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Année académique 2021-2022

DROIT FISCAL INTERNATIONAL, FISCALITE


DES GROUPES DE SOCIETES AU BURKINA
FASO
PLAN

MODULE I : OBJET DU DROIT FISCAL


INTERNATIONAL

MODULE II : FISCALITE DES GROUPES DE


SOCIETE
PLAN
MODULE I : OBJET DU DROIT FISCAL
INTERNATIONAL

 Section I : Les principaux éléments du droit fiscal


international

 Section II: Les conventions fiscales intéressant le BF

 Section III : La notion d’établissement stable

 Section IV : Le règlement n°08 UEMOA du 26 septembre


2008
PLAN
MODULE II : LA FISCALITE DES GROUPES

 Section I: L’examen des concepts

 Section II : La fiscalité des sociétés de Groupe

 Section III : Des situations pratiques


MODULE I : DROIT FISCAL INTERNATIONAL
 Section I: Les principaux éléments du droit
fiscal international
 Section II: Les conventions intéressant le BF
 Section III: La notion d’établissement stable
 Section IV: Le règlement de N°08UEMOA du 26
septembre 2008
MODULE I : INTRODUCTION

 Le droit fiscal international est cette partie de la


fiscalité qui étudie la manière dont se règlent les
problèmes liés à la multiplicité des juridictions
fiscales conjuguée avec la mobilité des personnes,
des biens, des services et des capitaux.

 C’est un droit élaboré par chaque Etat de manière


unilatérale ou surtout par la voie de conventions
bilatérales.
 C’est un droit dont l’objectif vise très souvent à
régler les questions de double imposition
MODULE I :INTRODUCTION (suite)

 Les doubles impositions internationales portent


atteinte à la justice fiscale. Or, cette dernière est
devenue, au fil de l’évolution, l’un des objectifs de la
fiscalité. Les doubles impositions constituent des
entraves au développement des échanges, qui
contribue à la croissance mondiale.

 C’est à travers la recherche de leur élimination


qu’ont été forgés les premiers instruments
spécifiques du droit fiscal international.
INTRODUCTION (suite)
Les objectifs de la fiscalité internationale
sont :

éviter la double imposition internationale ;


Lutter contre la fraude et l’évasion fiscales
internationales ;
permettre et favoriser la coopération entre les
Administrations fiscales.
§I: La notion de double imposition
internationale

§II: L’évitement de la double imposition


internationale
§ I : La notion de double imposition
internationale

 A- L’approche générale

 B- Les cas de double imposition juridique


internationale
A- L’approche générale
On distingue:
la double imposition juridique qui est
internationale (elle met en présence au moins deux
Etats);
la double imposition économique qui n’est pas
forcément internationale (elle peut mettre en
présence un seul Etat ou plusieurs Etats.
La première qui semble préoccuper davantage la
fiscalité internationale. La double imposition
économique même souvent nécessaire
La double imposition internationale dite
juridique
 Elle est constituée lorsqu’un même contribuable
se trouve atteint, au titre d’une même base
imposable et d’une même période, par des
impôts de nature comparable appliqués par
deux ou plusieurs Etats, dans des conditions telles
que la charge fiscale s’avère supérieure à celle
qui résulterait de l’application d’un seul pouvoir
fiscal dans les conditions de droit commun.
La double imposition
internationale
Importan dite juridique
t
La double imposition juridique internationale
requiert la constatation d’une surcharge fiscale.
L’intervention de deux autorités fiscales, si elle est
aménagée de sorte qu’il n’y ait pas de surcharge
fiscale, n’entraîne donc pas de double imposition
dans ce sens.
La double imposition dite économique
 Elle n’a pas nécessairement un caractère
international, et désigne l’application à une même
matière imposable d’impôts successifs atteignant des
contribuables distincts ainsi qu’il est fréquemment
prévu en ce qui concerne les bénéfices des sociétés de
capitaux, dites aussi sociétés opaques. (IS et IRCM)
 C’est aussi le cas des redressements sur les prix de
transfert; ex. une entreprise burkinabè qui paie à sa
société mère française une prestation de service dont
le montant est jugé excessif par le FISC burkinabè.
Aussi le montant sera redressé au Burkina alors qu’il a
été déclaré et imposé en France
B- Les cas de double imposition juridique
internationale
On relève trois cas:
 le premier cas est celui d’une superposition
d’impôts personnels;
 le second cas, qui semble plus fréquent, de double
imposition juridique internationale ou surcharge
fiscale internationale résulte du concours d’un
impôt personnel et d’un impôt réel;
 le troisième cas de double imposition juridique
internationale peut également résulter d’une
superposition d’impôts réels, causé par un conflit
de règles de source.
Une superposition d’impôts personnels
Deux Etats appliquant à un même contribuable un impôt
sur son revenu total ou global ou encore sur sa fortune:
le premier Etat, prenant en compte, le domicile (ou la
résidence) et,
le second Etat, la nationalité (cas des Etats-Unis), ou
encore une notion de résidence définie de manière
souple, de sorte que le contribuable se trouve être
résident de deux Etats et donc soumis aux deux
juridictions fiscales.
Un tel conflit de règles de domicile ou de résidence est à
l’origine des cas les plus usuels de double imposition
personnelle.
Elle peut apparaître toutes les fois qu’un
contribuable dispose d’un revenu ou d’un bien
lié au territoire d’un Etat dont la juridiction
fiscale s’exerce précisément sur les revenus
trouvant leur source chez lui ou sur les biens
qui s’y trouvent situés, comme par exemple les
immeubles ou d’autres biens, alors que le
même élément imposable ressortit à la
juridiction fiscale d’un autre Etat, celui du
domicile ou de la nationalité du contribuable,
au titre d’un impôt personnel global.
Un concours d’un impôt personnel et d’un impôt
réel
 Exemple : une personne résidente d'un Etat perçoit des
revenus provenant d’un autre Etat ou possède des biens
dans un autre Etat: les Etats recherchent normalement à
imposer les profits qui naissent sur leur territoire même
s'ils reviennent à des personnes qui sont non-résidentes .
 Les justifications avancées:
 le profit a été rendu possible par l'utilisation
d'infrastructures ou de services publics locaux de sorte
qu'il est normal que le bénéficiaire contribue aux charges
publiques;
 le processus économique s'est déroulé sur leur territoire;
 un débiteur résident a payé un revenu qui a pu constituer
une charges déductible pour la détermination de son
propre impôt si bien qu'il est normal d'équilibrer cette
déduction par l'imposition d'un profit correspondant
une superposition d’impôts réels
L’Etat qui met en œuvre un impôt territorial doit, en effet,
préciser les conditions du rattachement à son territoire
des différents éléments imposables.
Ces règles de source, qui font inévitablement place à la
subjectivité des législateurs, ne peuvent être
rigoureusement identiques d’une juridiction fiscale à
l’autre.
L’application par deux Etats de règles de source
discordantes à un même élément taxable, tel que le
bénéfice résultant d’opérations commerciales, entraîne
ainsi une surcharge fiscale par superposition d’impôts
réels.
§ II : L’évitement de la double imposition
internationale

 A- Les techniques permettant d’éviter la


double imposition
 B- Les instruments de la suppression de la
double imposition
A- Les techniques permettant d’éviter la double
imposition

Il y a d’abord la technique d’exemption des


revenus de source extérieure. Elle peut résulter
de la définition du champ territorial d’un impôt ou
de la fixation de règles spéciales d’exonération.
Il y a ensuite le crédit d’impôt étranger qui
permet d’écarter pour l’essentiel le risque de
surcharge fiscale qui s’attache à l’application d’un
impôt répondant à une conception mondiale de la
juridiction fiscale, à l’exemple de l’income tax
américain
l’approche unilatérale, les Etats
peuvent incorporer de manière unilatérale
à leur dispositif de taxation les mesures
tendant à la suppression ou du moins à la
limitation du risque de double imposition
l’approche conventionnelle qui, en
pratique, prend la forme d’une convention
bilatérale tendant à éliminer la double
imposition mais aussi à éviter la fraude et
l’évasion fiscale internationales
B- Les instruments de la suppression de la double imposition
Les conventions et textes intéressant le Burkina Faso
Les conventions tombées en désuétude
La Convention OCAM (signée à Fort-Lamy, le 29
janvier 1971)
 La Convention CEAO (signée à Bamako le 29
octobre 1984)
La Convention du Conseil de l’Entente (le 30
novembre 1961 entre le Dahomey (Bénin), la
Haute-Volta (Burkina Faso), la Côte d'Ivoire et le
Niger
B- Les instruments de la suppression de la double
imposition (suite)

Les conventions et textes en vigueur et


d’applicabilité non discutable :
Le Règlement n° 08/CM/UEMOA portant
adoption des règles visant a éviter la double
imposition au sein de l’UEMOA (adopté à Bamako,
le 26 septembre 2008)
La convention franco-burkinabè (signée à
Ouagadougou le 11 août 1965 )
La Convention fiscale Tuniso-burkinabè de 2013.
Section II : La notion d’établissement stable
 §I : La notion d’établissement stable selon les
modèles de conventions

 A- Le modèle OCDE
 B- Le modèle ONU

 §II : Le droit comparé : L’établissement stable dans


les conventions conclues par la France
Section II. La notion
d’établissement stable
 La notion d’établissement stable est liée à la
répartition du pouvoir d’imposer les bénéfices des
entreprises.
A l’égard des bénéfices d’une entreprise ayant des activités
internationales, la répartition des compétences fiscales
entre les Etats liés par une convention contre la double
imposition repose sur le critère de l’établissement stable :
l’Etat de résidence de l’entreprise impose tous les
bénéfices de celle-ci, sauf lorsque le mode d’exercice
de ses activités dans l’autre Etat contractant conduit à
y reconnaître la présence d’un établissement stable.
En ce cas, l’Etat d’accueil des activités extérieures de
l’entreprise est investi du pouvoir d’imposer les bénéfices
qui sont rattachables à sa juridiction fiscale à raison de la
présence de l’établissement stable.
Section II. La notion d’établissement
stable
 L’étendue des compétences revenant à l’Etat
d’accueil des activités extérieures de l’entreprise est
alors fonction, d’une part, du contenu donné par la
convention au concept d’établissement stable mis
en œuvre et, d’autre part, aux effets
conventionnellement attachés à la reconnaissance
de l’établissement stable.
 La notion est utilisée par l’article 5 et l’article 47 du
Code général des impôts du Burkina et font partie
de la fiscalité interne comme si le BF avait une
convention avec tous les Etats.
§ 1 : La notion d’établissement stable selon les modèles de
conventions
 A- Le modèle de convention de l’OCDE
Selon l’article 5 de la convention modèle de l’OCDE
(Organisation pour la Coopération et le Développement
Economique), « l’expression établissement stable désigne
une installation fixe d’affaires par l’intermédiaire de
laquelle une entreprise exerce tout ou partie de son
activité ».
Cette définition générale, d’usage courant dans la pratique
conventionnelle, subordonne ainsi le droit d’imposition de l’Etat
accueillant les activités d’une entreprise résidente de l’autre Etat
contractant à l’utilisation, par l’entreprise, pour l’exercice de
ses activités, d’une installation matérielle (locaux,
machines, outillages, etc.) établie en un lieu précis et
présentant un certain degré de permanence.
A- Le modèle de convention de l’OCDE

 Le modèle de l’OCDE fournit une énumération indicative


des installations qui doivent être regardées comme des
établissements stables :
 un siège de direction;
 une succursale;
 un bureau;
 une usine;
 un atelier;
 une mine, un puits de pétrole ou de gaz, une carrière ou
tout autre lieu d’extraction de ressources naturelles.
 Il précise qu’un chantier de construction ou de montage
ne constitue un établissement stable que si sa durée
dépasse douze mois.
§ I : La notion d’établissement stable selon les
modèles de conventions
 B- Le modèle de convention de l’ONU
 Les pays en développement, s’ils consentent à ce que
la répartition du pouvoir d’imposition des entreprises
soit fondée sur le concept d’établissement stable, se
satisfont moins volontiers d’une définition qui
conduit à écarter du champ de leur compétence de
nombreuses activités exercées, sur leur territoire, par
exemple des entreprises résidentes de pays
industrialisés, alors que ceux-ci n’ont que rarement
l’occasion d’accueillir, en retour, les activités
d’entreprises résidentes d’un pays en développement.
B- Le modèle de convention de l’ONU
(suite)

 Le modèle de convention de l’ONU retient une


conception élargie de l’établissement stable,
autorisant un accès facile, pour les pays en
développement, au droit d’imposer les activités
d’entreprises de pays industrialisés exercées sur leur
territoire
 L’extension de la notion d’établissement stable
apparaît dans la qualification donnée aux chantiers
de construction ou de montage : dans le modèle de
l’ONU (art. 5, 3, a/), ceux-ci, auxquels sont assimilés
les activités de surveillance qui s’y exercent, sont
considérés comme des établissements stables
lorsqu’ils ont une durée supérieure à six mois.
§ 2: Le droit comparé : L’établissement stable dans les
conventions conclues par la France

 Selon le juge fiscal français, la liste des exemples


d’établissement stable figurant ordinairement dans
les conventions fiscales, à la définition de
l’établissement stable, présente seulement un
caractère indicatif (CE, 29 juin 1981, n° 16095, RJF,
10/81, p. 470).
 Une installation figurant au nombre de ces exemples,
d’autre part, ne constitue un établissement stable
que si les autres conditions mises à la reconnaissance
de celui-ci sont remplies.
§ 2 : Le droit comparé : L’établissement stable dans les
conventions conclues par la France

 Dans le cas des conventions conclues avec les pays


en développement, la définition de l’établissement
stable tient souvent compte du souci de ces pays,
essentiellement récepteurs d’investissements
internationaux, d’accéder plus aisément au droit
d’imposer les bénéfices réalisés sur leur territoire
par les entreprises de partenaires industrialisés.
conventions conclues par la
France
 les conventions conclues par la France avec les pays
d’Afrique au sud du Sahara, un chantier de
construction ou de montage est le plus souvent
réputé constituer établissement stable dès sa
création, sans condition de durée.
 Cette solution se rencontre dans quelques autres
conventions conclues avec des pays en voie de
développement : Algérie (conventions du 2 octobre
1968 et du 17 mai 1982), Maroc (convention du 29
mai 1970, du moins pour les chantiers de
construction), Madagascar (convention du 29
septembre 1962).
§3. Etablissement stable et commerce électronique

 Selon l'OCDE, les principes d’imposition existants applicables


au commerce traditionnel permettent d'assurer la taxation du
commerce électronique.
 Ainsi un site Web, qui est en fait une combinaison de logiciels
et de données stockées sur un serveur qui les exploite, ne
représente aucun bien tangible: il ne peut donc pas être
considéré comme un établissement stable.
 Par contre le serveur qui héberge des sites Web est un élément
d'équipement qui a une localisation physique pouvant
constituer une installation fixe d'affaires si les conditions sont
remplies (certain degré de permanence, l'entreprise exerce tout
ou partie de son activité par l'intermédiaire de cet équipement:
examen au cas par cas).
© Remarque: la présence d'une intervention humaine n'est pas
une condition nécessaire à la reconnaissance d'un
établissement stable.
§4.Dispositions communes aux conventions
fiscales

 D'une façon générale, les conventions fiscales


prévoient qu'une entreprise d'un Etat qui exerce une
activité dans l'autre Etat n'est imposable dans cet Etat
que si l'activité dans cet Etat est exercée par
l'intermédiaire d'un établissement stable.
Un établissement stable est dénué de la personnalité
juridique: juridiquement ses bénéfices sont réalisés par
l'entreprise. Mais afin de tenir compte des activités
étrangères exercées par les entreprises, les conventions
fiscales reconnaissent une personnalité fiscale aux
établissements stables (soumission aux mêmes impôts
que les entreprises à part entière).
§4.Dispositions communes aux conventions fiscales
 Lorsqu'une entreprise exerce une activité dans un autre
Etat, il faut rechercher si une convention fiscale est
applicable.
 Dans la négative, chaque Etat applique son droit interne ce
qui peut conduire à des doubles impositions.
 Dans l'affirmative, il faut se reporter à la définition de
l'établissement stable généralement contenue dans les
conventions fiscales.
 S'il n'y a pas établissement stable : Etat de l'exercice des
activités en cause ne peut pas imposer les bénéfices de
l'entreprise qui sont exclusivement imposables dans l'Etat
de résidence de l'entreprise.
 S'il y a établissement stable : l'Etat de situation de cet
établissement est en droit d'imposer ses bénéfices. Seuls
les bénéfices imputables à l'établissement stable sont
imposables par son Etat de situation.
Section III: Le règlement de l’UEMOA du 26
septembre 2008

 §1. L’approche générale du règlement

 §2. Le contenu du règlement


§1- L’approche générale du règlement

De la note de présentation élaborée par la


Commission de l’UEMOA à destination du Conseil
des Ministres pour l’amener à adopter le
règlement, il ressort que celui-ci vise à atteindre les
objectifs suivants :

l’élimination de la double imposition des revenus


dans l’espace communautaire ;

l’assistance administrative en matière fiscale entre


les Etats.
§1. L’approche générale du règlement

Les résultats attendus:


 L’adoption d’un texte visant à éviter la double
imposition permet aux acteurs économiques et aux
citoyens résidents de l’Union de ne plus subir une ou
plusieurs taxations, pour une même catégorie de
revenus, dans un ou plusieurs Etats.
 Cet acte communautaire permet d’organiser un
partage équitable des recettes fiscales entre les Etats
membres, tout en favorisant la transparence dans les
affaires.
 En matière d’assistance administrative, le Règlement
permet aux Etats d’échanger des renseignements
nécessaires à une bonne administration de l’impôt au
plan interne.
§1. L’approche générale du règlement

 le chapitre I est consacré aux dispositions


générales relatives aux définitions des expressions
utilisées et au champ d’application du Règlement

 le chapitre II détermine les modalités


d’imposition des différentes catégories de revenus :
revenus immobiliers ; bénéfices des entreprises ;
navigation maritime ou aérienne ; entreprise
associées ; dividendes ; intérêts ; redevances ; etc.
§1. L’approche générale du règlement

 le chapitre III est consacré aux modalités de


perception de l’impôt sur les successions : les biens
immobiliers, les biens mobiliers, les biens
mobiliers affectés à l’exercice d’une profession
indépendante, les autres biens successoraux, les
dettes des entreprises ;
 le chapitre IV traite de la manière dont sont
perçus les droits d’enregistrement autres que les
droits de succession et les droits de timbre ; les
articles 31 et 32 y relatifs traitent des actes et
jugements puis des actes et effets
§1. L’approche générale du règlement
 le chapitre V traite, dans les articles 33 à 36, de
l’assistance administrative en matière fiscale en
organisant les méthodes d’échanges de
renseignements, la poursuite du recouvrement des
dettes fiscales et le contrôle de certaines
opérations transfrontalières

 le chapitre VI (articles 37 à 39) est consacré aux


dispositions spéciales relatives à la non
discrimination entre les contribuables de l’Union
et à la procédure amiable à suivre pour résoudre les
litiges nés de l’application du texte
§1. L’approche générale du règlement
 le chapitre VII (article 40) relatif aux dispositions
transitoires et détermine la date à laquelle les
premiers effets sont applicables sur certains types
d’impôts ;
 le chapitre VIII, consacré aux dispositions finales,
précise la date d’effet du Règlement et prévoit la
possibilité pour la Commission de prendre des
règlements d’exécution nécessaires à l’application
du Règlement ; il traite aussi du règlement des
différends nés de l’interprétation ou de
l’application du règlement
Annexe
Au titre du Burkina Faso, l’annexe cite :
 Impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et
agricoles ;
 Impôt sur les bénéfices non commerciaux ;
 Impôt sur les revenus fonciers ;
 Taxe sur les plus-values immobilières ;
 Impôt unique sur les traitements et salaires ;
 Impôt sur le revenu des créances, dépôts et
cautionnements ;
 Impôt sur le revenu des valeurs mobilières ;
 Droits d’enregistrement et de timbre.
§2. Le contenu du règlement
 Sous §1.Imposition des revenus

 Sous §2.Méthode pour éliminer la double imposition

 Sous §3. Impôts sur les successions

 Sous §4.Droit d’enregistrement et de timbre

 Sous §5.Assistance administrative

 Sous §6.Dispositions finales


Sous §1.Imposition des revenus
Il sera abordé les points suivants:
les revenus immobiliers;
les bénéfices des entreprises;
les bénéfices de la navigation maritime et
aérienne;
les rapports entre entreprises associées;
les dividendes;
les intérêts;
les redevances;
les gains en capital;
Sous §1.Imposition des revenus
le revenu des profession indépendantes;
le revenu des professions dépendantes;
indemnité de fonction,
le revenu des artistes et sportifs;
les pensions;
les revenus de la Fonction publique;
les revenus des Stagiaires, étudiants
les autres rémunérations.
Les revenus qu’un résident d’un Etat membre tire de
biens immobiliers situés dans un autre Etat membre
sont imposables dans cet autre Etat membre.

Remarque: Les navires, bateaux et aéronefs ne sont


pas considérés comme des biens immobiliers.
B. Le Bénéfices des entreprises
 Les bénéfices d’une entreprise d’un Etat membre ne sont
imposables que dans cet Etat, à moins que l’entreprise
n’exerce son activité dans un autre Etat membre par
l’intermédiaire d’un établissement stable qui y est situé. Si
l’entreprise exerce son activité d’une telle façon, les
bénéfices de l’entreprise sont imposables dans cet autre
Etat mais uniquement dans la mesure où ils sont
imputables audit établissement stable.
 Pour la détermination des bénéfices d’un établissement
stable, sont admises en déduction les dépenses engagées
aux fins de l’activité de cet établissement stable, y compris
les dépenses effectives de direction et les frais généraux
réels d’administration ainsi engagés soit dans l’Etat
membre où est situé cet établissement stable, soit ailleurs.
C. Le Bénéfice de la Navigation maritime et aérienne

 Les bénéfices provenant de l’exploitation, en trafic


international, de navires ou d’aéronefs ne sont
imposables que dans l’Etat membre où le siège de
direction effective de l’entreprise est situé.
 Si le siège de direction effective d’une entreprise de
navigation maritime est à bord d’un navire ou d’un
bateau, ce siège est réputé situé dans l’Etat
membre où se trouve le port d’attache de ce navire
ou de ce bateau ou, à défaut de port d’attache, dans
l’Etat membre dont l’exploitant du navire ou du
bateau est un résident.
On parle d’entreprises associées lorsque :
une entreprise d’un Etat membre participe
directement ou indirectement à la direction, au
contrôle, ou au capital d’une entreprise d’un
autre Etat membre ;
les mêmes personnes participent directement ou
indirectement à la direction, au contrôle ou au
capital d’une entreprise d’un Etat membre et
d’une entreprise d’un autre Etat membre.
D. Le bénéfice des entreprises associées
 Si les entreprises associées sont, dans leurs relations
commerciales ou financières, liées par des
conditions convenues ou imposées, qui diffèrent de
celles qui seraient conclues entre des entreprises
indépendantes, les bénéfices qui, sans ces
conditions, auraient été obtenus par l’une des
entreprises mais n’ont pu l’être à cause de ces
conditions, peuvent être inclus dans les bénéfices de
cette entreprise et imposés en conséquence par
l’Administration fiscale.
E. Dividendes

 Les dividendes payés par une société qui est un


résident d’un Etat membre à un résident d’un autre
Etat membre sont imposables dans cet autre Etat.
 Toutefois, ces dividendes sont aussi imposables
dans l’Etat membre dont la société qui paie les
dividendes est un résident, et selon la législation
de cet Etat, mais si la personne qui reçoit les
dividendes en est le bénéficiaire effectif, l’impôt
ainsi établi ne peut excéder 10% du montant brut
des dividendes
F. Intérêts
 Les intérêts provenant d’un Etat membre et payés à
un résident d’un autre Etat membre sont
imposables dans cet autre Etat.
 Toutefois, ces intérêts sont aussi imposables dans
l’Etat membre d’où ils proviennent et selon la
législation de cet Etat, mais si la personne qui
reçoit les intérêts en est le bénéficiaire effectif,
l’impôt ainsi établi ne peut excéder 15 % du
montant des intérêts.
G. Redevances

 Les redevances provenant d’un Etat membre et


payées à un résident d’un autre Etat membre sont
imposables dans cet autre Etat.
 Toutefois, ces redevances sont aussi imposables
dans l’Etat membre d’où elles proviennent si la
législation de cet Etat le prévoit, mais l’impôt, ainsi
établi, ne peut excéder 15% du montant brut des
redevances.
 Les gains provenant de l’aliénation des biens
immobiliers, sont imposables dans l’Etat membre où
ces biens sont situés.
 Les gains provenant de l’aliénation de biens mobiliers
faisant partie de l’actif d’un établissement stable
qu’une entreprise d’un Etat membre a , dans un autre
Etat membre, ou de biens mobiliers constitutifs d’une
base fixe dont dispose un résident d’un Etat membre
dans un autre Etat membre pour l’exercice d’une
profession indépendante, y compris de tels gains
provenant de l’aliénation de cet établissement stable,
seul ou avec l’ensemble de l’entreprise, ou de cette
base fixe, sont imposables dans cet autre Etat.
H. Gains en capital
 Les gains provenant de l’aliénation de navires ou
d’aéronefs exploités en trafic international, ou de
biens mobiliers affectés à l’exploitation de ces
navires, aéronefs ou bateaux, ne sont imposables
que dans l’Etat membre où le siège de direction
effective de l’entreprise est situé.
 Les gains provenant de l’aliénation d’actions ou de
parts du capital d’une société dont les actifs sont
constitués directement ou indirectement pour plus
de 50% par des biens immobiliers situés dans un
Etat membre sont imposables dans cet Etat.
. I. le revenu des professions indépendantes

 Les revenus qu’un résident d’un Etat membre tire d’une


profession libérale ou d’autres activités indépendantes de
caractère analogue ne sont imposables que dans cet Etat.
Toutefois, ces revenus sont aussi imposables dans les autres
Etats membres dans les cas suivants :
 si l’intéressé dispose de façon habituelle ou permanente dans
les autres Etats membres d’une base fixe pour l’exercice de ses
activités ; en ce cas, seule la fraction des revenus qui est
imputable à ladite base fixe est imposable dans les autres Etats
membres ou ;
 si son séjour dans les autres Etats membres s’étend sur une
période ou des périodes d’une durée totale égale ou supérieure
à 183 jours pendant l’année fiscale.
J.Le revenu des professions dépendantes

 Les salaires, traitements et autres rémunérations


similaires qu’un résident d’un Etat membre reçoit
au titre d’un emploi salarié ne sont imposables que
dans cet Etat, à moins que l’emploi ne soit exercé
dans un autre ou plusieurs Etats membres. Si
l’emploi y est exercé, les rémunérations reçues à ce
titre sont imposables dans cet autre Etat ou ces
autres Etats.
 Les rémunérations qu’un résident d’un Etat
membre reçoit au titre d’un emploi salarié exercé
dans l’un des autres Etats membres ne sont
imposables que dans le premier Etat si
J.Le revenu des professions dépendantes (suite)
1. le bénéficiaire séjourne dans l’un ou plusieurs des autres Etats
pendant une période ou des périodes n’excédant pas au total
183 jours au cours de l’année fiscale considérée, et ;
2. les rémunérations sont payées par un employeur ou pour le
compte d’un employeur qui n’est pas résident de l’un des
autres Etats, et ;
3. la charge des rémunérations n’est pas supportée par un
établissement stable ou une base fixe que l’employeur a dans
l’un des autres Etats.
Cas particulier: Les rémunérations reçues au titre d’un emploi
salarié exercé à bord d’un navire ou d’un aéronef exploité en
trafic international, ne sont imposables que dans l’Etat
membre où le siège de direction effective de l’entreprise est
situé.
K. Indemnités de fonction

 Les indemnités de fonction et autres rétributions


similaires qu’un résident d’un Etat membre reçoit
en sa qualité de membre de conseil
d’administration ou de surveillance ou d’un organe
analogue d’une société qui est un résident d’un des
autres Etats membres sont imposables dans cet
autre Etat.
L.Le revenu des artistes et sportifs
 Les revenus qu’un résident d’un Etat
membre tire de ses activités personnelles
exercées dans un autre Etat en tant qu’artiste
du spectacle, tel qu’un artiste de théâtre, de
cinéma, de la radio ou de la télévision ou en
tant qu’un musicien, ou en tant que sportif
sont imposables dans l’Etat membre où ces
activités sont exercées.
M.Pensions
 Les pensions et autres rémunérations similaires,
versées à un résident d’un Etat membre au titre
d’un emploi antérieur, ne sont imposables que
dans cet Etat.

 Il faut noter qu’au BF les sommes allouées au titre


de la pension de retraite ne sont pas imposables.
N.Les revenus de la Fonctions publiques

 Les rémunérations, y compris les pensions, versées


par un Etat membre ou l’une de ses subdivisions
politiques ou collectivités locales, soit directement
soit par prélèvement sur des fonds qu’ils ont
constitués, à une personne physique au titre de
services rendus à cet Etat ou à cette subdivision ou
collectivité dans l’exercice de fonctions de
caractère public, ne sont imposables que dans cet
Etat.
O.Le revenu des étudiants, stagiaires et apprentis

 Les sommes qu’un étudiant, un stagiaire ou un


apprenti qui est ou qui était immédiatement avant
de venir séjourner dans un Etat membre, un
résident d’un autre Etat membre et qui séjourne
dans le premier Etat, à seule fin d’y poursuivre ses
études ou sa formation, reçoit pour couvrir ses frais
d’entretien, d’études ou de formation ne sont pas
imposables dans le premier Etat, à condition
qu’elles proviennent de sources situées en dehors de
cet Etat.
P.Autres revenus

 Les éléments du revenu d’un résident d’un Etat


membre qui ne sont pas expressément traités par
le Règlement ne sont imposables que dans cet Etat.
Sous §2.Méthode pour éliminer la double imposition

La double imposition est évitée selon les trois méthode


qui suivent:
►lorsqu’un résident d’un Etat membre reçoit des
revenus qui, conformément aux dispositions du
présent Règlement sont aussi imposables dans un
autre Etat membre, le premier Etat déduit de l’impôt
qu’il perçoit sur les revenus du résident, un montant
égal à l’impôt sur le revenu payé dans l’autre Etat
membre.
Toutefois, la somme déduite ne peut excéder la
fraction de l’impôt sur le revenu calculé avant la
déduction, correspondant aux revenus imposables
dans l’autre Etat.
Sous §2.Méthode pour éliminer la double imposition
►lorsque conformément à une disposition
quelconque du Règlement, les revenus qu’un
résident d’un Etat membre reçoit ou la fortune qu’il
possède sont exemptés d’impôts dans cet Etat, celui-
ci peut néanmoins, pour calculer le montant de
l’impôt sur le reste des revenus ou de la fortune de ce
résident, tenir compte des revenus ou de la fortune
exemptés.
Sous §2.Méthode pour éliminer la double imposition

►lorsqu’un résident transfère au cours d’une même


année son domicile d’un Etat membre dans un
autre Etat membre, il n’est imposé dans chacun de
ces Etats qu’à raison des revenus dont il y a eu la
disposition conformément à la législation propre à
chacun desdits Etats.
Sous §3. Impôts sur les successions

Sont considérés comme impôts sur les successions,


les impôts perçus par suite de décès, sous forme
d’impôt sur la masse successorale, d’impôts sur les
parts héréditaires, de droits de mutation, ou d’impôts
sur les donations pour cause de mort.
Les points suivants seront abordés :
Biens immobiliers
Biens mobiliers
Biens mobiliers affectés à l’exercice d’une profession
indépendante
Autres biens mobiliers
Autres biens successoraux
A. Biens immobiliers

 Les biens immobiliers, y compris les accessoires,


ne sont soumis à l’impôt sur les successions que
dans l’Etat membre où ils sont situés ; le cheptel
mort ou vif servant à une exploitation agricole ou
forestière n’est imposable que dans l’Etat membre
où l’exploitation est située.
B.Biens mobiliers

 Les biens meubles corporels ou incorporels laissés par un


défunt ayant eu au moment de son décès son domicile dans
l’un des Etats membres et, investis dans une entreprise
commerciale, industrielle ou artisanale de tout genre, sont
soumis à l’impôt sur les successions suivant la règle ci-après :
 si l’entreprise ne possède un établissement stable que dans
l’un des Etats membres, les biens ne sont soumis à l’impôt que
dans cet Etat ; il en est ainsi même lorsque l’entreprise étend
son activité sur le territoire d’autres Etats membres sans y avoir
un établissement stable ;
 si l’entreprise a un établissement stable dans plusieurs Etats
membres, les biens sont soumis à l’impôt dans chacun de ces
Etats dans la mesure où ils sont affectés à un établissement
stable situé sur le territoire de chacun d’eux.
C. Biens mobiliers affectés à l’exercice d’une
profession indépendante

 Les biens meubles corporels ou incorporels


rattachés à des installations permanentes et
affectés à l’exercice d’une profession indépendante
dans l’un des Etats membres ne sont soumis à
l’impôt sur les successions que dans l’Etat membre
où se trouvent ces installations
D.Autres biens mobiliers

 Les biens meubles corporels y compris les meubles


meublants, le linge et les objets ménagers ainsi que
les objets et collections d’art ne sont soumis à
l’impôt sur les successions que dans celui des Etats
membres où ils se trouvent effectivement, à la date
du décès.
 Toutefois, les bateaux et les aéronefs ne sont
imposables que dans l’Etat membre où ils ont été
immatriculés.
E. Autres biens successoraux

 Les biens de la succession non pris en compte


expressément par le Règlement ne sont soumis aux
impôts sur les successions que dans l’Etat membre
où le défunt avait son domicile au moment de son
décès.
Sous §4.Droits d’enregistrement autres que les droits de
successions – droits de timbre

A. Actes et jugements
 Lorsqu’un acte ou un jugement établi ou rendu
dans l’un des Etats membres est présenté à la
formalité de l’enregistrement dans un autre Etat
membre, les droits applicables dans ce dernier Etat
sont déterminés suivant les règles prévues par sa
législation interne, sauf imputation le cas échéant,
des droits d’enregistrement qui ont été perçus dans
le premier Etat sur les droits dus dans le second
Etat.
Sous §4.Droits d’enregistrement autres que les
droits de successions – droits de timbre

B. Actes et effets
Les actes ou effets créés dans l’un des Etats
membres ne sont pas soumis au droit de
timbre dans un autre Etat membre lorsqu’ils
ont effectivement supporté cet impôt au tarif
applicable dans le premier Etat, ou lorsqu’ils
en sont légalement exonérés dans ledit Etat.
Sous §4.Droits d’enregistrement autres que les droits
de successions – droits de timbre

 Les actes ou jugements portant mutation de


propriété, d’usufruit d’immeubles ou de fonds de
commerce, ceux portant mutation de jouissance
d’immeubles et les actes ou jugements constatant
une cession de droit à un bail ou au bénéfice d’une
promesse de bail portant sur tout ou partie d’un
immeuble ne peuvent être assujettis à un droit de
mutation que dans celui des Etats membres sur le
territoire duquel ces immeubles ou ces fonds de
commerce sont situés.
Sous §5.Assistance administrative

L’assistance administrative concerne les domaines


suivants :

Echange de renseignements
Vérification conjointe
Assistance en matière de recouvrement des impôts
Mesures conservatoires
Contrôle des opérations commerciales
A.Echange de renseignements

Les autorités compétentes des Etats membres


échangent les renseignements nécessaires pour
appliquer les dispositions du Règlement et celles
des lois internes des Etats membres relatives aux
impôts de toute nature ou dénomination perçus
pour le compte des Etats membres dans la mesure
où l’imposition qu’elles prévoient n’est pas
contraire au Règlement.
Le Règlement subordonne l’échange de
renseignement aux conditions particulières de
chaque Etat.
B. Echange de renseignements
Ces dispositions ne doivent pas être interprétées comme
imposant à l’un des Etats membres l’obligation de :
prendre des dispositions administratives dérogeant à
sa propre législation ou à sa pratique administrative ou
à celle des autres Etats membres ;
fournir des renseignements qui ne pourraient être
obtenus sur la base de sa propre législation ou de celle
des autres Etats membres;
fournir des renseignements qui révèleraient un secret
commercial, industriel, professionnel ou un procédé
commercial ou des renseignements dont la
communication serait contraire à l’ordre public.
C. Vérification conjointe

 Les Administrations fiscales des Etats membres


peuvent également s’entendre, pour instituer une
procédure de vérification conjointe.
 Cela est nécessaire pour l’efficacité des contrôles ,
lorsque certains contribuables installés dans
chacun des Etats intéressés présentent dans leurs
opérations des comptes de liaison entre
succursales ou filiales. Ex SITARAIL
D.Assistance en matière de recouvrement des impôts

 Les Etats membres conviennent de se prêter


mutuellement assistance et appui en vue de
recouvrer, suivant les règles propres à leur
législation ou réglementation respectives, les
impôts de toute nature et dénomination perçus
pour le compte des Etats membres ainsi que les
majorations de droits, droits en sus, indemnités de
retard, intérêts et frais afférents à ces impôts,
lorsque ces sommes sont définitivement dues en
application de lois ou règlements de l’Etat
demandeur.
E. Mesures conservatoires
 En ce qui concerne les créances fiscales qui sont
encore susceptibles de recours, les autorités
fiscales de l’Etat créancier, pour la sauvegarde de
ses droits, peuvent demander aux autorités fiscales
compétentes de l’autre Etat membre de prendre les
mesures conservatoires que la législation ou la
réglementation de celui-ci autorise.
F.Contrôle des opérations commerciales

 Lorsque deux ou plusieurs Etats membres


éprouvent la nécessité de suivre et de contrôler des
opérations commerciales entre eux, ils
conviennent des modalités d’un tel dispositif.
Sous §6. Dispositions spéciales et finales
Nous allons examiner les éléments suivants:

Non-discrimination;
Procédure amiable;
Agents diplomatiques et consulaires;
Règlement des différends;
Sort des conventions fiscales signées par les Etats
membres.
A.Non-discrimination
 Les nationaux d’un Etat membre ne sont soumis
dans les autres Etats membres à aucune
imposition ou obligation y relative, qui est autre ou
plus lourde que celle à laquelle sont ou pourront
être assujettis les nationaux de cet autre Etat se
trouvant dans la même situation.
 L’imposition d’un établissement stable qu’une
entreprise d’un Etat membre a, dans l’un des autres
Etats membres, n’est pas établie dans cet autre Etat
d’une façon moins favorable que l’imposition des
entreprises de cet autre Etat qui exercent la même
activité.
A.Non-discrimination (suite)
 Les entreprises d’un Etat membre, dont le
capital est en totalité ou en partie,
directement ou indirectement, détenu ou
contrôlé par un ou plusieurs résidents de l’un
des autres Etats membres, ne sont soumises
dans le premier Etat membre à une
imposition ou obligation y relative, qui est
autre ou plus lourde que celle à laquelle sont
ou pourront être assujetties les autres
entreprises de même nature de ce premier
Etat.
 Lorsqu’un résident d’un Etat membre estime que les
mesures prises par un autre Etat membre entraînent pour
lui une imposition non conforme au Règlement, il peut,
indépendamment des recours prévus par la législation
nationale de cet Etat, soumettre son cas à l’autorité
compétente de l’Etat membre dont il possède la
nationalité.
Le cas doit être soumis dans les trois (03) ans qui suivent
la première notification des mesures contestées.
 Cette autorité compétente s’efforcera, si la réclamation lui
parait fondée et si elle n’est pas elle-même en mesure d’y
apporter une solution satisfaisante, de régler la question
par voie d’accord amiable avec l’autorité compétente de
l’Etat ou des autres Etats membres.
C.Agents diplomatiques et consulaires

 Les dispositions du Règlement ne portent pas


atteinte aux privilèges fiscaux dont bénéficient les
agents diplomatiques ou consulaires en vertu, soit
des règles générales du droit des gens, soit des
dispositions d’accords particuliers.
Voir les deux conventions de Vienne sur les
relations diplomatiques et consulaires
D.Règlement des différends
 Les différends nés de l’interprétation ou de
l’application du présent Règlement relèvent, selon
le cas, de la compétence de la Cour de Justice de
l’Union ou des juridictions nationales.
E.Sort des conventions fiscales signées par les Etats
membres
Les conventions bilatérales existant entre les Etats
membres de l’Union sont de nul effet dans leurs
dispositions contraires au présent Règlement.
Aussi, le Règlement se substitue, entre les Etats
membres de l’Union, à:
la Convention signée entre les Etats membres de la
CEAO, à Bamako le 29 octobre 1984
la Convention entre les Etats membres de l’OCAM,
signée à Fort-Lamy, le 29 janvier 1971.
Le Règlement n°8 est entré en vigueur depuis du 1er
janvier 2009
MODULE II: LA FISCALITE DES GROUPES

 Section I:L’examen des concepts

 Section II : La fiscalité des sociétés de Groupe

 Section III: Les situations pratiques


Section I:L’examen des concepts
Il sera traité dans cette section:
la notion de Groupe de sociétés;
la notion de contrôle;
la notion de mère, filiale et succursale;
les relations entre les sociétés membres du Groupe;
la situation des associés des sociétés membres du
Groupe;
les créanciers des sociétés groupées;
les salariés dans les sociétés de Groupe;
le Groupe de sociétés et ordre public
La notion de groupe de sociétés
Les transactions entre sociétés appartenant aux
groupes multinationaux représentent plus de 40 %
du commerce mondiale (Groupe de travail du G20,
2012)
La loi fiscale ne définit pas le groupe de sociétés. Il
convient donc de se référer aux dispositions de
l’acte uniforme OHADA portant droit des sociétés
commerciales et du GIE.
L’article 173 dispose qu’un groupe de sociétés est
l'ensemble formé par des sociétés unies entre elles
par des liens divers qui permettent à l'une d'elles
de contrôler les autres.
La notion de contrôle
Elle est définie par les articles 174 et 175
Art 174: « Le contrôle d'une société est la détention
effective du pouvoir de décision au sein de cette
société ».
Art 175: « Une personne physique ou morale est
présumée détenir le contrôle d'une société :
1°) lorsqu'elle détient, directement ou indirectement
ou par personne interposée, plus de la moitié des
droits de vote d'une société ;
2°) lorsqu'elle dispose de plus de la moitié des droits
de vote d'une société en vertu d'un accord ou
d'accords conclus avec d'autres associés de cette
société ».
Notion de mère, filiale et succursale

Société mère: lorsqu’une société domine un


ensemble de sociétés dans lesquelles elle dispose d’un
pouvoir légal de direction ou de participation
majoritaires, on parle de société mère.
Filiales : c’est la société dans laquelle la société mère
dispose d’un droit de contrôle qui se manifeste soit
par la détention ou la disposition de la majorité des
droits de vote, soit par le pouvoir de désigner la
majorité des membres de l’organe de direction. La
filiale est autonome et n’est liée à la société mère que
par l’origine des capitaux.
Notion de mère, filiale et succursale
 Succursale : l’art 116 de l’Acte Uniforme relatif au droit des
Sociétés Commerciales et du GIE définissent la succursale
comme un établissement commercial ou industriel ou de
prestations de services, appartenant à une société ou à une
personne physique et doté d’une certaine autonomie de
gestion
 La succursale doit être immatriculée au RCCM.
 L’art 120 dispose que si la succursale appartient à une
personne étrangère, elle doit être apportée à une société de
droit, préexistante ou à créer, de l'un des Etats parties, deux
ans au plus tard après sa création, si elle n’est pas
expressément dispensée de cette obligation par un arrêté du
ministre chargé du commerce de l'Etat partie dans lequel elle
est située.
Notion de mère, filiale et succursale
Différences entre la filiale et la succursale
 La différence fondamentale entre la filiale et
la succursale réside dans le fait que la
succursale n’a pas de personnalité juridique
autonome contrairement à la filiale;
 Toutefois, il faut noter que l’absence de
personnalité juridiques de la succursale ne la
dispense pas de l’accomplissement de ses
obligations fiscale (elle dispose d’une
personnalité fiscale)
Les relations entre les sociétés membres du groupe

 Sur un plan d’ensemble, les relations entre les sociétés


du groupe ne comportent pas de particularités au plan
juridique. Généralement fournisseurs ou clients entre
elles, la réglementation des conventions entre la
société et ses dirigeants peut s'appliquer aux
conventions conclues entre deux sociétés faisant partie
d’un groupe.
 Mais c'est surtout au plan financier que le problème se
pose. L’intérêt du groupe commande que les moyens
de chaque société puissent profiter aux autres
La situation des associés des sociétés membres du
groupe
Il y a un risque sérieux que le fonctionnement du
groupe se fasse au détriment d’une société donnée qui
concède des avantages aux autres, au risque de ne pas
réaliser de bénéfices, voire d’accumuler des pertes.
 Les associés hors groupe d’une telle société subissent
ainsi un préjudice car ils ne récupèrent pas les profits
réalisés par les autres société des pertes subies par la
société « vache à lait ».
D’où les mesures suivantes (instituées ou à envisager)
pour les protéger :
la publicité des filiales et des participations ;
La situation des associés des sociétés membres du groupe
des incompatibilités; celles-ci concernent le
commissariat aux comptes ;
la possibilité ou l’obligation d’établir des bilans
consolidés ;
l'obligation d’achat des titres des actionnaires isolés ;
la possibilité d’exercer l’expertise de la gestion du
groupe ;
l’application aux sociétés du groupe de la
réglementation des conventions entre les sociétés et
leurs dirigeants;
la répression des délits commis dans la gestion des
sociétés.
Les créanciers des sociétés de Groupe
L’intérêt des créanciers sociaux est de faire supporter
par une société mère solvable les dettes contractées
par une filiale insolvable.
Cette extension constitue une atteinte à
l’indépendance juridique des sociétés du groupe
puisque la dette sera payée par une société qui ne
l’avait pas contractée.
A priori, il n'est pas possible de mettre en cause la
société mère puis qu'il y a l'indépendance de chaque
société.
Les créanciers des sociétés de Groupe
Toutefois certains moyens juridiques pourraient
être invoqués avec plus ou moins de chance de
succès pour amener la société mère à payer :
la solidarité imparfaite (obligation in solidum)
découlant d'une faute commune ;
La jurisprudence (C. cass 11 juillet 1892) affirme
que d’après les principes du droit commun, quand
il y a participation de plusieurs à un fait
dommageable, la réparation doit en être ordonnée
pour le tout contre chacun, s'il est impossible de
déterminer la proportion dans laquelle chaque
faute a concouru à produire le dommage subi par
la partie lésée.
Les créanciers des sociétés de Groupe

l’exercice de l’action en comblement du passif, si une


procédure collective est ouverte contre la filiale, et que
soit apportée la preuve que la société mère a la qualité
de dirigeant de droit ou de fait de la filiale et a commis
une faute dans sa gestion de celle-ci ;l’action en
comblement du passif est une sanction appliquée par
le T.Cce aux dirigeants d'une société dont la gestion a
été jugée fautive et qui sont condamnés à payer en tout
ou en partie les dettes sociales qui n’ont pu être réglées
sur les actifs de l'entreprise dont ils assuraient la
direction.
Les créanciers des sociétés de Groupe

l’ouverture (ou extension) d’une procédure


collective, en démontrant la qualité de dirigeant de
droit ou de fait de la Société Mère, en cas de
confusion patrimoniale entre la Société Mère et la
filiale ou de « fictivité » de cette dernière ;
le cautionnement des engagements de la filiale par
la Société Mère.
Les salariés dans les sociétés de groupe
 Il est fait appel au droit comparé français en raison
de l’absence de dispositions légales et de
jurisprudence burkinabè ou OHADA connues sur la
question.
 En France, les salariés du groupe peuvent être pris
en compte au niveau collectif pour la création des
organes représentatifs pour le groupe si l'on
constate une unité économique et sociale (relative
confusion patrimoniale, complémentarité des
activités). Dans un tel cas, en France, l’on doit créer
un Comité d'entreprise de groupe
Les salariés dans les sociétés de groupe
Pour protéger les salariés des sociétés participant à un même
groupe, le droit social tend à reconnaître le groupe comme
entité juridique.
 Ainsi, l’appartenance d’une société à un groupe a des
incidences pour déterminer l’employeur et pour apprécier les
conséquences d’une mutation ou d’un licenciement d’un
salarié.
 En effet, du point de vue du droit du travail, on considère que
les différentes sociétés du groupe constituent pour les
travailleurs, un employeur unique.
 Dans un arrêt en date du 23 septembre 2009, la C cass a
décidé que le directeur des ressources humaines d’une
société mère, qui n’est pas une personne étrangère aux
filiales, peut recevoir mandat pour procéder à
l’entretien préalable et au licenciement d’un salarié
employé par ces filiales, sans qu’il soit nécessaire que la
délégation de pouvoir soit donnée par écrit.
Groupe de sociétés et ordre public
Vis-à-vis de l'ordre public en général et de l'ordre public
économique en particulier, les groupes de sociétés
pourraient soulever, entre autres, les problèmes
suivants :
la conciliation entre la politique du groupe et le
respect de la souveraineté nationale ;
les abus de position dominante ou de puissance
économique faussant la concurrence ou nuisant à
l’intérêt des consommateurs ;
les ententes illicites;
le non-respect de la réglementation des prix
Section II : Le régime fiscal des sociétés de
groupe
L’on abordera successivement:

§I. La position du problème

§ II. La réglementation du droit burkinabè

 §III. Le coût des restructurations


§ I : La position du problème
 les sociétés d’un même groupe commercent souvent
entre elles : ainsi, il peut y avoir une gestion centralisée
de la trésorerie, l’approvisionnement des filiales de
commercialisation auprès des unités de production, la
facturation des services communs assurés par la
société mère. Le fisc redoute les manipulations de ce
que l’on appelle couramment les « prix de transfert »
 Il est, en effet, tentant, dans un souci d’optimisation
fiscale, de localiser le maximum de bénéfices là où l’on
paie le moins d’impôt mais cela ne concerne que les
groupes « multinationaux ».
§ I : La position du problème (suite)
 Par principe, les transactions et opérations
financières entre sociétés du groupe doivent se faire
au prix normal, celui du marché, autrement dit
celui qui aurait été pratiqué vis-à-vis d’un
contractant hors groupe.
 C’est ainsi que les avances sans intérêt ou à des taux
d’intérêt insuffisants, les minorations ou
majorations de prix… sont qualifiés d’actes
anormaux de gestion et sanctionnés doublement :
chez la mère et chez la filiale par des redressements
accompagnés de pénalités
§II: La réglementation du droit burkinabè
Les bases légales:
 Articles 62 (frais de siège et d’assistance technique
 Article 65 (rémunération versée dans un pays à régime
fiscal privilégié)
 Article 66 du CGI: prix de transfert
 Article 103 du CGI : les sociétés mères et filiales
 Articles 10 et suivants du Règlement N°08/CM/UEMOA
du 26/09/2008.
 Articles 627 et 628 du CET
1.Le transfert indirect de bénéfice (art 66)
Dispositions légales
Pour l’établissement de l’impôt sur les sociétés dû par
les entreprises qui sont sous la dépendance ou qui
possèdent le contrôle d’entreprises situées hors du
Burkina Faso, les bénéfices indirectement transférés
par tout moyen seront incorporés aux résultats
accusés par les comptabilités. Il est procédé de même
pour les entreprises qui sont sous la dépendance
d’une entreprise ou d’un groupe possédant
également le contrôle d’entreprises situées hors du
Burkina Faso.
1.Transferts indirects de bénéfices (art 66)
Les cas de transferts indirects
Constituent notamment des transferts indirects de
bénéfices :
 la majoration ou la minoration des prix d’achats ou
de ventes ;
 les paiements de redevances excessives ou sans
contrepartie ;
 les prêts sans intérêts ou à des taux minorés ou
majorés ;
 les remises de dettes ;
 les avantages hors de proportion avec le service
rendu.
1.Transferts indirects de bénéfices
Le contrôle des transferts de bénéfices

La loi dispose que lorsqu’au cours d’une


vérification de comptabilité l’Administration a
réuni des éléments faisant présumer qu’une
entreprise a opéré un transfert indirect de
bénéfices, au sens des dispositions de l’article 66,
elle peut demander à cette entreprise des
informations et documents complémentaires pour
expliquer sa politique de prix.
1.Transferts indirects de bénéfices
Lesdits documents doivent préciser:
 La nature des relations entre l’entreprise située au
Burkina et celles établies à l’étranger;
 La méthode de détermination des prix des opérations
effectuées avec les entreprises situées à l’étranger;
 Les activités exercées par lesdites entreprises;
 Le traitement fiscal des opérations réalisées par les
entreprises exploitées hors du Burkina
1.Transferts indirects de bénéfices
 Le délai accordé à l’entreprise pour fournir les
informations ne peut être inférieur à 2 mois.
 Il peut être prorogé sur demande motivée sans
pouvoir excéder au total une durée de 3 mois.
 Lorsque la réponse de l’entreprise est insuffisante,
l’administration lui adresse une mise en demeure
d’avoir à compléter sa réponse dans un délai de 30
jours.
2.Les revenus des participations (art 103)

 L’article 103 de la loi exonère de l’IS , les produits


bruts des participations d’une société mère dans le
capital d’une société filiale, déduction faite d’une
quote-part représentative des frais et charges.
Cette quote-part est fixée uniformément à 10% du
produit total des participations mais ne peut excéder
pour chaque période d’imposition le montant total
des frais et charges de toute nature exposés par la
société participante au cours de ladite période.
2.Les revenus des participations (art 103)
Ce régime fiscal des sociétés mères et filiales s’applique
lorsque les 4 conditions ci-après sont
cumulativement remplies :
la société mère et sa ou ses filiales sont constituées
sous la forme de sociétés par actions ou à
responsabilité limitée ;
la société mère et sa ou ses filiales ont leur siège
social dans un Etat membre de l’UEMOA et sont
passibles de l’impôt sur les sociétés ;
2.Les revenus des participations (art 103)
les actions ou parts d’intérêts possédées par la
première société représentent au moins 10% du
capital de la seconde société ;
les actions ou parts d’intérêts susvisées sont
souscrites ou attribuées à l’émission et sont inscrites
au nom de la société ou que celle-ci s’engage à les
conserver pendant deux années consécutives au
moins sous la forme nominative. La lettre portant cet
engagement doit être annexée à la déclaration des
résultats.
Application
La SA Réotra a reçu de la SARL Traoré des dividendes
d’un montant de 3 millions. La SA détient de puis 10
ans 60% du capital de la SARL; les deux sociétés ont
leur siège dans les pays de l’UEMOA.
Traitement fiscal:
 1ère méthode
A déduire des produits imposables 3 millions
A réintégrer comme charges non déductible
300.000 (10% x 3 millions)
 2ème méthode
A déduire des produits imposables 3millions x 90%
3.Les frais de siège et d’assistance
technique

 L’article 62 du CGI dispose que : est déductible


dans la limite de 10 % des frais généraux:
 la quote-part des frais de siège incombant aux
sociétés établies au Burkina Faso;
 Les frais d’assistance technique, comptable et
financière ainsi que les frais d’études et assimilé
 Elles doivent correspondre à des opérations réelles
et ne pas être exagérés
Application
 La société XT a réalisé un bénéfice comptable de 30M.
Elle a versé des frais de siège d’un montant de 10M à la
société mère.
 Traitement fiscal
 Il faut réintégrer les frais de siège au bénéfice
comptable pour apprécier la limite
30M + 10M = 40M
Limite déductible 10% x 40M = 4M
Bénéfice fiscal : 30M + 6M (10M -4M) =36M
4.Limitation des paiements effectués à l’étranger
Les paiements effectués dans les pays à fiscalité
privilégiée ou non coopératifs à titre d’intérêt,
redevance, rémunération de service etc. ne sont
déductibles que si le débiteur apporte la preuve
que la dépense est réelle et non exagérée.
Un pays est à fiscalité privilégiée si le montant de
l’impôt sur le revenu est inférieur à la moitié de
celui du BF
Un pays est non coopératif s’il ne se conforme pas
aux standards internationaux en matière d’échange
d’informations fiscales.
5.Entreprises associées au plan international
En ce qui concerne les entreprises associées, l’article
10 du règlement N°8/CM/UEMOA du 26/09/2008
dispose que lorsque deux entreprises liées sont, dans
leurs relations commerciales ou financières, liées par
des conditions convenues ou imposées, qui diffèrent
de celles qui seraient conclues entre des entreprises
indépendantes, les bénéfices qui, sans ces
conditions, auraient été obtenus par l’une des
entreprises mais n’ont pu l’être à cause de ces
conditions, peuvent être inclus dans les bénéfices de
cette entreprise et imposés en conséquence.
EXEMPLE D’APPLICATION

 Une entreprise malienne dispose d’une filiale au


BURKINA. La filiale fabrique des pâtes alimentaire et
s’approvisionne en blé auprès de l’entreprise
malienne qui est son actionnaire majoritaire.

 La tonne de blé est vendue à 450 000 francs CFA à la


filiale burkinabè alors que sur le marché régional, la
tonne de blé a un coût de revient de 375 000 FCFA.
EXEMPLE D’APPLICATION
 Dans une telle situation, il y a un transfert indirect de
bénéfice se chiffrant à (450 000 – 375 000) = 75 000 F
par tonne de blé acheté. Si l’achat de blé par la filiale
au cours d’une année s’élève à 1000 tonnes, le
transfert de bénéfice s’élève à 75 000 x 1000 = 75 000
000.
 Cette somme sera donc réintégrée au bénéfice réalisé
par la filiale burkinabè.
 Quel sera le sort de ces 75 000 000 inclus dans le
chiffre d’affaires de l’entreprise malienne?
5.Entreprises associées au plan international
l’ajustement corrélatif
Dans le but d’éliminer la double imposition, il a été
prévue l’ajustement corrélatif.
Celui-ci intervient si lors d’un contrôle, le Fisc d’un Etat
membre inclut dans les bénéfices d’une entreprise
nationale alors que ces mêmes bénéfices ont été imposés
au titre d’une autre entreprise dans un autre Etat
membre.
Les bénéfices ainsi doublement imposés auraient été
réalisés par l’entreprise du premier Etat si les conditions
convenues entre les deux entreprises avaient été celles de
deux entreprises indépendantes.
Le second Etat procède à un ajustement approprié du
montant de l’impôt qui y a été perçu sur ces bénéfices.
APPLICATION
 Dans l’exemple précédent, il ressort que le transfert
indirect de bénéfice se chiffre à 75 000 000.
 Cette somme est imposée au Burkina et s’il n’ y a
pas de correction, elle sera également imposée au
Mali;
 La correction ou l’ajustement corrélatif se fera en
déduisant des bénéfices imposables au Mali le
montant correspondant au transfert indirect de
bénéfice, soit 75 000 000.
6. Les intérêts des comptes courants et l’IRCM
 L’article 129 du CGI soumet à l’IRCM les intérêts des
comptes courants :

 L’article 130 du CGI dispose que sont exonérés de


l’IRCM les intérêts, arrérages et tous autres produits
des comptes courants figurant dans les recettes
provenant de l'exercice d’une profession industrielle,
commerciale et agricole ou d'une exploitation
minière ou de carrière, sous la triple condition que :
6.Les intérêts des comptes courants et l’IRC
les contractants aient, l'un et l'autre, l'une des
qualités d'industriel, de commerçant, d'exploitant
agricole ou minier ou de carrière
les opérations inscrites au compte courant se
rattachent exclusivement à l'industrie, au
commerce, à l’agriculture ou à l'exploitation minière
ou de carrière des deux parties ;
les intérêts des comptes courants soient imposés à
l’impôt sur les bénéfices au Burkina Faso.
6.Les intérêts des comptes courants et l’IRC

 Pour le cas des sociétés liées, dès lors que la société


mère est située à l’étranger, les intérêts des comptes
courants sont soumis à l’IRCM puisque la société
mère n’est pas soumise à l’impôt sur les bénéfices au
Burkina.
 Si la société mère est située dans un pays membre
de l’UEMOA, l’article 12 du règlement N°08 limite le
taux de l’IRC à 15%. (déjà abordé)
7.Les intérêts des comptes courants et l’IS
 Aux termes de l’article 72 du CGI, les intérêts servis
aux associés à raison des sommes versées par eux
dans la caisse sociale, en sus de leur part de capital,
sont déductibles quelle que soit la forme de la
société, dans la limite de ceux calculés au taux
d’intérêt légal majoré de deux points
 La loi précise que cette déduction est subordonnée
aux conditions suivantes:
le capital de la société a été entièrement libéré;
les intérêts ne doivent pas excéder 15% de
l’excédent brut d’exploitation.
7.Les intérêts des comptes courants et l’IS
 En application de cette disposition, lorsqu’une filiale
verse des intérêts en compte courant à la maison
mère, elle doit:
 S’assurer que son capital est entièrement libéré,
sinon réintégrer les intérêts des comptes courants;
 S’assurer que le taux d’intérêts n’est pas supérieur à
la limite légale, sinon réintégrer le surplus.
 S’assurer que le montant des sommes qui ouvrent
droit aux intérêts ne dépasse pas 15% de l’EBE
 Rappel: Le taux d’intérêt légal (TIL) est de 3,5%
 (Associés TIL +2%; tiers TIL; banque pas de limite)
Application
La société XT est une SA au capital de 30 M entièrement libéré. Au
titre de l’exercice 2015, elle a versé 10M intérêts pour un emprunt
de 100 M auprès de la société mère.
→ Traitement fiscal
1°)le capital est entièrement libéré
2°)l’emprunt excède 2 fois le capital social (60M) ainsi seul les
intérêts générés par ce montant seront déductibles.
 Taux d’intérêt pratiqué: 10M/100M x 100 = 10%
 Ce taux excède celui fiscalement admis (TIL + 2% = 3,5% +2% =
5,5%)
 Intérêts déductibles: 5,5% x 60M = 3 300 000
 Il faut réintégrer :10M - 3 300 000 = 6 700 000
§ III : Le coût des restructurations
 Pendant longtemps, l’achat ou la cession d’actions
était soumis au droit d’enregistrement au taux de
3% si un acte était dressé. Si aucun acte n’était
dressé, comme cela était possible pour les actions au
porteur, aucun droit n’était dû.
 Avec la loi de finances 2006, les actes portant
cession d’actions, de parts sociales, d’obligations ou
de créances négociables étaient enregistrés au droit
fixe de six mille (6 000) francs.
 Depuis 2008, aucun droit n’est dû. Les actes de
sociétés ne sont plus soumis ni à l’obligation de
formalité ni au paiement d’un quelconque droit.
SECTION III : SITUATIONS PRATIQUES

 § I. Les opérations commerciales

 § II. Les opérations financières

 §III. Les interférences de gestion

 §IV. Les opérations de subventions et d’abandons


de créances
§III: Le coût des restructurations
(suite)

 Concernant les plus-values qui seraient réalisées par le


cédant, leur imposition varie suivant la forme de la
société. S’il s’agit d’une SA ou d’une SARL ou de la part
de bénéfices revenant aux commanditaires dans la
société en commandite simple, l’imposition se fait
actuellement au taux proportionnel de 27,5%.
 S’il s’agit en revanche d’une SNC ou d’une SCS
l’imposition se fait entre les mains de chaque associé
 Toutefois, il faut signaler l’existence de nombreux
régimes de faveur en matière d’imposition des plus-
values
§ I. Les opérations commerciales
 Il s’agit des opérations relevant de l’activité
habituelle de l’entreprise (achat, ventes, sous-
traitance, etc.). Dans la pratique trois catégories
d’opérations commerciales posent problème.
Il s’agit de:
A. Les prix de cession interne

B. Les rétrocessions de marchandises ou de


matières premières

C. Le versement de redevance excessive ou sans


contrepartie
A. Les prix de cession interne
Exposé du problème
 Pour des raisons de rationalisation de la production
dans le cadre de la mondialisation, les groupes de
sociétés ont l’habitude d’opérer certaines stratégies
telles que la concentration et la spécialisation des
sites de production. Ainsi, lorsque l’entreprise
(société-mère par exemple) dispose de filiales dans
différents pays, il se pose alors le problème de la
détermination des prix de cession interne. En effet,
des implications à la fois commerciales et fiscales
sont attachées aux décisions de rationalisation de la
production dans le cadre des groupes
A. Les prix de cession interne (suite)
Les abus possibles : les transferts indirects de
bénéfices
 Les implications fiscales de cette décision de
gestion est qu’il existe une forte tentation d’utiliser
ce prix pour faire naître le profit dans le pays où la
taxation est la plus faible (paradis fiscaux).
 EXEMPLE : La production est faite par l’entreprise
du pays A où la fiscalité est élevée alors les ventes
vont être faite à un prix faible à l’entreprise du pays
B pour y transférer le bénéfice qui y sera
faiblement imposé.
A. Les prix de cession interne
Traitement fiscal
 Dans la législation fiscale burkinabè, c’est l’article 66
du CGI qui permettent la répression des transferts
indirects de bénéfices à l’étranger entre entreprises
d’un même groupe.
L’application repose sur un mécanisme en deux temps:
 dans un premier temps, l’Administration doit
d’abord prouver le lien de dépendance qui existe
entre l’entreprise burkinabé et l’entreprise
étrangère ; ce lien de dépendance peut être juridique
ou simplement de fait ;
 dans un second temps, l’Administration doit
apporter la preuve que les opérations incriminées
sont constitutives d’un transfert indirect de
bénéfices.
A. Les prix de cession interne
La loi autorise l’administration fiscale à redresser
l’opération de la manière suivante :
soit directement par incorporation des bénéfices
transférés hors du Burkina aux résultats
soit à défaut d’éléments précis, par comparaison avec
des entreprises similaires exploitées normalement.
 Cependant, lorsque la présomption existe, il s’agit
d’une présomption simple et non irréfragable.
Autrement dit l’entreprise contrôlée conserve la
possibilité de démontrer sa bonne foi en établissant
que l’opération, apparemment anormale est en réalité
justifiée par les nécessités de l’exploitation.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières
Position du problème
 Pour des raisons de synergie et pour réaliser des
économies d’échelle, il arrive fréquemment qu’une
société nationale de groupe (généralement la
société leader) rétrocède une partie de ses
importations à des sociétés " sœurs " implantées
dans la sous-région.
 Il s’agit en réalité d’achats groupés permettant
d’obtenir de meilleures conditions de prix et de
tarification auprès des partenaires commerciaux
ou fournisseurs étrangers (remises, ristournes,
etc.)
 Cette pratique défendable dans le principe peut
cependant entraîner des abus sur le plan fiscal.
B - Les rétrocessions de marchandises
ou de matières premières

Les irrégularités fiscales


Elles peuvent être de deux ordres :
 les rétrocessions sont déclarées sans marge c’est à
dire à prix coûtant ;
 les rétrocessions sont dissimulées tout simplement
à l’Administration fiscale.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières
Traitement fiscal
Les rétrocessions déclarées à prix coûtant
 Tout comme les prix de cession interne, cette pratique
va à l’encontre du principe fondamental selon lequel
les entreprises associées doivent déterminer les prix
de leurs transactions comme le feraient des
entreprises non apparentées, c’est à dire dans le cas
d’espèce, appliquer une facturation avec marge.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières
 Les rétrocessions de biens sans marge ont la
même nature que les prix de transfert:
 Patrick Rassat et Giannarco Konsellate :
« toute modification de flux entre deux
entités d’apparence indépendante et qui en
fait appartiennent à un même groupe et qui
vise la diminution de la charge fiscale globale
dudit groupe est une manipulation de prix de
transfert ».
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières

En effet, le prix de la transaction à l’intérieur du
groupe est différent de ce qu’il aurait été entre entités
autonomes et indépendantes.
 Si on se réfère donc à cette définition, les rétrocessions
de biens à prix coûtant peuvent être assimilées à des
prix de transfert.
 L’article 66 de l’IS précité a vocation à s’appliquer.
Dans le cas d’espèce, la théorie jurisprudentielle de
l’acte anormal de gestion (très proche de l’article 66)
peut également s’appliquer
B - Les rétrocessions de marchandises
ou de matières premières

 Cependant, la question n’est pas aussi simple.


Dans la pratique, il y a lieu d’apprécier les
conditions de la rétrocession : est-ce une vente ou
une rétrocession pure et simple avec re-facturation
des charges connexes d’importation à la société
bénéficiaire ?
 On peut envisager plusieurs hypothèses :
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières

 Premièrement, lorsqu’il s’agit d’une vente


proprement dite, la solution apportée par la
jurisprudence fiscale française pourrait s’appliquer.
En effet, elle admet quand il s’agit de transactions
courantes portant sur des services ou des stocks
que la société-mère les facture à prix coûtant sans
marge bénéficiaire, à des filiales dont elle possède
l’essentiel du capital.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières

 Cette tolérance joue à sens unique c’est- à-dire que si


la société mère peut renoncer à sa marge normale
dans ses transactions courantes avec ses filiales, la
réciproque n’est pas admise.
Deuxièmement dans le cas où la société qui
rétrocède sans marge comptabilise toutes les charges
connexes d’achat dans sa propre comptabilité sans ré
imputation à la société bénéficiaire d’une quote-part
afférente aux achats rétrocédés, il s’agit véritablement
d’un acte anormal de gestion. Un redressement
conséquent doit être effectué.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières
 premières dans l’hypothèse où la re-
Enfin troisièmement,
facturation des charges connexes d’importation a été
régulièrement faite à la société bénéficiaire de la
rétrocession, l’acte anormal de gestion peut toujours
être invoqué au regard du non respect des principes
du droit commun.
En effet, il n’est pas admis en droit commun qu’une
société se prive d’un bénéfice sur les biens ou
services qu’elle fournit à sa société-mère ou à des
sociétés appartenant au même groupe qu’elle.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières
Les rétrocessions non déclarées
 Cela peut arriver malheureusement avec des
dysfonctionnements au niveau de la Douane qui
peuvent conduire à attester que les marchandises ou
les matières premières déclarées sont bien rentrées
sur le territoire burkinabé alors qu’une partie de ces
marchandises ou matières premières ont fait l’objet
de rétrocessions à des sociétés « sœurs » basées dans
la sous-région.
 Ainsi, par ces manœuvres, les mêmes factures
d’importation peuvent être doublement déduites
dans la comptabilité d’entreprises de groupe situées
dans des pays différents.
B - Les rétrocessions de marchandises ou de
matières premières
 La conséquence c’est que les stocks sont sur-évalués,
toutes choses qui entraînent une minoration des
résultats. Dans ce contexte, seul un contrôle de stock
efficace peut permettre de déceler ces manœuvres
frauduleuses.
 A ces pratiques, il faut ajouter cette autre inquiétude de
l’Administration fiscale sur l’effectivité des transferts
des biens c’est- à- dire des flux physiques en matière
de transactions commerciales intra-groupes. En effet,
si les flux financiers peuvent être vérifiés à travers les
comptes de trésorerie, les flux physiques quant à eux
peuvent faire l’objet de manipulation consistant à un
gonflement des stocks.
C-Versement de redevance excessive ou sans
contrepartie
 Des sociétés sous dépendance étrangère pourraient
verser des redevances prévues contractuellement à
des entreprises étrangères. Ces redevance
rémunèrent en principe des services rendus par la
société mère tels la concession, la licence
d’exploitation, le brevet etc.
 L’Administration se pose la question de savoir si
ces dépenses sont légitimes et si elles
correspondent à la rémunération des services
fournis.
§ II. LES OPERATIONS FINANCIERES

 A. Les avances de fonds sans intérêt

 B. Les prêts avec intérêt

 C. Les opérations d’intermédiation financière

 D. Les paiements de dividendes (déjà abordé)


A. Les avances de fonds sans intérêt
Approche théorique du problème
 Il n’est pas rare dans le cadre des groupes de sociétés
que certaines sociétés soient momentanément
confrontées à des difficultés financières.
 Il est par conséquent légitime que les sociétés qui
ont des excédents de trésorerie en fassent profiter
celles qui sont en manque.
 En vertu de la solidarité financière qui existe entre
ces sociétés, ces pratiques sont rarement
assorties de paiement d’intérêts ou autres
contreparties financières.
 A une époque où le coût du crédit est élevé, ces
pratiques sont tout à fait légitimes mais peuvent être
sources d’irrégularités sur le plan fiscal.
A. Les avances de fonds sans intérêt

Les irrégularités fiscales


 En général, il n’existe pas de conventions en la
matière. L’opération s’effectue par simple
passation d’écritures comptables dans les
comptes courants. Ce qui peut conduire à des
présomptions sur le caractère fictif des passifs en
cause. Les difficultés sont plus importantes
lorsque les avances de fonds mettent en cause une
société nationale et une société étrangère du même
groupe.
A. Les avances de fonds sans intérêt
Traitement fiscal
 Les dispositions de l’IA N° 19 du 29/10/1976 BIC
N°119 p.36
 Le législateur burkinabé a prévu un certain
nombre de mécanismes destinés à normaliser les
relations financières entre sociétés apparentées. Il
s’agit principalement du traitement fiscal des frais
de siège (article 21) et de la déductibilité des
intérêts des comptes courants associés prévue à
l’article 28 de la loi sur l’IS.
A. Les avances de fonds sans intérêt
le cas d’une simple société
 Lorsqu’une société consent un prêt sans intérêt à
une autre société alors même qu’il n’existe pas
entre elles, de liens particuliers pouvant justifier de
telles faveurs, cet acte ne peut être traité
fiscalement que comme une libéralité exclue
par conséquent du droit à déduction.
A. Les avances de fonds sans intérêt
 En effet dans le droit commercial, l’intérêt est de droit
en matière de prêt d’argent entre entreprises.
Egalement, selon les règles de la gestion financière de
l’entreprise « lorsque l’on prête de l’argent, l’on se
prive, pendant un certain temps de la possibilité de
l’utiliser. Par contre, on "rend service" à l’emprunteur
qui a la latitude de le faire fructifier.
 Il est donc normal et naturel que l’on reçoive en
contrepartie, une somme appelée intérêt qui apparaît
ainsi comme le loyer de l’argent».
A. Les avances de fonds sans intérêt
 Cas des entreprises qui entretiennent des
relations commerciales privilégiées
Celles-ci peuvent librement se consentir l’une à
l’autre des avances sans intérêt.
 C’est le cas notamment dans les contrats de sous-
traitance intégrée et des contrats de distribution
intégrée qui créent une situation juridique inégale
entre les partenaires. Ainsi lorsque par exemple
une entreprise est intégrée au réseau de
distribution de l’autre, la première est à la merci de
la seconde en cas de rupture de contrat.
 Dans
A. Les ce cas dede
avances figure,
fondslessans
avances sans intérêts
intérêt
peuvent être faites librement, les entreprises en
cause pouvant être ou non des sociétés de groupe.
 Ensuite, lorsque des sociétés appartiennent à un
même actionnariat où ont le même conseil
d’Administration (groupes personnels ou
financiers), on les traite comme les partenaires
commerciaux privilégiés en faisant abstraction des
liens financiers qui les unissent. Ainsi, si une des
sociétés connaît des problèmes ponctuels de
trésorerie, les autres sociétés du groupe
peuvent en toute impunité fiscale lui apporter
un concours financier sous la forme de prêt
sans intérêt.
A. Les avances de fonds sans intérêt

 Même s’il n’existe pas de relations commerciales


entre une société-mère et sa filiale, les liens
financiers qui les unissent peuvent justifier que la
première vienne au secours de la seconde sous forme
de prêt sans intérêt en cas de difficulté de trésorerie
mettant en péril l’existence de la filiale.
 Selon la doctrine fiscale, on dit que la société-mère
remplit dans ce cas son devoir d’actionnaire, tout
comme dans le droit de la famille, des parents
assument leur obligation alimentaire en
secourant les enfants dans le besoin.
A. Les avances de fonds sans intérêt
Le FISC fait les contrôles suivants:
la convention de prêt (ou la convention de compte
courant) sans intérêt a été dûment approuvée par
l’AG des actionnaires : les avances de fonds par
simple passation d’écritures comptables ne sont
pas opposables à l’Administration fiscale.
A. Les avances de fonds sans
intérêt
la réciprocité des comptes courants
 Les comptes courants étant des comptes
réciproques, un rapprochement des données
comptables des deux sociétés permet de s’assurer
que le solde débiteur du compte courant de la
société B (société emprunteuse) dans la
comptabilité de la société A (société prêteuse)
correspond au solde créditeur du compte courant de
la société A dans la comptabilité de la société B.
A. Les avances de fonds sans intérêt
 Selon la doctrine fiscale par exemple, les avances
de fonds sans intérêts sont justifiées dans les cas
suivants :
 soit par un intérêt commercial (cas de l’avance sans
intérêts consentie à un distributeur qui connaît des
difficultés passagères) ;
 soit par un intérêt financier (cas de l’avance sans
intérêts consentie par une société-mère à sa filiale
en difficulté).
 L’Instruction Administrative pêche par
imprécision car elle ne distingue pas selon que
l’aide financière est consentie à une société
burkinabè ou étrangère.
B- Les prêts avec intérêt

 Il s’agit en fait d’apprécier le taux d’intérêt fixé au


regard de ses implications fiscales.
Traitement fiscal
 Fiscalement, l’appréciation du taux d’intérêt revêt
une importance capitale en matière de
transactions financières intra-groupes dans la
mesure où par le canal des comptes courants, des
taux très élevés peuvent absorber une partie du
bénéfice.
B- Les prêts avec intérêt
Deux hypothèses peuvent se présenter :

lorsque les prêts sont consentis par une


société qui participe au capital de la société
emprunteuse

lorsque les prêts sont consentis par un tiers


B- Les prêts avec intérêt
 lorsque les prêts sont consentis par une société
qui participe au capital de la société emprunteuse
(avances d’une société-mère à sa filiale), la
réglementation des comptes courants associés a
vocation à s’appliquer.
 Il s’agit de la réglementation prévue par les
dispositions de la loi sur l’IS en son article 28, qui
énumère parmi les charges déductibles, les
intérêts servis aux associés à raison des sommes
versées par eux dans la caisse sociale, en sus de leur
part de capital quelle que soit la forme de la société
dans la limite de ceux calculés au taux d’intérêt
légal, majoré de deux points .
B- Les prêts avec intérêt
En cas de contrôle, la fraction excédentaire des
intérêts versés est donc à réintégrer au bénéfice
imposable.
 A la condition tenant aux taux d’intérêt s’ajoute:
une deuxième condition tenant à la libération du
capital. On considère dans ce cas qu’il est
inadmissible qu’une société emprunte auprès de
ses associés alors que ceux-ci n’ont pas
intégralement libéré le capital qu’ils ont souscrit
Une troisième condition qui veut que le montant
de l’emprunt ouvrant droit aux intérêt n’excède pas
15% de l’excédent brut d’exploitation,
B- Les prêts avec intérêt
lorsque les prêts sont consentis par un tiers
Cette deuxième hypothèse constitue le régime de
droit commun; elle est prévue par les dispositions
de l’article 72 « les intérêts des emprunts réalisés
par les sociétés auprès de personnes physiques ou
morales étrangères à celles-ci, autres que les
banques et établissements financiers, à condition
que ces emprunts soient justifiés et ce, dans la
limite du taux d’intérêt légal en vigueur au Burkina
Faso ;
B- Les prêts avec intérêt
 Entrent donc dans le champ d’application de cette
réglementation, les transactions financières
réalisées soit par deux entreprises autonomes, soit
par une entreprise autonome et une société de
groupe et enfin soit par des sociétés de groupe non
liées par des liens financiers.
C - Les opérations d’intermédiation financière
 Approche théorique du problème
 Tout comme les avances de fonds, il arrive
également et très souvent d’ailleurs, qu’une société
généralement la société-mère (ou la société
holding), prête main forte à une autre société du
même groupe auprès des établissements financiers
pour l’obtention d’un crédit.
 Cette opération d’intermédiation financière se
manifeste par la signature d’une lettre d’intention
ou par des cautions, avals ou garanties.
C - Les opérations d’intermédiation
financière
Les irrégularités fiscales
 Au point de vue fiscal, l’irrégularité réside non pas
dans la nature même des opérations en cause, mais
plutôt dans le fait que ces opérations s’écartent des
normes en matière fiscale et même commerciale
surtout dans un contexte d’économie libérale où
tout service rendu nécessite une contrepartie.
 A cela il faut ajouter la possibilité de coûts directs
ou indirects pour la société octroyant des garanties
(frais de cautionnement bancaire et d’autres
garanties : hypothèque, privilèges etc.).
C - Les opérations d’intermédiation
financière
Analyse fiscale
Concrètement, les opérations d’intermédiation
financière s’analysent comme des services gratuits
rendus à des sociétés en difficulté financière par
d’autres sociétés du même groupe plus liquides.
 Dans le cadre du contrôle fiscal le respect des
principes de droit commun subordonne
l’acceptation de telles pratiques à la condition de
réclamer un prix pour les services rendus. En effet,
si l’une des sociétés s’engage comme caution au
profit d’une autre, elle doit exiger la juste
rémunération du service qu’elle rend.
§ III- LES INTERFERENCES DE GESTION

 Il s’agit d’opérations à sens unique qui ne sont liées


à aucune contre-prestation et qui influencent
fiscalement les résultats des sociétés concernées.

 C’est le cas notamment des mises à disposition


gratuites de biens et services (A) des problèmes
liés à la présence de dirigeants communs (B), les
frais communs à repartir (C) et les opérations
immobilières (D).
A. Les mises à disposition gratuites de biens et
services
On distinguera deux cas : les mises à disposition
gratuites de personnel (1) et les mises à disposition
gratuites d’éléments d’actifs immobilisés (2).
1. Les mises à disposition gratuites de personnel
 Dans les groupes de sociétés, il existe une forte
politique sociale qui consiste toujours en une
recherche de synergie par le partage des
compétences du personnel entre les différentes
sociétés composant le groupe.
A. Les mises à disposition gratuites de
biens et services
 Ainsi, une société donnée peut mettre gratuitement
ses compétences à la disposition des autres sociétés du
groupe. On aboutit en fait à une utilisation en
commun du personnel.
A. Les mises à disposition gratuites de biens et
services
Les conséquences fiscales
 En fiscalité, l’utilisation en commun du personnel
par deux ou plusieurs sociétés de groupe s’analyse
comme une mise à disposition gratuite de
personnel en l’absence de toute contrepartie. En
effet, il est fiscalement inadmissible que les
charges salariales soient seulement supportées
dans la comptabilité d’une seule société.
 Ce qui paraîtrait tout au plus admissible, c’est une
refacturation sous forme de notes de débit
répercutant la quote-part anormalement
supportée dans le but du respect de la personnalité
fiscale distincte de chaque société.
A. Les mises à disposition gratuites de biens et
services
Analyse fiscale proprement dite
 Si en droit social (droit du travail), l’existence du
groupe est prise en compte en matière de personnel
détaché, il n’en va pas ainsi en matière de fiscalité.
A. Les mises à disposition gratuites de biens
et services
 Pour le droit fiscal comme pour le droit des sociétés,
la légitimité de l’utilisation en commun du personnel
n’est pas remise en cause. C’est plutôt la conception
globale du groupe (comme en droit social) qui est
remise en cause.
 En tout état de cause, l’absence de contrepartie en
matière de personnel détaché dans les groupes n’est
ni plus ni moins qu’un acte anormal de gestion, non
opposable à l’Administration.
A. Les mises à disposition gratuites de biens
et services
 En cas de redressement l’estimation de la
quote-part de charges qui doit être imputée à
la société bénéficiaire en l’absence de tout
autre élément indicateur, pourrait être la
formule suivante :
 Frais de personnel X chiffre d’affaires
société bénéficiaire chiffre d’affaires total
des deux sociétés
A. Les mises à disposition gratuites de biens
et services
 2. Les mises à disposition gratuites d’éléments
d’actifs immobilisés
 Il s’agit de cas d’utilisation en commun des
éléments d’actifs immobilisés. Dans la pratique, la
société prêteuse supporte en intégralité les charges
d’amortissement liées à la présence de ces actifs
immobilisés dans sa comptabilité, alors qu’en
retour aucune contrepartie matérielle ou
financière n’est constatée.
A. Les mises à disposition gratuites de
biens et services
 Traitement fiscal
 Tout comme en matière de mise à disposition
gratuite de personnel, l’Administration considère
que ces pratiques constituent soit des renonciations
anormales à loyers (location gratuite) soit des
charges indûment supportées qui tombent toutes
sous le coup des actes anormaux de gestion et des
distributions "camouflées".
A. Les mises à disposition gratuites de biens
et services
 Le guide du contrôle sur pièces prévoit le
traitement suivant en cas d’immeuble mis à la
disposition de tiers: « (…) l’avantage ainsi consenti
à des tiers sans contrepartie constitue un acte
anormal de gestion qui n’est pas opposable à
l’Administration.

 Il s’agit d’une libéralité qui entraîne réintégration


aux résultats imposables de la valeur locative
déterminée par référence avec les loyers
normalement pratiqués sur le marché pour des
logements similaires.
A. Les mises à disposition gratuites de biens et
services
 Cette libéralité est par ailleurs imposable entre les
mains des bénéficiaires à l’IRCM ou à l’impôt BNC si
l’entreprise ne relève pas du régime de la distribution
(entreprises individuelles, sociétés de personnes et
assimilées). »
 Dans la pratique, l’évaluation des loyers qui devraient
être normalement facturés peut se faire sur la base de
la valeur locative des locaux et du chiffre d’affaires de
chaque société (la valeur locative étant déterminée
comme en matière de patente). Ainsi la quote-part à
réintégrer pour le calcul de la base imposable sera
obtenue par la formule ci-après :
Valeur locative X chiffre d’affaires société bénéficiaire
chiffre d’affaires total des deux sociétés
A. Les mises à disposition gratuites de biens
et services
 Deuxième cas de figure sur les mises à disposition
gratuites d’éléments d’actifs immobilisés :
l’utilisation en commun du matériel (véhicules,
machines etc.) par les sociétés de groupes.
 Ainsi lors des vérifications de comptabilité
effectuées dans certaines sociétés de groupe,
l’administration a découvert dans les frais généraux
des factures de réparation de véhicules non
immobilisés dans le patrimoine des entreprises
concernées.
A. Les mises à disposition gratuites de biens et
services
 En l’occurrence, il s’agissait de véhicules
appartenant à des sociétés tierces du groupe et qui
avaient été mis gratuitement à la disposition de ces
sociétés vérifiées.

 Dans pareils cas, lesdites factures ne peuvent être


regardées comme remplissant les conditions de
déductibilité des charges.
B. Les problèmes liés à la présence de dirigeants
communs
Exposé du problème
 L’existence même d’un groupe de sociétés favorise la
présence de dirigeants communs (DG, DGA, PDG,
PCA, etc.).

 Cette identité des dirigeants des sociétés de groupe


n’est pas sans poser des préoccupations sur le plan
fiscal.
B. Les problèmes liés à la présence de dirigeants
communs
 Premièrement, en matière d’impôt sur le Bénéfice,
la présence de dirigeants communs pose le
problème de la ventilation des frais de mission et de
réception les concernant. Ainsi, par exemple
lorsque le PDG effectue des missions à l’étranger
(dans le cadre du groupe qu’il contrôle), les factures
d’hébergement, de restauration, d’hôtels d’une
manière générale doivent-elles être déduites dans la
comptabilité de la société où le PDG occupe les
fonctions de DG ou dans celle de la société où il est
PCA ?
B. Les problèmes liés à la présence de
dirigeants communs
 De même lorsque le PDG du groupe effectue un
déplacement dans les pays de la sous-région où
sont implantées les autres sociétés du groupe, les
frais de déplacement doivent-ils être comptabilisés
au Burkina ou à l’étranger ?
 Enfin, le PDG est-il à mesure de déterminer
rigoureusement les frais personnels relatifs à
chaque société du groupe ? Cela n’est pas du tout
évident. Lors de ses déplacements et autres
contacts d’affaires, le PDG ne peut faire que la
promotion de tout le groupe qu’il dirige.
B. Les problèmes liés à la présence de
dirigeants communs
 Or, on sait que le groupe n’a pas de
personnalité morale, donc pas de capacité
juridique. Par conséquent, le groupe ne
saurait s’engager par contrat. Seules les
sociétés du groupe, individuellement, ont
cette possibilité. Ceci veut dire en clair que le
PDG ne peut obtenir de factures au nom du
groupe au titre des frais de mission et de
réception.
B. Les problèmes liés à la présence de
dirigeants communs
Les irrégularités fiscales
 La mauvaise foi des groupes a souvent consisté à
déduire intégralement les frais de mission et de
réception du PDG (ou notes de frais) dans la
comptabilité de la société qui paraît la plus
prospère en vue de minimiser la charge fiscale. De
même, les risques de double déduction des notes
de frais dans plusieurs sociétés ne sont pas exclus.
B. Les problèmes liés à la présence de
dirigeants communs
 Traitement fiscal
 Dans l’impossibilité de prouver que le PDG a agi au
nom de l’une ou l’autre des sociétés composant le
groupe (auquel cas les frais sont à déduire
seulement dans la société concernée), et en
application du principe de non interférence dans la
gestion fiscale des sociétés de groupe, les frais de
mission-réception- déplacement du PDG, peuvent
être engagés au nom de la société tête de groupe,
sous réserve de refacturation d’une quote-part aux
autres sociétés composant le groupe.
C- Les frais communs à repartir
 Il arrive très souvent au sein des groupes, que le
besoin se fasse sentir d’organiser un système de
partage des coûts entre les différentes sociétés, afin
d’éviter une inutile multiplication des efforts et des
coûts qui serait immanquable si les sociétés
travaillaient isolement les unes des autres.
C- Les frais communs à repartir
 Deux (02) cas de figure peuvent se présenter.
 Premièrement, il peut s’agir de services ou de
tâches d’ordre administratif ou fonctionnel
(comptabilité, publicité, informatique etc.) rendus
généralement par une société-mère à ses filiales.
C- Les frais communs à repartir
 Il s’agit en l’occurrence des frais de siège dont la
question est traitée par l’article 62 du code des
Impôts : « lorsqu’une entreprise exerce une activité
au Burkina Faso sans y avoir son siège social, la
quote-part des frais de siège incombant aux
entreprises établies au Burkina Faso ne peut
dépasser 10% des frais généraux des dites
entreprises. »
 Dans ce cas, les membres du groupe s’accordent
sur une répartition équitable du coût.
 La
C- Lesméthode généralement
frais communs utilisée
à repartir consiste à
répartir les coûts entre les membres du groupe au
prorata de leurs chiffres d’affaires respectifs par
rapport au chiffre d’affaires total du groupe.
Chaque société doit alors payer annuellement un
certain montant représentatif de la fraction des
coûts qui lui a été imputée.
 En général, il existe rarement un contentieux en
matière de frais de siège. Ce qui veut dire que la
limite de 10% prévue par l’article 62 paraît élevée.
En France, la limite est fixée à 5 %.
C- Les frais communs à repartir
 Dans le second cas, il peut s’agir d’une société de
services communs ou d’une filiale créée à cet effet
qui se charge de prendre en charge un certain
nombre d’opérations communes, sous réserve de
refacturations aux autres sociétés du groupe selon
des quotes-parts déterminées communément
appelées notes de débit.
 Contrairement aux frais de siège, ces opérations
communes suscitent un contentieux entre
l’administration fiscale et les groupes. En effet, les
notes de débit sont fréquemment sources de
frictions dans leur gestion fiscale
C- Les frais communs à repartir
 Elles s’analysent comme des quotes-parts de
dépenses prises en charge par une société donnée
et refacturées à d’autres sociétés du groupe suivant
une clé de répartition donnée. Cela arrive
fréquemment à l’occasion des achats groupés
effectués à l’étranger par plusieurs sociétés d’un
même groupe dans le but de réaliser des
économies d’échelle.
 Il s’agit en général des frais accessoires d’achat
(transit, assurances, transport etc.) supportés en
totalité par une société du groupe (généralement la
société- mère) puis re-facturés par la suite aux
autres sociétés participant à l’opération dans le but
de réaliser des économies d’échelle.
 Le
C- Lesgroupage consiste àà repartir
frais communs réunir dans un même
moyen de transport (camion, wagon…) plusieurs
lots de marchandises diverses à destination d’un
même point (de vente par exemple) de manière à
avoir un véhicule aussi plein que possible sur un
trajet donné.
 Du point de vue de la gestion : « lorsqu’une
fonction supporte des coûts fixes, il est donc
avantageux de concentrer un volume maximum
d’activités pour la réalisation de cette fonction afin
de faire baisser le coût fixe moyen imputé à chaque
unité traitée ».
C- Les frais communs à repartir
 Les implications fiscales
 Dans l’un et l’autre cas, il existe en général un
organisme de compensation dont la responsabilité
est de coordonner la répartition des charges entre
les participants.
 Dans la pratique, ceux-ci ont donc soit à verser soit
plus rarement à recevoir des sommes en
provenance des autres membres du groupe situés
sur le territoire national ou à l’étranger.
 Cette situation est bien entendue source de
nombreuses difficultés sur le plan fiscal et
notamment en matière d’impôt sur les bénéfices.
C- Les frais communs à repartir
 La première préoccupation de l’administration
fiscale tient aux modalités de répartition des
charges. En effet, les notes de débit posent
fiscalement un épineux problème de transparence
dans la gestion des sociétés de groupe.
 D’abord, il y a le fait que les sommes en cause sont
très importantes et posent un problème de
vérification dans la mesure où seul un contrôle
concomitant des différentes sociétés du groupe
(parties à l’opération) permet de vérifier la fiabilité
des opérations. Il y a donc un double risque : risque
de double comptabilisation des mêmes notes de
débit dans plusieurs sociétés, mais également un
risque de faire supporter plus de charges qu’il n’en
faut à la société qui paraît plus prospère que les
autres.
C- Les frais communs à repartir
 Ensuite, s’agissant des clés de répartition mêmes, il
est clair qu’elles peuvent être établies sur des bases
purement arbitraires. En la matière, toute donnée
interne au groupe a tendance à être suspecte aux
yeux de l’Administration. Seule la comptabilité
analytique, lorsqu’elle existe, peut permettre de
résoudre le problème.
 Si au niveau interne, le problème peut paraître
simple, il l’est moins dans le cas des centres de re-
facturation (ou centrales d’achat) dont la mission est
de créer une opacité totale de nature à dérouter les
administrations fiscales.
C- Les frais communs à repartir
 En effet, il arrive que des notes de débit soient
émises par des entreprises apparentées à l’étranger
(dont les centrales d’achat) à l’adresse des sociétés
nationales de groupe pour des opérations effectuées
à leur profit (importation, assistance technique etc.).
Dans ces cas précis, on ne dispose pas en général de
la facture originale encore moins des clés de
répartition.
 C’est pourquoi, les fraudes à ce niveau sont plus à
redouter même si au niveau interne, la transparence
n’est guère acquise.
 La
C- deuxième
Les préoccupation
frais communs posée par les notes de
à repartir
débit tient à leur utilisation abusive dans les
transactions intra-groupes. Ainsi les irrégularités
suivantes ont aussi été notées :
 en général, les notes de débit ne font jamais l’objet
de règlement mais plutôt de compensations par
simple virement dans les comptes courants
associés et sociétés apparentées ;
C- Les frais communs à repartir
 il peut arriver qu’une dépense unique incombant
manifestement à une société donnée soit
supportée indirectement par une autre société du
groupe qui la ré-impute à la première toujours sur
la base d’une note de débit (paiement des salaires,
frais de dédouanement etc.) ;
 Enfin, certaines transactions intra-groupes
donnent parfois lieu à établissement de notes de
débit en lieu et place de factures en bonne et due
forme conformément à la pratique commerciale.
C- Les frais communs à repartir
Traitement fiscal
la question de la facturation avec une marge
bénéficiaire.
 Certains services communs de groupes ne diffèrent
pas de ceux qui peuvent être rendus par des
sociétés non apparentées.
 Il n’y a donc rien de plus normal que ces services
soient rémunérés comme cela se fait dans la
pratique du droit commun des entreprises
indépendantes. Dans la pratique, il conviendrait
d’ajouter aux coûts de l’opération (coûts directs ou
indirects) une marge bénéficiaire « normale »
rémunérant la prestation de la société chargée des
opérations communes
C- Les frais communs à repartir
le problème de la déductibilité des quotes-parts de
charges communes.
 En matière de BIC, l’application des conditions de
déductibilité des charges implique que chaque
participant doit pouvoir justifier de la normalité de
la charge qu’il supporte c’est à dire que celle-ci doit
correspondre à des services effectivement rendus.
 D’une manière générale, les dépenses ne peuvent
être déduites si l’entreprise ne bénéficie que d’un
avantage indirect et lointain. Ce qui veut dire en
pratique, qu’il convient de s’assurer dans le cadre du
contrôle fiscal, que l’entreprise du groupe a
effectivement recouru aux services potentiels (d’une
société de services) mis à sa disposition.
La Les
C- question
frais des retenues
communs à à la source
repartir à titre
d’acomptes BIC.
 Dans l’hypothèse où une société de groupe
étrangère se trouve recevoir des sommes des
centres d’analyse (notes de débit), la question est
de savoir si une retenue à la source peut être
prélevée dans l’Etat de résidence du débiteur au
titre des rémunérations provenant de prestations
de services.
 La réponse affirmative s’impose particulièrement
au titre des notes de débit à régler par des
entreprises de groupes nationales en direction de
l’étranger en rémunération de services rendus.
D. Les transactions sur immobilisations
 Dans le secteur des travaux publics, on observe
fréquemment des opérations de cessions
d’immobilisations notamment des engins lourds
entre les entreprises sœurs de la sous-région.

 Ces opérations récurrentes qui découlent de la


politique de désinvestissement et de
renouvellement des immobilisations des
entreprises de groupes, posent du point de vue
fiscal un certain nombre d’irrégularités.
D. Les transactions sur immobilisations
Les irrégularités observées
Elles sont au nombre de deux :
les cessions lorsqu’elles sont déclarées, elles le sont
sur la base de la valeur comptable nette. Ce qui
constitue fiscalement une première irrégularité ;
 dans la majorité des cas, les cessions
d’immobilisations intra-groupes ne sont pas
déclarées. Elles sont généralement effectuées entre
des sociétés nationales de groupe avec des
entreprises « sœurs » de la sous-région. On aboutit
en fait à une sorte de circulation des
immobilisations (matériel roulant notamment)
des groupes entre les pays de la sous-région.
D. Les transactions sur immobilisations
 En effet, il n’est pas rare d’apercevoir en circulation
des camions et autres engins de groupe portant des
immatriculations ou autres références de pays de la
sous-région comme le Togo et la Côte d’Ivoire.
 Or, les cessions d’immobilisations non déclarées
ont des incidences considérables sur les résultats
déclarés :
 * la cession dont il s’agit (cession en vente) doit
s’entendre non seulement dans son sens juridique
de transfert de propriété mais encore dans son sens
comptable de sortie du bilan. Généralement, cette
sortie du bilan de l’immobilisation cédée n’est pas
constatée.
D. Les transactions sur immobilisations
 Ce qui engendre consécutivement la pratique
d’amortissement (excessif par ailleurs dans la mesure où il
s’agit d’engins lourds très coûteux) alors qu’en contrepartie
aucun produit n’est généré (l’immobilisation étant
effectivement cédée).
 Or, on sait qu’en matière de BIC, une charge n’est
déductible que lorsqu’elle génère en contrepartie un
produit imposable.
 * Ensuite aux termes des dispositions de l’article 51 du CGI,
les plus-values consécutives à la sortie d’un élément de
l’actif immobilisé sont comprises dans le bénéfice
imposable.
D. Les transactions sur immobilisations
 Traitement fiscal
 Les transactions intra-groupes à prix coûtant ou à
un prix inférieur à celui du marché, ne sont
tolérées que dans les relations entre société-mère
et filiales portant sur des opérations commerciales.
 Ne sont donc pas concernées les transactions
portant sur des immobilisations.
 Il s’ensuit qu’en droit commun, les cessions
d’immobilisations consenties par une société du
groupe au profit d’une autre société du groupe sur
la base de la valeur nette comptable, constitue un
acte anormal de gestion
§ IV. Les opérations de subventions et les
abandons de créances

 Sur le plan fiscal, le régime des abandons de créances


et celui des subventions sont presque identiques. Ils
obéissent aux règles générales suivantes :

les aides et autres avantages accordés à des tiers ne


peuvent être admis d’un point de vue fiscal que s’ils
relèvent d’une gestion normale c’est à dire s’ils
comportent une contrepartie équivalente pour
l’entreprise.
§ IV. Les opérations subventions et les abandons
de créances
Ce principe général est applicable quelles que
soient la nature de l’avantage consenti (abandon
de créances, subventions, renonciations à
recettes…) et la qualité du bénéficiaire (dirigeant,
associé, entreprise tierce, société du même
groupe…) ;

un avantage jugé anormal donne lieu à la


réintégration aux résultats des charges supportées
à cette occasion ou des recettes auxquelles
l’entreprise a indûment renoncé.
§IV. Les opérations subventions et les abandons
→de
Le créances
traitement des abandons de créances et des
subventions obéit d’abord à la distinction suivante :
l’abandon de créances (ou la subvention) à caractère
commercial qui vise à permettre le maintien de
débouchés ou de sources d’approvisionnement ;

l’abandon de créances (ou la subvention) à caractère


financier qui vise à contribuer à l’assainissement de la
situation financière du bénéficiaire.
§ IV. les opérations subventions et les abandons
de créances
 Dans le premier cas, les entreprises en cause
peuvent être juridiquement indépendantes l’une
de l’autre (cas de l’industriel qui traite avec des
distributeurs autonomes) ou appartenir à un
même groupe (cas de la filiale qui commercialise
les produits fabriqués par la société-mère).
 Dans une telle situation, on estime qu’il est
conforme à l’intérêt du fournisseur de venir au
secours au besoin par un abandon de créance ou
par une subvention à l’entreprise qui distribue ses
produits. La même solution est applicable lorsque
les partenaires en cause sont des sociétés d’un
même groupe.
§ IV. les opérations subventions et les abandons
de créances
 Dans le second cas, les abandons de créances et
les subventions à caractère financier ne se
rencontrent qu’au sein des groupes de sociétés
(groupes financiers).

 Ceci s’explique par le fait que la société-mère et la


filiale entretiennent des liens financiers du fait de
la participation de la société-mère au capital de la
filiale. Ces liens financiers justifient donc que la
mère vienne en aide à sa « fille » en difficulté.
§ IV. les opérations subventions et les abandons
Traitement
de créancesfiscal
 Le Guide de contrôle sur pièce du Burkina décide que
d’une manière générale, il y a lieu de considérer que les
abandons de créance entre entreprises apparentées ou
entreprises dont les dirigeants associés entretiennent des
relations étroites, personnelles, familiales ou d’intérêt ne
sont pas normalement déductibles au plan fiscal dès lors
qu’ils constituent un supplément d’apport déguisé (une
libéralité).
§ IV. les opérations subventions et les abandons
de créances
Cependant lorsqu’il s’agit d’une opération régulière,
il faut distinguer entre :
- l’opération à but commercial
* l’abandon de créances ou la subvention constituent
pour le fournisseur des pertes qui viennent en
déduction de ses résultats imposables ;
* à l’inverse, ils constituent pour le bénéficiaire de
l’aide un profit imposable puisqu’ils se traduisent par
une augmentation de l’actif net ;
§ IV les opérations subventions et les abandons de
créances
 et l’opération à but financier,
 tant que la situation nette de la filiale demeure
négative, on applique le droit commun : perte
déductible pour la mère ; profit imposable pour la
filiale ;

* dès lors que la situation nette de la filiale devient


positive, l’abandon de créance ou la subvention consentis
par la société-mère cessent d’être déductibles ;
corrélativement, ils ne sont pas imposables chez la filiale.
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