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FICHES D’ARRÊTS :
Arrêt de rejet de la chambre criminelle de la Cour de cassation – 31 mars 2020 - Pourvoi n° 19-
85.756 IMPORTANT
Après une intervention à l’hôpital, M. M qui est chirurgien a demandé à M. Y qui est
anesthésiste d’injecter des médicaments à une patiente, médicaments qui n’entraient pas dans le
protocole du comité de lutte contre les maladies nosocomiales car lui seul avait les clefs du coffre.
Face au refus de l’anesthésiste, une altercation violente a eu lieu et chacun a eu des actes violence
envers l’autre. Un médecin a été réquisitionné par la directrice de la clinique, pour procéder à des
analyses sur M.M. Ce dernier ne voulait pas mais à quand même dû il remédié et les analyses se sont
avérées négatives. Les deux personnes ont été arrêtées et, lors de l’arrestation, M. M était en
possession de deux tubes de morphines, avait les mains tremblantes, un air hagard et des propos
incohérents.
Ils ont alors été poursuivis tout deux pour violences réciproques.
Ils vont d’abord au tribunal de première instance. Les premières prétentions sont d’abord de juger les
deux médecins pour violences réciproques. Les demandes supplémentaires sont de déclarer les
mesures d’investigations nulles. Un premier jugement a été rendu le 29 aout 2017 en rejetant
l’exception de nullité présentée par le docteur M relative aux prises de sang effectuées sous la
contrainte qui devait déterminer la présence ou non de produits stupéfiants dans son organisme. Le
tribunal a déclaré M. M coupable des faits de violences sur un autre professionnel de la santé ayant
entrainer une incapacité de travail inférieur à 8 jours mais également car pour refus de se soumettre
à des relevés signalétiques.
M. Y et le procureur de la République ont tout deux interjeté appel de la décision et ils sont
les appelants. MY demande à ce que soit annuler les actes de procédure. Il y a encore une demande
des nullités de la part du chirurgien.
Dans un arrêt du 6 juin 2019, la cour d’appel de Papeete rend un arrêt confirmatif (dans le même
sens que le jugement rendu) et a refusé la nullité tiré de l’irrégularité de la réquisition aux fins de
prélèvements sanguins quant aux taux d’alcool et au dépistage de stupéfiants. Elle estime que les
vérification biologiques qui ont été ordonnées étaient fondées en vertu de l’article 60 du code de
procédure pénale. La cour a condamné M. M à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à
l’épreuve, à une amende de 500 000 francs pour violences aggravées et refus de se soumettre à des
relevés signalétiques et des prélèvements biologiques.
M.M, alors mécontent, forme un pourvoi en cassation contre cet arrêt. En effet, tout d’abord,
il demande l’annulation de la décision de la Cour d’appel.
Ce dernier invoque aussi le fait qu’il ne peut pas être prélevé du sang sur une personne vivante sans
son consentement que sur les cas limitativement prévus par la loi et que, aucun texte n’autorise les
autorités publique à contraindre une personne qu’elle apparente à un suspect, à se soumettre à une
prise de sang vérifiant la présence de produits stupéfiants dans son organisme. De ce fait, la cour
d’appel aurait violé les articles 16 (inviolabilité du corps humain) et 60 du code de procédure pénale.
De plus, le requérant s’appuie que l’alinéa 2 de l’article 8 de la convention européenne des droits de
l’homme indiquant que toute ingérence dans le droit au respect de la vie privée doit reposer sur une
base légale suffisamment accessible et prévisible, et ce, pour appuyer le fait que rien n’autorise les
autorités publiques à contraindre une personne de se soumettre à des prélèvements sanguins.
Peut-on procéder à des prélèvements sanguins sur une personne déclarée comme suspecte,
tel que définit dans l’alinéa 1 de l’article 61-3 du code de procédure pénale, sans le consentement de
cette dernière ?
Dans son arrêt du 31 mars 2020, la Cour de cassation répond positivement à cette question et
rejette ainsi le pouvoir de M. M. Les textes de la conv art 8 n’interdisent pas ni n’autorisent pas le
prélèvement sans le consentement. Elle estime que le fait d’avoir procéder à des prélèvements
sanguins sur la personne de M. M sans son consentement est justifié. En effet, lors de l’arrestation,
bien que les signes caractérisant l’ivresse étaient négatifs, le comportement de M. M était assez
troublant pour justifier un tel prélèvement. Et de plus, le fait de porter sur lui des produits stupéfiants
doit obligatoirement entrainer le contrôle d’une hypothèse consommation de ces derniers. Ainsi,
vérifications biologiques étaient parfaitement fondées et au vue de l’état de flagrance de la situation,
le consentement de ladite personne n’était pas nécessaire. Elle fait ressortir les éléments d’une
enquête de flagrance.
Arrêt de rejet de la Chambre criminelle de la Cour de cassation - 7 décembre 2021 - Pourvoi n°20-
82.733
Au cours d’une enquête préliminaire, deux perquisitions ont été effectuées au domaine de
Mme K. ces deux perquisitions ont permis de découvrir un compresseur qui est un engin susceptible
de provoquer des nuisances sonores.
Par la suite, Mme K a été citée devant le tribunal correctionnel donc par le MP.
Dans une décision du 24 juin 2019, le tribunal écarte l’exception de nullité des perquisitions. Le
jugement la condamne à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve, devenu sursis
probatoire, pour injure publique à raison de la race, de la religion ou de l’origine, pour agression
sonore et infraction à la législation sur les armes.
Mme K, le Ministère public ainsi que l’une des parties civiles ont relevé appel de la décision.
Mme K demande annulation des perquisitions. Les prétentions du MP ne sont pas dites donc on ne
doit pas les inventer.
Le 31 mars 2020, la cour d’appel de Lyon rend un arrêt confirmatif et condamne Mme K à six mois de
prison avec sursis pour injure aggravée, agression sonore et infraction à la législation sur les armes.
Dans son arrêt, la cour a rejeté, une nouvelle fois, l’exception de nullité des perquisitions car elle
considère que les perquisitions, réalisées par un agent de police judiciaire, étaient régulières.
De plus, la cour estime, pour justifier la régularité des perquisitions, que ces dernières ont été
effectuées sous le contrôle d’un officier de police judiciaire sur instruction du procureur de la
république et avec le consentement du suspect.
Un agent de police judiciaire peut-il procéder à une perquisition sous le contrôle d’un officier
de police judiciaire lors d’une enquête préliminaire ? NULLE, il faut être plus précise sur le fait qu’il
n’y a pas de pièces justificatives mais également sur le fait que la présence du compresseur n’a pas
été contestée lors de la perquisition.
Dans un arrêt du 7 décembre 2021, la Cour de cassation répond positivement à cette
question et rejette ainsi le pourvoi. En effet, dans son visa elle cite l’article 75 qui indique les agents
de police peuvent procéder à une perquisition dans une enquête de préliminaire sous le contrôle
d’un officier de la police judiciaire. Ce contrôle doit être établie par une mention expresse au procès-
verbal de perquisition ou d’une mention spécifique dans les pièces de procédure (il ne suffit pas de
mettre un visa). Néanmoins, la Cour de cassation tempère son raisonnement en se fondant sur un
arrêt rendu le même jour, et indique que les juges ont déduit à tord l’existence d’un tel contrôle
durant la perquisition menée par les agents de la police judiciaire. Cependant, pour que la nullité soit
prononcée, il faut que l’irrégularité de la procédure ait occasionné un préjudice mais ce dernier ne
peut pas résulter de la seule mise en cause du suspect par l’acte critique. Elle n’a pas non plus
contesté la présence du compresseur lors de la En somme, bien que ce soit à tord que les juge ont
déduit l’existence d’un tel contrôle par l’officier de police judiciaire, Mme K ne se prévaut que du
préjudice des poursuites dont elle fait l’objet. La demande de nullité est donc inopérante.
Le 17 juin 2022, Mme. [B] [O] s’est présentée au commissariat de Police en déclarant être
victime de menaces de la part de son mari. Les policiers se sont rendus au domicile et ont procédé à
une perquisition avec la présence de deux témoins. Ils ont découvert deux fusils d’assaut de calibre,
trois chargeurs de fusil et 16 cartouches.
Une procédure incidente en flagrance a alors été ouverte des chefs d'acquisition et détention d'armes
et d'éléments d'armes de catégorie A et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Le
21 juin 2022, le conjoint, M. [P] a été interpellé et déféré au procureur de la république qui l’a
interrogé en l’absence de son avocat.
Ça c’est dans la procédure Le même jour, M. P a comparu devant le tribunal correctionnel selon la
procédure de comparution immédiate pour avoir acquis et détenu, sans autorisation, une ou
plusieurs armes ou éléments essentiels d'armes de catégorie A et, hors les cas légaux d'autorisation,
des munitions de catégorie B.
Dans le jugement du 26 juillet 2022, le tribunal a rejeté les exceptions de nullité fondées sur
l’irrégularité de la perquisition lorsque l’état de flagrance n’était pas caractérisé, mais également, sur
le procès-verbal contenant la déclaration faite par le prévenu en l’absence de son avocat. De ce fait,
M. [P] a été condamné à quatre ans de prison.
Dans son arrêt du 7 décembre 2022, la Cour de cassation casse la décision de la cour d’appel.
En effet, elle déclare légale les perquisitions effectuées au domicile du prévenu puisque l’état de
flagrance a bien été caractérisé par les déclarations de Mme O, déclarations (puisque au vu des
éléments fournis) étant suffisantes à constituer des indices apparents d'un comportement révélant
l'existence d'une infraction venant de se commettre de menaces de mort sous condition commise par
une personne étant conjoint de la victime. De plus, malgré l’absence de l’intéressé lors de la
perquisition, l’officier de police judiciaire a été accompagné de deux témoins donc la mesure
d’investigation est régulière.
Enfin, l’interpellation et la garde à vue sont justifiées puisque l’état de flagrance ayant été constaté au
préalable, ces mesures sont donc justifiées par le cadre de l’enquête qui s’avère être la flagrance.
Odeur = flagrance réputée, on ne voit pas matériellement l’infraction mais on la suppose de par
l’odeur.
M. H. Z a été placé en garde à vue pour violence sur mineurs de 13 ans s’avérant être un
ascendant ainsi que pour menace de mort sur conjoint. Les policier sont fait partir la garde à vue à
l’heure de l’interpellation, à savoir 15h. Le procureur d’Orléans a saisi la police judiciaire de l’enquête
à 17h45 et un officier de police judiciaire a établie un procès-verbal de remise de la garde à vue en
faisant rétroagir la mesure depuis le même jour à 15h. De ce fait, une information a été ouverte et M.
Z a été mis en examen.
Dans son arrêt du 13 avril 2023, la Cour de cassation rejette le pourvoi de M. Z. Elle estime
que certes il y a eu une erreur dans le fait de prévenir le procureur de Tours car la compétence
concurrente du lieu où est effectuée la garde à vue n’est valable que lors du contrôle ou de la
prolongation d’une garde à vue et non lors de l’avis initial, mais que néanmoins, l’avis a été donné
dans un délai correct au procureur de la république compétente qui avait lui-même préalablement
ordonné la mesure.
Enfin, la Cour dit également que la reprise de la mesure ne donne absolument pas lieu à l’exercice des
droits une nouvelle fois, et à fortiori il est encore plus inutile de les réitéré puisque ces droits ont déjà
été notifié il y a quelques heures de cela.
CAS PRATIQUE :
Le 10 juillet à 4h30, une Ford Escort et une Peugeot 106 se sont rentrées dedans et la Peugeot a été
incendié en laissant pour morte son conducteur carbonisé. Il ressort des témoins et des constatations
des policiers que la Ford Escort circulait à très vive allume et en zigzaguant. Les policiers ont interpellé
le chauffard retenu par force par des témoins à 5h10. Après avoir prévenu le procureur par
téléphone, ils ont placé le suspect en garde à vue en lui notifiant ses droits à 6h30. Ce dernier a été
interrogé sans son avocat car aucun ne pouvait être disponible ce matin-là malgré les diligences des
policiers.
Dans la procédure pénale, est-ce que l’absence d’un procès-verbal peut entrainer la nullité de la
procédure ? De plus, dans quel cas l’absence d’un avocat lors d’un interrogatoire dans le cadre d’une
enquête, peut-il vicier la procédure ?
Dans une première partie, il va s’agir de qualifier le cadre de l’enquête pour ensuite, vérifier que
les droits du suspect lors d’une garde à vue ont bien été respectés
Dans une première partie, il s’agira d’énumérer les règles de droit pour ensuite, les appliquer au
cas.
A) Règles de droit
La poursuite doit être entendu comme le moyen mis en place par la justice pénale pour réagir à la
commission d’une infraction pénale. La poursuite ne désigne pas que la décision de poursuivre un
individus mais comprend également le stade de l’enquête qui va être menée par la police judiciaire.
Le but de l’enquête est de révéler la vérité en recherchant les preuves ainsi que les auteurs de
l’infraction. Néanmoins, cette recherche sera encadrée par des règles qui elles, seront différentes
selon le cadre de l’enquête dans lequel se trouve la police judiciaire. L’identification du cadre
juridique est fondamentale car selon le cadre juridique, les pouvoirs sont plus ou moins importants
pour les enquêteurs.
Il existe tout d’abord l’enquête de flagrance. Cette dernière est définie à l’article 53 du code de
procédure pénale, c’est le crime ou le délit qui « se commet actuellement, ou qui vient de se
commettre. Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque, dans un temps très voisin de l’action, la
personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique, ou est trouvée en possession d’objet, ou
présente des traces ou indices, laissant penser qu’elle a participé au crime ou au délit ». Cependant la
flagrance décrite dans la définition est la flagrance constatée mais il existe deux autres sortes de
flagrance dégagée par la jurisprudence.
Il y a la flagrance réputée lorsque la personne n’est pas prise sur le fait ou ne vient pas de
commettre l’infraction lorsqu’elle est appréhendée par les forces de l’ordre. Dans ces cas, c’est la
jurisprudence qui considère que « la seule présence d’indices matériels proches du lieu de
commission de l’infraction peut suffire à caractériser la flagrance » ou des indices matériels qui
permettent de relier un individus à une infraction constaté et commise permettent à caractériser la
flagrance. Enfin, il y a la flagrance qui ressort d’un simple indice apparent d’un comportement
infractionnel.
De plus, il ressort de la définition qu’il ne peut y avoir de flagrance qu’en matière délictuelle ou
criminelle et non en matière de contravention. Également, cette enquête est limitée dans le temps
puisque le code de procédure pénale la limite à huit jours à compter de la constatation de l’infraction
par l’officier de police judiciaire.
Ensuite, il existe l’enquête préliminaire. Cette enquête représente le second cadre de la police
judiciaire et elle se définira par défaut, c’est-à-dire à chaque fois que l’état de flagrance ne peut être
caractérisé. C’est l’article 75 du code de procédure pénale qui la définie « Les officiers de police
judiciaire et, sous le contrôle de ceux-ci, les agents de police judiciaire désignés à l'article 20
procèdent à des enquêtes préliminaires soit sur les instructions du procureur de la République, soit
d'office. Ces opérations relèvent de la surveillance du procureur général. ». En sommes, ce cadre sera
mis en place lorsqu’on ne part de rien si ce n’est d’une plainte ou d’une dénonciation sans que
l’infraction vienne se commettre. Ce qui distingue cette enquête c’est qu’elle ne repose pas sur la
contrainte, appliquée à la personne suspectée, c’est même l’inverse. Tout acte d’enquête effectués
dans le cadre d’une enquête préliminaire repose, en principe, sur le consentement de la personne
concernée.
B) Application à l’espèce
II- La vérification du respect des droits du suspect lors d’une garde à vue
Dans un premier temps, il va s’agir de citer les règles de droit relative à la garde à vue, et ensuite,
d’appliquer ces règles au cas d’espèce.
A) Droit applicable
La garde à vue, est une technique d’investigation de droit commun qui est mis à disposition
autant au stade de l’enquête qu’au stade de l’instruction. Elle est définie à l’article 62-2 du code de
procédure pénale comme étant une mesure contraignante décidée par un officier de police judiciaire
« sous le contrôle de l'autorité judiciaire, par laquelle une personne à l'encontre de laquelle il existe
une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre un crime
ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement, est maintenue à la disposition des enquêteurs ». En
suivant, il est énuméré les différentes finalités qui justifieront le placement en garde à vue et parmi
elles, on trouve le fait qu’elle doit permettre l’exécution des investigations impliquant la présence ou
la participation de la personne soupçonnée. Ces finalités doivent obligatoirement être établie par
l’Officier de police judiciaire. Il faut faire attention à ne pas confondre la garde à vue avec l’audition
libre car lors de cette dernière, le suspect aura consenti à se maintenir dans les locaux des forces de
l’ordre alors qu’en cas de garde à vue, le suspect est contraint d’y rester.
Il y a plusieurs conditions formelles qui entourent la garde à vue.
Lorsque l’officier de police judiciaire décide un placement ou y procède sur demande du procureur
de la république, il doit être établie un procès-verbal qui actera toutes les mesures d’enquêtes. Il faut
prévenir le procureur si ce n’est pas lui qui a demandé la mise en garde à vue.
Il y a également une durée qui encadre la mesure de garde à vue. En principe, elle ne peut pas durer
plus de vingt-quatre heures mais elle peut être prolongée pour la même durée pour les crimes et les
délits punis d’une peine privative de liberté supérieur à un an.
De plus, la personne placée en garde à vue bénéficie de droits qu’il faut appeler garanties
procédurales. L’information de ces droits doit intervenir immédiatement après le placement en garde
à vue. Immédiatement est un terme peu précis mais on déduit de là qu’il faut l’informer dans les plus
brefs délais. Ce qui entre en ligne de compte pour savoir si cette loi a été respectée, c’est de voir
quels étaient les moyens de la police judiciaire à la mise en garde à vue pour pouvoir informer de
manière optimale l’individus de ses droits.
Ces garanties doivent être communiquées au suspect, soit par l’officier de police judiciaire lui-même
soit par un agent de police judiciaire sous le contrôle du premier, et ce, dans une langue qu’il
comprend. Ici, il faut parler du respect au droit à l’interprétation et à la traduction.
S’agissant du contenu de ces garanties, c’est l’article 63-1 du code de procédure pénale qui énumère
ces droits. Cet article renvoie cependant à d’autres articles important du code de procédure pénale
en ce qui concernent les droits les plus importants. Parmi eux, il y a le droit d’être examiné par un
médecin, le droit au silence, mais aussi, le droit d’être assisté par un avocat.
Le droit d’être assisté par un avocat est directement lié à un principe conducteur de la procédure
pénale qui est le droit à la défense. Il est parfois difficile de l’appliquer car il n’y a pas encore
véritablement de poursuite. C’est l’article 63-3-1 du code de procédure pénale qui informe que la
personne gardée à vue peut demander l’assistance d’un avocat. Ainsi, on en déduit que la présence
d’un avocat est conditionnée par la demande ou non du suspect et n’est donc pas toujours
obligatoire. L’avocat doit être informé par l’officier de police judiciaire de la présumée infraction et de
sa date. Si la personne gardée à vue demande à être assistée d’un avocat, la première audition ne
peut pas débuter sans la présence d’un avocat. Néanmoins, à la lecture de l’article 63-4-2 du code de
procédure pénale, ce principe est tempéré. En effet, si à l’issu du délai de deux heure, à compter de
l’avis adressé à l’avocat, ce dernier ne s’est pas présenté, l’audition peut débuter sans lui. Pour
s’assurer de cela, il faut tout de même vérifier que les officiers de police judiciaire ont tout mis en
œuvre pour joindre l’avocat et ainsi, dans le cas contraire, le non-respect au droit de l’avocat pourra
leur être imputé. A fortiori et sur autorisation écrite et motivée du procureur de la république ou du
juge des libertés et de la rétention, l’audition peut débuter sans la présence de l’avocat « sans
attendre l’expiration du délai prévu au premier alinéa ».
Enfin, ce même article indique que si la première audition en porte que sur des éléments d’identités,
alors l’absence de l’avocat n’est pas considérée comme illégale puisqu’il n’y a pas nécessairement
besoin de ce dernier pour y procéder.
En outre, pour annuler la procédure, il existe de mécanisme de nullité si les mesures et les conditions
prévues par la loi n’ont pas été respectées. Autrement dit, les nullités en procédure pénale signifie
que l’on va annuler un acte de procédure vicié.
B) Application à l’espèce
En l’espèce, les policiers ont interpellé le chauffard de la Ford Escort directement après leur
arrivée à 5h10. Après avoir informé le procureur de la République par téléphone, ils ont placé ce
dernier en garde à vue en même temps que l’officier de police judiciaire lui a notifié ses droits.
Dans un premier temps, les trois conditions de la mise en garde à vue sont respectées. En effet,
en vertu de l’article 62-2, le conducteur a bien la qualité de suspect tel que définit ici, et nous
sommes en présence d’un délit. De plus, la mise en garde à vue a bien une finalité prévue par la loi à
savoir, permette l’exécution d’investigation exigeant la présence de la personne donc en l’espèce, le
suspect est gardé à vue pour permettre de procéder à une audition sinon ce dernier aurait été
difficilement retrouvable puisqu’il compter s’échapper de la scène de l’accident.
CORRECTION :
Arrestation régulière car enquête de flagrance. Puis violence peut être légitime si la situation le
demande. Là elle est nécessaire car le suspect s’agitait et tentait de s’enfuir.
GAV oui car unique moyen de parvenir au but.
La notif des droits immédiates mais en cas de circonstances insurmontables elle peut arriver après :
exemple délai de route qui rentre dans ces circonstances. Là délai de route donc ok.
On devait aussi voir les aveus.
COMMENTAIRE D’ARRÊT :
Blaise Pascal a affirmé que « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est
tyrannique ». Cette citation souligne l'interdépendance entre la justice et la force. Parfois, pour
garantir la justice, il est nécessaire de faire un usage approprié de la force. Cette idée trouve un écho
dans l'arrêt du 7 février 2023 qui a examiné la régularité d'une interpellation et d'une perquisition
liée à une affaire de stupéfiants. L'interpellation, exigeant l'usage de la force par les autorités, a été
remise en question en ce qui concerne sa légalité, suscitant ainsi un débat juridique qu’il va s’agir
d’analyser.
Le 24 septembre 2020, M.[N] a été mis en examen pour infraction à la législation sur les
stupéfiants et association de malfaiteurs
Le 20 janvier, 2021, le prévenu a demandé l’annulation des actes de procédure pour son
interpellation mais également pour la perquisition de son domicile.
Dans l’arrêt de la cour d’appel d’Aix en Provence du 30 mai 2022, la nullité invoqué par le
prévenu a été retenue. En effet, elle conclut qu’il n’y avait pas là, lieu a caractérisé la flagrance
justifiant l’interpellation de M. [N] puisqu’il n’existait aucun indice objectif de la flagrance d’une
quelconque commission d’infractions jusqu’à 0h25 et qu’il y a une divergence dans la présentation
des faits pour les trois policiers présents sur la scène. De plus, elle justifie l’illégalité de la perquisition
en démontrant que cette dernière ayant été motivé par la soi-disant flagrance n’est pas justifié
puisque les conditions de son interpellation n’étaient pas régulières.
Dans quels cas les indices apparents nécessaires à la qualification d’enquête de flagrance
peuvent-ils être considéré comme tel ?
De plus, dans quel cas une perquisition, sans la présence de la personne concernée peut-elle être
déclarée comme légale ?
Dans son arrêt du 7 février 2023, la Cour de cassation casse le raisonnement de la cour
d’appel. En effet, dans un première temps elle dit que l’ensemble des constatations des policiers
énumérés dans les procès-verbaux caractérisaient fortement le fait qu’une infraction était en train de
se commettre ou sur le point de se commettre. Ainsi la flagrance, telle qu’elle est décrite à l’article 53
du code de procédure pénale, était bien caractérisée pour pouvoir procéder légalement à une
interpellation.
Dans une second temps, vu que le second moyen repose sur le premier, l’interpellation étant légale
puisqu’il y a flagrance, alors la perquisition au domicile de M. [N] s’est faite dans les règles.
Dans son arrêt la Cour de cassation rappelle donc ainsi les conditions entourant l’enquête de
flagrance et donc également, les conditions des mesures d’investigations qui en découlent.
Dans une première partie, il va s’agir d’invoquer la caractérisation, par la Cour de cassation, de
l’enquête de flagrance pour ensuite se pencher sur la régularité de l’infraction.
B) La régularité de l’interpellation
Les règles relatives à l’interpellation. Donc il va s’agir de citer l’article 73 du code de procédure
pénale qui prévoit que l’interpellation est spécifiquement prévue pour des crimes ou délits flagrants.
L’interpellation se fondant sur la détermination du cadre de l’enquête de flagrance comme dit
précédemment donc les juges fondent toute leur décision sur la recherche du cadre car c’est celui-ci
sera déterminable quant à la décision de la Cour.
La Cour de cassation de cassation démontre donc bien la légalité de la mesure employée ce qui va
à l’encontre de ce qu’à proposer la cour d’appel.
Il y a une autre mesure d’investigation qui est contestée dans cette arrêt et c’est loin d’être la
première fois que la Cour de cassation a eu à se prononcer sur une telle mesure.
II- La légalité de la perquisition reposant une nouvelle fois sur l’importante détermination du cadre de
l’enquête
Dans une première partie, il va s’agir d’invoquer le raisonnement de le Cour comme paraissant
logique pour déclarer la mesure de perquisition régulière pour ensuite, expliquer que l’arrê se fond
nettement dans la jurisprudence et ne constitue pas un cas à part.
« Les perquisitions sont faites en présence de la personne au domicile de laquelle les opérations ont
lieu. »
Encore une fois, il est important de déterminer le cadre de l’enquête de flagrance pour procéder à
une perquisition sinon c’est illégal. En l’espèce, la Cour constate qu’il y a belle et bien eu des indices
apparents et donc, que la perquisition est légitime et légale. Il faut également dire que la perquisition
peut être également régulière dans le cadre préliminaire même si les conditions sont un peu plus
strictes.
« Dès lors que M. [N], régulièrement interpellé, était présent pour assister à la perquisition de son
domicile » lorsque la Cour de cassation dit cette phrase il est aisé de comprendre que la légalité de
cette mesure dépend, en partie, de la régularité ou non de la mesure d’interpellation. Cette dernière
étant régulière, il est évident que la décision de la Cour a été de régularisé aussi la perquisition, de
plus que celle-ci a été faite en la présence de l’intéressé.
A fortiori, il est intéressant de noter que dans des cas la Cour déclare également comme régulière
une perquisition sans la présence de l’intéresser mais avec deux témoins, dans le cadre d’une
enquête préliminaire. C’est ce qu’elle a pu juger dans l’arrêt du 7 décembre 2021.
« La cassation est par conséquent encourue à nouveau. » et « CASSE et ANNULE, en toutes ses
dispositions ».
Il est vrai que cet arrêt est loin d’être le seul en matière de mesures d’investigation. En effet,
nombreux sont les arrêts qui ont été rendu par la Cour de cassation s’agissant de contestation des
moyens utilisés par la police judiciaire.
Si la cour rappelle ici la définition de l’enquête ce n’est pas la première fois qu’elle le fait. En effet,
nombreux sont les arrêts où elle procède de la sorte. Autrement dit, nombreux et il serait même
judicieux de dire que tous les arrêts portant sur la légalité des mesures d’investigations comportent
une analyse préalable du cadre de l’enquête.
Cet arrêt se place donc dans une jurisprudence constante qui reste toujours la même et qui
procède toujours de la même façon. Elle est assez souple avec l’utilisation de ces mesures et il est
rare de constater une exception de nullité portant sur une mesure d’investigation. C’est ce que peut
nous démontrer l’arrêt du 7 septembre 2021 lorsqu’il constate qu’il n’y a pas eu de contrôle effectif
du juge mais qu’il ne peut pas y avoir de nullité puisque le suspect ne se prévaut que des griefs
portant sur les poursuites dont a fait l’objet. Cela, décision qu’elle a posé dans un arrêt du même jour,
montre alors effectivement bien la souplesse dont font preuve les juges de cassation.