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Chapitre 1

Les agents économiques et les différents types de biens et services

A. La satisfaction des besoins des individus : un programme sous contraintes

1. Les besoins des individus et les différents types de biens et services


Lorsque la situation d’un individu (exemple : Jean a faim) est différente de celle dans laquelle il
aimerait être (exemple : Jean aimerait ne pas avoir faim), un manque se fait ressentir. En cherchant
à combler ce manque, l’individu ressent un besoin (besoin de se nourrir) qu’il va alors chercher à
satisfaire. Tous les besoins ressentis par les individus ne se ressemblent pas et d’une manière
générale, on peut les regrouper en deux catégories : les besoins primaires et les besoins secondaires.
Les besoins primaires sont des besoins dont la satisfaction est vitale pour les individus (se nourrir,
boire, dormir). Les besoins secondaires sont des besoins qui ne présentent pas de caractère vital et
qui sont étroitement liés à la vie en société (avoir certains types de vêtements, sortir avec des amis,
faire du sport…). Les besoins des individus, primaires et secondaires, sont illimités au moins pour
deux raisons : certains besoins réapparaissent en permanence (dormir, par exemple) et les hommes
ont une tendance naturelle à ressentir de nouveaux besoins.

Afin de satisfaire les besoins qu’ils ressentent, les individus consomment des biens et services. Les
biens sont de nature matérielle (physique) et ils peuvent être stockés, à la différence des services qui
sont de nature immatérielle et qui ne peuvent être stockés (il est par exemple impossible de stocker
des coupes de cheveux réalisées par un coiffeur). Parmi les biens que les individus consomment, on
distingue les biens libres des biens économiques. Les biens libres sont offerts par la nature, sont
disponibles en quantités illimitées de manière gratuite (le sable, le vent, etc.), tandis que les biens
économiques sont produits par les hommes, sont disponibles en quantités limitées et sont payants.
Les biens économiques peuvent en outre être classés en trois catégories : les biens non-durables
(biens qui se détruisent lorsqu’on les utilise, comme les biens alimentaires), les biens semi-durables
(biens qui se détruisent par une utilisation régulière, comme les vêtements) et les biens durables
(biens dont la durée de vie peut être très longue, comme les biens d’équipement).

2. La diversité des contraintes économiques


La satisfaction des besoins des individus (et plus généralement des agents économiques) s’effectue
toujours sous contraintes de ressources, ces dernières pouvant prendre des visages différents et être
plus ou moins ressenties selon les situations individuelles. On peut ainsi recenser des contraintes de
revenus (les revenus sont plus ou moins limités), des contraintes de temps (cette contrainte touchant
tous les individus, quels que soit leurs revenus), des contraintes d’espace (certains produits qui
permettraient de satisfaire des besoins sont parfois localisés à des distances importantes) ou encore
des contraintes d’information (l’information qui permet aux individus d’identifier la manière de
satisfaire leurs besoins et généralement, non seulement incomplète, mais aussi, parfois, imparfaite).
3. La nécessité des arbitrages et des choix
Les individus (et plus généralement des agents économiques) cherchent donc à satisfaire des
besoins illimités sous contraintes de ressources. Cette situation, constituant le problème économique
des individus, implique que tous les besoins ne peuvent être satisfaits et que des choix doivent être
faits. Les besoins sont ainsi concurrents entre eux puisque la satisfaction de l’un nécessite d’utiliser
des ressources qui ne seront plus disponibles pour la satisfaction d’autres besoins. Cette
concurrence entre les besoins contraint les individus à hiérarchiser leurs besoins (c’est-à-dire à les
classer par ordre de préférence) afin de déterminer les besoins qu’ils satisferont en priorité. En
économie, le fait de réaliser de tels choix sous contraintes s’appelle un arbitrage.

B. L’organisation sociale permettant la réponse aux besoins

1. La spécialisation des individus et la naissance des agents économiques


De manière à répondre aux besoins des individus de la meilleure des manières, la société s’organise.
Dans cette logique d’organisation, le principe de la spécialisation des individus émerge : les
individus choisissent de se spécialiser sur des activités définies et d’utiliser les revenus tirés de ces
dernières pour satisfaire leurs besoins. À l’échelle de la société dans son ensemble, des
spécialisations dans de grandes fonctions (travailler et consommer, produire des services financiers,
produire des biens, etc.) apparaissent et les individus deviennent de véritables agents économiques.

La comptabilité nationale (tenue par l’Insee) regroupe les agents économiques ayant la même
fonction principale au sein d’une même catégorie, appelée secteur institutionnel. Cinq secteurs
institutionnels sont distingués : celui des ménages (consommation), celui des sociétés financières
(production de services financiers par les banques, les sociétés d’assurance, les fonds
d’investissement, etc.), celui des sociétés non financières (production de biens et services non
financiers, tels que des voitures, des meubles, des services de conseils aux entreprises, etc.), celui
des administrations publiques (production de biens et services non marchands aussi appelés biens et
services publics) et celui des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM
produisant des biens et services non marchands non publics).

2. La production des biens et services face aux contraintes et choix économiques


La production des biens et services, marchands et non marchands, publics et privés, se confronte à
la limitation des ressources (on peut aussi évoquer la « rareté » de ces ressources). Certaines
ressources sont en effet disponibles dans des quantités limitées, qu’il s’agisse de ressources
humaines (certaines compétences spécifiques peuvent être rares, voire très rares), de ressources
naturelles (certaines matières premières, par exemple, ne sont disponibles que dans des quantités
limitées) ou encore de ressources financières (la production nécessite des financements qui peuvent
être limités). La limitation de ces ressources se retrouve généralement dans leur prix : plus elles sont
limitées, plus leur prix tend à être élevé (le prix est alors ici un indicateur de rareté) et plus la
contrainte de production devient alors forte. Ces contraintes conduisent les producteurs à effectuer
des choix économiques de production.
Chapitre 2
Les décisions du consommateur et du producteur

Dans leur vie quotidienne, les individus sont amenés à prendre une multitude de décisions
dépendant de facteurs économiques et extra-économiques. Par exemple, la décision de poursuivre
des études longues implique de prendre en compte des éléments économiques (coûts des études,
revenu professionnel espéré…), psychologiques (motivation, préférence pour le présent…),
sociologiques (volonté des parents, décision des pairs…). Dans ce chapitre, nous étudierons
comment les économistes analysent les choix effectués par les acteurs en mettant en évidence les
facteurs qui influencent leurs décisions (A). Puis, nous focaliserons notre attention sur le choix du
producteur (B) pour finalement nous pencher sur le choix du consommateur (C).

A. Les choix économiques et leurs déterminants


Tout choix, individuel ou collectif, nécessite de comparer différentes alternatives afin de déterminer
la meilleure possible. La notion de coût d’opportunité devient alors importante (1). Pour les
économistes, les individus font des choix rationnels sous contraintes (2) dépendant à la fois de leurs
préférences et des prix (3).

1. Choix économiques et coûts d’opportunité


Un coût d’opportunité mesure le gain auquel on renonce en prenant une décision impliquant au
moins deux alternatives. C’est le gain que l’on aurait pu faire si l’on avait pris une autre décision.
Par exemple, le fait de conserver de la monnaie avec soi et ne pas la placer sur un livret d’épargne a
un coût : le taux d’intérêt auquel on renonce. C’est une notion centrale car cela signifie qu’un choix
a forcément un coût qui ne correspond pas uniquement au prix payé sur le marché. Pour un individu
en âge de travailler, aller au cinéma à un coût direct (le prix de la place) mais aussi un coût
d’opportunité (le salaire horaire auquel on renonce si on avait travaillé au lieu d’aller au cinéma).

2. L’hypothèse de rationalité économique


Pour les économistes, les acteurs font des choix rationnels c’est-à-dire basés sur une comparaison
des coûts et des avantages liés aux différentes alternatives. Ils effectuent un arbitrage correspondant
à la maximisation d’un objectif (satisfaction pour l’individu, profit pour l’entreprise) sous
contraintes (de revenu, de temps, technologique…). Exemple : La décision de se mettre en couple
repose sur la comparaison des avantages (division sexuelle du travail, partage des risques…) et des
coûts attachés (coûts de recherche du partenaire, Désagréments liés à certains aspects de la vie
commune…). La recherche de la solution optimale se fait dans le cadre d’un raisonnement à la
marge : ce qui compte est le bénéfice supplémentaire et le coût supplémentaire liés à la décision
prise (ex : consommer ou produire une quantité additionnelle d’un bien).
3. Les déterminants des choix économiques : préférences et prix
Les choix économiques reposent sur les préférences des individus qui permettent de classer les
différentes solutions possibles selon le niveau de satisfaction qu’elles procurent. Ensuite, c’est la
confrontation avec le prix payé pour chaque solution qui permet de déterminer le meilleur choix.
Plus exactement, c’est le supplément d’utilité que procure le fait de prendre une décision, que l’on
appelle l’utilité marginale, qui est comparé au prix à payer. Par exemple, trouver la solution idéale
pour un consommateur consiste à comparer l’utilité que procure la consommation d’une quantité
supplémentaire d’un bien au prix à payer pour obtenir ce bien. Le prix est la principale source
d’information pour le consommateur dans la mesure où il joue un rôle de signal (de qualité, de
rareté, d’utilité) reflétant la valeur des biens offerts. La flexibilité des prix garantit que toute
nouvelle information quant à ces différentes caractéristiques sera intégrée dans le prix.

B. Le choix du producteur
L’entreprise est le principal acteur économique qui produit de la richesse à l’aide de facteurs de
production (1). Pour déterminer son niveau de production, celle-ci va également effectuer une
analyse coût-avantage avec pour objectif la maximisation de son profit (2).

1. Production et facteurs de production


Produire nécessite des facteurs de production (inputs), les principaux étant le travail (nombre
d’heures par travailleur), le capital (nombre d’usines, de machines), les matières premières.
L’entreprise doit les organiser le mieux possible pour être la plus efficace possible. C’est la
technologie de production qui reflète les possibilités techniques de l’entreprise et vient contraindre
le choix de production des entreprises. Elle traduit la plus ou moins grande substituabilité-
complémentarité des facteurs de production.

2. La rationalité du producteur
Le comportement rationnel de l’entreprise consiste à déterminer le niveau de production qui lui
permet d’obtenir le niveau le plus élevé de profit compte tenu de la technologie de production
utilisée, du prix des différents facteurs de production et de la réactivité des consommateurs au prix
pratiqué. L’entreprise compare le coût de l’unité supplémentaire produite (coût marginal) avec le
bénéfice supplémentaire obtenu (bénéfice marginal). Si le bénéfice marginal lié à la quantité
produite est supérieur à son coût marginal alors l’entreprise produira cette quantité supplémentaire.
La solution qui procure à l’entreprise le niveau de profit maximum est celle pour laquelle le coût
marginal est égal au bénéfice marginal.

C. Le choix du consommateur
Les individus cherchent à satisfaire leurs besoins le plus souvent en consommant. Leurs décisions
sont influencées par leurs préférences et l’utilité que les biens et services peuvent leur procurer (1).
Pour déterminer la quantité consommée des différents biens, les individus procèdent une analyse
coût-avantage avec pour objectif d’atteindre le niveau de satisfaction le plus élevé (2).
1. Préférences, utilité et consommation
L’utilité est un moyen de mesurer les préférences des individus à l’aide d’une fonction
mathématique qui associe à la consommation de différents paniers de biens une valeur plus ou
moins grande permettant de classer les différents paniers de biens consommés et de les comparer.
Comme les économistes privilégient un raisonnement à la marge, ce qui compte pour le
consommateur est l’utilité marginale. Ils font l’hypothèse que l’utilité marginale décroît avec le
niveau de consommation en raison du phénomène de satiété.

2. La rationalité du consommateur
Le comportement rationnel de l’individu consommateur consiste à déterminer les quantités
consommées des différents biens et services en cherchant à obtenir le niveau maximum de
satisfaction compte tenu de ses préférences tout en respectant sa contrainte de budget qui dépend
des prix des différents biens et services et de son revenu. La contrainte budgétaire détermine
l’ensemble des choix de consommation accessible à l’individu. La contrainte est d’autant plus forte
que les prix des différents biens sont élevés et que le revenu est faible.
Le consommateur obtient le niveau maximum d’utilité tout en respectant sa contrainte budgétaire
lorsque les utilités marginales pondérées par le prix de chaque bien sont égales. Cela signifie que le
supplément de satisfaction que procure un bien en tenant compte de son prix est exactement égal au
supplément d’utilité que procurent les autres biens compte tenu de leurs prix. L’individu n’a donc
plus intérêt à modifier son choix.
Chapitre 3
Les échanges économiques

A. La spécialisation des agents économiques et les échanges sur les marchés

1. La nécessité de la spécialisation
Au sein d’une économie, les agents économiques produisant les biens et services permettant de
satisfaire les besoins des individus sont naturellement conduits à se spécialiser sur certaines
productions. La spécialisation permet aux producteurs de concentrer leurs ressources dans les
activités où ils sont les meilleurs (et de ne pas subir les coûts d’opportunités qui découleraient de la
volonté de « tout faire »), laissant les autres activités à d’autres producteurs meilleurs qu’eux sur ces
dernières : à l’échelle globale, chacun fait profiter les autres des avantages tirés de sa spécialisation
(qualité supérieure, prix plus faibles, etc.) et profite réciproquement des avantages découlant de la
spécialisation des autres. La logique gagnant-gagnant qui émerge se renforce en outre avec le temps
par le biais des effets d’apprentissage (plus on réalise une tâche, mieux on la maîtrise).

Cette logique de spécialisation des producteurs se décline également à l’échelle des pays. Chaque
pays tend en effet à développer une spécialisation fondée sur ses forces contenues dans ses
compétences, dans son efficacité dans certains domaines, dans ses matières premières, dans son
histoire, etc. Des échanges internationaux en découlent.

2. Les échanges sur les marchés


Ce sont les échanges entre les agents économiques (interindividuels) et entre les pays
(internationaux) qui permettent à chacun d’obtenir les biens et services qu’ils n’ont pas pu produire
en raison de leurs spécialisations. Ces échanges ne peuvent avoir lieu que si chacun des agents qui y
participent en ressort gagnant : on dit que les échanges doivent être « gagnant-gagnant ».

Les échanges entre les agents économiques peuvent recouvrir deux formes principales selon
l’économie dans laquelle on se situe. Dans une économie de troc, la monnaie est absente et les biens
et services sont échangés contre des biens et services, alors que dans une économie monétaire, la
monnaie est présente et les biens et services sont échangés contre elle. Dans une telle économie
monétaire, les échanges économiques peuvent être soit marchands, soit non marchands. Au cœur
des échanges marchands se retrouve la volonté pour les entreprises de réaliser des bénéfices/profits,
alors que ce n’est pas le cas au cœur des échanges non-marchands (biens et services publics,
services des associations).

Le marché est un lieu où se déroulent des échanges entre des agents économiques. Il existe autant
de marchés qu’il existe de biens et services à échanger : marché de l’automobile, marché des
lecteurs de musique, marché des voyages, etc. Un marché peut être soit physique, soit virtuel. Il est
dit physique lorsque les biens et services échangés sont réels (exemple : achat de disques en point
de vente) alors qu’il est dit virtuel lorsque les biens et services échangés sont justement virtuels
(biens numériques, par exemple).
3. Les interrelations et le circuit économique
Au cœur de tout échange, par nature, circulent des flux entre les agents dans des sens contraires.
Chacun de ces flux peut être réel ou monétaire. Un flux réel est la circulation d’un ou d’un service
d’un agent vers un autre alors qu’un flux monétaire est la circulation de monnaie d’un agent vers un
autre. Dans une économie monétaire, un échange marchand se caractérise par deux flux allant en
sens inverse : un flux réel allant de l’agent A vers l’agent B et un flux monétaire allant de l’agent B
vers l’agent A. Comme ces flux vont dans les deux sens, on parle d’interrelations entre les agents
économiques. En considérant l’ensemble des flux, réels et monétaires, qui circulent au sein d’une
économie, on observe l’existence d’un circuit économique.

B. La monnaie au cœur des échanges

1. Les fonctions de la monnaie


La monnaie joue trois fonctions dans une économie. Tout d’abord, elle joue la fonction
d’intermédiaire des échanges en facilitant les échanges (un bien s’échange contre de la monnaie et
cette monnaie s’échange ensuite contre un autre bien), ce qui évite les difficultés liées à une
économie de troc. Ensuite, la monnaie joue la fonction d’unité de compte, c'est-à-dire qu’elle
permet d’évaluer dans une même unité (appelée unité monétaire) la valeur de chacun des biens et
services d’une économie (en euro, tous les biens et services ont une valeur exprimée en unité de la
monnaie euro). Enfin, la monnaie joue la fonction de réserve de valeur puisqu’elle garde sa valeur
dans le temps et permet ainsi de transférer du pouvoir d’achat du présent vers le futur (une pièce de
2 € vaudra toujours 2 € dans 6 mois, 1 an, 2 ans, etc.).

2. Les formes de la monnaie et sa liquidité


La monnaie peut recouvrir cinq formes différentes : la forme marchandise (coquillages, pierres,
etc.), la forme métallique (pièces d’or, pièces d’argent), la forme fiduciaire (pièces actuelles, billets
de banques), la forme scripturale (monnaie écrite sur les comptes en banque) et la monnaie
électronique.

La liquidité d’un actif (comme la monnaie, par exemple) est sa capacité à se transformer sans délai,
sans coût et sans risque en moyen de paiement accepté par tous. Parmi tous les actifs existant sur
terre, la monnaie est l’actif le plus liquide puisque tous les autres actifs doivent déjà être
transformés en monnaie s’ils veulent être utilisés comme moyen de paiement.
Chapitre 4
La combinaison des facteurs de production

Pour produire, les entreprises doivent combiner plusieurs facteurs de production : le travail, le
capital, les ressources naturelles, le savoir et la connaissance. Le choix de la combinaison de ces
facteurs de production se fait de façon à obtenir le profit le plus élevé. Pour mesurer l’efficacité de
ce choix, on utilise un indicateur : la productivité.

A. Les facteurs de production

1. Le facteur travail
Le facteur travail peut être défini comme « tous les apports d’origine humaine qui entrent dans le
processus de production ». D’un point de vue quantitatif, le facteur travail correspond au nombre de
salariés ou d’heures travaillées (à l’échelle microéconomique), ou à la population active (à l’échelle
macroéconomique). D’un point de vue qualitatif, le facteur travail peut être apprécié par le niveau
de qualification et de formation du personnel, l’âge, le sexe, le secteur d’activité.

2. Le facteur capital
Le capital désigne l’ensemble des moyens matériels utilisés pour produire. Lorsque le stock de
capital augmente dans l’entreprise, on parle d’investissement.
L’investissement peut prendre 3 formes :
- l’investissement de capacité : augmentation de la capacité de production ;
- l’investissement de remplacement : renouvellement des machines dépréciées ou obsolètes ;
- l’investissement de productivité : amélioration de l’efficacité du processus de production.

3. Les ressources naturelles


Toute production intègre des ressources naturelles. Certaines ressources naturelles sont
surabondantes (ex. : l’air, l’eau, le vent) et sont gratuites. Il s’agit donc de biens libres, qui ne sont
pas des facteurs de production. En revanche, d’autres ressources naturelles sont rares (ex. : la terre,
les ressources minières), et leur utilisation est payante. Il s’agit alors de biens économiques, qui
constituent des facteurs de production.

4. Le savoir et l’information
Afin de garantir l’efficacité de leur appareil productif, les entreprises doivent maîtriser le savoir et
l’information. Pour cela, elles ont recours au capital humain, qui peut être défini comme les
aptitudes et les talents qui rendent les individus productifs. Le capital humain, composé de
compétences, d’expériences et de savoirs, est favorisé par l’éducation et par la formation
professionnelle.
B. Le choix de la combinaison des facteurs de production
Pour produire, plusieurs combinaisons des facteurs de production sont possibles :
- soit tirer profit de machines performantes et n’employer que peu de salariés (par exemple la
production des voitures en France) ;
- soit utiliser une main-d’œuvre abondante et peu de machines (par exemple la production des
voitures en Roumanie).

L’entreprise doit trouver la combinaison de facteurs qui lui permet de produire le plus possible au
moindre coût, avec la qualité désirée et en respectant les délais.
Lorsque plusieurs combinaisons productives sont possibles, l’entreprise choisit donc la combinaison
qui maximise son profit.

Actuellement, les évolutions technologiques et le renforcement de la concurrence conduisent


souvent les entreprises à remplacer des hommes par des machines car le facteur capital apparaît
comme moins coûteux que le facteur travail. C’est notamment le cas dans l’industrie, avec le
développement de la robotique. On parle alors de « substitution du capital au travail ».

C. La mesure de l’efficacité du choix : la productivité


La productivité est le rapport entre une production et les facteurs nécessaires à son obtention. La
productivité du capital est le rapport entre la production et le stock de capital mis en œuvre. La
productivité du travail est le rapport entre la production et l’emploi (effectif ou nombre d’heures).
• Productivité par tête = Production / effectif occupé
• Productivité horaire = Production / activité brute de la main-d’œuvre

Lorsque la productivité augmente, on parle de « gains de productivité ». Ces gains de productivité


constituent un surplus de richesse qui se partage entre :
- une hausse des salaires, qui permet d’améliorer la consommation ;
- une baisse des prix, qui permet de stimuler la consommation et les exportations ;
- une hausse des profits, qui permet de distribuer plus de dividendes, ce qui est favorable à la
consommation ;
- une hausse de l'investissement, qui permet d’améliorer la productivité.
Chapitre 5
La mesure de la production et ses prolongements

La richesse créée peut être mesurée au niveau d’une entreprise grâce à la valeur ajoutée, ou au
niveau d’un pays grâce au produit intérieur brut (PIB), indicateur qui présente toutefois des limites.
Ces limites inhérentes au PIB ont conduit à l’émergence de nouveaux indicateurs de mesure du
bien-être, tels que l’Indicateur de Développement Humain (IDH).

A. La mesure de la production au niveau d’une entreprise : la valeur ajoutée


• La valeur ajoutée permet de déterminer la richesse créée par une entreprise.
• La valeur ajoutée se calcule par la différence entre la production (ou le chiffre d’affaires) et les
consommations intermédiaires (matières premières, eau, électricité, etc.).

B. La mesure de la production au niveau d’un pays : le produit intérieur brut (PIB)

1. L’approche du PIB par la production


• Le PIB mesure la richesse créée au cours d’une période de temps (généralement l’année) par
l’ensemble des producteurs résidents dans le pays étudié.
• Le PIB se calcule de la manière suivante :
- PIB = somme des valeurs ajoutées des agents résidents + Impôts sur les produits (TVA,
droits de douane) – Subventions sur les produits.
- Le PIB intègre une production marchande, destinée à être vendue sur le marché, et une
production non marchande, qui prend la forme de services fournis gratuitement ou à un prix
inférieur à la moitié de leur coût de production. Cette production non marchande est fournie
par les administrations publiques et les Institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM).

2. Les autres approches du PIB


• Selon l’équilibre emplois-ressources de la comptabilité nationale, toute production de biens et de
services donne lieu à une distribution de revenus d’un même montant ; et ces revenus donnent lieu à
une dépense d’un même montant, ce qui permet d’écouler la production initiale.
• Cet équilibre emplois-ressources permet de considérer deux autres approches du PIB :
- L’approche par la demande : PIB = Dépense de consommation finale + FBCF + Variations
de stocks + Exportations de biens et de services – Importations de biens et de services.
- L’approche par les revenus : PIB = Rémunération des salariés + Excédent brut
d’exploitation et revenu mixte brut + Impôts sur la production et les importations –
Subventions.
C. Les enjeux du PIB

1. La mesure du dynamisme économique d’un pays


• Lorsque le PIB augmente, on parle de croissance.
• La croissance économique est donc l’augmentation de la richesse produite (PIB) pendant une
période donnée.
• La croissance économique est mesurée par le taux de variation entre le PIB au début de la période
et le PIB à la fin de la période considérée.

2. Les comparaisons internationales en termes de richesse


• Pour comparer des pays en termes de richesse créée, on peut utiliser plusieurs indicateurs :
- Le PIB : le PIB permet d’évaluer la richesse produite par un pays, et donc sa puissance
économique ; le PIB ne tient pas compte de la population du pays.
- Le PIB par habitant : le PIB par habitant prend en compte la population du pays, afin
d’évaluer le niveau de vie de la population du pays étudié.

D. Les prolongements du PIB : l’indicateur de développement humain (IDH)


• Plusieurs critiques sont adressées au PIB :
- Le PIB ne s’accompagne pas forcément d’une amélioration du bien-être individuel et
collectif car il ne tient pas compte des inégalités ou des coûts liés à la dégradation de
l’environnement.
- Le PIB ne reflète pas nécessairement le développement humain car il n’intègre pas les effets
bénéfiques des dépenses d’éducation ou de santé.
• Pour tenter d’évaluer précisément ces notions de bien-être et de développement, le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD) a mis au point l’Indicateur de Développement
Humain (IDH), qui tient compte de trois éléments : l’espérance de vie, l’accès à l’éducation (via le
taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation des enfants), et le PIB par habitant.
• L’IDH est compris entre 0 et 1. Le PNUD classe les pays en trois grandes catégories : les pays à
développement humain élevé, dont l’IDH est supérieur ou égal à 0,800 ; les pays à
développement humain moyen, avec un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; les pays à faible
développement humain, dont l’IDH est inférieur à 0,500.
Chapitre 6
La dynamique de la répartition des revenus

La richesse créée par les entreprises (la valeur ajoutée) est répartie entre les agents économiques qui
ont contribué à sa création. Les ménages en reçoivent donc une partie : c’est le revenu primaire. Ce
revenu primaire sert de base de calcul au revenu disponible des ménages.

A. La répartition de la richesse créée

1. Les bénéficiaires de la valeur ajoutée


• La valeur ajoutée est répartie entre tous les agents économiques qui ont contribué à sa création.
• Les différents bénéficiaires de la valeur ajoutée sont :
- les ménages, qui reçoivent un salaire en contrepartie de leur travail (pour les ménages
salariés), ou un revenu mixte (pour les ménages ayant le statut d’entrepreneurs individuels) ;
- les administrations publiques (État, collectivités locales et organismes de Sécurité sociale),
qui fournissent des services publics à la collectivité financés en partie par des impôts et des
cotisations sociales ;
- les entreprises, qui réalisent des profits (excédents bruts d’exploitation).

2. L’évolution du partage de la valeur ajoutée


• Depuis les années 1980, on observe une baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée
d’environ 3 points, en faveur des profits des entreprises.
• Par ailleurs, on observe sur cette même période une certaine stabilité de la part dans la valeur
ajoutée des impôts et des cotisations sociales à la charge des entreprises autour de 18,5 %.
• Or, dans le même temps, la part de la dépense publique dans le PIB a nettement progressé,
entraînant une progression des prélèvements obligatoires, principalement à la charge des ménages.

B. Le revenu des ménages

1. Le revenu primaire des ménages


• Le revenu primaire des ménages est le revenu directement lié à une participation des ménages au
processus de production.
• Il comprend des revenus du travail (salaires et cotisations sociales), des revenus du capital
(intérêts, dividendes, revenus fonciers…), ainsi que des revenus mixtes (revenus des travailleurs
indépendants : honoraires des professions libérales, cachets pour les prestations artistiques).

2. Le revenu disponible des ménages


• Le revenu disponible des ménages est le revenu à disposition des ménages pour consommer et
épargner.
• Le revenu disponible des ménages se calcule de la façon suivante :
Revenu disponible = revenu primaire (revenus d'activité, du patrimoine) + prestations sociales -
impôts et cotisations sociales.
Chapitre 7
L’arbitrage entre consommation et épargne

A. La répartition du revenu disponible des ménages entre consommation et épargne

1. Le revenu disponible des ménages


• Les ménages disposent d’un revenu disponible leur permettant de consommer et d’épargner. Ce
dernier est déterminé par la somme de leurs revenus primaires (salaires et traitements bruts
+ revenus des non-salariés + revenus de la propriété) et de leurs revenus secondaires (prestations
sociales versées par les administrations publiques), de laquelle sont soustraits les prélèvements
obligatoires (impôts + cotisations sociales). Ainsi, la formule de calcul du revenu disponible d’un
ménage est la suivante :
Revenu disponible = revenus primaires + revenus secondaires – prélèvements obligatoires.
• L’écart entre les revenus disponibles des différents ménages français est plus faible que celui qui
existe entre leurs revenus primaires (issus de ce que l’on nomme la « répartition primaire »)
puisqu’un mécanisme de redistribution est mis en place par le double mouvement des prélèvements
obligatoires d’une part et de distribution de revenus secondaires d’autre part. Ainsi, certains
ménages voient leur revenu disponible être supérieur à leurs revenus primaires (pour eux :
prélèvements obligatoires < revenus secondaires) quand d’autres voient leur revenu disponible être
plus faible que leurs revenus primaires (pour eux : prélèvements obligatoires > revenus
secondaires).

2. La répartition du revenu disponible entre consommation et épargne


• Le revenu disponible des ménages est réparti entre deux opérations économiques : la
consommation, d’une part, l’épargne de l’autre. Un choix de répartition devant être effectué, les
économistes évoquent un « arbitrage » entre consommation et épargne. Le résultat de cet arbitrage
dépend de nombreux facteurs qui déterminent les choix de consommation et les choix d’épargne
(cf. B. et C.).
• Pour analyser l’arbitrage entre consommation et épargne, les économistes mobilisent des concepts,
dont ceux de propension moyenne à consommer et de propension marginale à consommer. La
propension moyenne à consommer correspond ainsi à la part (au pourcentage) du revenu disponible
qui est consacrée à la consommation ; réciproquement, la propension moyenne à épargner
correspond à la part du revenu disponible qui est épargnée. La somme de ces deux propensions
moyennes est logiquement égale à 100 %.
• Le concept de propension marginale à consommer apporte un éclairage différent puisqu’il permet
de raisonner à la marge (cf. chapitre 2). La propension marginale à consommer correspond ainsi à la
part d’une hausse du revenu disponible qui est consacrée à la consommation ; réciproquement, la
propension marginale à épargner correspond à la part d’une hausse du revenu disponible qui est
consacrée à l’épargne. Ainsi, si on considère une personne qui connaît une hausse de son revenu de
1 € et qu’elle décide d'en épargner la totalité, sa propension marginale à consommer sera de 0 % et
sa propension marginale à épargner sera de 100 % (ce cas de figure ne se retrouve généralement que
chez les personnes les plus aisées).

B. Les déterminants de la consommation

1. Les déterminants économiques


Les sommes consacrées à la consommation sont directement liées à des facteurs économiques,
notamment le niveau de revenu disponible et la situation économique du pays. Concernant le niveau
de revenu disponible, on remarque que plus il est élevé, plus les sommes consacrées à la
consommation sont élevées. Par ailleurs, les types de biens et services consommés (structure de la
consommation) varient en fonction du niveau de revenu des ménages : les sommes consacrées à la
consommation de sucre et de tabac, par exemple, sont plus faibles chez les 20 % de ménages les
plus riches que chez les 20 % de ménages les moins riches. Concernant la situation économique du
pays, cette dernière influence directement les choix de consommation des ménages. Ainsi, en
période de crise économique, on tend à observer que les ménages modifient leurs choix de
consommation en se tournant davantage vers les produits bio et d’occasion.

2. Les déterminants sociaux et culturels


• Les sommes consacrées à la consommation sont également liées à des facteurs sociaux.
Premièrement, la vie en société et le contact avec les autres influencent nos choix de consommation
par le biais d’effets d’imitation (vouloir ressembler aux autres) et de distinction (vouloir se
différencier des autres). Secondement, l’âge ou encore la CSP d’appartenance influencent les choix
de consommation. Par exemple, les jeunes de 16 à 24 ans et la CSP des cadres et professions
intellectuelles supérieures consomment davantage le service de diffusion de films (cinéma) que les
personnes de plus de 60 ans et la CSP des agriculteurs exploitants.
• La culture du ou des pays d’appartenance influence enfin directement certains choix de
consommation. Par exemple, les repas traditionnels varient d’un pays à l’autre, tous comme les
modes d’alimentation (par exemple, les Américains tendent à prendre leurs repas davantage hors
domicile que les Français).

C. Les déterminants de l’épargne

1. Les principaux motifs de l’épargne


Les choix d’épargne peuvent renvoyer à plusieurs grands motifs pouvant d’ailleurs être combinés
les uns aux autres : constituer une épargne-retraite (anticipation de la baisse à venir des revenus au
moment du passage à la retraite), constituer une épargne de précaution (épargne qui vise à faire face
aux aléas de la vie, tels que le chômage, la maladie, etc.), constituer une épargne de solidarité
(épargne envisagée comme un patrimoine qui sera laissé aux générations suivantes) ou encore,
constituer une épargne de spéculation (épargne consacrée à investir pour tenter de dégager des plus-
values).
2. Les déterminants économiques
Les choix d’épargne des ménages, tout comme leurs choix de consommation, sont directement
influencés par des facteurs économiques, notamment le niveau de leur revenu. On remarque ainsi
que le taux d’épargne d’un ménage (pourcentage de son revenu disponible épargné) est d’autant
plus élevé que son revenu disponible est élevé. En outre, chez les ménages les moins riches, ce taux
d’épargne peut devenir très faible, voire négatif (ce qui signifie alors que ces ménages dépensent
davantage que leur revenu disponible). Aux côtés du niveau de revenu disponible, la constitution du
patrimoine entre directement dans les facteurs déterminants les choix d’épargne (l’épargne permet
la constitution d’un patrimoine, financier et/ou non financier ; on constate à cet égard logiquement
que les ménages les plus aisés sont ainsi ceux qui ont les taux d’épargne les plus élevés et donc les
patrimoines les plus élevés). Enfin, les choix d’épargne sont également aussi directement
conditionnés par le taux d’intérêt (qui est la rémunération de l’épargne) et le taux d’inflation (qui
fait perdre de la valeur à l’épargne), lesquels sont généralement mis en confrontation par les
ménages pour évaluer l’opportunité de l’épargne (lorsque le taux d’inflation est supérieur au taux
d’intérêt, les sommes épargnées perdent de leur valeur, ce qui désincite à épargner).

3. Les déterminants sociaux et démographiques


• Des facteurs sociaux influencent également les choix d’épargne. L’âge des individus, par exemple,
influence fortement leurs choix d’épargne : on tend ainsi à observer que les taux d’épargne varient
en fonction de l’âge. Les moins de 30 ans, en moyenne, ont un taux d’épargne relativement faible
quand ce taux s’élève avec l’âge (les 50-59 ans sont ceux qui ont les taux d’épargne les plus forts).
À l’échelle d’un pays, la démographie joue donc fortement sur le taux d’épargne national : un pays
« vieillissant » aura logiquement un taux d’épargne moyen plus élevé qu’un pays « plus jeune ».
• La composition familiale des ménages (nombre de personnes dans le ménage, nombre de parents
et nombre d’enfants) joue par ailleurs également sur le taux d’épargne, tout comme la catégorie
socioprofessionnelle (CSP) : les familles monoparentales sont ainsi celles qui épargnent le moins,
comme les retraités, les employés ou les ouvriers, quand les couples sans enfants, comme les
cadres, les agriculteurs et les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et membres des professions
libérales sont ceux qui épargnent le plus en moyenne.

4. Les déterminants culturels


Les choix d’épargne des ménages sont enfin influencés par des facteurs culturels issus du ou des
pays d’appartenance. La relation à la famille, le rapport à l’argent, le rapport à l’éducation des
enfants, l’incertitude face à la situation économique… sont autant de facteurs qui poussent les
ménages à épargner plus ou moins. À cet égard, les ménages français sont traditionnellement de
forts épargnants.
Chapitre 8
Le pouvoir d’achat des ménages

A. Le pouvoir d’achat : mesure et variations


• Le pouvoir d’achat correspond au volume de biens et services qu’un revenu disponible permet
d’acheter ; en d’autres termes, déterminer le pouvoir d’achat d’un revenu disponible revient à
déterminer ce que ce revenu permet, concrètement, d’acheter. Pour le mesurer, deux éléments sont
donc nécessaires : le niveau de revenu d’une part et le niveau des prix d’autre part. Ce niveau des
prix est évalué par l’intermédiaire d’un indice calculé par l’Insee : l’indice des prix à la
consommation (IPC). Cet indice, destiné à mesurer les variations des prix dans le temps, intègre les
prix de milliers de biens et de services représentatifs de la consommation des ménages du pays (ces
biens et services forment ce que les économistes appellent un « panier de biens et services »).
• Le pouvoir d’achat s’évalue généralement à travers son évolution, cette dernière étant déterminée
de la manière suivante :
Variation du pouvoir d’achat = Variation du revenu disponible – Variation de l’IPC
• Ainsi, une hausse des prix moins élevée que la hausse du revenu disponible d’un ménage implique
une hausse de son pouvoir d’achat. Il est par ailleurs tout à fait possible que le revenu disponible
d’un ménage s’élève mais que son pouvoir d’achat diminue si les prix ont augmenté davantage que
son revenu. Inversement, il est possible que le pouvoir d’achat d’un ménage augmente, même si son
revenu disponible diminue, dans le cas où les prix diminuent davantage que son revenu (on parlerait
alors de déflation). La mesure de l’évolution du pouvoir d’achat permet ainsi de donner davantage
de sens au revenu disponible pour mesurer ce qu’il permet concrètement aux ménages de s’offrir.

B. L’évolution à long terme du pouvoir d’achat des ménages français


• Pour les ménages français, depuis 1949, le pouvoir d’achat a connu une évolution quasiment
systématique, à l’exception de quelques périodes de baisse (ces dernières renvoient généralement à
des phénomènes économiques impactant négativement la croissance : choc pétrolier, récession
économique, crise économique, etc.). Ainsi, en tendance de long terme, le pouvoir d’achat des
ménages français s’est largement amélioré.
• Toutefois, cette tendance d’évolution positive masque des différences entre les ménages, les
chiffres calculés par l’Insee ne prenant pas en compte les situations individuelles de chaque
ménage : certains ont ainsi connu une hausse de leur pouvoir d’achat bien plus élevée que la
hausse moyenne calculée, tandis que d’autres, inversement, ont connu une hausse de leur pouvoir
d’achat bien inférieure que la hausse moyenne calculée. Ceci s’explique par des relations à
l’emploi différentes (certaines connaissent de régulière hausse de salaire, d’autres non), des
modes de consommation différents (tous les ménages ne consomment pas les mêmes biens et les
évolutions des prix de tous les biens ne sont pas les mêmes : certains sont donc plus exposés à la
hausse des prix que d’autres) ou encore, par exemple, par des localisations différentes (les prix
n’augmentent pas de la même manière partout). Dès lors, le ressenti de la hausse du pouvoir
d’achat (les économistes évoquent « le pouvoir d’achat ressenti », différent du « pouvoir d’achat
réel ») varie d’un ménage à l’autre.
Chapitre 9
La structure de consommation des ménages

A. Les coefficients budgétaires et l’analyse de la structure de la consommation

1. Calcul et intérêt des coefficients budgétaires


• Les coefficients budgétaires constituent un outil permettant de connaître la part (le pourcentage)
des dépenses totales de consommation consacrée aux différents postes de dépense des ménages. Par
exemple, si un ménage effectue des dépenses totales de consommation mensuelles s’élevant à
2000€ parmi lesquelles 1 000 € sont consacrés à des dépenses alimentaires, alors le coefficient
budgétaire du poste « alimentaire » est de 50 % (1 000 €/2 000 €). D’une manière générale, la
formule qui permet de calculer un coefficient budgétaire (CB) est la suivante :

CB du poste de dépenses X = Dépenses consacrées au poste de dépenses X / Dépenses de


consommation totales du ménage

• Le calcul des coefficients budgétaires d’un ménage renseigne sur la structure de sa consommation
(comment se répartissent les sommes consacrées à la consommation entre les différents postes de
dépenses). Grâce aux coefficients budgétaires, des comparaisons entre les structures de
consommation des ménages peuvent être faites et une analyse de l’évolution de la structure de
consommation dans le temps peut également être menée.

2. La structure de la consommation des ménages français


En calculant les coefficients budgétaires moyens des ménages français, la structure de leur
consommation peut être analysée. On remarque ainsi que, pour un ménage français moyen, les deux
postes de dépenses auxquels sont consacrées les parts les plus importantes des dépenses de
consommation sont le « logement, chauffage et éclairage » (26,6 % en 2017) et les « transports »
(13,8 % en 2017). Les « dépenses alimentaires » arrivent en troisième position avec un coefficient
budgétaire en 2017 de 13,4 %.
B. L’évolution de la structure de la consommation

1. Les variations des coefficients budgétaires des ménages français


L’analyse des variations des coefficients budgétaires des ménages français depuis 1960 permet de
mettre en évidence deux conclusions fortes. Premièrement, certains coefficients budgétaires ont
augmenté (« Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles », « Santé », « Transport »,
« Communications », « Loisirs et culture », « Hôtels, cafés, restaurants »), tandis que d’autres ont
diminué (« produits alimentaires et boissons non alcoolisées », « boissons alcoolisées et tabac »,
« articles d’habillement et chaussures », « Meubles, articles de ménage et entretien courant de
l’habitation »). Secondement, ces évolutions des coefficients budgétaires mettent en avant, à la fois
une amélioration des conditions de vie des ménages français poussée par la hausse du pouvoir
d’achat, le progrès technique ou encore les progrès de la médecine (davantage de poids consacré
aux loisirs, à la culture, à la santé, aux hôtels, cafés et restaurants, et parallèlement, de moins en
moins de poids consacré à l’alimentation et aux biens matériels) et en même temps, un
accroissement des dépenses dites contraintes (logement, eau, gaz, électricité et transports).

2. La prise en compte des prix des biens et des services


Derrière les mouvements apparents de la structure de la consommation des ménages français faisant
apparaître un poids croissant des services (loisirs, cultures, etc.), il est important de garder une
certaine relativité à l’esprit. En effet, les coefficients budgétaires ne raisonnent pas sur les volumes
mais bien sûr les prix : ainsi, le poids croissant des services s’explique en partie par une hausse de
leur prix relativement aux prix des biens et non pas par une hausse des volumes consommés.
Parallèlement, le prix de certains biens ayant baissé de manière considérable (le prix des ordinateurs
personnels en est un très bon exemple), le poids des postes de dépenses qui les intègrent tendent à
baisser alors que les volumes consommés ne baissent pas forcément (voire, peuvent même continue
d’augmenter). Il est donc important d’interpréter avec relativité les évolutions de la structure de
consommation : les effets prix ne doivent pas être oubliés.
Chapitre 10
La situation financière des agents économiques

• Le financement de l’économie correspond à l’ensemble des opérations par lesquelles les agents
économiques obtiennent les ressources nécessaires à l’accomplissement de leurs projets de
consommation, d’investissement… Il peut se traduire par la mise en relation des agents
économiques ayant des situations financières différentes, ceux disposant de capacités de
financement et ceux ayant des besoins de financement (A.), mais aussi par de l’autofinancement
(B.).
• Au niveau d’une nation, la situation financière des différents agents économiques résidents peut
déboucher sur un besoin ou une capacité de financement, qui impliquera des relations financières
avec le reste du monde (C.).

A. Les capacités et les besoins de financement des agents économiques


• Selon l’importance relative de ses ressources par rapport à ses dépenses à court terme (dépenses
de consommation) et à long terme (dépenses d’investissement), un agent économique aura, soit une
capacité de financement, soit un besoin de financement.
• On parlera de capacité de financement lorsque les ressources financières seront supérieures aux
dépenses et de besoin de financement lorsque les ressources seront insuffisantes pour faire face aux
dépenses à engager.
• Traditionnellement, les ménages sont des agents à capacités de financement, qui peuvent prêter
des capitaux (leur niveau d’épargne est bien supérieur à leur niveau d’investissement) alors que les
administrations publiques et les entreprises sont des agents à besoins de financement qui ont recours
à l’emprunt. Pour les premières citées, cela provient de l’existence de déficits publics ; pour les
secondes, cela traduit un niveau d’autofinancement insuffisant.

B. L’autofinancement des agents économiques


L’autofinancement (ou financement interne) consiste pour un agent économique à pouvoir financer
tout ou partie de ses dépenses à l’aide de ses propres ressources. Cette notion s’applique le plus
couramment aux entreprises et traduit le fait que celles-ci peuvent financer tout ou partie de leurs
investissements grâce à l’épargne préalablement constituée (notamment les profits passés).
L’indicateur permettant de mesurer le niveau d’autofinancement des entreprises est le taux
d’autofinancement qui rapporte l’épargne brute des entreprises à l’investissement brut (qui ne tient
pas compte de la dépréciation du capital fixe) que la comptabilité nationale nomme la formation
brute de capital fixe. Un taux d’autofinancement inférieur à 100 % signifie que l’entreprise a un
besoin de financement qu’elle devra combler (symétriquement un taux d’autofinancement supérieur
à 100 % correspond à une capacité de financement). C’est notamment le cas lorsque les entreprises
investissent énormément et que l’épargne accumulée n’est pas suffisante pour financer la totalité
des projets d’investissement. L’endettement devient alors une solution incontournable, surtout si le
niveau des taux d’intérêt est bas.
C. La situation financière de la nation
La situation financière d’un pays découle de la situation financière des différents agents
économiques résidents et de la manière dont elles se compensent (1.). Si la nation a un besoin de
financement, il devra être comblé (2.).

1. La capacité et le besoin de financement au niveau de la nation


Nous avons vu que traditionnellement les ménages ont des capacités de financement alors
qu’entreprises et administrations publiques ont des besoins de financement. Si l’épargne des
ménages est largement suffisante pour financer l’investissement des entreprises et le déficit public,
la nation aura une capacité de financement qu’elle pourra placer sur les marchés financiers
internationaux. À l’inverse, si l’épargne domestique ne permet pas de couvrir les besoins de
financement, la nation aura un besoin de financement. C’est le cas actuellement de la France.

2. La satisfaction du besoin de financement d’une nation


• Un pays comme la France peut couvrir son besoin de financement en empruntant auprès
d’investisseurs étrangers (que ce soit des États, des banques, des sociétés non financières, des
ménages) sur les marchés financiers internationaux, en contrepartie bien entendu d’une
rémunération récompensant les capitaux prêtés par le reste du monde. Il fait donc appel à l’excédent
d’épargne du reste du monde (notamment de la Chine actuellement) pour compenser l’insuffisance
de l’épargne domestique.
• Attention, le besoin de financement d’une nation ne signifie pas toujours que le pays « vit au-
dessus de ses moyens » mais que le dynamisme de son économie est tel qu’il nécessite des
ressources financières abondantes que les investisseurs étrangers sont prêts à lui fournir (ce
devrait être le cas des pays émergents mais c’est loin d’être vrai dans la réalité).
Chapitre 11
Financement direct et finalement indirect

Lorsque les agents économiques ont un niveau d’autofinancement (ou financement interne)
insuffisant pour réaliser l’ensemble de leurs activités, ils peuvent recourir à deux principaux circuits
de financement (externe) : les marchés financiers et les banques (A.).
Dans le premier cas, on parle de financement direct car les agents économiques à besoins et
capacités de financement se rencontrent directement sur les marchés financiers (B.).
Dans le second cas, on parle de financement indirect car les capacités de financement existantes
comblent les besoins de financement grâce à l’intervention de différentes institutions financières,
principalement les banques (C.).

A. Les deux principaux circuits de financement


• On distingue principalement deux circuits de financement :
- le financement sur les marchés financiers que l’on qualifie de circuit de financement direct
(exemple : vendre des actions) ;
- le financement par les banques que l’on qualifie de financement indirect (exemple : souscrire un
crédit).
• Le choix du circuit de financement va dépendre de différents éléments : le degré souhaité de
dépendance vis-à-vis des banques, le coût du crédit, l’importance des garanties offertes aux
prêteurs, la possibilité de faire entrer de nouveaux actionnaires pour une entreprise…
• Tous les agents économiques n’ont pas un accès identique aux différents circuits de financement :
les ménages et certaines PME ne peuvent accéder aux marchés financiers ; les PME ont un accès
plus restreint au crédit bancaire que les grandes entreprises…

B. Le financement direct
On parle de financement (externe) direct lorsque les agents à besoin de financement et les agents à
capacité de financement se rencontrent directement sur le marché financier qui comprend deux
compartiments différents mais complémentaires : le marché primaire et le marché secondaire (1.).
Le marché financier est le lieu fictif où s’échangent des titres financiers en contrepartie de
ressources financières (2.).

1. Les marchés financiers : marché primaire et marché secondaire


Le marché financier est scindé en deux types de marché différents :
- le marché primaire, qui est le compartiment sur lequel sont émis les nouveaux titres financiers des
agents ayant un besoin de financement. Les titres vont être souscrits par les agents à capacités de
financement : pour une entreprise, on parle d’entrée en Bourse qui correspond à une augmentation
de capital ;
- le marché secondaire (ou Bourse) qui est le compartiment sur lequel sont échangés les titres
financiers anciennement émis sur le marché primaire (exemples : Wall Street, Euronext). Il garantit
l’existence du marché primaire en assurant la liquidité des titres initialement émis sur ce marché (si
les souscripteurs n’avaient pas la possibilité d’échanger les titres ultérieurement, ils seraient moins
nombreux à placer leur épargne sur les marchés financiers).

2. Les titres financiers : action et obligation


• Les titres financiers (ou valeurs mobilières) sont des actifs émis, le plus souvent, sur le marché
financier par un agent cherchant à combler un besoin de financement. Ce sont des instruments qui
permettent aux entreprises d’obtenir des financements sur les marchés financiers.
• Parmi les titres qui s’échangent sur les marchés financiers, on trouve :
- les actions qui sont des titres de propriété représentant chacune une part du capital de la société et
permettant d’obtenir une part des bénéfices réalisés par la société (le dividende). Elles confèrent
également un droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires ;
- les obligations qui sont des titres de créance représentant chacune une fraction d’un emprunt dit
« obligataire ». Les obligations sont émises pour une durée fixée à l’avance (appelée échéance) et
donnent droit à une rémunération fixe et certaine (des intérêts appelés coupons).
• Les obligations (notamment les obligations d’État) sont des actifs moins risqués que les actions
car la probabilité que l’emprunteur ne rembourse pas sa dette est plus faible. En contrepartie, le
rendement des obligations est plus faible que celui des actions car la prime de risque exigée par les
prêteurs est plus faible. Le choix des agents économiques d’acheter des actions ou des obligations
va dépendre de l’arbitrage entre rendement et risque, qui est propre à chacun d’eux.

C. Le financement indirect
• On parle de financement (externe) indirect (ou financement « intermédié ») lorsque la rencontre
entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement se fait par
l’intermédiaire d’une institution financière, le plus souvent des banques. Ces dernières assurent ce
rôle d’intermédiaire, d’une part, en collectant l’épargne des agents à capacité de financement et
d’autre part, en accordant des crédits aux agents à besoin de financement. Cette activité de crédit est
la fonction principale des banques et constitue une des sources principales de financement d’une
économie.
• On distingue différentes catégories de crédit :
- les crédits au logement et à la consommation qui concernent les ménages ;
- les crédits à l’investissement et de trésorerie qui concernent les entreprises.
• Il existe aussi un type particulier de crédit qui occupe une place importante aujourd’hui : le crédit
renouvelable (ou crédit revolving) qui est une réserve d’argent permanente, accessible à tout
moment, qui se renouvelle partiellement au fil des remboursements et est reconduit
automatiquement chaque année. Ce type de crédit est plus cher et peut conduire rapidement au
surendettement.
• En contrepartie du crédit accordé, les banques vont exiger un taux d’intérêt qui est le prix à payer
pour emprunter de l’argent et rémunérer le service financier fourni par la banque. On observe
habituellement une relation décroissante entre le niveau des taux d’intérêt et la quantité de crédit
distribuée : en effet, une hausse du taux d’intérêt correspond à un renchérissement du coût du
crédit qui décourage la demande de crédit des agents à besoin de financement.
Chapitre 12
Le degré de concurrence selon les marchés

Le marché est le lieu de rencontre, réel ou fictif, des offres et des demandes d’un bien ou d’un
service et sur lequel se forme un prix d’équilibre.
Pour qu’un marché soit qualifié de concurrentiel, il faut que 3 caractéristiques majeures soient
observées. Sur un tel marché, il existe un mécanisme d’équilibre basé sur la variation du prix.
Toutefois, sur certains marchés, la concurrence est imparfaite.

A. Qu’est-ce qu’un marché concurrentiel ?


• Un marché concurrentiel est un marché sur lequel la pression concurrentielle est forte, c'est-à-dire
un marché sur lequel aucun acteur n’est en mesure d’influencer par son comportement individuel le
prix auquel s’échangent les biens.
• Un marché concurrentiel présente trois caractéristiques :
- Un nombre important d’offreurs et demandeurs (atomicité) : s’il y a atomicité, les offreurs et
les demandeurs ont le poids d’un simple atome, si bien qu’aucun d’entre eux ne peut peser
sur la détermination du prix. Si cette condition d’atomicité est respectée, l’indice de
concentration du marché est alors très faible.
- Un accès au marché fluide (fluidité) : s’il y a fluidité, il y a une libre entrée et une libre
sortie des offreurs et des demandeurs. Aucune barrière réglementaire, tarifaire, etc.
n’empêche l’accès au marché.
• L’existence de produits substituables (homogénéité) : les produits échangés sur le marché sont
strictement identiques et parfaitement substituables.

B. Le mécanisme d’équilibre du marché concurrentiel


• Sur un marché concurrentiel, l’équilibre est atteint grâce à la variation du prix. Le prix varie en
fonction de la loi de l’offre et de la demande :
- Selon la loi de la demande : quand le prix augmente, les quantités demandées diminuent. En
effet, certains acheteurs ne sont plus prêts à payer ce prix pour acquérir le bien.
- Selon la loi de l’offre : quand le prix augmente, la quantité offerte augmente. En effet, en cas
d’augmentation des prix, les vendeurs veulent profiter d’une opportunité de gain.
• Finalement, lorsque le marché est en concurrence pure et parfaite, la formation du prix d’équilibre
se fait par la confrontation de l’offre et de la demande. Ce prix d’équilibre est atteint lorsque le prix
de vente sur le marché est égal au coût marginal.
prix demande

offre

Prix
d’équilibre quantités

Quantité d’équilibre
• Pour mesurer l’influence du prix sur la demande, on utilise plusieurs indicateurs :
- L’élasticité-prix de la demande, définie comme le rapport entre la variation relative de la
demande d’un bien et la variation relative du prix de ce bien.
- L’élasticité croisée, définie comme le rapport entre la variation relative de la demande du
bien i et la variation relative du prix du bien j.

C. La concurrence imparfaite
Le cadre de la concurrence pure et parfaite est un modèle que l'on retrouve rarement dans la réalité.
Dès qu'une des trois conditions de la concurrence pure et parfaite n'est pas respectée, la concurrence
devient imparfaite. On distingue deux structures de marché de concurrence imparfaite : le monopole
et l’oligopole.

1. Le monopole
• Le monopole est une situation de marché dans laquelle un seul producteur fait face à une
multitude d'acheteurs.
• L’entreprise en monopole a la possibilité de fixer le prix de vente de son produit. Elle ne peut
cependant pas vendre à n’importe quel prix. Si elle vend trop cher, elle risque de ne trouver aucun
acheteur. Elle fixe donc le prix qui lui permet de maximiser son profit.

2. L’oligopole
• L'oligopole désigne une situation de marché dans laquelle quelques entreprises font face à une
multitude d'acheteurs.
• Toute décision d'une entreprise a des conséquences sur les autres. Par conséquent, chacune des
entreprises doit alors tenir compte des actions et réactions réelles ou supposées de ses concurrents.
• Les entreprises peuvent alors se livrer à une guerre des prix pour conquérir le marché. Ou elles
peuvent au contraire s’entendre entre elles (dans le cadre d’un cartel), afin d’éviter une
concurrence qui peut se révéler néfaste.
Chapitre 13
Les stratégies pour dépasser l’intensité concurrentielle

Sur un marché concurrentiel, le prix est fixé par le marché, par confrontation entre l’offre et la
demande. Pour imposer leur propre prix sur le marché, les entreprises développent différentes
stratégies. Les trois principales stratégies sont les suivantes : l’innovation, la différenciation, la
recherche d'une position dominante, et l'entente.

A. L'innovation
• Une innovation est l’application industrielle ou commerciale d’une invention. Elle peut concerner
de nouveaux produits, ou de nouvelles technologies.
• En cas d'innovation, le brevet permet de protéger l'innovation pendant 20 ans. Aucun concurrent
ne pourra produire le même bien. On dit que le brevet confère à son titulaire un monopole
d'exploitation. Mais dès que le brevet arrive à son terme, les concurrents peuvent réaliser une copie
du bien vendu à un prix généralement inférieur. Le monopole d'exploitation que détient le titulaire
d'un brevet est donc un monopole temporaire.
• Le brevet encourage la recherche car il permet aux entreprises innovantes de disposer d'un
monopole d'exploitation de 20 ans, qui leur permettra d'amortir le coût de leurs recherches.

B. La différenciation
• La stratégie de différenciation consiste, pour l'entreprise, à mettre au point une offre dont le
caractère unique est reconnu et valorisé par le client. Les éléments clés de différenciation peuvent
être la technologie, l'image de marque, la distribution, les services associés.
• La différenciation permet aux entreprises qui adoptent cette stratégie de pratiquer des prix élevés,
supérieurs à ceux des concurrents. Mais en cas de prix trop élevés, les consommateurs risquent de
reporter leurs achats sur les concurrents.

C. La recherche d'un pouvoir de marché


• Un pouvoir de marché désigne la capacité d’une entreprise à influencer le prix du marché sur
lesquels elle est présente.
• Pour une entreprise, la recherche d’un pouvoir de marché permet de faire obstacle au maintien
d'une concurrence effective sur le marché, par exemple en réduisant le nombre de concurrents. Cette
réduction de la concurrence permet aux entreprises en place d’augmenter leurs prix, et donc leurs
profits.

D. Les ententes
• Une entente est une concertation entre plusieurs entreprises qui décident ensemble d’ajuster leurs
objectifs stratégiques au lieu de conduire leurs propres stratégies indépendamment des autres.
• Lorsque l’entente aboutit à un accord qui a pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou
de fausser le jeu de la concurrence sur un marché, l'entente est dite « anticoncurrentielle », et donc
illicite. Dans le cas contraire, l'entente est licite et non prohibée.
Pour les entreprises présentes sur un marché d’oligopole, une entente anticoncurrentielle permet de
fixer des prix plus élevés que ceux obtenus sur un marché de concurrence, ce qui leur permet
d'augmenter leurs profits.
• Mais pour les ménages, ces ententes entraînent, à revenu égal, une baisse de leur pouvoir d’achat
et donc une diminution de leur consommation, ce qui peut s’avérer préjudiciable à l’activité
économique. L'entente anticoncurrentielle est donc illicite, et sanctionnée à ce titre par de lourdes
amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise fautive.

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