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Séance 1

[examen: cas pratique (probablement);très probablement pas de dissertation; commentaire


d'arrêt (possible)]
[ce qui intéresse dans le cadre de ce cours c'est la technique qui permet de déterminer le
juge compétent, la loi applicable].
Le droit international privé s'intéresse à la technique plutôt qu'aux solutions des litiges.
-notion du DIP (définition, objet)
-domaines du DIP
-aperçu historique
-sources du DIP
I) Définition
Le droit est intimement rattaché à la souveraineté nationale, il est décidé par l'État. L'État
l'envisage pour régler les rapports juridiques entre les nationaux. Il existe bien une société
interne, mais également une société internationale. Les choses se compliquent lorsque la
frontière de la nation est dépassée pour aller dans la société internationale. Il y a alors des
relations entre sujets de droit qui relèvent de différents États, une concurrence entre les
souverainetés. Il doit s'agir d'une relation qui va donner naissance à une situation juridique.
Il va falloir s'interroger sur le droit applicable. Le droit international privé marocain va alors
intervenir.
Exemple : différence de nationalité lors d'un mariage. Chaque personne va vouloir que soit
appliqué son propre droit. Chacun va aller dans le territoire qui lui appartient pour se voir
appliquer sa propre loi.
Il existe des règles qui permettent de décider de faire appliquer soit la loi marocaine soit la
loi étrangère. Un concours d'éléments permettra de déterminer quelle loi sera appliquée.
Ainsi, le droit international privé cherche à trouver la loi applicable. Il cherche également à
connaître la juridiction compétente. Le problème vient du fait que les différents États
possèdent des règles de droit différents. Concernant les règles régissant la compétence
judiciaire, celles-ci sont différentes selon la souveraineté où l'on se trouve. Chaque État a ses
organes judiciaires. Les organes judiciaires sont ceux qui sont appelés à résoudre un litige.
Les magistrats de chacun des États touchés se sentiront concernés par le litige. Il y a donc
une concurrence entre les différents magistrats venant de différents États. Il faut déterminer
le tribunal compétent. C'est ce qui fait naître l'intérêt du droit international privé. Le droit
international privé s'intéresse non seulement aux lois et textes à appliquer, mais également
à l'organisation judiciaire. Il existe donc un conflit de lois et un conflit de juridictions. Par
ailleurs au niveau national il y a également le problème de l'étranger. La nationalité est l'un
des éléments principaux qui forme l’extranéité dans le cadre du droit international privé.
Quand on est sur le territoire marocain, une Marocaine se marie avec un français, ces
rapports seront régis par quelle loi ? Il faudra appliquer les règles du droit international privé
pour déterminer la loi applicable et le juge compétent en cas de litige. Le droit national
s'applique aux nationaux, quand un étranger intervient les choses sont bousculées.
Plusieurs raisons peuvent justifier l'intérêt pratique du droit international privé. Le problème
vient du déplacement des gens qui fait que des personnes d'une certaine nationalité se
retrouvent au sein d'un État d'une autre nationalité. Ces déplacements entraînent des
relations, qu'il s'agisse de
relations dans le cadre du commerce, d'un mariage, etc. Par ailleurs, le droit international
privé est nécessaire, car les législations ne sont pas uniformes sur tous les problèmes
juridiques. La source des difficultés vient avec la différence des législations propres à chaque
État. La souveraineté crée donc un problème au niveau international. Il existe un nombre
important de droits, une importante différence. Il y a bien des tentatives d'harmonisation et
d'unification. L'harmonisation cherche à trouver des solutions qui ne s'opposent pas les unes
aux autres, qui se rapprochent. Il s'agit de solutions harmonieuses. Ainsi, le droit du
commerce international a été harmonisé. Il existe un texte type relatif à l'arbitrage élaboré
pour l'ensemble des États. Ceci est fait dans le cadre de l'harmonisation. L'arbitrage permet
de se détourner de l'utilisation du droit international privé.
L'unification signifie qu'il faudra nier la souveraineté de l'État. À part le droit du commerce
international, les autres disciplines n'ont pas fait l'objet d'harmonisation, ni d'unification. Il
faut alors utiliser le droit international privé.

Séance 2
I) Objet du droit international privé
C’est une branche de droit qui s’intéresse à régir les relations privées internationales. Il peut
s’agir soit de personnes physiques soit de personnes morales. Il doit s’agir d’une personne
qui relève de l’application du droit privé. Tout type de rapport peut faire appel aux règles du
droit international privé.
Le droit international privé est constitué de deux spécificités. D'abord, le droit international
privé est applicable aux personnes privées, les personnes publiques sont exclues. Il se peut
que l’État agisse en tant que sujet de droit privé, dans quel cas le droit international privé va
être appliqué. Ensuite il faut que la personne privée soit impliquée dans un rapport juridique
ayant un caractère international, il s’agit de l’élément d’extranéité. L’élément d’extranéité
peut être de différentes sortes. Il peut s’agir de la nationalité dans le cas d’un mariage entre
marocain/étranger. Il peut également s’agir du domicile dans le cas d’étrangers qui ont un
domicile au Maroc, le juge marocain va alors être rattaché. Il peut s’agir aussi d’un contrat
conclu entre deux Marocains, mais relativement à un bien qui est situé en France. C’est
encore le cas d’un contrat conclu entre Marocains, mais à l’étranger.
Sans élément d’extranéité le droit international privé n’a pas lieu d’intervenir. Il s’agit de
deux éléments cumulatifs. Dans le cas où la compétence du juge marocain ne serait pas
avérée, il renverra alors l’affaire au juge compétent. Dans le cas où il serait compétent, il va
alors devoir déterminer la loi à appliquer, il s’agit des domaines du droit international privé.
II) Domaines du droit international privé
Le droit international privé est une matière composite, il n’y a pas de règles claires. Il existe
deux conceptions. Il y a une doctrine qui est étroite selon laquelle le droit international privé
ne peut pas être autre chose que le droit des conflits, déterminer le juge compétent, la loi
applicable. Quand on parle de conflits de lois, il est question de déterminer la loi applicable à
une situation juridique qui intéresse plusieurs États. Quand on parle de conflits de
juridictions, il est question de déterminer le tribunal compétent pour connaître d’un litige
présentant une attache avec plusieurs États. Il y a également une doctrine plus large qui
élargit les domaines du droit international privé, c’est la doctrine qui a triomphée, elle
rajoute deux domaines. D'un côté, c’est la nationalité, c'est-à-dire les règles qui composent
la nationalité marocaine. La nationalité fait donc partie du droit international privé. L’État
affirme son droit de la nationalité. Le droit de la nationalité est intégré dans le droit
international privé, car à partir de l’étude de celui qui est national, il est alors possible de
déterminer celui qui est étranger. D'un autre côté, c’est la condition des étrangers, c'est-à-
dire le statut juridique qui est applicable aux étrangers. Par exemple pour qu’un étranger
soit établi sur le territoire
Marocain il doit bénéficier d’un titre de séjour. La condition des étrangers permet par
exemple de déterminer les droits dont peuvent se prévaloir les étrangers.
III) Aperçu historique du droit international privé
Le droit international privé est une branche de droit qui est récente. Les problèmes
juridiques dont s’intéresse le droit international privé ont pourtant toujours existé. Il y a
toujours eu des déplacements, des échanges de biens. Dans l’antiquité les relations
internationales d’ordre privé n’existaient pas vraiment. On donnait de l’importance aux
nationaux, l’étranger n’était pas considéré comme un sujet de droit, il n’avait ni de droits ni
d’obligations. Ainsi, aucun texte n’était appliqué à l’étranger. Il n’y avait pas alors d’intérêts
au droit international privé, car les relations juridiques qui pouvaient naître ne concernaient
que les nationaux. Au moyen âge les techniques du droit international privé n’existaient pas,
il y avait des réponses simples. Le système de la personnalité des lois est apparu. Dans un
même territoire, il y a des nationaux et des étrangers. Lorsqu’un problème juridique naît,
chaque personne se voit appliqué sa loi nationale, c’est la personnalité des lois. Ensuite c’est
la territorialité des lois qui a été appliquée, on va alors appliquer aux personnes et aux biens
situés sur un territoire, la loi du territoire, abstraction faite de la nationalité.
Au niveau de l’ordre juridique marocain, le droit international privé n’est pas né du jour au
lendemain. La législation marocaine, de manière générale, a suivi un processus d’évolution
divisé en trois étapes. La première étape date d’avant le protectorat. Le droit international
privé n’existait pas alors. Les relations internationales existaient, mais il n’y avait pas de
réponses juridiques. Il n’y avait pas de nationalité, on ne pouvait donc pas parler de règles
de droit international privé. A l’époque du protectorat, il y a un processus d’évolution
législatif, mais il ne s’agira pas d’un ordre juridique marocain. C’était le législateur français
qui créait les textes. C’est à cette période que va avoir lieu le début du droit international
privé avec le ‘dahir relatif à la condition civile des Français et des étrangers’ promulgué le 12
août 1913. Il est considéré comme le premier code de droit international privé possédé par
le Maroc. La dernière étape coïncide avec l’indépendance du Maroc. Avec l’avènement de
l’indépendance, le Maroc s’est affranchi. Le droit a alors été réformé, crée. Il y a eu une
marocanisation de la législation héritée du protectorat. C’est un effort qui a touché toutes
les matières. Au niveau du droit international privé, celui-ci n’a pas véritablement fait l’objet
d’une marocanisation.

Séance 3
I) Les sources du droit international privé
Les sources du droit international privé sont principalement nationales, les sources
internationales ont une influence moindre. Il existe deux doctrines, les particularistes et les
universalistes. D’abord pour la doctrine particulariste les sources nationales sont privilégiées
aux sources internationales. Le droit international privé est un droit qui a des attaches très
intimes avec la souveraineté nationale. Malgré sa vocation internationale, le droit
international privé est un droit national. Les particularistes considèrent que ce sont les
législations internes de chaque pays qui doivent apporter les règles du droit international
privé. Chaque État produit son propre droit international privé. Ensuite la doctrine
universaliste considère que le droit international n’est pas là pour régir les rapports internes,
il a une vocation internationale. Le droit international privé s’intéresse aux rapports
juridiques ayant un fondement international, le droit international privé devrait donc avoir
des sources internationales. Aujourd’hui on est arrivé à une coexistence des différentes
sources nationales et internationales.
Pourtant pour le droit international privé marocain les sources internationales ne jouent pas
un rôle important. Cette vision des sources nationales qui dominent les sources
internationales trouve un réel fondement dans le droit international privé marocain.
a) les sources nationales
Les sources formelles :
La loi est la source principale du droit international privé. Elle joue un rôle fondamental dans
la matière en général, mais son importance varie selon les domaines. Concernant le domaine
de la nationalité, il est régi par une loi. Il y a un code de la nationalité, qui a été réformé en
2007.
Concernant le domaine de la condition des étrangers, il est également régi par la loi. Il s’agit
d’une matière qui trouve essentiellement sa source dans le dahir sur la condition civile des
étrangers, qui est toujours en vigueur. Il régit pour l’essentiel la condition des étrangers au
Maroc. Concernant le conflit des lois au Maroc, il existe des règles qui sont prévues au
niveau interne, cette matière n’est absolument pas régie par les sources internationales.
Pour l’essentiel du conflit des lois, on va trouver quelques articles dans le dahir sur la
condition civile des étrangers, il donne quelques solutions aux problèmes de conflits des lois.
Concernant le conflit des juridictions, il trouve essentiellement sa source dans la loi, dans le
dahir sur la condition civile des étrangers, mais de manière très embryonnaire.
Les sources informelles :
Les sources informelles ont une influence secondaire. Concernant la coutume en droit
international privé, elle a une influence qui est très limitée. Le droit international privé
échappe à l’importance que la coutume représente dans le droit. Le droit international privé
a un rapport très fort avec la souveraineté de l’État. Son intérêt réside dans l’existence de
conflits juridiques qui touchent l’État marocain ainsi qu’un autre État étranger, l’État ne veut
pas laisser la coutume avoir une influence importante dans cette matière, il veut la
contrôler. Concernant la jurisprudence, dans le droit interne son rôle est important. La loi est
lacunaire, difficile à concrétiser. Elle donne une solution qui reste à l’interprétation du juge.
Dans le droit international privé, la jurisprudence devrait jouer un rôle important, le droit
international privé est très lacunaire, il est incomplet, c’est là où la jurisprudence doit
prendre la relève. Malheureusement en droit marocain les choses n’ont pas joué de cette
manière, la jurisprudence n’a pas un rôle important. Concernant la doctrine, il n’existe pas
d’ouvrages à propos du droit international privé. Il existe quelques études, mais il n’est pas
possible de parler d’une école marocaine du droit international privé.
b) Les sources internationales
Concernant les traités ou bien les conventions internationales, il s’agit d’un accord de type
international conclu entre les États par écrit et régi par le droit international. Les traités
internationaux concernant le droit international privé existent, mais le Maroc n’est pas lié
par ces traités. Au niveau international il y a des traités qui donnent des solutions aux
conflits internationaux, ils écartent l’intérêt du droit international privé. La condition pour
appliquer ce droit matériel est la ratification, il suffirait que l’État marocain soit signataire
d’une telle convention. Mais malheureusement, les règles matérielles n’ont pas été prévues
dans plusieurs domaines. Pour les conflits de lois et de juridictions ces conventions, si elles
ne donnent pas de règles matérielles, elles permettent d’apporter une convergence. Pour la
condition des étrangers, il y a quelques textes internationaux, mais qui ne sont pas
importants. L’objectif est d’assurer un traitement minimum aux étrangers. Il existe des
traités bilatéraux et des traités multilatéraux. Pour ce qui est des traités bilatéraux, ils sont
les plus intéressants, car ils sont les plus faciles à négocier, telle que la Convention franco-
marocaine du 10 août 1981 relative au statut des personnes et de la famille, et le traité
franco-marocain de 1957 relatif à la coopération judiciaire et à l’exécution des jugements.
Pour ce qui est des traités multilatéraux, ce sont des traités négociés entre plusieurs États. Il
y a une absence du Maroc concernant les traités multilatéraux relatifs au droit international
privé. La conférence de là
Haye de droit international privé joue un rôle important dans l’harmonisation du droit
international privé, elle regroupe la plus part des pays européens, mais le Maroc n’en fait
pas partie. Concernant les traités qui sont signés par le Maroc il n’y a pas de promulgation.
La convention est signée et ratifiée, la ratification vaut promulgation. La convention doit être
publiée dans le bulletin officiel, à partir de ce moment là l’État est engagé. Par ailleurs, il faut
rappeler la primauté du droit international sur le droit interne.
La coutume internationale n’influence pas véritablement le droit international privé. L’État
ne va pas accepter une coutume internationale, elle n’est pas le produit de son pays. Par
ailleurs, il existe bien certaines coutumes internationales qui intéressent le droit
international privé, mais elles ne peuvent pas avoir un caractère impératif. Le droit
international privé échappe donc à la coutume.
La jurisprudence au niveau international est très faible dans le droit international privé.
Cependant, il existe des institutions qui rendent des décisions intéressantes, c’est le cas de la
cour internationale de justice de La Haye qui s’est prononcée sur certains problèmes
juridiques posés dans le cadre du droit international privé, il y a également la cour de justice
des communautés européennes, il y a enfin la cour européenne des droits de l’homme. Ces
institutions ont rendu des décisions qui peuvent intéresser la matière, mais le Maroc ne peut
pas être concerné.
Enfin, la doctrine internationale comme source du droit international privé n’existe pas.
Quand on parle de doctrine, on fait allusion aux auteurs, penseurs, spécialistes d’une
matière. Il existe bien des spécialistes du droit international privé, mais le problème est que
cette doctrine ne peut pas être qualifiée d’internationale par ce que chaque spécialiste en la
matière appartient à son État et va influencer son État seulement. Les penseurs marocains
ont intéressé le droit international privé marocain. Par ailleurs, il n’y a pas un organisme
international chargé de la recherche dans la matière, et qui proposerait des règles de
manière universelle.
[textes importants :
-dahir relatif à la condition civile des Français et des étrangers’ promulgué le 12 août 1913
-code de la nationalité marocaine
-convention franco-marocaine du 10 août 1981 relative au statut des personnes et de la
famille
-traité franco-marocain de 1957 relatif à la coopération judiciaire et à l’exécution des
jugements] [le juge du Forest le juge saisi en droit international privé

Séance 4
Chapitre 1 : le conflit de lois
Titre 1 : théorie générale du droit des conflits de lois Sous-titre 1 : notions générales sur le
conflit de lois
1) Définition du conflit de lois

Il incombe à tout législateurs, marocain ou étranger, d’élaborer les règles du conflit de lois
qui sont propres à leur système juridique. C’est un outil de travail qui va être offert au juge
pour lui permettre de désigner la loi applicable, marocaine ou étrangère.
Le droit marocain est très ancien, les règles du droit marocain au niveau du conflit des lois se
trouvent dans le dahir relatif à la condition civile des Français et des étrangers. Il y a bien des
règles qui sont intéressantes, mais elles ne sont plus adaptées, une fois mises en oeuvre les
situations créent apparaissent aberrantes. Il est donc nécessaire d’élaborer un code dédié
aux juges ainsi qu’aux justiciables.
On parle de conflit de lois lorsqu’on a deux législations, voire plus, qui ont vocation à
s’appliquer au même litige. Le problème du conflit de lois est la variété des lois, la loi
marocaine est impliquée avec en face d’autres lois étrangères, et les solutions proposées
sont variées. Étant donné cette diversité de lois, on parle alors de conflits de lois. Il existe
deux situations de conflits de lois. Dans la première situation, il y a un faux conflit de lois, où
les solutions proposées sont les mêmes. Dans la deuxième situation, il y a un vrai conflit de
lois, où les solutions proposées ne sont pas les mêmes. Le juge va se poser la question de
savoir quelle loi est applicable, il doit passer par la méthode conflictuelle.
Le conflit de lois est basé sur un certain nombre d’éléments qui sont cumulatifs. D’abord,
pour qu’il y ait conflit de lois il faut que plusieurs ordres juridiques soient impliqués, c'est-à-
dire que le litige doit être international. Ensuite, la méthode conflictuelle concerne
strictement les rapports de droit privé, la relation litigieuse doit concerner des personnes
privées. Il faudra vérifier les parties qui sont en litige, il doit s’agir de personnes physiques ou
morales qui relèvent du domaine privé. L’Etat peut agir en tant que personne privée ou
public. Lorsqu’une personne publique est impliquée, c’est le droit international public qui
intervient.
Chaque système juridique doit élaborer son propre droit international privé. Il doit élaborer
les règles de conflits qui vont permettre de déterminer comment appliquer la méthode
conflictuelle. Chaque système juridique doit élaborer à la fois la méthode conflictuelle ainsi
que les solutions aux litiges. Le législateur doit donc pouvoir aussi apporter des solutions aux
litiges internationaux. La règle de droit n’est pas parfaite, elle ne peut pas prendre en
compte toutes les situations juridiques dans lesquelles peut se retrouver un individu. Une
fois que la loi applicable aura été déterminée, que la loi d’un certain pays aura été désignée
comme applicable, il se peut qu’aucune solution ne soit trouvée, on arrive alors sur un vide.
Par ailleurs, il n’est pas possible pour un juge de maîtriser toutes les solutions externes.
Normalement chaque système juridique doit être en mesure d’apporter des solutions au
plus grand nombre de litiges internationaux pour éviter la situation d’insécurité juridique.
2) Caractères de la règle de conflits
La règle de conflits se distingue du conflit de lois. Le conflit de lois est une situation
juridique, la règle de conflits sert quand on est dans une situation de conflits de lois, elle
permet de désigner quelle sera la loi applicable. La règle de conflits a un seul objectif, c’est
de déterminer la loi applicable, et non pas la solution. Au niveau du droit international privé,
la règle de conflits s’oppose à la règle matérielle. La règle de conflits désigne uniquement la
loi applicable, il faudra ensuite rechercher la solution au litige, la règle matérielle entend
trancher un litige. Quand il y a une règle matérielle celle- ci prime sur la règle de conflits, la
règle matérielle permet de gagner du temps.
La règle de conflits a un certain nombre de caractères. Le premier caractère est le caractère
indirect de la règle de conflits. Cela veut dire que la règle de conflits n’a pas pour objectif de
trancher le litige, de donner une solution au litige, mais de trouver uniquement quel sera
l’ordre juridique applicable, c'est-à-dire la loi applicable. Par la suite il sera possible de
trouver la solution au litige. Le deuxième caractère est le caractère abstrait de la règle de
conflits. Cela veut dire qu’elle ne permet pas d’aboutir à une solution concrète, elle ne
cherche pas le contenu de la règle qui sera appliquée. La désignation de la loi applicable
s’effectue sans que le juge ait le besoin de prendre connaissance du contenu matériel
concret des lois en présence, qui sont en conflits. Le troisième caractère est le caractère
neutre de la règle de conflits. Cela veut dire qu’elle ne privilégie aucune loi sur une autre.
Même le juge qui doit appliquer la règle de conflits doit l’appliquer d’une manière neutre, il
ne doit pas favoriser un système juridique au détriment d’un autre. Ce sera donc soit la loi
du for soit la loi étrangère qui sera applicable. La règle de conflits a donc un caractère
mécanique, elle aboutit à un résultat sans s’intéresser au fond du résultat. Le quatrième
caractère est le caractère dénué de nationalisme de la règle de conflits. Cela veut dire qu’elle
est objective, toutes les lois sont placées sur un pied de stricte égalité. Dans le cas d’un litige
international, lorsqu’une loi étrangère est désignée il faudra alors accepter cette situation.
Le cinquième caractère est le caractère bilatéral de la règle de conflits. Cela veut dire que la
loi du for, la loi du juge saisi, est mise sur le même plan que la loi étrangère, la règle de
conflits ne désigne pas systématiquement la loi du for. La règle de conflit est unilatérale
lorsqu’elle n’envisage que l’application de la loi du for. L’unilatéralisme ne marche pas, car
très souvent on a deux ordres juridiques qui sont impliqués, il faut alors bilatéraliser pour
permettre soit à la loi nationale soit à la loi étrangère d’être applicable. La règle bilatérale
permet aux étrangers que leur propre loi nationale soit applicable. Pourtant, on retrouve des
règles unilatérales dans certaines matières, le dahir de 1913 contient des règles unilatérales.
Celles-ci sont modifiées non pas par le législateur, mais par la doctrine, la jurisprudence. Le
juge reformule les articles, au lieu de parler de la loi du protectorat il va parler de la loi
nationale, au lieu de parler de la loi marocaine il va parler de la loi nationale. Par exemple,
dans le Code civil français l’article 3°3 nous dit que ‘les lois concernant l’état et la capacité
des personnes régissent les Français mêmes résidant aux pays étrangers’. C’est un article qui
est régi de manière unilatérale, la loi française va suivre les Français concernant l’état et la
capacité. Cet article n’est plus applicable, il fallait trouver une règle bilatérale. Selon un arrêt
de la Cour de cassation française : ‘l’état et la capacité des personnes sont soumis à la loi
nationale’.
Sous-titre 2 : les méthodes de résolution des conflits de lois
Comment fait-on pour résoudre un conflit de lois qui se présente, techniquement parlant
comment le juge doit faire pour trouver la loi applicable ? Dans le cas d’un litige
international, le juge doit appliquer la méthode conflictuelle, la règle de conflit, pour
désigner la loi applicable. En l’absence de règles matérielles, il n’est pas possible d’écarter la
méthode conflictuelle.
La méthode conflictuelle consiste en trois étapes successives. La première étape est
l’opération de qualification. Les litiges internationaux sont variés, ils peuvent appartenir à
différentes catégories : il y a le domaine du statut personnel, le domaine du statut réel, les
obligations contractuelles et extracontractuelles. L’objectif de qualification est primordial, il
précise le problème juridique dans lequel on se trouve. La qualification consiste pour le juge
à qualifier le litige, c'est-à-dire le classer dans une catégorie juridique donnée. La deuxième
étape est la découverte du facteur de rattachement, il s’agit de rattacher un litige à un
critère qui va nous permettre de désigner la loi applicable. Il y a plusieurs facteurs de
rattachement. La dernière étape est la désignation de la loi applicable.
1) la qualification
On va d’abord s’interroger sur l’objet de la qualification, qu’est ce qu’on va qualifier. On va
ensuite passer au classement de la question de droit.
[le juge du for n’est pas le juge compétent, il est le juge saisi. Il faudra alors déterminer la
compétence judiciaire, il va se prononcer sur sa propre compétence]

Séance 5
A) présentations générales de la qualification
La qualification juridique a pour objet de définir la situation juridique et de l’intégrer dans
une catégorie juridique. Le juge va se retrouver face à une situation juridique, il va devoir
déterminer sa nature juridique.
L’opération de qualification n’est pas une spécificité du droit international privé. Par
exemple, en droit interne, deux personnes se marient sans conclure un acte écrit. La
question qui peut se poser serait de savoir si le mariage est valable ou non. Dans le cas
d’espèce le mariage est conclu sans écrit, la nature juridique concerne spécifiquement les
conditions de formation du mariage. Dans les conditions de formation, il y a les conditions
de fond et les conditions de forme. L’inobservation d’une condition de fond peut aboutir à
une nullité, l’inobservation d’une condition de forme peut aboutir à l’inopposabilité.
En droit international privé, la qualification juridique a une importance accrue. L’objectif du
juge du for est de recherche la loi applicable, il doit passer par la qualification. La
qualification influe sur la loi applicable, il suffit qu’un élément de la qualification change pour
que la loi applicable varie.
a) l’objet de la qualification
Il s’agit de rechercher la question de droit qui est posée. La question de droit peut être
retrouvée dans les prétentions des parties, elles contiennent les éléments qui vont aider le
juge à définir l’objet de la qualification. La qualification est simple lorsque les prétentions
invoquées par les parties sont claires. La qualification peut être complexe, le juge ne saura
pas face à quel problème juridique il se trouve. Il existe deux hypothèses récurrentes au
niveau du droit international privé où la qualification est complexe.
L’affaire Bartholo est une affaire qui rend compte de la complexité de la qualification. Deux
conjoints anglo-malais immigrent en Algérie. Le mari acquiert des immeubles dans sa
propriété privée. Il finit par décéder. La veuve réclame devant le juge algérien la ‘quarte du
conjoint pauvre’. Ici on pourrait penser qu’il s’agit de l’héritage ou encore du régime
matrimonial, deux catégories juridiques distinctes. Il s’agit en réalité d’une institution du
droit maltais en vertu de laquelle le conjoint pauvre survivant obtient une part du
patrimoine du défunt, c’est une institution qui est inconnue au droit algérien. Comment
trouver l’objet de qualification sans déterminer en quoi consiste la demande de la partie ? La
première des complexités que peut rencontrer un juge saisi au niveau du droit international
privé est de se retrouver face à une demande difficilement définissable, lorsque la demande
des parties est formulée en des termes qui sont calqués sur ceux d’une règle étrangère. Il va
alors falloir interroger le droit étranger.
Dans la deuxième hypothèse, il y a une partie qui ne sait pas ce qu’elle veut, elle demande
alors tous ses droits. Une demande peut être subdivisée en plusieurs domaines de droit, le
juge doit alors mener l’opération de qualification en décortiquant les prétentions des
parties. Par exemple, dans le cas d’une veuve marocaine, elle peut demander les
successions, elle peut aussi demander une communauté de biens si elle avait conclu un
contrat avec son mari avant le décès. Il s’agit là de deux catégories juridiques qui sont
totalement différentes, la succession va être intégrée dans l’héritage, la communauté des
biens va être intégrée dans le partage des biens.
En faisant cette qualification, on arrive alors à classer la question de droit dans une catégorie
juridique bien précise.
b) le classement de la question de droit
Le classement de la question de droit est le fait de rattacher une question juridique à une
catégorie juridique spécifique. En matière de droit international privé, il y a trois grandes
catégories : le statut personnel ; le statut réel ; les obligations (contractuelles et
extracontractuelles).
B) les techniques de la qualification
Selon quelle loi le juge doit qualifier l’objet du litige ? Lorsque la qualification est la même
dans les différents systèmes juridiques, il n’y a alors pas de problèmes. Cette question trouve
son intérêt lorsqu’on a un conflit de qualification entre les différents systèmes juridiques.
Par exemple, le système juridique marocain qualifie une situation juridique de condition de
fond alors qu’un système juridique étranger qualifie la même situation juridique de
conditions de forme. Selon la condition il peut y avoir des différences au niveau des
solutions, nullité pour les conditions de fond, inopposabilité pour les conditions de forme. Le
conflit de qualification peut mener à un conflit de solution. Il importe de déterminer selon
quelle loi la qualification va être faite, la loi nationale ou la loi étrangère. Selon la doctrine il
existe trois techniques de qualification.
a) qualification selon la loi étrangère
Le juge saisi va essayer de qualifier non selon son propre droit, mais selon le droit étranger.
C’est une technique qui consiste à qualifier la question litigieuse en application du droit
étranger, droit éventuellement applicable. La partie de la doctrine qui a optée pour la
qualification étrangère n’est pas raisonnable. Le processus de qualification sert à désigner la
loi applicable, au moment de la qualification on ne sait toujours pas quelle loi sera
appliquée. Qualifier une situation juridique selon un droit étranger demande un effort
extraordinaire au juge qui doit rechercher dans les institutions du droit étranger, il se peut
au final que le droit étranger ne soit pas applicable.
b) la qualification par des références à des concepts universelles
Le droit international privé est un droit dans lequel il y a des éléments d’extranéité qui
échappent à la souveraineté étatique, c’est un droit international. Cette partie de la doctrine
avance que le droit des conflits doit disposer d’un certain nombre de concepts autonomes et
universels, autonomes par rapport au système juridique des différents Etats, universels car
reconnus par tous les systèmes juridiques. Il s’agit de concepts qui font partie du droit
international privé, et non d’un droit international privé propre à un pays. Cette conception
permet de ne pas tomber dans le conflit des qualifications, qualifier selon un concept
universel signifie que tous les juges vont qualifier une situation juridique donnée de la même
manière, peu importe où se pose le problème.
Cette méthode ne peut pas être appliquée. Qui va se charger de faire un tel travail, d’où
extraire les concepts, les institutions ? Il y a des concepts qui ne sont pas partagés entre les
différents Etats, c’est le cas de la dote ou du mariage homosexuel, il s’agit de concepts qui
ne sont pas considérés comme universels. Par ailleurs les concepts de chacun des Etats sont
calqués à un héritage juridique, le droit est le produit d’une société. Il est difficile d’opter
pour une unification, il y aura des incompatibilités, des institutions seront rejetées car la
culture juridique est différente selon le pays.
c) la qualification selon la loi du for
La qualification est problématique. Il faut définir, exploiter des éléments de fait pour pouvoir
les intégrer dans une catégorie. Par la qualification selon la loi du for le juge saisi va qualifier
le problème juridique selon les conceptions de sa propre loi, il va exploiter un bagage
juridique qui lui est propre, il va intégrer la situation dans une catégorie juridique qu’il
connaît.
La qualification selon la loi du for est la qualification qui est retenue par la plus part des
systèmes.
2) le rattachement
Le rattachement est la deuxième étape après la qualification, il consiste à rattacher la
question de droit, le problème de droit, à une catégorie juridique donnée. Une fois que le
problème juridique est intégré dans une catégorie juridique, il va falloir chercher le facteur
de rattachement dans la catégorie en question pour déterminer quelle y sera l’ordre
juridique applicable.
A) les types de rattachement
Il existe trois types de rattachement. Le premier type de rattachement est le rattachement
fondé sur le sujet du rapport de droit. Ici ce sont les attributs de la personnalité juridique du
sujet de droit qui nous intéressent. Il y a deux attributs qui peuvent servir en droit
international privé : la nationalité ; le domicile. Il s’agit là des critères de rattachement qui
sont généralement appliqués dans la catégorie du statut personnel. Le deuxième type de
rattachement est le rattachement fondé sur l’objet du rapport de droit. Lorsqu’il y a un litige
qui concerne un bien le facteur de rattachement est le lieu de situation du bien. Il s’agit d’un
critère de rattachement qui est appliqué dans la catégorie du statut réel. Le troisième type
de rattachement est le rattachement fondé sur la source du rapport de droit. Le rapport de
droit peut être contractuel ou extracontractuel, on est soit dans les actes juridiques soit dans
les faits juridiques. Concernant les actes juridiques le critère de rattachement varie, il n’y a
pas un critère qui soit universellement reconnu, il s’agira le plus souvent de la loi
d’autonomie. Concernant les faits juridiques il y a la lex loci, c’est la loi du lieu où s’est
produit le fait dommageable.
Séance 6
A) Les conflits de rattachement
Le conflit de rattachement vient essentiellement du fait que les Etats n’optent pas pour les
mêmes critères de rattachement. Si par exemple tous les Etats rattachaient le statut
personnel à la loi nationale il n’y aurait alors pas de conflits de rattachement. Ainsi
concernant la catégorie juridique du statut personnel, certains Etats vont la rattacher à la loi
nationale alors que d’autres Etats vont la rattacher à la loi du domicile, les résultats seront
différentes selon que l’on appliquera la loi nationale ou la loi du domicile.
La situation du conflit de rattachement est double, elle peut être positive ou négative. On
parle de conflit positif lorsque deux Etats considèrent, selon leur règle de conflit respectif,
que leur loi est compétente pour régir une même situation juridique. La méthode
conflictuelle ne peut pas mener à l’application de deux lois au même temps, il faut aboutir à
l’application d’une seule loi. La solution la plus logique est que le juge saisi applique sa
propre règle de conflit, et dans le cas où sa propre loi est désignée, que celle-ci soit
appliquée.
[Google : Le conflit positif : par l’effet du rattachement qu’ils ont respectivement adopté, les
deux systèmes en présence donnent compétence à leur propre Loi. Principe : dans ce cas,
l’autorité saisie doit appliquer sa propre règle de conflit sans tenir compte de la contrariété
des solutions.]
On parle de conflit négatif lorsque la règle de conflit du for désigne la loi d’un Etat étranger,
et que la règle de conflit de cet Etat étranger désigne également la loi d’un Etat étranger. Par
exemple, en droit suisse le critère de rattachement en matière de statut personnel est la loi
du domicile, alors qu’en droit marocain le critère de rattachement est la loi nationale. Par
exemple, un suisse domicilié au Maroc, il se retrouve confronté à un problème relatif à son
statut personnel. Dans le cas où le juge marocain est saisi, en faisant jouer la méthode de
conflit il aboutit à la loi nationale, il faudrait alors appliquer le droit suisse. Cependant en
droit suisse, leur règle de conflit aboutit à la loi du domicile, c'est-à-dire que le litige sera
renvoyé au droit marocain. Aucune loi ne se considère comme compétente. Le juge va
devoir agir au cas par cas pour choisir d’appliquer soit la loi du for soit la loi qui a été
désignée par ses propres règles de conflit.
B) l’identification de la loi applicable
a) les éléments de désignation de la loi applicable

Les éléments de désignation de la loi applicable se ramènent à des catégories, il existe trois
catégories. La première catégorie concerne la personne, les critères de rattachement sont la
nationalité et le domicile. Lorsque c’est la nationalité on dit que c’est la loi nationale qui est
applicable, lorsque c’est le domicile on dit que c’est la loi du domicile qui est applicable. La
deuxième catégorie concerne la chose, le critère de rattachement est le lieu de situation de
la chose. Quand on parle de la situation d’un bien, il peut s’agir soit de la situation matérielle
du bien (c’est le cas pour un bien immobilier) soit de sa situation juridique (c’est le cas un
bien mobilier). Concernant la situation juridique d’un bien mobilier, par un exemple un
navire, celui-ci a vocation à bouger dans l’espace, il est difficile de le situer à un instant
donné. Il va alors falloir chercher sa situation juridique, c'est-à- dire déterminer le lieu de son
immatriculation (dans le cas du navire il s’agit du port d’attache). La troisième catégorie
concerne les obligations contractuelles et extracontractuelles, soit un événement voulu ou
non voulu. Il faut ici distinguer les actes juridiques des faits juridiques, dans les deux cas
naissent des effets juridiques, volontairement ou involontairement. Concernant les actes
juridiques le droit international privé a consacré la loi d’autonomie, c'est-à-dire que ce sont
les contractants qui
auront désigné, généralement, quelle sera la loi applicable en cas de litige. Concernant les
faits juridiques ce sera très souvent la loi locale (lex loci), c'est-à-dire la loi du lieu où est
survenu le fait dommageable.
La méthode conflictuelle peut désigner la loi étrangère comme étant celle applicable, il est
possible pour le juge du for de ne pas l’appliquer. Il existe un cas légitime qui permet à un
juge d’évincer une loi étrangère au profit de sa propre loi, ce n’est pas la conséquence d’un
choix, on parle alors d’éviction de la loi étrangère.
b) L’éviction de la loi étrangère applicable
Il existe deux cas dans lesquels il est possible d’évincer légitimement la loi étrangère. Le juge
du for va évincer la loi étrangère pour appliquer sa propre loi lorsqu’il va lui paraître
impossible d’appliquer la loi étrangère. Dans le premier cas il est question de l’exception
d’ordre public international, le juge va faire valoir une contrariété, une non-conformité de la
loi étrangère avec son propre ordre public international, il ne pourra alors pas appliquer la
règle étrangère car elle touche son ordre public.
Dans le deuxième cas il est question de l’existence d’une fraude.
I) l’exception d’ordre public international
L’ordre public international est une notion qui a une perspective nationale, il ne s’agit pas
d’une notion qui est commune à tous les pays. Il est composé d’éléments qui relèvent de
l’interne, de la souveraineté étatique. L’ordre public international ‘marocain’ peut intégrer
des principes, des valeurs fondamentales de la société marocaine. Il peut également intégrer
certains principes qui sont universellement reconnus, tel que l’interdiction de l’esclavage.
Le droit international privé comporte un principe, la neutralité, qui veut que le contenu
d’une loi ne soit pas apprécié, il ne faudrait donc pas la confronter à l’ordre public.
L’exception d’ordre public ne doit pas être soulevée d’une manière systématique, elle doit
être très exceptionnelle. Il peut y avoir utilisation abusive de l’ordre public pour évincer une
loi étrangère d’une manière malhonnête. La divergence va de soi, elle ne provoque pas
nécessairement un choc. Toutes les différences des lois en concurrence ne touchent pas
l’ordre public. Cependant il n’est pas possible d’appliquer une solution qui serait choquante,
un principe fondamental doit avoir été touché, il doit y avoir une justification. Par exemple,
l’union polygamique est contraire à l’ordre public international français, le mariage
homosexuel est contraire à l’ordre public international marocain. Dans ces cas il est possible
d’évincer une loi étrangère.
II) l’exception de fraude à la loi
La fraude en droit international privé apparaît lorsqu’une partie modifie le critère de
rattachement, dans l’unique but d’être soumise à une loi donnée dont le contenu convient
mieux à ses objectifs.
Dans l’arrêt Princesse de Bauffremont, du 18 mars 1878, princesse de Bauffremont est de
nationalité française, elle souhaite divorcer pour se remarier. A cette époque en France le
mariage est considéré comme un lien indissoluble, il existe la séparation de corps qui est une
situation de fait qui permet non pas la dissolution du lien conjugal mais son relâchement.
Princesse de Bauffremont part s’installer en Allemagne pour changer de nationalité, elle
devient allemande par naturalisation ce qui lui permet de divorcer. Lorsque le prince de
Bauffremont veut annuler le nouveau mariage la cour de cassation française ne lui accorde
pas l’annulation mais décide que le nouveau mariage est inopposable au mari. La
justification est que la princesse a fraudé à la loi dans l’unique but de se
soustraire à la loi française qui lui était applicable. La cour de cassation française a évince la
loi étrangère pour faire appliquer la loi française.
La fraude peut toucher toutes les catégories du droit international privé. En ce qui concerne
le statut personnel il peut s’agir d’un changement de nationalité, mais aussi d’un
changement de domicile, par exemple s’installer ailleurs dans l’unique but de se soustraire à
l’application de la loi du domicile. En ce qui concerne la chose il peut s’agir d’un
déplacement d’un bien ou du changement d’un immeuble en meuble. Par exemple, en
matière de bien ça peut être un changement du lieu, mais également un changement de
l’indication du lieu de la conclusion de l’acte.
On parle d’exception de fraude à la loi lorsque deux éléments cumulatifs sont réunis, un
élément matériel et un élément intentionnel. S’agissant de l’élément matériel, pour parler
de fraude il doit nécessairement y avoir une modification volontaire et effective du point de
rattachement, soit un changement de nationalité, de domicile, soit un changement de la
situation d’un bien, de l’indication du lieu de la conclusion d’un contrat. S’agissant de
l’élément intentionnel, il réside dans la modification du critère de rattachement qui est
réalisé avec une intention frauduleuse, c'est-à-dire l’intention de se soumettre à une loi qui
n’est pas celle qui devrait être appliquée selon la règle de conflit.
Il n’est pas évident de dire qu’on est dans la situation de fraude.

Séance 7
Titre 2 : les solutions spéciales du droit des conflits de lois
Le droit des conflits de lois a pour texte de base le dahir sur la condition civile des français et
des étrangers, il est présenté par la doctrine comme étant le code du droit international
privé marocain. Mais il n’existe pas un code qui regroupe toutes les dispositions qui
intéressent la matière, il y a un certain nombre de textes qui sont éparpillés, tel que le code
de la nationalité, le code de procédure civile ou encore l’article 128 du code de la famille.
Le dahir présente beaucoup de lacunes. Il s’agit d’un texte qui était dédié aux français
d’abord et aux étrangers ensuite. La désuétude de ce texte ne fait pas de doute. Au départ il
a été prévu pour être une mesure provisoire qui réglerait la situation des français, le texte
s’est malheureusement perpétué. Le législateur marocain n’a pas pris soin de moderniser
ses dispositions, ils présentent un véritable problème dans leur application, le juge peut se
retrouver dans des situations de vide où il ne sait pas quel critère de rattachement
appliquer.
Le dahir sur la condition civile des étrangers est toujours en vigueur, cependant certaines
dispositions ont été tacitement abrogées. Par exemple, l’article 1 dispose que « Les Français
jouissent, dans le protectorat français du Maroc, de tous les droits privés qui leur sont, en
France, reconnus par la loi française », cet article n’est plus applicable, il n’y a plus de
protectorat. Il est de même pour les articles 2 et 19 qui ne sont plus applicables puisqu’il n’y
a plus de besoins. D’autres dispositions sont tombées en désuétude. Par exemple, l’article 5
dispose que « A défaut de nationalité connue, l'étranger est soumis en tout ce qui concerne
son état et sa capacité, à la loi française », aujourd’hui les apatrides se verront appliquer non
pas la loi française mais la loi marocaine.
I) Le statut personnel
La notion de statut personnel dépend du système juridique, au Maroc l’ancien code qui
précédait le code de la famille était appelé le code de statut personnel. En droit marocain il y
a une conception très large du statut personnel, il englobe deux éléments. D’un côté il y a la
situation individuelle de la
personne, c'est-à-dire l’état et la capacité. D’un autre côté il y a la situation familiale, c'est-à-
dire la situation de l’individu dans sa famille. Les rapports familiaux peuvent être de deux
types, soit des rapports personnels soit des rapports patrimoniaux, il y a donc à la fois le
droit personnel (mariage, divorce, filiation) et le droit patrimonial (succession et principe de
la séparation des biens). En France le statut personnel est opposé au statut patrimonial.
Dans le statut personnel on retrouve tout ce qui concerne la capacité, le mariage, le divorce
et la filiation, alors que le statut patrimonial est une matière à part qui intègre deux choses,
les régimes matrimoniaux et les successions.
De manière général le critère de rattachement pour le statut personnel est la loi nationale, si
ce n’est pas la loi nationale ce sera la loi du domicile (c’est la personne qui est au centre du
litige, la personne a deux critères de rattachement : sa nationalité, son domicile).
Le rattachement à la loi nationale est parfois très complexe, dans certaines situations il
aurait été favorable d’utiliser la loi du domicile. Dans certains pays où il y a une grande
immigration c’est la loi du domicile qui est choisi comme critère de rattachement.
1) avantages et inconvénients de la loi nationale
A) le rattachement à la loi nationale (=loi personnelle)
a) avantages de la loi nationale

Mancini a crée la théorie personnaliste, il a proposé à ce que le statut personnel soit


toujours rattaché à sa loi nationale. L’argument principal est qu’il considère que l’individu,
où qu’il se trouve, doit se voir appliquer sa loi nationale parce que c’est celle-ci qui est la plus
adaptée à son tempérament. Il y a cette notion de prévisibilité juridique qui fait que peu
importe le pays où il se trouve il sait que c’est son code de la famille qui lui sera appliqué.
D’un point de vue politique le rattachement à la loi nationale répond le plus aux étrangers et
aux citoyens.
Le statut personnel a une spécificité propre à tous les pays, c’est une matière qui subit très
difficilement des modifications parce qu’il s’agit de quelque chose qui touche la personne
dans sa vie, dans sa famille. C’est pour ces raisons que c’est la loi nationale qui a été
proposée comme critère de rattachement dans plusieurs pays.
La loi nationale comme critère de rattachement présente un élément de stabilité, la
nationalité est quelque chose de sûre, soit on l’a soit on ne l’a pas, il n’y a pas de difficultés à
repérer la loi applicable. La loi nationale a également un élément de permanence, la
nationalité à ce caractère de permanence, quand on a la nationalité marocaine on l’a de
manière permanente, les cas de déchéance sont très rares. Il n’est pas évident de parler de
ces deux éléments avec la loi du domicile. Il faut déterminer ce qu’est le domicile, savoir où il
se trouve, une personne peut avoir son domicile dans différents Etats. Le domicile n’a pas
forcément cet élément de permanence, il peut être changé. Enfin l’avantage avec la loi
nationale est la facilité. Il est facile de repérer la nationalité d’un individu, alors que pour
prouver qu’on a un domicile quelque part il y a un certain nombre d’élément qui doit être
apporté.
b) inconvénients de la loi nationale
Il existe des cas concrets qui montrent qu’il n’est pas toujours facile de trouver la loi
nationale, il n’est pas toujours évident de trancher dans la nationalité. Un individu peut être
difficilement soumis à sa loi nationale, c’est le cas des réfugiés. Ce sont des personnes qui
ont fuit leur nationalité et qui se réfugient en dehors de leur pays. Ils n’ont pas envie d’avoir
de l’attache avec leur nationalité. Le rattachement se fait à la loi du domicile, c'est-à-dire
leur pays d’accueil. Un individu peut ne pas être
soumis à une loi nationale, c’est le cas des apatrides, ils n’ont pas de nationalité. Le
rattachement se fait à la loi du domicile, c'est-à-dire le pays où ils sont établis. Mais on ne
parle pas vraiment de la loi du domicile, on parle plutôt de résidence. Une personne peut
avoir plusieurs nationalités en même temps. En cas de litige où il y a un rattachement à la loi
nationale, quelle nationalité appliquer ?
Aucun texte ne tranche mais la tendance est celle des attaches les plus pertinentes avec un
Etat donné, avec une nationalité donnée. Le juge va chercher avec quelle nationalité
l’individu présente des attaches les plus étroites.
Du point de vue de l’individu ce n’est pas toujours intéressant de le soumettre à sa loi
nationale. Par exemple, un français qui réside au Maroc et qui est marié avec une
marocaine. Il réside au Maroc depuis plus de 30 ans, il n’a gardé aucune attache avec son
pays si ce n’est sa nationalité. Il est bien intégré dans le pays, cela lui paraîtra absurde qu’on
lui applique le droit français.
Du point de vue du juge le rattachement à la loi nationale n’est pas intéressant. Lorsqu’il est
saisi d’un litige international relatif au statut personnel il doit appliquer systématiquement
une loi étrangère. Il préférerait que ce soit la loi du domicile, il aurait alors à appliquer la loi
marocaine.
A) le rattachement à la loi du domicile
a) avantages

Le domicile est entendu dans le sens du lieu dans lequel vit l’individu et non celui où il
réside. Il s’agit du lieu dans lequel il est installé, avec lequel il a des attaches profondes. Dans
la plus part des cas il n’est pas difficile de repérer le lieu où vit un individu, des éléments
matériels permettent de l’indiquer (certains papiers). Le domicile a pour avantage la
simplicité, la loi applicable est la loi du pays dans lequel le juge est saisi.
Du point de vue du juge, celui-ci va devoir appliquer sa propre loi, la loi du domicile est la loi
du juge saisi.
Pour qu’un individu soit intégré l’élément du droit est important. Quand on se trouve dans
un Etat étranger et que c’est la loi du domicile qui est appliqué on se sent alors intégré. La loi
du domicile permet une intégration des étrangers dans l’Etat d’accueil.
b) inconvénients
La loi du domicile présente beaucoup plus d’intérêts que la loi nationale. Le seul
inconvénient qu’on peut soulever est celui qui concerne les travailleurs immigrés qui
résident dans des pays différents, à la fois dans le pays d’accueil et dans leur pays d’origine.
Par exemple, ils vivent 6 mois au Maroc et 6 mois en France. Ils présentent des attaches pour
l’un comme l’autre des pays. Il est difficile de déterminer la loi du domicile, le domicile doit
être unique.
Il n’est pas toujours évident pour le juge de déterminer de manière véridique le domicile, il
peut y avoir fraude.
2) les éléments du statut personnel
A) L’état et la capacité

Le texte de référence principal est le dahir sur la condition civile des étrangers. Cette notion
comprend un certain nombre d’éléments. Quand on parle de l’état il est question du nom,
de la nationalité et du domicile (les règles relatives à ces derniers). Il y a aussi la capacité.
La loi applicable pour l’état et la capacité est toujours la loi nationale, l’article 3 est la
référence de base, « L'état et la capacité des Français et des étrangers sont régis par leur loi
nationale ». L’article 4 répond au cas où un individu a simultanément plusieurs nationalités,
« Au cas où une personne aurait simultanément au regard de plusieurs Etats étrangers, la
nationalité de chacun d'eux, le juge saisi d'un litige détermine le statut personnel applicable
» (le statut personnel fait référence à l’état et la capacité), mais il n’est pas clair. Il dispose
que c’est au juge de déterminer le statut personnel applicable, mais comment est-ce qu’il va
faire ? Il y a deux cas. D’abord, lorsque l’une des nationalités de la personne est la nationalité
du for, cette dernière l’emporte, le juge va appliquer sa propre loi.
Par exemple, une franco-marocaine se présente devant un juge marocain, elle a un
problème d’état et de capacité. Dans sa double nationalité il y a la nationalité marocaine, le
juge va appliquer la loi marocaine. Ensuite, lorsqu’aucune des nationalités de la personne
n’est la nationalité du for, il n’y a pas de nationalité favorite, le juge doit intervenir par une
certaine interprétation. Il essayer de rechercher avec quelle nationalité la personne présente
des attaches les plus intimes. Par exemple, une franco-italienne qui a un litige au Maroc
relatif à son état ou sa capacité.
B) le mariage
Le droit international privé s’intéresse particulièrement au mariage mixte, et spécialement
au mariage mixte dans lequel est impliqué un marocain, mais pas exclusivement. Le droit
international privé peut également concerner le mariage des marocains à l’étranger, le
mariage des étrangers au Maroc ou encore le mariage entre marocain et étranger au Maroc.
a) la formation du mariage
Quand on veut former un mariage l’union en question doit remplir un certain nombre de
conditions, des conditions de fond et de forme. Le dahir sur la condition civile des étrangers
n’a pas véritablement différencié la situation pour les conditions de fond et de forme, c’est
la loi nationale qui est applicable dans les deux cas.
Paragraphe 1 : conditions de fond
Les conditions de fond sont : le consentement ; la capacité matrimoniale ; la non entente sur
la suppression de la dote ; la tutelle matrimoniale le cas échant, lorsqu’il s’agit d’une femme
qui souhaite recourir à la tutelle. Lorsque la femme l’a choisi le tuteur doit être présent.
Dans le cas d’un mineur le tuteur devient une condition de fond en l’absence duquel il y aura
annulation du mariage ; la présence des adouls ; absence d’empêchements (articles 10-13
moudawana). Pour ce qui est de la capacité matrimoniale, du consentement et de l’absence
d’empêchements il s’agit de conditions qui sont communes à touts les systèmes juridiques.
L’article 8 du dahir sur la condition civile des étrangers dispose « Le droit de contracter
mariage est réglé par la loi nationale de chacun des futurs époux », cet article est appliqué
pour les conditions de fond, il prévoit le rattachement à la loi nationale.
Dans le mariage, contrairement à l’état et la capacité, deux personnes sont impliquées. A
chaque personne sa propre loi. Lorsque les deux personnes ont la même nationalité
étrangère ça ne pose pas de problèmes, il faudra appliquer une seule loi. Par exemple, deux
personnes françaises rencontrent ont un problème dans la formation de leur mariage, le
juge va devoir vérifier les conditions de fond qui sont posés par le code civil français, il va
appliquer la loi française. Le problème se pose lorsque deux personnes ont des nationalités
différentes. Par exemple, une personne française et une personne suisse ont un problème
dans la formation de leur mariage, si on applique l’article 8 il faudra appliquer la loi française
à la personne française et la loi suisse à la personne suisse. Il s’agit d’une application
distributive des lois nationales en présences. Ici il y a une
grande difficulté. Admettons qu’on a une personne ressortissante de l’Etat français et une
autre personne ressortissante d’un Etat étranger. Admettons qu’en faisant application de
ces lois de manière distributive on retrouve que la loi française valide ce mariage mais que
l’autre loi étrangère ne le valide pas. Admettons que la personne a 18 ans. En France l’âge
matrimonial est à 18 ans, mais soit dans la loi étrangère l’âge matrimoniale à 19 ans. Dans ce
cas la jurisprudence commande que le mariage ne soit pas valable, bien que la loi française
le valide. On a opté pour la loi la plus restrictive, il suffit que l’une des lois ne valide pas le
mariage pour celui-ci ne soit pas valable.
Dans le dernier cas il s’agit d’un mariage mixte entre une personne de nationalité marocaine
et une autre de nationalité étrangère. La réponse la plus logique serait l’application de
l’article 8, soit l’application distributive des lois. L’article 2 du code de la famille dispose, «
Les dispositions du présent code s’applique : […] à toute relation entre deux personnes
lorsque l’une d’elles est marocaine », l’article veut que quelque soit la situation, du moment
où une personne marocaine est impliquée il faudra se contenter de la loi marocaine, c’est le
privilège de la nationalité. Cet article viole les règles du droit international privé, c’est
pourtant ce qui est appliqué concernant le mariage.
La loi nationale n’est pas toujours praticable, il faut s’arrêter au niveau de toutes les
hypothèses. Il n’y a pas une application aveugle de la règle étrangère, elle se fait de manière
très prudente. Par exemple, un couple homosexuel français résidant au Maroc saisit le juge
marocain pour se marier. Ici le juge va faire son travail, il va qualifier, rattacher, désigner la
loi applicable. Le rattachement est la loi nationale, la loi nationale est la loi française. En
France le mariage homosexuel est permis. Est-ce qu’un mariage homosexuel peut être
célébré au Maroc ? Normalement le mariage homosexuel devrait passer selon la règle de
conflit, mais on ne peut pas célébrer une telle union parce qu’elle touche à l’ordre public.

Séance 8
[dans le cas pratique il faudra chercher l’ordre public dans l’étude des faits]
Paragraphe 2 : conditions de forme
La convention franco marocaine relative au statut des personnes et de la famille et à la
coopération judiciaire du 10 août 1981 réglemente les rapports entre marocains et français.
Le texte international prime sur le texte national, les règles qui seront expliqués ne seront
appliquées.
Selon l’article 11 du dahir sur la condition civile des étrangers, « les français et les étrangers
ne peuvent se marier que suivant les formes admises par leur loi nationale […] », on applique
la loi nationale des deux époux. Par exemple un mariage marocain/espagnol, concernant la
forme du mariage on va appliquer la loi espagnole à la personne espagnole et la loi
marocaine à la personne marocaine. Il faut distinguer trois hypothèses :
Un mariage entre étrangers au Maroc. L’article 12 du dahir sur la condition civile des
étrangers dispose, « Le contrat de mariage est valable, quant à la forme, s'il a été conclu
suivant la loi nationale de chacun des futurs époux […] », il faut voir ce que la loi nationale de
chacun des époux prévoit. Ce type de mariage doit être conclu auprès des autorités
consulaires des pays dont relève les époux, ils sont les plus à même de connaître les
formalités à respecter selon leur loi nationale.
Un mariage entre marocains à l’étranger. Les conditions de forme du mariage sont régies par
la loi nationale, ce sont celles requises par le code de la famille. Le code de la famille prévoit
que le mariage entre marocains à l’étranger peut être célébré selon la forme requise par le
pays dans lequel résident les époux, pourvu qu’ils soient enregistrés dans le consulat
marocain, que les conditions de
fond prévues par le code de la famille soient respectées et qu’il y ait la présence de deux
témoins (article 14, 15 moudawana).
Mariage marocain/étranger. Peu importe que le mariage soit conclu au Maroc ou à
l’étranger, pour qu’il soit valable il faut nécessairement qu’il soit conforme à la formalité
requise par le code de la famille, il faut donc la forme adoulaire. Mais le dahir sur la
condition civile des étrangers ne l’a pas dit expressément.
Selon l’article 6 de la convention franco marocaine de 1981, « Les conditions de forme du
mariage sont régies par la loi de celui des deux Etats dont l'autorité le célèbre le mariage », il
n’a pas prévu la loi nationale, le mariage doit être célébré selon la forme des autorités
locales auprès desquelles a été conclu le mariage. Les fonctionnaires consulaires vont
enregistrer le mariage de manière réciproque (si le mariage a été conclu en France les
fonctionnaires consulaires vont l’enregistrer au Maroc, vice- versa).
A) Le divorce
D’après l’article 9 du dahir sur la condition civile des étrangers, « Les Français et les
étrangers ont le droit de demander le divorce […] aux conditions fixées par leur loi nationale
», on fait donc application de la loi nationale des époux pour régir tout ce qui a relation avec
le divorce. Quand on a une loi nationale commune il y a une application homogène de la loi.
Quand on a des lois différentes mais avec un rapprochement, ça ne pose pas de problèmes,
le juge va chercher un compromis, une voie de divorce. La difficulté survient lorsqu’on a des
lois qui sont tout à fait contradictoires, lorsqu’une loi admet le divorce et qu’une autre ne
l’admet pas. Ici la jurisprudence penche vers la solution suivante : on va appliquer au divorce
non pas la loi nationale, lorsque la nationalité n’est pas commune, mais la loi de la partie qui
est demanderesse, c’est-à-dire de la partie qui a pris l’initiative du divorce.
Selon l’article 9 de la convention franco marocaine, lorsque la nationalité est commune
entre les époux à la date de la présentation de la demande (deux marocains en France ou
deux français au Maroc, pour que la convention puisse s’appliquer), on va appliquer la loi de
l’Etat dont les époux portent la nationalité. Lorsque la nationalité est différente, on va
appliquer la loi de l’Etat sur le territoire duquel les époux ont leur domicile commun, ou la loi
de l’Etat sur le territoire duquel les époux aveint leur dernier domicile commun, s’il y a eu
séparation de corps.
B) la filiation
La filiation fait partie du statut personnel. La règle générale en matière de statut personnel
est l’application de la loi nationale. La différence de nationalité entre le parent et l’enfant est
possible, selon la jurisprudence on fait dans ce cas application de la loi nationale de l’enfant
concerné par la filiation.
F) les successions
Selon l’article 18 du dahir sur la condition civile des étrangers la loi applicable pour régir tout
problèmes concernant la succession et le testament est la loi nationale du défunt.
II) Statut réel
Selon l’article 17 du dahir sur la condition civile des étrangers, « Les biens, soit meubles, soit
immeubles, situés dans le protectorat français du Maroc, sont régis par la législation du
protectorat ». Il s’agit d’une règle unilatérale. Pour la bilatéraliser il faut dire que les biens,
meubles et immeubles, sont soumis à la loi du lieu de leur situation.
Un bien immobilier ne bouge pas par nature, on ne va pas peiner à trouver sa situation. Un
bien mobilier est déplaçable par nature, ici la question peut se poser de déterminer la
situation du bien. La jurisprudence a opté pour la loi de la situation actuelle du bien, au
moment où l’action est introduite devant le juge, même si le bien a été déplacé à la dernière
minute. On ne va pas chercher où il a été situé, peu importe la durée. D’un autre côté, il y a
des biens mobiliers sont destinés à bouger, c’est le cas des moyens de transport (aéronefs,
bateaux, avions, etc.). Comment déterminer la situation de ce type de bien lorsqu’ils font
l’objet d’un litige ? Leur situation est le lieu de leur immatriculation.
III) les obligations
Lorsque l’objet d’un litige relève d’un contrat c’est l’article 13 du dahir sur la condition civile
des étrangers qui est applicable. Les parties ont la possibilité de choisir la loi applicable en
cas de litiges, c’est la loi d’autonomie. Lorsqu’il y a une clause d’autonomie le juge doit
appliquer la loi choisie par les parties. Lorsqu’aucune clause d’autonomie n’a été prévue,
l’article 13 nous donne un certain nombre de lois qui vont être compétentes : la première loi
que doit chercher le juge est la loi du domicile commun ; lorsqu’il n’y a pas de domicile
commun le juge va appliquer la loi de la nationalité commune ; lorsqu’il n’y a pas de
nationalité commune le juge va appliquer la loi du lieu de la conclusion du contrat (selon cet
ordre).
Les délits et quasi-délits sont intégrés dans les obligations, il y a une obligation de réparer un
dommage causé à autrui (volontairement dans le délit et involontairement dans le quasi-
délit). Selon l’article 16 du dahir sur la condition civile des étrangers, « Les obligations nées
d'un délit ou quasi- délit sur le territoire du protectorat français du Maroc, sont régies par la
législation du protectorat », en généralisant cet article la loi applicable est la loi du lieu où le
délit ou le quasi-délit a été commis.
Chapitre 2 : conflit de juridictions
La notion de conflit de juridictions prête à un problème, on fait le rapport avec le conflit de
lois. La notion de conflit de juridictions accrédite l’idée qu’il existerait des règles de conflit
identiques à celles des règles de conflits de lois, qui répartiraient la compétence
juridictionnelle internationale.
Dans le cadre du conflit de juridictions chaque Etat va se prononcer sur sa propre
compétence, dire dans ses lois quand est-ce qu’il est compétent, une juridiction donnée n’a
pas le droit de se prononcer sur la compétence d’une autre juridiction étrangère. Par
exemple, le juge marocain qui se déclare incompétent ne peut pas affirmer la compétence
du juge français. Il doit se prononcer uniquement sur sa propre compétence, il ne doit pas
renvoyer le litige devant une juridiction étrangère. Lorsque le juge se déclare incompétent
pour connaître d’un litige, il renvoie les parties à mieux se pourvoir, c’est-à-dire à aller
devant le tribunal compétent.
Il y a la compétence directe des tribunaux marocains, dans le cas où le juge marocain est
compétent pour trancher un litige international. Il y a aussi la compétence indirecte du
tribunal marocain, lorsqu’une décision de justice a été rendue à l’étranger mais que l’on veut
faire exécuter au Maroc. Par exemple, un couple marocain résidant en France a divorcé. Il y
a eu des effets du divorce, notamment le paiement de la pension alimentaire. L’époux qui
devait payer la pension est rentré au Maroc. L’épouse a une décision française qui lui donne
le droit d’obtenir la pension alimentaire, pour la rendre exécutoire au Maroc elle va devoir
se rendre dans le pays et obtenir une décision rendue par une autorité compétente, c’est
l’exéquatur d’une décision étrangère. Le juge marocain va devoir accorder l’exéquatur, c’est-
à-dire rendre la décision exécutoire.
Séance 9
Le conflit de juridiction traite le problème suivant : est-ce que le juge marocain est
compétent ou non. La notion de conflit de juridiction est ambiguë, elle ne répond pas à la
question de conflit, il n’y a pas de conflits. Est-ce qu’il y a plusieurs juridictions ?
On va penser qu’il y a conflit entre différentes juridictions éventuellement compétentes :
compétence du juge marocain et du juge étranger. La notion de conflit de juridiction
accrédite qu’il y a pluralité de juridictions qui pourraient être compétente pour trancher un
conflit. Mais ce n’est pas du tout cette situation.
Quand on parle de conflits de juridictions, on répond à la question quel est le juge
compétent? La question correcte : est-ce que le juge marocain est compétent pour trancher
un litige ? De la compétence du tribunal marocain à trancher un litige international. On n’a
pas des règles internationales qui vont répondre à la question qui est le juge compétent ?
Chaque système va répondre à la question suivante : quand est-ce que le juge marocain peut
trancher l’affaire : soit il va se déclarer compétent, soit il va se déclarer incompétent et le
raisonnement s’arrête là. Chaque système juridique prévoit sa compétence internationale,
personne ne peut empiéter sur le pouvoir d’un système juridique.
Titre 1 : la compétence internationale des tribunaux marocains
Quand on parle de conflits de juridictions il y a aussi une autre idée importante. Est-ce que le
juge marocain est compétent pour trancher un litige international ? Mais il y a aussi la
compétence indirecte. C’est lorsqu’on a un jugement, une décision, qui a été rendue à
l’étranger, mais qu’on veut rendre exécutoire au Maroc. Là se pose la question : est-ce que
cette décision est exécutoire au Maroc. La décision a été rendue par un tribunal étranger.
Maintenant on veut l’exécuter, et exécuter la décision sur le territoire marocain.
En matière de conflits de juridictions, il y a beaucoup de conventions internationales. Toutes
ces règles qu’on va étudier, on va faire abstraction des conventions internationales. Le droit
conventionnel prime sur le droit interne.
La compétence internationale des tribunaux marocains suppose que soient présentées des
règles de compétence dans la matière. Ici on se place uniquement du pdv du juge marocain.
On pose la question : est-ce que le juge marocain est compétent ou non ? s’il est compétent,
il va trancher l’affaire, si non le raisonnement va s’arrêter à ce niveau là.
I) Les règles de compétence judiciaire internationale
Il n’y a pas de règles spécifiques à la matière internationale, le législateur n’a pas répondu
par une énumération des règles qui vont permettre de trouver, chercher la compétence
judiciaire du juge marocain. Ici ce sont des règles de droit interne du code de procédure
civile qui seront transposées à la matière internationale. Dans toutes ces règles qui vont être
cités il y aura toujours un élément de rattachement au Maroc, le législateur marocain a
donné compétence au juge marocain à chaque fois qu’il y a un élément de rattachement au
Maroc. Il suffit qu’il y ait quelque chose attache au litige, élément marocain, pour que le juge
marocain soit compétent.
Dans ces règles on va distinguer les règles générales des règles spéciales dérogatoires.
A) Les règles générales de compétence judiciaire internationale

Pour trancher une affaire interne, le juge compétent est le juge du lieu du domicile du
défendeur. C’est une règle de compétence judiciaire internationale aussi (article 27°1 CPC).
Le tribunal territorialement compétent le juge du domicile réel du défendeur. Le tribunal
marocain sera toujours compétent lorsque le domicile du défendeur est au Maroc. Il suffit
que le domicile du défendeur soit au Maroc pour que le tribunal se déclare compétent,
même si tous les autres éléments (nationalité, lieu de conclusion du contrat, lieu de
survenance du dommage) sont situés ailleurs.
Article 27°2. Le tribunal marocain sera compétent si le défendeur n’a pas son domicile, mais
a sa résidence au Maroc. Le domicile est une notion juridique, il y a un rapport de droit entre
la personne et le domicile, c’est une habitation habituelle, lieu où la personne à son centre
d’intérêt. Domicile, il y a une certaine continuité, stabilité. La résidence est l’endroit où vit la
personne, se trouve la personne, au moment du litige, même de manière temporaire.
Le législateur prévoit le cas lorsqu’il y a pluralité de défendeurs. L’un de ses défendeurs a son
domicile au Maroc, il a le droit d’intenter l’action en justice devant le tribunal marocain.
Même si tous les autres défendeurs ont leur domicile ou résidence ailleurs, domicile ou
résidence, l’important est qu’il y ait un rattachement.
Article 27°3 : le juge marocain sera compétente malgré le défendeur n’a ni domicile ni
résidence au Maroc, du moment où le demandeur a son domicile ou sa résidence au Maroc.
Élargissement de la compétence du tribunal marocain en matière de litige international.
B) Les règles spéciales dérogatoires

Dans quels cas la compétence du tribunal marocain, en absence de ce qui a été vu, est
avérée ?
Ces règles spéciales sont prévues par le CPC, article 28, règlent qui sont transposées au
niveau du dip. Art 28 avec tous ses alinéas., mais on va donner l’essentiel.
Premier cas, lorsqu’on est en matière immobilière. 28°1. On penche toujours vers la
compétence du tribunal de la situation du bien litigieux. Sa transposition, le tribunal
marocain sera compétent à chaque fois que l’immeuble litigieux est situé au Maroc. il y a
une attache matérielle, territoriale, avec l’immeuble. Ça ne sert à rien de saisir le tribunal de
Casablanca alors que l’immeuble est situé à Tanger. Le juge a besoin des fois de mener des
investigations sur le terrain. Même les mesures d’exécution seront demandées là où sera
situé l’immeuble. Le bon sens commande que le tribunal compétent soit le lieu de la
situation du bien litigieux.
Deuxième règle dérogatoire, c’est la matière de réparation d’un dommage. Le tribunal
compétent serait celui du lieu où le fait dommageable s’est produit. Il y a le lieu du fait
dommageable, mais aussi, le demandeur a le choix : soit aller devant le tribunal du domicile
du défendeur, ou bien aller devant le tribunal du lieu de la situation du fait dommageable.
Selon le choix du demandeur.
En matière de fourniture, les travaux, les locations ou louages d’ouvrages (contrat de
fourniture, de travaux, etc.). Dans cette matière, le CPC nous dit que l’action est portée
devant le tribunal du lieu où la convention a été soit contractée ou exécutée lorsque l’une
des parties est domiciliée en ce lieu. On a une compétence possible à plusieurs titres, soit
lorsque le contrat a été conclu ou exécuté au Maroc, mais à condition que l’une des parties
soit domiciliée au Maroc. Lorsque les parties ne sont
pas domiciliées au Maroc et que le contrait ait été conclu au Maroc, ça ne marche pas
(domicile, résidence). Il faut conjuguer les deux conditions.
La matière de successions, la loi nationale du défunt. On va voir l’endroit dans lequel la
succession a été ouverte. Généralement la succession est ouverte dans le domicile du
défunt. Le tribunal
Compétent est le lieu où la succession a ouvert, c’est-à-dire le lieu du domicile du défunt. Ex
: un défunt a résidé en France, il a élu son domicile au Maroc, et il décède sur le territoire
marocain ou étranger, la succession est ouverte au Maroc puisque le domicile a été élu au
Maroc, le tribunal compétent est le tribunal marocain. La succession est ouverte le lieu du
domicile du défunt, et non le lieu où la personne est décédée :! Le lieu où il a élu le dernier
domicile avant le décès.
En matière de pension alimentaire, on a accordé le choix au demandeur de la pension
alimentaire (enfant, ancêtre, etc. qui demande une pension alimentaire), d’intenter l’action
au domicile du défendeur, ou bien son propre domicile.
En matière de sociétés, lorsqu’on souhaite porter une action en justice, c’est le tribunal du
siège social.
En matière de faillite, lorsqu’on veut intenter une action il faut aller devant le tribunal du
domicile du failli ou bien sa dernière résidence.

Séance 10
Titre 2 : l’effet des jugements étrangers au Maroc
Le tribunal marocain sera saisi, mais non pour trancher une affaire, celle-ci a déjà été
tranchée par un tribunal étranger. Le tribunal marocain va reconnaître cette décision
étrangère et lui donner la force exécutoire. Quand on veut exécuter une décision au Maroc il
faut recourir à la force publique, pour recourir à la force publique il faut l’autorisation de la
part de l’État.
Dans quelles mesures ces décisions rendues par des juges étrangers, peuvent être
exécutoires au Maroc ?
Ex. : un créancier obtient une décision rendue par une justice étrangère
La décision rendue par le juge étranger doit être reconnue par le juge marocain, il faut la
rendre exécutoire. Là il va falloir saisir le tribunal marocain pour accorder l’exéquatur à la
décision étrangère.
Dans une conception libérale, on accorderait l’exéquatur sans faire aucun contrôle. Du
moment que la décision émane d’in tribunal, étranger soit il, on accorde l’exéquatur. Là on
peut estimer qu’un contrôle n’est pas nécessaire. Mais il faut contrôler la décision. Mais ce
contrôle consiste à quoi ?
Contrôle strict = révision de la décision étrangère en profondeur, ce n’est pas possible,
autant juger l’affaire, il s’agirait de remettre en cause la compétence du tribunal étranger.
On n’est pas pour l’absence de contrôle, ni pour un profond qui va bloquer les relations
internationales et qui remet en cause la souveraineté de l’État qui a rendu la décision
étrangère. Il faut un compromis, il faut opérer un contrôle léger, qui va consister en un
certain nombre de points. L’exéquatur n’est pas accordé de manière aveugle. Le juge a
l’obligation de faire un certain contrôle en respectant les règles de la matière.
Article 430 CPC. Les jugements ou bien les décisions étrangères ne peuvent rendues
exécutoires sur le territoire marocain qu’une fois ayant la force exécutoire part le tribunal
marocain à la suite d’une instance en exéquatur.
L’exequatur est une décision par laquelle un tribunal marocain donne la force exécutoire au
jugement étranger, sur le territoire marocain.
I) L’exequatur
On ne peut pas rendre exécutoire sur un territoire n’ importe où, ça touche la souveraineté
d’un État.
L’exequatur ne concerne pas uniquement les décisions, jugements étrangers. On le
rencontre aussi
Lorsqu’on parle sentences arbitrales, pour qu’elle soit exécutoire il faut nécessairement
obtenir
L’exequatur du président du tribunal compétent. Ça concerne l’arbitrage interne ou
international. Il y a aussi les actes qui sont passés à l’étrange, et non des jugements, devant
des officiers ou des fonctionnaires publiques. 432 CPC.
A) Les conditions de l’exequatur

A quelles conditions l’exequatur sera accordé ? Elle peut être accordée ou refusée.
L’exequatur en matière de divorce. Code de la famille, 128-2. 430 CPC.
L’article 430, en dehors de la matière du divorce on fait application de cet article. Le tribunal
qui est saisi d’une demande d’exequatur doit contrôler la régularité des jugements
étrangers. Qu'est-ce qui est régulier, qu'est-ce qui ne l’est pas ? Le terme est ambigu. Selon
la jurisprudence, il faut vérifier si les droits de la défense ont été respectés, la décision à
l’autorité de la chose jugée. C’est autour de ces deux éléments que va tourner la vérification
de la régularité de la décision. Le juge marocain va devoir contrôler la compétence du
tribunal étranger, et le conforme de la conformité à l’ordre public. Le juge marocain va
devoir voir essentiellement ces deux points.
Un jugement étranger peut être exécutoire sur le territoire marocain comme il peut ne pas
l’être. Quand on parle des conditions qui sont posées par la loi, ça signifie qu’il peut ne pas y
avoir une force exécutoire. Il faut le respect de 2 conditions posées par l’article 430, il s’agit
d’un contrôle qui sera effectué par le juge marocain sur le jugement étranger. Ce contrôle
consiste en 2 choses, deux points suivants : contrôler la compétence du tribunal étranger qui
a rendu la décision. Il faut savoir comment va être effectué ce contrôle. Le juge marocain va
être saisi d’une demande d’exacteur, la première vérification à faire avant d’accorder ou
non, est-ce que cette décision a été rendue par le tribunal compétent ? Qu’est ce que c’est
que le contrôle de la compétence du tribunal étranger. Il y a une conception large et étroite.
La première nous amène à penser que ce contrôle va nous amener à la chose suivante : le
juge marocain va poser la question de la compétence internationale du juge étranger qui a
rendu la question, se dire s’il a été compétent ou non pour rendre cette décision. Il va poser
la question pour la compétence internationale. Est-ce que c’est un contrôle logique de
vérifier la compétence du juge étranger qui a rendu la décision ? Est-ce que le juge marocain
est bien placé pour apprécier la compétence internationale d’un juge étranger ? C’est une
question de règles internes. Le juge marocain est mal placé pour apprécier une compétence
d’un juge étranger d’examiner l’affaire ou pas, si ça rentre dans son champ d’application ou
pas. Chaque juge va conjuguer ses règles internes pour se prononcer sur sa compétence. Ce
type de contrôle est mal venu. Une autre conception : faire jouer ses propres règles de
conflits de juridictions pour se prononcer sur la compétence du tribunal étranger. Mais ça,
ce n’est pas logique, qui nous certifie que les mêmes règles peuvent être jouées sur le
territoire étranger ? Le juge marocain n’est pas bien placé pour se prononcer sur la
compétence du tribunal étranger. Cette compétence va alors se réduire à quelques points
uniquement. Le contrôle va être réduit à deux éléments seront contrôlés d’après a pratiqué.
Le premier élément est que le juge marocain va vérifier s’il ne bénéfice pas en l’espèce d’une
compétence exclusive. Le juge marocain va se poser la question : est-ce que dans cette
affaire je n’ai pas été le tribunal compétent ? Ex. : une décision dans laquelle il y avait un
défendeur domicilié au Maroc. Cette affaire a été tranchée dans le juge français. On
demande l’exéquatur de cette décision sur le territoire marocain.
On sait que le tribunal marocain est Compétent à chaque fois que le défendeur est domicilié
au Maroc. Là il peut rejeter l’exéquatur, il va se dire que le tribunal qui a rendu la décision
n’est pas compétent. Il peut donc rejeter, en tant que tribunal marocain la demande
d’exequatur. On considère que lorsque le domicile du défendeur est situé au Maroc, c’est le
tribunal marocain lui peut être exclusivement compétent. Mais là se pose une autre
compétence, quand est-ce que le juge marocain va estimer qu’il est exclusivement
compétent ? Ex. : un immeuble situé au Maroc, l’affaire a été tranchée en France.
On demande l’exequatur de la décision. L’exequatur ne sera pas accordé, le juge marocain
considère qu’il a une exclusivité de compétence étant donné que l’immeuble est situé au
Maroc. Pourquoi aller devant un tribunal étranger pour rendre une décision, et ensuite
demander
l’exequatur, alors qu’il aurait pu être rendu directement par le tribunal marocain. Dans
certains cas l’exclusivité de la compétence du tribunal marocain est douteuse.
Deuxième point : le juge marocain va vérifier la compétence d’attribution et la compétence
territoriale du juge étranger. Il va se demander si le juge x a été compétent pour rendre la
décision en question. C’est la nature du litige qui va décider du type de tribunal qui va être
saisi. C’est la compétence matérielle. Il s’agit également de la compétence territoriale. Le
juge marocain va se situer à la place du juge étranger pour dire si la compétence
d’attribution et territoriale est vérifiée. Pour se prononcer sur ce type de compétence, il faut
maitriser l’organisation judiciaire du pays en compétence. Ce n’est pas accessible à tous les
juges marocains de faire ce type de vérification. Il peut le faire, mais ça nécessite une
connaissance de l’organisation judiciaire.
Ce sont les deux éléments qui sont vérifiés pour pouvoir accorder l’exequatur.
Décision cour de cassation 2001 relative à une décision de divorce qui a été rendue en
France. La personne intéressée voulait avoir l’exequatur de ce jugement rendu à l’étranger.
Pour accorder l’exequatur, le juge marocain a essayé de vérifier la compétence du juge
étranger. Le tribunal de première instance n’a pas accordé l’exéquatur, on a fait appel contre
le refus d’exequatur, la cour d’appel a accordé l’exequatur, la Cour de cassation a décidé un
refus de l’exequatur, car elle a considéré qu’il y a un problème au niveau de la compétence
du tribunal. Elle a jugé que le fait que le divorce a été rendu par un juge non musulman, elle
a estimé que le tribunal étranger n’est pas compétent une décision de divorce. Étant donné
que tout ce qui relève de la famille relève de la charia.
Deuxième condition, la plus utilisée : le conforme de la conformité à l’ordre public marocain:
L’ordre public est une notion qu’on pose tout le temps. Aucune définition définitive de
l’ordre public ne peut être donnée. Il y a une variabilité dans le temps et dans l’espace. Il va
équivaloir plus ou moins à ces valeurs intangibles du juge du for. Est-ce que cette décision ne
choque pas l’ordre public ? Ne touche pas à une valeur fondamentale de la société
marocaine ? Le droit de la famille au Maroc comparé au droit de la famille étranger sont
différents complètements, certaines décisions étrangères peuvent choquer le juge marocain.
Le juge marocain ne va pas accepter n’importe quoi. Il va chercher s’il n’y a pas quelque
chose qui choque. L’ordre public va devenir un élément garde-fou contre l’importation de
solutions hexogènes, rendues à l’étranger qu’on ne peut pas accepter telles quelles. Il n’y a
pas une équivalence des justices, la justice marocaine n’équivaut pas à 100 % à la justice
étrangère. Tant que ça ne choque pas le juge du for, l’équivalence est reconnue, mais ce
n’est pas une reconnaissance de plein droit des décisions judiciaires étrangères.
L’appréciation de la conformité à l’ordre public va être très variable, d’un juge à un autre. Ca
dépend de la conception que l’on se fait de l’ordre public, qu'est-ce qui fait partie de l’ordre
public, qu'est-ce qui ne fait pas partie.
Le juge a une marge d’appréciation très large. Mais il y a aussi un point très important,
quand on parle d’ordre public, il va ressurgir de manière méchante, ça dépend des liens que
le litige avec le Maroc et avec quel droit le litige est lié ? Quand on parle du droit de la
famille, ce n’est pas la même Chose que pour une décision concernant le domaine
commercial. Quand il s’agit du droit de la famille, le juge cherche la petite bête pour ne pas
accorder l’exequatur. C’est un domaine que l’on veut garder intact.
Cette vérification va se faire in concret, elle va se faire au cas par cas. Ce qui est ordre public
dans un cas ne l’est pas dans un autre cas, selon les circonstances de la décision.
Ex : Cour de cassation, 2014 : cette décision concernait un testament ? Le testateur résidait
en Angleterre, il a laissé un testament en faveur de sa soeur comme quoi il va lui laisser
l’ensemble de ses biens. La bénéficiaire du testament a saisi au Maroc le TPI pour accorder
l’exequatur à ce testament. Ici l’exequatur a été accordé par le TPI. Les héritiers du testateur
ont fait appel contre la décision du TPI qui a accordé l’exequatur. La cour d’appel ne va pas
se différencier la position du TPI, elle va la confirmer. Les héritiers forment un pourvoi en
cassation. Ils ont obtenu le gain de cause. En effet, la Cour de cassation a cassé l’arrêt rendu
par la cour d’appel en considérant que L’exéquatur a été accordé en violation du respect de
l’ordre public marocain. On ne peut tester que dans la limite du tiers, le testament ne peut
pas du tout être exécutoire sur le territoire marocain, l’exequatur a été refusé. Le testament
étant débité qu’au tiers, et cette règle qui est relative au code de la famille touche l’ordre
familial et la charia, tous ces éléments considérés comme faisant partie de l’ordre public
marocain.
Ex : un contrat de mariage a été conclu à l’étranger par un couple. Le couple souhaite que le
mariage soit reconnu au Maroc. Ils ont pris la décision du jugement étranger et ils ont
demandé l’exequatur au tribunal de première instance, sur le territoire marocain. Le TPI a
accepté l’exequatur. Le ministère public a fait appel au jugement accordant l’exequatur, le
jugement d’exequatur devrait être rejeté, car le contrat de mariage auquel on a accordé
l’exequatur a été accordé sans la présence de témoins musulmans présents le jour de la
conclusion du contrat, or c’est une des conditions de validité. La cour d’appel a rejeté
l’exequatur c’est quelque chose qui touche à l’ordre familial, donc à l’ordre public marocain.
Ex : jurisprudence française. Le divorce a été prononcé au Maroc, c’était la répudiation. Un
mari répudie sa femme au Maroc, il a la décision de répudiation. Il veut faire jouer cette
décision en France, là où il réside. il doit obtenir l’exequatur de cette décision rendue par le
tribunal marocain. Mais le tribunal français va vérifier la conformité à l’ordre public. Cette
décision de répudiation n’est pas conforme à l’ordre public français, ni à l’ordre public
européen, ni aux conventions de protection des droits de l’homme. Cette décision de
répudiation est inégalitaire. La jurisprudence a été très hésitante : l’accorder viole l’ordre
public français. La cour de cassation française n’accepte l’exequatur des répudiations qui
sont rendues à l’étranger, car la non-conformité de l’ordre public qui inclue deux principes,
le principe de l’égalité et le principe de l’égalité entre l’homme et la femme.
Parfois le juge exagère dans la notion d’ordre public, mais tant qu’il n’y a pas une
énumération par la loi de ce qui fait partie de l’ordre public.
B) La procédure de l’exequatur

Comment doit-on faire pour obtenir l’exequatur, quelle est la démarche à suivre ?
Le premier des points à citer : devant quel tribunal il faut aller ? Quel est le tribunal
matériellement, territorialement compétent pour accorder l’exequatur ? La réponse est
unique : la compétence matérielle revient exclusivement au TPI. 430 CPC. Quel est le
tribunal territorialement compétent ? On va se diriger vers le TPI du domicile du défendeur
ou bien de sa résidence.
Dans le cas où il n’y a pas un défendeur, on va se diriger vers le tribunal du lieu où
l’exécution de la décision doit être effectuée. Le jugement d’exequatur est un jugement qui
est rendu en audience publique. Pour ce qui est des jugements qui sont rendus par le TPI en
matière d’exequatur, ils sont tous susceptibles d’appel, soit pour demander l’accord de
l’exequatur, car elle a été refusée, où le contraire. Le jugement rendu par le TPI est
susceptible d’appel par la partie qui le souhaite. Mais il ya une exception : ce sont les
jugements qui accordent l’exequatur en matière de dissolution du mariage. Lorsqu’une
décision a été rendue à l’étranger concernant le divorce, il faut savoir que cette décision
n’est pas susceptible de recours, sauf par le ministère public, il est le seul habilité à intenter
une action contre l’exequatur qui a été accordée en matière de dissolution du mariage. 431
CPC.
Pour ce qui est de la demande, la personne qui est intéressée, la personne la plus diligente,
la personne qui est intéressée par l’exequatur de la décision étrangère : la requête est écrite,
la demande d’exequatur doit être formée par voie de requête écrite. 431 CPC : c’est une
requête accompagnée d’un certain nombre de documents. Le premier des documents à
joindre est une expédition authentique de la décision, l’original de la notification de la
décision ou bien n’importe quel acte en tenant lieux, un certificat du greffe compétent,
constatant qu’il n’existe contre la décision ni opposition, ni appel, ni pourvoi en cassation.
Enfin, il faut joindre, le cas échéant, une traduction complète en langue arabe des pièces
énumérées, la traduction doit être certifiée conforme par un traducteur assermenté. Ces
éléments ne sont pas cités à titre d’information, ils sont obligatoires. Le cas échéant si l’un
de ces éléments manque il n’y a pas d’exequatur.
CC 16 juin 2015 : le ministère public va faire un pourvoi en cassation contre un arrêt rendu
par la cour d’appel qui confirme l’exequatur accordé par le TPI à une décision de divorce
rendue aux États-Unis. La CC a donné gain de cause au ministère public, il a cassé la décision
rendue par la cour d’appel puisque le mari n’avait pas produit l’expédition authentique de la
décision, mais uniquement une copie. Le fait d’avoir produit juste une copie de la décision, le
ministère public a considéré que ça viole l’ordre public marocain.
EX ; une demande d’exequatur pour une décision de pension alimentaire obtenue à
l’étranger, on veut l’exécuter au Maroc. L’épouse a demandé l’exequatur.
Malheureusement, l’épouse n’a pas fait accompagner sa requête d’exequatur d’une
notification Our de l’original de la notification, elle aremmené un papier qui n’avait pas de
valeur juridique, le juge marocain a refusé l’exéquatur en l’ingérèrent dans l’ordre public
marocain.
Pour que le jugement étranger ait une force exécutoire sur le territoire marocain, il faut
passer par la procédure d’exequatur.
L’effet des jugements étrangers non subordonnés à l’exequatur :
Il n’est pas toujours nécessaire de passer par la procédure d’exequatur pour faire donner
autre type d’effets que la force exécutoire. Quelle est la valeur de ce jugement étranger au
Maroc en dehors de son exécution ? On ne veut pas obtenir l’exécution forcée de la décision
en question. Ce jugement étranger a été rendu par un tribunal, en principe il y a des
relations judiciaires qui peuvent être nouées entre l’État. Il y a un certain rapprochement
entre les systèmes judiciaires, le système marocain fait confiance aux systèmes étrangers.
Est-ce qu’ne dehors de la décision d’exequatur, le jugement étranger peut-il produire un
effet juridique sur le territoire marocain ? 418 DOC : une décision peut avoir une force
juridique sans avoir l’exequatur accordé.
Lorsqu’on parle de jugement national, quels sont les effets ? La force de la chose jugée,
l’autorité de la chose jugée. Quand on parle de la force de la chose jugée, on parle de la
force probante du
Jugement, on peut le faire valoir en tant que preuve. C’est un élément de preuve
authentique, le jugement jusqu’à la preuve contraire, jusqu’à inscription de faux (tant qu’il
ne pas était prouvée que la décision ait été falsifiée). C’est le même effet qui va être accordé
à un jugement étranger, sans passer par l’exequatur.
Les jugements étrangers sonnent une force probante sur le territoire marocain, même s’ils
ne sont pas exécutoires, même lorsqu’on a refusé l’exequatur, cela n’enlève pas la valeur
probante du jugement étranger. La valeur probante est une chose, et l’exequatur une autre
chose. La valeur probante est accordée de plein droit à un jugement étranger sans besoin de
passer par une quelconque procédure.
Est-ce que le juge pourrait s’appuyer sur une telle décision rendue à l’étranger comme
preuve ? Voir l’article 418 DOC : le juge peut valablement s’appuyer sur les prétentions des
parités, leur donner une valeur aux prétentions des parités, lorsque ce jugement a été rendu
à l’étranger. L’effet principal que produit un jugement étranger sur le territoire marocain
indépendamment de toute procédure d’exequatur est la force probante.

Séance 11
Chapitre 3 : le droit de nationalité
La notion de nationalité :
Ici on a une définition communément admise en DIP. C’est l’appartenance juridique d’une
personne à la population constitutive d’un État. Comment on appartient à cette population
constitutive d’un État ? Quels sont les éléments qui nous donnent droit à la nationalité ?
Quels sont les éléments qui peuvent être un obstacle devant l’appartenance à cette
population constitutive d’un État. Il faut distinguer la conception juridique de la nationalité à
la conception sociologique. Si on prend la dimension juridique de la nationalité, la nationalité
n’est pas un lien de fait, c’est un lien de droit entre la personne et l’État.
La nationalité est un rapport de droit ce n’est pas le rapport de fait qui va privé, mais c’est
un lien de droit, est ce qu’on l’a ou on ne l’a pas.
Les sources du droit de la nationalité :
Dans ces sources on définit les sources internationales et les sources internes.
A) Les sources internationales :

Ils sont concentrés sur un texte principal, c’est la convention de la haie du 12 avril 1930 qui
concerne certaines questions relatives aux conflits de lois sur la nationalité. C’est le texte
principal en matière du droit de la nationalité. Le droit de la nationalité obéit à un principe
fondamental, c’est la souveraineté de l’État, chaque Etat va déterminer les règles dans la
matière. Chaque État est libre de déterminer quelles sont les règles qui permettent
d’accorder la nationalité, ou sa déchéance. Ce principe est rappelé même par cette
convention internationale. Le principe fondamental en droit de la nationalité est que chaque
État détermine librement quels sont ses nationaux, quels sont ses nationaux et quelles sont
les règles qui s’appliquent à eux.
Le droit de la nationalité obéit à un certain nombre de critères : la filiation, la naissance sur
le territoire, le mariage qui peut accorder la nationalité quelques fois, et il y a la volonté. Ce
sont les quatre éléments qui peuvent accorder à quelqu’un la nationalité d’un État.
L’établissement de ces critères comme règle juridique dans le code de la nationalité de
chaque État, c’est là où la souveraineté de chaque État va s’affirmer.
Il y a d’autres éléments qui rentrent en compte, selon qu’on est dans un pays d’immigration
ou d’émigration, on est un État d’accueil ou on est un État duquel on part. Les lois vont
changer. Le droit de la nationalité marocaine n’est pas le droit de la nationalité française, la
France est un État d’accueil comparé au Maroc.
Selon la période, de guerre ou de paix par exemple, le droit de la nationalité peut être
influencé. Les règles en la matière vont varie selon les époques. Le code de la nationalité est
un code qui peut subir beaucoup de réformes dans un lapse de temps réduit. Mais ce n’est
pas vraiment le cas au Maroc.
Si on est dans une période d’expansion ou de récession économique, les cas d’acquisitions
de la nationalité peut être limitée ou pas. Le droit de la nationalité est un droit qui va être
affecté par plusieurs éléments extérieurs.
La souveraineté de l’État ne peut pas être absolue, certains principes qui relèvent du droit
International s’impose aux États. Le premier principe qu’on peut citer et qui limite la
souveraineté de l’État est : le droit de chaque individu d’avoir une nationalité. Chaque
personne, quelle que soit cette personne, le territoire sur lequel il vit, a le droit d’avoir une
nationalité. Ce principe conduit les États d’élaborer le droit de la nationalité qui est
conforme à une chose. D'abord, il faut avoir une nationalité, sur un territoire donné on ne
peut pas laisser une personne sans nationalité, éviter l’état d’apatridie. Chaque individu doit
avoir une seule nationalité, faire en sorte qu’il n’y ait pas le cumul de nationalité. Le cumul
de nationalité peut être source de problème, les États sont invités à élaborer des règles pour
éviter au maximum possible un cumul de natronite, pour éviter des difficultés pratiques.
Deuxième principe fondamental : principe d’effectivité. Les États doivent respecter le
principe d’effectivité. Quand on accorde la nationalité d’un État, il faut qu’il y soit un
rattachement factuel avec cet État. Comment accorder la nationalité d’un État à une
personne qui n’a aucun rapport factuel avec cet État, la nationalité n’est pas juste un
sentiment, on doit retrouver des éléments de rattachement, c’est ce qu’on appelle la
nationalité effective. Le rattachement factuel doit être assez important pour éviter
d’attribuer la nationalité d’une manière arbitraire.
B) Les sources nationales

On a une source exclusive c’est le code de la nationalité marocaine qui date du 6 septembre
1958. Ce code a été profondément modifié par la loi 62-06 du 23 mars 2007. L’article
premier limite le champ d’application du code. L’application dans l’espace, il s’applique sur
le territoire marocain, tous les réseaux territoriaux marocains (aéronefs, navires marocains).
Titre 1 : l’établissement de la nationalité marocaine
La nationalité marocaine peut être soit d’origine, soit c’est une nationalité acquise, c’est-à-
dire qu’on n’est pas né marocain. On parle d’attribution de la nationalité marocaine lorsqu’il
s’agit d’une naissance marocaine, c’est la nationalité d’origine. Mais on peut acquérir la
nationalité marocaine, on est étranger, mais on a pu acquérir la nationalité marocaine par la
suite, lorsqu’on parle d’une personne qui devient marocaine après la naissance, on parle
d’acquisition de la nationalité marocaine, il n’y a pas d’effets rétroactifs, l’acquisition va de
l’acquisition.
Dans quels cas on est né marocain ?
1) L’attribution de la nationalité marocaine

Ici il y a deux critères qui sont pertinents, le critère jus sanguin, le droit d’affiliation, et la
naissance sur le territoire marocain, le droit du sol, le jus soli.
A) L’attribution de la nationalité marocaine par le jus sanguini

Article 6 code de la nationalité : « Est marocain l’enfant né d’un père marocain ou d’une
mère marocaine ». Cette règle permet d’attribuer la nationalité marocaine à un enfant dont
l’un des parents est marocain. On peut distinguer trois hypothèses.
La première, lorsque l’enfant est né de deux parents marocains. Ici bien évidemment
l’enfant ne peut être que marocain.
Deuxième hypothèse, l’enfant est né d’un père marocain. Ici, on passe sous silence deux
éléments : d’abord la nationalité d’une mère, parce que la mère dans ce cas de digue peut
être étrangère, ce qui n’empêche pas à l’enfant d’avoir la nationalité marocaine ; le lieu de
naissance de cet enfant,
Quel que soit, l’enfant aura la nationalité.
Troisième hypothèse, l’enfant qui est né d’une mère marocaine. Ici il y a traitement
égalitaire, c’est comme la deuxième hypothèse. On passe encore sous silence le lieu de
naissance de l’enfant et aussi la nationalité du père, ça ne change absolument rien à cette
attribution de la nationalité.
Avant la promulgation du code de 2007, l’enfant né d’une mère marocaine n’était pas
marocain, sauf lorsque le père n’est pas affilié à son enfant, il n’y a pas d’affiliation légitime,
c’est-à-dire une filiation naturelle. C’était le seul cas de figure où la mère attribuait sa
nationalité à son enfant.
On peut être tenté de penser la chose suivante : le nouveau code de la nationalité date de
2007. Qu’en est-il des enfants qui sont nés avant 2007 de mère marocaine et de père
étranger ? La loi a un effet non rétroactif, sauf lorsque la loi prévoit elle-même sa
rétroactivité. Le code de nationalité dans un souci de non-discrimination entre les enfants
qui sont nés avant et après la réforme, on applique cette nouvelle disposition de manière
rétractive.
Et l’article 6 on peut tirer deux principes qui gouvernent l’attribution de la nationalité à
raison de la filiation : le sexe féminin ou masculin du parent est totalement indifférent ;
maintenant, que la filiation soit légitime ou naturelle ça importe peu. Il devient marocain du
moment où il a une mère marocaine.
B) L’attribution de la nationalité marocaine par la naissance sur le territoire marocain

Ici on va naître marocain d’origine. Ce n’est pas n’importe quelle personne qui est née sur le
territoire marocain va avoir la nationalité, il y a des conditions et des critères outre la
naissance sur le territoire marocain. Article 7 code de la nationalité. Dans cet article on va
distinguer deux hypothèses possibles pour attribuer la nationalité marocaine d’origine à un
enfant né au Maroc. Première hypothèse, lorsque l’enfant est né sur le territoire marocain,
mais ne dispose d’aucune nationalité. On peut avoir un enfant qui est né sur le territoire
marocain, il l’a mais à condition qu’il soit né de parents inconnus, on n’est pas affilié à
quelqu’un. Ca peut être aussi un autre cas : l’enfant trouvé au Maroc, on n’est pas sûr qu’il
est né sur le territoire marocain, pas forcément à la naissance, mais qui n’a pas de parents
qui sont connus, là on peut lui attribuer la nationalité marocaine.
Deuxième hypothèse, articule 7 code de la nationalité, lorsque l’enfant est né sur le
territoire marocain, mais il dispose d’une autre nationalité. Est-ce que le droit du sol peut
fonctionner dans ce cas ? Même si l’enfant à déjà une autre nationalité, est-ce qu’on peut lui
attribuer quand même la nationalité marocaine ? La naissance sur le sol ne suffit pas pour
attribuer la nationalité, du moment où il a une autre nationalité il ne peut pas bénéficier de
la nationalité marocaine.
2) L’acquisition de la nationalité marocaine

L’acquisition concerne la situation suivante : c’est le passage du statut d’étranger au statut


de marocain. D'abord, on n’est pas marocain d’origine, d’autre pat quand on parle d’une
nationalité acquise il n’y a pas l’effet rétroactif on n’est marocain qu’à partir du moment où
l’acquisition a eu lieu.
La nationalité peut être acquise par deux modes, soit par l’acquisition par le bien fait de la
loi, soit l’acquisition de la nationalité marocaine par décision de l’autorité publique. Ce sont
les deux cas d’acquisition de la nationalité marocaine.
L’acquissions par le bien fait de la loi :
Articles 9 et 10 code de la nationalité. Ces articles énumèrent de manière très limitatives les
cas où la Loi reconnaît aux personnes qui n’ont pas la nationalité marocaine dès la naissance,
la possibilité del’obtenir. On remplit un certain nombre de positions et on l’a.
Premier cas, c’est l’acquisition de la nationalité par la naissance et la résidence au Maroc.
L’article 9°1 distingue 2 cas. Le premier cas concerne l’hypothèse dans laquelle il y a
naissance au Maroc de parents étrangers qui y sont eux-mêmes nés. Dans cette hypothèse il
fau quatre conditions. D’abord la personne qui est intéressée, qui veut acquérir la
nationalité, il faut qu’elle soit née au Maroc.
Deuxième condition, il faut qu’elle soit née au Maroc, mais de Parent étranger qui sont eux
même née au Maroc. Concernant les parents, ils sont étrangers et sont nés au Maroc, et ils
doivent être nés postérieurement à l’entrée en vigueur du premier code de la nationalité,
après le 1er octobre 1958. Troisième condition, il faut que la personne qui est intéressée ait
une résidence habituelle et régulière au Maroc. Quatrième condition, la personne
considérée doit déclarer sa volonté d’acquérir la nationalité, cette déclaration doit être entre
l’âge de 16 ans et de 18 ans.
Le deuxième cas, c’est la naissance au Maroc d’un père étranger de langue arabe ou bien de
religion musulmane. Dans ce cas de figure, il y a trois conditions. D'abord, il faut que l’enfant
soit né au Maroc, elle doit être née d’un père qui est lui-même né au Maroc. Troisième
condition, le père doit se rattacher à un pays dont la langue est l’arabe et dont la religion est
l’islam (dans la fraction majoritaire, pour la langue et la religion).
Deuxième cas, l’acquissions de la nationalité marocaine par la prise en charge (kafala).
Article 9-2 code de la nationalité. Ce cas de figure permet à un enfant qui est pris en charge
par des parents marocains d’avoir la nationalité marocaine. C’est une institution qui permet
de prendre en charge un enfant qui est abandonné, des enfants qui sont de filiation
inconnue. Kafala consiste ne la prise en charge complète d’un enfant qui est abandonné,
c’est l’engagement de prendre en charge l’entretien, la nourriture, les soins, la scolarité, tout
ce qu’aurait fait un père pour son enfant lorsqu’il y a une filiation légitime. C’est une prise en
charge complète. Il y a uniquement deux choses qui ne sont pas permises dans le Kafala, et
qui fait la distinction avec l’adoption. Le Kafala ne donne pas le droit à la filiation, il n’a donc
pas le droit à la succession. Cette institution est réglementée par la loi 15-01 relative à la
prise en charge des enfants abandonnés. L’article 2 donne une définition. La kafala ne peut
pas être passée sous silence pour attribuer la nationalité. Mais est-ce qu’elle est toujours
attributive de la nationalité ? Ici on a des conditions, 4 conditions. Première condition, il faut
que les parents qui prennent en charge l’enfant soient de nationalité marocaine. Deuxième
condition, il faut que la durée de la prise en charge soit au minimum de cinq ans. Troisième
condition, il faut que l’enfant soit né en dehors du Maroc, et de parents inconnus.
Quatrième condition, la déclaration d’acquisition de la nationalité marocaine doit être
présentée par les parents intéressés, ou bien alors par l’enfant lui-même qui peut demander
d’acquérir cette nationalité entre l’âge de 16 et 18 ans.
Troisième cas : l’acquisition de la nationalité marocaine par le mariage. Le mariage crée un
élément de rattachement à l’État d’accueil. Article 10 code de la nationalité. Première
condition, la femme étrangère doit avoir épousé régulièrement un marocain. Deuxième
condition concerne la résidence habituelle et régulière au Maroc. C’est le ménage qui est
concerné, l’homme et la femme. Il faut attendre que 5 ans s’écoulent au moins. Troisième
condition, il faut formuler une déclaration en vue d’acquérir la nationalité marocaine, elle
doit être adressée au ministre de la Justice.
Cette déclaration devrait être faite pendant la relation conjugale, il ne faut pas qu’il y ait
divorce. Il se peut que les 5 ans soient passés, la femme fait la déclaration, elle remplit
toutes les conditions, au moment du dépôt de la demande il s’avère qu’il y a divorce. La fin
de la relation conjugale n’a aucun effet sur la déclaration qui a été déjà déposée avant la fin
de cette relation. Quatrième condition, le ministre de la Justice qui aurait reçu la déclaration
a une obligation de statuer dans un délai d’un an à compter de la date de dépôt de la
demande. C’est un délai limitatif parce que dans le cas où le ministre de la Justice n’aurait
pas statué dans la demande, ça vaut opposition à la demande d’acquisition de la nationalité
marocaine. Pour ce qui est de l’acquisition de la nationalité marocaine dans ces conditions, il
n’y a pas d’effets rétroactifs.

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