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Cet accord des parties est appelé ≪ accord procédural ≫ quant à l’application
au litige d’une loi déterminée. Dans un 1er arrêt (Civ.1, 19.04.1988, ROHO) la
Cour de cassation a décidé que les parties peuvent, en vertu d’un accord exprès
et pour les droits dont elles ont la libre disposition, demander l’application d’une
loi différente de celle désignée par la règle de conflit de lois.
Les parties au litige : la victime plaidait en France pour obtenir réparation sur le
fondement de la loi de 1985 sur les accidents de la circulation. Or, la règle de
conflit de lois désignait la loi de Djibouti. En l’espèce, le conducteur ne
s’opposait pas à la loi française. Une des compagnies d’assurance a fait un
pourvoi rejeté par la Cour de cassation au motif que pour les
Droits dont elles ont la libre disposition les parties peuvent demander
l’application de la loi française alors même que la règle de conflit de lois
désigne une loi étrangère. Ici, il n’y avait pas de convention mais les parties
s’étaient entendues sur la loi de 1985. Cette solution a été réaffirmée dans l’arrêt
Ste Hanover International (Civ, 06.05.1997). La Cour a admis la possibilité d’un
accord tacite pouvant résulter des conclusions concordantes des parties.
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2- L’OPERATION DE QUALIFICATION :
L’opération de qualification est l’étape fondamentale de mise en œuvre de la
règle de conflit de lois car elle constitue une transition entre la connaissance
théorique des règles de conflits de lois et leur application pratique aux faits du
litige.
Cette qualification comporte des difficultés communes (I) et particulières (II).
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Dans la première hypothèse, lorsqu’une des parties (voire les deux) invoque
l’application d’une loi étrangère. Alors le juge doit, de façon contradictoire a
l’égard des parties, vérifié si, en application de la règle de conflit de lois du for,
cette loi étrangère est ou non, la loi compétente.
Dans la seconde hypothèse, lorsqu’il existe des éléments d’extranéité, mais
qu’aucune des parties n’invoque l’application d’une règle de conflit étrangère
(volontairement ou non), la
Jurisprudence a été hésitante.
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Toutefois, pour les lois de police étrangères, il existe un vaste débat doctrinal.
Pour le courant oppose, on a pendant longtemps fait valoir que les lois de police
étrangères seraient des lois de droit public donc non applicables. Le juge du for
n’aurait pas à protéger les intérêts fondamentaux des Etats étrangers.
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argument est lié au principe de réciprocité. Si l’Etat du for souhaite que ses
intérêts soient respectés à l’international, il doit avoir une politique de
réciprocité pour être crédible.
I- Le cumul de nationalité
Sur le principe, il est fréquent qu’un individu ait plus d’une nationalité. La
nationalité acquise de par son Etat de naissance ou encore par sa filiation. En
plus de cette nationalité, il peut en avoir une autre, soit par une naturalisation
après mariage, ou encore, par un acte de souveraineté lorsqu’il remplit les
conditions de l’Etat qui octroie la nationalité. Ex. des sportifs et des athlètes.
Le concours de nationalités a souvent été à l’origine de litiges, notamment en ce
qui concerne la loi applicable dans certaines situations de fait. Il ressort de
l’appréciation de la jurisprudence que deux séries d’hypothèses sont prévues
pour régler les conflits de lois et de
Juridiction ainsi soulevées par le problème du cumul de nationalités.
1. En cas de conflit de nationalités étrangères
La doctrine sur ce point est controversée : certains auteurs, voyant dans le conflit
de nationalité une question de droit font prévaloir tantôt la nationalité de leur
idéal, tantôt la nationalité du for.
Par contre, d’autres font prévaloir la volonté de l’individu en cause ou tiennent
compte de
L’ordre chronologique dans lequel les nationalités ont été attribuées, ou du
domicile.
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7- L’APATRIDE
La situation de l’apatride est souvent la conséquence d’une perte de la
nationalité, d’une déchéance. Dans des circonstances exceptionnelles, l’individu
peut n’avoir, a sa naissance, aucune nationalité.
La situation de l’apatride n’a pas laissé la communauté internationale
indifférente. Ainsi, des conventions existent, qui régissent la situation de ce
dernier au plan international. A la convention de la Haye précitée, il convient
d’ajouter celle de New York du 28 septembre 1954. La convention de Genève
sur le statut des refugies du 28 juillet 1951 comporte également des dispositions
relatives aux apatrides.
Par ailleurs, des dispositions de droit interne de certains pays permettent d’éviter
cette situation. Par exemple, il ressort de la loi française sur la nationalité que
toute personne née sur le sol français de parents inconnus est de droit, de
nationalité française. De même, la perte de la nationalité française est
conditionnée par l’acquisition d’une nationalité étrangère.
Relativement à la loi applicable aux apatrides en cas de conflit de lois, la
doctrine et la jurisprudence dominante optent pour la prévalence de la loi du
domicile ou de résidence de ce dernier.
8- LA PERTE DE LA NATIONALITE
La perte de la nationalité peut intervenir à l’initiative de l’Etat (I) ou de
l’individu dans des circonstances particulières (II).
I- A l'initiative de l'Etat
La perte automatique de la nationalité est habituellement liée à l'acquisition
volontaire d'une autre nationalité, mais elle peut aussi se produire quand une
personne vit à l'étranger et n'a plus de contact avec son pays d'origine.
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La nationalité peut aussi être perdue par révocation. Elle intervient dans cette
hypothèse dans les cas suivants : acquisition de la nationalité à la suite d'une
conduite frauduleuse, par fausse information ou par dissimulation d'un fait
pertinent ; engagement volontaire dans des forces militaires étrangères ;
comportement portant un préjudice grave aux intérêts essentiels de l'Etat. Elle
peut aussi intervenir lorsqu'il est établi, pendant la minorité d'un enfant, que les
conditions ayant entrainé l'acquisition de plein droit de la nationalité ne sont plus
remplies ou encore lorsque, par l'adoption, un enfant acquiert la nationalité
étrangère de l'un ou de ses deux parents adoptifs
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ceux qui habitent sur le territoire du for : le droit français ne supporte pas
l’intervention d’une loi étrangère dans ces hypothèses.
L’auteur, FRANCESCAKIS, a défini les lois de police comme des règles de
droit dont l’observation sur le plan international est voulue par un Etat afin de
sauvegarder son organisation politique, sociale ou économique. Les lois de
police révèlent l’existence de politiques législatives tellement importantes
qu’elles ne souffrent aucune remise en cause sur le territoire national : elles sont
internationalement impératives pour un Etat.
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