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Année universitaire
2017-2018
Introduction générale
Pour Gaston Jèze, les finances publiques sont l’étude des moyens par
lesquels l’Etat se procure les ressources nécessaires à la couverture des
dépenses publiques et en réparti la charge entre tous les citoyens. C’est une
définition qui considère les finances publiques comme un instrument pour
permettre la réalisation de l’activité publique. C’est plutôt une approche
libérale puisque le budget n’est pas censé perturber les activités économiques
privées.3
Pour Pierre LaLumière, les finances publiques sont l’étude des moyens par
lesquels l’Etat cherche à réaliser des interventions dans le domaine
économique et social. Dans cette approche, les finances publiques ne sont pas
neutres, mais agissent dans la vie des citoyens. On n’est plus dans l’Etat
gendarme, mais bien dans l’Etat providence. Les néo-libéraux justifient
l’extension de l’intervention de l’Etat parce que l’Etat est vu comme le garant
de la bonne marche du marché. C’est à l’Etat d’assurer que les conditions sont
réunies pour que la concurrence puisse s’exercer de la meilleure façon
1 Yvon BELAVAL, le souci de sincérité, coll. La jeune philosophie, Paris, Gallimard, 1944, In « Olivier LE BOT, la
sincérité, une exigence juridique en diffusion, Larcier, 2011, P.9 ».
2 Olivier LE BOT, la sincérité, une exigence juridique en diffusion, Ibid, P.9
3 Gaston JÈZE, cours de finances publiques, librairie de droit et de jurisprudence, Paris, 1936, In « cours de
1
possible. On va estimer que l’Etat doit être le garant de liberté d’entreprendre,
de la libre circulation, etc.1
Les finances publiques sont au cœur de l’action politique, elles sont les
leviers de l’action publique, elles sont également l’expression de choix de
société que ce soit par les recettes ou les dépenses, les finances publiques vont
permettre aux acteurs d’avoir un poids sur la croissance économique, de
répartir les ressources, et de développer certains secteurs. En effet, l’Etat va
être soit un acteur de la vie économique, soit il va agir sur les activités privées
économiques. Les finances publiques agissent également sur la répartition des
ressources, les réformes fiscales quelles qu’elles soient ambitionnent de
trouver un moyen juste de répartir le poids des prélèvements obligatoires par
des mesures fiscales.
1Pierre LALUMIÈRE, les finances publiques, A. Colin, édition 6, Paris, 1971, In « cours de finances publiques,
op.cit,
2
1959 qui encadre le droit budgétaire au début de la Ve république, est plutôt
favorable à l’exécutif.
3
Sous le premier empire, peu d’avancées ont été réalisées, et il n’est pas
question de consacrer des droits et des pouvoirs, on n’a pas pensé à organiser
un droit budgétaire. En revanche la Cour des comptes est née, puisqu’elle date
de 1807. Cette cour des comptes est une institution au service du pouvoir
exécutif, c’est-à-dire au service de l’empereur. L’institution a une certaine
méfiance à l’égard des juridictions, du pouvoir juridictionnel et judiciaire.
4
contrôler le pouvoir exécutif. La transparence des Finances publiques est
assurée par la consécration des principes budgétaires et le développement
des règles de la comptabilité publique. Les grands principes du droit
budgétaire apparaissent pendant cette période : Le principe d’unité a été posé
pendant la Révolution en 1794 ; Le principe d’universalité apparaît en 1822 ; Le
principe de spécialité est issu d’une loi de 1817, en même temps que la règle
du caractère limitatif des crédits ; Le principe d’annualité est consacré dès la
Constitution. La sincérité est tellement évidente, à l’époque, qu’elle n’a jamais
été posée par les textes !1
1 Éric OLIVA, finances publiques, Dalloz, 3ème édition, Paris, 2015, P.10
5
Depuis 1956, le Maroc tente de fonder son propre ordre juridique des
finances publiques, qui fut couronné dans un premier temps par la
promulgation du texte constitutionnel en 1962, la constitutionnalisation du
droit des finances publiques, bien que datant de la première Constitution
entrée en vigueur en 1962, ne cesse d’évoluer à travers les différentes révisions
constitutionnelles, les lois organiques relatives aux lois de finance…Cependant,
son acception moderne, n’a vu le jour qu’après la promulgation de la première
constitution le 17 Rajab 1382 (14 décembre 1962). L’histoire du droit et des
institutions au Maroc, atteste de l’existence d’une corrélation systématique
entre les révisions constitutionnelles et la refonte des lois organiques régissant
le budget de l’Etat. En fait, cette corrélation est tributaire de l’effet d’impulsion
qu’exercent les mutations et les changements des contextes politique,
économique et social sur l’évolution des lois organiques relatives à la loi de
finances.
Dans un monde désormais régi par la gouvernance, l’État perd son statut
particulier. Il est de plus en plus assimilé à l’entreprise. Gouverner n’est donc
plus le monopole de l’État, mais il s’agit d’une fonction qui appartient à toute la
collectivité. À l’instar des pays de l’OCDE qui, dès les années 1980 et 1990, ont
mis en place selon des rythmes différenciés, une ampleur plus ou moins grande
et des voies diverses, un système de gestion de la performance dans le secteur
public notamment la gestion budgétaire, le Maroc a amorcé depuis presque
plus d’une décennie un processus de réforme de son système financier public
et il s’inscrit dans un vaste mouvement international de modernisation.
1 Abderrahim TADA, audit et contrôle des comptes de l'Etat : vers un modèle de consolidation et de
certification des comptes publics au Maroc, thèse pour l’obtention du Doctorat en droit public, faculté des
sciences juridiques, économiques et sociales, Fès, 2016-2017, P.7
2 Dahir n° 1-11-91 du 21 chaabane 1432 (29 juillet 2011), portant promulgation du texte de la constitution,
7
élargit le droit d’amendement parlementaire et participe au renforcement de la
transparence budgétaire. Elle représente donc une mutation des processus de
la gestion financière publique et une évolution importante dans les pratiques
budgétaires de l’administration publique marocaine, non seulement en raison
des changements des règles législatives mais aussi parce que la mise en œuvre
de la LOLF modifie profondément les pratiques et les comportements.
1 Mohammed BASTAOUI, la cour des comptes : acteur clé de la souveraineté budgétaire des États,2017, P.1
www.tgr.gov.ma/wps/wcm/connect/433ade0e-a308-4bfe-a67f-2bba31214c80/Bastaoui-
fondafip2017.pdf%3FMOD%3DAJPERES%26ContentCache%3DNONE&ved=2ahUKEwiutbnOg4_cAhXBBywKHdZ
XAngQFjAGegQIARAB&usg=AOvVaw0PRUFk2Ym-7XAhpU34WL4O
8
Un second phénomène peut expliquer le développement de la notion
juridique de sincérité : il résulte de l’influence d’un courant, certes minoritaire
mais néanmoins réel, qui vise à promouvoir la place des valeurs dans le droit et
à instiller, par ce biais, une plus grande moralité dans les relations juridiques. La
sincérité s’inscrit dans cette démarche en cherchant à imposer une certaine
droiture chez les opérateurs et dans les opérations juridiques. On attend de
cette notion qu’elle soit un facteur d’honnêteté des actes et des procédures.
La loi organique des lois de finances (LOLF) française de 2001, à son tour,
applique la sincérité aux comptes de l’État et aux lois de finances . Elle a
9
consacré le principe de sincérité au travers de deux articles (art. 32 et33) réunis
au sein d’un chapitre intitulé : « Du principe de sincérité ». Aux termes de ces
dispositions, « les lois de finances présentent de façon sincère l’ensemble des
ressources et des charges de l’État. Leur sincérité s’apprécie compte tenu des
informations disponibles et des prévisions qui peuvent raisonnablement en
découler. »1
1 Article 32 de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF), JORF n° 177
du 2 août 2001, P. 12480
2 Article 33 de la LOLF française, pré -citée.
3 Stéphanie DAMAREY, l’essentiel des finances publiques, Gualino, 6ème édition, France, 2018, p.56
10
française, sans oublier aussi le rôle du Conseil constitutionnel marocain dans la
confirmation de ce principe avant même son consécration.
Le terme sincerus aurait désigné le miel pur, puis par extension, tout ce
qui est « sans mélange d’éléments suspects. Être sincère c’est refléter l’image
naturelle de la vérité toute simple et toute nue ». En partant de cette origine,
on peut considérer qu’être sincère « c’est se montrer tel qu’on est, sans fard et
non pas avec une figure d’emprunt. Sous son aspect subjectif, la sincérité est
une manière d’être, en vertu de laquelle, nous portons à notre connaissance
personnelle comme à celle d’autrui des représentations adéquates de nos
réalités intérieures. L’homme d’une sincérité idéale, ce serait l’homme qui
reflèterait, dans sa propre conscience d’abord et dans ses modes d’expressions
ensuite, tout le contenu et rien que le contenu de ses idées et de ses
sentiments ; ce serait l’homme qui traduirait tout ce qu’il sent et tout ce qu’il
conçoit, fidèlement et intégralement, par- devant ses semblables aussi bien que
par-devant lui-même »2.
11
On le voit, à travers ces sens, la sincérité peut porter sur deux objets. Elle
a trait, soit à ce que la personne est, soit à ce qu’elle fait. Mais lorsque le droit
consacre une obligation de sincérité, il ne vise jamais les personnes mais
uniquement leurs actions.
12
publiques et de leurs gouvernance, et le renforcement de la performance de la
gestion publique, à quoi s’ajoute l’accroissement du rôle du parlement dans le
domaine budgétaire, dans le contrôle des finances publiques et dans
l’évaluation des politiques publiques pour en instaurer une véritable culture de
la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
Ce travail qui vise, en fait, à approfondir les principales idées traitées dans
cette introduction et bien d’autres concernant le principe de sincérité des
prévisions et des comptes de l'Etat au Maroc et en France, pourrait constituer
un pas dans la carrière de la science juridique, en éclaircissant les notions et les
conceptions théoriques et en découvrant les contraintes limitant l’application
du nouveau principe en finances publiques pour les combattre et ainsi
améliorer la transparence des finances publiques en particulier la
gouvernance financière en général.
13
• Quels sont les principales contraintes qui limitent l’application du principe
de sincérité et qui entravent le contrôle de celle-ci ? Et quelles sont les
procédures pour lutter contre ces obstacles ?
• Et quel lien de son application avec la gouvernance financière ?
14
Première partie : la sincérité des finances publiques : les implications du
principe
Vu cette importance l’analyse porte dans cette partie sur les origines et
implications du principe (chapitre I), puis sur sa complémentarité et sa
corrélation avec les autres principes budgétaires classiques (chapitre II).
15
Ceci étant, la question de la sincérité en soi est typiquement une question
philosophique désincarnée et discutable à l’infini. Cependant dès que l’on
ajoute budgétaire et comptable (section II), il semble que la connotation
philosophique disparaisse et que l’on entre dans le concret, le solide et le
certain.
16
En effet l’article 15 de cette dernière annonce sans équivoque que la
« société a le droit de demander compte à tout agent public de son
administration…par l’obtention de renseignements exacts et sincères »1
1 Assou Mansour, la sincérité des prévisions et des comptes budgétaires : une exigence démocratique, revue
marocaine des finances publics (REMAFIP), n°3, 2013, PP.10-11
2 Laurent Pancrazi, op.cit, P. 51
3 Franck Waserman, les finances publiques, 8ème édition, direction de l’information légale et administrative,
17
de la dépense publique, concepts qui vont permettre l’épanouissement du
principe de sincérité1.
Le souci de sincérité des comptes n’est pas non plus totalement absent
comme en atteste l’édit de septembre 1522 par lequel Henri II avait ordonné à
tout receveur général de bailler état en entier et au vrai à son trésorier, de
toute la recette et de la dépense de chaque année expirée et de lui exhiber les
pièces justificatives de ses opérations3.
18
question de la sincérité se limite à une transparence à usage interne : la
couronne n’est inaliénable que parce que le roi a fait le serment qu’il en ira
ainsi. Les comptes fournis lui permettent de se discipliner1.
1 Idem, p. 55-56
2 J-M THIVEAUD, histoire de la finance en France, T.1, édition PAU, 1995, p.135.
3 LAURENT PANCRAZI, op.cit., p.58
19
entre le consentement à l’impôt et le vote de la dépense, qui sont
expressément prévues dans les articles 13 et 14 de la déclaration de 1789 et,
d’autre part, dans la reconnaissance du contrôle nécessaire de l’usage des
deniers publics qui se matérialise par la mise en place d’une organisation
comptable aboutissant à une reddition des comptes publics.1
1Ibid, p.60
2JEAN-FRANCOIS JOYE, la sincérité premier principe financier, revue française de finances publiques (RFFP),
n°11-2010, p.19
20
prétexte (justifié) au renforcement des contrôles. C’est encore vrai, seuls les
modalités et l’époque changent »1.
1 Ibid, p.20
2 Laurent PANCRAZI, op.cit. , p.62
3 JEAN-FRANCOIS JOYE, op.cit, pp.18-19.
4 Laurent PANCRAZI, op.cit, p.129.
21
B- les origines récentes
1François BARQUE, la sincérité des budgets et comptes publics, Dir. Olivier LE Bot, édition Larcier, Belgique,
2011, p.61
22
développement des audits, la contractualisation entre ministères et agences.
Même chose pour la Suède à compter de 1996 où la discipline budgétaire
prend souvent la forme d’une sorte de pacte de stabilité national. Ce qui tend à
confirmer l’existence d’une optique de plus grande sincérité1.
23
sincérité des comptes, mettant en évidence les difficultés qu’elles rencontrent
sur le terrain des questions financières nationales. Pratiquement, ces
organisations incitent les Etats à faire voter leur budget par une entité
indépendante. Ils insistent également, pour certains pays, sur la nature du
contrôle qu’il convient de confier à l’institution supérieur du contrôle 1.
1Ibid, p.67
2ELHARCHAOUI ABDELOUAFI, la constitutionnalisation des finances publiques au Maroc, Revista Electronica do
mestrado em direito da UFAL.v.6, n°2,2015, p.90
www.seer.ufal.br/index.php/rmdufal/article/download/2104/1582 , consulté le 02/05/2018 à 11h00.
24
réduction des dépenses immédiates et la création de dettes futures sous
forme de d’emprunts ou d’arriérés ; tel la prise en compte des coûts
annuels totaux envisagés pour les projets et programmes financés par
des prêts étrangers, au lieu d’enregistrer seulement les crédits
nécessaires pour couvrir les dépenses non financées ; et le paiement de
l’ensemble de la part de l’Etat –comme opérateur- au profit du fond de
pension marocaine, au lieu de payer seulement le solde d’une
subvention d’équilibre ; et aussi par l’enregistrement du cout total de
l’eau, de l’électricité, de transport, des charges postales, à la place de se
limiter à l’ouverture des enveloppes forfaitaires qui ne traduit pas le
niveau de consommation réel, ce qui entraine l’accumulation d’arriérés.
• L’inclusion de nouveaux éléments dans la loi de finances tout au-delà de
sa portée tels que les bons du trésor pour une période de cinq ans, qui
ont été considérés comme étant dans les opérations du trésor
seulement, ainsi que les budgets des SEGMA qui ne sont liés au budget
de l’Etat que par leurs solde débiteur ou créditeur.1
.94. ص، 2017 ، الطبعة االولى، الرباط، مطبعة المعارف الجديدة، قانون الميزانية العامة ورهان الحكامة المالية الجيدة،عسو منصور 1
25
faire émerger durablement le principe de sincérité mais il a contribué à lui
donné un réel contenu. Il s’est attaché prudemment à adosser la sincérité aux
principes traditionnels (annualité, unité, universalité, spécialité, équilibre).
1 FRANÇOIS BARQUE, la sincérité devant le juge constitutionnel, RFFP, n°111, 2010, P.97
2 Ibid. P.63
26
puisqu’il a également rendu le principe applicable aux lois de financement de la
sécurité sociale1.
1 Idem. P. 97
2 Décision n° 94-351 DC du 29 décembre 1994, JORF du 30 décembre 1994, P.18930
3 ASSOU MANSOUR, op.cit. p.11
4 RAYMOND MUZELLEC, MATHIEU CONAN, finances publiques, Dalloz, 16 ème édition, Paris, 2013, p.225.
5 Assou MANSOUR, op.cit, p.11
27
législateur a véritablement repris à son compte, dans un certain nombre de cas,
des approches adoptées antérieurement par le CC. Cette réalité est notamment
visible dans sa décision du 29 décembre 1999 dans laquelle « le juge avait
précisé que serait irrégulière une erreur manifeste dans l’évaluation des
recettes »1.
28
inscriptions budgétaires. La sincérité devient alors un principe général du droit
budgétaire. De manière plus générale, il permet au CC d’examiner la validité
des prévisions de recettes, de contrôler les évaluations chiffrées des projets de
lois de finances, de vérifier que les lois de finances ne font pas l’objet d’artifices
comptables et de s’assurer de la lisibilité des opérations financières de l’État.1
29
En 2002, le CC a été appelé à se prononcer sur la conformité de l’article 15
de la loi de finances pour 2002. Cet article constitue, selon les députés auteurs
de la saisine, le prolongement d’une opération par laquelle le gouvernement a
ouvert des crédits supplémentaires dans le cadre de l’article 17 de la loi de
finances pour 2001, par un décret du 26 Mars 2001 et ce en vertu d’une
habilitation législative accordée par l’article 30 de la loi de finances pour
l’année budgétaire 2001, conformément à l’article 45 de la constitution, tel que
rappelé par l’article 43 de la loi organique des lois de finances. Dès lors qu’il
appartenait au gouvernement d’ouvrir des crédits supplémentaires par décret,
il lui incombait de soumettre le dit décret au parlement pour ratification.
Toutefois, en ne soumettant pas ledit décret à la procédure de ratification, le
gouvernement a contrevenu aux dispositions de l'article 45, de l’article 43 de la
LOLF, et de l’article 30 de la loi de finances pour l’année 2001. 1
30
En général, le volontarisme du CC doit donc être, pleinement souligné,
tout spécialement, pour ce qui concerne la sincérité des lois de finances. Ce qui
poussera sans doute par la suite la consécration de ce principe par la LOLF et
par d’autres textes.
31
jurisprudentiel. A partir de la loi organique 2001, il a reçu un fondement
constitutionnel.
D’autres textes ont une portée plus limitée et ne s’imposent qu’à certain
catégories de personnes publiques. C’est notamment le cas de l’article R-6145-
11 du code de la santé publique qui consacre la sincérité de l’Etat des
prévisions de recettes et des dépenses des établissements publiques
hospitalières. Il en est de même du code général des collectivités territoriales
(CT) qui impose le principe à l’ensemble des budgets locaux. Aux termes de la
loi du 02 Mars 1982, ceux-ci doivent être en équilibre réel. Ainsi la section
d’investissement et la section de fonctionnement devant être votés toutes les
deux en équilibre, les recettes et les dépenses doivent être évaluées
sincèrement. Cette obligation concerne les budgets primitifs, les décisions
32
modificatives et les budgets supplémentaires des CT. La loi du 22 Juillet 1994 a
étendu ce principe aux comptes administratifs.1
1 Ibid, P. 64
2 LUC SAÏDJ, enjeux autour d’un principe controversé, RFFP, n° 111, 2010, p.5
، مطبعة األمنية، منشورات مجلة الحقوق، تنزيل الدستور المالي بالمغرب بين ضرورة اإلصالح ورهان الحكامة المالية، نجيب جيري3
164. ص،2013 ، اإلصدار السابع،الرباط
33
clarté et de lisibilité, et ce en respectant les principes budgétaires y compris la
sincérité1.
34
règlement permettent d’assurer l’effectivité de ce principe et de réduire les
écarts en cours d’exécution compte tenu de la nature prévisionnelle de chaque
loi de finances initiale. 1
1 JEAN-MARIE RAYNAUT, DELPHINE SOULT, LOLF à l’usage des associations (guide), ministère des droits des
femmes, de la ville de la jeunesse et du sport, 2014, p.8
2 Dahir n° 1-15-83 du 20 ramadan 1436 (7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique n° 111-14
35
loi est au-dessous des attentes par rapport à l’article 27 de la constitution
selon certains auteurs. 1
،9 العددédition EMALIV ، ونصوصه التطبيقية130-13 قانون ميزانية الدولة على ضوء القانون التنظيمي للمالية، عبد النبي أضريف1
62- 61 ص ص،2015
36
Section II : les aspects du principe de sincérité en finances publiques
Dérivé du latin « sincerus » qui signifie pur, l’apparition d’un tel principe
en finances publiques renvoie ainsi à l’idée d’une norme de pureté s’imposant
aux acteurs financiers. D’un point de vue juridique, la notion de pureté est
nettement moins évidente. La règle de droit se caractérise essentiellement par
l’existence d’une norme et d’une sanction juridictionnelle dont elle tiré sa
spécificité. Or, le principe de sincérité est une norme indéterminée dont la
sanction est de plus limitée1.
Elle recouvre deux aspects : la fiabilité des prévisions inscrites dans la loi
de finances (les recettes ne doivent pas avoir été artificiellement gonflées ni
les dépenses minorées) ; et l’exactitude dans la tenue des comptes à l’occasion
de son exécution.3
37
§1- la sincérité budgétaire
38
raisonnablement en découler », pour reprendre les termes de l’article 32f de la
LOLF 2001-traduit notamment dans l’exigence « d’erreur manifeste
d’appréciation » posée par la jurisprudence du CC (et dans l’exigence posée par
cette jurisprudence de lois de finances rectificatives en cas de changement
significatif de circonstances en cours d’exercice : par exemple la décision n°
2007-555-DC du 16 Aout 2007) . S’agissant au moins de l’État, cette sincérité
est, au surplus, « subjective », puisqu'elle se caractérise également
par « l’absence d’intention de fausser les grandes lignes de l’équilibre, selon la
jurisprudence du CC, qui introduit ainsi un « vice du but » rendant encore plus
relatifs les contours, déjà flous de la notion de sincérité (« peut-on, par
exemple, faire de la soutenabilité un élément de la sincérité budgétaire ? »)1.
39
l’article 32 de la LOLF, qui oblige à présenter « de façon sincère
l’ensemble des ressources et des charges de l’État ». Mais dans ce cas,
quoi de bien nouveau par apport à la règle classique de totalité (ou de
globalité), incluse dans les principes d’unité et/ou d’universalité
budgétaire ?
• Il peut s’agir de la sincérité de présentation, mais quel progrès
significatif, notamment par apport à la règle classique de non
compensation ?on peut, certes, invoquer « la charte de budgétisation »
imposée par l’article 51-2 de la LOLF1, ou encore plus
fondamentalement, la présentation du budget par programme, mais il
s’agit alors là beaucoup plus de clarté que de sincérité.
• Il peut s’agir de la sincérité des évaluations des éléments portés au
budget (ou en lois de finances), ainsi que semble, notamment et
également, l’impliquer la partie de l’article 32 de la LOLF précisant que
« la sincérité s’apprécie compte tenu des informations disponibles et des
prévisions qui peuvent raisonnablement en découler ». c’est peut-être là
que réside la véritable nouveauté mais il ne concerne qu’un des
éléments généralement pris en compte par la jurisprudence. 2
De sa part, la LOLF marocaine 130-13 dispose, dans l’article 10, que « les
lois de finances présentent de façon sincère l’ensemble des ressources et des
charges de l’État. La sincérité des ressources et des charges s’apprécie compte
tenu des informations disponibles au moment de leur établissement et des
prévisions qui peuvent en découler ». Il résulte de cette exigence que les
moyens pour lesquels est sollicitée une autorisation parlementaire doivent
1 En vertu de cette disposition, est jointe au projet de la loi de finances de l’année « une analyse des
changements de la présentation budgétaire, faisant connaitre leurs effets sur les recettes, les dépenses et le
solde budgétaire de l’année concernée.
2 LUC SAÏDJ, op.cit, p.9
40
correspondre aux charges prévisibles et doivent être à la fois suffisants pour
permettre à l’État d’honorer ses dettes et calculer au plus juste les besoins.
1 FRANÇOIS CHOUVEL, finances publiques, Gualino, 19ème édition, France, 2016, pp.55-56
41
et selon l’article 8 (2ème alinéa) toutes les recettes et toutes les dépenses sont
imputés au budget général ». Le budget apparait alors comme une description
des ressources et des charges de l’État.
Elaborer un budget, c’est avant tout faire un choix. C’est le ministre des
finances qui se trouve au centre de la procédure d’élaboration de la loi de
finances. Sur le plan pratique, le processus d’élaboration peut être divisé en
deux étapes : la détermination du cadre général et la mise au point du contenu
des budgets ministériels ; la stratégie du gouvernement s’appuie sur un cadre
de référence qui définit les orientations, les objectifs et les modalités de sa
mise en œuvre. La détermination du cadre général passe par plusieurs étapes
1 Laurent PANCRAZI, op.cit, pp.282-283
42
dont leur respect et leur conformité à la réalité contribuent au renforcement
de la sincérité des prévisions budgétaires. Ces étapes sont les suivantes :
1MOHAMED HARAKAT, finances publiques et fragilité : de la réforme de l’État par le budget et l’évaluation des
politiques publiques, tome 1, Rabat, 2017, p.293
43
gouvernement est sollicité. Si aucun accord n’est théoriquement convenu, on
fait recours à l’arbitrage royal dans le cas marocain1.
1 Ibid, P.296
44
finances comportant des données concernant les investissements du budget
général ainsi que les impacts financiers et économiques des dispositions
fiscales et douanières proposées…
45
Le tableau ci-après illustre synthétiquement le processus de préparation et
d’adoption de projet de loi de finances(prévision des recettes et des dépenses)
Dépôt du projet
au bureau de la
chambre des
représentants
46
B- la réconciliation entre le principe de sincérité et les hypothèses financières
47
❖ Taux de croissance : 4,5%
❖ Taux d’inflation : 1,7%1
48
et sollicite l’engagement de procéder à la présentation des lois de finances
rectificatives en cas de modification significatives des priorités et des
hypothèses de la loi de finances
49
contenu de la sincérité comptable, en dehors de la spécificité de la comptabilité
publique (B), ne pose pas de problèmes.
La loi de règlement (LR) est l’un des trois types de lois de finances avec les
lois de finances initiale (LFI) et rectificative (LFR). Elle constitue un document
comptable soumis à l’approbation du Parlement. Avec la LOLF, elle retrouve
une relative importance car elle comprend :
50
individuels des comptables et le compte général du royaume1. A chaque fin
d’année budgétaire, la loi de règlement2 :
51
membres du gouvernement, au cour de l’exécution de la loi de finances de
l’année, pour le rectifier.1
La sincérité de loi de règlement est un concept plus exigeant que celui de
la loi de finances de l’année, de la loi de finances rectificative ou de la loi
particulière (prise selon des procédures d’urgence), puisqu'elle s’entend de
l’exactitude des comptes. Le risque est donc plus grand de voir, à l’avenir, une
loi de règlement déclarée non conforme pour insincérité qu’une autre loi de
finances. 2
Désormais celle-ci doit, entre autre, approuver le compte de résultat de
l’exercice, établi selon la règle des droits constatés, affecter au bilan de l’État le
résultat comptable de l’exercice et approuver ce bilan 3. A priori, la sincérité
devrait être entendue de façon plus exigeante dès lors que ces documents ont
essentiellement une fonction de constatation des opérations comptables
précédemment effectuées. Pour ce qui est des opérations budgétaires, il
importe que l’ensemble des recettes et des dépenses afférentes à l’exercice
concerné figurent dans le texte.
C’est certainement pour cela que le juge constitutionnel a précisé que la
sincérité de la loi de règlement postulait l’exactitude des comptes, Se
démarquant de la conception du CC, la cour des comptes (CDC) à, à plusieurs
reprises, estimé que des comptes exacts pouvaient fort bien être insincères,
notamment en raison de manœuvres, de montages comptables
artificielles…dès lors, à côté de la définition donnée par le CC, il existerait une
définition de la sincérité de la loi de règlement implicitement suggérée par la
345.ص، مرجع سابق، قانون الميزانية العامة ورهان الحكامة المالية الجيدة، عسو منصور1
2 FRANÇOIS CHOUVEL, op.cit, p.56
3 Article 37 de la LOLF française du 1er août 2001 précitée.
52
CDC selon laquelle la sincérité de loi de règlement exige que cette dernière
retrace avec vérité l’ensemble des opérations 1.
53
la comptabilité générale constitue un système d’information au service d’une
analyse des coûts des différentes actions engagées dans le cadre de
programmes destinés à remplir une mission. La référence à la comptabilité
générale garantit une cohérence dans les calculs de coûts et d’indicateurs de
performance en aval dans les différents ministères. 1
54
référentiel, permettant une qualité comptable indispensable pour toute
certification, elle laisse encore beaucoup à désirer.1
55
et procédures en vigueur sont appliquées de manière à traduire avec sincérité
la connaissance que les responsables de l’établissement des comptes ont de la
réalité et de l’importance relative des évènements enregistrés.
56
Chapitre II : la sincérité et les autres principes
57
En effet, dans un souci de précision, une définition des concepts s’impose
(§ 1) avant de déterminer comment la sincérité s’aperçoive comme résultat des
règles classiques (§ 2).
1MICHEL BOUVIER, MARIE-CHRISTINE ESCLASSAN, JEAN-PIERRE LASSALE, finances publiques, LGDJ, 15ème
édition 2016-2017, p.288.
58
Les dérogations les plus importantes sont représentées par les comptes
spéciaux de trésor CST, les budgets annexes BA, et les budgets des SEGMA.
59
particulière. Cette interdiction se justifie par des raisons théoriques
(l’affectation serait source de gaspillage et remettrait en cause la
solidarité nationale, en permettant à des services de l’État de disposer de
fonds supérieurs à leurs besoins) et pratiques (risque de constitution de «
caisses noires »)1.
B- l’annualité et la spécialité
60
Trois séries de justifications peuvent être avancées :
61
Ces aménagements sont apparus nécessaires pour éviter une consommation
désordonnée des crédits. Les plus importants sont ;
62
est plus tangible (universalité, spécialité...). Ces règles sont opérationnelles et
offrent une base plus solide à l'argumentation juridique que ne le permet
directement le principe de sincérité. Dans nombre de décisions, il n'y eut pas
officiellement constat d'insincérité mais au final, c'est la sincérité qui produit
ses effets1.
63
En outre, Dans sa décision n° 94-351 DC, le Conseil constitutionnel juge
que, « en prévoyant la prise en compte dans les dépenses du fonds de solidarité
vieillesse d'une dépense à caractère permanent incombant au budget annexe
des prestations sociales agricoles [notamment les versements destinés au
paiement par les caisses des prestations de l'assurance vieillesse des non-
salariés agricoles], l'article 34 de la loi déférée [la loi de finances pour 1995] a
méconnu le principe d'universalité ».
64
- les non budgétisations : reprise par l'Etat de la dette de l'Agence centrale des
organismes de sécurité sociale (ACOSS) à l'égard de la Caisse des dépôts et
consignations, qualifiée par le Conseil d'opération de trésorerie intervenant en
dehors du budget (décision n° 93-330 DC), rattachement par voie de fonds de
concours de certains prélèvements au budget des services financiers (décision
n° 97-395 DC) ou encore absence de certains emplois publics dans la loi de
finances (décision n° 99-424 DC) ;
1LES DOCUMENTS DE TRAVAIL DU SÉNAT, Série ÉTUDES JURIDIQUES, « LE PRINCIPE DE SINCÉRITÉ DES LOIS DE
FINANCES ET DES LOIS DE FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE » n° EJ 1 Octobre 2006,
https://www.senat.fr/ej/ej01/ej010.html. consulté le 13/05/2018. pour plus de précisions voir la jurisprudence
du conseil constitutionnel relative au principe de sincérité budgétaire sur http://www.conseil-
constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/les-decisions.95486.html , ainsi que l’annexe.
65
classiques plus préhensibles. Toutes y convergent et en somme le matérialisent
afin de satisfaire d’innombrable besoins financiers (informer, autoriser,
justifier, unifier, etc..).
Du fait l’entrelacement entre la sincérité et ses règles d’application est en
train de passer du statut d’intuitif ou d’implicite à celui de formel. On dit aussi à
propos de la règle d’unité qu’elle donne plus de clarté et plus de sincérité aux
documents ; il en va également de l’universalité qui est le corollaire du principe
d’unité en ce qu’il exige que le document présenté soit sincère et global. Cet
entrelacement devient donc patent dans les textes et les définitions.
66
règle de l’équilibre budgétaire et financier dont le sens et le contour sont un
peu variables selon les situations, les nécessités et même les idéologies des
gouvernements et des décideurs en général ? Quels liens entre l’exigence d’un
équilibre comme condition de la soutenabilité des finances publiques, les
dérogations et exceptions pour des raisons politiques et économiques, et les
impératifs de la présentation et de l’exécution sincères des documents et des
autorisations budgétaires ?
67
A- Déficit public et politiques budgétaires
68
et qui penserait que le simple rétablissement de celui-ci au niveau antérieur
suffirait à effacer le découvert qu’il a creusé1.
Le même constat pour la France, qui, depuis les années 80 enregistre un déficit
de manière quasi-régulière, (Comme le montre le graphique suivant).
1LAMBERT ALAIN, Déficits publics : La démocratie en danger, Armand Colin, 2013, p.48
2Ministère de l’économie et de finances, direction des études et des prévisions financières, Synthèse du
Rapport Economique et Financier 2018, Rabat, 5 janvier 2018, p.9
69
Évolution du déficit public en France (pourcentage du PIB)1
En outre, les déficits exercent un impact positif sur la croissance, mais que
cet effet peut se retourner et devenir négatif lorsque la dette publique dépasse
un certain seuil, que les économistes chiffrent, sur la base des données
1Données de l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), www.insee.fr consulté le
10/05/2018.
70
utilisées, entre 69 % et 79 % du PIB selon les modèles estimés. Une réduction
des dépenses publiques produit une chute amplifiée de l’activité, par l’effet
multiplicateur dû à la chute associée de la consommation1.
1ALEXANDRA POPESCU et PATRICK VILLIEU, « déficit budgétaire, dette publique et croissance dans les pays
d’Europe centrale et orientale », Mondes en développement, n° 167, 2014/3, p.56
71
déficit. Aussi, le déficit public est-il en permanence trop élevé, conduisant à
une trop forte accumulation de dette1.
L’utilité de l’équilibre réside dans les sources mêmes qui l’ont fondées à
savoir assurer une gestion efficaces des ressources de l’Etat en permettant aux
citoyens qui sont les principaux pourvoyeurs financier de l’Etat d’avoir un œil
sur la gestion de ces ressources par le biais de mécanismes tel que la
traçabilité, et surtout le principe de l’équilibre budgétaire vise à protéger le
citoyen pourvoyeur des revenus de l’Etat contre toute injustice 2 , et ce en
garantissant une certaine équité intergénérationnelle (A), ce qui va faire
imposer cette « règle d’or » dans l’ordonnancement juridique (B).
1 CATHERINE MATHIEU, HENRI STERDYNIAK, « faut-il des règles de politique budgétaire ? », Revue de l'OFCE, N°
126, 2012/7, p.302
2 Equilibre budgétaire, https://tematio.blogspot.com/2012/03/equilibre-budgetaire.html, consulté le
25/05/2018 à 16h.
72
publiques tel que mise en place par le biais du principe de l’équilibre
budgétaire est en fait une forme d’obligation implicite faite à l’ordonnateur
d’effectuer la recette à la dépense pour laquelle cette recette a été
effectivement recouvrée. La traçabilité en matière de finance publique grâce au
principe de l’équilibre budgétaire s’effectue à tous les niveaux du processus
budgétaire.
1 Ibid.
73
B- Equilibre budgétaire une confirmation progressive
En Europe
74
inférieure de l'objectif à moyen terme telle que définie au point b) peut être
relevée pour atteindre un déficit structurel d'au maximum 1,0 % du produit
intérieur brut aux prix du marché;… ».
75
éléments ont atténué la portée du changement de cap ainsi opéré. En premier
lieu, l’exigence d’équilibre dans la LOLF ne concerne que la prévision
budgétaire, non l’exécution. En seconde lieu, elle n’a avec la LOLF qu’une
valeur indicative non un caractère contraignant 1.
Au Maroc
76
charges hors dépenses relatives aux amortissements de la dette à moyen et
long terme ». Article 9.
77
Ce constat est confirmé dans les textes de décentralisation au Maroc, où
l’équilibre était toujours une constante de la règlementation financière locale.
Ainsi, la loi 45-08 relative à l’organisation des finances des collectivités locales
dans son article 6 (parmi d’autres) prévoyait que « …le budget doit être
équilibré dans chacune de ses parties… un état consolidé retraçant les
équilibres du budget, des budgets annexes et des comptes spéciaux est établi
selon les modalités fixées par voie règlementaire », de son côté l’article 24
soumet l’approbation du budget au respect de l’équilibre.
Cette exigence d’équilibre au niveau local est tellement donc forte que
certains auteurs ont même pu considérer que la sincérité du budget et des
comptes se trouve au sommet de la hiérarchie des principes budgétaires des
finances locales, et l’équilibre est une notion d’autant plus contraignant que
l’autonomie dont jouissent les collectivités territoriales.
78
spécifiques, à l’instar, du niveau central, les supports de la sincérité. Aussi cet
égard, participent-ils une seconde fois à la réalisation de l’objectif d’équilibre1.
79
Conclusion de la première partie
Ainsi, un principe confirmé, quel effectivité alors pour son contrôle et son
respect, qui demeurent, en outre, tributaires de plusieurs déterminants ;
politiques, institutionnels, et même culturels.
80
Partie deuxième: l’effectivité opérationnelle du principe de sincérité et
gouvernance financière
81
un contrôle jugé comme restreint et limité, (chapitre I). Cependant de larges
perspectives et d’opportunités sont ouvertes pour une plus grande
concrétisation de ce principe avec les réformes budgétaires entreprises ces
dernières années (chapitre II).
82
uns sont d’ordre institutionnels (section I); les autres sont d’ordre techniques,
politiques et juridiques (section II).
103 . ص،2005 ، الطبعة األولى، الدار البيضاء، مطبعة دار النشر المغربية، قانون الميزانية العامة،عسو منصور 1
83
Ainsi, cette prééminence n’est pas seulement la résultante d’un pouvoir
de législation croissant du gouvernement (A), mais aussi de la multitude de
techniques exceptionnelles de budgétisation (B).
كلية العلوم القانونية واالقتصادية، أطروحة لنيل الدكتوراه في القانون العام، وظيفة تشريعية أن تنفيذية؟: قانون المالية بالمغرب، مراد فارسي2
135. ص،2017/2016 ، فاس،واالجتماعية
84
gouvernement dans le cadre de la procédure législative. Ces restrictions qui
visent apparemment une préservation de l’équilibre financier que les
parlementaires pourraient être tentés de malmener1, limitent la compétence
financière du parlement au profit du gouvernement.
85
le parlement. C’est pour cela le fait de légiférer par des décrets- lois même
exceptionnels constitue un risque majeur d’échapper au contrôle du principe
de sincérité ; l’article 81 de la constitution qui offre au gouvernement un
privilège constitutionnel de prendre, avec l’accord des commissions concernées
des deux chambres, entre les sessions, des décrets-lois qui doivent être ratifiés
au cours de la session ordinaire suivante du parlement ;Ce privilège est
consacré par l’article 60 de la LOLF 130-13 qui dispose « en cas de nécessité
impérieuse et imprévue d’intérêt national, des crédits supplémentaires peuvent
être ouverts par décret en cours d’année conformément à l’article 70 de la
constitution… », Encore plus que les expressions « nécessité impérieuse et
imprévue d’intérêt national » donnent au gouvernement un large pouvoir
discrétionnaire pour s’approprier des pouvoirs du parlement.
D’autres dispositions consacrent la prééminence du gouvernement de
légiférer à la place du parlement et de relativiser ainsi le contrôle de sincérité,
tels l’article 67 de la LOLF 130-13 qui attribue au gouvernement la possibilité
d’imposer des taxes parafiscales par décret ; l’article 42 de la LOLF 130-13 qui
stipule à son 3ème alinéa, que des prélèvements peuvent être opérés en cours
d’année sur le chapitre des dépenses imprévues et des dotations
provisionnelles, pour assurer la couverture de besoins urgents ou non prévus
lors de l’établissement du budget ; l’article 11 qui dispose au dernier alinéa
que « la rémunération des services rendus par l’État est instituée par décret
pris sur proposition du ministre intéressé et du ministre chargé du finances » ;
l’article 68 de la LOLF qui stipule que « les taxes parafiscales, perçus dans un
intérêt économique ou sociales au profit d’une personne morale de droit public
autre que l’État et les collectivités territoriales, ou d’une personne morale de
droit privé chargée des missions de service, sont établies par décret, pris sur
proposition du ministre intéressé et du ministre chargé des finances ».
86
En plus, L’article 48 de la LOLF 130-13 dispose que « le projet de loi de
finances de l’année est déposé sur le bureau de la chambre des représentants,
au plus tard le 20 octobre de l’année budgétaire en cours ». Et selon le même
article (2ème alinéa) ce projet est accompagné de 14 documents, dont la loi de
règlement, qui évalue la réalisation des prévisions, ne fait pas partie de ces
documents. Ainsi le PLF de l’année n’est pas accompagné du plus important
document, qui pourrait refléter une image fidèle de la sincérité budgétaire de
l’année précédente. Sachant que l’élaboration de la loi de finances de l’année
est basée sur une programmation budgétaire triennale actualisée chaque
année, l’accompagnement de PLF de l’année par la loi de règlement pourrait
refléter une image fidèle de la sincérité des prévisions du gouvernement pour
les années ultérieures et même pour le budget en discussion.1
87
financier, et ne sont pas sans conséquences pour la séparation des attributions
du pouvoir législatif et exécutif, ce qui rend l’autorisation parlementaire sans
sens et vide de son contenu1.
145- 144 ص ص، مرجع سابق، قانون الميزانية العامة ورهان الحكامة المالية الجيدة، عسو منصور1
88
et donne la possibilité au gouvernement d'imposer des charges et des
ressources incompatibles avec le principe de sincérité.
Les CST sont encadrés par les articles 25- 26- 27- 28 -29 -30 de la LOLF
130-13, toutefois le 3ème alinéa de l’article 26 constitue la principale exception
menaçant l’évaluation de la sincérité budgétaire, il dispose que « en cas
d’urgence et de nécessité impérieuse et imprévue, des comptes spéciaux de
trésor peuvent être créés, en cours d’année budgétaire, par décret,
conformément à l’article 70 de la constitution… » Cela néglige l’importance du
contrôle et d’autorisation parlementaire et, au final, le principe de sincérité,
puisque le gouvernement peut dissimuler certaines mesures lors de la
discussion du PLF pour accélérer et faciliter l’adoption de la loi de finances par
exemple.
90
malgré la généralisation de son emplois, ce contrôle est d’une nature ambiguë.
On le définit souvent comme un contrôle minimum ou restreint de la
qualification juridique des faits.
91
en contentieux constitutionnel eu égard à la nature de l’acte contrôlé : il ne
s’agit plus de sanctionner un acte règlementaire mais une loi, expression de la
volonté générale et adoptée par les chambres du Parlement qui tiennent leur
légitimité du suffrage universel. Censurer une loi pour erreur manifeste
d’appréciation dans ces conditions ne va donc pas sans difficulté puisque c’est
admettre explicitement qu’un tel organe puisse commettre des erreurs graves
et évidentes.1
92
l’erreur manifeste d’appréciation tient de la stratégie d'évitement des conflits
politiques. Elle objectivise le contrôle en faisant appel à un standard qui
permet d’éviter partiellement la critique de la subjectivité du juge 1.
93
des comptes. Le juge constitutionnel aurait, en effet, le pouvoir de censurer
une loi de finances insincère et donc d’empêcher sa promulgation. Pourtant sa
timidité est patente. Le juge effectue un contrôle extrêmement limité du
principe en se bornant à repérer les erreurs manifestes d’appréciation
éventuellement commises par le gouvernement, à l’origine de projet de loi.
Contrôlant la constitutionnalité du texte organique, le juge en a profité
pour définir la sincérité comme « l’absence d’intention de fausser les grandes
lignes de l’équilibre déterminé par la loi de finances ». Le couplage de l’erreur
manifeste et de la référence aux grandes lignes de l’équilibre est tellement fort
que, parfois, le conseil ne recours pas explicitement à la première expression,
se contentant de constater que les prévisions retenus par le législateur n’ont
pas altéré les grandes lignes de l’équilibre. L’étroitesse de ce lien permet de
voir une consécration implicite de l’erreur manifeste comme moyen de
contrôle de sincérité de prévisions de recettes et de dépenses. L’erreur
manifeste d’appréciation est, pour le juge constitutionnel, un réel outil de
desserrements de contraintes. Il n’en demeure pas moins que l’effectivité du
contrôle de la sincérité en sort considérablement affaiblie.1
Le Conseil rejette de façon laconique l'argumentation des requérants
lorsque ceux-ci dénoncent l'insincérité de la loi de finances sur le terrain de
l'erreur manifeste d'appréciation : « il ne ressort pas des éléments fournis au
Conseil constitutionnel que les prévisions de recettes et les objectifs de
dépenses, présentés pour 2002, soient entachées d'une erreur manifeste,
compte tenu des aléas inhérents à leur évaluation et des incertitudes
particulières relatives à l'évolution de l'économie en 2002 » 2.
Comme le note M. Jean-Pierre Camby, à propos de la décision du Conseil
constitutionnel n° 2002-464 DC, « on mesure bien, ici encore, toute l'ambiguïté
1 François BARQUE, la sincérité des budgets et comptes publics, op.cit, PP, 78-79
2 Décision 2001-453 DC du CC Français
94
juridique de la notion de sincérité : les moyens de contestation des données
chiffrées sont largement extra-juridiques : comme en ce qui concerne le taux de
croissance ou les prévisions de recettes, ils doivent se fonder sur des éléments
qui ne font pas partie des dispositions adoptées mais consistent à en nier les
fondements ». [...] On mesure bien le paradoxe de la notion de sincérité : les
intentions ou les prévisions n'ont pas en elles-mêmes de consistance
juridique. [...] La sincérité comporte une composante d'intentionnalité : de ce
fait, des éléments subjectifs entrent nécessairement dans le raisonnement du
juge »1.
En introduisant l’erreur manifeste d’appréciation (EMA), le conseil a ainsi
marqué qu’il entendait réellement contrôler la sincérité des lois de finances,
tout en rappelant qu’il effectuerait ce contrôle avec modération que certains
qualifieront de « restreint ». De ce fait, il pratique, alors une autolimitation de
son contrôle.
1 Sénat, Service des études juridiques, le principe de sincérité des lois de finances et des lois de financement de
la sécurité sociale, 2018, www.Senat.fr/https://www.senat.fr/ej/ej01/ej011.html
2 Décision n° 2001-453 DC du 18 décembre 2001 du CC Français
95
volonté du juge de ne systématiser les censures du texte1. Il pourrait s’analyser
comme un moyen de préserver la continuité de la vie nationale et d’éviter que
ne réapparaissent les reproches formulés à l’égard du CC à la suite de la
censure intégrale de la loi de finances pour 1980 2.
96
Malgré son rôle central dans la LOLF, le principe de sincérité des lois de
finances semble bénéficier d’une faible protection si l’on se réfère à l’absence
d’une obligation de résultat, limitant le contrôle des erreurs de prévisions.
97
besoins nouveaux imprévus etc. La direction du budget doit par conséquent
anticiper, tout au long de l’année, ce que seront les dépenses en fin d’année, et
proposer, le cas échéant, des mesures correctrices lorsque la prévision tend à
s’écarter de la loi de finances initiale et du respect de la norme de dépenses. 1
Il est à préciser que les recettes non fiscales sont très difficilement
prévisibles car elles sont composées d’éléments très disparates (redevances et
recettes assimilées, prélèvements négociés avec les organismes publics,
privatisation…). 2
98
B- Quelques figures des écarts de prévisions
La loi de finances pour l’année 2016 est la première adoptée sous l’égide
de la loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances publiée le 18 Juin
2015. Le budget adopté par le Parlement a prévu des ressources d’un total de
364,8 MMDH et des dépenses arrêtées à 388,9 MMDH.
- Les recettes fiscales réalisées ont été en dessous des prévisions d’un
montant de 2,1 MMDH ;
1 Cour des comptes, rapport préliminaire sur l’exécution du budget de l’Etat-exercice 2016, , 2018, P.1,
http://www.courdescomptes.ma/fr/Page-42/actualites/avis/rapport-preliminaire-sur-lexecution-du-budget-
de-letat-pour-lannee-2016/15-214/
99
réalisées suite aux actions de contrôle et de vérification s’élèvent à près de 15
MMDH, soit 7,9 % du total des recettes fiscales réalisées en 2016 ;
- Les recettes non fiscales ont été en deçà des prévisions, écart dû
essentiellement aux dons provenant de certains pays du Conseil de
Coopération du Golfe qui ont atteint 7,2 MMDH, contre 13 MMDH inscrits au
budget.
- Quant aux dépenses, elles ont été d’un total de 263.823 MDH se
présentent comme suit :
1 Ibid, P.1
2 Idem, P.9
100
- Dépenses de biens et services : 55.064 MDH
1 Idem, p.9
101
considéré que la sincérité des lois de finances doit être appréciée au regard des
aléas qui affectent toute estimation.1
102
débudgétisations1 (A), mais d’autres outils (B); comme les reports de crédits,
les privatisations ou la régulation budgétaire…, peuvent, si elles sont
détournées, être à l'origine d'erreur dans la prévision budgétaire initiale2.
1
La débudgétisation est une technique qui consiste à alléger le budget général de l'État en reportant certaines
des dépenses qu'il supportait jusque-là vers les budgets annexes et les comptes spéciaux du Trésor. Dans ce
cas, le contrôle parlementaire est toujours possible car les dépenses restent dans les comptes publics. Une
autre solution consiste à reporter certaines dépenses vers des personnes morales privées ou publiques pour
échapper au contrôle parlementaire. La débudgétisation va parfois encore plus loin. En effet, il arrive que l'État
fasse peser sur d'autres personnes morales que lui le financement de certaines dépenses qu'il avait coutume
d'assurer. Il s'agit notamment de la question des fonds.
2 ANNABELLE JAULIN, Dir. JEAN CLAUDE MARTINEZ, les limites des prévisions budgétaires, thèse pour
l’obtention de doctorat en droit public, université Panthéon-Assas, Paris, 1999, résumé disponible sur le site
http://www.theses.fr/1999PA020096 consulté le 23/06/2018 à 13h30.
3 La méthode d’évaluation des dépenses fiscales porte essentiellement sur les pertes fiscales directes, en
mesurant ex-post le coût de « l’écart à la norme » et en supposant inchangé le comportement des agents qui
en bénéficient. voir Mohammed NMILI, quel contrôle des dépenses publiques non budgétisées ? cas des
dépenses fiscales, RMFF, n°3, 2013, P.118.
4 Ibid, PP 119-120.
103
En effet, définie comme l’intention de fausser les grandes lignes du
budget, donc de produire des prévisions économiques fantasques, l’insincérité
du Gouvernement serait un hypothétique mensonge sur l’avenir, qui ne saurait
se prouver, sauf à mettre au jour des manœuvres frauduleuses.
104
le Gouvernement, avant même le vote définitif de la loi de finances, de geler
certains crédits. Selon eux, couplée à une surestimation des hypothèses
économiques, cette mise en réserve des crédits altère la sincérité du budget : il
suffit au Gouvernement de présenter de nouvelles mesures fortes, de les
budgéter grâce à un taux de croissance et à des recettes surestimées, puis de
les annuler en cours d’exercice.1
1 Ibid, PP 221-222
2 Idem, P.223
3 Décision n°93-320 DC du 21 juin 1993, LFR pour 1993 du CC Français
105
sanctionnée par le caractère inopérant du moyen tiré de la violation du
principe de sincérité budgétaire. Au fond, le CC corrigeait à la fois le
gouvernement et l’opposition. La correction de l’opposition consistant à
considérer qu’on ne pouvait pas demander au gouvernement de préparer le
projet de loi de finances en évaluant les recettes et les dépenses sans le laisser
libre de ce travail qui lui appartient en propre. Ce raisonnement revenait à
faire bénéficier le gouvernement d’une présomption de sincérité dans le
chiffrage des ressources et des charges de l’État dans le PLF. Il s'agissait d’une
jurisprudence très intéressante, le CC ne souhaitait pas remettre en cause la
confiance faite au gouvernement pour évaluer de façon sincère les recettes et
les dépenses.1
106
aucun moment, le conseil n’a censuré le gouvernement pour le motif de défaut
de sincérité.1
107
Chapitre II : Sincérité et perspectives de la réforme budgétaire
108
§1- La qualité de l’information garantie de transparence et de sincérité
1 EL ARAFI HASSANE, gestion des finances de l’Etat, REJJES, Rabat, 1er édition, 2006, P.266
109
nouvelle nomenclature liant les moyen aux objectifs suivis, c’est dans ce cadre
qu’intervient la nouvelle LOLF marocaine.
110
Par conséquent, l’on est amené à la gestion par la performance et la
transparence financière dans la mesure où il est établit un équilibre entre la
liberté du gestionnaire- qui dispose d’une enveloppe globale (fongibilité de
crédits) sur les programmes dont il est responsable-, et le contrôle/évaluation
de ses résultats par rapport aux objectifs mesurés par indicateurs définis dans
son projet annuel de performance (PAP).
111
ministre, l'implémentation définie par des plans d'action aux responsables
précis, pour obtenir des résultats concrets, mesurables, vérifiables et faisant
l'objet d'une consultation des citoyens la plus large possible
112
première année de cette programmation budgétaire triennale sont celles du
projet de loi de finances et les données afférentes aux deux années suivantes
sont indicatives mais doivent être réalistes. La programmation budgétaire
triennale fera l’objet d’une actualisation annuelle faisant ressortir les écarts par
rapport aux prévisions initiales.
113
- rapport sur les établissements et entreprises publics ;
- rapport sur le budget axé sur les résultats tenant compte de l'aspect
genre;
114
- rapport annuel de performance élaboré par le ministère chargé des
finances. Ce rapport constitue la synthèse et la consolidation des rapports
de performance élaborés par les départements ministériels et institutions;
115
chaque année depuis, sauf certaines années d’élections (1997 et 2002). Il a
pour objet d’associer le parlement à l’élaboration du projet de loi de finances.
Ce débat a été consacré par la loi organique du 1eraoût 2001 en son article 48 :
« le Gouvernement présente, au cours du dernier trimestre de la session
ordinaire, un rapport sur l’évolution de l’économie nationale et sur les
orientations des finances publiques comportant outre une description des
grandes orientations de sa politique économique et budgétaire, la liste des
missions, des programmes et des indicateurs de performances associés à
chacun de ces programmes, envisagés pour le projet de loi de finances de
l’année suivante. Le débat d’orientation budgétaire peut avoir lieu sur la base
de ce rapport (qui lui seul est obligatoire). Facultatif, il n’en demeure pas moins
de pratique constante depuis la mise en œuvre de la LOLF. Dès 2006, sa place
dans le cycle budgétaire est par ailleurs revalorisée par l’extension du chaînage
vertueux (art. 41, LOLF), le vote sur la loi de règlement, imposée par la LOLF
avant la mise en discussion de la loi de finances, aura lieu en pratique avant le
DOB.
le DOB, purement informatif (aucun vote n’est possible à l’issue du débat)
peine à s’imposer comme un moment clef du cycle budgétaire aux yeux des
parlementaires. Il reste surtout un débat général, politique, et non un débat
technique notamment concernant les nouveaux outils de la LOLF qui n’y sont
jamais abordés (missions, programmes, objectifs et indicateurs). Son couplage
avec le débat d’orientation sur les finances sociales en 2007, s’il vient étendre
son champ d’application, renforce néanmoins sensiblement cette tendance1.
A cela s’ajoute l’information par le gouvernement des rectifications et
modifications des autorisations initiales. En effet informer le Parlement avant
de procéder à une quelconque modification du contenu ou de l’emploi des
116
crédits prévus en loi de finances, constitue indéniablement un préliminaire
démocratique essentiel. Le respect des compétences financières du Parlement
exige qu’un minimum d’informations lui soit adressé avant qu’une quelconque
procédure ne soit engagée. Cette information est exigée par la LOLF, en
matière d’annulations de crédits Conformément aux dispositions de l’article 14
LOLF, « tout décret d’annulation doit être transmis pour information aux
commissions chargées des finances de l’Assemblé e nationale et du Sénat ainsi
qu’aux autres commissions concernées. Cette information doit être effectuée
avant toute publication du décret. », D’ouvertures de crédits supplémentaires
« Dans l’hypothèse d’un décret d’avance adopté sous condition d’urgence,
l’ouverture de crédits supplémentaires ne peut s’opérer qu’après avis des
commissions chargées des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat (LOLF
française, art. 13) et de transferts mais également virements de crédits « Les
virements et transferts sont effectués par décret pris sur le rapport du ministre
chargé des Finances, après information des commissions de l’Assemblée
nationale et du Sénat chargées des finances et des autres commissions
concernées (LOLF, art. 12). Les mêmes constats sont valables pour la LOLF
marocaine, en particulier les articles 58, 59, 60.
1 STEPHANIE DAMAREY, Finances publiques : élaboration exécution contrôle, 5e édition 2017-2018, GUALINO,
P.161
118
Les évaluations sont censées préparer les fondements des décisions à venir ou
légitimer les mesures déjà adoptées1.
1PETER KNOEPFEL, CORINNE LARRUE, FRÉDÉRIC VARONE et JEAN-FRANÇOIS SAVARD, analyse et pilotage des
politiques publiques, presse de l’université du Québec, 2015, P.303
119
dans un cadre de modernisation et d’efficacité faisant de l’évaluation une
composante indispensable de son système1.
1 ANASS ABOULAAGUIG, L’évaluation des politiques publiques au Maroc : Etat des lieux et perspectives,
Cahiers de Recherche du LERES N°3 – 2015, FSJES Meknès, P.4
2 Mohammed MESMOUDI, la gouvernance publique au Maroc, du contrôle des finances publique à l’évaluation
des politiques publiques, thèse pour l’obtention du doctorat en Droit public, FSJES-Fès, 2016-2017, p.41
120
B- Les assemblés et l’EPP en France
La proposition de loi adoptée en juillet 1995 par l'Assemblée nationale,
tendant à élargir les pouvoirs d'information du Parlement et à créer un Office
parlementaire d'évaluation des politiques publiques, attribue à ce dernier une
double mission :
121
dorénavant doté d’un pouvoir d’évaluation. C’est l’apport le plus important et
innovant de cette dernière révision constitutionnelle dont il est un peu
prématuré de juger les conséquences. Toutefois on peut dire que ce pouvoir
d’évaluation était en germe dès avant la dernière révision constitutionnelle 1.
1 HOUILLON PHILIPPE, Le contrôle extraordinaire du parlement, revue « Pouvoirs », 2010/3 (n° 134), P.61
2 Site officiel de l’assemblé nationale française, http://www2.assemblee-nationale.fr, Fiche de synthèse n°50 :
L’évaluation des politiques publiques, 6 juin 2017, consulté le 20/805/2018 à 10h00.
122
rénovation et d’aménagement des instruments et des règles de transparence
budgétaires et surtout comptables.
Il est vrai qu’un certain progrès a été accompli dans les procédures
budgétaires et comptables à partir des années 2000, ainsi après une
orientation vers la gestion axée sur les résultats, viennent ensuite la réforme du
1 SERHANE ABDELLAH, la sincérité et la fiabilité au niveau des comptes publics : de la logique de conformité à la
démarche de certification, la cohérence des finances publiques au Maroc et en France, acte du 5ème colloque
international de finances publiques-Rabat, LGDJ, Paris, 2012, P. 141
123
contrôle de la dépense par la TGR, et l’adoption du système GID- GIR qui ont
transformé le système d’information et comptable à une plus grande
transparence. Cependant les vrais réformes et chantiers de modernisation dans
les comptes publics sont apportés par la LOLF de 2015.
Il peut tenir une comptabilité destinée à analyser les couts des différents
projets engagés dans le cadre des programmes.
Les comptes de l’Etat doivent être réguliers sincère, et donner une image
fidèle de son patrimoine et de sa situation financière.
124
A- La comptabilité d’exercice et analytique clé de la rénovation
Entre les considérations juridiques et les considérations comptables
ressort deux systèmes de rattachement des opérations budgétaires ; le
système d’exercice et le système de gestion1, mais la réforme finit par
combiner entre les deux.
125
Pour que les choses soient claires, cet article dispose que « les règles
applicables à la comptabilité de l’État ne se distinguent de celles applicables
aux entreprises qu’en raison des spécificités de son action ». La nouvelle
comptabilité publique n’est donc plus fondamentalement différente de celle
des entreprises ; cela étant, le comptable public dont le rôle est reconnu dans
la LOLF conserve un statut très différent de celui des comptables privés. Il est
fondé sur sa « responsabilité » personnelle et pécuniaire. Les conditions dans
lesquelles la comptabilité générale de l’État doit être tenue ont été précisées
dans treize « normes comptables » dont le recueil a été publié en 2004 puis en
2007. Ces normes, destinées naturellement à évoluer, tiennent largement
compte des normes IFRS dont le règlement du 19 juillet 2002 impose
l’utilisation. D’inspiration anglo-saxonne, ces normes font une place importante
à la « juste valeur », c’est-à-dire à la valeur de marché à un instant donné; elles
s’intéressent plus aux réalités économiques qu’aux structures juridiques ; la
notion de contrôle prévaut sur celle de propriété. Cette dernière règle a été
appliquée lors de l’établissement du premier bilan d’ouverture de l’État1;
Elle offre une opportunité à tous ceux qui veulent connaître les
prestations rendues par l’appareil productif de l’Etat qu’ils soient décideurs,
corps de contrôle, bailleurs de fonds, représentants de la nation ou juges
financiers, de se faire une idée précise sur l’enrichissement ou
l’appauvrissement de l’Etat.
1MICHEL COTTEN, SYLVIE TROSA, Les réformes comptables dans les pays de l'OCDE et en France : des outils
pour la performance et la transparence », Revue française d'administration publique 2007/3 (n° 123), P. 297
126
Cette dimension de transparence se trouve consolidée à travers le large
spectre d’informations financières que la nouvelle comptabilité permet de
dégager, dès lors qu’il ne s’agit plus seulement de savoir ce que l’Etat a dans
ses caisses, logique qui prévaut dans l’ancien système, mais d’apprécier ce que
sont ses richesses, ses dettes et les engagements qu’il peut être amené à
honorer afin de mieux appréhender les résultats dégagés et la situation
financière à moyen et à long termes des finances publiques.
127
En final, Tous ces apports n’ont que consolider et améliorer la crédibilité
et la sincérité budgétaire dans son aspect comptable.
La certification n’est pas et ne doit pas être une fin en soi, car elle est
appelée à devenir un véritable levier de pilotage de l’action publique, à travers
le renforcement du système du contrôle interne, l’amélioration du système
d’information et la dissémination des valeurs de transparence.
1 TADA ABDERRAHIM, audit et contrôle des comptes de l’Etat : vers un modèle de consolidation et de
certification des comptes publics au Maroc, op.cit, P.223
128
Elle est aussi conçue pour assurer une meilleure prévention et gestion des
risques auxquels les organismes publics sont exposés.
129
- L’adoption par les institutions supérieures de contrôle d’une approche
basée sur les normes d’audit tendant vers des référentiels admis sur le
plan international ;
- Le renforcement du dispositif de contrôle interne ainsi que l’implication des
corps d’inspection et de l’audit interne comme prérequis de la mise en
place du nouveau plan comptable de l’Etat et la maitrise de la qualité
comptable.
- Il convient de rappeler que la plupart des pays qui ont déjà adopté la
certification présentent des réserves et rencontrent encore des difficultés.
Les principales difficultés évoquées à ce niveau sont liées principalement :
- à la difficulté d’évaluation de certaine actifs publics ;
- aux principes de comptabilisation des actifs relevant des domaines
confidentiels ;
- aux faiblesses constatées au niveau de la piste d’audit (traçabilité des
opérations) ;
- aux efforts nécessaires pour l’adaptation des systèmes informatiques et de
gestion ;
- aux modifications des régimes de responsabilités entre les différents
intervenants dans la gestion des finances publiques pour l’application des
nouvelles normes comptables ;
- aux insuffisances de preuve et de documentation pour certaines opérations
comptables ;
- aux résistances au changement manifesté au niveau des différents niveaux
de gestion opérationnelle, budgétaire et comptable 1.
130
Ainsi ces expériences peuvent servir de base de réflexion pour surmonter
ces difficultés et rendre la certification un moment fort dans le processus de
reddition de compte et de transparence.
131
souvent elles sont financées par des prélèvements obligatoires sur la
collectivité1.
1HAJOUB AHMED, peut-il y avoir un seul budget public ?, la cohérence des finances publiques au Maroc et en
France, acte du 5ème colloque international de finances publiques-Rabat, LGDJ, Paris, 2012, P. 107
132
notamment, l’indentification et l’élimination des transactions entre les entités
du périmètre1.
1 Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques, la consolidation des comptes publics au
Maroc : un levier de cohérence des finances publiques et d’’optimisation des politiques publiques, Rabat,
février 2012. www.fondafip.org consulté le 10/05/2018 à 15h00.
2 WILLIAM GILLES, la présentation consolidée des finances publiques : quels enjeux ?, réforme des finances
publiques : démocratie et bonne gouvernance, Acte de la 1er université de printemps de finances publiques du
Groupement Européen de Recherche en Finances Publiques (GERFP), LGDJ, P.72
133
représentation nationale qui, lors des débats parlementaires sur la loi de
finances, demande la communication par le gouvernement de l’ensemble des
informations financières en relation avec l’Etat, les collectivités territoriales et
leurs opérateurs publics, en passant par les organismes financiers
internationaux pour pouvoir agir efficacement sur le marché financier et les
agences de notation pour l’appréciation du risque pays.
134
publics, de robustesse et de fiabilité des dispositifs de production, de
communication et de valorisation de l’information financière et comptable,
dans le sens de l’optimisation du processus de conception, de réalisation et
d’évaluation des politiques publiques.
1Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques, la consolidation des comptes publics au
Maroc : un levier de cohérence des finances publiques et d’optimisation des politiques publiques, op.cit, P. 12
135
Conclusion de la deuxième partie :
136
Conclusion générale :
137
Contrairement aux principes budgétaires classiques, tels que l’unité ou
l’universalité qui ne sont pas toujours respectées, le principe de sincérité
pouvait s’appliquer aux nouveaux documents d’information mis à la disposition
du parlement afin de lui permettre d’exercer ses nouvelles prérogatives dans le
cadre de la constitution financière. Ce principe redonne ainsi du sens à
l’ensemble du processus budgétaire
138
techniques seulement, mais aussi par des considérations plus culturelles et
juridique.
139
En d’autres termes, si la sincérité est une composante essentielle de la
gouvernance financière, et pour renforcer ce principe et consolider les acquis,
plusieurs axes de la gestion financière doivent être améliorés, selon les
institutions internationales de gouvernance, (les recommandations de l’OCDE
en particulier) :
140
Bibliographie
En français
I- Ouvrages
• ABDELLATIF EL KESRI, la jurisprudence budgétaire et financière du conseil
constitutionnel entre logique juridique et considérations politiques,
REMALD, 2004.
• ANASS ABOULAAGUIG, L’évaluation des politiques publiques au Maroc:
Etat des lieux et perspectives, Cahiers de Recherche du LERES N°3 –2015,
FSJES Meknès.
• ANDRE LEGRAND, CELINE WIENER, le droit public, Dila, Paris, 2017.
• DAMIEN CATTEAU, finances publiques, Gualino, éditions LEXTENSO, 2014.
• DOMINIQUE LANDBECK, les principes budgétaires locaux, presse
universitaire d’Aix-Marseille(PUAM), collection collectivités locales, 2001.
• EL ARAFI HASSANE, gestion des finances de l’Etat, REJJES, Rabat, 1ère
édition, 2006.
• ERIC DEVAUX, finances publiques, Edition Bréal, 2002.
• Éric OLIVA, finances publiques, Dalloz, 3ème édition, Paris, 2015.
• Franck Waserman, les finances publiques, 8ème édition, direction de
l’information légale et administrative, paris 2016.
• François BARQUE, la sincérité des budgets et comptes publics, Dir. Olivier
LE Bot, édition Larcier, Belgique, 2011.
• FRANÇOIS CHOUVEL, finances publiques, Gualino, 19ème édition, France,
2016.
• Gaston JÈZE, cours de finances publiques, librairie de droit et de
jurisprudence, Paris, 1936.
• HAJOUB AHMED, peut-il y avoir un seul budget public ?, la cohérence des
finances publiques au Maroc et en France, acte du 5ème colloque
international de finances publiques-Rabat, LGDJ, Paris, 2012.
• JACQUES BUISSON, Finances publiques, 15ème édition, Dalloz, 2015,2012.
• Jean-Claude ZARKA, finances publiques, Gualino, France, 2018.
• JEAN-MARIE RAYNAUT, DELPHINE SOULT, LOLF à l’usage des associations
(guide), ministère des droits des femmes, de la ville de la jeunesse et du
sport, 2014.
141
• J-M THIVEAUD, histoire de la finance en France, T.1, édition PAU, 1995.
• LAMBERT ALAIN, Déficits publics : La démocratie en danger, Armand Colin,
2013.
• Laurent PANCRAZI, le principe de sincérité budgétaire, l’Harmattan, 2012.
• MICHEL BOUVIER, MARIE-CHRISTINE ESCLASSAN, JEAN-PIERRE LASSALE,
finances publiques, LGDJ, 15ème édition 2016-2017.
• MOHAMED HARAKAT, finances publiques et fragilité : de la réforme de
l’État par le budget et l’évaluation des politiques publiques, tome 1, Rabat,
2017.
• Olivier LE BOT, la sincérité, une exigence juridique en diffusion, Larcier,
2011, Belgique.
• PETER KNOEPFEL, CORINNE LARRUE, FRÉDÉRIC VARONE et JEAN-
FRANÇOIS SAVARD, analyse et pilotage des politiques publiques, presse
de l’université du Québec, 2015.
• Pierre LALUMIÈRE, les finances publiques, A. Colin, édition 6, Paris, 1971.
• RAYMOND MUZELLEC, MATHIEU CONAN, finances publiques, Dalloz,
16ème édition, Paris, 2013.
• SERHANE ABDELLAH, la sincérité et la fiabilité au niveau des comptes
publics : de la logique de conformité à la démarche de certification, la
cohérence des finances publiques au Maroc et en France, acte du 5ème
colloque international de finances publiques-Rabat, LGDJ, Paris, 2012.
• STEPHANIE DAMAREY, Finances publiques : élaboration exécution
contrôle, GUALINO, 5e édition 2017-2018.
• WILLIAM GILLES, la présentation consolidée des finances publiques : quels
enjeux ?, réforme des finances publiques : démocratie et bonne
gouvernance, Acte de la 1er université de printemps de finances publiques
du Groupement Européen de Recherche en Finances Publiques (GERFP),
LGDJ.
• Yvon BELAVAL, le souci de sincérité, coll. La jeune philosophie, Paris,
Gallimard, 1944.
142
II- Articles
• ALEXANDRA POPESCU et PATRICK VILLIEU, « déficit budgétaire, dette
publique et croissance dans les pays d’Europe centrale et orientale »,
Mondes en développement, n° 167, 2014/3.
• ALEXANDRE GUIGUE, du besoin à l’obligation de sincérité, RFFP, N°111,
2010.
• Assou Mansour, la sincérité des prévisions et des comptes budgétaires :
une exigence démocratique, revue marocaine des finances publics
(REMAFIP), n°3, 2013.
• Benoît MONTAY, la morale saisie par le droit : principe de sincérité et dol
budgétaire, revue française de théorie, de philosophie et de culture
juridique « Droits», presse universitaire de France, n° 58, 2013.
• Caroline CHAMARD-HEIM, la sincérité et les organisations internationales,
RFFP, n°111,2010.
• CATHERINE MATHIEU, HENRI STERDYNIAK, « faut-il des règles de politique
budgétaire?», Revue de l'OFCE, N° 126, 2012/7.
• CORINNE DELON-DESMOULIN, la sincérité en droit budgétaire de l’union
européen : à la recherche de la vérité budgétaire, RFFP, n°111, 2010.
• ÉTIENNE DOUAT, contre le principe de sincérité budgétaire, RFFP, n° 111,
2010.
• FRANÇOIS BARQUE, la sincérité devant le juge constitutionnel, RFFP,
n°111, 2010.
• GILBERT ORSONI, le principe de sincérité à l’étranger, RFFP, n°111, 2010.
• GUIRI ABDELKRIM, La réforme de la comptabilité de l’Etat : Des enjeux au
cœur de la réforme de l’administration, AL KHAZINA, Revue de la
Trésorerie Générale du Royaume, N° 8, Août 2011.
• HOUILLON PHILIPPE, Le contrôle extraordinaire du parlement, Revue
« Pouvoirs », 2010/3 (n° 134).
• JEAN-FRANCOIS JOYE, la sincérité premier principe financier, revue
française de finances publiques (RFFP), n°11-2010.
• LUC SAÏDJ, enjeux autour d’un principe controversé, RFFP, n° 111, 2010.
• Marie-Christine ESCALASSAN, sincérité et gouvernance financière publique
: Y a-t-il une sincérité financière publique spécifique ?, RFFP, n° 111, 2010.
143
• MICHEL COTTEN, SYLVIE TROSA, Les réformes comptables dans les pays de
l'OCDE et en France : des outils pour la performance et la transparence »,
Revue française d'administration publique 2007/3 (n° 123).
• Mohammed NMILI, quel contrôle des dépenses publiques non
budgétisées ? cas des dépenses fiscales, RMFF, n° 3, 2013.
• Monique CALVI-REVEYRON, L’adaptation de la comptabilité publique à
l’exigence de sincérité, RFFP, n°111, 2010.
• SYLVIE TROSA et BERNARD PERRET, Vers une nouvelle gouvernance
publique? La nouvelle loi budgétaire, la culture administrative et les
pratiques décisionnelles, Esprit, No. 312 (2) (Février 2005).
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• Fiche de synthèse n° 50 : L’évaluation des politiques publiques, 6 juin
2017. Disponible sur :
http://www.assemblee-nationale.fr/
VI- Webographie
• Mohammed BASTAOUI, la cour des comptes : acteur clé de la
souveraineté budgétaire des États, 2017, disponible sur :
www.tgr.gov.ma
• Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques, la
consolidation des comptes publics au Maroc : un levier de cohérence des
finances publiques et d’’optimisation des politiques publiques, Rabat,
février 2012, disponible sur :
www.fondafip.org
• ELHARCHAOUI ABDELOUAFI, la constitutionnalisation des finances
publiques au Maroc, Revista Electronica do mestrado em direito da
UFAL.v.6, n°2,2015, disponible sur :
www.seer.ufal.br/index.php/rmdufal/article/download/2104/1582
146
• THIBAULT CAFFOZ, le contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation dans la
procédure de la question prioritaire de constitutionnalité, ILF-GERGC, Aix-
Marseille université, disponible sur :
https://www.google.com/search?q=Thibault+CAFFOZ+le+contrôle+de+l
%27erreur+manifeste&oq
• Sénat, Service des études juridiques, le principe de sincérité des lois de
finances et des lois de financement de la sécurité sociale, 2018, disponible
sur :
www.Senat.fr/https://www.senat.fr/ej/ej01/ej011.html
• Site officiel du Senat français : https://www.senat.fr
• cours de finances publiques, http://www.cours-de-droit.net,
• Site officiel de l’assemblée nationale française, http://www2.assemblee-
nationale.fr
المقاالت
محمد البقالي ،الصدق الموازني والصدق المحاسبي ،مجلة المالية ،عدد 2017 ، 32 •
االطروحات
• فارسي مراد ،قانون المالية بالمغرب :وظيفة تشريعية أم تنفيذية؟ ،أطروحة لنيل الدكتوراه في القانون العام ،كلية
العلوم القانونية واالقتصادية واالجتماعية ،فاس.2017/2016 ،
147
Table des matières
Introduction ………..……………………………………………………………………01
Première partie : la sincérité des finances publiques :
les implications du principe ..…………………………………...………………. 15
Chapitre I: la sincérité en finances publiques : les implications du principe…15
148
Chapitre II : la sincérité et les autres principes ……………………………………………57
149
§2- L’exigence de l’erreur manifeste dans l’appréciation de l’insincérité ……. 90
A- Erreur manifeste : définition et origines ……………………………..………..…….90
B- L’erreur manifeste dans les lois de finances ..………………………………………92
Section II : les obstacles techniques, politiques et juridiques : une censure
quasi-impossible ………………….………………………………………………………………………..96
150
C- Consolidation : notions et objectifs …………………………………..……………… 132
D- Consolidation : exigence de la fiabilité de l’information comptable ……133
Conclusion de la deuxième partie ……………………………………………………….……... 136
Conclusion générale …………………………………………………………………………………137
Bibliographie …………………………………………………………………………………………… 141
Table des matières ……………………………………………………………………………………148
ANNEXES ………………………………………………………………………………………………….152
151
ANNEXE
Liste des décisions du Conseil constitutionnel relatives à la sincérité des lois
de finances et des lois de financement de la sécurité sociale
83-164 DC
29 Loi de Atteinte au droit Elément de sincérité [de oui
décembre finances de contrôle du l'article et de l'état
1983 pour 1984 Parlement déférés]
93-320 DC
21 juin Loi de Sincérité des - oui
1993 finances chiffres contenus
rectificative dans le collectif
pour 1993
93-330 DC
29 Loi de Altération de la - oui
décembre finances sincérité du budget
1993 pour 1994
94-351 DC
29 Loi de Nécessaire Sincérité de la oui
décembre finances sincérité présentation générale de
1994 pour 1995 budgétaire, la loi de finances
entendue comme
garantie
fondamentale du
respect des
attributions du
Parlement
Insincérité de la
présentation des
recettes et de
l'équilibre général
du budget
Insincérité des
tableaux d'effectifs
95-369 DC
29 Loi de - Principe de sincérité du oui
décembre finances budget
1995 pour 1996
95-371 DC
29 Loi de Principe de Sincérité de la oui
152
décembre finances sincérité présentation d'une loi de
1995 rectificative budgétaire finances
pour 1995
Sincérité de la
présentation des
comptes et de
l'information du
Parlement
96-385 DC
30 Loi de Exigence de Principe de sincérité oui
décembre finances sincérité budgétaire
1996 pour 1997 budgétaire
Principe de
sincérité
budgétaire
97-395 DC
30 Loi de Sincérité de la Atteinte portée à la oui
décembre finances présentation et de sincérité de la loi de
1997 pour 1998 l'équilibre de la loi finances
de finances
98-405 DC
29 Loi de Motifs de Principe de sincérité oui
décembre finances procédure budgétaire
1998 pour 1999 entachant la
sincérité de la loi Exigence de sincérité
de finances budgétaire
Insincérité
budgétaire
98-406 DC
29 Loi de Obligation de Exigences oui
décembre finances sincérité constitutionnelles
1998 rectificative invoquées par les
pour 1998 Principe requérants
fondamental de la
sincérité
budgétaire
99-422 DC
21 Loi de Sincérité de Sincérité des prévisions oui
décembre financement l'engagement de recettes
1999 de la sécurité social de la Nation
sociale pour Défaut de sincérité
2000 Sincérité des
prévisions
financières dans le
domaine de la
sécurité sociale
Insincérité des
prévisions de
recettes
Manque général de
sincérité
Principe de
153
sincérité
budgétaire
99-424 DC
29 Loi de Absence manifeste Sincérité de la loi de oui
décembre finances de sincérité (en finances
1999 pour 2000 particulier,
absence de Défaut de sincérité
prévisions
budgétaires)
Principe de
sincérité
budgétaire
Principe
fondamental de
sincérité de la loi
de finances
Principe
constitutionnel de
sincérité
budgétaire
Obligation de
sincérité du budget
et des comptes
Principe de
sincérité
budgétaire
99-425 DC
29 Loi de Principe de Sincérité des évaluations oui
décembre finances sincérité de recettes fiscales
1999 rectificative budgétaire
pour 1999
2000-437
DC 19 Loi de Sincérité des oui
décembre financement prévisions de
2000 de la sécurité recettes
sociale pour
2001
2000-441
DC 28 Loi de Principe de Sincérité de la loi de oui
décembre finances sincérité finances rectificative
2000 rectificative budgétaire
pour 2000
2000-442
DC 28 Loi de Défaut de sincérité Sincérité des plafonds de oui
décembre finances charges
2000 pour 2001
2001-448
DC 25 juillet Loi Saisine au titre de Sincérité des comptes de oui
2001 organique l'article 1, alinéa 1 l'Etat
relative aux de la Constitution
lois de
154
finances Principe de sincérité
Impératif de sincérité
2001-453
DC 18 Loi de Sincérité des Principe de sincérité oui
décembre financement prévisions et de la
2001 de la sécurité loi de financement
sociale pour
2002 Exigence
constitutionnelle
de sincérité
Sincérité de
l'engagement
social de la Nation
Principe de
sincérité des
comptes sociaux
2001-456
DC 27 Loi de Principe de Sincérité de la loi de oui
décembre finances sincérité finances
2001 pour 2002 budgétaire
Principe de sincérité
Défaut de sincérité
budgétaire
Principe de
sincérité des lois
de finances
2002-463
DC 12 Loi de Principe Sincérité des prévisions oui
décembre financement constitutionnel de de recettes
2002 de la sécurité sincérité
sociale pour Exigence de sincérité
2003 Principe de
sincérité Sincérité des objectifs de
dépenses d'assurance
maladie
Défaut de sincérité
2002-464
DC 27 Loi de Principe de Principe de sincérité oui
décembre finances sincérité
2002 pour 2003 budgétaire
Principe de
sincérité des lois
de finances
Insincérité
manifeste
Exigence de
sincérité
2003-486
DC 11 Loi de Principe Sincérité des prévisions oui
décembre financement constitutionnel de de recettes et des
de la sécurité objectifs de dépenses
155
2003 sociale pour sincérité d'assurance maladie
2004
Principe de Défaut de sincérité
sincérité
Principe de
sincérité
budgétaire
2003-488
DC 29 Loi de Exigence de Défaut de sincérité oui
décembre finances sincérité
2003 rectificative budgétaire
pour 2003
Principe de
sincérité
2003-489
DC 29 Loi de Principe Principe de sincérité oui
décembre finances constitutionnel de
2003 pour 2004 sincérité Défaut de sincérité
Principe de
sincérité
Exigence de
sincérité
Contrôle de
sincérité
2004-508
DC 16 Loi de Principe - oui
décembre financement constitutionnel de
2004 de la sécurité sincérité
sociale pour
2005 Défaut de sincérité
Principe de
sincérité
2004-511
DC 29 Loi de Principe de Absence de sincérité oui
décembre finances sincérité
2004 pour 2005
Exigence de
sincérité
Contrôle de
sincérité
2005-519
DC 29 juillet Loi Saisine au titre de Impératif de sincérité oui
2005 organique l'article 61,
relative aux alinéa 1 de la
lois de Constitution
financement
de la sécurité
sociale
2005-528
DC 15 Loi de Principe Sincérité de l'ONDAM oui
décembre financement constitutionnel de
de la sécurité
156
2005 sociale pour sincérité
2006
Exigence
constitutionnelle
de sincérité
Absence de
sincérité manifeste
2005-530
DC 29 Loi de - Principe de sincérité oui
décembre finances budgétaire
2005 pour 2006
2006-538
DC 13 juillet Loi portant Principe de Principe de sincérité oui
2006 règlement sincérité
définitif du
budget de Sincérité des
2005 comptes de l'État
Sincérité des lois
de règlement
Exigence de
sincérité
Principe général
de sincérité
budgétaire
157