, M.X a été placé en détention provisoire par le JLD. Lors du transfert en
maison d’arrêt par deux OPJ qui avaient été saisi par commission rogatoire, le prévenu a livré des
confidences aux policiers quant à sa participation aux infractions et sur le déroulement des faits. Les
OPJ ont dressé un procès-verbal.
Par la suite, le 14 mai 2012, le suspect a déposé une requête en annulation du procès-verbal dans
lequel les OPJ ont retranscrit l’audition effectuée postérieurement à la mise en examen et hors la
présence de l’avocat.

Dans l’arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'AIX-EN-PROVENCE, en date du 18


septembre 2012 énonce que les OPJ n’ont pas procédé à un interrogatoire mais ont simplement
retranscrit ses confidences au cours du transfert dans un procès-verbal envoyé au juge d’instruction.

Un pourvoi a donc été formé par M Sofiane X qui demande la nullité de la décision de la chambre
d’accusation ainsi que la nullité des pièces de la procédure.

La question est donc la suivante, est-ce que le recueil de confidences incriminantes un suspect
rédigé par les OPJ après son interrogatoire par le juge d'instruction et en l'absence de son avocat, a
enfreint les droits de la défense et constitue une violation des articles 114 et 152 du code de
procédure pénale ?

Est-ce que le mis en cause peut-il s’exprimer auprès les OPJ après qu’une mie en examen ait été
décidée par le JI ?

Dans son arrêt de cassation du 5 mai 2013, la cour de cassation a expliqué que le recueil des
propos du prévenu l’avait incriminé et que le fait de ne pas l’avoir stopper et de ne pas avoir fait venir
un avocat est contraire au droit de la défense. Les policiers auraient dû faire un rapport au juge
d’instruction qui airait lui-même dû procéder un interrogatoire dans les formes légales.

 Cour de Cassation, Chambre criminelle – 19 septembre 2023 – pourvoi n°23-80.060

Cet arrêt est un arrêt de rejet de la chambre criminelle de la Cour de cassation en date du 19
septembre 2023.

En l’espèce, M.R F est poursuivis pour les chefs de tentatives d’assassinat en bande organisée,
infractions à la législation des stupéfiants et association de malfaiteurs. Il a été convoqué le 31 mai
2022 pour un interrogatoire de première comparution qui est fixé au 15 juin 2022. Le 9 juin un avocat
demande le report de l’interrogatoire mais on lui répond que ce n’est pas possible. LE lendement, M F
écrit à cet avocat pour indiquer qu’il veut le saisir. Ce dernier enfin désigné demande alors une
nouvelle fois le report qui n’est pas accepté. Le 15 juin 2022, le suspect, M F se fait alors interroger
sans la présence de son avocat qui est indisponible et refuse d’être assisté d’un avocat commis
d’office et renonce à l’assistance d’un avocat avant d’exercer son droit au silence.

Ce dernier est mis en examen mais demande, le 16 septembre 2022, la nullité de l’interrogatoire
de première comparution. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris dans l’arrêt du 16
décembre 2022, qui, dans l'information suivie contre lui des chefs, notamment, de tentatives
d'assassinat en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants et association de
malfaiteurs, a prononcé sur sa demande d'annulation de pièces de la procédure.
Ensuite, par ordonnance du 14 février 2023, le juge d'instruction a ordonné sa mise en accusation
devant la cour d'assises. Monsieur F interjette appel de l’ordonnance. e chambre de l'instruction, en
date du 9 juin 2023, qui, dans la même information, l'a renvoyé devant la cour d'assises de Paris sous
l'accusation de tentatives d'assassinats en bande organisée et associations de malfaiteurs, infractions
aux législations sur les stupéfiants et sur les armes, en récidive.

M. F demande l’annulation de l’interrogatoire de première comparution mais également


l’annulation de la décision de la chambre d’instruction ne voulant pas annuler cet acte de procédure.
Il indique que l’avocat désigné doit être convoqué au plus tard, cinq jours ouvrables avant
l’interrogatoire et doit pouvoir consulter le dossier au moins quatre jours ouvrables avant. Cela n’a
pas été respecté puisque l’avocat, officiellement désigné le 13 juin 2022 n’a été convoqué que le 14
juin 2022, soit un jour avant l’interrogatoire. La Chambre de l'instruction aurait donc violé les articles
6 de la Convention européenne des droits de l'Homme, préliminaire, 80-2, 114, 591 et 593 du Code
de procédure pénale.
De plus, il indique que le fait d’avoir procéder à l’interrogatoire sans avocat car ce dernier ne pouvait
pas être présent et que M F ne voulait pas un autre avocat ne dépend que du juge d’instruction qui
n’a pas voulu annuler et reporté cette interrogatoire de première comparution.
Enfin, il informe que le proc de la rep n’a pas suffisamment motivée le rejet de la demande de
reporter l’interrogatoire et que dès lors cela, viol les articles 6 de la CEDH, 80- 2, 114, 591 et 593 du
Code de procédure pénale.

CAS PRATIQUE :

I- Le cadre de l’enquête

A) Droit applicable

La poursuite doit être entendu comme le moyen mis en place par la justice pénale pour réagir à la
commission d’une infraction pénale. La poursuite ne désigne pas que la décision de poursuivre un
individus mais comprend également le stade de l’enquête qui va être menée par la police judiciaire.
Le but de l’enquête est de révéler la vérité en recherchant les preuves ainsi que les auteurs de
l’infraction. Néanmoins, cette recherche sera encadrée par des règles qui elles, seront différentes
selon le cadre de l’enquête dans lequel se trouve la police judiciaire. L’identification du cadre
juridique est fondamentale car selon le cadre juridique, les pouvoirs sont plus ou moins importants
pour les enquêteurs.
Il existe tout d’abord l’enquête de flagrance. Cette dernière est définie à l’article 53 du code de
procédure pénale, c’est le crime ou le délit qui « se commet actuellement, ou qui vient de se
commettre. Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque, dans un temps très voisin de l’action, la
personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique, ou est trouvée en possession d’objet, ou
présente des traces ou indices, laissant penser qu’elle a participé au crime ou au délit ». Cependant la
flagrance décrite dans la définition est la flagrance constatée mais il existe deux autres sortes de
flagrance dégagée par la jurisprudence.
La durée de cette enquête, car elle est coercitive, elle est limitée dans le temps. La limite est de 8
jours à compter de la constatation de l’infraction par l’OPJ. Le législateur prévoit la possibilité de
prolonger de 8 jours supplémentaires sous certaines conditions qui se sont allégées au gré des
réformes notamment l’autorisation préalable du parquet n’est plus obligatoire, en ppe les OPJ doivent
tjr justifier de la situation d’urgence pour effectuer les mesures d’enquêtes. Au delà de ce délai, le
travail de la PJ ne s’arrête pas, le cadre juridique de l’enquête change et on tombe dans le cadre de
l’enquête préliminaire.

Ensuite, il existe l’enquête préliminaire. Cette enquête représente le second cadre de la police
judiciaire et elle se définira par défaut, c’est-à-dire à chaque fois que l’état de flagrance ne peut être
caractérisé. C’est l’article 75 du code de procédure pénale qui la définie « Les officiers de police
judiciaire et, sous le contrôle de ceux-ci, les agents de police judiciaire désignés à l'article 20
procèdent à des enquêtes préliminaires soit sur les instructions du procureur de la République, soit
d'office. Ces opérations relèvent de la surveillance du procureur général. ». En sommes, ce cadre sera
mis en place lorsqu’on ne part de rien si ce n’est d’une plainte ou d’une dénonciation sans que
l’infraction vienne se commettre. Ce qui distingue cette enquête c’est qu’elle ne repose pas sur la
contrainte, appliquée à la personne suspectée, c’est même l’inverse. Tout acte d’enquête effectués
dans le cadre d’une enquête préliminaire repose, en principe, sur le consentement de la personne
concernée.

B) Application à l’espèce

En l’espèce, les services de police arrivent dans la résidence peu de temps après l’agression
mortelle. Les parents de la victime disent qu’ils ont vu l’individu cagoulé tirant sur leur fille. Les
Policiers ont directement informé le procureur de la rep qui a ordonné d’urgence une enquête. Il
s’agit donc là, d’une enquête de flagrance. Néanmoins, cette dernière a dépassé les huit jours
initialement prévues pour une enquête de flagrance donc il s’agit d’une enquête préliminaire.

C) Solution

Dès lors, il s’agit d’une enquête préliminaire donc les règles de cette enquête devront s’appliquer ici.

II- Classement sans suite

A) Règles de droit

Le procureur de la République est destinataire des plaintes et signalements. Il dirige les


enquêtes, décide des poursuites et veille à l'application de la loi. N'est pas obligé d'engager des
poursuites suite à un dépôt de plainte. Il peut prendre une décision de classement sans suite. Il n'y a
alors ni enquête, ni procès, ni mesures alternatives aux poursuites.
Un avis de classement sans suite est transmis au plaignant. Il indique le motif pour lequel le
procureur de la République a pris une décision de classement. Ces motifs peuvent être les suivants :
Les faits signalés ne constituent pas une infraction : Acte interdit par la loi et passible de sanctions
pénales (c'est-à-dire que le procureur considère que les faits dénoncés par le plaignant ne violent pas
la loi). L'auteur de l'infraction est inconnu et il n'y a pas assez d'indices pour le retrouver. Le plaignant
a retiré sa plainte ou a été dédommagé. Le préjudice causé par l'infraction n'est pas très important et
le procureur estime que l'affaire n'est pas assez grave pour y donner suite.

Le classement sans suite par le procureur de la République n’est jamais un acte juridictionnel et n’est
donc pas revêtu de l’autorité de la chose jugée ]. Cela signifie qu’il est tout à fait possible pour le
procureur, de revenir sur sa décision première et exercer des poursuites.

III- Porter plainte et constitution de partie civile


A) R de droit

La constitution de partie civile vous permet de demander des dommages et intérêts et/ou la
restitution de vos objets volés. Elle vous ouvre la possibilité d'agir au cours de la procédure.
Votre plainte est à adresser au tribunal judiciaire du lieu de l'infraction ou du domicile de l'auteur des
faits.
L’action civile par voie de l’action : c’est l’hypothèse dans laquelle le MP n’a pas déclencher l’action
publique et la victime décide de mener son action civile et en faisant cela, elle déclenche l’action
publique. Elle oblige le MP a exercer l’action publique. Par son acte procédural de déclenchement de
son action civile, elle déclenche l’action publique.
Cette action civile revient a octroyer un pouvoir supplémentaire puisqu’on oblige la société a
poursuivre. Ce n’est pas le législateur qui a fait évoluer la PP en ce sens, c’est la J qui a créé ce pouvoir
supplémentaire à la victime dans :

Un arrêt de chambre criminel du 8 décembre 1906 qui est un arrêt de PPE, Laurent ATHALAIN :
c’est la reconnaissance d’un nouvel acte procédural qui s’appelle la plainte avec constitution de partie
civile. La chambre criminelle accepte que la victime puisse mener son action civile en se déclarant
victime auprès du juge d’instruction et par cette plainte, l’action civile est donc déclenchée mais
l’action publique également.

B) Application à l’espèce

En l’espèce, les parents de la victime n’ont pas fait cette action dans les règles. Il aurait dû déposer la
plainte avec consitutiton de partie civile soit au tribunal judiciaire du lieu de l’infraction ou soit au
tribunal judiciaire du domicile de l’auteur des faits.

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