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II- LA JURISPRUDENCE: LIRE UNE DÉCISION DE JUSTICE ET

COMPRENDRE LE RÔLE DU JUGE

Fiche de jurisprudence : Cour de cassation, chambre civile 1, 4 décembre 2013, n°


12-26.066

1. Faits ayant conduit devant un juge :


- Mariage initial entre Mme X et M. Claude Y le 6 septembre 1969, suivi d'un
divorce le 7 octobre 1980. Mme X épouse par la suite le père de son ex-mari,
Raymond Y, le 17 septembre 1983. Après le décès de Raymond Y en 2005, son ls
unique, M. Claude Y, demande l'annulation du mariage contracté entre Mme X et
Raymond Y en 1983, invoquant l'article 161 du code civil.

2. Procédure devant la Cour de cassation :


- La Cour de cassation est saisie après une décision d'appel. Un moyen est relevé
d'o ce, et les parties sont consultées conformément à l'article 1015 du code de
procédure civile. La Cour examine l'application de l'article 161 du code civil à la
lumière des droits fondamentaux, notamment l'article 8 de la Convention de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

3. Question posée à la Cour de cassation :


- La question soumise à la Cour de cassation est de savoir si l'interdiction du
mariage entre un beau-père et sa bru, stipulée par l'article 161 du code civil, peut
être maintenue après le divorce des parties. La Cour est également sollicitée pour
se prononcer sur la compatibilité de cette interdiction avec les droits fondamentaux,
en particulier le droit au mariage.

4. Réponse apportée par la Cour de cassation :


- La Cour de cassation annule la décision d'appel en considérant que l'interdiction
du mariage entre un beau-père et sa bru, même après divorce, est justi ée pour des
raisons légitimes de sauvegarde de l'homogénéité familiale. La Cour estime que
cette interdiction vise à maintenir des relations saines et stables au sein de la
famille, préservant ainsi les enfants et l'équilibre familial. Elle conclut que M. Claude
Y a un intérêt actuel à demander l'annulation du mariage de son père.

- vous expliquerez (à la lecture de la méthodologie et de votre cours d’institutions


juridictionnelles) ce que juger en droit ou en fait signi e

Juger en droit:
- Lorsqu'un tribunal juge en droit, cela signi e qu'il applique la loi aux faits
présentés dans l'a aire. Le tribunal analyse les lois, règlements, précédents
juridiques et d'autres sources juridiques pertinentes pour déterminer la manière
dont la loi s'applique aux circonstances spéci ques de l'a aire. En d'autres termes,
le tribunal se penche sur la question de savoir si les faits de l'a aire correspondent
à la norme juridique établie.
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Juger en fait:
- Juger en fait concerne l'évaluation des éléments de preuve et des faits présentés
au tribunal. Le tribunal examine les éléments concrets, les témoignages, les
documents et d'autres preuves pour déterminer les faits pertinents de l'a aire.
Contrairement à la question de savoir si la loi a été correctement appliquée (juger
en droit), juger en fait concerne la détermination des circonstances factuelles de
l'a aire. Le juge évalue la crédibilité des témoins, la pertinence des preuves et
prend des décisions basées sur ces faits.

- vous répondrez à la question suivante : la Cour de cassation a-t-elle jugé en


droit ? en fait ? en équité ?

Dans la décision de la Cour de cassation du 4 décembre 2013, la Cour a


principalement jugé en droit. Cela signi e qu'elle a examiné la légalité et la
conformité de l'application de la loi aux faits de l'a aire. La Cour a évalué la validité
de l'interdiction du mariage entre un beau-père (Raymond Y) et sa bru (Mme X) en
se fondant sur les dispositions de l'article 161 du code civil.

Le raisonnement de la Cour s'est appuyé sur des arguments juridiques pour


déterminer si cette interdiction était justi ée même après le divorce entre les
parties. La Cour a interprété la loi, examiné les nalités légitimes de l'interdiction, et
analysé la compatibilité avec les droits fondamentaux, notamment l'article 8 de la
Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

En revanche, la Cour n'a pas jugé en équité dans ce contexte. Juger en équité
impliquerait de prendre en considération des considérations de justice naturelle,
d'équité et de bon sens au-delà de la stricte application de la loi. Dans cette a aire,
la Cour de cassation a fondé sa décision principalement sur une interprétation
légale et a critiqué la décision d'appel en tant qu'ingérence injusti ée dans le droit
au respect de la vie privée et familiale, mais cette critique était basée sur des
fondements juridiques et non sur des considérations d'équité.
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