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Enora COROLLEUR

Groupe de TD n°5

TD Droit de la famille Séance 1

Questions relatives à l'utilisation du Code civil :

1) L'article 16 du Code civil comporte 1 alinéa et il date du 29 juillet 1994.


2) 496 références jurisprudentielles sont citées sous l'article 9 du Code civil.
3) L'article 115-5 alinéa 2 énonce que lors d'une séparation, si aucun des partenaires ne peut
justifier qu'il possède un bien, il sera décidé qu'il appartient aux deux.
4) Dans le code Dalloz, l'art 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 se trouve page 162. Elle
est mentionnée dans le Code civil mais également le Code du travail.
5) Oui, l'article 524 s'intéresse aux lapins de garennes qui sont soumis au régime des
immeubles par destination.
6) L'article 544 du Code civil est consacré à la notion de trouble anormal du voisinage puisqu'il
définit la propriété comme « le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus
absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règlements ». Le
651 et 674 y sont également consacrés.
7) La loi n°2002-303 du 4 mars 2002 est relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé.
8) - D'après l'article 60 alinéa 1 du Code civil, toute personne peut s'adresser à l'officier d'état
civil dans l'optique de changer de prénom. Le juge sera nécessaire seulement en cas de refus
de l'officier d'Etat civil et du procureur de la République du changement de prénom.
- D'après l'article 56 du Code civil, le père ou à défaut du père, les docteur en médecine ou
chirurgie, sages femmes, officiers de santé ou autres personnes qui auront assisté à
l'accouchement, ou, si la mère a accouché en dehors de son domicile, la personne chez qui
elle a accouché.
9) Le Code civil compte techniquement 4 livres (les personnes ; les biens ; la propriété ; les
sûretés), plus un livre concernant les dispositions applicables à Mayotte.
10) Nous pouvons trouver les dispositions relatives à la preuve dans le livre 3 sur la propriété
sous le titre IV bis nommé « de la preuve des obligations »
11) L'abréviation « Bull. Civ. » désigne les bulletins des arrêts de la chambre civile de la Cour
de cassation.
L'abréviation « JOUE » désigne le Journal Officiel de l'Union Européenne.

Fiche d'arrêt document 3 : Cass. 1Ère civ, 13 juillet 2006

L'arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation du 13 juillet 2006 traite du sujet des
violences conjugales.
En l'espèce, M. X a effectué une demande d'ordonnance de protection auprès du juge des
affaires familiales sous pretexte qu'il serait victime de violences de la part de son épouse, ce qui a
provoqué par la suite l'hospitalisation de celle-ci du fait qu'elle serait dangereuse.
Suite à l'appel d'une des parties, la cour d'appel de Versailles a rendu un arrêt le 16 octobre
2014, condamnant M.X à verser des dommages et intérêts à Mme Y pour lui avoir causé un
préjudice moral suite à son hospitalisation sous contrainte. L'une des deux parties a fait un pourvoi
en Cassation.
Il est demandé à la Cour de Cassation de déterminer si le conjoint est responsable d'un
préjudice moral en tentant de se protéger de sa conjointe.
Attendu que le juge des affaires familiales peut délivrer une ordonnance de protection selon
les mesures énoncées par l'article 515-11 alinéa 6, précisant qu'il peut proposer à la partie
défendresse une prise en charge psychologique, et attendu que la cour d'appel de Versailles, saisie
de l'appel d'une décision relevant du juge des affaires familiales, doit statuer dans la limite des
pouvoirs de celui-ci, la Cour de Cassation casse et annule l'arrêt de la Cour d'appel de Versailles du
16 octobre 2014.

Fiche d'arrêt document 4 : Cass. 1Ère civ. 10 février 2021

L'arrêt de la 1ère chambre de la Cour de cassation rendu le 10 février 2021 traite du sujet des
ordonnances de protection en cas de violences conjugales.
En l'espèce, Mme J et M. U, mariés, se sont vus voir dégrader leurs relations au sein de leur
couple et mener à des violences conjugales. M. U affirme que cela est dû au syndrome anxio-
dépressif dont souffre Mme J depuis plusieurs années.
Mme J, suite à des violences conjugales subies, décide de saisir le juge aux affaires
familiales afin d'obtenir une ordonnance de protection à l'égard de son conjoint. La cour d'appel de
Basse-Terre dans son arrêt du 17 juin 2019 a estimé que le prononcé d'une ordonnance de protection
était justifié. M. U, n'étant pas satisfait de cet arrêt, a donc formé un pourvoi en cassation.
Il est demandé à la Cour de Cassation de déterminer si les violences réactionnelles peuvent
faire l'objet d'un refus d'ordonnance de protection.
Attendu que, M. U constituait un danger pour Mme J si celle-ci n'obtenait pas d'ordonnance
de protection ; attendu que l'ordonnande de protection a été délivrée dans les délais sous les motifs
prédisposés par la loi par le juge aux affaires familiales ; que Mme J, sous la pression des violences
de M. U, auquelles on ajoute un syndrôme anxio-dépressif dont elle souffre, a en effet eu recours à
des violences réactionnelles mais plus souvent sous la forme matérielle ; enfin attendu que la cour
d'appel de Versailles a examiné les preuves des deux parties et a estimé que le prononcé d'une
ordonnance de protection était justifié, la Cour de Cassation rejette le pourvoi de M. U.

Paragraphes d'observations sur les arrêts n°3 et 4 :

Arrêt n°3 : Dans son arrêt du 13 juillet 2006, la 1ère chambre civile de la Cour de cassation a
tranché en faveur de M. X. Elle interprète que le juge aux affaires familiales a respecté les motifs
permettant de prononcer une ordonnance de protection envers Mme Y de M. X. Cette interprétation
précise que la victime n'est pas tenue de payer des dommages et intérêts pour un potentiel préjudice
moral suite au prononcé d'une ordonnance de protection envers son conjoint.

Arrêt n°4 : Dans son arrêt du 10 février 2021, la Cour de Cassation tranche en faveur de Mme J. La
Cour estime que malgré que les violences aient été réciproques, elles n'étaient pas de même nature
et selon l'article 515-9 du code civil, le juge aux affaires familiales pouvait délivrer une ordonnance
de protection puisque M. U formait un danger pour Mme J. La Cour de cassation a suivi la décision
de la cour d'arrêt de Versailles. Cette décision peut permettre aux justiciables de prononcer une
ordonnance de protection pour un conjoint malgré qu'il ait eu recours à la violence si celui-ci l'a fait
majoritairement pour se défendre, parce que l'autre conjoint constituait un danger. Cela ne constitue
pas une raison pour empêcher une ordonnance de protection.
La solution me paraît cohérente au regard des mœurs, puisque la conjointe a eu recours à la violence
afin de se défendre, et elle était également plus vulnérable de par son syndrôme anxio-dépressif.
Son mari constituait un réel danger pour sa vie donc le prononcé d'une ordonnance de protection me
paraît cohérent. La solution me paraît juste au regard de l'article 515-9 du code civil, « lorsque les
violences exercées au sein d'un couple […] mettent en danger la personne qui en est victime […] le
juge aux affaires familiales peut délivrer en urgence à cette dernière une ordonnance de
protection », car Mme J, étant celle qui exerçait exclusivement des violences réactionnelles, était
vraisemblalement en danger avec son conjoint. De plus, M. U n'a pas démontré son épouse
coupable de violences psychologiques ou économiques.
Cas pratique document n°6 :

I – Le prénom à l'Etat civil

M. Banturle, de par sa situation, est confronté aux conditions de la déclaration du prénom pour un
enfant (A) et aux conditions de changement de prénom pour une personne majeure (B).

A] Le prénom déclaré à l'Etat civil du fils.

1. L'atteinte à l'intérêt de l'enfant par le choix du prénom.

Selon l'article 57 alinéa 4 du Code civil, si le choix du prénom de l'enfant peut lui porter
préjudice, l'officier d'état civil peut en aviser le procureur de la République, qui peut saisir le juge
aus affaires familiales afin de déterminer si un changement peut être nécessaire.
Or en l'espèce, les personnels administratifs ont invité M. Banturle et sa femme à réflechir à
un autre prénom pour leur enfant, en reportant la déclaration de l'enfant à l'état civil en attendant. Le
prénom Coronavirus, pouvant faire référence au personnage de la bande-dessinée Asterix et au virus
du Covid-19, le prénom soumis pour l'enfant pourrait porter atteinte à son intérêt.
Donc, M. Banturle et Mme Le Bellec du Kerderrien peuvent retourner tenter de déclarer leur
enfant sous le nom de Coronavirus, mais il y aurait un fort risque que le procureur de la République
en soit informé et que le juge aux affaires familiales ordonne la suppression de ce prénom sur les
registres de l'état civil dans l'intérêt de l'enfant. Il vaudrait mieux ainsi changer leur choix de
prénom avant de retourner déclarer l'enfant plutôt que de devoir le changer une fois que le juge aux
affaires familiales l'aura ordonné, au risque que ce dernier n'attribue lui-même un prénom à l'enfant
en cas d'indécision des parents.

B] La volonté de changer de prénom du père.

1. Un intérêt légitime nécessaire.

Selon l'article 60 du Code civil, toute personne peut demander à changer son prénom à l'Etat
civil, si la demande relève d'un intérêt légitime.
En l'espèce, Marcel Banturle souhaiterait changer son prénom sous le seul motif qu'il n'a
jamais vraiment apprécié son prénom et préfererait le changer pour utiliser son deuxième prénom
Edernig. En principe, il est possible de changer l'ordre de ses prénoms, ou d'en changer tout
simplement, pour des raisons de religion, désir de francisation, changement de sexe ou préjudice lié
à l'association prénom/nom.
Ainsi, les motifs de la demande de changement de prénom de Marcel Banturle ne
correspondant à aucune des raisons citées, la demande de changement de prénom ne sera sûrement
pas considérée comme légitime, et sera refusé par l'officier d'état civil voire le juge aux affaires
familiales si la première décision est contestée.

II – Le nom de famille à l'Etat civil

M. Banturle va maintenant être confronté aux conditions de déclaration du nom de famille à l'état
civil pour un enfant (A) et aux conditions afin de changer de nom de famille pour une personne
majeure (B).

A] Le nom de famille déclaré à l'Etat civil du fils.

1. Le choix du nom de famille de l'enfant.


Selon la circulaire du 5 octobre 2011 concernant les noms de famille composés, précisant
que si un ou deux des parents ont un nom de famille composé, ils ne peuvent transmettre qu'un nom
chacun, et donc ne peuvent pas avoir un nom de famille à double tirets.
En l'espèce, M. Banturle et Mme Le Bellec du Kerderrien ont soumis à l'officier d'état civil
le nom de famille « Banturle-du Kerderrien », ce qui correspond à un nom de famille par parent, et
ont été invité à lui trouver un nom de famille plus court.
En revanche, le nom de famille de l'enfant se limitant à un nom de famille par parent, il est
conforme aux conditions énoncées par la circulaire du 25 octobre 2011, et peut donc être inscrit à
l'état civil pour leur enfant.

B] La volonté de changer de nom de famille du père.

1. Un intérêt légitime nécessaire.

Selon l'article 61 du Code civil, toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut
demander à changer de prénom. Celle-ci peut notamment avoir lieu afin d'éviter l'extinction d'un
nom porté par un ascendant.
En l'espèce, Marcel Banturle qui aspire à devenir magistrat estime que son nom de famille
lui porterait préjudice dans sa fonction puisqu'il signifie « dilettante ». De plus, il souhaiterait en
changer pour « Karmakron », le nom de famille de son oncle mourant qui est le dernier à le porter,
afin d'éviter que celui-ci ne s'éteigne.
Donc, les démarches de changement de nom de famille, devraient aboutir puisqu'elle est
justifiée par la volonté de ne pas voir le nom de famille de son oncle s'éteindre : sa demande est
donc légitime.

Résumé document n°7 :

Le document 7 est un texte de doctrine de Gouttenoire datant probablement de 2011, une étude qui
se penche sur différents sujets afin de comparer les décisions de la Cour EDH et du Conseil
constitutionnel, puisque ces deux dernières s’appuient toutes deux sur les mêmes sources de
référence et d’inspiration.
Les deux juridictions se prononcent souvent sur de mêmes problèmes de droit, le texte nous indique
que le Conseil constitutionnel s’aligne souvent sur les décisions de la Cour EDH.

Cependant l’auteur observe premièrement une différence quant à la manière dont chacune des
juridictions voit son propre rôle : le Conseil constitutionnel n’est présent que pour étudier des
décisions mais ne cherche pas à se substituer au législateur, tandis que la Cour EDH dispose d’une
analyse plus indépendante.
L’auteur aborde les avis des deux juridictions sur majoritairement deux sujets : le mariage
homosexuel et le droit de connaître ses origines.

Concernant l’accès au mariage pour les homosexuels, l’auteur souligne que les deux juridictions ont
des approches différentes mais qui mènent finalement à la même décision : d’un côté nous avons le
Conseil constitutionnel qui, à ce moment là n’était pas confronté à cette question puisque le mariage
homosexuel n’était pas autorisé en France. La Cour EDH considère elle que la réglementation du
mariage homosexuel n’est pas de son ressort et qu’il revient à chaque Etat de l’appliquer ou non en
interne.
Des questions se posent également concernant la vie familiale d’un couple homosexuel. En effet, la
Cour EDH et le Conseil constitutionnel cherchant tous deux à rendre la notion de droit au respect de
la vie familiale plus large, une perche s’est tendue aux questions concernant le mariage homosexuel.
Ainsi, la juridiction européenne d’abord, va être amenée à admettre qu’une relation entre deux
personnes de même sexe correspond à une vie familiale, de même que l’adoption de l’enfant de sa
concubine pour une compagne relève du droit à la vie privé et constitue une situation de vie
familiale normale.
Cependant, si nous revenons sur l’accès au mariage pour les homosexuels, nous pouvons observer
une absence d’égalité entre les couples qui est démentie par la Cour EDH qui se justifie en
soulignant qu’il y a égalité quand des personnes sont traitées de la même manière dans la même
situation. En revanche, les couples homosexuels constituent une “autre situation” et ainsi ne seraient
pas discriminés, alors qu’on leur refusait un droit d’accès au mariage.

Par la suite, l’auteur se penche sur le droit de connaître ses origines qui s’oppose au droit à la vie
privée des mères qui accouchent sous X. Ici, le conseil constitutionnel va suivre la Cour EDH
concernant le fait que ces accouchements sous X relèvent du droit à la vie privée. Cependant, nous
relèverons que malgré cet accord, la juridiction française envisage dans certaines de ces décisions
que le fait de connaître ses origines découle du droit de mener une vie familiale normale, ce qui
reviendrait donc à favoriser l’intérêt de l’enfant au lieu du respect de la vie privée de la mère. La
Cour EDH fait donc prévaloir l’intérêt de la mère plutôt que celui de l’enfant. En pratique, un
contrôle de proportionnalité est mis en place pour savoir quel droit est prioritaire en fonction de la
situation.

En définitive, les deux juridictions prennent des décisions relativement similaires, malgré que le
Conseil constitutionnel s’émancipe parfois de la vision de la cour européenne.

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