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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR BURKINA FASO


DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE ---------------------------------
L’INNOVATION (MESRSI) UNITE-PROGRES-JUSTICE
------------------------
UNIVERSITE NAZI BONI (UNB) - 2020 - 2021
UFR – SJPEG – DEPARTEMENT SEG

MODULE DE FINANCES PUBLIQUES / Licence 3 - S5

ENSEIGNANT : Dr. Bruno Nicaise MILLOGO


Assisté par NAPOLEON Service

UNB - UFR - SJPEG - SEG - FP - L3S5 - 20 - 21 1


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Plan du module
Présentation du module
Introduction générale
Les objectifs du module
Chapitre 1 : Les acteurs des finances publiques
I. Les au niveau de l’exécutif (présidence et ministères)
II. Les acteurs au niveau du législatif (l’assemblée nationale)
III. Les acteurs au niveau des organes indépendants (consultatifs et de conseil)
IV. Les acteurs des finances publiques au niveau des collectivités territoriales
V. Les acteurs rattachés l’exécutif au niveau central et local
Chapitre 2 : Les lois de finances
I. La loi de finance initiale
II. La loi de finance rectificative
III. La loi de règlement
Chapitre 3 : Les principes budgétaires
I. L’objectif des principes budgétaires
II. Le contenu des principes budgétaires
Chapitre 4 : Les déficits budgétaires et la dette de l’Etat
I. Le déficit budgétaire
II. La dette de l’Etat et la dette publique
III. Lien entre le déficit budgétaire et la dette de l’Etat
Chapitre 5 : Les finances publiques et l’économie
I. Les stabilisateurs automatiques
II. L’activisme budgétaire
III. La politique budgétaire

Bibliographie

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Présentation du module

Intitulé du module : Finances publiques

Code : FIN 354

Code classe : MGDS5 - EGEOS5

Unité d’enseignement : Finances

Nombre d’heures de cours théorique : 24

Nombre d’heures de travaux dirigés : 12

Nombre de crédits : 3

Volume horaire : 34

Temps personnel de l’étudiant (heures) : 24

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Introduction générale

L’histoire des finances publiques et celle de l’Etat sont consubstantiellement liées. En


effet, c’est à partir du moment où l’humanité a produit plus que ses propres besoins, que des
prélèvements ont pu être opérés de manière à entretenir une forme rudimentaire
d’organisation politique. L’apparition de l’impôt est alors le premier moment de la longue
histoire des finances publiques. Ce processus va se développer et se complexifier tout au long
des premiers siècles de la civilisation humaine, notamment avec l’Empire romain.

Mais, il faudra attendre le Moyen-âge pour que les finances publiques connaissent un
nouvel essor. En effet, la période qui va du Moyen-âge à 1789 voit l’apparition de l’Etat
moderne. Son développement, notamment au plan militaire, suppose de trouver de nouvelles
recettes, plus précisément de lever des impôts. Face à l’hostilité des contributeurs, des
mécanismes d’approbation à travers par exemple les assemblées ont été mises à contribution.

Les finances publiques sont au cœur de la décision publique. Elles constituent un des
principaux leviers de l’action publique et expriment des choix de société : par les impôts et les
dépenses, les acteurs publics pèsent sur la croissance économique, la répartition des
ressources et le développement de certains secteurs. Les finances publiques relèvent du droit
public, du droit fiscal, du droit budgétaire et des règles précises encadrant les actions
financières et comptables des acteurs publics (administrations centrales, collectivités
territoriales, règles d’établissement des budgets et des comptes, de perception des impôts,
d’exécution des dépenses, de contrôles, …).

Limitées à l’origine aux fonctions régaliennes telles que la défense, la justice, la police,
la diplomatie, … le périmètre des finances publiques s’est accru avec l’élargissement du champ
de l’intervention publique. Les finances publiques concernent de nos jours, tous les domaines
de l’action publique. Elles sont qualifiées de discipline-carrefour : elles traversent les champs
du droit, de l’économie, de la science politique et de la philosophie : « La diversité des
disciplines qui concourent à la connaissance des finances publiques, tout en bénéficiant des
enseignements de la science financière, donne aux finances publiques le caractère d'une
science-carrefour » (Paul Marie Gaudemet, Joël Molinier, Finances publiques, Montchrestien,
7e éd. 1996).

Les finances publiques sont véritablement une discipline charnière qui touche les questions
relatives aux politiques publiques, aux théories et concepts sur l’impôt d'une part, et la
réflexion sur les principes comptables d’autre part. Elles s’ouvrent de plus en plus à de
nouvelles thématiques telles que l’évaluation des politiques publiques ou encore la réforme
de l'Etat (au sens large) et de l’administration.

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Les objectifs du module

Objectif général :

Le module vise à inculquer aux étudiants un premier survol des questions des
finances publiques et du rôle de l’Etat dans l’économie.

Objectifs spécifiques :

A l’issue de ce module, les étudiant doivent être capable de :

 expliquer et commenter les administrations publiques ou les grandes


caractéristiques des finances publiques (administration publique d’Etat,
administration publique locale (collectivités territoriales), administration publique
de sécurité sociale (caisses de sécurité sociale) ;
 décortiquer les lois de finances (loi de finance initiale, loi de finance rectificative,
loi de règlement) ;
 décortiquer le budget de l’Etat (recettes, dépenses, déficit, dette) et les contenus
des budgets annexes et des comptes spéciaux ;
 expliquer le rôle stabilisateur des finances publiques et le rôle de l’Etat dans
l’économie.

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Chapitre 1 : Les acteurs des finances publiques

Les finances publiques se caractérisent par la spécificité de ses acteurs, de ses


ressources et de ses charges. Ces spécificités dotent les finances publiques d’une certaine
importance dans l’environnement de la catégorie des finances.

I. Les au niveau de l’exécutif (présidence et ministères)

Les compétences de l’administration centrale s’étendent sur toute l’étendue du


territoire.

La loi et les règlements déterminent leur organisation et leur mode de


fonctionnement.

L'Administration Centrale de l'État participe à la détermination des objectifs des


Services Déconcentrés, l'appréciation de leurs besoins et la répartition des moyens alloués
pour leur fonctionnement, l'apport des concours techniques qui leur sont nécessaires et
l'évaluation de leur performance.

Les prescrits de la Constitution et les principes généraux de l'Administration publique


font obligation aux Pouvoirs Publics de garantir et d'assurer à tous les citoyens :

 la participation citoyenne dans le processus de gestion de la chose publique à tous les


niveaux de la vie administrative nationale, régionale et locale.
 le droit aux Services Publics visant la satisfaction d'un besoin d'intérêt général;
 le droit au fonctionnement régulier et permanent des Services Publics ;
 une égale admissibilité aux Services Publics, notamment par la déconcentration et la
décentralisation des structures administratives au niveau des Collectivités
Territoriales.

La déconcentration est la règle générale de répartition des compétences et des


moyens entre les différents échelons des administrations centrales de l'État.

Le respect des principes en matière de contrôle administratif, financier et juridictionnel


est garanti par la Constitution et par la loi.

1. Les organes du pouvoir Exécutif

Composés de la présidence, de la primature, du conseil des ministres. Les Organes du


Pouvoir Exécutif ont pour mission de formuler et de donner l'orientation générale des
politiques publiques. À cette fin, elles élaborent des projets de lois et des règlements,
préparent les décisions du Gouvernement et participent à leur mise en œuvre.

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1.1. Les services techniques déconcentrés

Ce sont des moyens institutionnels, mis en place hors des structures centrales internes
des ministères, afin de remplir certaines tâches spécialisées qui leur sont déléguées. En
d’autres termes, c’est le prolongement des services centraux des ministères.
Ces services centraux sont décomposés en Direction générale, Direction, Unités,
Services et Sections.

1.2. Les services territoriaux déconcentrés

Ce sont les relais administratifs des ministères, constitués par les Services établis sur
tout le territoire de la République pour mettre en œuvre la politique des administrations
centrales.

L'État a pour devoir d'assurer l’accès légal de la population aux Services Publics, à cet
effet, il se déconcentre pour mettre en œuvre des politiques publiques sur tout le territoire
national.

La région, la province, la commune et l'Arrondissement sont des circonscriptions


administratives retenues en priorité comme échelons de déconcentration dans le cadre
desquels s'effectue la coordination des Services Territoriaux Déconcentrés. La circonscription
communale est l'échelon territorial de mise en œuvre de la politique des Administrations
centrales.

En fonction de la ramification de leurs activités sur le territoire national, les Ministères


se déconcentrent en Directions Régionale, Départementale/communale dont les structures
sont agencées de manière à assurer la couverture administrative de la région et de la
commune.

1.2. Les services techniques déconcentrés ou établissements publics

Ce sont les Établissements Publics, également dénommés Organismes Autonomes,


créés par la loi pour produire des biens et services en tenant compte des missions de l'État et
des objectifs préalablement définis.

2. Le pouvoir judiciaire

Le pouvoir judiciaire est confié aux juges ; il est exercé sur tout le territoire du Burkina
Faso par les juridictions de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif déterminées par la loi.

2.1. Les juridictions de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif :

 la Cour de cassation (juridiction supérieure de l’ordre judiciaire) ;


 le Conseil d’Etat (juridiction supérieure de l’ordre administratif) ;
 la Cour des comptes (juridiction supérieure de contrôle des finances publiques) ;

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 le Tribunal des conflits (juridiction de règlement des conflits de compétence entre les
juridictions) ;
 les cours et les tribunaux institués par la loi.

2.2. La haute cour de justice

La Haute Cour de justice est compétente pour connaître des actes commis par le
Président du Faso dans l’exercice de ses fonctions et constitutifs de haute trahison, d’attentat
à la Constitution ou de détournement de deniers publics.

La Haute Cour de justice est également compétente pour juger les membres du
Gouvernement en raison des faits qualifiés crimes ou délits commis dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Dans tous les autres cas, ils demeurent justiciables
des juridictions de droit commun et des autres juridictions.

2.3. Le conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel est l’institution compétente en matière constitutionnelle et


électorale. Il est chargé de statuer sur la constitutionnalité des lois, des ordonnances ainsi que
la conformité des traités et accords internationaux avec la Constitution.

Il interprète les dispositions de la Constitution. Il contrôle la régularité, la transparence


et la sincérité du référendum, des élections présidentielles, législatives et est juge du
contentieux électoral. Il proclame les résultats définitifs des élections présidentielles et
législatives.

2.4. Le conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat est la juridiction supérieure en matière administrative, il joue un rôle


essentiel dans l’état de droit. Il est le juge de l’excès de pouvoir, il juge la régularité et la légalité
de l’action administrative. Il contrôle au stade de l’appel la régularité du contentieux des
élections locales.
Le rôle du juge administratif est de contrôler en cas de litige la régularité de l’acte
administratif par rapport à la loi. Pour jouer pleinement ce rôle le conseil d’Etat a non
seulement des attributions contentieuses, mais aussi des attributions consultatives.

II. Les acteurs au niveau du législatif (l’assemblée nationale)

Le pouvoir législatif est détenu par le Parlement, constitué de l'Assemblée nationale. Il


dispose du pouvoir de discuter et de voter les lois. Il a aussi pour mission de voter le budget
de l'Etat et de contrôler le pouvoir exécutif.

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1. Les organes du pouvoir législatif

Le Bureau, la Conférence des Présidents, les Commissions générales et les Groupes


parlementaires sont les principaux organes de l’Assemblée. Ils font partie intégrante de son
organisation et concourent à son fonctionnement.

1.1. Le Bureau

Le Président de l’Assemblée préside le Bureau, organe dirigeant de l’Assemblée


nationale. Seul le Président est élu au début de la législature pour toute la durée de celle-ci.
Le Bureau comprend en outre cinq vice-présidents, deux questeurs et huit secrétaires
parlementaires, élus chaque année. Le Bureau a tout pouvoir pour organiser et diriger les
services de l’Assemblée nationale.

1.2. La conférence des Présidents

La conférence des Présidents est convoquée par le Président, au jour et à l’heure fixés
par lui, en vue d’examiner l’ordre des travaux de l’Assemblée et de faire toutes propositions
concernant le règlement de l’ordre du jour, en complément des discussions fixées par priorité
par le Gouvernement. La conférence des Présidents réunit autour du Président de
l’Assemblée, le nombre des vice-présidents, des présidents des groupes parlementaires, ceux
des commissions générales et le ministre chargé des Relations avec le parlement représentant
le gouvernement, s’il y a lieu, y participent également les présidents des commissions
spéciales.

Le Bureau, la Conférence des Présidents, les Commissions générales et les Groupes


parlementaires sont les principaux organes de l’Assemblée. Ils font partie intégrante de son
organisation et concourent à son fonctionnement.

1.3. Le Bureau

Le Président de l’Assemblée préside le Bureau, organe dirigeant de l’Assemblée


nationale. Seul le Président est élu au début de la législature pour toute la durée de celle-ci.
Le Bureau comprend en outre cinq vice-présidents, deux questeurs et huit secrétaires
parlementaires, élus chaque année. Le Bureau a tout pouvoir pour organiser et diriger les
services de l’Assemblée nationale.

1.4. La conférence des Présidents

La conférence des Présidents est convoquée par le Président, au jour et à l’heure fixés
par lui, en vue d’examiner l’ordre des travaux de l’Assemblée et de faire toutes propositions
concernant le règlement de l’ordre du jour, en complément des discussions fixées par priorité
par le Gouvernement. La conférence des Présidents réunit autour du Président de
l’Assemblée, le nombre des vice-présidents, des présidents des groupes parlementaires, ceux

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des commissions générales et le ministre chargé des Relations avec le parlement représentant
le gouvernement, s’il y a lieu, y participent également les présidents des commissions
spéciales.

III. Les acteurs au niveau des organes consultatives et indépendants

Les institutions consultatives et indépendantes prévues par la constitution sont :

1. Les institutions consultatives :

 le Conseil Economique et Social : il est chargé de donner son avis sur les questions à
caractère économique, social ou culturel portées à son examen par le Président du
Faso ou le Gouvernement. Il peut également procéder à l’analyse de tout problème de
développement économique et social. Il soumet ses conclusions au Président du Faso
ou au Gouvernement.

 le Médiateur du Faso : c’est un organe intercesseur gracieux entre l'administration


publique et les citoyens.

2. Les institutions indépendantes :

 la Commission Electorale Nationale indépendante (CENI) : elle a pour missions, la


constitution, la gestion et la conservation du fichier électoral national ; l’organisation
et la supervision des opérations électorales et référendaires.

 le Conseil Supérieur de la communication : c’est une autorité administrative


indépendante de régulation de la communication au public.

VI. Les acteurs des finances publiques au niveau des collectivités territoriales

La création, la suppression, le découpage des collectivités territoriales sont du


ressort de la loi.

Les collectivités territoriales sont des subdivisions du territoire, dotées de la


personnalité juridique et de l’autonomie financière. Elles constituent des entités
d’organisation et de coordination du développement.

L’autonomie financière revêt trois dimensions qui sont :

 L’autonomie de gestion : elle se traduit par les marges de manœuvre dont jouissent
les collectivités territoriales pour définir les modalités d’exercice de leur
compétence (gérer leur patrimoine, fixer les tarifs des services, valoriser leur
trésorerie, participer au capital des sociétés privées, externaliser certaines
activités ;
 L’autonomie budgétaire : elle se traduit par la capacité de déterminer leurs recettes
et leurs dépenses, d’affecter librement les recettes ;
 L’autonomie fiscale (une composante de la précédente) : elle se traduit par la
capacité de créer des taxes, de déterminer leur assiette, leurs taux.

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Les collectivités territoriales reçoivent des fonds de dotation prévus par la loi n°055-
2004-AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina
Faso dont le montant est déterminé lors de l’adoption des lois de finances annuelles.

Les modalités de répartition des fonds de dotation sont fixées chaque année par arrêté
conjoint du ministre chargé des collectivités territoriales et du ministre chargé des finances.

VII. Les acteurs rattachés l’exécutif au niveau central et local

Les acteurs rattachés à l’exécutif au niveau central et local sont constitués des
entreprises d’Etat financées par des fonds publics. Le Burkina Faso dispose à ce jour de 19
sociétés d’Etat et de deux agences de prévoyances sociales que sont la Caisse Autonome de
Retraite des Fonctionnaires (CARFO) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

1. Les établissements publics ou sociétés d’Etat

Ce sont des personnes morales de droit public financées par des fonds publics et
disposant d’une autonomie administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt
général, précisément définie, sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (État,
région, commune). Ils disposent d’une certaine souplesse qui leur permet de mieux assurer
certains services publics.

Les sociétés d’Etat obéissent aux principes de rattachement (rattachement à un niveau


de l’administration qui le contrôle : Etat, région, commune, etc.) et de spécialité (ont des
compétences d'attribution qui sont fixées par une énumération limitative).

Exemple d’établissements publics : les Etablissements Publics à Caractère


Administratifs (EPA), les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC),
Etablissement Public de Prévoyance Sociale (EPPS).

2. Les entreprises parapubliques ou d’économie mixte

Ce sont des personnes morales de droit privé, dotées de l’autonomie financière et d’un
capital-actions détenu partiellement d’une part, par l’Etat, les collectivités territoriales ou les
sociétés à capital public et d’autre part, par les personnes morales ou physiques de droit privé.

Les sociétés d’économie mixte et les sociétés à capital public, parce qu’elles revêtent
généralement la forme de sociétés commerciales - très souvent des sociétés anonymes - qui
exercent des activités commerciales sont en principe soumises aux règles régissant les
sociétés commerciales telles que prévues par le droit OHADA.

3. La sécurité sociale

Le régime de la sécurité sociale est assuré au Burkina Faso par deux organes que sont :
la Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO) pour les travailleurs des

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administrations publiques et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) pour les


travailleurs du secteur privé.

3.1. La Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO)

Créée en 1986 sous la forme juridique d’un Etablissement public à caractère industriel
et commercial, la CARFO a été transformée en un Établissement public de prévoyance sociale
(EPPS) par décret n° 2008 - 155 /PRES /PM /MFPRE/MEF du 3 avril 2008.

3.1.1. Statut et objet

La CARFO est un établissement public de prévoyance sociale (EPPS). Doté de la


personnalité morale et de l’autonomie financière, elle a pour objet la gestion :

 du régime de retraite des fonctionnaires, militaires, magistrats et agents de la


fonction publique recrutés à partir du 1er janvier 1999 ;
 du régime de prévention et de réparation des risques professionnels institué par la
loi n° 022/2006/AN du 16 novembre 2006 ;
 de tout autre régime qui viendrait à être créé par la loi.

Se fondant sur la mission qui lui est assignée, la CARFO sert actuellement les prestations
suivantes :

 Au titre du régime de retraite :

 la pension de retraite ;
 la pension d’invalidité ;
 la pension de survivants (veuves/veufs et orphelins) ;
 les remboursements des retenues pour pension

Au titre du régime de prévention et de réparation des risques professionnels :

 l’assistance médicale, chirurgicale, pharmaceutique hospitalière et accessoires ;


 la fourniture, l’entretien, le renouvellement et la réparation des appareils de
prothèse ;
 le paiement des rentes d’incapacité et celles de survivants ;
 la rééducation professionnelle, la réadaptation fonctionnelle ;
 la prise en charge du transport et des frais de séjour pour soins.

Outre les activités liées à son objet social, la CARFO assure la liquidation et le payement
du capital décès pour le compte de l’État qui en assure le financement. Ce n’est donc pas une
prestation à la charge de la CARFO.

3.2. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS)

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La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) est un Etablissement public de


prévoyance sociale régie par la loi n°016-2006/AN du 16 mai 2006 portant création de la
catégorie d’Établissements Publics de Prévoyance Sociale (EPPS).

Elle est dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, et est


administrée par un conseil d’administration tripartite paritaire, entre l’Etat, les organisations
professionnelles d’employeurs, et les organisations syndicales de travailleurs.

Elle est placée sous la tutelle technique du Ministère en Charge de la Sécurité Sociale
et sous la tutelle financière du Ministère de Economie, des Finances et du Développement.

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Chapitre 2 : Les lois de finances

Les termes loi de finances renvoient au budget de l’Etat et recouvrent plusieurs types
de lois à objet financier.

I. La loi organique relative aux lois de finances (LOLF)

LOLF est un texte qui détermine la cadre juridique des lois de finances. Elle une valeur
supérieure à la loi ordinaire et dans une certaine mesure aux autres lois organiques. On peut
l’assimiler à une constitution financière. LOLF fixe les règles fondamentales relatives à la nature,
au contenu, à la présentation, à l'élaboration et à l'adoption des lois de finances, ainsi qu'aux
opérations d'exécution et de contrôle du budget de l'Etat et des autres organismes publics.

1. La loi de finance initiale

La loi de finances initiale est la loi qui prévoit et autorise, pour chaque année civile
(principe de l’annualité budgétaire), l’ensemble des ressources et des charges de l’État. La loi
de finances peut contenir, outre le budget de l’Etat, des dispositions relatives aux ressources
et aux charges.

Le projet de loi de finances initiale doit être voté avant le début de l'année à laquelle il
se rapporte. Il comprend deux parties distinctes :

 la première partie autorise la perception des ressources et les dépenses publiques et


comporte les voies et moyens qui assurent l'équilibre financier. Cette partie s'achève
par l'article d'équilibre ;
 la seconde partie fixe pour le budget général, les budgets annexes et les comptes
spéciaux, le montant des crédits des programmes ou des dotations, en autorisation
d'engagement et en crédits de paiement en précisant, le cas échéant, le montant
limitatif de leurs dépenses de personnel.

1.1. Les recettes

La loi de finances relatif au budget de l’Etat comprend en sa partie recettes :

 les impôts, les taxes ainsi que les produits des amendes ;
 les rémunérations des services rendus, les redevances, les fonds de concours, des dons
et les legs ;
 les revenus de domaines et les participations financières ainsi que les parts de l’Etat
dans les bénéfices des entreprises nationales ;
 les remboursements de prêts et avances ;
 les produits des emprunts à moyen et à long termes ;
 les recettes provenant de la cession des actifs ;
 les produits divers.

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L’autorisation de percevoir les impôts est annuelle. Elle résulte de plein droit, d’une
part, du vote des lois qui en ont fixé l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement, et
d’autre part, de la loi de finances de l’année.

La loi de finances évalue sur la base du projet gouvernemental, le rendement des


impôts dont le produit est pris en compte dans le budget de l’Etat.
Les taxes parafiscales ne sont perçues que dans un intérêt économique ou social au
profit d’une personne morale autre que l’Etat, les collectivités locales et leurs établissements
publics.

Elles sont établies par la loi, toutefois, le taux des taxes parafiscales à caractère
économique est fixé en conseil des ministres sur rapport du Ministre chargé de l’économie,
des finances et du développement ainsi que du Ministre intéressé.

La rémunération des services rendues par l’Etat ne peut être établie et perçue qui si
elle est instituée par décret en conseil des ministres sur rapport du Ministre chargé de
l’économie, des finances et du développement ainsi que du Ministre intéressé.

Les produits des amendes, des rémunérations des services rendus, les revenus des
domaines et participations financières, les bénéfices des entreprises publiques, les
remboursements des prêts ou avances et le montant des produits divers sont prévus et
évalués par la loi de finances de l’année.

De même, le montant des souscriptions et des tirages sur les emprunt à moyen et long
termes ainsi que le montant des dons et des appuis budgétaires doivent être prévus et évalués
par la loi de finances de l’année.

Tout accord, toute convention émanent des institutions et des départements


ministériels, et de nature à avoir des répercussions sur les finances de l’Etat, doivent être
soumis à l’approbation et à la signature du Ministre chargé de l’économie, des finances et du
développement ainsi que du Ministre intéressé.

1.2. Les dépenses

Les dépenses constituent une canalisation des recettes, des impôts et des emprunts
vers la réalisation des objectifs choisis. Mais l'Etat se heurte à de nombreuses difficultés pour
identifier, concevoir et réaliser les opérations orientées vers la consommation,
l'investissement susceptibles d’augmenter le revenu.

Les dépenses se composent :

 des dépenses ordinaires ou de fonctionnement ;


 des dépenses en capital ou d’investissement ;
 des prêts et les avances.

Les dépenses ordinaires regroupent en quatre titres :

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 l’amortissement des charges de la dette et des dépenses en atténuation des recettes


de gestions antérieures ;
 des dépenses de personnel ;
 des dépenses de fonctionnement ;
 des dépenses de transferts courants.

Les dépenses en capital sont regroupées en deux titres :


 Les investissements exécutés par l’Etat ;
 Les transferts en capital.

1.3. Les budgets annexes et les comptes spéciaux du trésor

Les ressources et les charges font l’objet d’une affection comptable au budget général
ou par dérogation établie par une loi de finance, à un budget annexe ou à un compte spécial
du trésor.

1.4. Les budgets annexes

Les Budgets retracent les dépenses et les recettes d’un service de l’Etat dont l’activité
tend essentiellement à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu à paiement.

1.5. Les comptes spéciaux du trésor

Ce sont des comptes distincts du budget général, retraçant les dépenses et les recettes
de l’Etat entre lesquelles on veut établir un lien, soit on veut affecter certaines recettes à la
couverture de certaines dépenses (compte d’affectation spéciale), soit on veut faire
apparaître une sorte de bilan entre des opérations qui sont en étroite corrélation (compte de
prêts par exemple).

2. La loi de finance rectificative

La loi de finances rectificative (appelée aussi « collectif budgétaire ») est la loi qui
modifie en cours d’exercice les dispositions de la loi de finances de l’année.

Au moins une loi de finances rectificative est votée en fin d’année pour autoriser des
mouvements de crédits ou réestimer le niveau des recettes. En cas de changement de cap de
la politique gouvernementale, un collectif budgétaire est généralement discuté.

3. La loi de règlement

La loi de règlement est la loi qui constate les résultats financiers de chaque année civile
et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de finances initiale
éventuellement modifiée par sa ou ses lois de finances rectificatives. Celle de l'année N est

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votée au cours de l'année N+1, avant l’examen du projet de loi de finances pour l’année N+2
et permet ainsi de suivre en « dynamique » l’évolution du budget (principe du « chaînage
vertueux »). A ce titre, la LOLF en revalorise d’autant plus le rôle et l’importance qu’elle est
désormais examinée avant le débat d’orientation budgétaire, et qu’à cette occasion, les
parlementaires peuvent auditionner les « ministres gestionnaires » afin qu’ils rendent compte
de leur gestion, le tout au vu de documents budgétaires substantiellement enrichis (les
rapports annuels de performances -RAP- qui sont le pendant des projets annuels de
performances -PAP- présentés en loi de finances initiale).

II. La programmation budgétaire : l’approche budget programme

A la recherche de plus d’efficacité et d’efficience dans la gestion des finances


publiques, les Etats, à l’instar des certaines institutions internationales vont adopter
l’approche budget - programme. Le budget-programme (BP), représente la plus importante et
complexe des réformes de la gestion des finances publiques dans plusieurs pays du monde.

Le budget programme est un outil de programmation, de budgétisation et d’évaluation


des programmes d’une organisation qui :
 met l’accent sur la relation entre les crédits alloués et les résultats attendus ;
 diffuse la culture du résultat dans l’administration en transformant le budget de
moyens en un budget axé sur les résultats.

1. L’approche budget programme :

Si l’on associe à l’approche des pays de l’OCDE, qui ont adopté le budget – programme
et les évolutions récentes, l’accent est mis sur les quatre principaux aspects suivants :

 L’identification d’une vision ambitieuse incarnant les aspirations des populations.


 La définition d’objectifs claires et mesurables pour tous les programmes (soit définis
au niveau des institutions, soit au niveau des programmes dans chaque institution).
 L’analyse des informations sur la performance des programmes et la distribution de
ces informations à tous les acteurs intéressés - le ministère des finances, le bureau du
Président/Premier Ministre, le Parlement, la Société Civile …
 L’adaptation des contrôles sur l’exécution des dépenses pour donner plus de flexibilité
aux gestionnaires des programmes.

Ces trois principes se trouvent dans presque les cas mais les modèles de mise en œuvre
sont très variés.

2. Quelques caractéristiques du budget-programme

 Un système dans lequel les crédits budgétaires sont adoptés par programme ;

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 Les prévisions du Cadre des Dépenses à Moyen Terme (CDMT) sont axées sur
les programmes et coordonnent pleinement avec les prévisions de dépenses
du budget annuel ;
 Les rapports annuels sur les résultats de l’exécution des budgets programmes
sont établis par tous les ministères/services gouvernementaux ; et
 Sont mis à la disposition du parlement à la fin de chaque exercice comptable.

3. Les améliorations apportées par le budget-programme en Afrique

L’adoption du budget - programme a permis de résoudre plusieurs problèmes


rencontrés avec le budget classique :
 La présentation du budget par programme améliore le lien entre le budget de l’Etat et
les finances publiques ;
 Le budget - programme est accompagné d’un cadre de performance (objectif,
indicateur et cible).
 Le budget - programme améliore le processus de responsabilisation des acteurs dans
l’administration publique (chaque acteur est responsabilisé pour des résultats précis).
 Le budget programme est accompagné d’un assouplissement des procédures de
gestion (plus grande flexibilité, allègement des contrôles à priori).
 Le budget - programme améliore la qualité de contrôle du parlement grâce à la prise
en compte de la performance lors des échanges (les Rapports d’Analyse des
Programmes (RAP) sont débattus lors des votes de la loi de finances initiales et les
(RAP) lors du vote de la loi de règlement).
 Grace à un meilleur alignement sur politiques publiques, une plus grande souplesse
dans l’exécution, une meilleure responsabilisation des acteurs, une culture de la
redevabilité, le budget – programme améliore la qualité de la dépense publique, ce qui
permet d’obtenir davantage de résultats de développement pour les populations.

 Le budget-programme apporte des changements à chaque acteur du cycle budgétaire :


l’exécutif, le parlement, les ministères sectoriels, les instances de contrôle …
 Il existe plusieurs types de déclencheurs (non exclusifs) ou la réforme du budget -
programme peut-être de nature :
 Endogène lorsque le budget - programme fait partie d’un ensemble large de réforme
des finances publiques ou lorsqu’il vise à améliorer l’efficience et l’efficacité de la
réforme publique.
 Exogène lorsque la mise en place du budget - programme provient d’une
conditionnalité fixée par les organisations internationales.

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Encadré

Cadre des Dépenses à moyen terme (CDMT)

Ensemble cohérent d’objectifs stratégiques et de programmes de dépenses publiques


qui définit le cadre dans lequel les ministères opérationnels peuvent prendre des décisions
pour la répartition et l’emploi de leurs ressources. Il comprend une enveloppe financière
globale fixée au sommet par les services centraux, des discussions à la base pour l’estimation
des coûts présents et à moyen terme des options de politique publique et, enfin, un processus
d’ajustement des coûts et des ressources disponibles. Le CDMT apparaît ainsi comme un
processus de décision itératif permettant de fixer la contrainte macroéconomique et de
planifier les politiques sectorielles. Il s’inscrit dans une logique de gestion orientée sur les
résultats, faisant référence à la planification stratégique, à la notion de programme et à
l’autonomie de décision des gestionnaires. L’établissement d’un lien entre les allocations
budgétaires, la fixation d’objectifs et le suivi des performances est une dimension essentielle
de l’exercice.

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Chapitre 3 : Les principes budgétaires

Apparus au milieu du XIXe siècle, les grands principes s’inscrivent dans l’histoire de la
démocratie parlementaire et ont donc connu quelques infléchissements liés à la
modernisation du droit budgétaire à l’époque contemporaine. Appliqués strictement, ils
rendraient l’action budgétaire trop rigide et peu adaptée aux exigences d’une gestion efficace
des deniers publics. Ils connaissent donc une série de dérogations qui conduisent à les
fragiliser, mais qui ne les empêchent nullement de continuer à influencer la manière dont
fonctionne le budget de l’Etat.

I. L’objectif des principes budgétaires

Les grands principes budgétaires renvoient aux règles techniques traditionnelles considérées
comme nécessaires à une bonne gestion des finances publiques. Ils visent principalement à
faciliter le contrôle du Parlement sur les dépenses et les recettes des institutions publiques.

II. Les contenus des principes budgétaires

Il existe quatre grands principes budgétaires classiques : l’annualité, la spécialité,


l’unité et l’universalité. Ils correspondent à la formalisation, par la doctrine juridique du XXe
siècle, de pratiques budgétaires qui ont commencé à se structurer au XIXe siècle.

1. Le principe de l’annualité

Ce principe signifie que l'autorisation de percevoir les recettes et d'effectuer les


dépenses n'est valable que pour une seule année. Le caractère annuel du budget vise à
permettre un contrôle périodique de l'activité du gouvernement par le parlement.

Par ailleurs, on estime que les prévisions sur une période plus longue que l'année
seraient moins maîtrisées. L'année est par conséquent jugé comme une période à la fois assez
longue pour permettre au gouvernement de réaliser sa politique et suffisamment courte pour
que le parlement ne soit pas longtemps dessaisi de ses pouvoirs de contrôle. Ainsi l’objectif
du principe de l’annualité est d permettre à l’assemblée nationale de contrôler le budget et
son exécution.

Dans la pratique, le principe d’annualité est soumis à des aménagements (exceptions),


destinés à concilier continuité budgétaire et souplesse de fonctionnement de l’État :

 Il est possible de voter, en cours d’année, des lois de finances rectificatives, appelées
également collectifs budgétaires, qui modifient la loi-finances. Une période
complémentaire à l’exercice budgétaire permet de rattacher au début de l’exercice
suivant certaines opérations de fin d’année effectuées dans le cadre de l’exercice qui
vient de s’achever ;

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 le principe de continuité des exercices budgétaires permet aussi, dans une


certaine mesure, le report des crédits non consommés à l’exercice suivant ;

 un engagement pluriannuel des dépenses d’investissement par le biais des


autorisations de programme est également possible. Jusque-là réservée aux dépenses
d’investissement, cette possibilité s’étendra à toutes les dépenses de l’État dans le
cadre des dispositions de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances. Le
budget de l’État est donc établi et adopté chaque année pour une période de 12 mois.
D’où le problème du choix du début et de la fin de l’année budgétaire et du
rattachement des opérations budgétaires à l’année budgétaire.
Les opérations dont le fait générateur est né avant le 31 décembre, se poursuit
jusqu’au 28 février de l’année suivante : c’est ce que l’on appelle la journée
« complémentaire ».

 Des aménagements au principe d’annualité : les autorisations de programmes et les


crédits de paiements consécutifs à une loi de programme ;
Les crédits provisoires connus sous le vocable de « 12èmes provisoires » utilisées en
cas de retard d’adoption du budget.

2. L’unité budgétaire

Ce principe budgétaire traditionnellement signifie que l'ensemble des recettes et


des dépenses de l'Etat doivent être présenté dans un document unique. Ce principe devrait
permettre un contrôle efficace du parlement sur le gouvernement. Cette règle a subi des
aménagements à partir du moment où le gouvernement va diversifier ses interventions et ses
fonctions et prendre en charge des actes à caractère industriel et commercial et des dépenses
de reconstruction et de modernisation.

Le principe de l’unité recouvre deux règles :

 la règle de l’unité : elle exige que le budget de l’État soit retracé dans un
document unique (la loi de finances). Il s’agit ainsi d’assurer aux parlementaires
une bonne lisibilité du budget, et donc, un contrôle effectif sur les finances de
l’État ;
 la règle de l’exhaustivité : selon cette règle, la loi de finances doit prévoir et
autoriser l’ensemble des recettes et des charges de l’État.

Ces deux règles ne sont pas toujours respectées. D’une part, la règle de l’unité
ne peut être appliquée au sens strict. En effet, le budget de l’État est certes articulé
autour d’un document central, la loi de finances, mais celle-ci s’accompagne de très
nombreuses annexes qui en développent la portée (budgets annexes, comptes
spéciaux).

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D’autre part, la règle de l’exhaustivité se voit régulièrement compromise par des


débudgétisations qui permettent d’extraire certaines charges du périmètre du budget de
l’État en créant, par exemple, des fonds spécifiques. Il fait également objet d’aménagements
dérogatoires.

Les budgets autonomes dans les services publics dotés d’une personnalité juridique et
morale distincte de l’Etat (les budgets annexes, les comptes spéciaux du trésor).

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2.1. La conception traditionnelle

Selon cette conception, le respect de ce principe impose la réunion de trois éléments:

 L’ensemble des dépenses et des recettes doit figurer dans un document unique ;
 elles doivent être présentées de façon détaillée ;
 elles doivent être de même nature afin de pouvoir être additionnées.

Cela permet un contrôle accru des parlementaires sur les Finances publiques. Il permet
aussi d'assurer la clarté de la présentation du budget. Il permet de vérifier si le budget est
réellement en équilibre, d'éviter l'existence de comptes hors-budget et de mettre en évidence
le volume total des dépenses de l'État.

2.2. Selon la conception moderne

Elle suppose que toutes les opérations de dépenses et de recettes soient retracées
dans le budget de l'État. Cependant, du fait de la centralisation et de la "Décentralisation, les
collectivités locales bénéficient de la "Personnalité juridique", les dépenses de l'État pour ces
collectivités n'apparaissent donc pas directement dans le budget de l'état. C'est également le
cas des établissements publics, des entreprises publiques et des organismes de "Sécurité
sociale".

Ce principe implique donc également l'existence d'un document budgétaire unique


soumis au vote des parlementaires. D'autre part, les lois de finances rectificatives modifient
le texte en cours d'exercice et viennent s'ajouter au texte initial.

2.3. Aménagements au principe d'unité budgétaire

Il existe deux aménagements légaux au principe d'unité budgétaire :

 Les budgets annexes : Ils retracent les opérations des structures de l'État non
dotées de la personnalité morale et qui mènent des activités de production de
biens ou de prestation de service donnant lieu à paiement».

Le caractère de budget annexe leur a été conféré pour leur donner une indépendance
financière. Cependant, l'existence de budgets annexes porte atteinte à l'intégrité du principe
d'unité budgétaire.

 Les comptes spéciaux du Trésor : Ce sont des comptes ouverts dans les écritures
du Trésor pour retracer des opérations de recettes et de dépenses effectuées en
dehors du budget général, par des services de l'État qui ne sont dotés ni de la
personnalité juridique ni de l'autonomie financière. Ils servent à comptabiliser des
opérations budgétaires provisoires destinées à se solder en équilibre, comme les
prêts et les avances. Ils permettent également de déroger aux règles de la

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comptabilité publique pour les opérations à caractère industriel et commercial


réalisé par des services publics administratifs.
L'existence de ces comptes spéciaux du Trésor remet en cause le principe d'unité
budgétaire car il en existe énormément.

3. L'universalité

Ce principe précise le principe de l'unité et consiste à fondre dans une même


masse l'ensemble des recettes et l'ensemble des dépenses (articles 1er et 16 de l'ord 69-47
du 18/09/69) articles 3 et 11 du décret 69-197 du 19/09/69.

Le principe d’universalité se décompose en deux règles :

 La règle de non-compensation : elle interdit la compensation des dépenses et


des recettes. Ainsi, il n’est pas possible de soustraire certaines dépenses de
certaines recettes (par exemple, déduire les frais de recouvrement prélevés par
l’État du montant des impositions), et de soustraire des recettes de certaines
dépenses pour ne présenter que le solde des opérations ainsi "compensées", en
dehors de certaines dérogations applicables, par exemple, aux comptes spéciaux.
La compensation des ressources et des dépenses permettrait en effet de
dissimuler certaines charges, ce qui nuirait à la lisibilité et à la sincérité du budget.

 La règle de non-affectation : elle interdit l’affectation d’une recette à une


dépense déterminée. Elle implique de verser toutes les recettes dans une caisse
unique où l’origine des fonds est indéterminée. Elle permet à l’autorité budgétaire
de conserver son pouvoir de décision et de gérer les fonds publics en respectant
les notions de solidarité et d’unité nationales. Elle connaît toutefois quelques
dérogations (ex : les budgets annexes ou les comptes spéciaux du trésor qui
retracent des dépenses bénéficiant d’une affectation particulière de recettes).

Les dérogations au principe de l’universalité budgétaire

 Les fonds de concours : ce sont des contributions volontaires qui viennent


s’ajouter à des recettes prévues dans le budget. Ils permettent d’associer, une
recette publique à des fonds particuliers pour une opération déterminée. Ils
constituent une dérogation car ce sont des fonds qui sont affectés à une dépense
bien déterminée.
 Les rétablissements de crédits : ils rétablissent dans leurs états initiaux une
ligne budgétaire prévue. Exemple : les recettes provenant de la restitution au
trésor des sommes indûment payées (cas de ordres de recettes).
 Les comptes spéciaux du trésor et les budgets annexes : ils dérogent au
principe de la non-affectation puisqu’ils sont approvisionnés par des recettes

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particulières (budgets annexes) et à la règle de la no-contraction (cas des


comptes spéciaux du trésor).
 Les dons et les legs : ils dérogent au principe de l’universalité parce que le
donateur peut s’il désire préciser expressément l’affectation de la libéralité qu’il
consent.
 Les taxes parafiscales : elles sont destinées à assurer le financement
d’organismes d’intérêt professionnel (CBC, Chambre de Commerce, ONAC, …).

4. La spécialité

La spécialité budgétaire signifie que les crédits sont subdivisés en unités


spécifiquement précisés et affectés à des dépenses données. Les unités d'affectation
des crédits sont décrites par la nomenclature budgétaire et varient d'un pays à l'autre
(détermination et degré de précision).

Au Burkina, le titre budgétaire est l'unité de gestion et de vote des crédits. En France
c'est par contre le chapitre. C'est une règle de gestion qui se fonde sur le fait que si les crédits
budgétaires étaient présentés de manière globale, le parlement ne pourrait pas donner une
autorisation précisée et exercer un contrôle efficace. Cette règle vise donc à assurer un
contrôle parlementaire efficace et une bonne gestion budgétaire. Le principe de spécialité vise
également à assurer une information suffisante pour permettre l’exercice d’un contrôle
efficace sur l’exécution du budget de l’État. Pour préserver la notion de programme, qui lie
crédits, objectifs et indicateurs, la LOLF crée des "dotations", composant les deux missions
"Provisions" et "Pouvoirs publics" comportant des crédits globaux, dont la répartition ne peut
être déterminée au moment où ils sont votés.

Les dérogations au principe de spécialité

Le principe de spécialité budgétaire connaît quelques aménagements et exceptions,


qui peuvent se situer au stade de la prévision ou en cours d’exécution.

 les dérogations intervenant au stade de la prévision budgétaire : elles sont


constituées principalement par les crédits globaux et les fonds spéciaux
 Les crédits globaux : ce sont des crédits qui sont de par leur nature imprécis, C’est
à dire sans affectation. On en distingue deux :
 Ceux destinés à la couverture des dépenses prévues dans leurs principes mais
dont la répartition ne peut être déterminée avec exactitude au moment du
vote de la loi de finances de l’année. Si l’affectation de ces crédits aux chapitres
est inconnue, leur destination est connue du parlement. A titre d’exemple, on
peut citer les chapitres réservoirs contenus dans les dépenses communes
interministérielles.
 Ceux destinés aux dépenses éventuelles ou urgentes : ils sont utilisés pour faire
face à des dépenses dont le montant ne peut être connu exactement au

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moment où le parlement adopte la loi de finances ou bien ils sont utilisés pour
faire face à des dépenses imprévues dans leur montant et dans leur principe.

 Les fonds spéciaux

Aussi appelés « fonds secrets », ils sont mis à la disposition de certaines hautes
personnalités de l’Etat comme le Président du Faso, le Premier Ministre, le Président
de l’Assemblée Nationale et le Président du Conseil Constitutionnel. Leur utilisation est
hors de tout contrôle. En effet, ils sont soumis à aucune affectation particulière et sont
soustraits à toutes les règles de la procédure budgétaire et de la comptabilité publique.
Les fonds spéciaux sont destinés à financer les campagnes électorales, le contre-espionnage,
les dépenses de propagandes.

Les dérogations modifiant l’affectation des crédits en cours d’exécution

Ces dérogations sont constituées par les transferts et les virements de crédits.

 Les transferts de crédits

Selon l’article 19 de la loi n°006 2003/AN du 24 janvier 2003 : « Les transferts modifient
la détermination du service responsable de l’exécution de la dépense sans modifier la nature
de cette dernière. Ils sont fixés par décret en conseil des ministres sur rapport du ministre
chargé des finances sous réserve d’intervenir à l’intérieur du même titre entre plusieurs
sections et d’être maintenus dans la limite du dixième de la dotation initiale votée par
l’Assemblée Nationale, de chacun des chapitres intéressés à l’exception des crédits
globaux visés à l’alinéa 2 de l’Article 11 ».

Les transferts permettent simplement de mettre les dotations à la


disposition des services qui sont les mieux à même de les utiliser ou de répercuter la
modification de la structure administrative.

 les virements de crédits

Les virements conduisent à modifier la nature de la dépense prévue par la loi de


finances. Ils ne peuvent intervenir qu’à l’intérieur d’un même chapitre du même titre, et sont
fixés par arrêté du ministre chargé des finances (article 19 alinéa 2). Permettant une
modification de la nature de la dépense, la procédure de virement de crédits contrairement à
celle de transfert, doit avoir un caractère exceptionnel et est soumis de ce fait à des conditions
très strictes, destinées à éviter la dénaturation de l’autorisation parlementaire.
Exemple de virement de crédits : Si le Ministère de la Santé avait en charge le chapitre « crédit
de matériel » destiné à l’enfance délinquante et qu’en cours d’exercice, ce chapitre passe sous
la tutelle du Ministère de l’Action Sociale, il y aura : Annulation du chapitre au ministère de la
santé. Ouverture du même chapitre au Ministère de l’Action Sociale.
Si les transferts de crédits se font entre deux chapitres (ministères différents), promus
aux mêmes dépenses il n’en est pas de même pour les virements de crédits.

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Dans la pratique, les virements et les transferts de crédits sont pris en comptes dans
les réaménagements de crédits budgétaires.

L’équilibre budgétaire

Un concept, deux définitions liées à deux approches :

 L’approche classique de l’équilibre budgétaire :

Elle développe des idées de libéralisme à travers la non intervention de l’Etat


dans la vie économique se traduisant par un budget neutre et improductif.
Selon cette approche, l’excédent et le déficit sont condamnables.
 L’approche keynésienne de l’équilibre budgétaire :

 elle est prônée par l’utilisation du déficit budgétaire, par l’Etat, pour relancer
l’activité économique. Elle est née de la conception moderne des finances
publiques. Le budget contribue ainsi de façon active à l’équilibre économique
en devenant interventionniste et des déséquilibres sont désormais admis. Pas
donc d’égalité stricte entre les recettes et les dépenses.

6. Le consentement à l’impôt

Le principe du consentement à l’impôt est le principe selon lequel seul le peuple,


directement ou par la voie de ses représentants, a le droit de créer un impôt et d’autoriser
chaque année le gouvernement à lever l’impôt en application de la loi fiscale en vigueur. Il
s’agit donc du principe qui légitime le prélèvement de l’impôt.

Le droit budgétaire moderne s'est construit autour du principe du consentement à


l'impôt affirmé, plus tardivement en 1789. Michel BOUVIER distingue le Consentement à
l’impôt du consentement de l’impôt. Par consentement à l’impôt, on entend le fait d’accepter
le principe même du prélèvement des impôts, alors que le consentement de l’impôt renvoie
à l’acceptation explicite d’un impôt par ceux qui en ont la charge, ou par leurs représentants.

Le principe de consentement à l’impôt est le fondement de la légitimité sociologique


de l’impôt. Le consentement à l’impôt se justifie en effet par deux théories modernes qui ont
succédé aux représentations religieuses de l’impôt (l’homme perçu comme « débiteur de Dieu
», notion de Sacrifice fiscal)

7. L’autorisation budgétaire

L’autorisation de dépenses est donnée non pas globalement mais de manière précise
: elle porte sur un objet spécialisé. La spécialisation se fait à travers des chapitres et des articles
budgétaires qui servent de base au vote.

Au Burkina Faso c'est l'ordonnance 69-47 PRES /MFC du 18 Septembre 1969 qui
souligne le caractère annuel de l'autorisation en ses articles 5 et 16.

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Au niveau de l’État, ce principe permet à l’organe délibérant de contrôler la politique de


l’exécutif.

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Chapitre 4 : Les déficits budgétaires et la dette de l’Etat

La politique du budget équilibré adopté au départ (avant la crise de 1929), et qui a


bénéficié de conditions favorables pendant les 30 glorieuses par certains Etat, a été
abandonné par la suite, au regard des dépenses grandissantes par rapport aux recettes
budgétaires. Cette situation a engendré comme corollaire, l’accroissement sans cesse des
déficits budgétaires dont le moyen de régulation les plus couramment utilisés est
l’endettement. C’est ainsi que les Etats se sont retrouvé dans le cycle permanent de
l’endettement accentué par les crises économiques et financières.

Qu’est-ce qu’un déficit budgétaire ? Quelle différence permet de distingues le déficit


budgétaire du déficit public ? Quelle est la relation entre le déficit budgétaire / public et la
dette de l’Etat / publique ? C’est l’objet du présent chapitre.

I. Le déficit budgétaire

Le déficit budgétaire est la situation globale dans laquelle les recettes de l’État sont
inférieures à ses dépenses au cours d’une année. C’est donc un solde négatif.

Le déficit budgétaire se différencie du déficit public, car il n’englobe pas les soldes des
recettes et des dépenses des autres administrations publiques (collectivités territoriales et
organismes de Sécurité sociale notamment).

Depuis plus de 30 ans la plupart des pays développés connaissent des déficits
budgétaires qui ont tendance à s’alourdir depuis la crise de 2007 - 2009. Ils dépensent
davantage plus qu’ils ne perçoivent.

Pour combler le déficit budgétaire les États contractent de nouveaux emprunts au


cours de l’année. Si l’État doit emprunter pour se procurer des liquidités nécessaires pour
couvrir les emprunts antérieurs arrivés à échéance, on parle alors d’effet « boule de neige ».

Selon les certains économistes, le déficit budgétaire peut jouer différents rôles. Pour
Keynes, il peut stimuler la croissance et l’emploi dans une économie en récession. En
revanche, les libéraux réfutent théoriquement l’efficacité de la relance conjoncturelle et
insistent sur les effets néfastes de l’accroissement de la dette publique. Toutefois la théorie
de Keynes a refait surface depuis la crise de 2007 - 2008.

Le déficit budgétaire peut être caractérisé par différents soldes budgétaires qui
donnent des vues analytiques intéressantes. Ce sont entre autres :

Le solde budgétaire de base : Recettes totales (hors dons) auxquelles on soustrait les
dépenses courantes (y compris les prêts nets) et les dépenses d’investissement public
financées sur ressources internes.

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Le solde courant (épargne budgétaire ou propre) : Différence entre les recettes


courantes (fiscales et non fiscales) et les dépenses courantes. Ce concept permet d’analyser
la capacité de l’Etat à faire face non seulement à la couverture de ses dépenses courantes
mais également de dégager une épargne pour financer les dépenses d’investissement.
Le solde (déficit ou excédent) global : Différence entre les recettes totales et dons et,
les dépenses totales et prêts nets.
Le solde global de base : Solde global hors dons et hors investissements financés sur
ressources extérieures, cet indicateur permet de mesurer la soutenabilité de la politique
budgétaire.
Le solde (déficit ou excédent) global hors dons : Différence entre les recettes totales
et les dépenses totales et prêts nets. Il indique véritablement l’ampleur de l’effort budgétaire
nécessaire pour équilibrer la situation financière de l’Etat, sans avoir recours aux dons. De
plus, il permet de tenir compte de la nature discrétionnaire et souvent difficilement prévisible
des dons.
Le solde primaire : Solde global hors dons et hors charges de la dette intérieure et
extérieure. Il permet de mesurer l’effort d’ajustement à entreprendre, sans que celui-ci ne
soit obscurci par le poids de la dette, considéré comme la conséquence de politiques
d’endettement passées, et une donnée sur laquelle le pays n’a plus prise à court terme. En
outre, le solde primaire est la variable fondamentale qui détermine la variation du ratio
d’endettement.
Le solde primaire de base : Solde primaire hors investissements financés par
l’extérieur. Cet indicateur permet de mesurer la capacité du pays à assurer le service de sa
dette.

I. La dette publique

La dette publique représente la totalité des engagements d'un Etat (les administrations
centrales, locales et de sécurité sociale) à une date déterminée ; elle est le résultat des flux de
ressources empruntées et remboursées par un Etat jusqu'à cette date.

Pour faire face au déficit, un Etat peut emprunter sur les marchés financiers, auprès des
banques ou des institutions de Breton Wood (cas des PED). A la différence d’un ménage, un
Etat n'emprunte généralement pas auprès d’une banque, mais émet des titres,
essentiellement des obligations, sur les marchés. Il s’engage à rembourser ces obligations, en
payant des intérêts, à une date future. Malheureusement, beaucoup d'Etats ne parviennent
plus à se financer sur les marchés financiers à des taux raisonnables. Or si les taux d'intérêt
auxquels un Etat emprunte montent trop, celui-ci devient incapable de rembourser sa dette,
la charge des intérêts pesant trop lourds sur son économie.

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II. La dette de l’Etat et la dette publique

La dette de l'État est l'ensemble des emprunts que ce dernier a émis ou garantis et
dont l'encours (c'est à dire le montant total des emprunts) résulte de l'accumulation des
déficits de l'État.

La dette publique correspond à l'ensemble des engagements financiers pris sous forme
d'emprunts par l'Etat, les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent
directement. La dette publique évolue constamment au rythme des remboursements
d'emprunts effectués par l'Etat et les administrations publiques et des nouveaux emprunts
qu'ils contractent pour financer leurs déficits.

III. Lien entre le déficit budgétaire et la dette de l’Etat

La dette publique est une conséquence directe du déficit budgétaire de l'état. Quand
un État est en situation de déficit public, il est contraint de s'endetter. En effet, pour continuer
à financer ses dépenses, il doit emprunter des fonds sur les marchés financiers en contrepartie
du versement d'intérêts.

Le déficit budgétaire est un flux, c’est-à-dire une grandeur économique mesurée au


cours d’une période donnée (en général, un an), alors que la dette est un stock, à savoir une
grandeur économique mesurée à un moment donné.

Ces deux données, bien que différentes, sont liées : le flux du déficit budgétaire vient
alimenter l’encours de dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit par l’augmentation des
intérêts versés, qui sont une charge (dépense) budgétaire.

La succession des déficits favorise l’apparition de nouveaux déficits. En effet, en


gonflant la dette, elle peut provoquer un effet "boule de neige". La dette des administrations
publiques s’accroît ainsi selon un processus auto-entretenu, la charge d’intérêt qu’elle produit
conduisant à augmenter le déficit et donc à accroître encore l’endettement de l’État, et la
charge des intérêts.

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Chapitre 5 : Les finances publiques et l’économie

La relation entre les finances publiques et l’économie remonte aux les travaux de J. M.
Keynes, et a servi à réguler la crise de 1929. Malgré ses effets d’éviction, cette relation a été
mise en œuvre pour résorber les crises économiques et financières des années 2004, 2008, …
et reste d’actualité dans le cadre de la crise économique et financière actuelle provoquée par
le COVID 19, couplée à d’autres mécanismes.

I. Finances publiques et stabilisateurs automatiques

Depuis les années 80, la théorie des finances publiques a été dominée par la
préoccupation de stabiliser l’économie à un haut niveau d’activité. La relance de l’activité en
période de chômage, ou le freinage de la demande en temps de pression inflationniste sont
devenus, depuis J. M. Keynes, les mobiles essentiels des politiques économiques. L’objectif de
la stabilité à court terme a, dans la théorie économique actuelle, largement supplanté la
grande préoccupation classique : celle de la croissance à long terme.

Les responsables politiques considèrent la stabilisation économique comme l’une de


leurs responsabilités majeures. S’il y a longtemps que les gouvernements mettent en œuvre
des politiques monétaires et budgétaires, l’approche selon laquelle les gouvernements
devraient s’efforcer de stabiliser l’économie à travers la politique des finances publiques est
bien plus récente. Dans les pays industrialisés, cette approche de stabilisation de l’économie
a débuté après la seconde guerre mondiale. Les politiques de stabilisation en générale et celle
budgétaire ou des finances publiques s’inspirent du souvenir de la grande dépression, dont
des nombreux économistes pensaient à l’époque qu’en l’absence d’intervention active de
l’État dans la vie économique, elle pourrait se répéter à intervalle régulier.

Il ne fait aucun doute, aux yeux de nombreux économistes, que des politiques
économiques actives sont indispensables. Pour les économistes d’obédience keynésienne, ne
pas utiliser les instruments des politiques économiques pour stabiliser l’économie serait un
véritable gaspillage. Il serait facile de stabiliser l’économie si les impacts des politiques
économiques étaient immédiats. Malheureusement, les politiques économiques sont
confrontées aux retards dans la mise en œuvre et les impacts différés des politiques publiques.
Les économistes distinguent deux types de délais dans la mise en œuvre des politiques
économiques de stabilisation : le délai interne et le délai externe. Le délai interne est le temps
qui sépare un choc sur l’économie et la mesure de politique économique qui y réagit. Le délai
externe est le temps qui s’écoule entre le moment où la mesure de politique économique est
prise et celui où elle génère ses effets. Il s’explique par le fait que les politiques économiques
n’influencent pas instantanément les dépenses, le revenu et l’emploi.

Les stabilisateurs automatiques1 devraient en fait réduire les délais associés aux
politiques de stabilisation. Comme leur nom l’indique, les stabilisateurs automatiques sont

1
Dans le domaine de la finance publique, la stabilisation automatique désigne la capacité des finances publiques
à atténuer les conséquences des événements conjoncturels sur l'activité. Un stabilisateur automatique est un
mécanisme économique ayant une activité régulatrice, passive, et anticyclique. Il s'agit principalement des impôts
et des prestations sociales.

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des mécanismes qui stimulent ou ralentissent l’économie en cas de besoin et sans


modification délibérée des politiques économiques.

En raison des inévitables délais liés au processus de prise de décision, des stabilisateurs
automatiques sont parfois préférables aux changements discrétionnaires. L’imposition
progressive, qui réduit l’impact de la taxation des pauvres en période de récession, est l’un de
ces stabilisateurs. (L’adoption de la TVA a éloigné le Burkina Faso de l’imposition progressive,
ce qui diminue l’efficacité du système fiscal en tant que stabilisateur automatique). Des filets
de sécurité bien conçus, qui protègent les groupes vulnérables durant les crises et sont, de
préférence, inclus dans les systèmes de protection sociale permanents constituent, avec les
fonds de stabilisation budgétaire, d’importants instruments à cet égard.

Les fonds de stabilisation budgétaire, qui stérilisent les recettes publiques temporaires,
devraient servir d’instrument central pour les orientations anticycliques. L’expérience tirée de
la gestion des fonds de stabilisation pour les produits de base ayant un impact budgétaire
significatif peut être étendue aux fonds de stabilisation budgétaire.

L’intérêt d'un fonds de stabilisation est qu’il permet de mettre de côté des fonds lorsque
l'économie est en plein essor afin de les utiliser en période de récession. Cependant, les
économistes ne conviennent pas tous de l’opportunité de la date d’instauration de ces fonds
et de leur utilisation.

Il existe en général deux critères qui permettent de déterminer l’opportunité de


dépenser ou de conserver l’excédent budgétaire. Le premier est fondé sur les prévisions du
futur. Si l’économie est en pleine croissance mais que l'on s'attend à une récession annoncée,
il sera logique de sauvegarder une portion significative de l’excédent. L’emploi sera plus faible
aujourd’hui, mais les ressources seront disponibles pour renforcer la création d’emplois
demain, dans le cas d’un ralentissement économique. Le second critère se base sur les
prévisions de rendement des différents projets.

Dans la mesure où les fonds de stabilisation absorbent les recettes supplémentaires


induites par un essor des produits de base ou du capital risque, ils neutralisent le cycle de la
politique budgétaire au plus haut degré, puisque les recettes supplémentaires générées grâce
à l’augmentation de la demande sont affectées aux réserves. Il est possible de créer un
instrument complémentaire, à caractère anticyclique, en concevant des taux d’imposition
flexibles, notamment pour gérer les cycles de dépenses marquées du secteur privé. L’option
la plus judicieuse dans ce contexte serait de taxer la source de la forte hausse des dépenses.
Il s'agit de l'argument traditionnel en faveur de la taxation des exportations sujettes à des
flambées de prix temporaires, qui a servi de base à la conception des fonds de stabilisation
des produits de base.

II. Finances publiques et activisme budgétaire

L'activisme politique désigne un engagement politique privilégiant l'action directe.


Ainsi, l’activisme budgétaire désigne l’ensemble des engagements des pouvoir publiques en
faveur d’une gestion active des finances publiques pour répondre de manière ponctuelle à la
conjoncture économique. En jouant sur les finances publiques, les pouvoir publiques
influencent l’activité économique à travers la politique budgétaire.

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Les effets de cette politique sont mieux perçus dans le modèle keynésien de base.
L’État peut se manifester, du point de vue de la dépense et du revenu, par les impôts prélevés
(notés T) et les dépenses publiques (notées G) ; les impôts sont des prélèvements qui font
partie de la dépense des personnes privées (utilisation du revenu), et les dépenses sont des
contributions à la demande globale, qui accroissent le volume de production.
On peut écrire : Y  C  E  T et Y  C  I  G, et la condition d'équiblibre est : E  T  I  G
Dans ces deux équations, C représente la consommation, E le volume de l’épargne, I
l’investissement et Y le revenu national. Ainsi, les multiplicateurs budgétaires
d’investissement et de dépenses publiques peuvent s’exprimer comme suit :
YE  C0  cYE  cT  I  G
 YE 1  c   C0  cT  I  G, et C0  0
Les multiplicateurs sont alors :
YE 1 YE c YE 1
 (1),  (2),  (3)
I 1  c T 1  c G 1  c
Chacune des variables I, T et G étant considérée séparément, toutes choses étant égales par
ailleurs.
Si maintenant, on établit une relation entre les impôts et les dépenses publiques, le
multiplicateur de dépenses gouvernementales sera différent :
 soit ∆G = ∆T (les dépenses budgétaires sont financées totalement par des impôts) ;
alors, avec ∆I = 0, on obtient :
 c   1   1 c 
YE    T    G    G  G
 1 c   1 c   1 c 
Dans le cas de couverture des dépenses par des impôts, le multiplicateur est égal à 1
("Théorème de Haavelmo")
 soit ∆𝑇 = 𝑎∆𝐺 (les dépenses budgétaires sont financées pour une certaine proportion
a par des impôts) ; alors, avec ∆I = 0, on obtient :
 c   1   1  ac 
YE    T    G    G
 1 c   1 c   1 c 
 1  ac  1
Le multiplicateur des dépenses publiques est donc :     , avec 1   
 1 c  1 c
 On peut pour terminer supposer que l’état prélève des impôts en fonction du revenu
national, par exemple sous la forme d’une fonction d’imposition du type 𝑇 = T0  tYE .
Le multiplicateur de dépenses publiques (et aussi d’investissement) sera :
YE  C0  cYE  cT  I  G  C0  cYE  c T0  tYE   I  G
YE  cYE  ctYE  C0  cT0  I  G
 YE 1  c  ct   C0  cT0  I  G, et C0  T0  0
YE 1
 
G 1  c  ct

III. La politique budgétaire

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Les travaux de J. M. Keynes ont mis en avant l’importance de la politique budgétaire


pour réguler l’activité économique. Avant la crise de 1929, le budget de l’Etat était en général
restreint aux fonctions régaliennes telles que la justice, la défense nationale, la police,
l’éducation, … Les travaux de J. M. Keynes ont démontré que les pouvoir publics pouvaient
intervenir dans l’économie pour d’autres raisons : la régulation de l’économie pour la sortir
de ce qu’il appelle « l’équilibre de sous-emploi » (équilibre sur le marché de bien (DB = OB) et
déséquilibre sur le marché du travail (OL ˃ DL). L’idée est qu’en dépensant de l’argent, l’État
peut relancer l’économie par l’effet du multiplicateur.

Si par exemple, l’État dépense 1000 F CFA pour construire une route, il embauche des
ouvriers, achète des matériaux, etc. Ces ouvriers et le fabricant de matériaux dépenseront
ensuite l’argent gagné, et ainsi de suite. Ainsi, les 1000 F CFA dépensés initialement peuvent
se traduire par un impact démultiplié sur l’activité économique, d’où l’idée de multiplicateur
(ΔI = kΔY).

Ainsi, face aux différents déséquilibres macroéconomiques qui peuvent exister (par
exemple : inflation trop forte, un chômage trop élevé, un déficit commercial, …) les pouvoirs
publics interviennent pour mettre en place des politiques conjoncturelles qui visent à
améliorer l’état de santé de l’économie à court terme. Ils peuvent utiliser pour ce faire la
politique économique (la politique budgétaire et la politique monétaire). Nous nous
intéressons ici à la politique budgétaire, la politique monétaire étant la prérogative des
banques centrales qui sont indépendantes des pouvoirs publics. L’utilisations des deux
politiques s’appelle la politique mixte.

L’utilisation par les pouvoirs publics de la politique budgétaire pour réguler l’économie
se traduit par la variation ou l’utilisation des recettes et des dépenses du budget de l’Etat pour
réguler l’économie.

L’utilisation des recettes (variation des recettes) : l’augmentation des impôts pour
réduire son déficit budgétaire ou financer ses investissements (infrastructures), réduction des
impôts pour stimuler la consommation, l’investissement et l’activité économique, la mise en
place de taxes pour modifier le comportement des agents économique (incitations), …

L’utilisation des dépenses (variation des dépenses) : la création des emplois (postes
des fonctionnaires), des emplois pour diminuer le chômage, augmentation de l’investissement
publics, verser des subventions aux entreprises (incitation à accroitre les dépenses de
recherche & développement par exemple), …

Ces différentes interventions des pouvoirs publics dans les deux sens, visent à stimuler
d’une part, l’activité économique en période de récession (politique de relance ou
expansionniste), et pour déstimuler l’activité économique en période de croissance avec des
pressions inflationnistes (politique de rigueur ou restrictive).

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Toutefois, le multiplicateur trouve parfois ses limites : il est des cas où il se montre plus
ou moins efficace pour relance l’activité économique. Dans les années 1970, le multiplicateur
s’est révélé inopérant pour résoudre les problèmes économiques de l’époque.
Les limites du multiplicateur budgétaire
 L’effet d’éviction par le taux d’intérêt : lorsque l’État a recours au déficit et donc à
l’emprunt pour financer les dépenses, il pousse à la hausse les taux d’intérêt. Du coup,
ce sont les investissements privés qui sont pénalisés. Il n’y a pas d’amélioration
globale. Au contraire des dépenses publiques moins productives vont remplacer des
investissements privés a priori plus efficaces.

 L’effet d’éviction par l’extérieur : en économie ouverte à la concurrence


internationale, la relance de la demande initiée par la politique
budgétaire expansionniste risque de générer surtout une relance des importations et
non une reprise de la production nationale.

 L’effet du fardeau de la dette : les agents économiques vont s’attendre à ce que la


politique de relance financée par la dette entraîne à terme une hausse des impôts pour
le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts. Cela ne les poussera pas
à consommer ou à investir mais plutôt à épargner.

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Conclusion générale
Si l’utilisation de l’outil budgétaire comme instrument de régulation de l’économie à
court terme, inspirée des travaux de J. M. Keynes a permis aux finances publiques de réguler
la crise de 1929, cet instrument, malgré ses insuffisances constatées, liées aux effets
d’évictions reste de nos jours un des outils utilisés par les pouvoirs publics en combinaison
avec d’autres instruments tels que la politique monétaire.
De nos jours, le débat sur le rôle des finances publiques à travers la politique
budgétaire dans la régulation de la conjoncture a évolué. La question n’est plus de savoir si la
politique budgétaire doit aller au-delà du libre jeu des stabilisateurs automatiques, ni si elle
est rendue inefficace par les effets d’éviction, mais plutôt comment une politique
traditionnellement pensée en fonction de cycles courts doit être repensée dans un contexte
de récession profonde et de durée incertaine.

Le contexte mondial actuel, marqué par la crise économique et financière provoquée


par le COVID 19 met à l’épreuve la réflexion sur la mise en œuvre de l’outil budgétaire associée
aux mécanismes de maitrise de certains de ses effets d’éviction (taux d’intérêt), en
combinaison avec d’autres outils, semblent pour le moment ne pas produire suffisamment
d’effets escomptés, au regard de l’ampleur, la profondeur et la durée probable de la crise
marquée par des vagues successives de contamination provoquant des arrêts partiels de
l’activité économique dans certains secteurs d’activité.

Ainsi, malgré la mise en œuvre de la politique monétaire à travers la baisse des taux
directeurs, la baisse ou la suspension des réserves obligatoires des banques commerciales au
niveau des banques centrales (politique monétaire conventionnelle), le rachat massif des
titres des Etats par les banques centrales (politique monétaire non conventionnelle :
Assouplissement quantitatif / Quantitaive easing) couplés au recourt à l’endettement
démesuré à travers la suspension des plafonnements des ratios « dette/PIB » pour financer
les politiques de relance des économies, les effets escomptés sont toujours attendus.

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Bibliographiques

1. Ouvrages

Raymond MUZELLEC, Matthieu CONAN, finances publiques, Campus LMD, Manuel intégral
concours, Edition DALLOZ, 16ème édition, 2013.

2. Autres outils

MOTTET M., (2011) : le droit de la décentralisation au BURKINA FASO.


LOI n°055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso.
Loi n°006-2003/AN du 24 janvier 2003 relative aux lois de finances.
Loi n°106-2015/CNT portant loi de finances pour l'exécution du budget de l'Etat, gestion
2016.
Loi n° 037-2013/an portant loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion
2014.

3. Sites web

http://www.oas.org/juridico/PDFs/mesicic4_hti_dec_org.pdf
http://www.lacipres.org/organismes-membres/article/la-caisse-autonome-de-retraite-des
http://www.lacipres.org/organismes-membres/article/caisse-nationale-de-securite-29
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2006-1-page-43.htm
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/definition-
histoire/histoire/qu-entend-on-par-intervention-etat-economie.html
https://sesmassena.sharepoint.com/Documents/CHAP%204%20-%2046%20-
%20Les%20fondements%20de%20l'action%20de%20l'Etat%20(Cours%20-%202010-
2011).pdf

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