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Le juge du for français qui est saisi d'une demande de filiation naturelle, au profit d'une enfant

algérienne, résidant sur le sol algérien et née de mère algérienne, peut-il écarter l'application
de la loi algérienne à laquelle il substituerait la loi française pour motif d'ordre public de
proximité ?

Les juridiction françaises ayant été saisies, le litige se retrouve dans un cadre de droit
international privé. Le droit de l'Union européenne n'est pas applicable dès lors que la
requerante est de nationalité algérienne. Le juge du for saisi favorise à chaque fois que cela est
possible une qualification lege fori et rendra une solution en appliquant la règle de conflit du
droit français. La situation présente des élément d'extranéités, en effet la saisine du juge
français par la représentante légale de l'enfant, laisse à supposer qu'elle cherche à établir la
filiation naturelle avec le père de l'enfant qui serait un ressortissant de nationalité française.

Ce litige, dont est saisi le juge français, et qui comporte des éléments d'extranéité, lié à un
litige portant sur la filiation de l'enfant naturel, doit en principe être résolu par le biais d'un
raisonnement conflictuel d'après l'interprétation faite par le juge français de l'article 3 alinéa 3
du Code civil. Dès lors il est nécessaire de s'assurer que la règle de conflit va pouvoir être
appliquée par le juge français. En l'application de la jurisprudence de la Cour de cassation
arrêt Messagerie maritime de 1950, le juge doit avant de se lancer dans un raisonnement
conflictuel s'assurer qu'aucune règle matérielle n'a été dégaée en la matière. En l'espèce, aucun
droit matériel existant et directement applicable ne nous est indiqué concernant cette matière :
aucune règle maérielle n'a été dégagée par la jurisprudence. De plus, le droit de l'Union
européenne ne peut être appliqué qu'en présence d'un conflit portant entre des parties
ressortisantes d'un pays membre de l'UE. Le juge français va alors chercher l'éventuelle
existence d'une loi de police. La loi de police a été définie par la jurisprudence dans le célèbre
arrêt de la Cour de cassation du 29 juin 1973, arrêt sur la Compagnie des wagons-lits. Une
définition européenne est reprise par la jurisprudence Arblade de 1999.

Une loi de police est une règle de droit interne qui va s'appliquer à une relation internationale
alors même qu'elle n'est pas désignée par la règle de conflit applicable au litige. Dans les faits
on trouve un litige portant sur la filiation. La jurisprudence française n'a pas donné de solution
décidant qu'en la matière sur laquelle porte l'objet du litige, une loi de police est applicable.
Le raisonnement conflictuel ne peut donc pas être écarté par ce biais. Aussi, en l'espèce, le
raisonnement conflictuel reste inévitable. Mais il existe des hypothèses où la règle de conflit
n'est pas obligatoire et serait facultative. C'est notamment dans le cadre de matière disponible
qui ne ferait pas l'objet d'une convention internationale. Les matières indisponibles ou celles
disponibles mais faisant l'objet d'une convention sont soumises au raisonnement conflictuel
initié par le juge saisi. Les matière indisponibles ont un lien étroit avec des droits à forte
connotation institutionnelle au sein desquels l'autonomie de la volonté n'a aucun rôle à jouer.
Elle ne présente quasiment aucun espace pour que la volonté individuelle soit à l'origine d'une
règle obligatoire de conditionnement d'un droit. Depuis la jurisprudence Mutuelle du Mans, la
règle de conflit, en matière portant sur des droits indisponible, même non invoquée par les
parties, relève de l'office du juge qui se voit dans l'obligation de la soulever. En l'espèce, le
litige porte sur un droit indisponible dès lors qu'il s'agit d'une demande d'établissement dune
filiation naturelle.

Les droits en cause ont une lecture indisponible donc la règle de conflit est obligatoirement
soulevée par le juge depuis les jurisprudences de la Cour de cassation du 26/05/1999 et
Mutuelle du Mans. Dès lors que l'on sait qu'il s'agit d'un droit indisponible, le juge procédera
à la qualification juridique de la situation qui lui est soumise. Le juge français a pour objectif
de pouvoir appliquer une approche lege fori depuis la jurisprudence Caraslanis de 1955 qui
pose le principe de la qualification lege fori, ainsi que la jurisprudence Covecco qui considère
que la qualification juridique des faits a lieu avec une approche lege fori. En l'espèce, étant
saisi d'une demande de filiation naturelle qui est connue du droit français, car envisagée par
l'article 311-14 du Code civil, le juge pourra opter pour une qualification lege fori sans
difficulté. Cet article pose le critère de rattachement désignant la loi applicable, comme étant
la nationalité de la mère au jour de la naissance de l'enfant. La mère n'ayant pas changé de
nationalité entre le jour de la naissance de sa fille et le jour de l'introduction de la demande de
reconnaissance en filiation, et l'enfant nous étant indiqué comme résidant habituellement et de
façon stable et permanente en Algérie, aucun conflit mobile n'existe en l'espèce. En
l'application de l'article 3 alinéa 3 du Code civil, le raisonnement conflictuel qui permet de
désigner le droit applicable en l'espèce doit être appliqué par le juge français saisi.

Il est admis en droit français, depuis la jurisprudence Forgo de 1892 et obligatoire pour le juge
de vérifier la règle de conflit contenue dans le droit étranger pour voir s'il n'y aurait pas lieu de
désigner le droit français voire une loi tierce, à travers le mécanisme de renvoi. En revanche,
le renvoi est exclu quand la règle de conflit prend sa source dans un traité. En l'espèce,
l'article 311-14 du Code civil pose comme critère de rattachement la nationalité de la mère au
jour de la naissance de l'enfant. La mère était algérienne au jour de l'accouchement, donc la
loi algérienne devrait s'appliquer. Or, la loi étrangère désignée comme étant applicable ne
connaît que la filiation légitime.

Nous préciserons qu'en l'espèce l'application de la règle de conflit ayant un caractère


obligatoire, d'où toute l'importance de la charge du contenu de la loi étrangère qui appartient
au juge, ne semble pas correspondre à la conception de l'ordre public international tel qu'il est
envisagé par le juge français saisi. En effet, l'impossible établissement de filiation d'un enfant
naturel semble porter au principe d'égalité entre les enfants naturels et légitimes. Ce principe
est pourtant porté par le juge français à la valeur de principe d'ordre public international dans
sa deuxième conception, la conception étatique de l'ordre public intenational car servant à
défendre la politique législative de la France. Le juge français insatisfait d'une telle solution
va donc rechercher s'il est possible d'écarter le droit algérien.

La Cour de cassation dans un arrêt du 6 juillet 1999 a considéré que l'article 311- 14 du Code
civil relatif à l' établissement du lien de filiation, est une règle neutre classique qui a tellement
de rattachement que ca va compliquer les choses. La jurisprudence préfère donc privilégier
l'intérêt et faire application de 311-17 qui a un but à coloration matérielle car cherche à
valider l'action de reconnaissance de paternité. Un arrêt récent de la Cour de cassation arrêt
n°178 du 4 mars 2020, a admis un renvoi à partir de l’article 311-14 du code civil relatif à la
règle de conflit en matière de filiation et considère que la règle de conflit bilatéral n'exclut pas
le renvoi. Soit la mère est connue et la loi applicable est celle de la mère au jour de la
naissance de l’enfant, soit la mère n’est pas connue et il faut appliquer la loi nationale de
l’enfant. La règle contient deux critères, certes hiérarchisés, de rattachement. En l'espèce, le
droit algérien n'envisageant pas la filiation naturelle, et le mécanisme de renvoi en
l'application de l'article 311-14 du Code civil désignant le droit algérien comme étant
applicable, on peut rechercher par quels autres mécanismes, la requérante peut espérer de voir
appliquer le droit français à sa réequête.

Si en principe, la loi étrangère ainsi désignée doit être appliquée et respectée par le juge, il y a
tout de même des réserves : il s'agit de la fraude à la loi et de l'ordre public international. Le
juge du for va vérifier que le droit étranger est respectueux de l'ordre public international dans
sa première fonctionnalité à savoir, la défense des principes de justice universelle d'après la
jurisprudence de la Cour de cassation dans son arrêt Lautour, Civ.1 25 mai 1948 .

Mais, la loi étrangère désignée doit être également respectueuse de la conception française de
l'OPI. L'enfant ne pouvant pas établir la filiation avec l'un de ses parents car il y a une
différence entre enfant légitime et enfant naturel opérée par le droit étranger entre dans cette
deuxième conception française de l'ordre public international. En l'espèce, il nous est indiqué
que la loi algérienne applicable ne permet pas l'établissement de la filiation naturelle
demandée par la requérante. Cette solution semble contraire à la conception française de
l'ordre public international. On pourrait songer à faire jouer l'ordre public de proximité qui
consiste à appliquer des principes chers au droit français à un justiciable français dès lors qu'il
ne serait pas raisonnable d'appliquer le droit étranger désigné par la règle de conflit. La
jurisprudence de l'arrêt du 10 mai 2006 de la première chambre civile de la Cour de cassation
considère que l'ordre public de proximité est applicable aux nationaux ou aux résidents situés
sur le territoire français. Dès lors une loi étrangère qui ne reconnaîtrait pas la filiation
naturelle n'est pas contraire à l’ordre public international mais le devient si un enfant français
ou si un enfant résidant sur le territoire français est concerné et que le juge français est
précisément le juge saisi. Cette décision de principe élargie la notion de l'ordre public de
proximité aux administrés ayant un lien étroit avec la France. En l'application de cette
jurisprudence de 2006, qui élargie la notion d'ordre public de proximité consacré par la
jurisprudence de 1993 qui ne s'appliquait qu'aux nationaux ; la demande de filiation naturelle
introduite par la mère de nationalité algérienne pour son enfant algérienne et résidant sur le
sol algérien, semble avoir peu de chance d'aboutir. Il semble peu probable que le juge français
saisi puisse appliquer l'ordre public de proximité pour écarter la loi algérienne contraire. En
effet, la requérante ne rentre pas dans les conditions retenues pas la jurisprudence lui
permettant que cet ordre public international lui soit applicable car elle ne présente aucun lien
étroit avec la France territoire dont elle n'a pas la nationalité et sur lequel elle ne réside pas.

METHOLOGIE CAS PRATIQUES

1) ELEMENT D’EXTRANEITE 

A déterminer
2) ELEMENT MATERIEL OU LOI DE POLICE
En vertu de l'arrêt de la Cour de cassation, Messagerie maritime de 1950, le juge doit avant de
se lancer dans un raisonnement conflictuel s'assurer qu'aucune règle matérielle n'a été dégagée
en la matière.

En vertu de la Convention de Vienne du 11 Avril 1980 relatif aux traités , une


convention regroupe les droits matériels , à savoir l’ensemble de droit constituant les
droits subjectifs .

DEF FR : En vertu de l’arrêt de la Conseil d’État du 29 juin 1973, Compagnie des wagons-
lits, la loi de police est définie comme des règles impératives du droit interne, dont la teneur et
le but nécessitent leur application immédiate aux situations internationales.
- Le règlement du litige ne se fera pas par le biais des règles de conflit, mais la solution
de fond sera déduit en fonction de la règle de conflit

DEF EURO : En vertu de l’arrêt de la CJCE, Arblade du 23 novembre 1999, « constitue, au


sens du droit communautaire, une loi de police la disposition nationale dont l'observation est
jugée cruciale pour la sauvegarde de l'organisation politique, sociale ou économique de l'État
au point d'en imposer le respect à toute personne se trouvant sur le territoire ou localisée dans
celui-ci ».

Une loi de police est une règle de droit interne qui v s’appliquer à une relation internationale
alors m qu’elle n’est pas désignée par la règle de conflit applicable au litige .

« lois dont l'observation est nécessaire pour la sauvegarde de l'organisation politique, sociale
ou économique » selon la définition proposée par M. Francescakis.

3) RAISONNEMENT CONFLICTUEL 
REGLE DE CONFLIT BILATERALE

BUT PAS QUAND IL S’AGIT DE DROIT INDISPONIBLE


En vertu de la jurisprudence de la Cour de Cassation, Mutuelle du Mans du 26 mai
1999, la Cour énonce « qu’il incombe aux juges français pour les droits indisponibles,
de mettre en application la règle de conflit de loi ».

En vertu de la jurisprudence de la Cour de cassation Hannover, civ. 1ère, 6 mai 1997, lorsque
les droits sont indisponibles, la règle de conflit s’applique d’office. En aucun cas, le silence
des parties ne pourrait être interprété comme une renonciation au raisonnement
conflictuel. Cette dernière possibilité ne peut se vérifier qu’en présence de droits disponibles

En vertu de la jurisprudence Roho et De Baat, civ. 1ère, 19/04/1988 et 4/10/1989aucun


accord procédural ne pourra émerger d’un litige rattaché à des droits indisponibles .

FILIATION

En vertu de l’article 311-14 du Code Civil émanant de la loi du 3 janvier 1972 dispose que La
filiation est régie par la loi personnelle de la mère au jour de la naissance de l'enfant ; si la
mère n'est pas connue, par la loi personnelle de l'enfant. ( admission du renvoi) .

IMMEUBLE

En vertu de l’article 3 alinéa 2 du code civil « Les immeubles, même ceux possédés par des
étrangers, sont régis par la loi française »

Arrêt Caraslanis : La C.Cass tranche le problème en estimant qu’il faut retenir que la
qualification de la loi du juge saisi sans se préoccuper de la qualification opéré par la loi
étrangère. C’est la consécration de la qualification lege fori.

Dans la situation de nos mariés grecques et françaises, la question était de savoir si le mariage
était nulle puisque le droit grecque disait que la célébration devait être religieuse à peine de
nullité et, qu'étant une « Condition de fond », la loi nationale (grecque) devait s'appliquer. La
France quant à cette question dira que c'est une « Condition de forme » du mariage, soumise à
la loi du lieu de célébration. Il pouvait donc y avoir deux solutions selon que l'on accepte
d'opérer la qualification grecque ou française.

La Cour de cassation consacre le principe de « Qualification lege fori » sans difficultés


c'est-à-dire qu'il faut se préoccuper uniquement de la qualification opérée par la loi du
for saisi, c'est-à-dire la loi française.

La Cour déclare en l’espèce que la question de savoir si le défaut de célébration religieuse du


mariage est constitutif d’un problème de forme ou d’un problème de fond doit être tranchée
par les juges français selon leur propre conception. C’est donc la qualification lege fori qui est
retenue. Cette solution s’explique par le fait que notre DIP est un système conflictuel interne
qui s’applique dès que nos juges sont saisis. Les présupposés préétablis doivent se nourrir de
faits validité du mariage qui appartiennent à notre propre processus qualificatif et ne sauraient
être le résultat d’un raisonnement externe c'est-à-dire étranger

COHERENCE : Le fait de respecter les liaisons systémiques qui peuvent exister entre
les règles d’un ordre juridique. Il existe dans les droits internes de chaque Etat une
cohérence entre les règles et il est préférable de soumettre les questions liées entre-elles à une
loi unique. Dans un arrêt Patino de 1963 la C.Cass a estimé qu’il y avait une cohérence
d’ensemble entre la question de la prescription et le droit qu’elle affectait

REGLE DE CONFLIT UNILATERALE

Le règlement Rome I de 2008, qui porte sur les conflits de loi en matière contractuelle,
reprends la définition des les lois de polices (art. 9 p.I) en y apportant quelques précisions
substantielles « les dispositions impératives dont le respect est jugé crucial par un pays pour la
sauvegarde de ses intérêts publics tels que son organisation politique, sociale, ou économique
»

L'article 3 al.3 du Code civil dispose « Les lois [françaises] concernant l'état et la capacité des
personnes régissent les français même résidant à l'étranger »

- La différence avec la méthode bilatérale est donc que l'art. 3 c.civ ne concerne que le
champs d'application de la loi française. Elle ne prête pas attention à l'application
d'une loi étrangère.

DIVORCE ( question de statut personnel)

En vertu arrêts Mutuelles du Mans et Belaid ( 1 er chambre civile du 26 mai 1999), il faut
savoir que le divorce est un droit indisponible, qu’on ne peut disposer ce qui fait qu’en
application , la règle de conflit est donc applicable.

En vertu de l’article 309 du Code Civil , le divorce et la séparation de corps sont régis par la loi
française :

- lorsque l'un et l'autre époux sont de nationalité française ;


- lorsque les époux ont, l'un et l'autre, leur domicile sur le territoire français ;
- lorsque aucune loi étrangère ne se reconnaît compétence, alors que les tribunaux français sont
compétents pour connaître du divorce ou de la séparation de corps.
Cette règle pourrait aussi être bi latéralisée pour les deux premières conditions (loi de
nationalité des époux, du domicile commun des époux) mais la vocation subsidiaire de la
loi française pose problème.

Selon l’article 3 alinéa 3 du Code civil : « les lois concernant l’état et la capacité des personnes
régissent les Français même à l’étranger« .
Cet article pose donc le principe de la soumission des ressortissants français à la loi
française pour les questions relatives au statut personnel. La jurisprudence a étendu cette
règle aux étrangers qui sont soumis, quant à eux, à leurs propres lois nationales pour les
questions relatives à leur état et à leur capacité (Arrêt Busqueta, CA Paris, 13 juin 1814

En vertu de l’arrêt Tawid du 15 mai 1961 , il faut savoir que si les époux sont de
nationalités différentes et qu’ils sont domiciliés dans des pays différents , il y aura
donc une application lege fori faite par le juge français en matière de divorce.

Sur une généralisation du principe bien avant l’entrée en vigueur de cet article, on peut se
reporter à l’arrêt Chemouni, 1ère, 19 fév. 1963 : il y a lieu de retenir le critère au moment de
l’introduction d’instance. En matière de mariage, l’objectif reste la validation de l’acte au
moment de sa célébration. Il y aurait lieu de retenir la nationalité des époux qui valide l’union
(arrêt Patino, civ. 1ère, 15 mai 1963). Les solutions sont certes assez

RENVOI
ETABLISSEMENT DU DROIT ETRANGER

Le renvoi est également exclu en présence de critères de rattachement multiples


animés par la recherche d’une loi dite « favorable ». Accepter le renvoi serait en fait
détourner la finalité affichée de ce type de règle de conflit. La loi désignée par un
critère de rattachement est dans cette hypothèse le pivot du recours au second critère.
Si la loi n’est pas satisfaisante, le second critère de rattachement est mis en œuvre. Ce
mécanisme, pour être efficace, ne peut s’accompagner du renvoi.

En l’espèce, la règle de conflit n’a pas sa source dans un traité. Elle s’apparente à une
règle à critères multiples mais ceux-ci sont cumulatifs et ne conduisent pas à la
recherche d’une solution favorable.

En l’espèce, la règle de conflit est compatible avec le jeu du renvoi


En vertu de l’arrêt Forgo 1878 , le renvoi est possible. A partir du moment où le
renvoi n’est pas exclu par la jurisprudence ou par une convention internationale, il
peut en principe être invoqué.

En vertu de l’arrêt Patino de 1963 qui prévoit que le renvoi à un droit étranger sur la
demande de qualification française de la règle de conflit est possible en matière de
divorce. En effet , « l'extranéité des parties n'est pas une cause d'incompétence
des juridictions françaises ».

En vertu de l’arrêt Cass., 2005, Itaco : « Il incombe au juge français qui reconnaît
applicable un droit étranger d'en rechercher soit d'office soit à la demande d'une partie qui
l'invoque la teneur, avec le concours des partis et personnellement s'il y a lieu et de donner à
la question litigieuse une solution conforme au droit positif étranger ».

POUR LA FILIATION : En vertu de l’arrêt de la Cour de Cassation du 4 Mars 2020 ,la Cour
tint compte du caractère neutre et abstrait de la règle de confit de lois édictée à l’article 311-
14 du Code Civil, de ce fait , approuve l’application du renvoi qui permet une certaine
cohérenc des solutions . Elle justifie cette solution par le caractère neutre et
abstrait de la règle de conflit de lois édictée par l’article 311-14 et approuve
l’application du renvoi qui permettait, en l’espèce, une cohérence des
solutions, quelles que soient les juridictions saisies

En vertu de l’arrêt Mobil North Sea LTD, civ. 1ère, 11 mars 1997 énonce que le renvoi ne se
conçoit pas pour autant dans toutes les matières : Droit des contrats : le principe de la lex
contractus exclut la consultation des RC du droit choisi.

DESIGNATION LOI ETRANGERE

Preuve de la loi étrangère

- Les parties se taisent mais le juge applique d’office la RC : le juge prouve la disposition
étrangère : ABADOU, civ. 1ère, 27 janvier 1998 ; LAVAZZA, 24 nov. 1998.

- Lorsque les droits sont indisponibles, la RC est obligatoire et la preuve appartient au juge :
DRISS ABBOU , civ. 1ère juillet 1997.

Interprétation
En vertu de la Cour de cassation. Consorts COUCKE civ. 1ère , 13/01/1993 a affirmé que la
loi étrangère constituait du droit tout en précisant qu’elle ne serait cependant être saisie des
questions relatives à son interprétation. Elle considère en effet qu’elle unifie l’interprétation
des règles faite par les juges du fond mais seulement vis-à-vis du droit français. Ce n’est
doncpas son rôle vis à vis du droit étranger.

En vertu de la Cour de Cassation Olivier du 2/02/1982 Ose rapportant à la dénaturation d’un


texte du BGB allemand (« à moins que » étant remplacé par les juges du fond par « à
condition que » en matière de présomption de responsabilité). Dans cet arrêt, la Cour de
cassation a rendu une décision sous le visa de l’article 1134 du code civil selon lequel le
contrat est la loi des parties. Il faut comprendre qu’en matière contractuelle, le juge ne peut
dénaturer les engagements des parties

En vertu de l’ arrêt Leppert du 03/03/1987, si la règle de conflit désigne une loi étrangère, il
faut l’appliquer telle qu’elle est avec ses dispositions transitoires .

ORDRE PUBLIC / FRAUDE A LOI

ORDRE PUBLIC

En effet, par l'effet atténué de l'ordre public le juge français accepte de reconnaître une
situation passée et valablement créée selon un droit étranger (locus regt actum) même si ce
droit étranger n’est pas conforme à la conception qu’un État puisse avoir de l’ordre public
international. La jurisprudence Chemouni de 1955 qui est confirmée par la jurisprudence
Bendeddouche de 1990 consacre l'effet atténué de l'ordre public international. Il résulte que la
reconnaissance d’une situation par le juge français est possible si celle-ci est valable selon la
loi étrangère applicable. Le juge français admet la reconnaissance de cette situation qui
n'aurait jamais pu être crée en l'application du droit du for, afin de pouvoir donner satisfaction
à la demande de la requérante > approche lege fori jurisprudence Bartholo de 1889 qui énonce
que la qualification se fait toujours lege fori pour trouver une institution qui se rapproche du
cas
En vertu de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés
fondamentales du 4 novembre 1950 , article 5 du protocole additionnel de 1984 dispo
qu’il existe un principe d’égalité́ entre les époux lors de la dissolution du mariage

En vertu arrêt de la Cour de cassation en date du 23 octobre 2013 , toute les décisions
de répudiation rendue à l’étranger quelque forme quel soit n’a aucune valeur pour le
juges français .

En vertu de l’arrêt Rivière de la première chambre civile de la Cour de Cassation en


date du 17 juin 1953 énonce qu’« à l’encontre d’une disposition contraire à l’ordre
public international n’est pas la même suivant qu’elle met obstacle à l’acquisition d’un
droit en France ou suivant qu’il s’agit de laisser se produire en France, les effets d’un
droit acquis, sans fraude, à l’étranger et en conformité de la loi ayant compétence en
vertu du droit international privé français »

En vertu de l’arrêt Caron du 24 Mars 1985, le rattachement à froment dit , la fraude


consiste dans l’organisation d’une qualification artificielle du rapport de droit ou de la
situation juridique .

FRAUDE A LOI

En vertu de arrêt Mancini du 5février 1929, la fraude à al aloi étrangère au profit de la


loi française n’a longtemps été sanctionnée . Cependant, il y aune tendance
jurisprudentielle qui vise à sanctionner ces fraudes

En vertu de l’arrêt Société Lafarge en date du 17 mai 1983, la fraude à la loi lorsque
les parties ont volontairement modifié un rapport de droit dans le seul but de se
soustraire à la loi normalement compétente .

La jurisprudence Princesse de Bauffremont de 1878 a retenu trois éléments cumulatifs comme


étant constitutifs d'une fraude à la loi. Pour être constituée la fraude à la loi doit réunir de
façon simultanée et cumulative un élément légal, un élément matériel et un élément
intentionnel.
Élément matériel : modification du contenu de la règle de conflit. Le fraudeur se dépense, non
pour tromper, mais pour asseoir te changement de la loi applicable sur des éléments objectifs
de régularité juridique qui attestent un respect formel de la règle de droit international privé.

L’élément matériel est a priori constitutif d’un acte légitime. Pour qu’il en soit autrement, il
faut que la démarche entreprise, intrinsèquement régulière, soit inspirée par un animus
fraudis.

-Elément légal : Vouloir échapper à une disposition légale

-Elément intentionnel : détourner une loi en cherchant à se soumettre à une autre. La fraude
éclatera chaque fois que celui qui a fraudé ne peut valablement justifier sa soumiision à une
autre loi. Il existe un déséquilibre entre la loi dont on dépend et l'exploitation trop limitée qui
en est faite.
L’élément intentionnel de la fraude à la loi consiste en l’intention frauduleuse. La fraude
éclatera chaque fois que celui qui a fraudé ne peut valablement justifier sa soumission à une
autre loi. Il existe un déséquilibre entre la loi dont on dépend et l'exploitation trop limitée qui
en est faite. C’est exactement ce qu’enseigne l’arrêt de Bauffremont. Le but frauduleux ne
réside pas dans le seul désir d’obtenir le résultat prohibé par la loi initialement compétente et
éludée mais dans le fait de modifier le rapport de droit pour obtenir ce résultat. Pour
caractériser cette élément intentionnel les juge apprécient la disproportion entre la portée du
moyen mis en oeuvre et l’utilité qu’on prétend en retirer.

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