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UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE


FACULTE DE DROIT

Cours d‘économie Politique

(à l‘usage des étudiants de première année de Graduat


Faculté de Droit)
Par le Professeur Sam KANINDA TSHIKALA, Ph.D.

Année Académique 2019-2020


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SOMMAIRE
Chap 0 introduction
Chap 1 Principe clés de la Sciences Economiques
Chap 2 Echanges et Marchés
Chap 3 Demande Offre et Elasticité
Chap 4 Théories du Consommateur et du Producteur
Chap 5 Le Marché
Chap 6 Mesure de la Production
Chap 7 production et croissance
Chap 8 Chômage et Inflation
Chap 9 Monnaie et système bancaire
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CHAPITRE 0: INTRODUCTION
0.1. Qu’est-ce que l’économie ?
L‘économie entant que science, fourni un cadre pour diagnostiquer toutes sortes de problèmes
auxquels la société fait face et ensuite elle aide la société de créer et d‘évaluer une variété des
propositions et des solutions pour résoudre ces problèmes. La science économique peut nous
aider à développer des stratégies afin de remplacer la pauvreté par la prospérité‘, et de
remplacer le gaspillage par l‘efficience. Durant des décennies, le niveau de vie dans les pays
développés s‘est amélioré sensiblement. Cette prospérité résulte des choix effectués par les
populations, entre autres ; les inventeurs, les travailleurs, les entrepreneurs ainsi que ceux qui
ont épargné de l‘argent et ont prêté aux autres pour investir dans les machines et autres
facteurs de production. Cette prospérité est aussi due à l‘efficience : ces pays ont découvert
les moyens efficients dans l‘utilisation de leurs ressources, matières premières et de l‘énergie
afin de produire des biens et services.

Les économistes utilisent le mot rareté pour transmettre l‘idée selon laquelle les ressources
utilisées pour produire les biens et services sont limitées ou rares, pendant que les besoins des
humains et des sociétés sont illimités ou multiples. D‘où les individus et les sociétés ne
peuvent pas produire tous les biens et services dont ils ont besoin.

Les besoins que les humains et les sociétés éprouvent peuvent être : Physiologiques, par
exemple le besoin de manger ou de se soulager, Psychologiques, par exemple le besoin
d‘affection ou le besoin d‘estime ; Sociologique, par exemple le besoin de s‘habiller ou
d‘avoir des amis ; Moraux et culturels, par exemple, le besoin de prier, aller au cinéma ou à la
bibliothèque. Tandis qu‘en ce qui concerne les ressources, nous pouvons mentionner : les
ressources naturelles, le temps, l‘argent etc…

Du fait que les ressources dont les individus et les sociétés disposent sont rares mais les
besoins sont limités, les individus et les sociétés font face aux arbitrages. En d‘autres termes,
ils doivent effectuer un choix. Par exemple, un étudiant doit décider de quelle manière il va
repartir la ressource le plus important dont il dispose, qui est son temps. Il peut consacrer tout
son temps à étudier le cours d‘économie, il peut passer tout son temps à étudier la
mathématique, ou encore il peut partager son temps entre les deux disciplines. Du point de
vue finances, une personne a des moyens financiers limités. Si elle affecte 10,000 FC à l‘achat
de la nourriture cela implique qu‘elle aura 10000Fc de moins pour affecter à d‘autres biens.

De même, un pays ou une nation peut aussi décider comment affecter les ressources
nationales. Il peut ou elle peut repartir le revenu national entre la production des armes et la
construction des infrastructures ou les affecter à la production de la nourriture

La gestion des ressources de la société est importante car ces ressources sont rares. La rareté
signifie que les ressources sont en quantité limitées et que les individus et la société ne
peuvent pas produire tous les biens et services qu‘ils souhaitent avoir.

Même les ressources les plus abondants telles que l‘eau et l‘air que nous respirons ne sont pas
toujours assez abondantes partout pour rencontrer les désirs des individus.
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0.2. Définition de la science économique.


Le mot économie a une origine Grecque ; ― OIKONOMOS‖ qui signifie celui qui gère la
maison. Cependant, les ménages et les économies ont beaucoup des choses en commun.
Ainsi, l‘économie peut être définie comme :

- L‘étude de choix lorsqu‘ il y‘a rareté ;


- L‘étude de la manière dont une société‘ gère ses ressources rares ;
- La science qui étudie le comportement des humains et les sociétés devant les
ressources rares et les besoins illimités ou multiples.

En outre, la science économique étudie comment les individus et les sociétés allouent leurs
ressources rares afin de satisfaire leurs besoins illimités.
De toutes les définitions ci-dessus, nous pouvons remarquer que la rareté est l‘élément
fondamental de la science économique. L‘économie peut également être définie comme la
science qui étudie comment les humains et les sociétés utilisent les ressources rares pour
produire des biens et services pour la consommation présente et future.

Pour produire un bien ou un service, la société a besoin des facteurs de production. Les
principaux facteurs de production sont :

- Les ressources naturelles : la terre, les eaux, les minerais etc…


- Le travail : L‘effort humain qui peut être physique ou mental ;
- Le capital physique : machine, bâtiment, équipement etc…
- Le capital humain : les connaissances et les compétences acquissent à travers
l‘éducation et la formation ;
- L‘entreprenariat : la combinaison efficiente des facteurs de production pour la
production des biens et services.

Cependant, du fait que les ressources ainsi que les biens et services sont limités, les choix
effectués par les individus, les entreprises et le gouvernement répondent à trois questions
majeures à savoir :

- Que produire ? (en termes de biens et services), la société doit faire un arbitrage. Si
une université utilise ses ressources pour construire les bâtiments, il y‘aura de moins
en moins des ressources pour son fonctionnement ;
- Comment produire ces biens et services ? Il y‘a plusieurs alternatives pour produire
des biens et services. Une firme peut produire du courant à partir du charbon, du gaz
naturel, ou du vent. De la même manière, un professeur peut donner cours dans une
petite sale ou dans une grande sale ;
- Qui consomme ces biens et services. Nous devons décider comment distribuer les
biens et services produits par la société ou la nation. Si certains individus gagnent plus
d‘argent que les autres, faudrait-il qu‘ils consomment plus des biens que ceux qui
gagnent moins ?
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0.3. Analyse positive et Analyse normative.


On demande souvent aux économistes d‘expliquer la cause des évènements économiques ou
de recommander des politiques pour améliorer la situation économique. Lorsque les
économistes essaient d‘expliquer le monde, ils sont des scientifiques, mais lorsqu‘ils
proposent des solutions pour l‘améliorer, ils sont des conseillers politiques. Ces deux objectifs
étant diffèrent, les économistes utilisent deux langages différents.

0.3.1. L’analyse positive


Elle est basée sur les faits et dépeint le monde tel qu‘il est. Elle répond aux questions du genre
― quel est ‖ et ― quel sera‖ ? Par exemple, quel est l‘impact de la hausse de prix sur la
consommation des ménages ? Quel sera l‘impact de la hausse des frais académiques sur
l‘enrôlement dans un établissement d‘enseignement ? Quel est l‘impact de l‘assistance aux
cours sur le rendement des étudiants ?

0.3.2. L’analyse normative


Elle est base sur l‘opinion et dépeint le monde tel qu‘il devrait être. Elle répond à la question
du genre ― quel devrait être‖. Par exemple : faudra-t-il que le budget de l‘Etat soit équilibré ?
Quel devrait être le salaire minimum au Congo ? Faudra-t-il augmenter le taux de la TVA
pour donner plus des recettes à l‘Etat ?
En général, les économistes utilisent l‘approche positive dans leurs analyses, approche qui
permet les décideurs en matières économiques d‘observer les faits d‘une manière objective.
L‘approche normative est plus utilisée dans l‘élaboration des politiques économiques. Par
exemple, lorsque le taux de chômage est très élevé, les économistes chercheront plus à
comprendre les conditions ou les faits qui ont créé cette situation. Ils ne se préoccuperont pas
de savoir qui doit recevoir les allocations de chômage ou une assistance sociale, ce qui est un
aspect de l‘analyse normative.

1.4. Penser ou raisonner comme un économiste


Comment les économistes raisonnent ou font leurs analyses ? Pour analyser les phénomènes
économiques, les économistes :
a. Utilisent les assomptions ou hypothèses pour simplifier et faciliter leurs analyses.

b. Isolent les variables en utilisant le terme Latin― Ceteris Paribus‖ qui signifie ― toute
chose restant égale par ailleurs ― Par exemple, la loi de la demande stipule que
lorsque le prix d‘un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue et vice-
versa. Cette assertion n‘est vraie que si on isole les autres facteurs ou variables qui
affectent la demande, tels que le revenu du consommateur, les prix des autres bien, les
préférences du consommateur et autres. En d‘autres termes, ces variables ou facteurs
sont considérés fixes ou ne variant pas.
c. Penser à la marge (Analyse marginale).
Les économistes considèrent souvent une petite variation, un petit changement ou
l‘augmentation d‘une unité d‘une variable et son impact dans une activité économique.
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d. Considèrent que les gens rationnels répondent aux incitations ou aux motivations.
Etre rationnel dans ce cadre c‘est agir d‘abord pour son propre compte ou sa propre
satisfaction. Cela n‘est pas à confondre avec l‘égoïsme.

L‘économie est composée de deux branches principales à savoir la macroéconomie et


la microéconomie qui fera l‘objet de ce cours.

1.5. Différence entre la macroéconomie et la microéconomie


 La macroéconomie est l‘étude de l‘économie nationale dans son ensemble. Elle est
également définie comme l‘étude des aspects généraux du fonctionnement d‘une
économie. Elle se penche ou se focalise sur les (Phénomènes) problèmes tels que :
- L‘inflation qui est la hausse généralisée des prix dans une économie ;
- Le chômage ;
- La croissance économique ;
- Les fluctuations économiques ;
- Le taux d‘intérêt et ;
- La productivité de l‘économie dans son ensemble.

La macroéconomie s‘occupe également d‘autres aspects de l‘économie tels que: les politiques
gouvernementales en ce qui concerne le budget de l‘Etat et l‘offre de monnaie, le commerce
international ainsi la dette publique.
Nous étudions la macroéconomie pour comprendre pourquoi les économies croissent, pour
quoi elles fluctuent ainsi pour prendre des bonnes décisions dans les affaires.

 La microéconomie est l‘étude des choix effectués par les ménages, les entreprises et
les gouvernements et comment ces choix affectent les marchés des biens et services.

Nous étudions la microéconomie pour comprendre les marchés et prédire les échanges,
prendre des décisions personnelles et managériales ainsi que pour évaluer les politiques
gouvernementales.
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CHAPITRE 1 : LES PRINCIPES CLÉS DE LA SCIENCEÉCONOMIQUE


Ce sont les principes qui sont au centre de toute théorie économique.

1.1. Le principe de Coût d’opportunité


Nous avions défini l‘économie comme l‘étude des choix. Pour faire un bon choix, nous
devons comparer le bénéfice d‘une chose à son coût. Le coût d‘opportunité incorpore la
notion de rareté. Quoi que nous fassions il y‘a toujours un arbitrage. Le choix d‘une chose ou
d‘un bien entraine l‘utilisation des ressources qui pouvaient être utilisées pour acquérir un
autre bien. En d‘autres termes, le choix d‘une chose implique l‘abandon d‘une autre.

De ce qui précède, le coût d‘opportunité d‘une chose est ce que vous sacrifiez pour l‘avoir ou
l‘obtenir. En d‘autres termes, c‘est ce à quoi on renonce pour l‘obtenir. Ainsi, ce que vous
sacrifiez est votre meilleur second alternatif.

Supposons que vous devez garder votre petit frère malade à la maison ou assister aux cours.
Quel que soit ce que vous choisissez, vous devez sacrifier l‘autre option. Si vous choisissez de
rester avec votre petit frère à la maison, le coût d‘opportunité sont les cours que vous avez
sacrifiés. De la même manière, si vous choisissez d‘assister aux cours, le coût d‘opportunité‘
est le fait d‘avoir laissé votre frère seul et malade à la maison.
Par exemple, le coût d‘opportunité de l‘achat d‘une chemise est l‘argent que vous sacrifiez car
cet argent pouvait servir à l‘achat d‘un autre bien. Un étudiant peut se décider de dépenser son
argent pour son transport au lieu d‘acheter une bouteille de sucrée. Ainsi, le coût
d‘opportunité est le fait de ne pas avoir acheté la boisson.

Lorsque vous décidez de faire les études universitaires, cette décision entraine un coût
d‘opportunité. Quel est le coût d‘opportunité‘ de faire des études universitaires ?

Chaque fois que les parents et leurs enfants analysent les coûts réels pour faire les études
supérieures, ils sont souvent tentés d‘additionner les montants qu‘ils vont dépenser au titre des
frais de scolarité (académiques), du logement et de la nourriture, des livres et autres
matériels, de transport etc. Bien que ces coûts font partie des coûts liés aux études
universitaires, le coût d‘opportunité va au-delà de ces différents coûts. Le coût d‘opportunité
est le second meilleur alternatif qui sera sacrifié. C‘est-à-dire, ce à quoi vous renoncez pour
étudier une année à l‘université.

Supposons qu‘au lieu d‘aller à l‘université, vous pouviez travailler et gagner de l‘argent.
Cependant, le coût d‘opportunité est le manque à gagner qui résulte d‘un travail plus les
diverses dépenses effectuées tout au long de votre formation universitaire. Cela inclut les frais
académiques, les livres ainsi que d‘autres frais y relatifs.

Il convient de noter que le coût d‘opportunité lié à la décision d‘étudier à l‘université n‘inclut
pas le logement et la nourriture. Cela est dû au fait que même si vous décidez de ne pas aller à
l‘université, vous aurez toujours besoin d‘un endroit pour dormir ainsi que de la nourriture.
Cependant, le logement et la nourriture ne feront partie du coût des études supérieures que
dans la mesure où ces coûts sont plus élevés à l‘université qu‘ailleurs.
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Considérons un étudiant qui dépense 400$ pour les frais académiques et 300$ pour les livres
ou syllabus et autres frais. Au lieu d‘aller à l‘université, l‘étudiant pouvait travailler et gagner
5000$ par an. Le coût d‘opportunité pour cet étudiant est de 5700$ (5000 + 400 + 300).

De même, pour un investisseur, le coût d‘opportunité lié à la création d‘une entreprise est
l‘argent investi, argent qui pourrait servir à autres choses. Supposons que vous êtes patron
d‘une entreprise, votre chef comptable et votre directeur financier vous informent que vous
avez eu une année fructueuse et que l‘entreprise a réalisé un bon profit. Du coup vous serrez
très content des résultats. Cependant, un économiste peut vous poser la question suivante : ne
croyez-vous pas que si cet argent était investi dans une autre activité, vous pourriez réaliser
plus de profit ? Les économistes posent souvent cette question.
Chaque fois que nous prendrons une décision ou effectuerons un choix, nous ferons face à un
coût d‘opportunité. Il est donc nécessaire de minimiser ce coût d‘opportunité en prenant des
décisions ou en faisant des choix qui vous donne la plus grande satisfaction.
1.2. Le Principe marginal
Souvent, les choix effectués par les individus ne sont pas du genre à faire ou ne pas faire
quelque chose, mais du genre faire plus ou moins. Par exemple si vous voulez lire un livre,
vous ne lirez pas ce livre dans son entièreté, mais vous allez déterminer combien des pages ou
des chapitres il faut lire. Les économistes raisonnent à la marge ou en terme marginal. C‘est à
dire ils considèrent comment une petite variation, un petit changement, souvent d‘une unité
dans une variable affecte la valeur des autres variables et les décisions prises par les individus.
Pour mieux énoncer ce principe, il est important de définir et clarifier deux concepts clés à
savoir: le bénéfice marginal et le coût marginal.

1.2.1. Le bénéfice ou revenu marginal


Le bénéfice marginal est le bénéfice additionnel qui résulte d‘un petit changement, d‘une
petite variation ou d‘une unité additionnelle dans une activité. Par exemple, si vous ouvrez
votre boutique pour une heure additionnelle. Au lieu de fermer à 16h vous décidez de fermer à
17h. Le bénéfice additionnel ou le revenu additionnel que vous aurez est le bénéfice ou le
revenu marginal.

1.2.2. Le coût marginal


Comme le bénéfice marginal. Le coût marginal est le coût additionnel qui résulte d‘une petite
augmentation ou d‘une unité additionnelle dans une activité. De l‘exemple ci-dessus, le coût
additionnel qui résulte de la fermeture de la boutique à 17h au lieu de 16h est le coût marginal
Ainsi le principe marginal s‘énonce comme suit ; « Aussi longtemps que le bénéfice marginal
est supérieur au coût marginal, il faut accroitre l’activité. Ensuite, choisir le niveau d’activité
au point ou le coût marginal est égal au bénéfice marginal ». En fin, lorsque le coût marginal
est supérieur au bénéfice marginal, décroitre l‘activité‘.
Considérons le cas d‘une entreprise qui produit des bateaux.
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Tableau n°1 : cas d‘une entreprise qui produit des bateaux

Nombre des Bénéfice marginal Coût marginal


bateaux (en $US) (en $US)
1 300,000 125000
2 210,0000 150,000
3 190,000 160,000
4 170,000 170,000
5 150,000 190,000

Du tableau ci-dessus, l‘on peut constater que l‘entreprise produira les quatre premiers bateaux
mais pas le cinquième car le coût marginal est supérieur au revenu marginal.
1.3 Le principe d’échange volontaire
Un échange volontaire, entre deux individus, entraine le bien être ou la satisfaction des toutes
les parties prenantes. Pour que toutes les parties bénéficient de l‘échange, deux conditions
doivent être remplies :
- L‘échange doit être volontaire ;
- Toutes les parties doivent être informées des conditions et des règles de l‘échange.

Le principe d‘échange volontaire est l‘élément fondamental de l‘existence des marchés.

1.4 Le principe de rendement décroissant


Ce principe s‘énonce comme suit :

Supposons que la production d’un bien est réalisée avec deux ou plusieurs facteurs de
production, nous augmentons la quantité de l’un des facteurs de production tout en gardant
les autres facteurs fixes ou constants. La production totale va augmenter à un taux décroissant
à partir d‘un point appelé le point de rendement décroissant.

Considérons une entreprise qui combine le travail et le capital physique. L‘entreprise


augmente le nombre des travailleurs tout en gardant constant le capital physique (machine).
Tableau n°2 : Nombre de travailleurs et la production

Nombre des Production Production par


travailleurs totale travailleur
1 10
2 20 10
3 32 12
4 47 15
5 55 8
6 60 5
7 60 0
8 58 -2
10

Du tableau ci-dessus, nous pouvons constater que la production totale croit à un rendement
croissant du premier travailleur jusqu‘au quatrième travailleur. A partir du cinquième
travailleur, la production totale croit mais a un rendement décroissant.

Il est à noter que ce principe n‘est valable que lorsque l‘un des facteurs est constant. Lorsque
tous les facteurs de production deviennent variables, ce principe ne s‘applique plus.

1.5 Le principe Réel et Nominal


Ce principe s‘énonce comme suit :

Ce qui préoccupe ou intéresse les gens ou les individus est la valeur réelle ou le pouvoir
d’achat de la monnaie et non sa valeur nominale.

La valeur nominale de la monnaie est sa valeur faciale, par exemple 5000Fc. Cependant, la
valeur réelle est le pouvoir d‘achat ou combien des biens et services vous pouvez acheter avec
ces 5000Fc.

Par exemple, supposons qu‘en 2012 le salaire d‘un professeur était de 1000,000 Fc. Avec ce
salaire, le professeur pouvait acheter 20 sacs de riz. En 2016, ce salaire est passé de 1000,000
à 1800,000Fc mais le professeur ne peut acheter que 17 sacs de riz. En terme nominale, le
salaire de 2016 est supérieur à celui de 2012. Mais en terme réel, le salaire de 2012 est
supérieur à celui de 2016.
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CHAPITRE 2 : ECHANGE ET MARCHES


Dans ce chapitre nous verrons que :
1) La spécialisation et échange constituent la base de l‘existence des marchés ;
2) La spécialisation augmente la productivité à travers la division du travail ;
3) Le système de spécialisation au niveau international et l‘échange est sensible parce
que les nations ont différents coûts d‘opportunité dans la production des Biens et
services. Ces différences entrainent ou conduit aux avantages corporatifs ;
4) Les marchés émergent parce que les individus poursuivent leur propre intérêts, guidés
par les prix, décident à propos de ce qu‘il faut produire (que produire), comment
produire (biens et services) et pour qui ils produisent ?
5) Le rôle du gouvernement dans l‘économie du marché consiste à établir les règles de
l‘échange, réduire l‘incertitude économique et répondre aux failles du marché.

Pourquoi il y a échange ? Parce que nous ne pouvons pas produire tous ce dont nous avons
besoin.
Exemple : on ne peut pas être à la fois professeur, architecte, maçon, mécanicien, etc.
Les individus et les nations tendent de se spécialiser là où ils estiment qu‘ils sont meilleurs
par rapport aux autres. Ou en d‘autres termes, là où ils ont un avantage corporatif.
2.1. Différence entre avantage absolu et avantage comparatif
Un individu ou un pays a un avantage absolu dans la production d‘un bien s‘il peut produire
plus qu‘un autre ou s‘il peut produire beaucoup ou une grande quantité avec peu de
ressources. Tandis qu‘un individu ou un pays a un avantage de corporative lorsqu‘il peut
produire à un coût d‘opportunité plus faible que celui des autres.

Nous allons utiliser les différents principes vus au chapitre deux pour établir la différence
entre ces deux types d‘avantages.

2.1.1. Spécialisation et gains à l’échange


Soient deux personnes ou individus qui produisent deux biens (poisson et noix de coco) par
jour :

 Freddy peut attraper 6 poissons et cueillir 2 cocos par jour


 Grâce peut attraper 1 poisson et cueillir 1 coco par jour

Tableau n°3 : Production de deux biens par deux individus


Freddy Grâce
Poissons Cocos Poissons Cocos
Production par jour 6 2 1 1
Coût d‘opportunité
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1) Principe de coût d’opportunité

Le coût d‘opportunité d‘une chose est ce que vous sacrifiez pour l‘avoir ou l‘obtenir.
Supposons que Freddy veut consacrer toute la journée pour attraper les poissons  il va
sacrifier 2 cocos. Son coût d‘opportunité pour le poisson est : C.opp
é

S‘il veut consacrer toute la journée pour les cocos : C.opp = sacrifier 6 poissons et obtenir 2
cocos . Si Grace veut consacrer toute la journée pour les poissons, son coût d‘opportunité
pour les poissons est : et pour le coco  

De ce tableau, nous pouvons constater que Freddy a un avantage absolu dans la production de
ces deux biens parce qu‘il peut produire plus que Grace par jour.

Cependant, Freddy possède un avantage comparatif dans la production du poisson, parce que
son coût d‘opportunité est moindre par rapport à Grace  et Grace possède un avantage
comparatif dans la production de coco, parce qu‘elle a un moindre coût d‘opportunité par
rapport à Freddy  13

De ce qui précède :
Freddy va se spécialiser dans la production des poissons et Grace dans la production des
cocos. Ensuite, ils vont échanger.

Le principe de coût d‘opportunité peut être illustré à travers la courbe des possibilités de
production, ou la frontière des possibilités de production, courbe qui représente les
combinaisons des deux biens qui peuvent être produit avec les mêmes ressources et la
technologie disponible (on assume que les ressources et la technologie sont constantes).

Figure 2.1
Voitures

A
80
B G
70

C
50
30 F

20 D

E
10 20 40 50 60 70 Nourriture (tonnes)
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1) Les points qui sont sur la courbe de possibilité de production sont réalisables (points
efficients) (A, B, C, D, E) ; Points A et D
2) Les point en dessous de la courbe sont inefficients (F) ;
3) Les points au-dessus de la courbe ne sont pas réalisables (G) ;
• Pour produire 20 tonnes de nourriture, il faut sacrifier 10 voitures ;
• Pour avoir une production de 20 tonnes additionnels, il faut sacrifier 20 voitures
N.B : Pour augmenter la production de deux biens sans réduire la production de l‘un des biens
il faut :
• Une augmentation des ressources ;
• Amélioration de la technologie (dans la production des deux biens).
En cas d‘une augmentation des ressources ou d‘une innovation technologique, la courbe va se
déplacer vers la droite. Cependant en cas de réduction des ressources, elle se déplacera vers la
gauche.
Figure 2.2
Voiture

300 B
La courbe se deplace vers la droite
200
A

400 500 Nourriture


d(tonnes)
Le mouvement ou le déplacement de la courbe vers le haut ou la droite indique une croissance
économique.

La croissance économique est l‘aptitude ou la capacité d‘une économie d‘augmenter ou


d‘accroitre la production des biens et services.

Avantage comparatif et échange international


 La notion de l‘avantage comparatif et la spécialisation s‘appliquent aussi à l‘échange
entre les nations ;
 D‘une part une nation peut se décider de produire tous les biens et services qu‘elle
consomme et d‘autre part, elle peut se spécialiser dans la production des biens et
services ou elle a un avantage comparatif ;
 En cas d‘échange, l‘une des nations (l‘un des pays) importe et l‘autre exporte.
1) Un bien importé : est un bien produit dans un pays étranger et acheté par les
résidents d‘un autre pays (pays Domestique) ;
2) Un bien exporté est un bien produit dans un pays (Domestique) vendu dans un
pays étranger.
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2.2 Les marchés


Au début de ce chapitre, nous avons pris l‘exemple de Freddy et Grace pour illustrer les
bénéfices de la spécialisation et de l‘échange. Cependant dans une économie moderne, les
individus n‘échangent pas directement les biens comme poissons et noix de coco, mais ils
s‘appuient sur divers types des marchés pour échanger les biens et services, ou ils échangent
ce qu‘ils ont pour ce qu‘ils veulent.

Le marché est défini comme une institution, une organisation ou un cadre qui permet les
individus ou les nations d‘échanger les biens et services. Dans une économie du marché la
plupart des gens se spécialisent dans une activité productive, et utilisent leurs revenus pour
acheter la plupart des biens qu‘ils consomment.

Une économie du marché est une économie qui alloue les ressources au travers des décisions
décentralisées des nombreuses firmes et des ménages qui interagissent au sein des marchés
des biens et service ; l‘économie dans laquelle les individus se spécialisent et échange les
biens et services.
Deux groupes clés participent dans l‘économie moderne.

1) Les ménages : constitués des individus qui fournissent les facteurs de production :
travail, capital, ressources naturelles et l‘entreprenariat. Les ménages reçoivent un
paiement en vendant les facteurs de production aux firmes ou entreprises sur les
marchés des facteurs.
2) Les firmes ou les entreprises fournissent les biens et services sur les marchés des
produits et les ménages achètent ces biens et services des firmes.
Le Diagramme des flux-circulaires

C‘est un modèle qui illustre comment les participants sont liés sur les marchés.

Figure 2.5

Ménages

Marchés des
biens et services Marchés des
facteurs de
production

Firmes

Dans une économie du marché, même s‘il apparait que les marchés se créent ou apparaissent
naturellement, les interventions sociales et gouvernementales ont aidé les marchés à bien
fonctionner :
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1) Les contrats : qui spécifient et stipulent les termes de l‘échange, facilitant ainsi les
échanges entre les individus ;
2) L’assurance : qui réduit le risque auxquels les entrepreneurs font face ;
3) Les patentes : qui accroissent la profitabilité des inventeurs, encouragent les firmes
de développer les nouveaux produits et méthodes de production ;
4) Les règles comptables : qui fournissent aux investisseurs les informations fiables à
propos des performances de l‘entreprise.

2.2.1. Les vertus des marchés


Sous le système des marchés, les individus prennent les décisions à propos de ce qu‘il faut
produire, leurs décisions sont guidées et dictées par les prix. Ces prix donnent les signaux à
propos de la rareté des biens et aident l‘économie de répondre à cette rareté.

Exemple : Bas prix  Abondance


Prix élevés  rareté

Les décisions prises dans les marchés sont le fait de l‘interaction entre des millions
d‘individus, chacun motivé par l‘intérêt personnel.
Lorsqu‘il y a rareté, les entrepreneurs entreront dans les marchés pour accroitre la production.

Nous pouvons voir les avantages du système des marchés (Economie du marché) en
examinant le système d‘économie planifiée (Economie socialiste), économie au sein de
laquelle un gouvernement bureaucratique décide de la quantité des Biens et services à
produire, comment produire ces biens et services et qui consomment ces biens et services.
Exemple : L‘économie soviétique vers les années 1980 ; magasin, entreprise, plan-actions
contrôlés par l‘Etat.

2.2.2. Le rôle des entrepreneurs dans l’économie du marché


Les prix et profits fournissent des signaux aux entrepreneurs à propos de ce qu‘il faut
produire.

Lorsqu‘un bien devient populaire, la compétition entre les consommateurs pour avoir ce bien,
entrainera la hausse des prix. Cette hausse des prix entrainera l‘augmentation du profit des
firmes produisant ce bien. Ainsi, les entrepreneurs entreront dans les marchés pour augmenter
la production de ce bien afin de répondre à la haute demande.

Au fur à mesure que les entrepreneurs entrent dans les marchés, ils se concurrencent pour
avoir des clients. Cette situation entrainera la hausse des prix qui leur permettra de gagner
juste un profit qui leur permettra de rester dans les affaires.

2.3 Inefficacités des marchés et le rôle du gouvernement


En général, les marchés opèrent efficacement d‘eux-mêmes (sans aucune intervention d‘une
force extérieure telle que le gouvernement). Mais parfois, ils ne le sont pas c‘est-à-dire, ils
n‘opèrent pas efficacement
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Les inefficacités des marchés se produisent lorsque les marchés n‘arrivent pas à donner d‘eux-
mêmes des résultats les plus efficaces ou à allouer les ressources d‘une manière efficace.

Quelles sont les causes de ces inefficacités ?


Il y a plusieurs sources d‘inefficacité des marchés que le gouvernement peut corriger :

1) Les externalités, qui sont un coût (externalité négative) ou un bénéfice (externalité


positive) imposé à ceux qui ne font pas parti ni de loin ou de près du processus de
production d‘un bien ou service. En d‘autres termes, une externalité est un impact sans
contrepartie des actions d‘un individu sur le bien être d‘un autre individu. L‘exemple
d‘une externalité négative est la pollution. Plusieurs firmes ne comptabilisent pas la
pollution dans leurs coûts de production, d‘où le gouvernement doit intervenir pour
obliger ces firmes à réduire la pollution et à dédommager ceux qui sont affectés par cette
pollution.

1) Les biens publics (Biens qui ne peuvent pas être produits par les particuliers) :
 Biens qui sont consommés ou utilisés par tous sans exclusion ;
 L‘utilisation d‘une personne ne peut empêcher l‘utilisation par les autres ;
Exemple : Les routes, la défense nationale, la police, l‘éclairage public, les chaines de
télévision (publiques), les parcs publiques etc….
Si ces biens ne sont pas produits ou réalisés par l‘Etat, aucune entreprise privée ne
peut les produire.

2) Information imparfaite :
 Toute partie prenante à l‘échange doit être informée sur les produits à échanger.
Exemple : Indiquer toutes les informations nécessaires sur un produit
(pharmaceutique), avantages et contre-indications, les effets secondaires etc...
 Indiquer le nombre des calories sur un produit, le taux de sucre, la date d‘expiration. Si
cela n‘est pas fait, l‘Etat doit intervenir pour protéger les consommateurs.

3) La compétition imparfaite :
Certains marchés sont dominés par un petit nombre des grosses firmes ou grosses
entreprises. L‘absence d‘une compétition peut entrainer la production d‘une petite
quantité des biens et services à des prix très élevés.
Le rôle du gouvernement est de renforcer la compétition afin de baisser les prix.
17

CHAPITRE 3 : DEMANDE, OFFRE ET ELASTICITE


Le modèle de l‘offre et de la demande explique comment les marchés concurrentiels opèrent.
Un marché concurrentiel est constitué des plusieurs acheteurs et plusieurs vendeurs de telle
sorte que chacun a un impact négligeable sur le prix du marché.
Notre analyse dans ce chapitre sera basée sur les marchés parfaitement concurrentiels ou les
marchés de concurrence pure et parfaite.
3.1. La demande
Comme défini dans les chapitres précédents, le marché est une institution où les acheteurs et
vendeurs échangent les biens et services.
Du côté de la demande, les consommateurs achètent des biens et services des firmes ou
entreprises. La demande d‘un bien ou d‘un service par un individu est fonction ou dépend de
plusieurs facteurs à savoir :
 Le prix du bien ou service (exemple, le prix de la farine) ;
 Le revenu du consommateur ;
 Le prix des produits substituables ;
Deux biens X et Y sont substituables lorsque l‘on peut utiliser l‘un à la place de l‘autre
pour satisfaire le même besoin. Exemple, la viande de bœuf et la viande de porc ; la
viande et le poisson. Pour ces biens, une hausse du prix de X entrainera une hausse de
la quantité de Y et vice-versa.
 Les prix des produits complémentaires ;
Deux biens X et Y sont complémentaire lorsqu‘ils doivent être utilisés ensemble pour
satisfaire le même besoin. Exemple, le haricot et le riz ; le thé et le sucre. Pour ce
genre des biens, une hausse de prix de X entrainera une baisse de la quotité de Y et
vice-versa.
 Les anticipations du consommateur sur les futurs prix ;
 Les préférences du consommateur.
Ces différents facteurs déterminent la quantité demandée d‘un bien ou un service, qui est la
quantité d‘un bien ou service que le consommateur veut et est capable d‘acheter.
L‘élément fondamental dans la détermination de la quantité demandée est le prix. Sur ce,
notre analyse de la demande commence par l‘analyse de la relation entre la quantité demandée
d‘un bien et le prix de ce bien, une relation qui sera représentée par la courbe de demande.

3.1.1. La courbe de demande individuelle et la loi de la demande


Pour avoir la courbe de demande, nous avons besoins du « plan de demande », qui est un
tableau qui montre la relation entre le prix d‘un bien et la quantité demandée. Il montre
également comment la quantité demandée change avec le prix, ceteris paribus (toutes choses
restant égales par ailleurs).
Les variables ou les facteurs qui sont considérés constants ou fixes sont : le revenu du
consommateur, les prix des produits complémentaires et substituables, les préférences du
consommateur etc.…
18

Considérons le plan de demande suivant :


Tableau n°4 : Prix des biens et leur quantité

Points Prix Quantité


a 10 1
b 8 4
c 6 7
d 4 10
e 2 13

De ce plan de demande, nous pouvons tracer la courbe de demande individuelle.

Figure3.1
Nous pouvons constater que la courbe de demande de Charles a une pente négative, reflétant
la loi de la demande. La loi de la demande est l‘assertion selon laquelle, toutes choses restant
égales par ailleurs (citeris paribus), Il y a une relation inverse ou négative entre la quantité
demandée d‘un bien et le prix de ce bien. En d‘autres termes, lorsque le prix du bien
augmente, la quantité demandée diminue et lorsque le prix diminue et lorsque le prix diminue
la quantité augmente, ceteris paribus. Un mouvement le long d‘une courbe de demande est
appelée variation de la quantité demandée.

3.1.2 De la courbe de demande individuelle à la demande du marché


La courbe de demande du marché montre la relation entre le prix d‘un bien et la quantité
demandée par tous les consommateurs, ceteris poribus.
Considérons le cas d‘un marché composé de deux consommateurs, Charles et Bijoux : le plan
demandé pour les deux consommateurs est le suivant :
19

Tableau n°5 : Quantité demandé et leur prix


Quantité demandée
Prix Charles Bijoux Demande du marché
8 4 2 6
6 7 4 11
4 10 6 16
2 13 8 21

La demande du marché est la somme des demandes individuelles.


Figure 3.2

La courbe de demande du marché a une pente négative, reflétant la loi de la demande.


3.1.3 Les exceptions à la loi de la demande

1°. Le paradoxe de GIFFEN

Cependant, il existe des préférences d‘allure anormale pour lesquelles une diminution du prix
de bien X entraîne une réduction de la demande de ce bien. Un tel type de bien est appelé bien
de GIFFEN d‘après le nom de l‘économiste qui le premier, au I9 siècle mis en exergue cette
possibilité.

Robert Giffen avait constaté que les consommateurs Britanniques les plus pauvres avaient à
diminuer la consommation de certains biens (comme le pain, la pomme de terre) lorsque leurs
prix baissaient au profit d’autres biens (comme la viande) de qualité supérieur.
Ceci paraît paradoxale c’est-à-dire contraire à la loi de la demande.

Les biens de GIFFEN appartiennent à la catégorie des biens dits inférieurs.

Pour un bien de GIFFEN, la diminution du prix du bien X entraîne une réduction de la


demande de ce bien.
20

2°. L’effet de VEBLEN ou de Snobisme


VEBLEN a constaté que certains individus augmentaient les qualités consommées de certains
biens lorsque leurs prix étaient en hausse par snobisme pour se distinguer des autres
catégories de consommateurs.
Par contre, la baisse du prix les amène à diminuer la consommation de peur d‘être confondus
avec la masse.
3°. La période le hausse généralisée de prix

Dans une période d‘hyper inflation, les anticipations des consommateurs sont telles qu‘ils
s‘attendent à avoir les prix monté sans cesse. Pour se prémunir contre l’effritement de leur
pouvoir d’achat par les hausses des prix futurs, ils peuvent être amenés à augmenter leurs
achats en dépit de la hausse actuelle des prix.

3.2. L’offre
Du côté de l‘offre, les firmes vendent leurs produits aux consommateurs. L‘offre d‘un bien ou
service est fonction ou dépend des variables ou facteurs ci-après :
 Le prix du bien ou service (exemple : le prix de la chemise) ;
 Le salaire payé aux travailleurs ;
 Le prix des matières premières (tissu, fil, boutons) ;
 Le prix du capital physique (ex : machines) ;
 La technologie utilisée (genre de Machine, le savoir-faire du tailleur, ou…) ;
 Les taxes ou les subsides.
Ces différents variables ou différents facteurs affectent la quantité offerte, qui est la quantité
d‘un bien qu‘une firme veut ou souhaite et est capable de produire et vendre.

3. 2.1 La courbe d’offre individuelle


Nous avons également besoin d‘un plan d‘offre pour construire une courbe d‘offre. Le plan
d‘offre est un tableau qui montre la relation entre le prix d‘un produit et la quantité offerte.
Considérons une firme qui produit le maïs dont le plan d‘offre se présente comme suit :
Tableau n°6 : Prix et quantité produite
Points Prix Quantité produite
(en tonnes)
a 2 0
b 4 10
c 6 20
d 8 30
e 10 40
21

Figure 3.3

La courbe d‘offre individuelle montre la relation entre le prix d‘un bien et la quantité offerte
par une firme, ceteris paribus. La courbe d‘offre a une pente positive, reflétant la loi de
l‘offre. Cette dernière stipule qu‘il y a une relation positive entre le prix et la quantité offerte
d‘un bien, ceteris paribus. En d‘autres termes, toutes choses restant égales par ailleurs, lorsque
le prix d‘un bien augmente, la quantité offerte augmente et vice-versa.
Par exemple lorsque le prix passe de 4 à 6$, la quantité offerte passe de 10 à 20 tonnes.
Cependant lorsque le prix est en deçà de 2$, la firme n‘offre pas. Cela s‘explique par le fait
que ce prix ne couvre pas le coût marginal de production. 2$ est le prix minimum d‘offre,
prix minimum auquel un bien est offert. En dessous de ce prix, la firme n‘offre pas et au-
dessus de ce prix, la firme commence à offrir.

3.2.2 De la courbe d’offre individuelle à l’offre du marché


La courbe d‘offre du marché montre la relation entre le prix d‘un bien et la quantité que tous
les producteurs veulent ou souhaitent vendre. Supposons que l‘économie toute entière est
composée de deux firmes. Le plan d‘offre pour les deux firmes se présentent comme suit :
Tableau n°7 : Firmes et offre du marché
Quantité offerte
Prix Jean Grace Offre du marché
2 0 0 0
4 10 0 10
6 20 0 20
8 30 10 40
10 40 20 60

Figure 3.4
Offre Jean Prix Offre Grace Prix Offre du marché
Prix
e m
10 10 10
h
8 d 8 8
g l
c
6 6 f 6 k
b j
4 4 4 j

2 2 2 i
a
10 20 30 40 Q 10 20 Q 10 20 30 40 50 60 Q
22

L‘offre du marché est la somme des offres individuelles. Entre 2 et 6$, la courbe d‘offre du
marché est la même que la courbe d‘offre de Jean.
Pourquoi la courbe d‘offre du marché a une pente positive ?
 Firmes individuelles : comme l‘on a dit ci-haut, les prix élevés encouragent les firmes
à accroitre leurs productions en achetant plus des matières premières et en engageant
plus des travailleurs ;
 Nouvelles firmes : A long terme, des nouvelles firmes peuvent entrer sur le marché et
les anciennes firmes peuvent agrandir leurs installations afin de produire plus des
biens.
3.3. Équilibre du marché : Ramener ensemble l’offre et la demande
Le marché a été défini au chapitre 3 comme une institution ou une organisation qui unit les
vendeurs et les acheteurs.
L‘équilibre du marché nous montrera comment les prix et les quantités sont déterminés.
L‘équilibre du marché est atteint lorsque la qualité demandée d‘un produit ou d‘un bien est
égale à la quantité offerte de ce bien à un prix déterminé, appelé prix d‘équilibre. La quantité
relative à ce prix est la quantité d‘équilibre. Prenons l‘exemple d‘une firme qui produit les
chemises. Supposons que la firme produit 100.000 chemises et 100.000 consommateurs
veulent et sont capables d‘acheter ces chemises à 10.000 Fc. A ce prix, l‘équilibre du marché
peut être illustré par le Figure que ci-dessous :
Figure 3.5

Qu‘adviendra-t-il lorsque la quantité offerte n‘est pas égale à la quantité demandée ? En


d‘autres termes, lorsque le prix du marché n‘est pas le prix d‘équilibre ?
Qu‘adviendra-t-il lorsque la quantité offerte n‘est pas égale à la quantité demandée ? En
d‘autres termes, lorsque le prix du marché n‘est pas le prix d‘équilibre ?

3.3.1 Offre Excédentaire ou Surplus


Supposons que le prix du marché soit supérieur au prix d‘équilibre, supposons le prix du
marché est de 12.000 Fc pour une chemise.
23

Figure 3.6

Excèdent d’offre
Offre
9.000
B
12.000 Fc C
Prix planché

10.000 Fc
A

D
E
8.000 Fc
Prix plafond
Pénurie
60.000
Demande

50.000 60.000 100.000 120.000 150.000


Qe
Au prix de 12.000 Fc la quantité offerte, point C, (15.000 Fc) est supérieure à la quantité
demandée, point B (50.000). Cette situation va entrainer la baisse des prix. Au fur et à mesure
que les prix baissent, l‘écart entre l‘offre et la demande sera de plus en plus petite.
La baisse du prix va entrainer la hausse de la demande, du point B à A et la baisse de l‘offre,
du point C à A. Le prix continuera à baisser jusqu‘à ce que la quantité demandée sera égale à
la quantité offerte. En d‘autres termes, le prix baissera de 12,000 Fc à 10,000 Fc et la quantité
offerte sera égale à la quantité demandée qui est de 100,000 chemises.
Parfois, l‘Etat peut fixer le prix d‘un bien au-dessus du prix d‘équilibre pour protéger et
encourager les producteurs. Ce prix est appelé le prix Plancher. Le prix Plancher est le prix
minimum (fixé par l‘Etat) auquel les producteurs peuvent vendre leurs produits.

3.3.2 Demande excédentaire ou pénurie


Supposons maintenant que le prix du marché est inférieur au prix d‘équilibre. En d‘autres
termes, le prix du marché est de 8.000Fc pour une chemise comme le montre la Figure ci-
dessus.
Lorsque le prix du marché est inférieur au prix d‘équilibre, la quantité demandée sera
supérieure à la quantité offerte, il y aura une demande excédentaire ou une pénurie. Cette
situation va entrainer la hausse du prix du marché. Au fur et à mesure que le prix augmente,
l‘écart entre l‘offre et la demande sera de plus en plus petite du fait que la hausse du prix va
entrainer la baisse de la quantité demandée, du point E au point A et la hausse de la quantité
offerte du point D au point A. Le prix continuera à augmenter, jusqu‘à atteindre 10,000 et la
quantité offerte sera égale à la quantité demandée.
L‘Etat peut également fixer un prix en dessous du prix d‘équilibre pour protéger les
consommateurs. Ce prix est appelé, le prix plafond. Le prix plafond est le prix maximum,
(fixé par l‘Etat) auquel les producteurs peuvent vendre leurs produits.
24

3.3.3 Effet de la variation de la quantité demandée ou de la demande


3.3.3.1. Variation de la quantité demandée d’un bien
Comme nous l‘avons dit ci-haut, la variation dans la quantité demandée d‘un bien est causée
uniquement par la variation du prix de ce bien, tous les autres facteurs qui affectent ou
déterminent la demande étant constants. Ces facteurs sont, les préférences du consommateur,
son revenu, les prix des produits substituables et complémentaires, etc.
La variation de la quantité demandée entraine un mouvement le long de la courbe de la
demande comme le montre la Figure ci-dessous
Figure 3.7

1.000 Fc A
A→B variation ou changement de la quantité
demandée

8.000 Fc B

100.000 Fc 150.000 Fc

3.3.3.2 Variation ou changement de la demande d’un bien


Le changement ou la variation dans la demande d‘un bien est causée par le changement des
autres variables qui affectent ou déterminent la demande. Cette fois-ci, le prix du bien reste
fixe. Le changement ou la variation dans la demande d‘un bien entraine le déplacement de la
courbe de demande.
1) L’augmentation de la demande
Toute augmentation de la demande entraine le déplacement de la courbe vers le haut comme
l‘indique la Figure ci-dessous.
Figure 4.8

Produit

D2
D1

Q1 Q2 Quantité

L‘augmentation de la demande est causée par :


 L‘augmentation du revenu du consommateur dans le cas d‘un bien normal :
Un bien normal est un bien dont la hausse du revenu du consommateur entraine la
hausse de la quantité du bien consommé. Lorsque le revenu augmente, le
25

consommateur achète une large quantité de ce bien  il y a une relation positive entre
le revenu et la quantité demandée. Exemple : les habits, une bonne nourriture ;
La diminution de la demande est causée par
 Diminution du revenu du consommateur : dans le cas d‘un bien inférieur :
Un bien inférieur est un bien dont la diminution du revenu du consommateur entraine
celui-ci à acheter des larges quantités de ce bien. Il y a ainsi une relation négative entre
le revenu du consommateur et la quantité demandée ;
 La hausse des prix des biens substituables : l‘augmentation des prix d‘un bien
substituable pousse le consommateur à acheter des plus en plus l‘autre bien.
Exemple : viande et poulet
 La diminution du prix d‘un produit complémentaire : lorsque deux produits sont
complémentaires, la diminution du prix de l‘un des biens entraine une diminution du
coût total de ces deux biens.
 Augmentation de la population : plus il y a des consommateurs plus la demande d‘une
bien augmente ;
 Le changement dans les préférences du consommateur : lorsqu‘un bien préféré par
rapport aux autres, sa demande augmente.

3.3.4 L’effet de la variation de la quantité offerte ou de l’offre sur le marché


3.3.4.1 Variation dans la quantité offerte
Le changement dans la quantité offerte entraine un mouvement le long de la courbe de l‘offre.
Ce changement est dû uniquement au changement du prix du bien offert.

Figure 3.11

Produit

8 B

6
A

2 30 Quantité
0

Changement ou variation de la quantité offerte.

3.3.4.2 Variation de l’offre


3.3.4.2.1 Accroissement de l’offre
L‘accroissement de l‘offre déplace la courbe de l‘offre vers la droite ou vers le bas.
26

Figure 3.12

L‘accroissement de l‘offre augmente la quantité d‘équilibre et diminue le prix d‘équilibre.


Quels sont les facteurs qui causent l’accroissement ou l’augmentation de l’offre d’un
bien ?
1) Baisse des salaires payés aux travailleurs ;
2) Baisse des prix du capital ou des matières premières ;
3) Innovation de la technologie ;
4) Augmentation des subsides du gouvernement ;
5) L‘accroissement du nombre des producteurs.
Quels sont les variables ou facteurs qui causent la baisse de l’offre ?
1) Hausse des salaires payés aux travailleurs ;
2) Hausse des prix du capital ou matières premières ;
3) Hausse des taxes ;
4) Diminution de nombres de producteurs.
3.4. Le concept d’élasticité
Ci haut, nous avons discuté de la loi de la demande, qui stipule que la hausse du prix d‘un
bien, entraine la quantité demandée de ce bien, toutes choses restant égales par ailleurs. La loi
de la demande est utile, cependant nous voudrions savoir de combien la quantité baissera
lorsque le prix augmente. Dans ce chapitre, nous quantifions la loi de la demande, en
explorant la sensibilité des consommateurs au changement des prix.
Supposons que le prix d‘une boite moyenne de lait passe de 10$ à 13$, de combien va
diminuer la quantité demandée‘ ?
Le concept d‘élasticité s‘applique également à la loi de l‘offre. La loi de l‘offre stipule que
lorsque le prix d‘un bien augmente, la quantité offerte augmente également. Cependant, de
combien la quantité offerte va augmenter ? C‘est à travers l‘élasticité de l‘offre que nous
allons déterminer la magnitude de la variation de la quantité offerte.
3.4.1. L’élasticité-prix de la demande.
L‘élasticité-prix de la demande (Ed), mesure la sensibilité de la réaction de la quantité
demandée d‘un bien suite à une variation du prix de ce bien. Cette sensibilité est mesurée par
le rapport entre la variation relative de la quantité demandée et la variation relative du prix qui
27

en est la cause. En d‘autres termes, nous divisons la variation en pourcentage de la quantité


demandée par la variation en pourcentage du prix.

La barre verticale indique que nous prenons la valeur absolue du quotient.

Le coefficient d‘élasticité de la demande est toujours précédé d‘un signe (-) conformément à
la loi de la demande, mais il est d‘usage de faire abstraction du signe et de ne prendre que la
valeur absolue de l‘élasticité. Ainsi, une élasticité de - 2 signifierait qu‘une hausse de prix de
1% entraînerait une baisse de la quantité demandée de 2%.

3.4.2. Interprétation de l’élasticité-prix de la demande


Les valeurs particulières de l‘élasticité — prix en un point d‘une courbe de demande peuvent
avoir plusieurs formes :

 La demande est élastique : lorsque la variation relative du prix d‘un bien entraîne une
variation plus que proportionnelle de la quantité demandée. L‘élasticité en valeur absolue
est supérieure à l‘unité ( d>1) ;

Par exemple, si le prix diminue de 10%, la quantité demandée augmentera de plus de


10%.

 La demande est inélastique : lorsque la variation relative du prix d‘un bien entraîne une
variation moins que proportionnelle de la quantité demandée. En valeur absolu,
l‘élasticité est inférieure à l‘unité ( d<1) ;
Par exemple si le prix augmente de 10%, la quantité demandée diminuera de moins de
10%.
 La demande d’élasticité unitaire : lorsque la variation relative du prix d‘un bien
provoque une variation proportionnelle de la quantité de ce bien. L‘élasticité est égale à
l‘unité
( = 1) ;

Par exemple, si le prix augmente de 10%, la quantité demandée diminuera également


de 10%.

 La demande est parfaitement élastique : lorsque la valeur de l‘élasticité de la demande


est égale à l‘infini. Des variations infinitésimales des prix provoquent une réaction infinie
de la demande ( d = ∞) ;

 La demande est parfaitement inélastique : lorsque la variation des prix n‘entraîne


aucune réponse de la demande. L‘élasticité de la demande est égale à zéro ( d = 0).

demande élastique
28

Figure 3.13
Prix

Demande

0 12 20 Quantité
2. Demande inélastique

Figure 3.14
Prix

0 18 20 Quantité

p=| |

3. Demande d‘élasticité Unitaire

Prix Figure 3.15

0 16 20 Quantité demandée
29

p=| |

4. Demande parfaitement élastique


Prix
Figure 3.16

0 20 Quantité
5. Demande parfaitement inélastique
Prix
Figure 5.4 Demande

0 20 Quantité
p=| |

3.4.2. Autres élasticités de la demande


Au chapitre 4, nous avons vu que la demande d‘un bien n‘est pas seulement fonction du prix
de ce bien, mais elle est aussi fonction des autres facteurs tels que le revenu ainsi que les prix
des autres biens. Nous pouvons utiliser le concept d‘élasticité de la demande pour mesure la
réponse ou la sensibilité de la quantité demandée lorsque le revenu du consommateur et les
prix des autres biens varient.

3.4.2.1 L’élasticité-Revenu de la demande.


L‘élasticité-revenu de la demande (Er), mesure la sensibilité de réaction de la quantité
demandée d‘un bien suite à une variation du revenu du consommateur. Cette sensibilité est
mesurée par le rapport entre la variation relative de la qualité demandée et la variation relative
du revenu qui en est la cause. En d‘autres termes,

0 < <1: a quantité demandée du bien augmente moins que proportionnellement à


l‘augmentation du revenu.
30

Le bien considéré appartient à la catégorie des «biens normaux».


>1, La quantité demandée du bien augmente plus que proportionnellement à
l‘augmentation du le revenu.
Le bien considéré appartient à la catégorie les <biens supérieurs».
<0: La quantité demandée du bien diminue quand le revenu augmente.

Le bien considéré appartient à la catégorie des «biens inférieurs».

3.4.2.2. L’élasticité-Croisée de la demande

L‘élasticité-croisée de la demande (Exy) du bien X, mesure la sensibilité de réaction de la


quantité demandée du bien X suite à une variation du prix du bien Y. Cette sensibilité est
mesurée par le rapport entre la variation relative de la quantité demandée de X et la variation
relative du prix de Y qui en est la cause. En d‘autres termes :

 Si ℰxy>0, la variation du prix de Y entraîne une variation de même sens de la demande de


X. Dans ce cas les deux biens sont substituables ;
 Si ℰxy <0, la variation du prix de Y entraîne une variation de sens contraire de la demande
de X. Dans ce cas, les deux biens sont complémentaires.
3.4.3. L’élasticité-prix de l’offre
L‘élasticité- prix de l‘offre mesure la réponse de la quantité offerte suite à la variation du prix
qui en est la cause. La sensibilité de la réaction de la quantité offerte est mesurée par le
rapport entre la variation relative de la quantité offerte et la variation relative du prix qui en
est la cause. En d‘autres termes :

 l’offre est élastique: lorsque la variation relative du prix d‘un bien entraîne une variation
plus que proportionnelle de la quantité offerte. L‘élasticité est supérieure à l‘unité ( o>1) ;
 l’offre est inélastique: lorsque la variation relative du prix d‘un bien entraîne une variation
moins que proportionnelle de la quantité offerte. L‘élasticité est inférieure à l‘unité
( o<1) ;
 l’offre d’élasticité unitaire: lorsque la variation relative du prix d‘un bien provoque une
variation proportionnelle de la quantité offerte de ce bien. L‘élasticité est égale à l‘unité
( ;
 l’offre est parfaitement élastique: lorsque la valeur de l‘élasticité de la demande est égale à
l‘infini. Des variations infinitésimales des prix provoquent une réaction infinie de la quantité
offerte ( = ∞) ; l’offre est parfaitement inélastique: lorsque la variation des prix n‘entraîne
aucune réponse de la quantité offerte. L‘élasticité est égale à zéro ( = 0).
31

CHAPITRE 4 : THEORIES DU CONSOMMATEURET DU


PRODUCTEUR
4.1. Théorie du Consommateur
Au chapitre 3, nous avons introduit la loi de la demande. Dans ce chapitre nous utilisons la
théorie du choix du consommateur pour analyser la logique économique sur laquelle la loi de
la demande est basée. Cette théorie est basée sur la notion selon laquelle le consommateur
maximise sa satisfaction ou son utilité sous contrainte de son revenu ainsi que les prix des
biens et services qu‘ils désirent acquérir. Comme nous le verrons, chaque point sur la courbe
de demande représente le meilleur choix du consommateur à un prix donné.
L‘utilité d‘un bien est l‘aptitude de ce bien à satisfaire un besoin humain. Il dépend de la
quantité disponible de ce bien et de l‘intensité du besoin à satisfaire. L‘utilité est une mesure
subjective de la satisfaction que l‘individu retire de la consommation des biens qu‘il choisit
d‘acquérir. L‘utilité est subjective parce que l‘utilité d‘un produit ou d‘un bien peut
grandement varier d‘une personne à une autre. Une voiture peut être d‘une grande utilité pour
une personne qui habite une ville ou le transport en commun n‘est pas tellement développé
mais d‘une petite utilité pour une personne habitant une ville ou le transport en commun est
très développé.

Le consommateur est ainsi un agent rationnel et maximisateur. Rationnel, parce qu‘il est
capable de définir ses préférences en matière de consommation et de les respecter en prenant
ses décisions. Maximisateur, parce qu‘il choisit ses consommations à un moment donné, en
fonction de ses goûts (préférences), de son revenu et compte tenu du prix des biens, de façon
à maximiser sa satisfaction.
4.1.1. Notions d’utilité et des préférences
Deux analyses du comportement du consommateur sont possibles, selon que l‘on considère
l‘utilité cardinale ou l‘utilité ordinale.
4.1.1.1 L’approche de l’utilité cardinale (le consommateur face à un seul bien)

Selon cette approche, l‘utilité est une notion mesurable au même titre que certains objets
physiques, c‘est-à-dire qu‘un consommateur peut mesurer la satisfaction qu‘il retire de la
consommation d‘un bien. En principe, l‘utilité est difficile à quantifier. Mais pour le motif
d‘illustration, nous assumons qu‘une personne peut mesurer sa satisfaction avec une unité de
mesure appelée Utile.
Utilité Totale et Utilité Marginale

01) Utilité totale


L‘utilité totale d‘un bien est l‘utilité que procurent les différentes unités de ce bien. Elle croit
avec l‘augmentation de stock de ce bien, mais étant donné que les besoins sont stables, la
courbe de l‘utilité totale aura d‘abord une forme ascendante et puis descendante après avoir
atteint un point maximum appelé «point de satiété».
32

L‘utilité totale est concave vers l‘axe horizontal et convexe vers l‘axe vertical. Cette forme
reflète le principe selon lequel l‘intensité du bien diminue au fur et à mesure que ce bien est
consommé, c‘est-à-dire au fur et à mesure que le besoin est satisfait.
02) Utilité marginale
L‘utilité marginale d‘un bien est la satisfaction additionnelle que le consommateur obtient de
la consommation d‘une unité supplémentaire de ce bien. En d‘autres termes, L‘utilité
marginale d‘un bien mesure l‘augmentation ou l‘accroissement de l‘utilité (Totale) que le
consommateur retire de la consommation d‘une unité supplémentaire de ce bien.

C‘est aussi le niveau de satisfaction procurée par la dernière unité consommée d‘un bien.
L‘utilité marginale est décroissante parce que l‘intensité des besoins diminue au fur et à
mesure que les besoins sont satisfaits.

Au point de satiété, l‘utilité marginale devient nulle car le besoin est totalement satisfait. Au-
delà de ce point, l‘utilité marginale est négative car toute consommation supplémentaire
n‘apporte aucune satisfaction.

Fonction d’utilité totale et d’utilité marginale

Figure 4.1

Point de satiété
UT

Um

x
03) Le principe d’égalisation des utilités marginales
33

Le problème qui se pose souvent chez le consommateur est celui de savoir comment répartir
les différentes unités d‘un bien entre plusieurs emplois alternatifs afin d‘obtenir la plus grande
utilité (satisfaction) totale possible.

En d‘autres termes, quelle est la répartition de ses ressources entre de multiples usages
alternatifs qui lui permettra de maximiser sa satisfaction.

En guise de réponse à cette préoccupation, la répartition qui procure au consommateur


l’utilité totale maximum est celle par laquelle les utilités marginales sont égalisées dans les
différents emplois.

Supposons qu‘un consommateur dispose d‘un revenu R qu‘il consacre à l‘acquisition de deux
biens A et B dont les prix sont respectivement de et . L‘on sait que, de manière générale,
l‘utilité d‘un bien correspond à l’utilité du revenu multiplié par le prix de ce bien.

Où et représentent respectivement l‘utilité marginale du bien A et du bien B;


et les prix de ces biens et est le symbole de l‘utilité du revenu.
On sait que pour atteindre son équilibre c'est-à-dire maximiser son utilité, le consommateur
doit égaliser les utilités marginales dans ces deux emplois, c‘est-à-dire doit être le même
dans l‘emploi de A comme dans l‘emploi de B.

4.1.1.2. L’approche ordinale de l’utilité (le consommateur face à deux biens)

L‘approche ordinale ne prétend pas mesurer l‘utilité des biens mais permet simplement
d‘établir un ordre de préférence ou d‘équilibre entre différents biens.

Cette approche est basée sur quelques axiomes qui définissent la rationalité du consommateur.

1°. Axiome de comparaison:

D‘après cet axiome, tout individu est capable de ranger ses préférences selon un certain ordre
et d‘émettre un jugement de préférence ou d‘équivalence :

A est préféré à B
B est préféré à A
A est équivalent à B
34

2°. Axiome de transitivité:

Cet axiome postule que les jugements de préférence du consommateur ne sont pas
contradictoires.
Quels que soient les paniers de biens X, Y et Z, si la consommation de X est préféré à la
consommation de Y, et la consommation de Y à celle de Z, alors la consommation de X est
préféré à la consommation de Z. La relation de préférence est donc transitive.

3° Axiome de dominance:
«Plus» est préféré à «moins». En effet tout individu préfère avoir plus d‘un bien que moins de
ce même bien.
4°. Axiome de substituabilité:

Stipule qu‘un besoin (bien) peut être substitué à un autre et procurer la même satisfaction.
Les courbes d’indifférence
Une courbe d‘indifférence est le lieu géométrique des points représentant des combinaisons
des quantités de X et de Y correspondant à un même niveau de satisfaction.

C’est donc une courbe qui relie tous les points représentant une combinaison de deux biens ou
de deux ensembles de biens qui procurent au consommateur lamême utilité ou satisfaction.
Sur une même courbe d‘indifférence le niveau d‘utilité reste constant.
Graphiquement, les préférences du consommateur sont représentées par un ensemble de
courbes d‘indifférence (figure6.3) qui constituent la carte d‘indifférence du consommateur.
En vertu de l‘axiome de dominance, une courbe d‘indifférence qui se situe à droite d‘une
autre indique un niveau d‘utilité supérieure. Plus on s‘éloigne de l‘origine des axes, plus on
accède à des niveaux d‘utilité supérieurs.
Figure 4.2. Carte d’indifférence

Ainsi, le point C contient plus d‘unités de bien X et Y que le point B.


Caractéristiques des courbes d’indifférence

1°. Les courbes d’indifférences sont décroissantes de gauche à droite:

C‘est-à-dire qu‘elles sont négativement inclinées de gauche à droite. La pente négative permet
35

au consommateur de maintenir constant le niveau d‘utilité lorsqu‘il se déplace le long de la


courbe d‘indifférence, c‘est-à-dire lorsqu‘un bien est substitué à un autre tout en respectant
l‘axiome de dominance.

2°. Deux courbes d’indifférences ne peuvent pas se couper:

Si deux courbes d‘indifférences se croisaient, il en résulterait qu‘un même niveau de


satisfaction serait à la fois supérieur et équivalent à un autre.

Figure 4.3

Soient deux courbes d‘indifférence qui se coupent au point A. Les points B et C se trouvent
sur deux courbes d‘indifférence différentes. En vertu de l‘axiome de dominance B est préféré
à C. Par ailleurs B est équivalent à A (B=A) car, se situant sur la même courbe d‘indifférence
II. De même A = C car se situant sur la même courbe d‘indifférence I. Donc, en vertu de
l‘axiome de transitivité, B doit être équivalent à C. Ce qui est absurde parce qu‘un même
niveau de satisfaction ne peut être à la fois supérieur et équivalent à un autre. B ne peut être à
la fois supérieur et équivalent à C.

3° Les courbes d’indifférence sont convexes à l’origine des axes:

Pour comprendre cette caractéristique, il est utile de définir la notion de taux marginal de
substitution, car la convexité de la courbe d‘indifférence n‘est qu‘une conséquence de la
décroissance du taux marginal de substitution.
Le taux marginal de substitution de X à Y mesure la quantité de Y que le
consommateur est prêt à céder contre une unité supplémentaire de X, tout en conservant le
même niveau de satisfaction.
4.1.2. La contrainte budgétaire
Le consommateur sera limité dans ses choix par le revenu dont il dispose, revenu qui
représente son budget.
Supposons un revenu R qu‘il faut dépenser pour acheter deux biens X et Y dont les prix sont
respectivement de Px et Py:

PxX + PyY = R
36

Le choix optimum du consommateur


L’Équilibre du consommateur
L‘équilibre et réalisé par l‘assortiment qui va lui procurer la plus grande utilité (satisfaction)
compte tenu de son revenu c‘est-à-dire de ses possibilités budgétaires.
Afin de maximiser sa satisfaction en respectant sa contrainte budgétaire, le consommateur
doit se situer sur la droite ou la contrainte budgétaire et sur la courbe d‘indifférence la plus
éloignée possible de l‘origine.

Figure 4.4

Le point d‘équilibre E indique la combinaison optimale des quantités des deux biens choisis
par le consommateur.
Considérant le point N, ce point est inaccessible parce que il se situe au-delà de la contrainte
budgétaire, bien que se trouvant au même niveau d’utilité que E.
Le point K représente la même dépense que le point E parce qu‘il se situe sur la même droite
de budget. Cependant S représente un niveau d‘utilité inférieur et pour la même dépense le
consommateur peut obtenir la plus grande satisfaction au point E.
A ce point d‘équilibre (E), le Taux Marginal de Substitution est égal au rapport des prix des
biens.

4.2. Théorie du Producteur


4.2.1. La production de l’Entreprise.
L‘entreprise est une unité de production, une organisation qui combine différents facteurs de
production afin de réaliser une production donnée.
L‘industrie est donc l‘ensemble d‘entreprises fabriquant un produit, homogène. On définit la
production comme étant la création des utilités c‘est-à-dire la création des biens et services
susceptibles de satisfaire le besoin humain.
La théorie de la production analyse la manière dont l‘entreprise combine les différents
facteurs de production, compte tenue de la technique, en vue de maximiser le profit.
37

4.2.2. Les facteurs de production.


On appelle facteurs de production, les Inputs utilisés dans le processus de production. Comme
facteurs de production, nous distinguons la terre (T), le travail (L), le capital (K) et les
matières premières.
Ces facteurs peuvent être fixes ou variables et il est possible de les combiner dans des
proportions fixes ou variables.
Un facteur fixe est un facteur qui ne peut être varié lorsque la production varie.
A court terme, c‘est le facteur capital (K) qui est supposé être fixe car on ne peut pas
changer des immobilisations en un jour. Le facteur travail (L) quant à lui est supposé
variable.
Un facteur variable est celui qui peut varier suite aux changements désirés
dans la production. A long terme, les facteurs de production K et L sont variables.
4.2.2.1. La production avec un seul facteur variable
En courte période, le produit total est obtenu en associant un facteur de production variable (le
travail) à un facteur de production fixe (le capital), pour un état constant de la technique de
production.
 La fonction de production à court terme donne la production totale que l‘on peut obtenir à
partir de différentes quantités de facteurs variables (L) pour une quantité de donnée du
facteur fixe (K). C‘est donc le produit total (PT).
 Le produit moyen (productivité moyenne) d‘un facteur de production est égal au produit
total divisé par la quantité de facteur de production utilisée pour obtenir ce produit.

 Le produit marginal (Pm) d‘un facteur de production est égal à la variation du produit total
imputable à l‘utilisation d‘une unité supplémentaire du facteur de production variable dans
te processus de production, le facteur fixe restant inchangé.

Les économistes ont fini par assimiler l‘étude de la production avec un seul facteur
variable à la loi des rendements non proportionnels de TURGOT qui s‘énonce comme suit:
« Toutes choses restant égales par ailleurs, lorsqu’on ajoute à un facteur fixe des unités de
plus en plus nombreuse d’un facteur variable, la quantité totale produite va d’abord
accroître, puis atteindre un maximum pour enfin décroître».
4.2.2.2. La production avec deux facteurs variables

En longue période, tous les facteurs de production varient, l‘hypothèse de production avec
deux facteurs variables permet de définir Les courbes d‘iso-produit ou isoquant ou encore
courbe d‘indifférence du producteur
38

4.2.2.2. 1. L’isoquant
L‘isoquant est le lieu géométrique des points représentant des combinaisons de facteurs
permettant de réaliser un même volume de production.
Supposons qu‘une usine produise respectivement 20 et 30vélos en utilisant diverses façons de
combiner les facteurs de production K et L.
Tableau n°8 : Facteurs de production
20 vélos 30 vélos
K L K L
10 I 12 2
7 2 8 3
5 3 6 4
3 5 4 7
Portons ces données sur un système d‘axes où la quantité du facteur L est indiquée en
abscisses et b quantité du facteur K en ordonnées.

En reliant le, différentes points, on obtiendra une famille de courbes appelées isoquants.

Figure 4.5. Courbe d’isoproduit.


K

10

4
Isoq= 30 vélos
2
Isoq= 20 vélos
0

1 2 3 4 567 L

4.2.3. Les Coûts de Production

a) Définition

 Le coût total (CT) est égal à la somme du coût fixe total, associé à l‘emploi du facteur de
production fixe, et du coût variable qui varie avec la quantité produite. CT=CF+CV ou
encore CT=CFT+CVT.

Le coût total d‘un niveau de production est la somme en valeur, au prix du marché, de tous les
inputs utilisés par le producteur pour réaliser cette production (output). Les coûts fixes sont
ceux qui ne varient pas avec le volume de production tandis que les coûts variables sont ceux
qui varient avec le volume de production.
39

 Le coût moyen est le coût s par unité produite.

Il est aussi égal à la somme du coût fixe moyen et du coût, variable moyen, soit: CM=
CFM + C VM.

avec: CFM = , le coût fixe moyen est une fonction décroissante de la quantité produite
et CVM =

 Le coût marginal de l‘entreprise mesure l‘accroissement du coût total provoqué par la


production d‘une unité supplémentaire du produit, soit:
Cm =

b) La forme des courbes de coût

Figure 4.6

Cm

 Le coût total est une fonction croissante de la quantité produite à partir de la valeur CT=
CF pour q=0 ;
 Les courbes de CM et Cm passent toutes les deux par un minimum: min Cm pour
et min CM pour
 Pour O q : Cm > 0 et décroissant CT augmente à taux décroissant; pour
Cm > 0 et croissant CT augmente à taux croissant.
40

 tant que Cm <CM, CM décroît; dès que Cm> CM, CM croît.


 La courbe Cm coupe la courbe CM en son minimum.
,
 Pour le coût moyen atteint son minimum et est égal au coût marginal.
La courbe Cm coupe la courbe CVM en son minimum pour
41

CHAPITRE 5 : LE MARCHE
5.1. Introduction

Le marché d‘un bien est le lieu de rencontre, à un instant donné, de la volonté des
consommateurs exprimés par leur demande et des désirs des producteurs, exprimés par leur
offre. Cette confrontation est censée aboutir à la formation d‘un prix et à la détermination des
quantités (prix et quantité d‘équilibre) du bien faisant objet de l‘échange.

Les formes des marchés se différent selon la situation de concurrence existante. Ainsi, on
distingue la concurrence pure et parfaite de la concurrence imparfaite. Le concept
concurrence désigne la rivalité entre plusieurs personnes qui poursuivent le même objectif
(but).

De la confrontation entre l‘offre et la demande on peut établir une typologie des marchés,
selon le nombre d‘intervenants sur le marché.

Tableau n° : Typologie des marchés

Nombre des vendeurs


Grand nombre Petit nombre Un seul
Grand Concurrence parfaite Oligopole Monopole
Nombre nombre
d’acheteurs Petit nombre Oligopsone Oligopole bilatérale Monopole Contrarié
Un seul Monopsone Monopole contrarié Monopole bilatéral

5.2. Le marché de concurrence pure et parfaite

Dans un marché de concurrence pure et parfaite, une centaine ou même des milliers des
firmes vendent des produits homogènes. Chaque firme constitue une petite part du marché et
considère le prix comme une donnée, c'est-à-dire les firmes n‘ont aucun pouvoir sur le prix
du marché.

5.2.1. Les conditions de la concurrence parfaite

La concurrence parfaite est une situation théorique. Elle implique la réalisation simultanée de
six conditions:

1° L’Atomicité du marché
Un très grand nombre d‘agents identiques participent à l‘offre et à la demande du produit sans
qu‘un agent pris individuellement ne puisse modifier le niveau de prix. Le prix s‘impose à
tous, il est une donnée.
42

2° L’homogénéité du produit
Le produit fabriqué par toutes les entreprises est rigoureusement identique.

3° Libre entrée (ou sortie) dans (de) la branche ou industrie


Chaque entreprise est parfaitement libre de joindre le marché pour produire ou de le quitter.

4° La parfaite transparence du marché


Tous les intervenants (acheteurs et vendeurs) sont parfaitement informés de ce qui se passe
sur le marché.

5° L’impersonnalité des relations


Aucun acheteur ne peut s‘adresser à tel vendeur parce que sa tête lui plaît et vice versa. En
d‘autres termes, les relations personnelles ne peuvent â aucun cas affecter ‗les conditions du
marché.

6° La parfaite mobilité des facteurs de production


Le transfert des facteurs de production s‘opère sans obstacle et sans délai d‘une firme à
l‘autre. Cette mobilité concerne aussi bien les facteurs de production que des produits c‘est- à-
dire que les producteurs trouvent facilement tous les facteurs de production dont ils ont besoin
et que les acheteurs et les vendeurs se rencontrent facilement.

Le marché devient imparfait si l‘une ou plusieurs de ces conditions ne sont pas remplies.

5.2.2 La décision de la firme et la production à court terme


Nous commençons notre discussion de la concurrence parfaite avec la décision individuelle
de la firme à propos du niveau de production à réaliser. L‘objectif de la firme est de
maximiser le profit économique qui est égal aux recettes totales moins les couts économiques
totaux. Les coûts économiques englobent tous les coûts d‘opportunité lies a la production, qui
sont à la fois des coûts explicites (Achat des matières premières, paiement des facteurs de
production or tous les paiements cash) et les coûts implicites (le cout d‘opportunité de
l‘entrepreneur et des capitaux investis.).

Le profit économique est diffèrent du profit comptable. Le comptable se basent sur le


mouvement d‘entrer et de sortie de la monnaie ou des fonds. Ils ignorent ainsi les coûts qui ne
sont pas liés aux transactions explicites. Le profit comptable est égal aux recettes totales
moins les coûts explicites. Du fait que les comptables ignorent les coûts explicites, le profit
comptable est souvent supérieur au profit économique.

5.2.2.1 L’approche totale du profit

Une des approches utilisées par les firmes pour déterminer la quantité à produire est de
calculer le profit économique à chaque niveau de la quantité produite et choisir la quantité qui
génère le profit le plus élevé.
43

Le profit étant défini par la différence positive entre la RT et le CT, nous pouvons alors
écrire :
Profit = Recette totale — coût total or = RT-CT.

La recette totale d‘une firme est l‘argent qu‘elle obtient en vendant ses produits. Ainsi, la
Recette totale est obtenue en multipliant le prix du marché par la quantité totale vendue;
RT = P x Q

En concurrence parfaite, le prix est une donnée, c‘est-à-dire qu‘il est constant quel que soit les
quantités vendues. Dans ces conditions, la Recette totale est une fonction directe de la
quantité produite et vendue, et sera représentée par une droite émanant de l‘origine.

Figure 5.1.: Courbe de RT

RT RT

Q
5.2.2.2 L’approche Marginale du profit

La deuxième approche utilisée par les firmes pour déterminer la quantité à produire et de
calculer le profit repose sur le principe Marginal.
Partant de la recette totale (RT), nous pouvons facilement déduire la Recette marginale (Rm)
et la Recette moyenne (RM).
La RM est le quotient de la RT par la quantité vendue. Ceci n‘est rien d‘autres que le prix
unitaire.
RM = or RT = P x Q

d‘où RM = =
Donc la RM = Prix. Le prix étant une donnée, une constante, la RM l‘est aussi. Comme la
RM est une constante, les accroissements des recettes seront également constants.
Etant donne‘ que sur le marché de concurrence parfait, le prix est une donnée, la variation de
la recette totale qui résulte d‘une unité supplémentaire est simplement le prix du bien. D‘où
sur un marché de concurrence parfaite, la recette marginale est égale au prix, Rm = RM = P
44

Figure 5.2.

Rm
RM

Rm = RM = P

5.3 Le marché de concurrence imparfaite : Le Monopole

Au point 3.2 nous avons analysé les décisions prisentQ par les firmes dans un marché de
concurrence parfaite, un marché avec plusieurs firmes. Ce point analyse le cas extrême à
savoir, un marché ou une seule firme vend des produits qui n‘ont pas des substituts. Sur le
marché de concurrence parfaite, le prix est une donnée, ainsi les firmes ne peuvent pas
modifier le prix. Tandis que sur le marché de concurrence imparfaite, la firme a le pouvoir de
modifier le prix des biens vendus.

Les situations de monopole sont créées par des barrières qui ne permettent pas d‘autres firmes
de pénétrer le marché. Ces barrières peuvent provenir de la protection dont jouit une
entreprise qui détient un brevet d‘invention, la mauvaise circulation de l‘information, le
contrôle par une firme d‘une ressource rare, une réglementation gouvernementale qui accorde
à une firme l‘exploitation exclusive d‘une ressource ou d‘un domaine. La situation de
monopoleur peut également être le fait de l‘inexistence des produits substituables.

5.3.1. La décision de production du Monopoleur.


Comme toute firme, le monopoliste doit décider de la quantité des biens et services à
produire afin de maximiser son profit. Ce profit sera déterminé sur base de ses couts de
productions et de ses recettes totales.
Les recettes du monopole dépendent de la demande. Les quantités d‘un bien qu‘un
monopoleur peut vendre à un prix donné sont limitées. Par conséquent pour pouvoir vendre
d‘avantage, il doit diminuer son prix. Raison pour laquelle la courbe de demande du
monopole est décroissante.
45

CHAPITRE 6 : MESURE DE LA PRODUCTION ET DU REVENU


NATIONAL
6.0. Introduction
Nombreux sont ceux qui considèrent que le Produit intérieur brut (PIB) est la meilleure
mesure des comportements et performances d‘une économie.
Dans des pays comme les Etats Unies d‘Amériques, cette mesure statistique est établie tous
les trois mois par le bureau d‘analyses économiques.
Du fait que les sources des données sont diverses, l‘objet du PIB est de résumer toutes ces
données et de les synthétiser en un seul chiffre représentant la valeur en unité monétaire de
l‘activité économique pour une période de temps donnée.

6.1. Les deux cotés (pile ou face) de l’activité macroéconomique : production et revenu
Chaque jour les hommes et les femmes vont au travail pour produire les biens et services. A la
fin du mois, ils ont un revenu compatible à leurs productivités.
En revanche, ils dépensent ce revenu pour acheter les biens et services produits par d‘autres
personnes. Et ces dernières utilisent ce revenu pour acquérir des inputs et payer les facteurs de
production qui concourent à la production de ces biens et services.
En d‘autres termes, la production entraine ou engendre un revenu et le revenu entraine ou
créer une production.
Cette relation est facilement représentée sur le diagramme des flux circulaires que nous
verrons au point suivant.

6.2. Le diagramme des flux circulaire de production et revenus


L‘économie rassemble des millions de personnes engagées dans de nombreuses activités
(achats, ventes, travail, recrutement, fabrication,…).
Pour comprendre comment l‘économie fonctionne, nous devons trouver un moyen de
simplifier notre conception de toutes ces activités c‘est-à-dire, présenter un modèle qui
explique de manière simpliste comment l‘économie est organisée et comment ceux qui y
participent interagissent les uns des autres. D‘où le diagramme de flux circulaire.
Ce diagramme est une représentation graphique de l‘économie qui montre comment la
monnaie, les facteurs de production et les quantités produites circulent entre les ménages et
les firmes en passant par le marché des biens et services et le marché des facteurs de
production.
Si nous considérons une économie en autarcie ou l‘Etat ne joue que ses fonctions régaliennes,
46

Sur le marché des facteurs, les ménages fournissent les facteurs de production (travail, capital
et terre) aux firmes. Ces dernières se servent de ces fauteurs pour produire les biens et
services à mettre sur le marché, lesquels seront demandés par les ménages via les salaires
perçus par leurs services rendus aux firmes.

Figure no6.1

Marché des biens


et services
Achet des B&S
Revenu
B&S achetés
Ventes des
B&S

Firmes Ménages

Demande des facteurs Offre des facteurs

Paiement des facteurs Paiement des facteurs


Marché des
Facteurs

Source : Mankwin G., principes de l’économie, 2004,

Ce diagramme montre clairement que quand les ménages fournissement le travail et le capital
aux firmes, ils reçoivent un salaire pour leur travail et gagnent des intérêts et dividendes pour
leur capital. Ils les utilisent pour acheter les biens et services sur le marché des produits (biens
et services).
Grace à ces revenus qui découlent des ventes des biens et services, les firmes constituent un
moyen pour payer les facteurs des productions, puis produire de nouveau ; c‘est ce qui fait à
ce que les revenus circulent dans l‘économie.

6.3. Mesure de l’activité macroéconomique d’une nation


Si nous voulons évaluer les performances économiques d‘un individu, il est évident de
commencer par s‘intéresser à son revenu. Ce qui veut dire tout simplement qu‘un individu qui
a un revenu élevé est capable de se procurer des biens essentiels tout comme des biens des
luxes. Il n‘est donc pas surprenant que les détenteurs de revenu élevé aient aussi des niveaux
de vie élevé. Cette logique s‘applique également dans des économies nationales.
Lorsque l‘on cherche à évaluer si une économie se porte bien ou mal, il est normal de
s‘intéresser au revenu total de tous ceux qu‘elle compose.
47

De ce fait, dans les points qui suivent, nous allons parler des indicateurs qui mesurent la
valeur des biens et services produits au sein d‘une économie.

6.3.1. Le produit intérieur brut


Pour mesurer la production d‘une économie entière, on utilise la production intérieure brute
(PIB) qui est un agrégat macroéconomique.
Pourtant, dans une économie fermée, le Produit intérieur brut est égal au produit national brut.
Cette égalité entre le PIB et PNB trouve explication dans l‘hypothèse d‘absence absolue de
mouvement des facteurs entre le pays et le reste du monde. Cela implique notamment
l‘impossibilité de tout transfert de revenu des facteurs (salaire et dividende) en provenance
ou en destination du Reste du monde.

6.3.1.1. Définition du PIB


Le PIB est définit comme la valeur totale évaluée au prix du marché de tous les biens et
services finaux produit au sein d‘une économie dans une année donnée.

6.3.1.2. Règle et Approche de calcul du PIB


6.3.1.2.1. Règle de calcul du PIB
En pratique, il existe un certain nombre des règles à respecter avant de passer au calcule du
produit intérieur brut.

a) La valeur Marchande totale


Le PIB additionne de nombreux types de produits dans le but de construire une mesure unique
de la valeur économique. A cette fin, les prix du marché sont fréquemment utilisés.
Comme les prix du marché mesurent le montant que les individus sont prêts à payer pour les
différents biens, ils traduisent exactement la valeur de ces biens.
Finalement, nous allons prendre la somme (en quantité) des biens et services produits
multiplié par leurs prix respectifs.
Exemple : prenons le cas d‘une économie qui a produit 5 voitures au prix de 20.000 USD
l‘unité et 1000 chaises au prix de 10 USD l‘unité.
Le PIB pour cette économie sera : 5x20.000+1000x10=110.000USD
b) Biens finaux
Un bien final est celui vendu et utilisé directement par l‘usager. C‘est le cas d‘une chaise,
d‘une voiture, une chemise,…
Il est évident de noter que dans le calcul du PIB, les biens intermédiaires ne sont pas prises en
compte car ils engendrent un biais de double emploi.
48

Prenons par exemple le cas de la production d‘une chaise, le producteur a besoin des bois, des
tissus, des clous, etc.
Ces biens sont qualifiés des biens intermédiaires parce qu‘ils sont utilisés comme matière
première dans la fabrication de cette chaise. En prenant en compte ces biens, puis en suit la
chaise, il est clair que les biens intermédiaires seront comptés deux fois.
Considérons par exemple une économie qui produit des voitures pour 500.000$ et de l‘acier
pour 300.000$ dans deux firmes différentes.

Firmes A (Acier) Firmes B (voiture)


300.000$ 500.000$

Supposons qu‘à la même année, la firme B achète de l‘acier de la firme A pour une valeur de
150.000$.
Pour éviter le double emploi, le calcul du PIB pour cette économie se fera comme suit :

PIB=300.000 + (500.000-150.000) = 650.000$

Le PIB inclut seulement la valeur des biens finaux : en effet, la valeur des biens
intermédiaires est déjà comptabiliser dans les prix des biens finaux.
Mais lorsqu‘un bien intermédiaire est produit, et au lieu d‘être utilisé, il est enregistré dans les
stocks de la firme en vue d‘un usage ou d‘une revente ultérieure.
Dans ce cas, il existe une exception à cette règle car ce bien qui est supposé être intermédiaire
est considéré comme final et sa valeur peut par ce fait être comptabilisée dans le PIB au titre
de l‘investissement en stock.
Le PIB inclut les biens et service produits au cours de la période considéré. Il n‘inclut pas des
transactions portant sur des éléments produits dans les passé.

c) Dans une année donnée


Le PIB est mesuré annuellement. Sont inclus dans le calcul du PIB seuls les biens et services
produit au cours de cette année. Pas des biens et services produits antérieurement ou prévus.
C‘est le cas par exemple de Ford, lorsqu‘il fabrique et vend une nouvelle voiture, sa valeur est
comptabilisée dans le PIB mais si cette même voiture est revendue d‘occasion, sa valeur de
revente n‘est pas comptabilisée dans le PIB.
Parce que nous mesurons le PIB au prix courant des biens et services, le PIB augmentera ainsi
que la quantité des biens et services produits reste la même.
Par exemple
Y1 (année 1) Y2 (année 2)
Voitures : 10 Voitures : 10
Prix : 20.000 Prix : 40.000
PIB : 200.000 PIB : 400.000
49

Généralement, nous pouvons croire que le Produit intérieur brut a doublé de la première à la
deuxième année, pourtant c‘est faux. La lecture de la production au cours de ces deux années
montre que les quantités produites sont identiques sauf que le prix qui a changé de gap.
Pour pallier cette incohérence, les économistes ont développé la notion du PIB réel (au prix
constant) qui est une mesure qui tient compte du changement des prix. Contrairement au PIB
nominal (au prix courant), le PIB réel nécessite à ce qu‘on cible un prix issu d‘une année
qualifier de l‘année de base.
A cet effet, considérons par exemple une économie qui ne produit que des voitures

Année 2017 Année 2018


Voitures : 8 Voitures : 10
Prix : 20.000 Prix : 22.000
Le calcul du PIB nominal donne ce qui suit :
Année 2017 : 8x20000=160000
Année 2018 :10x22000=220000
220.000  160.000
De ce fait, % =  37.5%
160.000
Il est à constater qu‘avec une croissance de 10% de prix de vente des voitures pour les deux
années sous études, le produit intérieur brut varie de 37.5%. Pourtant la quantité produite n‘a
accru que de 25% c‘est-à-dire de 8 à 10 unités produits. Ce gap laisse à désirer, raison pour
laquelle le calcul du PIB réel nous aidera à saisir la bonne estimation.
En ciblant 2017 comme l‘année de base. En d‘autres termes, nous utilisons le prix de 2017
pour calculer le PIB de 2017 et 2018.

D‘où, le PIB réel sera :


Année 2017 : 8* 20.000=160.000
Année 2018 : 10*20.000=200.000
200.000  160.000
Finalement, % =  25%
160.000
De même que lorsque nous ciblons l‘année 2018 comme étant l‘année de base, le PIB nous
donne cette même variation.
Donc pour un accroissement de 25% des quantités produites, le produit intérieur brut accroit
aussi de 25% quel que soit le prix ciblé.
50

2.3.1.2.2 Approche de calcul du PIB


a. Approche de la production
Il est important d‘analyser tous les termes utiliser dans la définition du PIB pour mieux
comprendre cet agrégat.

Partant de l‘approche production, le produit intérieur brut est la somme des valeurs ajoutées
brutes, à laquelle on ajoute les impôts sur les produits déduit des subventions sur les produits
mois les subventions sur les produits ;
C‘est-à-dire ;

X o  Ci  VA
n

VA
i 1
i  PIB

Avec :
X o : La production,
Ci : la consommation intermédiaire,
Va : la valeur ajoutée.
En Economie ouverte en cas de TVA, il faut ajouter à cette somme des VA le droit de
douanes et assises pour obtenir la vraie valeur du PIB.

b. Approche des dépenses


Les dépenses de l‘économie prennent des formes très différentes. Raison pour laquelle, pour
comprendre comment l‘économie utilise ses ressources rares, les économistes sont souvent
intéresser par l‘étude de la composition du Produit intérieur brut du point de vue des différents
types de dépenses en biens et services produits.
Pour ce faire, le PIB est décomposé en quatre composantes à savoir : les dépenses de
consommation, les dépenses d‘investissement, les dépenses publiques et les exportations
nettes. Nous allons par le présent, étudier chacun de ces composantes.
Dépenses de consommations (c)
La consommation est la dépense en biens et services des ménages. Ces « biens » incluent la
dépense des ménages aux biens tels que les voitures ou les biens des équipements.
Les « services » incluent les éléments non tangibles tels que des coupes de cheveux, le
transport, la dépense des ménages en matière d‘éducation,…
51

Dans la littérature, on établit une différence entre la consommation intermédiaire et la


consommation finale. La consommation finale est la destruction d‘un bien ou d‘un service
pour satisfaire un besoin économique (besoin primaire ou naturel et besoin secondaire).
Elle est dite finale parce qu‘elle marque la sortie définitive d‘un bien du circuit économique.
Par contre, la consommation intermédiaire n‘est pas une destruction finale d‘un bien ou
service. Il s‘agit d‘une consommation transitoire qui entre dans la production d‘autres biens
ou services.
Les dépenses d’investissements (I)
L‘investissement n‘est pas uniquement une simple composante de la demande globale mais
une variable macroéconomique importante car il permet d‘augmenter la capacité de la
production future de biens de consommation et de production. C‘est l‘un des principaux
moteurs de l‘activité économique car une politique économique appropriée, en favorisant
l‘investissement peut stimuler une conjoncture déprimée.
L‘investissement est une variation du capital, qu‘il soit technique fixe ou circulant. Notons
que la variation du stock du capital représente l‘investissement au sens large de ce terme ; au
sens restreint, l‘investissement est l‘acte d‘acquisition et/ou en vue d‘un tirer de revenu futur.
Les dépenses d‘investissements correspondent à l‘achat des biens qui seront utilisées dans le
futur pour produire plus des biens et services.
Les dépenses gouvernementales (G)
Les dépenses publiques sont des dépenses des biens et services du gouvernement locaux et
nationaux. Elles incluent tous les achats des biens et services nouvellement produit par le
gouvernement nationaux, locaux, les provinces et les localités. Ces dépenses peuvent-être
celui liées au traitement des fonctionnaires, aux achats de fournitures, aux achats de
bâtiments, à la construction de routes,…
Il s‘agit de l‘ensemble de dépenses courantes, des administrations publiques au cours d‘un
exercice budgétaire. Les services fournis par les administrations sont gratuits. Elles sont
considéré comme exogènes, c‘est-à-dire qu‘elles ne sont déterminées par aucune autre
variable, leur niveau est simplement fixé par l‘Etat.
Pour ce qui concerne les dépenses publiques, il faut faire la part des choses entre ce deux fait :
lorsque par exemple l‘Etat paie un salaire à un chef d‘armé, ce dernier fait partie des dépenses
publiques ; par contre, s‘il octroie une allocation de sécurité sociale à une personne âgée, ce
type de prestation est appelé « transfert » car il n‘est pas effectué en contre partie de la
production d‘un bien ou d‘un service.
52

De ce fait, le transfert a pour conséquence de modifie le revenu des ménages, mais ne reflète
pas la production de l‘économie.

Les dépenses de reste du monde (X-M)


Par dépenses de reste du monde ou demande finale étrangère, nous considérons le solde des
dépenses d‘importations et d‘exportations généralement appelé exportations nettes.
Les exportations nettes sont égales aux achats des biens et services domestiques et étrangers.
Formellement, l‘exportation nette est la différence entre la dépense des étrangers portant sur
les biens produits domestiquements (X) et la dépense des biens étrangers (M). Et le terme
« net » dans « exportation nette » fait référence au fait que l‘on retranche les importations des
exportations.
 Les exportations
Elle corresponde à la valeur de marchandise livrée et au service fournis par les agents
économiques résidants à de non résidant aussi bien sur leur propre territoire que sur les
territoires étranger. Ainsi définies les exportations des marchandises (biens et de services d‘un
pays) englobent aussi les dépenses des touristes sur son territoire.

 Les importations
Elles représentent le flux des changes commerciaux à destination d‘un pays. Elles
correspondent à des acquisitions des biens et fournitures des services ont lieu aussi bien sur le
territoire national que ceux du pays tiers. Les achats de touristes congolais (de résidant au
Congo à l‘étranger) comme des étrangers par des agents résident au Congo sur le territoire
Congolais constitue des importations pour notre pays.
En combinant toutes les composantes, le produit intérieur brut partant de l‘approche dépense
est donnée par :
M  P  Ci  CFM  CFA  FBCF  stocks  X
M  P  Ci  CFM  CFA  FBCF  stocks  X
orVA  P  Ci
VA  CFM  CFA  FBCF  stocks  X  M
avec VAi  PIB,
i

PIB  CFM  CFA  FBCF  stocks  X  M


NB : M= importations, X= exportations, P= production, Ci = Consommation intermédiaires,
CFM = Consommation finale des ménages, CFA= Consommation finale des Administrations,
FBCF = formation brut du capital fixe.
53

En agrégeant, la variation de stocks et la formation brute du capital fixe, nous obtenons


l‘investissement et connaissant la consommation finale des ménages (C) et la consommation
finale des administrations (G),

PIB  Y  C  I  G  NX

c. Approche des revenus


Une fois la richesse produite, elle doit être distribuée. Une troisième façon de la mesurer
consiste donc à calculer la somme des revenus des facteurs de production (salaires, revenus du
capital…).
Raison pour laquelle nous allons prendre en compte les différents revenus par nature des
agents économiques.
C‘est le cas par exemple des revenus des ménages, des sociétés anonymes, de l‘Etat,…

 Revenus des ménages


Salaires, traitement et pensions payés par les entreprises, par l'Etat, par l'étranger et par les
ménages (services divers).
Revenus mixtes du travail et de l'entreprise : commerçants agriculteurs, artisans, professions
libérales et autres indépendants, sociétés de personne.
Revenus de la propriété : dividendes, intérêts, loyers, fermages.

 Revenus des sociétés anonymes


Les revenus des entreprises individuelles et des sociétés de personnes se confondent avec
ceux de leurs propriétaires (ménages). Il ne peut donc y avoir de revenu distinct que pour les
sociétés anonymes. Ici aussi toutefois, la plus grande partie des revenus est distribuée aux
ménages. Les seuls postes non distribués sont :
o les bénéfices réservés ;
o les impôts directs des sociétés.
Toutefois, les impôts sont considérés comme des transferts et non des revenus, aussi ces
inputs restent-ils comme revenus des sociétés.
 Revenus de l'Etat
La plus grande partie des recettes de l'Etat sont des impôts qui ne sont pas un revenu. Les
revenus échéant à l'Etat sont limités aux postes suivants :
o Intérêts et dividendes perçus ;
o Loyers imputés sur bâtiments propres de l'Etat.
54

La somme de tous ces revenus donne le revenu national ou produit national net. Il est
nécessairement exprimé au coût des facteurs, puisqu'il est avant tout constitué de paiement
aux facteurs.
Il est net dans le sens où le revenu se défini par les disponibilités qui restent après que le
capital ait été maintenu intact.
Finalement,
PIB = Σ rémunérations des facteurs
Plus précisément le PIB sera la somme des rémunérations des salariés versées par les unités
résidentes (revenus du travail) et des excédents bruts d‘exploitation des unités résidentes
(revenus du capital), auxquels on ajoutera les impôts liés à la production et on soustraira les
subventions d‘exploitation (revenus nets de l‘Etat liés à la production).
Il faut noter que le calcul du PIB partant de l‘approche de produit, de dépense et de revenu
conduit à la même solution.
Il suffit de voir le tableau d‘entrée et sortie pour s‘y rendre compte.
Illustrons ce constat par le cas d‘une économie fictive laquelle les informations sont résumées
dans le tableau ci-dessous :
Tableau n02.1 : situation d’une économie fictive
Agriculture Industrie Service Sous-total C I Demande output
Branches finale
Produits
Agriculture 350 1000 1000 2350 600 550 1150 3500
Industrie 700 250 500 1450 300 750 1050 2500
Service 1050 500 500 2050 1400 1550 2950 5000
Sous-total 2100 1750 2000 2300 2850 11000
Valeur A. 1400 750 3000
Salaires 600 200 1200 2000
Intêret de 100 50 600 750
k
Rente 700 500 1200 2400
Sous-total 1400 750 3000
Input 3500 2500 5000 11000

S‘il faut calculer le produit intérieur brut partant de trois optiques étudiées ci-haut, nous
aurons :

 Optique de production
n

VAi 1
i  PIB

PIB  1400  750  3000  5150


55

 Optique des dépenses


PIB  C  I  G  X  M
PIB  2300  2850  5150

 Optique des revenus


PIB  1800  450  2900  5150
6.3.1.3. Le déflateur du Produit intérieur brut
Le déflateur du produit intérieur brut est le rapport entre le PIB nominale et le PIB réel.
Mais c‘est quoi le PIB réel et le PIB Nominale ?

6.3.1.3.1. PIB réel versus PIB nominal


Comme le Produit intérieur brut mesure la dépense totale des biens et services sur tous les
marchés de l‘économie, supposons que la dépense totale augmente d‘une année à l‘autre, ce
qui peut laisser croire que :
 Soit l’économie produit une quantité des biens et services plus important,
 Soit les biens et services sont vendus à des prix relativement élevés.
Lorsqu‘on veut étudier l‘évolution de l‘économie au cours du temps, il est souhaitable de
séparer ces deux effets afin d‘obtenir une mesure de la quantité totale des biens et services
que l‘économie produit indépendamment des variations des prix de ces biens et services.
A ces fins, les économistes utilisent une grandeur appelée « PIB réel ». Cette grandeur répond
à la question de savoir quelle serait la valeur des biens et services produit cette année si nous
valorisons la production globale des biens et services aux prix en vigueur au cours d‘une
année passée. En valorisant la production courante au moyen de prix passés fixés, le PIB réel
montre comment la production globale de biens et services de l‘économie varie dans le temps.
Le PIB nominal est la valeur de la production des biens et services valorisée aux prix courant.
Il utilise les prix courant pour attribuer une valeur à la production de biens et services de
l‘économie, alors que le PIB réel est la production de biens et services valorisée à des prix
constants de l‘année de base pour attribuer une valeur à la production de biens et service de
l‘économie. Raison pour laquelle on parle souvent du PIB au prix courant et le PIB au prix
constant (d‘une année de base).
Comme le PIB réel n‘est pas affecté par les variations de prix, les variations de PIB réel
reflètent seulement les changements dans les quantités produites. Raison pour laquelle cette
mesure (PIB réel) est qualifiée d‘une mesure de la production de biens et services de
l‘économie, reflètent la capacité de l‘économie à satisfaire les besoins et les désirs des
individus.
56

En calculant le PIB réel, l‘idée est de juger la performance de l‘économie dans son ensemble,
et lorsque les économistes parlent des PIB de l‘économie, ils font référence au PIB réel plutôt
qu‘au PIB nominal. De même que lorsqu‘ils parlent de la croissance économique, ils se
réfèrent à la variation du PIB réel d‘une période à l‘autre.
Considérons les informations d‘une économie données :
Tableau no2.2 : quantité et prix des voitures et des ordinateurs
Années Quantités produites Prix
Voitures Ordinateurs Voitures Ordinateurs
2001 4 1 10.000$ 5.000$
2002 5 3 12.000$ 5.000$
Présenté le PIB Nominal et le PIB réel de cette économie
 PIB Nominal
2001 : (4x10.000) + (1x5000) = 45000$
2002 : (5x12.000) + (3x5000) = 75000$
 PIB réel,
Du fait que le PIB réel nécessite la détermination de l‘année de base, considérons à cet effet
2001 comme année de base
D‘où,
2001 : (4x10.000) + (1x5000) = 45000$
2002 : (4x12.000) + (1x5000) = 53000$

6.3.1.3.2. Le déflateur du PIB


Nous venons de voir que le PIB réel ou PIB au prix constant reflète à la fois les prix et les
quantités des biens et services produits dans une économie.
En outre, en maintenant les prix à leur niveau de l‘année de base, le PIB réel reflète seulement
les quantités produites.
Et partant de ce deux grandeurs (PIB nominale et le PIB réel), nous pouvons calculer un
indice appelé le déflateur du PIB.
PIBno min al
déflateur  x100
PIBréel
Le déflateur du PIB mesure le niveau courant des prix par rapport au niveau des prix de
l‘année de base. Il est une mesure que les économistes utilisent pour surveiller le niveau
moyen des prix dans une économie.
Partant de l‘exemple précédant,
45000
Le déflateur du PIB en 2001  x100  100%
45000
57

75000
Le déflateur du PIB en 2002  x100  141.5%
53000
141.5  100
  0.14
100
Il est à remarquer que le déflateur du PIB de l‘année de base doit être toujours égal à 100% et
pour les années suivantes, ils mesurent le changement du produit intérieur brut nominal, à
partir de l‘année de base, qui ne peut être attribué à une variation du PIB réel.
Suivant l‘indice de déflateur, de 2001 à 2002, en moyenne, les prix ont augmenté de 14%.
On peut par ailleurs avancer l‘idée que le PIB surestime la richesse réellement disponible
pendant une année.
En effet, une partie du stock de capital s‘est usée et a vieilli. Une partie de la production totale
a donc dû être consacrée au remplacement du capital devenu hors usage. C‘est ce que
mesurent les amortissements.
En retranchant les amortissements du PIB, on obtient le Produit Intérieur Net :
PIN  PIB  Amortissement
Le produit intérieur net mesure donc la richesse créée nette de celle qui a été détruite au cours
de la production.

6.3.1.4. PIB comme mesure du bien-être


Comme nous venons de voir ci-haut que le PIB mesure à la fois le revenu total de l‘économie
et la dépense totale en biens et services de l‘économie. Ainsi, le PIB par habitant nous
renseigne sur le revenu et le dépense d‘un individu moyen de l‘économie.
Comme la plupart des individus préfèrent recevoir un revenu élevé et dépensent beaucoup, le
PIB par habitant est une mesure naturelle du bien-être économique d‘un individu moyen.
Il faut noter que cet indicateur comme mesure du bien-être est très contesté par les
économistes car il ne prend pas en compte un certain nombre des variables qualitatives tels
que la santé, l‘éducation, l‘environnement, le loisir,…
Mais de lors que le PIB peut permettre à un pays de se doter de meilleurs systèmes de santé et
éducatif pour la population, de réduire les externalités négatives,…il peut être qualifié comme
étant une bonne mesure du bien-être économique.

6.3.2. Le produit National Brut (PNB)


a. définition
Le PNB est un agrégat proche du PIB, il est calculé en considérant la production et le revenu
des facteurs de production des nationaux résidants au pays et ceux résidants à l‘étranger.
58

Ici, ce qui compte est la nationalité des détenteurs des facteurs de production et non le lieu de
leur activité. Un congolais qui travaille aux USA fait augmenter le PNB Congolais mais pas le
PNB Américain. De même, un Américain qui travaille en R.D Congo ne contribue qu‘au PNB
Américain.
De ce fait, le Produit national brut est défini comme étant l‘ensemble des biens et services
produits par les nationaux quels que soit le lieu de la production pour une période donnée.

b. mesure du PNB
Le Produit national brut est estimé par le produit intérieur brut et du revenu reçus du reste du
monde déduit du revenu des facteurs versés au reste du monde.

Revenu des facteurs en Revenu des facteurs


D‘où, PNB= PIB + ( provenance du reste du )-( versé au - reste du )
monde
monde.
Il faut noter que les pays de forte émigration tendent à avoir un PNB supérieur à leur PIB
parce qu‘une grande partie de leurs nationaux travaillent à l‘étranger (c‘est le cas des Etats-
Unis, du Japon,…). De même les pays qui possèdent un nombre important d‘entreprises à
l‘étranger auront un PNB supérieur à leur PIB. A l‘inverse, les pays sur le territoire desquels
opèrent des entreprises détenues par des étrangers auront un PIB supérieur à leur PNB (c‘est
le cas du Pakistan du Nigéria,…).
59

6.3.3. Extension du diagramme des flux circulaires


Ce diagramme inclus tous les agents économiques à savoir C+I+G+NX
Figure no2.2

Reste du Monde

Importations Exportations

Marché des biens


et services

Offres des B&S

Taxes Taxes
Gouvernement Ménages
Firmes

Achat des facteurs

Marché des
Facteurs
60

CHAPITRE 7 : CHOMAGE ET INFLATION


7.0. Introduction
L‘inflation et le chômage constituent depuis la seconde moitié du 20ième siècle les maux les
plus importants de notre société d‘une part, et de la macroéconomie de l‘autre part. Ils sont
par ailleurs présentés par Nicolas Kaldor comme les pierres angulaires de son Carré magique.
Etant un processus durable et général de hausse cumulative du niveau général des prix,
l‘inflation a diverses sources telles qu‘épinglées dans la littérature économique.
La théorie quantitative de la monnaie d‘Irving Fisher soutient l‘hypothèse selon laquelle
l‘inflation résulterait d‘une émission de monnaie trop importante. Mais il peut être également
associé à un déséquilibre du marché.
Si J.M. Keynes insiste sur l‘inflation par la demande, les économistes du courant classique
précisent que le processus de production (coût du travail, du capital et des matières premières)
peut engendrer une augmentation du niveau général des prix. Enfin, l‘inflation puise sa source
dans le dysfonctionnement structurel des marchés et dans les comportements des différentes
parties prenantes de l‘activité économique.
Pourtant, le chômage désigne quant à lui la situation des individus sans emploi et à la
recherche d‘un emploi. La mesure du chômage étant purement conventionnelle, il existe deux
grandes familles : l‘une considère le chômage sous l‘angle du stock, l‘autre comme le résultat
de plusieurs flux. Le volume du chômage peut être mesuré à travers l‘indicateur du taux de
chômage (nombre de chômeurs/population active).
Ce dernier donne lieu à deux approches qui s‘appuient sur deux définitions différentes du
chômage.
L‘analyse du chômage a donné naissance à trois grands types d‘explications : une explication
classique qui impute la responsabilité du chômage à l‘insuffisance de rentabilité des
entreprises ; une explication keynésienne pour laquelle le chômage résulte d‘une demande
solvable insuffisante et une explication plus structurelle qui lie le chômage à des facteurs
économiques et sociaux permanents (on parle ainsi de chômage naturel, frictionnel,
technologique, de segmentation,…).
Voyons en détail ce qui est du chômage, de l‘inflation et de l‘arbitrage entre le deux.

7.1. Le chômage
Quand l‘économie ne performe pas dans ses pleines capacités, elle impose des couts aux
individus et aux sociétés.
61

Durant la période d‘une mauvaise performance de l‘économie nationale et d‘une croissance


lente, le chômage augmente rapidement et devient une inquiétude pour toute la nation.
Durant la période de la bonne performance et une croissance rapide de l‘économie, le
chômage baisse mais ne disparaît pas. Notre préoccupation majeure est de savoir comment les
économistes et le gouvernement mesurent le chômage et d‘interpréter ce qu‘ils mesurent.

7.1.1. Définition du Chômage


Pour mieux comprendre ce que c‘est le chômage, il est important de savoir qui est un
chômeur ?
Un chômeur est une personne physique en âge de travailler qui recherche activement un
emploi et qui est immédiatement disponible.
C‘est l‘état dans lequel se trouve une personne active dépourvue d‘un emploi directement
disponible et qui n‘en trouve pas un.

7.1.2. Mesure du chômage


Pour mesurer le chômage, on utilise plusieurs méthodes mais les plus usuelles sont :
 La méthode fondée sur le décompte des demandeurs d’emploi
Cette méthode consiste à compter le nombre de personnes qui se présentent chaque fois
demandeurs d‘allocations-chômage auprès d‘organismes sociaux tels que le pôle Emploi en
France, ONEM en Belgique tout comme en RD Congo,… du fait que ces organismes versent
les allocations-chômage, il devrait être facile pour eux de dénombrer les chômeurs.
Mais cette méthode regorge plusieurs inconvénients qui peuvent être, les changements des
règles édictés par le gouvernement pour qu‘une personne soit éligible aux allocations-
chômage.

 La méthode fondée sur les enquêtes sur la population active


La présente méthode est plus fiable pour mesurer le chômage. Elle est fondée sur l‘usage
d‘enquête qui fait référence à une définition accepté du chômage. Et la plus grande question
ici est celle de savoir qui doit réellement être sondé ? A quel rythme? Et quel est la définition
du chômage retenu ? Un questionnaire d‘enquête est élaboré à cet effet. En RD Congo,
l‘enquête sur l‘emploi est effectuée par l‘institut national de la statistique (INS), le dernier est
celui de 2012. Il s‘agit d‘une source statistique qui permet de mesurer le chômage, de mieux
cerner la situation des chômeurs et les changements de situation vis-à-vis du travail.
L‘objectif premier de ces enquêtes est de ventiler la population en trois catégories :
 La population active occupée (employée),
62

 Les personnes sans emploi ou chômeurs,


 Personne hors de la population active (ou inactive).
a. Population active et population inactive
 Population active
La population active occupée regroupe l‘ensemble des personnes actives pourvus d‘emplois,
salariés ou indépendantes de deux sexes âgés de 15 à 64 ans révolus. Il s‘agit de nombre total
de travailleurs incluant les travailleurs employés et les chômeurs.
Sont exclus, les personnes qui sont incluent dans cette tranche d‘âge mais qui poursuivent
leurs études, les jeunes qui passent leurs services militaires, ceux qui souffrent d‘un handicap
physique ou mental, ainsi que les mères au foyer.
Mathématiquement, la population active est estimée comme suit :
Pa  n brec hom eur  trav.employé

 Population inactive
La population inactive d‘un pays regroupe l‘ensemble des personnes suivantes : les jeunes
moins de 15 ans, les élèves et étudiants, les personnes handicapées physique et mentale âgées
de 15 à 64 ans, les mères en foyer ainsi que les retraités.

b. taux de chômage
Le taux de chômage n‘est rien d‘autre que le pourcentage de la population active au chômage.
Mathématiquement, il est estimé comme suit :
N brechômeur
Txchm  x100
Pa

c. taux de participation à la population active ou taux d’activité


Les enquêtes sur la population active permettent également de produire des données sur la
participation à la population active. Le taux de participation à la population active (ou taux
d‘activité) évalue le pourcentage de la population adulte qui participe à la population active.
En d‘autre terme, il s‘agit d‘un rapport entre le total de la population active et le nombre des
personnes en âge de travailler.
population _ active
Taux d‘activité  x100
population _ en _ âge _ de _ traviller
Considérons une économie ou 300.2 millions de personnes sont occupées et 41.2 millions de
personnes sont en chômages. Quelle est la taille de la population active et déterminer le taux
de chômage.
63

La population active = 300.2+41.2=341.4 millions


41.2
Le taux de chômage  x100 =12.06%
341.4

7.1.3. Catégorie de chômage


Il existe plusieurs types de chômage dans la littérature économique. Pour ce qui nous
concerne, nous allons explorer les trois catégories fondamentales à savoir :

 Le chômage cyclique ou conjoncturel


Le chômage est qualifié de cyclique s‘il est lié aux fluctuations économique du PIB réel. C‘est
par exemple le cas où l‘économie est entrée dans une période d‘une mauvaise performance,
d‘un déclin dans le PIB ou une lente croissance. Au courant de cette phase, qui peut être
assimilable à la récession, les entreprises qui revoient leur production à la baisse, réduisent de
même la taille de la main d‘œuvre ou cesse d‘embaucher.

 Le chômage structurel
Le chômage structurel est le résultat d‘une insuffisance de l‘emploi disponible afin de
satisfaire tous ceux qui désirent travailler. Une situation où l‘offre du travail dépasse la
demande du travail. Le terme structurel est utilisé afin d‘expliquer les périodes longues de
chômage. Ce type de chômage apparaît lorsque les salaires sont, fixés au-dessus du niveau
d‘équilibre de l‘offre et de la demande.
 Chômage frictionnel
Le chômage qui résulte de la durée de recherche d‘un emploi correspondant aux goûts et aux
compétences des travailleurs. D‘où il y aura toujours des travailleurs sans emploi malgré la
bonne santé de l‘économie.
Le taux de chômage ne tombe jamais à zéro à cause de ce type de chômage. Au contraire, il
fluctuera autour de son taux naturel.

7.1.4. Les coûts du chômage

A. Couts économiques
Lorsqu‘il y a excès de chômage dans une économie ou lorsque le taux de chômage est au-
dessus du taux naturel du chômage, les individus et les sociétés connaissent des
pertes énormes. L‘économie se trouve dans une situation déprimée, car la consommation des
ménages se réduit, les entreprises ne parviennent pas à bien écouler leurs produits d‘où la
baisse tragique du PIB. Cette réalité peut placer l‘économie dans une situation de récession,
voir même de dépression si elle perdure dans le temps.
64

B. Allocation chômage : un fardeau pour l’Etat


Dans des économies qui fonctionnent normalement, un chômeur est une personne qui a droit à
un traitement mensuel pour sa survie. Ce traitement appelé allocation-chômage est assuré par
l‘Etat. Dans l‘hypothèse où le chômage s‘amplifie, c‘est l‘Etat qui par le biais d‘allocation-
chômage qui alloue une part plus importante. Il s‘agit là d‘une dépense supplémentaire que
l‘Etat doit incorporer dans son budget.

7.2. Inflation et coût de la vie

7.2.1. Définition
L‘inflation est la hausse généralisée des prix pour une période relativement longue dans une
économie. Et le contraire de l‘inflation et la désinflation (la baisse généralisée du prix dans la
durée). Quand il y inflation, chaque unité du Franc Congolais achètera moins des biens et
services. Raisons pour laquelle l‘inflation réduit le pouvoir d‘achat de la monnaie.

7.2.2. Causes de l’inflation


7.2.2.1. La hausse de prix de revient : inflation par le coût
L‘inflation par le coût est une hausse de prix qui procède une augmentation de coût de
production et/ou de la distribution des entreprises.
Il peut avoir pour source l‘augmentation de salaire des agents économiques, l‘accroissement
de prix des matières premières, l‘augmentation des impôts des taxes liées à la production,
l‘accroissement des frais généraux,…

7.2.2.2. L’excès de la demande sur l’offre : Inflation par la demande


Lorsque dans une économie la demande l‘emporte sur l‘offre, il est clair que les entrepreneurs
auront tendance à revoir leurs prix sur le marché. Ce changement d‘allure des prix une fois
généralisé et pour une période aussi longue engendre l‘inflation.

3.2.2.3. L’excès de l’offre de la monnaie : inflation par la monnaie


L‘excès de monnaie ou de l‘utilité se traduit par une augmentation des encaisses des agents
économique. Cette augmentation incitera la consommation des agents, dans l‘hypothèse où
l‘offre reste constante, c‘est la demande qui devient plus importante. Une situation qui produit
par conséquent la hausse de prix sur le marché. Une fois que cette dernière généralisée, nous
assistons à une situation inflationniste.
65

7.2.3. Conséquence de l’inflation


7.2.3.1. Sur les agents économiques
L'inflation change le contexte des relations contractuelles explicite entre débiteurs et
créanciers (dans le cadre d'un emprunt, mais aussi et surtout dans le cadre de toute transaction
comportant un versement différé dans le temps, tel qu'un loyer, un fermage en numéraire
plutôt qu'en nature, etc.). Elle change également le contexte entre les détenteurs d'actifs
économiques dont la valeur n'est pas affectée par l'inflation (terrains, entreprises, etc.), et les
détenteurs de monnaie ou titres financiers équivalent (rente à taux fixes, etc.) qui sont affectés
par l'inflation. La déflation agit en sens inverse.
7.2.3.2. Sur les finances publiques,
L‘inflation diminue de la même manière le poids de la dette pour les États, et a parfois été
délibérément utilisée à cette fin. Afin de se couvrir, lorsque l'État débiteur est suspecté de
vouloir recourir à cette méthode, les investisseurs en dette publique demandent souvent une
majoration du taux d'intérêt par intégration d'une prime de risques, ou l'indexation du taux
selon une clause dite de révision ou selon la valeur d'un bien non contrôlable par l'État
débiteur.
7.2.3.3. Sur les revenus du travail
L'inflation réduit les revenus du travail tout comme le pouvoir d'achat du travailleur. Cela
affecte le marché du travail : en effet, la réduction du coût réel de la main-d'œuvre est une des
raisons expliquant une corrélation négative entre inflation et chômage, illustrée par la courbe
de Phillips.
Lorsque leur baisse de pouvoir d'achat devient sensible, les travailleurs exigent des
corrections ; outre que cela ne va pas sans difficultés (relations sociales dégradées, grèves, ...),
les mécanismes d'indexation qui sont parfois obtenus nourrissent à leur tour l'inflation.

7.2.4. Mesure de l’inflation


Les économistes ont développé un certain nombre des mesures pour analyser le coût de la vie
à travers le temps (coût de la vie dû au changement des prix).
La mesure la plus utilisée est l‘indice de prix à la consommation (IPC), qui est une mesure du
niveau général de prix d‘un panier déterminé des biens et services en référence d‘une année
de base, d‘un consommateur représentatif.

Cette mesure est calculée comme suite :

IPC
66

Le panier des biens et services est constitué par la collecte des prix des différents biens et
services, ensuite groupés dans différentes catégories.
C‘est le cas des biens alimentaires, boissons, biens non alimentaires, biens d‘habillements, les
loyers, les transports, frais scolaires,…

A titre d‘illustration, considérons une économie ou en 2002, le coût du panier des biens et
services était de 20.000FC et en 2004 le même panier coûtait 25000FC. Comment déterminer
l‘indice de prix à la consommation si nous supposons 2002 comme année de base.

Année de base 2002

IPC2002 x100=100

IPC2004 x100=125

Finalement,

 x100=25%

Le taux de variation de l‘indice de prix à la consommation est le taux de l‘inflation.


Ex. le taux d‘inflation entre 2002 et 2008 est de 25%.

7.3. Arbitrage entre inflation et chômage


Si l‘inflation et le chômage constituent deux objectifs de la politique économique, on peut se
demander si ces deux objectifs sont conjointement réalisables ? Afin de répondre à cette
question, nous rappellerons dans un premier temps que la relation entre le chômage et
l‘inflation repose depuis la fin des années 50 sur la courbe de Phillips.
Cette courbe a donné lieu à un certain nombre d‘interprétation keynésienne, monétariste,
nouveaux classiques, institutionnalistes plus ou moins pertinentes. Nous évoquerons ensuite
les prolongements de ces débats théoriques. Partant de l‘hypothèse d‘hystérésis, lorsque le
chômage augmente, il a très peu tendance à revenir à son niveau inférieur.
Dans l‘autre registre, liaison inflation, hausse de coût salariaux c‘est une idée admise par un
grand nombre d‘économistes en même temps rejette par bien d‘autres qu‘il faut faire un choix
entre l‘inflation et le chômage autrement dit on ne peut pas avoir à la fois une inflation faible
et un niveau de chômage faible, soit on accepte un taux de chômage élevé mais un taux
d‘inflation faible et soit le contraire. Cette idée puise ses racines dans la courbe de Phillips
c‘est-à-dire dans l‘observation que les années de forte inflation sont aussi en moyenne les
67

années de faible chômage. Il reste à expliquer cette corrélation négative entre inflation et
chômage.
Dans sa version originale, la relation de Phillips ne permet pas de tirer quelques conclusions
entre l‘inflation et le chômage. Elle représente plutôt le résultat du fonctionnement
d‘ensemble d‘économie, sa version moderne est simplement une fonction de l‘offre de bien,
qui présente toutefois une structure similaire à un taux de chômage faible mutatis mutandis
une forte production de bien et service, qui est associé à un essaie de taux d‘inflation.

7.3.1. Relation entre inflation et chômage : différentes interprétations


C‘est en 1958 que l‘économiste néo-zélandais William Phillips établit une relation entre le
taux de chômage et le taux de croissance du salaire nominal. Cette étude statistique repose sur
une observation de l‘économie de la Grande-Bretagne sur les périodes 1861-1913 ; puis 1867-
1957. La relation observée est forte et négative. L‘interprétation la plus simple de la Courbe
de Phillips repose sur la loi de l‘offre et la demande : le taux de variation du salaire dépend de
la différence entre la demande et l‘offre de travail, différence qui est mesurée par le niveau de
chômage. Ainsi, plus celui-ci est élevé, plus la pression à la baisse du salaire est importante.
Toutefois, cette interprétation pose un problème puisqu‘elle revient à considérer que les
valeurs observées en temps réel correspondent à un processus du type « tâtonnement
walrassien » mais avec des échanges (forcément en déséquilibre) tout au long du processus.
C‘est pour éviter d‘avoir à envisager ce type de situation que le tâtonnement est supposé se
dérouler dans un temps fictif, sans échange, tant que l‘équilibre concurrentiel n‘est pas atteint.
En 1960, Robert Lipsey proposera une réinterprétation de la courbe de Phillips à partir d‘une
relation entre l‘inflation et le chômage, en assimilant la hausse des salaires à la hausse des
prix. La même année, deux des principaux représentants de la « synthèse néoclassique »
(interprétation de Keynes par le schéma IS-LM), Paul Samuelson et Robert Solow,
développent une analyse semblable.

7.3.1.1. L’interprétation keynésienne


Durant les années 60-70, la courbe de Phillips fût au cœur des débats économiques. Elle
transformait en effet deux des principaux objectifs de la politique économique, en deux
objectifs antagonistes. Ainsi un fort taux d‘inflation s‘accompagnait d‘un faible taux de
chômage (et inversement). Cette étroite relation semblait si évidente que l‘on a déduit de cette
courbe deux principes :
à court terme, le choix en matière de politique économique se réduisait à l‘alternative
laissée par la courbe de Phillips ;
68

à moyen et long terme, la composante structurelle du chômage qui n‘est pas liée à
l‘inflation pouvait être réduite par une politique appropriée de l‘emploi (amélioration de
la formation).
Ajoutons que le niveau des prix étant supposé fixe dans le modèle keynésien, la courbe de
Phillips introduisait une équation supplémentaire qui permettait d‘expliquer le niveau des prix
ou plus exactement son taux d‘accroissement représenté par le taux d‘inflation. Si cette
relation se révélait exacte, elle signifiait qu‘il n‘y avait qu‘un seul taux de chômage
compatible avec une inflation nulle.
Les années 70 se caractérisent par un changement de décors, on assiste à une situation de choc
pétrolier de 1973-1974 (quadruplement du prix du pétrole) et une hausse de l‘inflation. Ainsi
au choix difficile d‘un couple inflation-chômage le long de la courbe de Phillips, a succédé
alors un dilemme plus grand : la stagflation (une hausse de l‘inflation associée à unehausse du
chômage).
L‘analyse de la courbe de Phillips va ainsi donner lieu à deux types d‘interprétations :
la relation vérifiée par la courbe de Phillips est toujours vraie, on assiste simplement à
un déplacement de la courbe vers le haut. Sous cette condition, la relation de Phillips
reste une référence pour la politique économique ;
la courbe de Phillips est instable, il n‘existe aucune possibilité d‘arbitrage inflation –
chômage le long de la courbe. Mais ici, il en va autrement, il faut se référer à la
conclusion de Milton Friedman (1968).
7.3.1.2. L’interprétation monétariste
Selon Milton Friedman (1968), la courbe de Phillips semblerait fournir un moyen d‘action sur
une variable réelle (le taux de chômage) à partir d‘une variable monétaire (le niveau des
salaires nominaux ou le niveau des prix). Or la théorie monétariste (dont Friedman est le chef
de file) rappelle qu‘il existe une dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire.
Friedman précise que la courbe de Phillips ne ferait que traduire le lien qui existe entre emploi
et productivité marginale du travail. Le taux de croissance du salaire réel serait ainsi une
fonction croissante du taux de chômage. Lorsque le chômage augmente, le taux de croissance
du salaire réel en fait autant. En effet, une hausse du chômage implique que l‘emploi baisse et
donc que la productivité marginale du travail augmente, et avec elle le salaire réel (règle
d‘équilibre de la concurrence pure et parfaite). Compte tenu de cette dernière hypothèse, le
chômage serait forcément volontaire.
Friedman va alors chercher à montrer que la relation de Phillips est instable en prenant pour
exemple une politique monétaire expansionniste destinée à résorber le chômage. Une hausse
69

de l‘offre de monnaie tend à diminuer le taux d‘intérêt, et donc à stimuler la demande de biens
de consommation et de la demande de biens d‘investissement. Pour augmenter l‘offre de
biens, les entrepreneurs vont devoir augmenter l‘emploi cependant pour attirer cette nouvelle
main d‘œuvre, ils vont devoir augmenter les salaires nominaux. Friedman émet deux
hypothèses :
les coûts de production sont croissants ;
les prix augmentent plus vite que les salaires nominaux. Les salariés vont se rendre
compte que leur rémunération augmente moins vite que les prix et que leur pouvoir
d‘achat a diminué. Ils vont donc exiger un rattrapage des salaires sous la forme d‘une
hausse des salaires nominaux. Ceux-ci se situeront ainsi à un niveau plus élevé qu‘au
départ. Une spirale (boucle) salaires-prix est ainsi amorcée.
Les implications de l‘analyse de Friedman pour la politique économique sont alors évidentes.
Toute tentative d‘accroissement du niveau d‘emploi au moyen d‘une politique monétaire
expansionniste est à terme vouée à l‘échec et comporte un risque grave, le passage à un taux
d‘inflation beaucoup plus élevé. Certes à court terme, le chômage diminue, mais aussi
longtemps qu‘il se situera au-dessous de son niveau initial, l‘inflation sera durablement
stimulée.
Si la nouvelle relation établie par Friedman entre taux de croissance du salaire réel et
chômage lui semble pertinente, il reste à expliquer les fluctuations conjoncturelles telles que
les décrit la courbe de Phillips. Friedman va chercher une explication du côté des chocs
monétaires provoqués par les autorités monétaires, chocs qui viendraient perturber le bon
fonctionnement de l‘économie, notamment au niveau des anticipations faites par les agents.
Pour rendre compte des mouvements conjoncturels, Friedman et les monétaristes vont
modifier la relation de Phillips en supposant qu‘il existe un décalage dans le temps entre le
moment où les salaires sont fixés et celui où les prix sont connus. Autrement dit, le taux de
variation des salaires serait établi sur la base d‘une anticipation de l‘évolution des prix. Ceci
conduit Friedman à concevoir une courbe de Phillips avec anticipation des prix. Dès lors deux
cas de figure sont possibles.
o Dans le premier cas, les agents économiques peuvent être victimes d‘une illusion
monétaire (les travailleurs font leurs choix en ne prenant en compte que l‘évolution du
seul salaire nominal).
o Dans le second cas, la décision est prise en fonction du salaire réel anticipé. Friedman
et ses disciples considérant que l‘illusion monétaire est un comportement irrationnel,
70

privilégieront le second cas. On est ainsi ramené à la première relation (salaire réel-
chômage) à une erreur près. Celle-ci est à l‘origine des variations conjoncturelles. Il
convient maintenant de préciser l‘origine de cette erreur.
Les monétaristes supposent que les agents sont persuadés de la validité de la théorie
quantitative de la monnaie, et que ce sont les actions intempestives des autorités monétaires
qui sont la principale cause des perturbations qui affectent l‘économie. Dans ces conditions,
les agents pensent que tout choc monétaire se répercutera irrémédiablement sur le niveau des
prix. Le terme d‘erreur porte ainsi sur l‘évolution de la masse monétaire que les agents
considèrent comme exogène et contrôlée par les autorités monétaires. L‘effet d‘un choc
monétaire dépendra donc de la forme des anticipations des agents. Friedman suppose qu‘ils
adoptent la règle dite des anticipations adaptatives. Ainsi toute variation de la masse
monétaire va induire une erreur qui se propage sur plusieurs périodes, en s‘amortissant
progressivement.
7.3.1.3. L’interprétation des nouveaux classiques
L‘idée selon laquelle des agents pourraient être trompés de façon durable par les autorités
monétaires a été largement critiquée à la fin des années 70 par les nouveaux classiques. Pour
eux, cette hypothèse serait incompatible avec le principe de rationalité (qui veut que chacun se
décide en fonction de toute l‘information dont il dispose au moment où il prend sa décision, et
non selon une règle préétablie).
Robert Lucas et les nouveaux classiques proposent de remplacer l‘hypothèse des anticipations
adaptatives par celle des anticipations rationnelles. Ainsi toute augmentation annoncée de la
masse monétaire se répercuterait dans les prix, sans que les variables réelles de l‘économie ne
soient affectées. La théorie quantitative de la monnaie serait ainsi confirmée (il y a auto
réalisation des croyances des agents). Dès lors, les nouveaux classiques expliquent la relation
décrite par la courbe de Phillips en faisant appel à l‘idée de « choc intempestif ou imprévisible
». Les autorités augmentent « par surprise » la masse monétaire, de sorte que les agents,
croyant que le prix des biens a augmenté, augmentent leur production (ce qui suppose un
emploi accru). Il y a donc hausse des prix et baisse du chômage (courbe de Phillips).
Cependant, les agents constatent rapidement qu‘ils se sont trompés (ou qu‘ils ont été bernés)
et reviennent à la situation qui prévalait avant le choc, mais avec un niveau des prix plus
élevé. Dans ces conditions, la politique monétaire ne peut modifier que passagèrement, et
seulement pas surprise, le niveau de l‘emploi et de la production.
71

CHAPITRE 8 : PRODUCTION ET CROISSANCE


8.0. Introduction
La croissance économique est un phénomène qui est recherché par et pour tous les pays. C'est
un impératif que toutes les économies se donnent de réaliser, vu qu‘elle appréhende le
changement économique, de ce fait il constitue un des facteurs clés de changement social.
Elle est donc un préalable au développement économique et le taux de croissance joue un
rôle capital dans l'économie et sur le niveau de vie de la population.
Nulle d‘être un simple fait, la croissance économique demeure un processus quantitatif que
traduit pour un système productif, l'accroissement de son produit intérieur brut (PIB).
La croissance économique est un phénomène relativement récent puisque c'est depuis le début
de XIX siècle que l'augmentation du produit par tête s'est réalisée à un rythme inconnu
jusqu'alors.
Notons que le processus de croissance s'accompagne d'intenses bouleversements à l'échelle de
l'économie et de la société (mutations dans les structures d'emplois, dans les conditions et
dans les modes de vie, dans la stratification sociale), mais également elle est productrice de
coûts sociaux, qui, dès le XIXème siècle ont retenu l'attention de certains économistes.
Cependant, les divers déterminants de la croissance ont fait l'objet d'une attention très inégale
et contradictoire à l‘endroit des économistes.
En faisant un tour d‘horizon sur les économies d‘un certain nombre des pays telles que la
France, les USA, le Japon, le Soudan, la RD Congo,… il s‘avère que certains ont un niveau de
vie élevé, une croissance auto-entretenue pourtant d‘autre sont en retard.
Raison pour laquelle, la préoccupation majeure de ce chapitre sera de répondre aux
interrogations suivantes :
Pourquoi les économies croissent ?
Qu‘est-ce qui cause la croissance économique ?
Pourquoi certaines nations sont plus avancées que d‘autres ? Que-ce qui est à la base
de ce décalage ?
Dans les pays développés, leur standard ou niveau de vie sont très différent de ceux qu‘ils
étaient il y a plusieurs décennies. En outre, en moyenne, un habitant d‘un pays riche (Europe
de l‘Est, Amérique du Nord) a un revenu deux fois plus que celui qui habite un pays pauvre.
La croissance dans le PIB réel est l‘un des éléments clés de la croissance et de la performance
et du progrès d‘une économie.
72

Les économistes estiment qu‘il y a deux facteurs fondamentaux qui causent la croissance
économique d‘une nation :
 L‘accroissement du stock du capital physique par rapport à la main d‘œuvre ou aux
travailleurs,
 Le progrès technologique
Produire beaucoup en utilisant peu de travail et de capital (expliquer le progrès technique)
Exemple si vous utilisez
10 travailleurs pour produire 1000 unités
10 travailleurs pour produire 1500 unités
Une machines pour 1000 unités.

8.1. La croissance économique


a. la croissance économique
La croissance économique est un processus quantitatif que traduit, pour un système productif,
l'accroissement de son produit intérieur brut (PIB).
Suivant Simon Kuznets, la croissance économique d'un pays peut être définie comme une
hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse élargie des
biens économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur le progrès technique et les
ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle requiert. Elle est un accroissement durable
du produit global net, en termes réels, d'une économie. C'est donc un phénomène quantitatif
que l'on peut mesurer, et un phénomène de longue durée. François Perroux définit la
croissance économique comme une augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes
longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux, d'un
indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réel.
A cet égard, l'indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer la croissance est « le produit
intérieur brut (PIB). Le PIB est une mesure de la masse totale des biens et services produits
dans le pays. C'est plutôt le PIB réel par habitant qui donne la mesure du progrès accompli par
le pays.
Il faut noter que la croissance économique se distingue de l'expansion par la durée.
L'expansion désigne la croissance de la production à court ou moyen terme et ne représente
qu'une phase au sein du cycle d'activité.
Le terme récession exprime une croissance ralentie, le taux de croissance fléchissant tout en
restant positif. Par contre la dépression signale le recul de la production, le taux de croissance
de l'économie devenant cette fois négatif.
73

8.2. Le taux de croissance économique


Pour mieux comprendre ce que signifie croissance économique, nous allons faire référence à
certains concept déjà utilisés au chapitre deux.
a. La courbe des possibilités des productions (frontière des possibilités de production).
Nous avons défini la courbe des possibilités de production comme étant la courbe qui relie les
différentes combinaisons des biens et services qu‘une économie peut produire avec les mêmes
ressources ou la même technologie.
Pour augmenter la quantité d‘un bien, il faut diminuer la production de l‘autre. Il y a un
arbitrage.

Figure 8.1.
Habits

1500

1000

800

0 100 150 250 Mais

Pour augmenter la quantité de deux simultanément, il faut l‘accroissement des ressources


d‘une part, et l‘amélioration de la technologie de l‘autre part.
De ce fait, il paraît clair que la technologie et les ressources font parties intégrante de la
croissance de la production.

Figure 8.2.
Habits

L‘amélioration de la
technologie, produire plus
avec les mêmes ressources

CPP Après
CPP Avant
croissance
croissance
Maïs
74

8.2. Mesure de la croissance économique


La croissance économique se mesure par la variation du PIB entre deux années consécutives.
Ces PIB qui servent de mesure de croissance doivent être évalués en termes réels.
Comme les pays différent en termes de la taille de leur population, nous devons savoir le PIB
réel par habitant (PIB per capita).
Le PIB réel est utilisé pour mesurer les standards de vie des différents pays (une mesure de
comparaison).
La meilleure façon de décrire le changement du PIB per capita est de déterminer son taux de
croissance. Le taux de croissance d‘une variable est le changement en pourcentage d‘une
période à l‘autre.
Pour calculer le taux de croissance du PIB réel de l‘année 1 à l‘année 2 nous procéderons de
la manière suivante :
PIB2  PIB1
g x100
PIB1
Par exemple
1. Si le PIB réel en 2014 était de 100 et de 104 en 2015, le taux de croissance du PIB/r sera :
104  100
g x100 =4% par an.
100
Le PIB en 2015 était le PIB de 2014 (1+0.01)  100(1+0.04)=104
Normalement les économies croissent dans des taux différents. Mais supposons qu‘une
économie croisse à des taux constant par exemple de 5%. Supposons que le PIB en l‘an 1
était de 100, quel serait le PIB 2 ans plus tard ?
Après une année nous aurons 100 (1+g)
Après la deuxième année, nous aurons encore un accroissement de (1+g)
PIB (après deux ans)= 1  g  x100
2

Nous pouvons généraliser pour une économie qui croit à un taux constant au cours de n année.
PIB (n années plus tard)= 1  g  x100
n

2. Si une économie a un PIB en l‘an 1 de 100, 10 ans plus tard nous aurons 1  g  x100 ,
10

finalement, 1  0.05 x100


10

Lorsqu‘une économie croît à un taux constant, l‘on peut connaitre après combien d‘années le
PIB de ce pays va doubler en utilisant la règle de 70.
75

Selon cette règle, l‘année ou le PIB double après .

Exemple si le taux de croissance est de 5%, le PIB doublera après 14 ans c‘est-à-dire = 14
ans
8.3. Facteurs qui déterminent la croissance économique
8.3.1. L’accroissement du stock du capital physique par travailleurs
Les travailleurs sont plus productifs s‘ils ont des outils mis à leur disposition pour travailler.
 Supposons qu‘un centre de santé a deux tensiomètres, deux ordinateurs, deux appareils
pour peser les poids des malades.
 Le centre médical a quatre infirmiers pour accueillir les malades c‘est-à-dire chaque
infirmier doit prélever la tension du malade, prendre le poids et enregistrer les données
dans l‘ordinateur.
 Supposons que pour chaque malade, l‘infirmier doit prendre 15 minutes pour récolter
les infos du malade avant qu‘il soit consulté par un médecin.
 Nous remarquons qu‘il faudra 60 minutes pour recevoir et récolter les infos de 4
malades. La production des infirmiers est de 1 malade pour 15 minutes.
 Supposons maintenant que le médecin Directeur décide d‘acheter des équipements
(tensiomètre, ordinateur, pesé) pour chaque infirmier.
Par heure, chaque infirmier recevra 4 malades et les quatre recevraient 4x4=16 malades par
heures. Ce qui veut dire, la productivité totale est de 16/60. Soit 4 pour 15 minutes.
L‘accroissement du capital par travailleur entraine la productivité, productivité qui entraine la
croissance de la production.
De même si dans une entreprise il n‘y a qu‘un ordinateur et les travailleurs doivent attendre à
tour de rôle pour l‘utiliser. La productivité sera moindre.
Si la firme ou la compagnie décide d‘augmenter les nombres d‘ordinateurs ceci va accroitre
les ordinateurs par personnes, baisse le temps d‘attente, ceci implique l‘augmentation de la
productivité, d‘où la croissance de la production.
L‘augmentation du stock du capital par travailleur au sein d‘une économie implique
l‘accroissement de la productivité, de la production nationale parce que chaque travailleur a
plus de capital physique (équipement) à sa disposition.
De même si vous mettez 4.personne dans un même bureau, le rendement sera faible que s‘il y
a deux personnes par bureau ou si chacun a son propre bureau.
76

Mais la grande question que l‘on peut se poser est de savoir comment une économie peut
accroitre le capital par travailleur ? La réponse à cette question est simple ; c‘est à travers
l‘épargne et l‘investissement.
Supposons une économie simple ou il n‘y a que des consommateurs et les producteurs. En
plus la production nationale est égale au revenu national.
Le revenu total peut être consommé ou épargné Y=C+S
Ce revenu peut aussi être consommé ou investi Y=C+I
Par conséquent : C+I=C+S, finalement, I=S.
L‘accroissement du stock de capital physique provient de l‘épargne à travers l‘investissement.
Ainsi, une façon d‘augmenter la productivité future est d‘investir d‘avantage des ressources
courantes dans la production du capital physique.
8.3.1.1. L’effet de la croissance démographique sur la croissance du capital par
travailleur
Un accroissement de la population aura un impact négatif sur le capital physique par
travailleur si et seulement si la population augmente et le nombre du capital physique reste
fixe.
Avec un nombre fixe du capital physique et un nombre plus en plus croissant de la population
ouvrier, le nombre du capital par travailleur sera moindre. C‘est-à-dire, chaque travailleur
dispose d‘une quantité moindre. Ceci entrainera aussi une baisse de la productivité ainsi que
de la production.
Dans ce cadre, la croissance démographique dilue le stock du capital.
Ce problème se pose aussi dans le cadre du capital humain, les pays qui ont un fort taux de
croissance de la population, ont de moindres performances académiques.
8.3.1.2. Les rendements décroissant et l’effet de rattrapage (convergence)
Partant des travaux de Robert Solow et la loi productivité marginale décroissante du stock de
capital dû à son usure, il s‘avère à cet effet possible pour les pays ayant atteint la plein
utilisation des facteurs de production que leurs économies stagnent et que d‘autres croissent si
vite.
Raison pour laquelle les économistes soulèvent très souvent la question de savoir si les pays
pauvres réduiront l‘écart entre leur niveau du PIB par tête et celui des pays développés. Or la
réduction de cet écart est appelé la convergence ou le rattrapage. Les pays qui ont un faible
taux de croissance du PIB per capita, connaitront une forte croissance que ceux qui ont un fort
taux de croissance et réduiront l‘écart.
77

Par ailleurs, la réduction de cet écart n‘est possible que si les pays pauvres croissent à taux de
croissance plus rapide que les pays développés. Vers les années 1960, les économies des pays
comme le Japon, l‘Italie et la France ont crût a un taux de croissance plus rapide que les Etats
Unis et ont réduit leurs écarts en termes des PIB par habitant. Autrement dit, l‘effet de
rattrapage ou la croissance est dû au principe des rendements marginaux du capital
décroissant. C‘est-à-dire avec l‘augmentation du stock du capital, la production résultant
d‘une unité supplémentaire de capital diminue.
L‘idée est que lorsque les travailleurs ont déjà des grandes quantités de capital pour produire
des biens et services, toute unité de capital supplémentaire à leur disposition conduira à une
très légère productivité.
8.3.2. Le progrès technique
Bien que le nombre des travailleurs soit constant, et que le capital demeure également
stationnaire avec pour seul investissement, le maintien en état du potentiel productif, la
production sera accrue. Il y a donc un facteur de production autre que le travail et le capital
appelé le progrès technique. Mais il est `clair que ce terme est loin de définir un concept aussi
précis que la main-d‘œuvre ou le capital. Il sert cependant à caractériser le résultat sur la
croissance économique de multiples causes dont il est difficile à identifier ou à repérer
Le progrès technologique fait partis des facteurs important dans la croissance économique
avec le stock de capital.
L‘économie produit d‘une manière efficiente plus des biens et services sans utiliser des
ressources additionnelles (capital, travail, etc.) c‘est-à-dire avec moins des ressources.
Les progrès technologique dans ce sens est la naissance des nouvelles idées. Ces idées nous
permettent de réarranger nos économies afin de devenir plus productive.
Le progrès technique peut consister à :
Améliorer la qualité de main-d’œuvre
Il est vraie que les travailleurs des années 1920 ne sont pas comparables à ceux de 1960 où
encore moins pour ceux de 2007: il y a parmi eux beaucoup de main-d‘œuvre et beaucoup
plus d'ouvriers et d'ingénieurs. En outre, l'ouvrier spécialisé de 1960 est sans doute plus
productif que l'ouvrier spécialisé de 1920, car on lui a inculqué des techniques plus modernes,
inconnues en 1920. L‘idée est que l‘usage de la nouvelle par un travailleur lui permettra de
fabriquer les biens et services à moindre coûts.
Améliorer la qualité du capital
En 1920, un investissement d'un million de dollars permettait d'acheter pour réaliser un travail
donné une certaine machine. La même somme en dollars constants permet d'acheter en 2007
78

une autre machine qui vraisemblablement fera le même travail beaucoup plus vite et beaucoup
mieux. Une nouvelle façon de disposer des marchandises dans des étalages ou dans un
magasin qui accroit les recettes.
Améliorer la structure
Excepté les effets sur les variables d‘intérêt, nous pouvons aussi bien appréhender la
concentration des entreprises en unités économiquement plus efficaces, l'amélioration des
échanges par modification des structures commerciales, les gains en efficacité dus à la
spécialisation internationales et l'ouverture des frontières au commerce international, etc.
8.3.2.1. Comment mesure-t-on le progrès technologique ?
L‘économiste Robert Solow a utilisé une fonction de production modifiée pour mesurer le
progrès technique.
Soit la fonction de production ci-après Y=F (K, L)
La production est fonction des facteurs de production tels que le capital et le travail,
Robert Solow a modifié cette fonction pour saisir la dimension du progrès technologique.
En exogèneisant le progrès technique au sens d‘Harrod, la fonction de production prends la
forme : Y=F (K, AL) ou A capte tout effet sur la production (Y) qui n‘est pas expliqué par le
capital ou le travail.
8.3.2.2. Facteurs qui causent ou les déterminants du progrès technologique
Il faut noter que l‘analyse de Solow avait présenté quelques limites liée à l‘éxogénéité du
progrès technique. Le fait de n‘est pas fournir une explication clair pour l‘usage de ce facteur
de production, qualifié d‘ailleurs de résidu de Solow que les tenants de la croissance endogène
(Paul Romer, Robert Lucas,…) ont présenté les facteurs déterminants du progrès technologie.
Il cesse d‘être exogène à cet effet, il est endogène, expliqué précisément par :
1. la recherche et le développement
L‘une des voies pour un pays de stimuler le progrès technologique est d‘investir dans la
recherche scientifique. Or chaque changement technique provient d‘une idée mise en forme
et testée. Cependant, entre l‘émergence d‘une idée nouvelle et sa mise en œuvre concrète, il
peut y avoir un très long chemin (test, essais-erreurs…) qui nécessite le concours de plusieurs
personnes. Bref des coûts de mise au point qui peuvent être très élevés. En revanche, une fois
ces étapes franchies, si l‘idée est acceptée, le produit qui en résulte peut être multiplié avec un
coût bien moindre (ainsi le premier disque compact, le premier ordinateur ont nécessité des
efforts colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur reproduction à
l‘identique a été beaucoup plus facile).
79

Le propre des idées qui provoquent des changements techniques donnent naissance à des
rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins chers), voire
fortement croissants (duplication d‘un logiciel). Raison pour laquelle Romer pense que le
rythme de croissance ne va pas en déclinant au fur et à mesure que l‘on s‘approche de l‘état
régulier. Vu l‘implication du progrès technique dans le processus de la production et de la
croissance, les pays émergents et développés y allouent des parts important pourtant dans nos
pays en développement, le budget alloué pour la recherche et le développement est très
insuffisant. Situation qui traduit même le retard enregistré et l‘écart technologique constaté il
y a plus d‘une décennie.
2. la taille du marché
La taille du marché des biens et services produits dans une économie constitut un élément
important pour stimuler le progrès technologique.
Lorsque la taille du marché est important, les firmes seront encouragées de créer des
nouveaux procédés de fabrication sachant qu‘ils vendront plus afin d‘accroitre leurs profits.
3. l’Education
Suivant Robert Lucas, le capital humain désigne l‘ensemble des capacités apprises par les
individus et qui accroissent leur efficacité productive. Chaque individu est en effet,
propriétaire d‘un certain nombre de compétences, qu‘il valorise en les vendant sur le marché
du travail. De ce fait, l‘éducation est un investissement dont l‘individu attend un certain
retour. Il est alors naturel de souligner que la tendance plus que séculaire dans les pays
occidentaux à un allongement de la durée moyenne de la scolarité est une cause non
négligeable de la croissance.
L‘investissement dans le capital humain est aussi important que l‘investissement dans le
capital physique pour qu‘un pays connaisse une croissance fructueuse à long terme.
C‘est ainsi, l‘éducation contribue à la croissance économique de deux façons à savoir :
 Les connaissances acquises à travers l‘éducation ainsi que les compétences complètent
et améliorent les investissements actuels dans le capital physique,
 L‘éducation peut aider ou permettre aux travailleurs d‘utiliser leurs connaissances afin
de développer des nouvelles technologies.
8.3.3. Autres facteurs qui déterminent la croissance économique
1. la santé et l’alimentation
Un travailleur en bonne santé est un travailleur plus productif.
Pour l‘économiste Robert Fagel, un facteur si significatif dans la croissance économique de
long terme est une meilleure santé résultant d‘une meilleure alimentation.
80

2. Les droits de propriété, la stabilité politique et la bonne gouvernance


Le gouvernement joue un rôle très important dans l‘économie afin de stimuler la croissance.
Si bien qu‘un inventeur s‘est efforcé de transformer l‘idée en produit, le risque existe que des
concurrents en profitent et que lui ne récupère jamais son investissement initial, alors que ses
concurrents s‘enrichissent. Des droits de propriété intellectuelle limiteront ce risque : brevets
ou copyright protègent l‘inventeur qui dispose d‘un monopole d‘exploitation (limité dans le
temps) sur l‘œuvre ou le produit tiré de son travail. Les décideurs politiques doivent protéger
les droits de propriété.
81

CHAPITRE 9 : MONNAIE ET SYSTEME BANCAIRE

9.1. La Monnaie
Le rôle que joue la monnaie dans une économie est très crucial. Elle est un couteau à double
tranchante dans la mesure où elle favorise d‘une part l‘activité économique à travers les
échanges qu‘elle autorise entre les agents économiques, et elle peut de l‘autre part la
contrarier lorsque le nombre de signes monétaires en circulation (masse monétaire en
circulation) l‘emporte sur les besoins de l‘économie ou encore à la contrevaleur de la richesse
créée entraine l‘inflation. L‘étude de la monnaie s‘avère indispensable pour notre
compréhension du fonctionnement d‘une économie.

9.1.1. Définition de la monnaie


La monnaie au sens large équivaut à tout moyen de paiement ou encore à l‘ensemble de
moyens de paiement acceptés dans une société à une période donnée. Ce moyen peut être la
monnaie au sens moderne du terme ou d‘une simple marchandise. Pourtant au sens strict, la
monnaie est composée des billets et de pièces de banque appelé la monnaie fiduciaire et de
dépôts à vue qui constituent la monnaie scripturale.

9.1.2. Formes modernes des monnaies


Dans ses anciennes formes, on peut distinguer les types suivants :

9.1.2.1. Les monnaies fiduciaires


Elles doivent ce nom à leur origine historique. Dès le moyen-âge, les banquiers qui avaient
l‘habitude de remettre aux clients qui leur confiaient les monnaies d‘or et des métaux
précieux, des récépissés (reçus) nominatif constatant le dépôt que leur titulaire pourrait
transférer.
La circulation de ces récépissés se généralise progressivement tout en restant réservé, aux
transactions commerciales vers le 17è siècle, les banques n‘hésitèrent pas à mettre en
circulation des récépissés constatant un crédit. Les principes de l‘émission des billets fondée
sur les crédits se dégagent alors progressivement de la pratique bancaire. Ces premiers billets
de banque n‘étaient acceptés qu‘à raison de confiance de l‘institution qui les mettait qu‘en
circulation et qui garantissaient leur contre balance en or à tout moment. D‘où le nom
fiduciaire, qui dérive au mot latin fidus égale confiance.
On distingue deux catégories de monnaie fiduciaire :
82

1. les billets des banques


2. les pièces qui représentent les monnaies décisionnelles également appelées monnaie
divisionnaires.
9.1.2.2. Monnaie scripturale et la monnaie électronique (la monétique)
La monnaie scripturale est essentiellement constituée des dépôts à vue sur les comptes
bancaires des agents non financiers (ménages, entreprise, administration), elle est créée par les
banques de deuxième rang. Il leur suffit pour ce faire d‘ouvrir à des tiers des lignes de crédit
à travers une écriture comptable.
Les principaux moyens d‘utilisation de cette monnaie sont : les chèques, les billets à ordre,
lettre d‘échange, carte bancaire, des virements ainsi que les prélèvements.
Le terme monnaie électronique renvoie au mode d‘utilisation de la monnaie scripturale c‘est-
à-dire à l‘usage de la carte bancaire comme moyen d‘utilisation de cette monnaie.

9.1.2.3. La quasi monnaie


La quasi-monnaie représente l‘ensemble de dépôts à terme et des dépôts sur un compte de
livret d‘épargne des agents non financiers.

9.1.3. Les agrégats monétaires


Les autorités de nombreux pays dont la mission principale consiste à éviter l‘inflation ont de
façon générale fixé l‘objectif de contrôler un agrégat monétaire au sens large qui, à côté de la
monnaie au sens strict comprend les actifs aisément liquidables.
9.1.3.1 Le contenu des agrégats monétaires et leur placement
Suivant le contenu de la nomenclature monétaire, il existe trois agrégats macroéconomiques
de la monnaie M1, M2, M3 ces agrégats sont emboités les uns dans les autres.
a. L’agrégat M1
M1 est la monnaie au sens strict c‘est-à-dire la monnaie fiduciaire (billets de banque et pièce)
et la monnaie scripturale (dépôts à vue détenu auprès des institutions financières monétaires
ainsi que du trésor public par les ménages, les entreprises et les administrations).
M1 correspond donc à la masse monétaire en circulation ou encore à M de l‘équation de
Fischer.
VM 1  PY
VM 1
P
Y
L‘équation de base de Fischer montre que ce premier agrégat macroéconomique monétaire
(M1) multiplié par sa vitesse de circulation de la monnaie (v), indique la capacité de dépense
83

totale immédiate de la monnaie. Il ne traduit pourtant pas à lui seul la capacité d‘achat des
agents. Celle-ci dépend également des liquidités placées à court terme qui constituent les
agrégats M2 et M3.
b. Agrégat M2
Depuis le 1èr /10/1999, l‘agrégat M2 comporte outre M1 toutes les autres formes de dépôts à
condition qu‘elles soient à terme de 2 ans et avec un préavis de 9 mois. En France les dépôts
comprennent notamment les dépôts à terme des banques ainsi que les dépôts d‘épargne.
Les actifs contenus dans M2 – M1 ne comportent aucun degré de risque ; ce qui les distingue
de M1 est simplement l‘effet qui ne peut pas servir directement pour opérer les paiements.
c. Agrégat M3
L‘agrégat M3 appelé aussi masse monétaire est un agrégat beaucoup plus large qui, à côté de
dépôt, comprend les actifs d‘une unité différente. Ceux – ci sont des placements à court terme
avec comme support des titres négociables sur le marché. Pour être transformés en numéraire,
ils doivent être vendus d‘où des coûts de transactions et leur prix sont les prix de marché sont
susceptible des variations qui peuvent entrainer des pertes.
9.1.4. Fonction de la Monnaie
On reconnait, habituellement à la monnaie 3 rôles ou fonctions qu‘elle joue dans une
économie moderne à savoir les fonctions d‘intermédiation, de réserves, étalon de mesure (de
valeur). La monnaie remplit 3 formes essentiellement traditionnelles dans l‘économie.

9.1.4.1. Monnaie entant qu’instrument ou intermédiaire dans les échanges

La monnaie est avant tout un intermédiaire dans les échanges commerciaux entre les agents
économiques au troc toujours difficile (il faut mettre en présence 2 agents économiques ayant
des besoins immédiats complémentaires pour que le troc ait lieu). L‘utilisation de la monnaie
permet de substituer une vente et un achat (elle fait appel à 3 agents économiques qui
échelonnent dont le temps leurs échanges) Elle permet fondamentalement de scinder le troc en
deux opérations ; par exemple le pécheur vendra son poisson à toute personne qui le désire
contre la monnaie et grâce à celle –ci il pourra lui-même acquérir plus tard ce dont il a besoin
pour préparer le fufu.

9.1.4.2. Monnaie entant que moyen de réserves de richesse

La monnaie est un instrument d‘épargne ou un actif de réserve de valeur. Elle permet de


mettre en exergue la valeur pour une utilisation ultérieure, c‘est-à-dire permet à son détenteur
de transférer dans le temps son pouvoir.
84

9.1.4.3. Monnaie entant qu’unité de compte

La monnaie est un étalon de valeur ou de mesure, de numéraire ou d‘unité de compte. Dans


nos économies de marché, l‘emploi d‘un intermédiaire toujours semblable dans les échanges
permet une estimation beaucoup plus précise de la valeur d‘un objet ou d‘un service. L‘unité
monétaire est une unité de valeur car elle permet de ramener la multitude prix relatif au seul
prix monétaire à combien se change les oranges contre les mangues égal prix relatif.

9.1.5. Offre et demande de monnaie

9.1.5.1. L’offre de Monnaie et la Création De Monnaie


Nous avons vu que le stock monétaire globale de l‘économie (quantité de monnaie en
circulation) se compose à la fois de monnaie fiduciaire formée des billets et des pièces émis
par la BCC, tandis que la monnaie scripturale est constituée des dépôts à vue auprès des
institutions foncières, des ménages, des entreprises et des administrations

En opérant la distinction entre monnaie fiduciaire et monnaie scripturale, on reconnait la


capacité des institutions (banque de 2è rang) de créer la monnaie scripturale.

a. Création de monnaie scripturale par le secteur bancaire (banque commerciale ou


banque de 2è rang)

Un organisme bancaire est un élément dont l‘activité principale consiste à recevoir des dépôts
de ses clients et à honorer les chèques tirés sur ces dépôts. Les ménages, les firmes, et même
certaines administrations publiques déposent donc de la monnaie fiduciaire au guichet de cet
organisme et celui-ci leur ouvre en contrepartie un compte à vue sur lequel il leur sera
possible de tirer des chèques.
Quelles utilisations les banques vont faire t-elles de ces dépôts ?
Elles vont conserver une partie de ces dépôts sous forme de réserves tandis que une autre
elles vont distribuer aux autres agents économiques non financiers sous forme de crédit.
A travers cette distribution de crédit les banques de 2è rang enclenchent les mécanismes de la
création de monnaie

c. Le processus de création de monnaie des banques commerciales


En relevant des dépôts et en prêtant aux entreprises et aux ménages, le secteur bancaire et
capable de créer de la monnaie scripturale voici comment le mécanisme de présente :
Supposons qu‘un agent économique quelconque reçoive 10.000Fc de monnaie nouvellement
par la BCC. Cet agent décide de déposer en banque les 10.000FC en question.
85

Les banques recevant ces 10.000 FC en dépôt engageront une partie dans ces coffres. Si le
coefficient de caisse (taux de réserve bancaire) maintenu le secteur bancaire est de 20%, les
encaisses en monnaie fiduciaire de la banque augmenteraient de 2000FC. Le reste de la
somme déposée soit 8000FC sera prêté ou investi par cette banque. Son bilan se présentera de
la façon suivante :
Bilan de la banque concernée
ACTIF PASSIF
Mb Réserve 2000 dépôt à vue 10.000
Mn Prêt & Investissement
8000
10.000 FC 10.000FC

Quel usage les firmes et les ménages vont-ils faire de la somme ainsi empruntée ?
Du fait que nul n‘emprunte les fonds pour les laisser dormir en banque, l‘emprunteur utilisera
l‘argent prêté pour rémunérer son personnel, pour acheter des matières premières, pour
acquérir des nouveaux équipements, bref il en résultera un de revenu qui sera distribués à
différents agents économiques.

9.1.5.2. Demande De Monnaie


Comme n‘importe quel autre bien, la monnaie fait l‘objet d‘une demande de la part des
agents économiques non financiers et l‘offre de la part de la banque centrale (monnaie
fiduciaire ) et la banque de 2è rang (monnaie scripturale) les raisons évoquées par les
économistes pour justifier la demande de la monnaie différent d‘une école de pensée
économique à une autre et en particulier les écoles classiques et néoclassiques à l‘école
keynésienne

a. Demande de monnaie dans la pensée néoclassique


Pour les économistes néoclassiques la monnaie ne joue qu‘un rôle de celui de faciliter les
échanges entre les agents économiques, autrement dit l‘actif numéraire ne remplit qu‘une
seule fonction économique
Pour les économistes néoclassiques les marchandises s‘échangent contre les marchands, la
monnaie n‘est qu‘une voile qui cache les marchandises qui ont été réellement échangés.
Million FRIEDMAN parle même de la monnaie hélicoptère pour montrer le rôle de
transporteur simple qu‘elle joue lors des échanges des biens
86

Etant donné la fonction économique conférée à la monnaie par les économistes néoclassiques
sa demande ne peut logiquement dépendre que du revenu courant le volume de transaction. La
relation entre le revenu et la demande de monnaie s‘écrit comme suit L = f (y) tandis que la
PY
demande de monnaie à partir de l‘équation de Fischer : M 
V
b. La demande de monnaie dans l’optique keynésienne
Pour JM. Keynes, la monnaie n‘est pas seulement demandée à des fins de transaction, ce
dernier argument que la monnaie peut être aussi demandée pour 2 autres motifs à savoir :
motif de précaution et motif de circulation.

c. Motif de demande de monnaie

Demande monnaie pour motif de transaction


La demande de la monnaie est justifiée par la nécessité des échanges entre les agents au fait
notamment de la division du travail. Chacun a besoin du produit de travail de l‘autre pour
satisfaire ses besoins. La conception de signe monétaire permet à l‘agent de réaliser des
transactions souhaitées, la demande d‘encaisser de transactions correspond à une volonté de la
monnaie pour faire face aux besoins d‘acquisition des biens et services sur le marché que l‘on
ne peut pas produire

La demande de monnaie à des fins de précaution


La demande de monnaie à des fins de précaution repose à la volonté de se prévenir contre les
risques de vie courante (maladie, accident,…) et ou de ne pas laisser passer une occasion en
or ou une affaire qui pourra se présenter à tout moment et dont on n‘est pas sur quelle pourra
se produire

Soit la demande de monnaie à titre de transaction et précaution, celle-ci se calcul à partir de la


formule suivante L1 = Ky
y = revenu national ou PIB
k = la part de ce revenu qui sert à couvrir les transactions ainsi qu‘a se prévenir aux
impondérables
Cette formule montre que la demande de monnaie à des fins de transaction et de précaution
augmente avec le revenu

La demande de monnaie à de fins de spéculation


Elle réside de la possibilité d‘un spéculateur de conserver une partie de ses avoirs financiers
sous formes liquides ou le profit d‘opportunité qu‘offre le marché boursier.
87

Cette demande consiste à obtenir auprès d‘une banque des prêts à un taux inférieur à celui de
la rémunération des titres dont on veut acquérir quitte à les revendre plus tard à un prix
supérieur à celui de leur achat cette demande de monnaie se calcul à partir de la formule
suivante
L0 + L2 – h i
L2 = demande à des fins de spéculation
L0 = la demande de monnaie à des fins de spéculation autonome
h = l‘élasticité de la demande de monnaie à des fins de spéculation aux variations du taux
d‘intérêt ; de combien la demande L2 diminue lorsque le taux d‘intérêt augmente
i = taux d‘intérêt
La demande totale de monnaie = M1 + L1 + L2

9.2. Système Bancaire


9.2.1. Définition
Un système bancaire est un ensemble des banques et d‘autres établissements financiers et
d'une Banque centrale qui entretiennent des relations financières de créances et d'engagements
les uns vis-à-vis des autres ainsi que vis-à-vis des agents non financiers.
Dans la plupart des pays du monde, il existe une distinction entre des organismes financiers
(hormis la Banque centrale) qui possèdent le statut juridique de banque et sont considérés
comme des banques et d'autres organismes financiers qui ne possèdent pas ce statut ou ne sont
pas considérés comme des banques et que l'on qualifie d'autres institutions financières (ou
d'établissements financiers).
Du point de vue de l'analyse de leurs comportements, cette distinction n'est pas toujours
pertinente. Ainsi les caisses d'épargne, qui, pourtant, font un travail proche de celui des
banques, sont « d'autres institutions financières ». On aurait donc souhaité qualifier de «
banques » aussi bien les banques au sens strict que les autres institutions financières.

9.2.2. Le bilan des banques


La principale ressource des banques est constituée de dépôts de particuliers (ménages),
d'entreprises ou de l'État. Pourtant, un dépôt est qualifié d‘une dette de la banque, et donc une
créance du déposant, résultant de la mise à disposition de la banque par ce dernier d'une
quantité de monnaie lorsque cette mise à disposition est matérialisée par une inscription dans
le compte du déposant tenu par la banque. Ainsi l'achat d'une obligation émise par une banque
ne constitue pas, pour l'acheteur du titre, un dépôt.
88

Dans l‘autre registre, le principal emploi des banques est la distribution de crédits à l'économie ou à
l'État. Dans ce registre, un crédit est une créance de la banque, et donc une dette de
l'emprunteur, résultant de la mise à disposition de celui-ci par la banque d'une quantité de
monnaie, à condition que cette mise à disposition se matérialise par une reconnaissance de
dette de l'emprunteur vis-à-vis de la banque. Ainsi une obligation émise par une entreprise et
détenue par une banque n'est pas un crédit bancaire car l'entreprise est engagée vis-à-vis du
porteur de l'obligation qui cesse d'être la banque dès lors qu'elle cède son titre sur le marché.
La Banque Centrale consent aux banques, dans certaines limites, des crédits qui leur
permettent de compenser une insuffisance de ressources par rapport aux emplois souhaités.
Inversement, les banques entretiennent des dépôts auprès de la Banque Centrale, soit
volontairement lorsqu'elles disposent de ressources inutilisées par ailleurs, ce sont les réserves
libres, soit sur obligation de la Banque Centrale, ce sont les réserves obligatoires.
C'est principalement par le biais des encours des banques vis-à-vis de la Banque Centrale que
celle-ci contrôle l'activité des banques. Elle réglemente en effet le volume que les taux de ses
crédits aux banques ainsi que les réserves obligatoires.
Les crédits de la Banque Centrale aux banques sont souvent appelés refinancement, bien que
ce terme puisse être entendu dans un sens plus large. La Banque Centrale fixe le taux du
refinancement, ou, plus exactement, les taux, en fonction du mode de refinancement utilisé.

9.2.3. L’activité bancaire


Vue au travers des banques, leur activité consiste donc à se placer en position d‘intermédiaire
entre les déposants et les entrepreneurs. Cette activité s‘exerce sous contrôle de la banque
centrale. La justification de cette activité d‘intermédiation se trouve dans les objectifs
contradictoires des déposants et des emprunteurs.
Les déposants recherchent généralement des placements courts, de montant relativement
faible et présentant un minimum de risque. À l'inverse, les emprunteurs souhaitent souvent
obtenir des crédits longs, de montant plutôt élevé ; généralement destinés à financer des
investissements, ces crédits présentent un risque que le déposant ne souhaite pas prendre.
Il y a donc intermédiation parce qu'il y a simultanément transformation du court, de faible
montant et sans risque, vers le long, de montant élevé et risqué.
La banque assure ainsi un ajustement entre des objectifs qui resteraient incohérents en cas de
rencontre directe entre les prêteurs et les emprunteurs.
La banque, en effet, assure la triple transformation des échéances, des montants et du risque.
Cette dernière composante de la transformation ne provient pas de ce que la banque accepte
89

un risque plus élevé que les déposants mais de ce que, du fait du grand nombre de crédits
qu'elle accorde, elle est à même de réduire une grande partie des risques qui pèsent sur les
crédits par diversification.
La deuxième fonction fondamentale des banques n'apparaît pas directement à la lecture du
bilan. Les banques et la Banque Centrale, en effet, gèrent le système des moyens de
paiements. Un paiement s'effectue par remise du débiteur au créancier de monnaie, dans le cas
des espèces, ou d'un titre donnant un droit à obtenir de la monnaie auprès d'une banque dans
le cas du chèque ou de la carte bancaire.
La Banque Centrale gère la monnaie fiduciaire (les billets) tandis que les banques gèrent la
monnaie scripturale (inscrite dans les comptes bancaires des déposants).
Les dépôts sont donc non seulement des placements mais également, du moins pour certains
d'entre eux, des moyens de paiement.
Le bilan d'une banque est plus riche d'enseignements que celui d'une entreprise non financière
: l'activité bancaire s'inscrit en totalité dans son bilan ; l'activité commerciale ou industrielle
n'apparaît au bilan de l'entreprise que dans la mesure où elle nécessite pour s'exercer des
encours d'immobilisations, de capitaux apportés ou empruntés, d'actifs ou de dettes
d'exploitation... Au contraire, dans le cas des banques, les encours du bilan ne sont pas des
moyens mis en œuvre dans le cadre d'une activité, ils sont l'activité bancaire elle-même.
9.2.4. Schéma du système bancaire
La figure ci-dessous schématise l'enchevêtrement des créances et des dettes entre agents
financiers et agents non financiers. Ne sont pas décrites les relations entre agents non
financiers qui ne relèvent pas du système bancaire.
Les agents non financiers intérieurs ont été agrégés. En particulier, la distinction État/autres
agents non financiers n'apparaît pas. Elle sera réintroduite chaque fois que nécessaire, le rôle
des relations entre l'État et les banques commerciales et centrales étant très différent de celui
des relations des autres agents non financiers (ménages et entreprises) avec le système
bancaire.
L'extérieur est un agent à la fois non financier et financier. Ainsi les avoirs des banques vis-à-
vis de l'extérieur peuvent, en théorie, être vis-à-vis d'agents non financiers. Dans le cas des
pays d'Afrique francophone, il existe peu de relations entre les banques et les Banques
centrales et les agents non financiers extérieurs. Raison pour laquelle nous allons classer
l'extérieur dans les agents non financiers dans la mesure où il est hors du système bancaire
intérieur, ce qui signifie que par « agents non financiers » on entendra les agents non
financiers intérieurs et l'extérieur.
90

Figure 7.1.

Banque Centrale Avoirs et engagements extérieurs Extérieur

Billets
Refinancement créances à l’Etat Avoirs et engagement extérieurs
Réserve

Banques Agents non


Dépôts
Crédits Financiers intérieurs

D‘une manière générale, les relations financières ne faisant pas intervenir une banque
commerciale au centre sont exclues du système bancaire et qualifiée à cet effet de système
financier hors banque.
9.2.5. Banque centrale et leur rôle dans le développement
La pertinence d‘une banque centrale dans un pays n‘est pas à démontrer ; si nous partons de
l‘hypothèse selon laquelle la banque n‘existe pas, les prêteurs et les emprunteurs (tous agents
non financiers) peuvent entrer en relation directe les uns avec les autres.
Les emprunteurs émettent des actifs financiers (reconnaissances de dettes) que les prêteurs
acquièrent lors de l'émission (à l'occasion de la remise des fonds à l'emprunteur) ou, par la
suite, auprès d'un autre détenteur (sur le marché secondaire). Lorsqu'un prêteur et un
emprunteur se rencontrent, il y a peu de raisons pour que leurs souhaits coïncident. Les
montants et les durées désirés sont généralement différents. Les prêteurs et les emprunteurs
sont donc astreints à la recherche d'un partenaire ayant les mêmes préférences quant aux
caractéristiques de l'opération projetée. Il en résulte des coûts de transaction importants et une
réduction des montants des encours de prêts par rapport à une situation dans laquelle ces coûts
seraient inexistants.
Il faut noter que les intermédiaires financiers rendent les services que ne procurent pas les
contacts directs entre agents non financiers.
On cherche à montrer ici comment l'activité bancaire peut être considérée comme
l'aboutissement de processus de plus en plus éloigné de la finance directe.
Dans un premier temps, on peut imaginer que les banques sont de simples lieux de rencontre
entre prêteurs et emprunteurs, exactement comme une agence immobilière l'est entre
propriétaires et locataires. Le rôle de la banque est alors de diminuer les coûts de transaction
de la recherche des prêteurs par les emprunteurs et inversement.
91

Dans un deuxième temps, on peut supposer que les banques rassemblent des informations sur
les emprunteurs et les mettent à la disposition des prêteurs. Dans cette hypothèse les
informations relatives à un emprunteur sont collectées une seule fois et non par chaque
prêteur potentiel ; il y a là une diminution évidente des coûts de transaction.
Ce type d'activité dans lequel les banques sont des agences de mise en relation entre prêteurs
et emprunteurs se rencontre dans les systèmes bancaires des pays industrialisés.
Leurs banques font du placement de titres, activité dans laquelle elles facilitent un prêt direct
entre prêteurs et emprunteurs. Elles participent également, sans se porter créancier ou
débiteur, à toutes sortes d'opérations d'ingénierie financière : rachat d'entreprises, opérations
de concentration, prise de participation dans des entreprises en création...
Le rôle des banques, limité à ce qui précède, est de réduire les coûts de transaction qui sont un
des inconvénients majeurs de la finance directe.
Enfin, les banques peuvent pratiquer la transformation financière. La nature de leurs
engagements vis-à-vis des prêteurs est alors sans rapport avec celle de leurs créances vis-à-vis
des emprunteurs. On retrouve là l'activité bancaire décrite plus haut, qui transforme le court
de faible montant et sans risque vers le long de montant élevé et risqué. La transformation va
au-delà de la recherche de la diminution des coûts de transaction, pour limiter les effets que
pourraient avoir sur les montants des prêts les désajustements entre les préférences des
prêteurs et celles des emprunteurs. Le rôle des banques dans le développement est alors clair
pour peu que l'on admette que celui-ci nécessite des investissements et donc des
financements. Un système bancaire performant est un moyen d'accroître le volume des fonds
que les agents non financiers prêteurs sont désireux de mettre à la disposition des agents non
financiers emprunteurs. De plus, à volume donné, les banques peuvent permettre une
meilleure allocation du crédit en sélectionnant les emprunteurs plus efficacement que ne le
ferait un système de finance directe. Il n'y a là, cependant, qu'une éventualité. Il est vrai que la
crise des systèmes bancaires d'Afrique francophone provient pour une bonne part d'une
distribution du crédit à de mauvais emprunteurs.

9.2.6. Système bancaire congolais


D'une manière générale, un système bancaire est un ensemble d'établissement
financier qui entretiennent des relations financières de créances et d'engagement
les uns vis-à-vis des autres ainsi que vis-à-vis des agents non financiers.
92

Ainsi, étudier un système bancaire, revient à étudier les liaisons et relations entre divers
agents et institutions qui donnent une structure homogène à un secteur, ici le secteur
bancaire.
A la vue de cette définition, le système bancaire congolais se caractérise par l'existence au
sommet par la Banque Centrale du Congo, comme institut d'émission, chargé de la
réglementation et du contrôle des crédits, d'une part et par l'existence des banques des dépôts,
d'autre part.
Ces dernières disposent généralement des crédits à court termes. Outres, les banques des
dépôts il existe aussi des institutions financières non bancaires qui octroient des crédits à
moyens et long terme.
Dans sa présentation actuelle, il est constaté que le système bancaire congolais est en pleine
évolution et se complète au fur et à mesure qu'apparaissent des nouvelles exigences du
développement du pays.
a. Histoire du système bancaire congolais
Voyons ce qui est de l‘histoire des systèmes bancaires congolais avant tout comme après
l'indépendance.
Avant l'indépendance
Dans le milieu traditionnel, certains objets ont servi d'instruments d'échange à remplacement
du troc pur. Il s'agit entre autres de la croisette du Katanga, le Nzimbu, le Bokama, etc.
et parallèlement, il y a eu la présence de quelques monnaies étrangères utilisées surtout dans
les régions frontalières comme par exemple les Makuta pour ne citer que celui-ci. Il a fallu
attendre l'acte général de Berlin du 26 février 1885 libéralisant le bassin du Congo pour
assister à une invasion des monnaies étrangères.
Avec l'avènement de l'Etat Indépendant du Congo, le franc est devenu la monnaie de compte.
Léopold II adopta à cet effet, le système monétaire international de l'Union latine. De la
charte coloniale du 18 octobre 1908, il y a eu la nécessité de la création d'une institution
bancaire capable d'organiser la circulation judiciaire avec l'exploitation de la cuvette du jeune
Congo, car le passage de l'Etat souverain à l'Etat de la colonie, les courants commerciaux se
sont intensifiés. C'est à cette époque que fut créée la première banque « la Banque du Congo-
Belge » filiales de la société générale de Belgique en 1909.
Cette banque jouait à la fois son rôle originel de Banque des dépôts et de celui de l'institut
d'émission, privilège dont elle fut investi le 07 juillet 1909. Ensuite, s'en suivent d'autres
banques telles que la banque commerciale du Congo ; le crédit général du Congo et la banque
belge d'Afrique.
93

C'est le 10 aout 1911 que naitra la Banque commerciale du Congo. Celle-ci devrait vivre en
satellite de la première et limiter ses opérations à celle que la banque du Congo-belge se vit
interdit, par les dispositions la régissant en tant qu'institut d'émission. Déjà en 1919, la
banque du Congo-belge comptait 24 agences au Congo (ex-Zaïre).
En 1911 toujours, la standard Bank of South Africa fait son entrée au pays en établissant une
agence à Kinshasa, agence qui sera reprise en 1936. Vient ensuite le tour de la Banque
National utramorino qui ouvre en 1919 une agence à Kinshasa, agence qui sera reprise en
1936 par la Banco de l'Angola et transférée à Boma en 1934. En 1920, le crédit général du
Congo ouvre ses portes comme une société à portefeuille. Il reprend en 1924, les quatre
agences de la Banque de Bruxelles à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi et Kisangani. Ces
agences fonctionnaient depuis une année seulement, c'est-à-dire depuis 1923.
Les activités du crédit général du Congo seront récupérées en 1929 par la banque belge
d'Afrique qui devrait les gérer comme une banque commerciale pure. Au lendemain des
années 70, la Banque prend la dénomination d'UZB. L'union du crédit, d'Elisabethville qui
vit le jour en 1928 n'a pas résisté à la grève dépression de 1930-1935 au cours de laquelle elle
a disparu.
Le 24 décembre 1947, fut créé la société congolaise de banque qui avec le changement du
nom du pays, s'est désormais appelée « Banque du peuple » qui avec le fil du temps s'est
retrouvé sous la dénomination de la BZCE.
L'impulsion de la banque-belge pour l'industrie fit naitre en octobre 1950, la banque
congolaise pour l'industrie, le commerce et l'agriculture. Cinq mois plus tard, c'est-à-dire en
mars 1951, la banque nationale pour le commerce et l'industrie de Paris installe une agence)
Kinshasa. Cette dernière mettent fin à ses activités quitte à la BZCE (à l'époque société
congolaise de banque) de les récupérer.
De septembre 1952 à 1960, les établissements de crédit poursuivaient leur implantation. La
création de la banque centrale entraina la dissolution de la Banque commerciale du Congo
dont les activités avaient été reprises par la Banque du Congo. Cette dissolution fut décidée
exactement le 19 septembre 1952.
La banque de Paris et des Pays-Bas qui ouvre ses guichets à Kinshasa en juillet 1954, la
dernière à installer au Congo avant 1960, c'est seulement 10 ans après l'indépendance que des
nouvelles banques vont réapparaître.
Après l'indépendance
Après l'accession du pays à l'indépendance, la banque de Kinshasa, sous la dénomination
actuelle de la « nouvelle banque de Kinshasa », sera la première à être créée plus précisément
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au deuxième mois de l'année 1969, sur l'initiative exclusive des nationaux qui ont ainsi
matérialisé leur volonté de voir les entrepreneurs congolais s'impliquer d'une manière
dynamique et définitive dans le processus du développement national.
En avril 1970, naissait la BIAZ actuelle BIAC qui était en qu'une filiale de la BIAO. Cette
dernière jouit d'un grand rayon en Afrique.
Les parts de First City Bank s'ouvrent pour la première fois le 1er juillet 1971, tandis que
celles de la Stanbic Bank l'ont été deux ans plutard. Après les crises politiques d'après
l'indépendance, les dirigeants du pays s'étaient décidés d'engranger le pays dans le processus
du développement économique.
En effet, c'est en 1969 qu'il y a eu promulgation d'un nouveau cade des investissements avec
comme objectif, l'aménagement des conditions favorables à l'entrée des capitaux étrangers
dans le pays et aux investisseurs nouveaux.
C'est dans ce contexte que s'inscrit l'apparition quasi simultanée de quatre autres banques.
Ainsi, en 1982 fut l'entrée de la Banque de crédit Agricole, une année plus tard, la Banque
Continentale Africain au Congo vit le jour en 1988, fut le tour de FRANSA BANK en 1989,
c'est la compagnie Bancaire de commerce et de crédit qui ouvre ses portes en 1994 ; l'ATB et
la Banque Internationale de Crédit firent créées et en 1997, la Banque du Commerce et de
Développement fit créée et en 2001, la RAWBANK et puis suivirent la TMB, l'ECOBANK,
la FIBANK, etc.
8.2.7. La structure du système bancaire congolais
La structure bancaire de la RDC, se compose, d‘une part, des institutions monétaires et
d‘autres parts des institutions financières spécialisées.
Les Institutions Monétaires
La Banque Centrale du Congo comme tout autre Banque Centrale, jouit du monopole de
l‘émission des billets de Banque. En contrepartie de la création monétaire ou de la masse
monétaire. La Banque Centrale du Congo effectue les opérations sur or et devise, les concours
au trésor et les concours à l‘économie par les financements accordés aux institutions
financières.
 Les opérations sur or et devise
Par les opérations de règlement des exportations, la Banque Centrale achète de l‘or ou des
devises du secteur privé ou de l‘Etat. En contrepartie, elle met en circulation les billets de
Banque ou ouvre des comptes courants en faveur des banques ou trésor, équivalent à l‘or ou
devise encaissée. En outre, lorsqu‘il y a importation, la Banque Centrale retire de la masse
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monétaire l‘équivalent de la sortie de l‘or ou de devises transférés à l‘étranger pour le


règlement des importations.
 Les opérations de Crédit du Trésor
L‘Etat, peut recourir aux avances de la Banque Centrale pour financer ses activités. Le
montant non remboursé devait faire l‘objet d‘une consolidation c‘est-à-dire transformé en une
dette à long terme.
Soulignons tout de même que l‘Etat n‘avait jamais respecté ces conditions, il a été amené à
adopter une nouvelle loi qui interdit la Banque Centrale de prêter à l‘Etat. Quand bien même
ceci n‘est pas respecté dans la pratique.
 Les Crédit à l’économie
Les agents économiques privés recourent au crédit à l‘économie pour financer leurs activités.
Il sied de noter que la Banque Centrale ne traite qu‘avec les banques commerciales qui
effectuent les opérations de crédit au public. Néanmoins, en cas d‘insuffisance des moyens de
ces banques devant une demande accrue du crédit par le public, la Banque Centrale leur
accorde alors du crédit. Dans ce cas, la Banque Centrale utilise deux techniques pour accorder
les crédits : le réescompte et l‘avance en compte.
 Le réescompte
C‘est la négociation des effets de commerce par les banques de dépôts auprès de la Banque
Centrale. C‘est donc, une technique par laquelle une banque commerciale vend à la Banque
Centrale les effets de commerce à leur valeur nominale, pour se refinancer.
Autrement dit, le réescompte est une opération par laquelle la Banque Centrale achète des
titres privés et publics.
Une Banque en difficulté peut être refinancée par la Banque Centrale, sous garantie des effets
mobilisables (lettre de change, billet à ordre, bon de trésor,...) escompté auprès de ses clients.
Le taux de réescompte appliqué par la Banque Centrale est appelé aussi taux directeur car ; le
coût de l‘ensemble de crédit s‘organise autour de ce taux.
 Les avances en compte courant
Chaque banque agréée possède à la Banque Centrale un compte courant dans lequel
s‘effectuent les opérations d‘entrée et de sortie de fonds contrôlés par la Banque Centrale. Ces
comptes courants indiquent les encaisses disponibles de chaque banque.
Le Rôle Directeur De La Banque Centrale Du Congo Dans Le Système Bancaire
La banque centrale du Congo joue un grand rôle dans le système bancaire. Ainsi, elle exerce
au sein du système bancaire congolais quatre fonctions ayant trait :
 à la politique et la réglementation du crédit ;
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 à la réglementation de change ;
 au rôle de caissier de l’Etat ;
 au rôle de conseiller économique et financier du gouvernement.

a) La politique et la réglementation du crédit


La Banque Centrale du Congo détermine chaque année, le volume global des crédits à
accorder et cela en fonction des besoins réels de l‘économie pour une période déterminée.
La Banque Centrale du Congo détermine ce volume global des crédits, à cause de son impact
sur la conjoncture économique général, notamment sur les prix intérieurs et la balance des
paiements et aussi dans le souci de sauvegarder les équilibres fondamentaux.
En effet, une très grande partie de la masse monétaire en circulation due à l‘octroi du crédit à
l‘économie interne auquel recourent régulièrement les entreprises et les particuliers auprès des
banques de dépôts, désarticule le développement économique national.
C‘est ainsi, pour éviter les tensions quelles que soient leurs natures, le volume de la monnaie
en circulation doit aller de pair avec la quantité des biens et services existants sur le marché.
C‘est pourquoi, la Banque Centrale du Congo, en sa qualité de responsable de la gestion
monétaire du pays, doit contrôler le volume de crédit que les banques privées accordent aux
entreprises et aux particuliers.
Pour assurer le contrôle du crédit, la Banque Centrale du Congo recourt à plusieurs procédés
tel que :
 le coefficient de réserve obligatoire ;
Par ce système, la Banque Centrale du Congo impose aux banques commerciales le maintien
dans ses livres d‘avoir en compte, représentant un pourcentage minimum 50% de leur passif
exigible.
 le coefficient de liquidité ;
Ce système consiste à exiger aux banques et institutions financières de maintenir au-dessus
d‘un niveau déterminé le rapport entre leur passif immédiatement mobilisable.
 les opérations d‘open-market ;
Par cette technique, la Banque Centrale fournit ou retire de la monnaie au système bancaire,
par l‘achat ou la vente des titres sur le marché.
 le taux de réescompte ;
Par cette technique, la Banque Centrale fournit ou retire de la monnaie au système bancaire,
par l‘achat ou la vente des titres sur le marché.
 le plafond de réescompte ;
La Banque Centrale peut augmenter le taux de réescompte pour diminuer la masse monétaire
en circulation ; tout comme elle peut diminuer pour augmenter la masse monétaire.
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BIBLIOGRAPHIQUE

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4. Campbell McConnell, Stanley Brue et Scan Flynn, Economie Principes, problèmes et


politiques, 21ème, éd MacGraw Hill. USA 2018.

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6. Dirk Mateer et Lee Coppock, Principe de Microéconomie, 2ème édition, éd. Norton &
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10. KUZNET Simon. Croissance et Structure économiques, Calmann


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12. William Boyes, Economie Managériale: Marches et firmes, 2ème édition, éd. South-
Western, Cengage learning USA. 2012

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