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EL HADY BEDY
LAMYAA ITQIQ
RAJAE SOUDARI
MAJDA MAATOUG
HAFSSA REDOUANE
IBTISSAM HAMMAMA
CONCLUSION
INTRODUCTION :
La reddition de comptes n'est pas un concept simple. Sa signification et la manière dont elle
est censée s'appliquer suscitent de nombreux débats. Son application peut donc poser un défi
de taille. Dans les médias et le discours courant, on interprète souvent la reddition de comptes
comme un processus consistant à trouver des coupables et à les punir. Au contraire, on
considère davantage la reddition de comptes comme une mesure incitative – comme la
possibilité de démontrer ses réalisations et l’intendance. Dans cette optique, la reddition de
comptes fait partie intégrante et est un volet indissociable des relations efficaces qui doivent
être établies pour que le travail puisse être exécuté et que les responsabilités puissent être
assumées.
- une partie qui attribue des responsabilités et une autre qui s’engage, en les acceptants, à
faire rapport sur la façon dont elle les a assumées. Ainsi, toute reddition de comptes comporte
l’attribution des responsabilités, le devoir de déclarer le rendement et la surveillance du
rendement par un tiers.
Il s’agit donc de communiquer, de manière transparente, les résultats obtenus en relation avec
les objectifs désirés, de comparer et donc évaluer les performances de l'organisation.
Les Origines :
La reddition des comptes au Maroc a commencé en 1960 avec la création de l'organe du
Conseil national de la comptabilité qui a examiné les comptes publics et vérifié leur légalité.
En 1979, la Cour des comptes a remplacé cet organe et est devenue une institution
constitutionnelle en 1996. La Cour des comptes contrôle la gestion financière publique pour
assurer l'utilisation conforme des fonds publics et l'efficacité de la gestion financière. En
2002, la loi n° 62-99 est entrée en vigueur pour renforcer le cadre juridique de la reddition des
comptes, clarifiant les rôles et les compétences des différentes institutions impliquées dans la
gestion financière publique.
Les Types :
Lorsque la question de reddition des comptes se pose, nous entendons généralement la
responsabilité des bureaucrates envers le grand public ou la société. Mais les experts de
l'administration publique ont fait des recherches sur ses nombreuses formes ou aspects et nous
voulons les éclairer :
Politique :
La reddition des comptes politique est la forme la plus puissante d'administration publique
ancrée dans les principes démocratiques.
On dit que le fonctionnaire est d'abord responsable devant le système administratif parce qu'il
appartient à la fonction publique qu’elle a certaines règles et normes spécifiques. Chaque
membre de la bureaucratie doit respecter ces règles, c'est-à-dire qu'il obéit strictement aux
règles. Rien ne peut violer les règles de l'organisation.
La responsabilité est au cœur de la bonne gouvernance. Tenir les élus et les fonctionnaires
responsables revient à mesurer leur performance par rapport à des objectifs définis et à
évaluer l’efficacité avec laquelle ils utilisent les ressources mises à leur disposition pour
mener leur mission.
Les citoyens demandent des comptes à leurs représentants lorsqu’ils votent pour eux et pour
elles ; les membres des conseils locaux et les parlementaires convoquent les gouvernements
pour qu’ils rendent compte de leurs actes, et des entités de contrôle fiscal indépendantes
vérifient que la gestion financière
Respecte des règles et des normes établies. Mais la responsabilité concerne également la voix
citoyennes, il s’agit de donner aux citoyens, à la société civile et aux médias le droit, l’espace
et la liberté d’exprimer leurs préoccupations, de surveiller leur mise en œuvre des projets et
d’offrir des points de vue divergent.
Juridique :
La reddition des comptes juridique dépend des relations entre les membres du gouvernement
et les législateurs. Le législateur peut imposer des sanctions légales ou des arrangements
contractuels formels. Il convient de souligner que la relation est différente entre la relation
entre le supérieur et le subordonné dans la responsabilité des administrateurs, qui est
fondamentalement une relation hiérarchique. En ce qui concerne la responsabilité juridique,
les deux parties sont indépendantes l'une de l'autre et la question implique un accord juridique
entre les législateurs et les employés du gouvernement.
Des administrateurs :
Le mode traditionnel de relation de commandement et de contrôle fonctionne entièrement
sous la responsabilité des administrateurs. Le gestionnaire des agences gouvernementales doit
se concentrer sur les priorités de ceux qui sont plus élevés que lui sur l'échelle de carrière. La
mise en œuvre du système de responsabilisation des administrateurs nécessite une relation
organisée et légitime entre le gestionnaire et le subordonné dans laquelle le suivi des ordres
n'est pas un sujet à discuter. Selon cette approche, la reddition de comptes des administrateurs
passe par des stratégies, des règles de gestion, des révisions budgétaires ou des systèmes de
gestion des performances.
Gestion :
La gestion désigne l’utilisation des ressources d’une manière raisonnable et optimale afin de
réaliser les objectifs fixés et atteindre la performance et cette dernière comporte trois étapes à
savoir : prévoir, réaliser et corriger et lorsque arrive à l’exécution de budget dans le cycle de
gestion la notion de reddition de comptes intervient pour vérifier le degré de gouvernance et
transparence des opérations effectuées.
Interne :
L’évaluation des résultats et l’appréciation de la performance de l’administration sont, dans
un premier temps, présentées à l’interne. Des bilans peuvent être élaborés pour consigner les
résultats et les évaluations.
Externe :
Le rapport de gestion est l’élément clé de la reddition de comptes, il est donc essentiel que
l’information qu’il renferme soit de qualité pour évaluer la performance
• Efficacité : L’efficacité fait référence à l’atteinte des objectifs fixés pour une activité.
Pour apprécier l’efficacité, les résultats doivent être mesurés aux objectifs par le biais
d’indicateurs.
• Économie : L’économie porte sur l’acquisition de ressources aux meilleures conditions
de prix et de qualité compte tenu des quantités nécessaires.
• Efficience : L’efficience introduit la notion d’optimisation des ressources. Il s’agit de
produire le maximum de biens et services au moindre coût.
Mesure d’efficacité :
Les indicateurs les plus significatifs constatent au mieux l’évolution d’un état, mais ne
prouvent jamais hors de tout doute l’existence d’une inférence causale. Même dans le cas de
l’appréciation d’initiatives ciblées, il est difficile de démontrer que les différences constatées
entre les situations avant et après l’initiative sont uniquement imputables aux activités qui ont
été conduites. En effet, si l’identification de toutes les caractéristiques endogènes d’une
situation à un moment donné est compliquée, il est encore plus difficile d’identifier les
facteurs exogènes qui sont susceptibles d’interférer avec elle.
Par exemple, comment être sûr que la distribution gratuite de petits déjeuners dans les écoles
des quartiers défavorisés est la cause unique d’une augmentation de l’assiduité et ce, même si
préalablement à cette initiative, il a été démontré que les élèves qui arrivaient à l’école le
ventre vide souffraient d’un manque de concentration. Certaines campagnes d’information ont
pu également sensibiliser les parents et les enfants à la nécessité d’une meilleure alimentation,
notamment le matin. Certaines initiatives privées ou communautaires de distribution de
denrées alimentaires ont pu être mises en place. Le revenu parental des ménages les plus
pauvres a pu augmenter (revalorisation du salaire minimum, diminution du chômage…)
De manière générale, la mesure de l'efficience est intéressée par les intrants (coûts ou heures
travaillées) et les extrants ou les résultats mesurée par un ratio, peut résulter soit de la
diminution des coûts (ou des heures travaillées) soit de l'augmentation de la quantité des
produits et services offerts.
L'analyse coût-efficacité peut être oriente les choix de lors de la prise de décision portant sur
de nouvelles initiatives ou pour prioriser des projets ou, encore, pour évaluer a posteriori des
interventions. Dans ce dernier cas, l'analyse coût-efficacité constitue un moyen de mesurer
l'efficience d'un programme, d'une initiative ou d'une activité.
2- Calculer le coût des ressources nécessaires : pour mener les activités qui ont conduit à
ces résultats
Cette analyse du rapport entre coûts et efficacité nécessite que l'on dispose de points de
référence pour effectuer des comparaisons. Il peut s'agir d'initiatives menées dans des
conditions semblables et ayant des objectifs similaires de résultats qui auraient été obtenus
si l'intervention n'avait pas eu lieu ou encore de prévisions budgétaires (pour peu qu'elles
aient elles-mêmes fait l'objet d'une analyse d'efficience).
Il faut être conscient qu'il est extrêmement difficile de comparer des initiatives, même
s’elles ont un objet commun. Par exemple, l'appui aux devoirs aux familles en difficulté
peut nécessiter des approches ciblées – et des budgets différents – suivant le type
d'environnement (urbain ou rural), le quartier, la région, l'âge…
Par ailleurs, il est important de noter que les gains en efficience ne sont pas forcément
linéaires. Par exemple, l'introduction de nouvelles technologies est susceptible
d'améliorer l'efficiencepar palier et non de manière continue.
On peut résumer les étapes menant à l'élaboration du rapport de reddition des comptes par
le tableau suivant :
d'après une définition proposée par les Nations unies, la bonne gouvernance fait référence à
une approche participative de gouvernement et de gestion des affaires publiques, basée sur la
mobilisation des acteurs politiques, économiques et sociaux, du secteur public ou privé ainsi
que la société civile, dans le but de garantir le bien-être durable de tous les citoyens.
De ce fait, on peut dire qu’il existe une corrélation étroite entre la gouvernance et le
développement, ainsi qu’un consensus international sur la nécessité d’améliorer le niveau
global de la gouvernance comme fin ultime et principal moyen pour un développement
durable.
La bonne gouvernance est basée sur le respect d’un ensemble de principes qui impliquent
entre autres la reddition des comptes :
La Cour des comptes a pour mission principale de s'assurer du bon emploi de l'argent public
et d'en informer les citoyens. Juridiction indépendante, elle se situe à équidistance du
Parlement et du Gouvernement, qu’elle assiste l’un et l’autre, conformément à l'article 47-2
de la Constitution.
Juger :
La Cour juge les comptes des comptables publics. Sa compétence s’exerce sur environ un
millier de comptes. Historiquement, il s’agit d’une des premières missions de la juridiction.
Elle peut conduire à mettre en jeu la responsabilité personnelle et pécuniaire d’un comptable
public ou d’un comptable de fait, si un déficit ou un manquement ont été constatés, si une
recette n’a pas été recouvrée ou si une dépense a été irrégulièrement payée.
Nota : Les comptes des collectivités territoriales sont jugés par les chambres régionales et
territoriales des comptes et ces jugements peuvent être contestés devant la Cour. Ceux de la
Cour pouvant l’être devant le Conseil d’État
Depuis le 1er janvier 2023, une réforme a instauré un régime unifié de responsabilité
financière des gestionnaires publics. Les gestionnaires publics sont désormais soumis à un
régime de responsabilité unique et ils sont justiciables devant une seule et même chambre,
la chambre du contentieux de la Cour des comptes, afin d'instruire et juger les affaires. Cette
chambre est composée à parité de magistrats de la Cour et des chambres régionales et
territoriales des comptes.
Contrôler :
Certifier :
Chaque année, la Cour certifie les comptes de l’État et du régime général de la sécurité
sociale. Cette mission, confiée par la loi organique relative aux lois de finances de 2001 et par
celle relative aux lois de financement de la sécurité sociale de 2005. Garantit aux citoyens une
information financière et comptable plus claire, lisible, et une image plus fidèle de la réalité
financière de l’État et de la sécurité sociale.
L'inspection générale de l'administration territoriale peut être chargée de toute mission d'étude
ou de réflexion. Un inspecteur général est chargé par arrêté du ministre d'Etat à l'intérieur de
la gestion et de la coordination des services de l'inspection générale de l'administration
territoriale.
Ministère de tutelle :
Ministère de l'Intérieur
Missions :
• Procéder, sur instructions du ministre, à des inspections dans les provinces, préfectures,
cercles et circonscriptions.
• Auditer les documents financiers et comptables des collectivités territoriales que sont les
régions, les préfectures, les provinces, les communes et leurs groupements et démembrements
L'I.G.F est un corps supérieur d'inspection des finances publiques créé par un texte de loi du
14 avril 1960 qui fixe de manière précise ses attributions, missions et prérogatives. Placée
sous l'autorité directe du Ministère de l'Economie et des Finances, l'I.G.F exerce de larges
prérogatives en matière de contrôle et d'audit.
Ministère de tutelle :
Missions :
• Contrôler la gestion des comptables publics, des ordonnateurs, des contrôleurs et de tout
administrateur pour s'assurer de la régularité, de la sincérité, et de la matérialité des opérations
enregistrées dans leurs comptes.
• Auditer et émettre une opinion sur les comptes des projets financés par les
Gouvernements étrangers ou par des organismes financiers internationaux ou régionaux dans
le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale.
En général, le modèle marocain comporte les éléments essentiels d’un dispositif normatif et
institutionnel moderne et avancé, mais bien sûr la question de l’efficacité reste posée et
reconnue par tous les acteurs institutionnels et sociaux, cela s’explique par les points essentiels
suivants :
• Une transparence limitée par rapport à quoi ? qui ? et comment ? des rôles et
responsabilités reddition des comptes traduite par un déficit de communication
adéquate avec l’opinion publique.
• Une multiplicité excessive des instances de contrôle en l’absence d’un cadre
institutionnel de coordination et de collaboration
• Des difficultés et des confusions à propos des passerelles entre les résultats de contrôle
extension.
récents
• Le contrôle interne et externe du secteur public peine encore à trouver une ligne de
Pour que le principe de reddition de comptes porte ses fruits, il faut bien sûr qu'il s'appuie sur
un système éthique fondé et une information objective et transparente (les témoignages des
managers évalués ne suffisent pas).
Pour une telle reddition éthique des comptes, nous proposons les recommandations
suivantes :
Une Promotion de la transparence et une obligation de rendre compte dans tous les
niveaux de responsabilisé.
Renforcement des institutions de contrôle (ICPC, Conseil de la Concurrence…).
Une éducation civique indispensable qui garantit le respect des valeurs éthiques.
La présentation des données comptables ainsi que des indicateurs (quantitatifs ou
qualitatifs) qui mesurent l’efficience de l’administration dans l’utilisation des fonds
publics.
Accroissement de la lisibilité et de la transparence des procédures de contrôle interne
au sein des organismes publics.
Amélioration de l’information financière (reddition des comptes, reporting lors de la
préparation de la loi de finances et au cours de son exécution).
Production et publication de budgets spécifiques à l’attention des citoyens (faciles à
comprendre) ;
L’intégration de la dimension éthique dans le NMP, en revisitant la théorie de
reddition des comptes.
CONCLUSION :
Finalement, on peut dire que le principal objectif de la reddition des comptes est la bonne
gouvernance publique ainsi la transparence des administrations publiques afin d'assurer la
bonne utilisation des moyens et des ressources existants pour réaliser les objectifs fixés à
savoir que le Maroc a adapté cette démarche depuis la constitution de 2011 qui été visé pour
objectif de corréler les ponctions publiques et la reddition des comptes à travers une personne
qui a pour mission la protection des principes et des valeurs de bonne gouvernance
indépendamment de tout pouvoir en notant que les systèmes d'évaluation et de gouvernance
dans le Maroc est en l’occurrence de nouvelles activités de promotion du débat public portant
sur la politique publique sur la base de la connaissance, le savoir, le professionnalisme et la
reddition démocratique des comptes et de la responsabilisation des acteurs. Donc c'est un
véritable pouvoir d'audit auquel fait désormais confiance le monarque.
Webographie :
• https://www.leconomiste.com/article/1032583-la-reddition-des-comptes-un-
principedegouvernance-qui-prend-forme consulté le 10/01/2023
• http://www.courdescomptes.ma/fr/Page-12/verification-et-jugement-des-comptes consulté
le 14/01/2023
• http://fr.le360.ma/culture/mohammed-berraou-la-reddition-des-comptes-au-maroc-
estunerevolution-143645 consulté le 20/01/2023
• https://www.ecoactu.ma/responsabilite-et-reddition-des-comptes-une-perspective-
mondiale/ consulté le 25/01/2023
Bibliographie :
• Berraou Mohammed, (2017), « La responsabilité des acteurs de la gestion publique devant la
cour des comptes : Le modèle marocain», Editions l’Harmattan. 2017. p15
• Instance Centrale de Prévention de la Corruption du Royaume : “Bonne Gouvernance entre
la situation actuelle et les dispositions de la nouvelle Constitution de 201”.2011.p6
• La cour des comptes. « Jurisprudence de la Cour des comptes du Royaume du Maroc. Recueil
de règles dégagées des arrêts rendus par la chambre de discipline budgétaire et financière ».
Février 2018.
• La reddition des comptes, Gérard Verger, S.P.I.D. Verger INC