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Dès lors, la Cour de cassation devait répondre à la question de savoir s’il est possible
de reconnaitre la transcription totale d’un acte civil étranger pour un enfant issu de
GPA, quand bien même cette pratique est équivalant d’une faute et n’est pas établie en France
en raison du droit interne.
La Cour de cassation répond très nettement par l’affirmative, de ce fait casse et annule
le pourvoi. Même si le principe de la GPA est prohibé en France, interdire la retranscription
parait pour la Cour contraire aux thermes de la Convention de New York en 1989, à la
Convention de la sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ainsi qu’à
l’article 47 du Code civil en ce qui concerne le lien biologique et la filiation du parent
d’intention, en retenant « qu'en présence d'une action aux fins de transcription de l'acte de
naissance étranger de l'enfant, qui n'est pas une action en reconnaissance ou en
établissement de la filiation, ni la circonstance que l'enfant soit né à l'issue d'une convention
de gestation pour autrui ni celle que cet acte désigne le père biologique de l'enfant et un
deuxième homme comme père ne constituent des obstacles à la transcription de l'acte sur les
registres de l'état civil ».
En somme, l’arrêt offre l’occasion de réaffirmer le principe de la GPA (I) ainsi qu’en
l’espèce démontrer l’impossibilité d’adopter l’enfant pour le droit français avec une
transcription partielle de son acte de naissance (II).
I§ Le principe de la GPA
L’ordre public inspire au respect des règles imposées à tous pour l’organisation de la
Nation et au maintien de la paix publique, qui garantis la continuité des libertés essentiels à
chaque individu. Ainsi le procureur de la République, représentant les intérêts de la société, a
répondu en conséquence pour sauvegarder celui-ci : en l’espèce la transcription sur le registre
d’état civil français d’enfants issu d’un couple, dont l’un est de nationalité française et ayant
eu recours à un mode de filiation prohibé sur le territoire français, pose de vraie question
juridictionnelle qu’en a la circulation sur l’espace international d’acte de naissance étranger
aux principes contraire au droit française. La polygamie et la GPA sont dans ce cas-ci.
Effectivement, l’article 16-7 du Code civil mentionné par la cour d’appel stipule bien que
« toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est
nulle ». Accouplé à cela l’article 16-9 de ce même Code qui vient préciser que « les
dispositions du présent chapitre sont d'ordre public », la prohibition de la GPA est garantie.
Le concept même de ce dispositif, une commercialisation du corps de la femme pour
accoucher de l’enfant d’un autre couple, va à l’encontre des droits fondamentaux de l’homme
de « l’indisponibilité du corps humain » imposé comme norme suprême par la Constitution en
France. Le service du corps peut amener à une marchandisation du corps de la femme, mais
également celle du bébé « vendu » au couple commanditaire, un risque que les institutions
juridiques française n’acceptent pas de prendre. Même si en l’espèce il ne s’agissait pas de
trafic frauduleux, la cour n’exerce qu’une transcription partielle toujours dans « le refus de
transcrire les actes de naissance de F... et P... en ce qu'ils désignaient M. O... comme parent
sans qu'il y ait eu adoption, ne portait pas atteinte au droit au respect de la vie privée et
familiale des enfants ». Celle-ci ne souhaitait pas admettre ces actes qui aurait pu admettre
une filiation de GPA au sein du droit. Elle se base sur les décisions d’arrêt antérieur en
n’excluant pas la filiation du second père en lui accordant la possibilité d’adoption.
Cependant, ce principe bien que toléré n’est pas automatiquement appliqué dans les
différents droits étrangers. Dans ce cas de figure, la justice reste ouverte sur la possibilité de
transcription d’acte de naissance pour la GPA à l’étranger.
La question de l’adoption par la cour d’appel fut proposée dans le cas d’une alternative
à la reconnaissance de la filiation du parent d’intention est également au cœur de la décision
de la Cour de cassation : elle reste une dérogation publique mais est justifié par l’intérêt
supérieur de l’enfant (A) et consolider le rejet de la transcription partielle dans l’état civil (B).
Fondé sur la décision rendue lors de l’assemblé plénière du 4 octobre 2019, la Cour de
cassation ne conçoit pas d’obstacle à la reconnaissance du lien entre l’enfant et le parent
d’intention si celui-ci est maintenu dans l’intérêt de l’enfant. En effet, la transcription de
l’acte de naissance en droit français n’est pas à refuser ou entreprendre partiellement tant que
celle-ci « ne porte pas une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée des
enfants dès et si elle est conforme à l'intérêt des enfants » au regard des impératifs de l’article
3 de la Convention de New-York du 20 novembre 1989 et de l’article 8 de la Convention
Européenne des droits de l’Hommes. La CEDH confirme dans un arrêt du 26 juin 2014 qu’un
enfant né de GPA voit son acte transcrit en France au nom des droits au respects de la vie
privé du couple ainsi que de l’enfant et de leur droit fondamentaux, classant le recours à la
procréation assister de l’ordre de l’intimité de la famille et en l’espèce, mais également pour
la mère porteuse qu’en a ses activités sexuelles. Outre la dimension privée, qui n'aurait
surement pas suffit pour justifier le caractère secret de l’affaire, la Convention de New York a
cependant force de droit car impose le caractère universel de l’intérêt de l’enfant, un principe
lui-même mentionné à plusieurs reprises au sein du droit français au visa de l’article 375 et
autre. Dans l’arrêt attaqué, l’enfant serait privé d’un lien de filiation capitale qui ne va pas
dans son intérêt, sachant que le parent d’intérêt incarnera « l’un de ses pères dans le futur ».
Une telle décision reconnait alors une hiérarchie qui n’est pas nouvelle. La volonté de primé
le droit de l’Union européenne existe depuis l’initiation de la Constitution de 1958 dans son
article 55, qui reconnait leurs textes supérieurs au Code civil relayant au minima les interdits à
l’ordre public interne, dans ce cas ci la GPA, dans la hiérarchie des normes ainsi que l’ordre
public international. Ceci est caractériser souvent d’automaticité du simple fait que le droit
international par son addition de cultures et juridictions restreint la marge de manœuvre des
actions juridiques. Le couple franco-belge se voit garantit un statut de père biologique et de
celui de parent d’intention dès lors que celui-ci est probant et souhaite participer à l’éducation
et à l’entretient de l’enfant autant que sont conjoint. Ceci facilitera son exercice de l’autorité
parentale dans les actes quotidiens et offrira un cadre solide d’identité pour l’enfant à leur
charge.
Il convient de faire évoluer la jurisprudence en fonction du droit international et des
coutumes attachés au droit commun, comme ce fut le cas pour l’insertion de la loi du
« mariage pour tous » en 2013. Afin de s’aligner dans la continuité de cette idée, la Cour de
cassation admet transcrire l’acte dans l’état civil au bénéfice des parents d’intentions, et que le
raisonnement appliqué « n'a pas lieu d'être différent lorsque c'est un homme qui est désigné
dans l'acte de naissance », évitant toute discrimination. Cette précision a tout de même son
importance pour souligner que le concept est valable autant pour la PMA que la GPA, que
pour un couple de femme telle que dans l’arrêt rendu le 4 octobre 2006, ou un couple
d’homme.
Partant de ce principe, la Cour de cassation ne peut accepter les fondements du
jugement prononcés par la cour d’appel. Le rejet de la transcription partiel doit être remplacer
par une transcription stricte de l’acte de naissance au sein du droit français. Dans certain cas,
l’adoption est un moyen accepter, dans certains autres il ne l’est pas.
B – Le rejet de la transcription partiel de la Cour de cassation