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ÉPREUVE DE PROCEDURE PENALE- 2020-2021

(OPTION DROIT PUBLIC)


NB : NE PAS SUIVRE LA MÉTHODOLOGIE DU CAS PRATIQUE ; TRAITER LES QUESTIONS
DIRECTEMENT, AVEC LES ARGUMENTS OU EXPLICATIONS NÉCESSAIRES.

TRAITER LES QUESTIONS SOULEVÉES À LA LUMIÈRE DES FAITS CI-APRÈS :


Le sieur Jules B., marié et père de deux enfants, a été victime d’un accident de la
circulation qui à l’origine des graves infirmités dont il est atteint à vie. Il avait ainsi été
considérablement diminué sur le plan physique et moral du fait des graves blessures qui lui
avaient été infligées. C’est pour réparer le préjudice, qui résulte des souffrances que ses deux
enfants et elle ont subies, que l’épouse de Jules B. a saisi la juridiction répressive par une
plainte avec constitution de partie civile.
1. Quel est l’organe qui doit être saisi d’une telle plainte ? (05 points)
REPONSE : Le juge d’instruction (Art. 76 CPP : « Toute personne qui se prétend lésée par un crime
ou un délit peut, en portant plainte devant le juge d'instruction, se constituer partie civile, soit en
comparaissant personnellement ou par ministère d'avocat, soit par lettre ».
Celle-ci est-elle recevable ?
REPONSE : il résulte des dispositions des articles 2 et 3 du Code de procédure pénale que les proches
de la victime d'une infraction de blessures involontaires sont recevables à rapporter la preuve d'un
dommage dont ils ont personnellement souffert et découlant directement des faits objet de la
poursuite. Il résulte des faits que l’épouse de Jules B. réclame, pour elle-même et pour ses enfants,
des indemnités en réparation du dommage moral que leur causait le spectacle des graves blessures
infligées à Jules qui se trouve « considérablement diminué sur le plan physique et moral ».
En conséquence, l’on peut admettre qu’il s’agit d’un préjudice direct et personnel pouvant donner
naissance à l'action civile devant les tribunaux de répression.
2. Le procureur de la République sera-t-il informé de cette plainte ? (05 points)
REPONSE : La plainte avec constitution de partie civile permet de déclencher l’action publique en
saisissant directement le juge d’instruction.
Cependant, celui-ci est tenu de solliciter les réquisitions du Procureur de la République étant donné
que celui-ci est seul chargé de l’exercice de l’action publique.
Dans une autre affaire ayant conduit à la saisine du tribunal correctionnel, la partie
civile, qui avait constaté que le représentant du ministère public a changé lors des deux
audiences, sollicite votre éclairage.
3. Le représentant du ministère public, qui a siégé à la seconde audience, peut-il être
différent du premier ? (05 points)
REPONSE : le ministère public est caractérisé par son indivisibilité. En conséquence, le fait que ses
représentants, devant une juridiction de jugement, changent d’une audience à une autre ne peut
constituer un vice de procédure.

Une troisième affaire concerne Aly D., qui a été interpellé après une rencontre
politique organisée par un candidat à la mairie de Dakar. Placé en garde à vue depuis deux
jours, il vient de lui être notifié que sa garde à vue sera renouvelée.
4. Quelles sont les obligations à la charge de l’officier de police judiciaire lorsqu’il
compte prolonger la garde à vue ? (05 points)
REPONSE : voir article 55 CPP « En cas de prolongation de la garde à vue, l'officier de police
judiciaire informe la personne gardée à vue des motifs de la prorogation en lui donnant connaissance
des dispositions de l'article «56».
Il lui notifie le droit qu'elle a de constituer conseil parmi les avocats inscrits au tableau ou admis en
stage. Mention de ces formalités est faite obligatoirement dans le procès-verbal d'audition à peine de
nullité́ ».

NB : NE PAS SUIVRE LA MÉTHODOLOGIE DU CAS PRATIQUE ; TRAITER LES QUESTIONS


DIRECTEMENT, AVEC LES ARGUMENTS OU EXPLICATIONS NÉCESSAIRES.
ÉPREUVE DE PROCEDURE PENALE- 2020-2021
(OPTION DROIT PRIVE)
Cour de Cassation arrêt Ass. Plén. 9 Mai 2008
Sur le moyen unique :
Vu les articles 2 et 3 du code de procédure pénale, ensemble l’article 731 du code civil ;
Attendu que toute personne victime d’un dommage, quelle qu’en soit la nature, a droit d’en
obtenir réparation de celui qui l’a causé par sa faute ; que le droit à réparation du préjudice éprouvé
par la victime avant son décès, étant né dans son patrimoine, se transmet à ses héritiers ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué rendu sur renvoi après cassation, que MM. Jacques et Lionel
X..., parties civiles, demandaient devant la cour d’appel saisie des seuls intérêts civils, en leur qualité
d’héritiers de Antoine X..., la réparation des préjudices matériels et moraux causés par les faits de
falsifications de chèques et usage dont leur auteur avait été victime ;
Attendu que pour déclarer cette demande irrecevable, après avoir dit constitués à la charge de
Mme Ana Y..., renvoyée devant le tribunal correctionnel par ordonnance du juge d’instruction du
17 juin 2002, les éléments des infractions de falsifications de chèques et usage, l’arrêt retient que
MM. Jacques et Lionel X... ne peuvent être considérés comme victimes directes de ces faits, alors même
que leur auteur, bien qu’il en fût informé, n’avait jamais déposé plainte ni même manifesté l’intention
de le faire ;
Qu’en statuant ainsi, alors que le droit à réparation des préjudices subis par Antoine X..., né
dans son patrimoine, avait été transmis à ses héritiers qui étaient recevables à l’exercer devant la cour
d’appel saisie des seuls intérêts civils, peu importe que leur auteur n’ait pas introduit d’action à cette
fin avant son décès, dès lors que le ministère public avait mis en mouvement l’action publique et que
la victime n’avait pas renoncé à l’action civile, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE et ANNULE, mais seulement en ce qu’il a déclaré MM. Jacques et Lionel X...
irrecevables en leur demande de réparation des préjudices subis par leur auteur, Antoine X..., par suite
des faits de falsifications de chèques et d’usage, l’arrêt rendu le 26 octobre 2005, entre les parties, par
la cour d’appel de Paris ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l’état où elles
se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Paris,
autrement composée.
PROPOSITION DE CORRECTION
Problématique : Dans quelle mesure les héritiers peuvent- ils exercer l’action en réparation
d’un préjudice moral devant le juge répressif ?
I. L’existence d’un droit à réparation de la victime
A. L’existence d’un préjudice découlant d’une infraction
B. La transmission de ce droit aux héritiers

II. Les conditions de recevabilité de l’action des héritiers


A. Le déclenchement de l’action publique par le ministère public
B. L’absence de renonciation de la victime à l’action civile

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