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LES RAISONS D’ETRE DE L’IMPOT

face à l’augmentation massive des charges de l’Etat, les décideurs se sont trouvés dans l’obligation
de faire appel à des ressources financières pour pouvoir assurer le bon fonctionnement des
appareils de l’Etat.

Depuis l’antiquité, l’impôt est considéré comme la principale recette pour la majorité des pays du
monde, qui assure plusieurs fonctions à la fois. On peut le définir tout simplement comme étant un
prélèvement pécuniaire à caractère obligatoire requis des citoyens par voie d’autorité publique, à
titre définitif et sans contrepartie déterminée, en vue de couvrir les charges publiques de l’Etat.
Cette définition dite classique n’a été confirmée par Gaston Jèze qu’après une longue évolution de
l’Impôt depuis la Grèce jusqu’au 20ème siècle.

Au cours des moyens âges, l’impôt a été conçu soit comme une redevance payé à un souverain en
contrepartie de l’exploitation de son domaine, sinon il prenait la forme d’une contribution due au
prince pour l’aide demandée par ses protégés.

A noter que cette évolution a donné lieu à une large diversification des impôts qui sont classés par
domaine, à savoir :

 La classification administrative revient de la comptabilité nationale, consiste à faire la distinction


selon l’unité administrative bénéficiaire.

On distingue ainsi les impôts revenant à L 'État (impôt sur le revenu, taxes sur le chiffre d'affaires, la
TVA...), ceux destinés aux collectivités locales (Taxes foncières, taxe d'habitation cotisation foncière
des entreprises..). Et ceux destinés aux organismes sociaux .

 La classification technique et la classification les plus classiques, elles sont basses sur les critères
les techniques et modalités de la taxation à savoir les impôts directs et indirects, les impôts réels et
personnels, les impôts proportionnels et impôts progressifs, ... et d’autres.

Chapitre I) : Principes et caractéristiques de l’impôt, approches fiscales


L’impôt qu’on connait aujourd’hui a subi plusieurs changements afin de répondre aux
besoins des États en terme de ressources et de financement. C’est pour la simple raison que de
différentes écoles et courants économiques ont essayé d’expliquer ce phénomène chacune selon
une approche distincte.
Section 1 : Principes et caractéristiques de l’impôt

1. Principes fondamentaux en matière fiscales

L´impôt est régit par des principes fondamentaux qui ont pour objet de :
❖ Assurer l’égalité de tous les citoyens devant l´impôt.
❖ Éviter la fraude fiscale, qui se caractérise comme étant un acte volontaire commis par le
contribuable pour échapper au paiement de l´impôt.
-Identification des 4 principes primordiaux :
● Principe de légalité : ce principe tire sa logique sur le fait qu´un prélèvement fiscal ne peut s
´effectuer sans qu´une loi ne l´ait prévue,
● Principe d´égalité : en matière fiscal la contribution á l´impôt est repartie sur tous les
citoyens soumis á l´impôt, en revanche cette contribution demeure proportionnelle
● Principe d’annualité: ce principe dépend de deux autres principes, celui du consentement de
l'impôt, il doit être approuvé par le parlement puis celui de l'annualité budgétaire c´est á dire
que la perception d´impôt est liée l´année budgétaire en question .
● Principe de nécessite : afin de réussir á entretenir la force publique, l´impôt se caractérise
comme une contribution indispensable vue que c´est la principale ressource qui couvre la
totalité ou une partie des dépenses publiques. -Identification d´autres principes :
● Le principe de progressivité de l’impôt : est principalement liée au principe d´égalité, qui
repose sur la contribution de tous les citoyens. Dans ce principe le taux d´imposition
augmente avec la base d´imposition [ex IR : plus le revenu est élevé, plus l´impôt á payer sera
important]

2. Caractéristiques de l’impôt

20ème siècle, D’après Le grand financier Gaston Jèze considère l’impôt comme « une
prestation pécuniaire, requise des particuliers par voie d'autorité, à titre définitif et sans
contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ».
A partir de cette définition, on peut dire que l’impôt est constitué des critères suivants :
a. L’impôt est un prélèvement pécuniaire : A l’encontre de l’époque ancienne, l’impôt
correspond à une prestation de nature pécuniaire. Cette caractéristique est le résultat du
développement des échanges marchands allant en parallèle avec l’évolution de l’Etat.
b. L’impôt est un prélèvement à caractère obligatoire : L'impôt revêt un caractère obligatoire .
Il est exigé par voie d'autorité. C'est une manifestation de la souveraineté de l'Etat. On le distingue
ainsi de certaines contributions volontaires.
c. L’impôt est effectué à titre définitif : Chaque prélèvement requis par l’administration fiscale
se fait d’une manière définitive. Le contribuable ne peut demander la restitution dudit montant
s’elle est faite correctement.

Les différents approches économiques de l’impôt

Le mercantilisme : Apparue en 16ème et 17ème siècle, Elle considère que la richesse d’un pays vient
du commerce extérieur notamment à travers l’intervention de l’Etat au niveau de l’exportation des
métaux précieux et la collecte de la devise pour remplir la caisse publique.

La physiocratie :C’est le premier courant économique apparu en 18ème siècle. Les fondateurs de
cette école appelé aussi les philosophes économiques considéraient que la seule richesse et celle qui
vient de la terre en favorisant la vie rurale et les lois naturelles.

L’approche classique: Dans la conception classique du rôle de l’Etat, l’impôt ne peut servir que
pour alimenter la caisse publique. La fiscalité chez les classiques vise à couvrir les charges publiques ;
les fonctions de l’impôt

L’impôt exerce par sa nature de plusieurs fonctions :


- Fonction de financement : qui se définit comme la contribution du citoyen au financement
des services publics, des institutions et des politiques publiques.
Le rôle originel de l'impôt est de financer les activités régaliennes de l'Etat et les prestations
communes à utilisation collectives (Hôpital, École...) ainsi que la création et l'entretien
d'équipements communs (routes, aéroports, autoroutes…) par l’apport de recettes fiscales pour
financer les dépenses publiques.
- Fonction économique : L’impôt est considéré comme un formidable instrument
d’intervention économique.
Cette fonction consiste à établir le lien entre fiscalité et développement économique. En effet, la
fiscalité est devenue un outil de développement économique et de régulation des disparités. Dans le
domaine économique, l’interventionnisme fiscal consiste à accorder des avantages fiscaux afin
d’influencer le comportement économique des ménages, des épargnants, des entreprises.
- Fonction sociale : cette fonction est liée à la redistribution des revenus par l’impôt. Elle vise à
modifier la stratification sociale, mais s’étend, également, aux interventions en faveur ou à
l’encontre des groupes sociaux.
.L’impôt a alors pour but de réduire les inégalités, de financer les interventions sociales de l’Etat et
de protéger les membres les plus démunis de la société.

Légitimité de l’impôt :
 La théorie libérale de l'impôt-échange : fondée sur le principe de l'équivalence qui considère
l'impôt comme le prix à payer par le contribuable pour la sécurité et les services que lui apporte
l'Etat. Pour cette théorie c’est la genèse de l’Etat qui a engendré la naissance de l'impôt, donc
tant que l’Etat existe, l'impôt doit exister. 
Ainsi, l'impôt requiert sa légitimité en tant que prix payé par le contribuable pour les services
rendus par l'État. L'impôt n’est alors perçu comme une dote, mais comme un prix ; le prix des
différents services fournis par l'État.
 
«La légitimité de l'impôt doit reposer sur le consentement des citoyens qui permet l'acceptation
volontaire des contribuables. Cela n'est plus possible lorsque l'impôt devient un procédé de
domination, soit un procédé de spoliation» Millian .P

Expose 2 :
Les caractéristiques des systèmes fiscaux des pays en voie de développement
La fiscalité fait partie des meilleurs moyens à la disposition des pays en développement (pays passant
d’un état de sous-développement chronique au processus de développement) pour mobiliser leurs
propres ressources au service du développement durable, et pour alimenter les principales fonctions de
l’État – dans la mesure où elle draine les ressources nécessaires à la prestation de services essentiels
pour l’investissement, la réduction de la pauvreté et la fourniture de services publics, ainsi que dans le
renforcement des capacités de l’État, de sa redevabilité et de son aptitude à répondre aux attentes des
citoyens.
On peut situer les pays dits en voie de développement, en dépit de leur diversité géographique
(Afrique, Asie, Amérique latine) ayant un certain nombre de caractères communs tant économiques
que Sociaux et politiques. Du point de vue économique ces pays se caractérisent, tout d'abord par leur
pauvreté exprimée par la faiblesse de leur produit intérieur brut par an et par tête.

Premier chapitre : Structure des système fiscaux des PED

Les recettes fiscales donnent à l’état les ressources nécessaires à l’investissement dans le
développement, la réduction de la pauvreté et la fourniture de services publics, ainsi que dans le
renforcement des capacités de l’état, de sa recevabilité et de son aptitude à répondre aux attentes des
citoyens.

Si les PVD étaient capables de percevoir des recettes fiscales suffisantes, ils pourraient devenir plus
indépendant, leur financement dépendrait alors moins des emprunts extérieurs, ce qui réduirait leurs
problèmes de dette et leur dépendance vis-à-vis de l’aide étrangère.

Deuxième partie : Les Caractéristiques des systèmes fiscaux les PVD


Dans cette partie on va caractériser les systèmes fiscaux que nous avons retenus du point de vue de
leur rendement de leur structure

Leur rendement : Par ailleurs, le niveau de rendement fiscal enregistré au Maroc soit 21,8%,
demeure élevé à celui enregistré en moyenne par d’autres régions en 2017, comme l’Amérique latine
et Caraïbes (19%) et l’Afrique (15,6%). Cependant, comparativement à certains pays, il reste inférieur
à celui enregistré par l’Afrique du sud (28%), le Brésil (24%) et l’Argentine (23,4%), mais proche du
niveau affiché par la Tunisie.

Deuxième chapitre : Les défis des systèmes fiscaux des PED

Le système fiscal présente des limites et des difficultés liées aussi bien au manque de cohérence et de
transparence qu’à la faiblesse de ses résultats.
 Les capacités limitées des administrations fiscales :
Les pertes fiscales dans les pays en développement sont souvent aggravées par le fonctionnement
inadéquat des administrations fiscales qui est dû à plusieurs facteurs :
- Le manque de ressources ou la formation insuffisante des administrations.
- Les systèmes de recouvrement de l’impôt inadaptés
- Les pénalités insuffisantes en cas de défaut de paiement (pénalité comme : Majoration des
taux d’intérêts de retard de paiement suivant le CGI).
 Fraude fiscale et évasion fiscale :
*La fraude fiscale : les contribuables dissimulent de façon délibérées la véritable nature de leurs
affaires à l’administration fiscale dans le but de minimiser les impôts qu’ils doivent. Ces stratégies
incluent plus particulièrement les déclarations d’impôt malhonnêtes. Par exemple lorsqu’une société
refuse de déclarer l’intégration ou une partie de ses revenus.
 Fausses facturations des transactions commerciales :
La fausse facturation est une forme de fraude douanière ou fiscale qui consiste pour les
exportateurs et les importateurs à faire délibérément de fausses déclarations concernant la valeur,
la quantité ou la nature des biens ou des services lors d’une transaction commerciale. Les acteurs
font ces pratiques pour différentes raisons :
 Eviter les impôts et les tarifs douaniers.
 Se soustraire aux réglementations commerciales.
 Se soustraire aux mesures de contrôle des capitaux

EXPOSE 3 :
L’équité et l’efficacité du système fiscal marocain

Chapitre I : Une politique fiscale visant l'efficacité au détriment de l'équité

Section I : Une répartition inéquitable de la charge fiscale

Définition de la charge fiscale: Le poids fiscal ne pèse pas de façon équilibrée sur les différents
acteurs de l'activité économique :
● Le poids de l'impôt sur les sociétés est encore supporté par un petit nombre d'entreprises,
● tandis que pour l'IR il repose principalement sur les revenus sous forme de salaires dans le
secteur organisé.
● La TVA exerce une pression sur les ménages de la classe moyenne plutôt que sur les ménages
aisés.

- Un grand nombre d'entreprises échappent en pratique à l'impôt sur les sociétés : 60% des entreprises
marocaines déclarent des pertes et 8% bénéficient d'exonérations fiscales.

-Au Maroc, l’inégalité créée par la TVA vient aussi du fait qu’elle ne s’applique pas à de nombreux
secteurs de l’activité économique, soit parce que ceux-ci ont été exemptés soit parce qu’ils relèvent
principalement du secteur informel, contribuant fortement à réduire l'assiette de cet impôt.

Section 2: L'inefficacité économique de la politique fiscale:


L’efficacité:

* Au niveau de la fraude fiscale : Amélioration des actions de vérification ( Le contrôle ), en activant


la pénalisation de la fraude fiscale .

Inefficacité :La faiblesse principale du système fiscal actuel.

En effet, celle-ci est tellement banalisée qu’elle porte gravement atteinte à la légitimité de l’impôt et
donc à la crédibilité de tout le système fiscal.

* La fraude fiscale (Juste après 2018): Le gouvernement ,a reculé par rapport aux pénalisations des
fraudes fiscales, il y avait un reflux, les sanctions fiscales sont faiblement dissuasives, surtout en
matière de droit de communication, et les sanctions pénales inapplicables à cause de la procédure
prévue, lourde et complexe, avec un risque d’instrumentation extra fiscale.
* Les incitations fiscales, ne sont pas efficaces, car selon Najib Akesbi, elles ne sont pas le vrai
déterminant de l'investissement et en plus elles sont coûteuses.

=>Une diminution de l’IS: puisque le taux d’imposition est augmenté donc il n’y a pas un
encouragement pour l’investisseur pour s'investir plus, et en contrepartie c’est moins de production.

Chapitre 2 : Vers une efficacité optimale : équité et efficacité

La recherche d’une taxation optimale au maroc révèle que la structure des recettes fiscales demeure
concentrée sur la TVA ,l’IS , l’IR, ce qu’illustre la présence de l’iniquité fiscale, ainsi que les résultats
estimés dans le premier chapitre montrent que l’administration fiscale collecte principalement des
recettes auprès de la classe moyenne et un nombre limité des entreprises.
Dans quelle mesure pouvons-nous orienter le système fiscal marocain vers une taxation optimale et
qui dit cette dernière dit une meilleure mobilisation des recettes fiscales, sans altérer aux principes de
l’équité et l’efficacité fiscale ?
- une taxation optimale est l’illustration d’un système bien conçu , capable de générer suffisamment
des ressources intérieures au budget de l’Etat et de s’assurer de la durabilité des dépenses publiques
sans créer des distorsions économiques ou de la richesse au sens de Laffer (1985) où “ trop d’impots,
tue l’impots” .
Ainsi, la théorie économique stipule que la fiscalité ne cherche pas seulement à mobiliser des recettes
intérieures , mais à remplir simultanément les trois fonctions de Musgrave (1959), à savoir :
l’allocation des ressources, la redistribution des revenus et la stabilisation de la conjoncture.
Ainsi, la hausse du taux d’imposition peut freiner les programmes d’action de l’Etat en matière de la
création d’emplois, la lutte contre les inégalités sociales et spatiales et l’amélioration de la cohésion
sociale.

Section 2 : Arbitrage entre équité et efficacité

En effet, un système efficace passe par une justice fiscale, cela suppose que l’acquittement des
contribuables de leur impôt nécessite une équité au niveau du paiement des impôts.

pour aspirer à une équité et une efficacité du système, il faut d’abord:

● une pédagogie fiscale c'est -à -dire une prise de conscience sur l’impôt par le contribuable et
ça depuis le bas âge.
● Ensuite il faut que cette négativité de la perception de l’impôt par le citoyen soit corrigée de
manière à ce qu’il ne perçoit pas l’impôt comme une entorse à l’équité .

● De nos jours, on remarque une primauté de la performance au détriment de l’équité, ce qui


n’est pas raisonnable car le gouvernement ne doit pas seulement se focaliser sur l’efficacité
mais également prendre en considération la justice sociale. Il doit jouer un rôle d’arbitre entre
les deux .

RENDRE LE SYSTEME FISCALE EFFICACE :

*Au niveau de la fraude fiscale l’État pris en considération l’amélioration des action de vérification
(contrôle) en activant la pénalisation de la fraude fiscale
*une taxation optimale est l’instruction Dun système capable de gère suffisamment les ressources
intérieures au budget de l’État et de s’assure la durabilité des dépenses publique
*au lieu d’investir il doit encourager l’investissement .

Incitations fiscales au Maroc

Définition : Les incitations fiscales recouvrent l'ensemble des mesures consistant à


accorder un traitement fiscal plus favorable à certaines activités ou à certains secteurs que
celui appliqué aux autres pans de l'économie ; les principes proposés ci-après visent plus
précisément les incitations fiscales à l'investissement.

Les incitations fiscales sont un aspect du Code des impôts d'un pays conçu pour inciter ou encourager
une activité économique particulière.

Le dispositif fiscal d’incitation à l’investissement avait fait objet de plusieurs réformes.


La dernière réforme était, la charte d’investissement, elle constitue la meilleure illustration en ce
domaine. Cette charte apporte des réponses, nécessaires, aux nouveaux besoins d’une
économie en phase de libéralisation et s’inscrit, parfaitement, dans une stratégie d’ensemble
visant, notamment, l’accélération de la croissance et des créations d’emplois.

l’impact des incitations fiscales sur l’économie marocaine

Observation :

Si on fait une projection sur les incitations fiscales ont peut en déduire que ces mesures permettent de
  Relancer l’activité économique par leurs effets sur l’offre et la demande à travers l’effet
multiplicateur
  Améliorer les niveaux de vie des ménages
  Des recettes fiscales supplémentaires, sous l’effet de la relance économique. Mais qui resteront très
limitées pour compenser la moins-value fiscale due à la baisse des niveaux de taux d’impôts.
  L’investissement et la création d’emplois sont les principaux objectifs de ces mesures fiscales.
  Une détérioration des équilibres macroéconomiques interne et externe. Le solde budgétaire et le
solde commerciale seront de plus en plus en détérioration.

Section 2 l’impact sur les indicateurs externes

Les investissements directs étrangers

Le Maroc dans sa logique d’ajustement structurel, accorde une grande importance à l’amélioration du
climat d’investissement, pour favoriser l’accès à des marchés étrangers et la réalisation d’économie
d’échelle et par la suite une augmentation du revenu intérieur brut (PIB+ Revenus nets reçus de
l’étranger pour la rémunération des salariés)

Le déséquilibre de l’impôt dans les pvd

Pourquoi payons-nous des impôts ? Simplement parce que, en attendant une meilleure solution,
c'est un moyen pratique, pour les pouvoirs publics, d'obtenir les ressources dont ils ont besoin pour
offrir les produits et services publics exiges par une majorité d'entre nous.

Selon la Banque de développement du Canada un pays en développement présente un produit


intérieur brut (PIB) inférieur à celui des pays développés, ainsi qu’une économie moins mature et
moins complexe, le revenu moyen par habitant est plus faible et les résidents ont tendance à avoir
un accès limité aux soins de santé de qualité et à l’éducation.

L’analyse de ses statistiques démontre le déséquilibre entre les impôts directs et indirects dans les
recettes fiscales totales, ainsi on peut dire que la fiscalité porte surtout sur les biens de
consommation, un phénomène potentiellement régressif.

1. Facteurs liés à la structure économique


En effet, la plupart des travailleurs de des pays en développement, en règle générale, employés
dans le secteur agricole ou dans de petites entreprises informelles. Comme ils reçoivent
rarement un salaire fixe et régulier, leurs revenus fluctuent et sont souvent versés en espèces, ne
figurant ainsi dans aucun registre comptable et compliquant le calcul de l'assiette de l'impôt sur le
revenu.
De ce fait, le secteur informel domine encore les économies des pays en développement et constitue
l’un des principales causes du déséquilibre de l’impôt dans ces pays.
De même que, La littérature et les données sur ce sujet sont rares, et c'est en partie dû au fait que
l'ampleur de l'évasion et de la fraude fiscales est difficilement mesurable.

Parmi les modes d'évasion fiscale notoires dans les pays en développement on retrouve :
• Déclaration erronée et non-déclaration de revenus de personnes ou de bénéfices des
sociétés pour éluder l'impôt direct sur le revenu des personnes ou des sociétés.
• Évaluation erronée de la valeur des échanges commerciaux par des fausses factures entre
des exportateurs et des importateurs coupables de collusion, qui permet de transférer de
l'argent illégalement de pays en développement vers des comptes financiers à l'étranger,
dans un but d'évasion fiscale.
• Fraude à la TVA, qui implique des fausses déclarations sur les transactions commerciales
soumises à la TVA.
• Corruption de fonctionnaires des impôts.

En ce qui concerne les modes de fraude fiscale notoires dans les pays en développement on
distingue :
• Transfert de bénéfices : renvoie à l'exploitation légale des failles dans le code fiscal. En
général, les filiales de multinationales sont traitées comme des entités distinctes par
les autorités fiscales. Le déplacement de bénéfice peut être réalisé en manipulant les prix
de transfert ou en exploitant des prêts intra-groupes. En outre, les multinationales
peuvent fausser les prix de transfert pour réduire la charge fiscale globale du groupe en
manipulant la répartition des bénéfices dans des juridictions à forte ou faible fiscalité.
• Les incitations et exonérations fiscales sont, dans certaines circonstances "une évasion
fiscale avec un cachet officiel". Les incitations fiscales peuvent non seulement permettre
aux entreprises étrangères d'éviter l'imposition, mais peuvent donner lieu à des activités
d'évasion fiscale illégale d'entreprises nationales, en ré-étiquetant des investissements
nationaux comme des IED (l'échange direct de capitaux entre entreprises) ou en vendant
des entreprises aux filiales déguisées en nouveaux investisseurs pour devenir éligible à
des exonérations fiscales qui sont exclusivement accordées aux nouveaux investisseurs
(cumul d'utilisations).

Enfin, Les flux financiers illicites et la faiblesse de l’administration fiscal font souvent
défaut dans les PED dont on constate une grande complexité à faire face à ces obstacles qui
impact négativement la mobilisation des ressources de ces pays et mène à un déséquilibre de
l’impôt. Ainsi, et pour rétablir l’équilibre de l’impôt en PED plusieurs voies d’améliorations
sont proposable.

II. Les voies d’Améliorations du Système Fiscal des PED pour un équilibre fiscal
approprié
Parmi les propositions d’ordre fiscal visant à intégrer l’informel dans l’économie
organisée, nous citons quelques propositions ;

 Mise en place d’un dispositif fiscal incitatif et approprié à la TPE (très petite entreprise).
 Baisse du taux d’IS et d’IR au profit des TPE pour inciter à sortir de l’informel.
 Simplification du système de déclaration, de recouvrement etc….
 Amélioration des services rendus par l’AF (ADMINISTRATION FISCALE).
 Renforcement des ressources et des moyens de l’AF.
 Amélioration des équipes d’inspection et de contrôle de l’AF.
 Mise en place des moyens informatique adéquats pour la réalisation de la mission.
 Instauration d’une cellule au sein de l’AF chargée du suivi de l’informel.
 Amélioration du système des sanctions et de contrôle fiscal.

 Renforcement de la fiscalité du secteur agricole :

Il s’agit d’impliquer dans l’imposition le secteur qui ne contribue pas ou faiblement dans
les recettes fiscales des PED. A titre d’exemple, l’économiste Najib AKESBI a mis l’accent
sur la nécessité de fiscaliser le secteur agricole au Maroc qui se trouve dans une situation
critique à travers l’élargissement de l’assiette fiscale.

1. Renforcement de l’efficacité de l'administration fiscale dans les PED


Renforcer l’administration fiscale et douanière. L'administration doit être une priorité, compte
tenu de son rôle essentiel d'interface entre l’État et les citoyens. Le renforcement de la capacité
administrative, l'amélioration du civisme fiscal, et l'accroissement de l'efficacité, permettent de
réduire la corruption et assurent aux entreprises d’être sur un pied d’égalité, tout en
encourageant les investissements étrangers et la compétitivité, et en assurant une hausse des
recettes fiscale.

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