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Note de cours d’ :

Économie politique

Par

Dieudonné NGALAMULUME, Chef de Travaux


Economie Politique Licence 2/Droit

CHAPITRE I: GENERALITE SUR L’ECONOMIE


1.1. Qu’est-ce que l’économie ?
L‟économie entant que science, fourni un cadre pour diagnostiquer toutes sortes de
problèmes auxquels la société fait face afin d‟aider celle-ci à créer et à évaluer une variété des
propositions et des solutions pour résoudre ces problèmes. La science économique peut nous
aider à développer des stratégies afin de remplacer la pauvreté par la prospérité‟, et de
remplacer le gaspillage par l‟efficience. Durant des décennies, le niveau de vie dans les pays
développés s‟est amélioré sensiblement. Cette prospérité est le fruit des choix effectués par
les populations, entre autres ; les inventeurs, les travailleurs, les entrepreneurs ainsi que ceux
qui ont épargné de l‟argent et prêté aux autres pour investir dans les machines et autres
facteurs de production. Cette prospérité est aussi due à l‟efficience : ces pays ont découvert
les moyens efficients dans l‟utilisation de leurs ressources, matières premières et de l‟énergie
afin de produire des biens et services.

Les économistes utilisent le mot rareté pour transmettre l‟idée selon laquelle les ressources
utilisées pour produire les biens et services sont limitées ou rares, pendant que les besoins
des humains et des sociétés sont illimités ou multiples. D‟où les individus et les sociétés ne
peuvent pas produire tous les biens et services dont ils ont besoin.

Les besoins que les humains et les sociétés éprouvent peuvent être de nature Physiologiques,
par e
xemple le besoin de manger ou de se soulager, Psychologiques, par exemple le besoin
d‟affection ou le besoin d‟estime ; Sociologique, par exemple le besoin de s‟habiller ou d‟avoir
des amis ; Moraux et culturels, par exemple, le besoin de prier, aller au cinéma ou à la
bibliothèque. Tandis qu‟en ce qui concerne les ressources, nous pouvons mentionner : les
ressources naturelles, le temps, l‟argent etc…

Du fait que les ressources dont les individus et les sociétés disposent sont rares mais les
besoins sont illimités, les individus et les sociétés font face aux arbitrages. En d‟autres
termes, ils doivent effectuer un choix. Par exemple, un étudiant doit décider de quelle manière
il va repartir la ressource le plus important dont il dispos, qui est son temps. Il peut consacrer
tout son temps à étudier le cours d‟économie, il peut passer tout son temps à étudier la
mathématique, ou encore il peut partager son temps entre les deux disciplines. Du point de
vue finances, une personne a des moyens financiers limités. Si elle affecte 10,000 FC à
l‟achat de la nourriture cela implique qu‟elle aura 10000Fc de moins pour affecter à d‟autres
biens.

De même, un pays ou une nation peut aussi décider comment affecter les ressources
nationales. Il peut ou elle peut repartir le revenu national entre la production des armes et la
construction des infrastructures ou les affecter à la production de la nourriture

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La gestion des ressources de la société est importante car ces ressources sont rares. La
rareté signifie que les ressources sont en quantité limitées et que les individus et la société ne
peuvent pas produire tous les biens et services qu‟ils souhaitent avoir.

Même les ressources les plus abondantes telles que l‟eau et l‟air que nous respirons ne sont
pas toujours assez abondantes partout pour rencontrer les désirs des individus.

1.2. Définition de la science économique.


Le mot économie a une origine Grecque ; “ OIKONOMOS” qui signifie celui qui gère la
maison. Cependant, les ménages et les économies ont beaucoup des choses en commun.
Ainsi, l‟économie peut être définie comme :

- L‟étude de choix lorsqu‟ il y‟a rareté ;


- L‟étude de la manière dont une société‟ gère ses ressources rares ;
- La science qui étudie le comportement des humains et les sociétés devant les
ressources rares et les besoins illimités ou multiples.

En outre, la science économique étudie comment les individus et les sociétés allouent leurs
ressources rares afin de satisfaire leurs besoins illimités.

De toutes les définitions ci-dessus, nous pouvons remarquer que la rareté est l‟élément
fondamental de la science économique. L‟économie peut également être définie comme la
science qui étudie comment les humains et les sociétés utilisent les ressources rares pour
produire des biens et services pour la consommation présente et future.

Pour produire un bien ou un service, la société a besoin des facteurs de production. Les
principaux facteurs de production sont :

- Les ressources naturelles : la terre, les eaux, les minerais etc…


- Le travail : L‟effort humain qui peut être physique ou mental ;
- Le capital physique : machine, bâtiment, équipement etc…
- Le capital humain : les connaissances et les compétences acquissent à travers
l‟éducation et la formation ;
- L‟entreprenariat : la combinaison efficiente des facteurs de production pour la
production des biens et services.

Cependant, du fait que les ressources ainsi que les biens et services sont limités, les choix
effectués par les individus, les entreprises et le gouvernement répondent à trois questions
majeures à savoir :

- Que produire ? (en termes de biens et services), la société doit faire un arbitrage. Si
une université utilise ses ressources pour construire les bâtiments, il y‟aura de moins
en moins des ressources pour son fonctionnement ;
- Comment produire ces biens et services ? Il y‟a plusieurs alternatives pour produire
des biens et services. Une firme peut produire du courant à partir du charbon, du gaz

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naturel, ou du vent. De la même manière, un professeur peut donner cours dans une
petite sale ou dans une grande sale ;

- Qui consomme ces biens et services. Nous devons décider comment distribuer les
biens et services produits par la société ou la nation. Si certains individus gagnent plus
d‟argent que les autres, faudrait-il qu‟ils consomment plus des biens que ceux qui
gagnent moins ?

1.3. Les branches de l’économie

L‟économie est composée de deux branches principales à savoir la macroéconomie et la


microéconomie qui fera l‟objet de ce cours.

1.3.1. Différence entre la macroéconomie et la microéconomie

 La macroéconomie est l‟étude de l‟économie nationale dans son ensemble. Elle est
également définie comme étant l‟étude des aspects généraux du fonctionnement d‟une
économie. Elle se penche ou se focalise sur les (Phénomènes) problèmes tels que :
- L‟inflation qui est la hausse généralisée des prix dans une économie ;
- Le chômage ;
- La croissance économique ;
- Les fluctuations économiques ;
- Le taux d‟intérêt et ;
- La productivité de l‟économie dans son ensemble.

La macroéconomie s‟occupe également d‟autres aspect de l‟économie tels que: les politiques
gouvernementales en ce qui concerne le budget de l‟Etat et l‟offre de monnaie, le commerce

international ainsi la dette publique.

Nous étudions la macroéconomie pour comprendront pourquoi les économies croissent, pour
quoi elles fluctuent afin de prendre des bonnes décisions dans les affaires.

 La microéconomie est l‟étude des choix effectués par les ménages, les entreprises et
les gouvernements et comment ces choix affectent les marchés des biens et services.

Nous étudions la microéconomie pour comprendre les marchés et prédire les échanges,
prendre des décisions personnelles et managériales ainsi que pour évaluer les politiques
gouvernementales.

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CHAPITRE II : DEMANDE, OFFRE ET EQUILIBRE DU MARCHE


Le modèle de l‟offre et de la demande explique comment les marchés concurrentiels opèrent.
Un marché concurrentiel est constitué des plusieurs acheteurs et plusieurs vendeurs de telle
sorte que chacun a un impact négligeable sur le prix du marché.

Notre analyse dans ce chapitre sera basée sur les la demande et l‟offre des biens et services
ainsi que leurs facteurs déterminants.

II.1 La demande
Comme défini dans les chapitres précédents, le marché est une institution où les acheteurs et

les vendeurs échangent les biens et services.

Du côté de la demande, les consommateurs achètent des biens et services des firmes ou
entreprises. La demande d‟un bien ou d‟un service par un individu est fonction ou dépend de
plusieurs facteurs à savoir :

 Le prix du bien ou service (exemple, le prix de la farine) ;


 Le revenu du consommateur ;
 Le prix des produits substituables ;
Deux biens X et Y sont substituables lorsque l‟on peut utiliser l‟un à la place de l‟autre
pour satisfaire le même besoin. Exemple, la viande de bœuf et la viande de porc ; la
viande et le poisson. Pour ces biens, une hausse du prix de X entrainera une hausse
de la quantité de Y et vice-versa.
 Les prix des produits complémentaires ;
Deux biens X et Y sont complémentaire lorsqu‟ils doivent être utilisés ensemble pour
satisfaire le même besoin. Exemple, le haricot et le riz ; le thé et le sucre. Pour ce
genre des biens, une hausse de prix de X entrainera une baisse de la quotité de Y et
vice-versa.
 Les anticipations du consommateur sur les futurs prix ;
 Les préférences du consommateur.

Ces différents facteurs déterminent la quantité demandée d‟un bien ou un service, qui est la
quantité d‟un bien ou service que le consommateur veut et est capable d‟acheter.

L‟élément fondamental dans la détermination de la quantité demandée est le prix. Sur ce,
notre analyse de la demande commence par l‟analyse de la relation entre la quantité
demandée d‟un bien et le prix de ce bien, une relation qui sera représentée par la courbe de
demande.

I.1.1 La courbe de demande individuelle et la loi de la demande


Pour avoir la courbe de demande, nous avons besoins du « plan de demande », qui est un
tableau qui montre la relation entre le prix d‟un bien et la quantité demandée. Il montre

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également comment la quantité demandée change avec le prix, ceteris paribus (toutes choses
restant égales par ailleurs).

Les variables ou les facteurs qui sont considérés constants ou fixes sont : le revenu du
consommateur, les prix des produits complémentaires et substituables, les préférences du
consommateur etc.…

Considérons le plan de demande suivant :

Tableau n°4 : Prix des biens et leur quantité

Points Prix Quantité


a 10 1
b 8 4
c 6 7
d 4 10
e 2 13

De ce plan de demande, nous pouvons tracer la courbe de demande individuelle.

Figure 4.1

Nous pouvons constater que la courbe de demande a une pente négative, reflétant la loi de la
demande. La loi de la demande est l‟assertion selon laquelle, toutes choses restant égales par
ailleurs (ceteris paribus), Il y a une relation inverse ou négative entre la quantité demandée
d‟un bien et le prix de ce bien. En d‟autres termes, lorsque le prix du bien augmente, la
quantité demandée diminue et lorsque le prix diminue la quantité augmente, ceteris paribus.
Un mouvement le long d‟une courbe de demande est appelée variation de la quantité
demandée.

I.1.2 De la courbe de demande individuelle à la demande du marché


La courbe de demande du marché montre la relation entre le prix d‟un bien et la quantité
demandée par tous les consommateurs, ceteris poribus.

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Considérons le cas d‟un marché composé de deux consommateurs, Charles et Bijoux : le plan
demandé pour les deux consommateurs est le suivant :

Tableau n°5 : Quantité demandé et leur prix

Quantité demandée
Prix Charles Bijoux Demande du marché
8 4 2 6
6 7 4 11
4 10 6 16
2 13 8 21

La demande du marché est la somme des demandes individuelles.

Figure 4.2

La courbe de demande du marché a une pente négative, reflétant la loi de la demande.

I.2 L’offre
Du côté de l‟offre, les firmes vendent leurs produits aux consommateurs. L‟offre d‟un bien ou
service est fonction ou dépend des variables ou facteurs ci-après :

 Le prix du bien ou service (exemple : le prix de la chemise) ;


 Le salaire payé aux travailleurs ;
 Le prix des matières premières (tissu, fil, boutons) ;
 Le prix du capital physique (ex : machines) ;
 La technologie utilisée (genre de Machine, le savoir-faire du tailleur, ou…) ;
 Les taxes ou les subsides.

Ces différentes variables ou différents facteurs affectent la quantité offerte, qui est la quantité
d‟un bien qu‟une firme veut ou souhaite et est capable de produire et vendre.

I.2.1 La courbe d’offre individuelle


Nous avons également besoin d‟un plan d‟offre pour construire une courbe d‟offre. Le plan
d‟offre est un tableau qui montre la relation entre le prix d‟un produit et la quantité offerte.

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Considérons une firme qui produit le maïs dont le plan d‟offre se présente comme suit :

Tableau n°6 : Prix et quantité produite

Points Prix Quantité produite (en


tonnes)
A 2 0
b 4 10
c 6 20
d 8 30
e 10 40

Figure 4.3

La courbe d‟offre individuelle montre la relation entre le prix d‟un bien et la quantité offerte par
une firme, ceteris paribus. La courbe d‟offre a une pente positive, reflétant la loi de l‟offre.
Cette dernière stipule qu‟il y a une relation positive entre le prix et la quantité offerte d‟un bien,
ceteris paribus. En d‟autres termes, toutes choses restant égales par ailleurs, lorsque le prix
d‟un bien augmente, la quantité offerte augmente et vice-versa.

Par exemple lorsque le prix passe de 4 à 6$, la quantité offerte passe de 10 à 20 tonnes.
Cependant lorsque le prix est en deçà de 2$, la firme n‟offre pas. Cela s‟explique par le fait
que ce prix ne couvre pas le coût marginal de production. 2$ est le prix minimum d‟offre, prix
minimum auquel un bien est offert. En dessous de ce prix, la firme n‟offre pas et au-dessus de
ce prix, la firme commence à offrir.

I.2.2 De la courbe d’offre individuelle à l’offre du marché


La courbe d‟offre du marché montre la relation entre le prix d‟un bien et la quantité que tous
les producteurs veulent ou souhaitent vendre. Supposons que l‟économie toute entière est
composée de deux firmes. Le plan d‟offre pour les deux firmes se présentent comme suit :

Tableau n°7 : Firmes et offre du marché

Quantité offerte
Prix Jean Grace Offre du marché
2 0 0 0

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4 10 0 10
6 20 0 20
8 30 10 40
10 40 20 60

Figure 4.4

Offre Jean Prix


Offre Grace Prix
Offre du marché
Prix
e
10 10 10 m
h
8 d 8 8
g l
c
6 6 6 k
f
b j
4 4 4 j

2 2 2 i
a
10 20 30 40 Q 10 20 Q 10 20 30 40 50 60 Q

L‟offre du marché est la somme des offres individuelles. Entre 2 et 6$, la courbe d‟offre du
marché est la même que la courbe d‟offre de Jean.

Pourquoi la courbe d‟offre du marché a une pente positive ?

 Firmes individuelles : comme l‟on a dit ci-haut, les prix élevés encouragent les firmes à
accroitre leurs productions en achetant plus des matières premières et en engageant
plus des travailleurs ;

 Nouvelles firmes : A long terme, des nouvelles firmes peuvent entrer sur le marché et
les anciennes firmes peuvent agrandir leurs installations afin de produire plus des
biens.

4.3 Équilibre du marché : Ramener ensemble l’offre et la demande


Le marché a été défini au chapitre 3 comme une institution ou une organisation qui unit les
vendeurs et les acheteurs.

L‟équilibre du marché nous montrera comment les prix et les quantités sont déterminés.
L‟équilibre du marché est atteint lorsque la quantité demandée d‟un produit ou d‟un bien est
égale à la quantité offerte de ce bien à un prix déterminé, appelé prix d‟équilibre. La quantité
relative à ce prix est la quantité d‟équilibre. Prenons l‟exemple d‟une firme qui produit les
chemises. Supposons que la firme produit 100,000 chemises et 100.000 consommateurs
veulent et sont capables d‟acheter ces chemises à 10,000 Fc. A ce prix, l‟équilibre du marché
peut être illustré par la Figure que ci-dessous :

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Figure 4.5

10,000

100,00
Qu‟adviendra-t-il lorsque la quantité offerte n‟est pas égale à la quantité demandée ? En
d‟autres termes, lorsque le prix du marché n‟est pas le prix d‟équilibre ?

I.3.3 Effet de la variation de la quantité demandée ou de la demande sur


l’équilibre du marché
4.3.3.1. Variation de la quantité demandée d’un bien

La variation dans la quantité demandée d‟un bien est causée uniquement par la variation du
prix de ce bien, tous les autres facteurs qui affectent ou déterminent la demande étant
constants. Ces facteurs sont, les préférences du consommateur, son revenu, les prix des
produits substituables et complémentaires, etc.

La variation de la quantité demandée entraine un mouvement le long de la courbe de la


demande comme le montre la Figure ci-dessous

Figure 4.7

1.000 Fc A
A→B variation ou changement de la quantité
demandée

8.000 Fc B

100.000 Fc 150.000 Fc

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4.3.3.2 Variation ou changement de la demande d’un bien

Le changement ou la variation dans la demande d‟un bien est causée par le changement des
autres variables qui affectent ou déterminent la demande. Cette fois-ci, le prix du bien reste
fixe. Le changement ou la variation dans la demande d‟un bien entraine le déplacement de la
courbe de demande.

1) L’augmentation de la demande

Toute augmentation de la demande entraine le déplacement de la courbe vers le haut comme


l‟indique la Figure ci-dessous.

Figure 4.8
Produit

D2
D1

Q1 Q2 Quantité

L‟augmentation de la demande est causée par :

 L‟augmentation du revenu du consommateur dans le cas d‟un bien normal :


Un bien normal est un bien dont la hausse du revenu du consommateur entraine la
hausse de la quantité du bien consommé. Lorsque le revenu augmente, le
consommateur achète une large quantité de ce bien  il y a une relation positive entre
le revenu et la quantité demandée. Exemple : les habits, une bonne nourriture ;

 Diminution du revenu du consommateur : dans le cas d‟un bien inférieur :


Un bien

inférieur est un bien dont la diminution du revenu du consommateur entraine celui-ci à


acheter des larges quantités de ce bien. Il y a ainsi une relation négative entre le revenu
du consommateur et la quantité demandée ;

 La hausse des prix des biens substituables : l‟augmentation des prix d‟un bien
substituable pousse le consommateur à acheter des plus en plus l‟autre bien.
Exemple : viande et poulet
 La diminution du prix d‟un produit complémentaire : lorsque deux produits sont
complémentaires, la diminution du prix de l‟un des biens entraine une diminution du
coût total de ces deux biens.
 Augmentation de la population : plus il y a des consommateurs plus la demande d‟une
bien augmente ;

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 Le changement dans les préférences du consommateur : lorsqu‟un bien préféré par


rapport aux autres, sa demande augmente

B. Diminution de la demande d’un bien

La diminution de la demande déplace la courbe vers le bas.


Figure 4.10
Produit
Excèdent
B A
10
Pe & Qe
8
C

D1
D2

8 100 Quantité
0
La baisse de la demande est causée par :
 La baisse du revenu du consommateur pour un bien normal ;
 La hausse du revenu du consommateur pour un bien inférieur ;
 La baisse du prix des produits substituables ;
 La hausse des prix des produits complémentaires ;
 La baisse de la population ;
 Le changement dans les préférences du consommateur ;
 L‟attente des bons prix dans le futur.

I.3.4 L’effet de la variation de la quantité offerte ou de l’offre sur le marché

I.3.4.1 Variation dans la quantité offerte

Le changement dans la quantité offerte entraine un mouvement le long de la courbe de l‟offre.


Ce changement est dû uniquement au changement du prix du bien offert.

Figure 4.11

Produit

8 B

6
A

2 30 Quantité
0

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Changement ou variation de la quantité offerte entraine le déplacement de la courbe vers le


bas ou vers le haut selon le cas.

CHAPITRE II : LA THEORIE DU CHOIX DU CONSOMMATEUR


Au chapitre premier nous avons introduit la notion de l‟offre, de la demande et de l‟équilibre
sur le marché. Dans ce chapitre nous utilisons la théorie du choix du consommateur pour
analyser la logique économique sur laquelle la loi de la demande est basée. Cette théorie est
basée sur la notion selon laquelle le consommateur maximise sa satisfaction ou son utilité
sous contrainte de son revenu ainsi que les prix des biens et services qu‟ils désirent acquérir.
Comme nous le verrons, chaque point sur la courbe de demande représente le meilleur choix
du consommateur à un prix donné.

L‟utilité d‟un bien est l‟aptitude de ce bien à satisfaire un besoin humain. Il dépend de la
quantité disponible de ce bien et de l‟intensité du besoin à satisfaire. L‟utilité est une mesure
subjective de la satisfaction que l‟individu retire de la consommation des biens qu‟il choisit
d‟acquérir. L‟utilité est subjective parce que l‟utilité d‟un produit ou d‟un bien peut grandement
varier d‟une personne à une autre. Une voiture peut être d‟une grande utilité pour une
personne qui habite une ville ou le transport en commun n‟est pas tellement développé mais
d‟une petite utilité pour une personne habitant une ville ou le transport en commun est très
développé.

Le consommateur est ainsi un agent rationnel et maximisateur. Rationnel, parce qu‟il est
capable de définir ses préférences en matière de consommation et de les respecter en
prenant ses décisions. Maximisateur, parce qu‟il choisit ses consommations à un moment
donné, en fonction de ses goûts (préférences), de son revenu et compte tenu du prix des
biens, de façon à maximiser sa satisfaction.

2.1. Notions d’utilité et des préférences


Deux analyses du comportement du consommateur sont possibles, selon que l‟on considère
l‟utilité cardinale ou l‟utilité ordinale.

2.1.1 L’approche de l’utilité cardinale (le consommateur face à un seul bien)

Selon cette approche, l‟utilité est une notion mesurable au même titre que certains objets
physiques, c‟est-à-dire qu‟un consommateur peut mesurer la satisfaction qu‟il retire de la
consommation d‟un bien. En principe, l‟utilité est difficile à quantifier. Mais pour le motif
d‟illustration, nous assumons qu‟une personne peut mesurer sa satisfaction avec une unité de
mesure appelée Utile.

Utilité Totale et Utilité Marginale

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01) Utilité totale

L‟utilité totale d‟un bien est l‟utilité que procurent les différentes unités consommées de ce
bien. Elle croit avec l‟augmentation de stock de ce bien, mais étant donné que les besoins
sont stables, la courbe de l‟utilité totale aura d‟abord une forme ascendante et puis
descendante après avoir atteint un point maximum appelé «point de satiété».

L‟utilité totale est concave vers l‟axe horizontal et convexe vers l‟axe vertical. Cette forme
reflète le principe selon lequel l‟intensité du bien diminue au fur et à mesure que ce bien est
consommé, c‟est-à-dire au fur et à mesure que le besoin est satisfait.

02) Utilité marginale

L‟utilité marginale d‟un bien est la satisfaction additionnelle que le consommateur obtient de la
consommation d‟une unité supplémentaire de ce bien. En d‟autres termes, L‟utilité marginale
d‟un bien mesure l‟augmentation ou l‟accroissement de l‟utilité (Totale) que le consommateur
retire de la consommation d‟une unité supplémentaire de ce bien.

C‟est aussi le niveau de satisfaction procurée par la dernière unité consommée d‟un bien.
L‟utilité marginale est décroissante parce que l‟intensité des besoins diminue au fur et à
mesure que les besoins sont satisfaits.

Le rapport mesure la pente de la tangente menée en un point donné de la courbe d‟utilité


total. Si l‟on trace plusieurs tangentes le long de la courbe d‟utilité totale, on constate que leur
pente s‟affaiblit, ce qui montre le principe d‟utilité marginale décroissante. Ce principe est
basée sur l‟idée selon laquelle la première unité consommée d‟un bien procure une grande
satisfaction ou utilité additionnelle que la deuxième unité, la quelle procure une satisfaction
additionnelle plus grande que la troisième etc….

Au point de satiété, l‟utilité marginale devient nulle car le besoin est totalement satisfait. Au-
delà de ce point, l‟utilité marginale est négative car toute consommation supplémentaire
n‟apporte aucune satisfaction.

Fonction d’utilité totale et d’utilité marginale

Figure 6.1

Point de satiété
UT

x 13

Um
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2.1.2. L’approche ordinale de l’utilité (le consommateur face à deux biens)

L‟approche ordinale ne prétend pas mesurer l‟utilité des biens mais permet simplement
d‟établir un ordre de préférence ou d‟équilibre entre différents biens.

Cette approche est basée sur quelques axiomes qui définissent la rationalité du
consommateur.

1°. Axiome de comparaison:

D‟après cet axiome, tout individu est capable de ranger ses préférences selon un certain ordre
et d‟émettre un jugement de préférence ou d‟équivalence :

A est préféré à B
B est préféré à A
A est équivalent à B

2°. Axiome de transitivité:

Cet axiome postule que les jugements de préférence du consommateur ne sont pas
contradictoires.

Quels que soient les paniers de biens X, Y et Z, si la consommation de X est préféré à la


consommation de Y, et la consommation de Y à celle de Z, alors la consommation de X est
préféré à la consommation de Z. La relation de préférence est donc transitive.

3° Axiome de dominance:
«Plus» est préféré à «moins». En effet tout individu préfère avoir plus d‟un bien que moins de
ce même bien.

4°. Axiome de substituabilité:

Stipule qu‟un besoin (bien) peut être substitué à un autre et procurer la même satisfaction.

01) Les courbes d’indifférence

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Une courbe d‟indifférence est le lieu géométrique des points représentant des combinaisons
des quantités de X et de Y correspondant à un même niveau de satisfaction.

C’est donc une courbe qui relie tous les points représentant une combinaison de deux biens
ou de deux ensembles de biens qui procurent au consommateur la même utilité ou
satisfaction. Sur une même courbe d‟indifférence le niveau d‟utilité reste constant.

Graphiquement, les préférences du consommateur sont représentées par un ensemble de


courbes d‟indifférence (figure6.3) qui constituent la carte d‟indifférence du consommateur. En
vertu de l‟axiome de dominance, une courbe d‟indifférence qui se situe à droite d‟une autre
indique un niveau d‟utilité supérieure. Plus on s‟éloigne de l‟origine des axes, plus on accède à
des niveaux d‟utilité supérieurs.

Figure 6.3. Carte d’indifférence

Ainsi, le point C contient plus d‟unités de bien X et Y que le point B.

02) Caractéristiques des courbes d’indifférence

1°. Les courbes d’indifférences sont décroissantes de gauche à droite:

C‟est-à-dire qu‟elles sont négativement inclinées de gauche à droite. La pente négative


permet au consommateur de maintenir constant le niveau d‟utilité lorsqu‟il se déplace le long
de la courbe d‟indifférence, c‟est-à-dire lorsqu‟un bien est substitué à un autre tout en
respectant l‟axiome de dominance.

2°. Deux courbes d’indifférences ne peuvent pas se couper:

Si deux courbes d‟indifférences se croisaient, il en résulterait qu‟un même niveau de


satisfaction serait à la fois supérieure et équivalent à un autre.

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Figure 6.4

Soient deux courbes d‟indifférence qui se coupent au point A. Les points B et C se trouvent
sur deux courbes d‟indifférence différentes. En vertu de l‟axiome de dominance B est préféré à
C. Par ailleurs B est équivalent à A (B=A) car, se situant sur la même courbe d‟indifférence II.
De même A = C car se situant sur la même courbe d‟indifférence I. Donc, en vertu de l‟axiome
de transitivité, B doit être équivalent à C. Ce qui est absurde parce qu‟un même niveau de
satisfaction ne peut être à la fois supérieur et équivalent à un autre. B ne peut être à la fois
supérieur et équivalent à C.

3° Les courbes d’indifférence sont convexes à l’origine des axes:

Pour comprendre cette caractéristique, il est utile de définir la notion de taux marginal de
substitution, car la convexité de la courbe d‟indifférence n‟est qu‟une conséquence de la
décroissance du taux marginal de substitution.

Le taux marginal de substitution de X à Y mesure la quantité de Y que le


consommateur est prêt à céder contre une unité supplémentaire de X, tout en conservant le
même niveau de satisfaction.

Figure 6.5. Le

Y1

A
Y2

Y
B

X
X1 X2 X

Pour passer de la combinaison A à la combinaison B, le consommateur Cède (- Y) du


bien Y en échange d‟une quantité supplémentaire de X, (+X)

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Le TMS est précédé du signe négatif en raison de la pente négative de la courbe


d‟indifférence. Le TMS est décroissant, c‟est-à-dire qu‟il diminue au fur et à mesure que le
consommateur abandonne Y pour acquérir davantage de X.

03) Relation entre les Prix des biens, l’Utilité marginale et le TMS

Le décroit au fur à mesure que X est substitué à Y (déplacement de haut en bas le


long d’une courbe d’indifférence).

La courbe d‟indifférence est donc convexe: X étant substitué à Y le long de la courbe


d’indifférence, la perte d‟utilité occasionnée par la diminution de Y doit être compensé par le
gain d‟utilité provoqué par l‟accroissement de X.

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-Y Umy = X Umx

En vertu du principe d‟égalisation des utilités marginales pondérées par le prix, nous
obtenons.

04) Quelques formes particulières des courbes d’indifférence

1°. Les biens parfaitement substituables

Deux biens sont substituables lorsqu’ils peuvent être remplacés l‟un par l‟autre pour un même
usage, c‟est-à-dire que l‟un peut remplacer l‟autre et procurer la même satisfaction.

Figure 6.6

2°. Biens complémentaires:

Sont ceux qui peuvent être utilisés conjointement et en proportion fixe c‟est-à-dire la
diminution de l‟un des biens entraines la diminution de l‟autre, en respectant la proportion
dans laquelle es biens doivent être consommés.

Figure 6.7.

18
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2.2. La contrainte budgétaire


Le consommateur sera limité dans ses choix par le revenu dont il dispose, revenu qui
représente son budget. Il sera représenté graphiquement par une droite appelée droite de
budget ou ligne de budget.

Par définition, la droite de budget relie tous les points représentant des combinaisons des
biens qui épuisent le revenu du consommateur. Chaque point sur la droite de budget
représente une dépense identique.

Supposons un revenu R qu‟il faut dépenser pour acheter deux biens X et Y dont les prix sont
respectivement de Px et Py. La droite du budget peut s‟écrire:

PxX + PyY = R

De cette équation, nous pouvons tirer l‟équation de la droite du budget.

Figure 6.8.
Y

Droite de budget

O B X

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Le rapport indique la pente de la droite de budget. Le signe (-) justifie l‟inclinaison

négative de la droite.

Si le consommateur consacre tout son revenu l‟achat du bien Y, il va acquérir la quantité

S‟il n‟achète que le bien X, il va acquérir la quantité


La droite de budget définit les combinaisons des biens que le consommateur peut se procurer
compte tenu de son revenu tandis que la courbe d‟indifférence définit les combinaisons des
biens que le consommateur souhaite acquérir.

Déplacement de la droite de budget


Les déplacements de la droite de budget peuvent traduire soit une variation des prix, soit une
variation de revenu.

a. Variation de revenu
Les prix restant inchangé, une augmentation du revenu est indiqué par un déplacement
parallèle vers la droite de la ligne de budget.

Figure 6.9.

Une diminution du revenu, les prix demeurant fixes, sera indiquée par un déplacement
parallèle de la droite de budget vers la gauche.

b. Variation d’un seul prix (le revenu et le prix de l’autre bien restant fixes)

Une baisse du prix du bien X est indiquée par la rotation autour du point A, de la droite de
budget vers la droite. Le prix de X ayant baissé, on achète de plus en plus la quantité du bien
X, c‟est-à-dire, la quantité de X augmente.

20
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L‟augmentation du prix du bien X sera indiqué par la rotation, autour du point A, de la droite de
budget vers la gauche.

Figure 6.10.

2.3. Le choix optimum du consommateur


L’Équilibre du consommateur

L‟équilibre et réalisé par l‟assortiment qui va lui procurer la plus grande utilité (satisfaction)
compte tenu de son revenu c‟est-à-dire de ses possibilités budgétaires.

Afin de maximiser sa satisfaction en respectant sa contrainte budgétaire, le consommateur


doit se situer sur la droite ou la contrainte budgétaire et sur la courbe d‟indifférence la plus
éloignée possible de l‟origine.

Figure 6.11

Le point d‟équilibre E indique la combinaison optimale des quantités des deux biens choisis
par le consommateur.

Considérant le point N, ce point est inaccessible parce que il se situe au-delà de la contrainte
budgétaire, bien que se trouvant au même niveau d’utilité que E.

Le point K représente la même dépense que le point E parce qu‟il se situe sur la même droite
de budget. Cependant S représente un niveau d‟utilité inférieur et pour la même dépense le
consommateur peut obtenir la plus grande satisfaction au point E.

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A ce point d‟équilibre (E), le Taux Marginal de Substitution est égal au rapport des prix des
biens.

03) Les exceptions à la loi de la demande

1°. Le paradoxe de GIFFEN

Quand le prix du bien X diminue, la droite de budget s‟aplatit. En d‟autres termes, l‟ordonnée
à l‟origine reste inchangée et l‟abscisse se déplace vers la droite comme le montre la figure
6.13.

Figure 6.13. Bien ordinaire (baisse du Px)

A la suite d la baisse de Px, le choix optimal du bien X se déplace vers la droite, entraînant
une augmentation des quantités demandées de ce bien (X 2>X1,).

Il s‟agit ici du cas d’un bien ordinaire. C‟est-à-dire qu‟ordinairement, la demande d‟un bien
augmente quand son prix diminue.

Cependant, il existe des préférences d‟allure anormale pour lesquelles une diminution du prix
de bien X entraîne une réduction de la demande de ce bien. Un tel type de bien est appelé
bien de GIFFEN d‟après le nom de l‟économiste qui le premier, au I9 siècle mis en exergue
cette possibilité.

Robert Giffen avait constaté que les consommateurs Britanniques les plus pauvres avaient à
diminuer la consommation de certains biens (comme le pain, la pomme de terre) lorsque leurs
prix baissaient au profit d’autres biens (comme la viande) de qualité supérieur.
Ceci paraît paradoxale c’est-à-dire contraire à la loi de la demande.

Les biens de GIFFEN appartiennent à la catégorie des biens dits inférieurs.

Figure 6.14. Bien inférieur (baisse de prix bien X)

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Pour un bien de GIFFEN, la diminution du prix du bien X entraîne une réduction de la


demande de ce bien. (X2 <X1).

2°. L’effet de VEBLEN ou de Snobisme

VEBLEN a constaté que certains individus augmentaient les qualités consommées de certains
biens lorsque leurs prix étaient en hausse par snobisme pour se distinguer des autres
catégories de consommateurs.

Par contre, la baisse du prix les amène à diminuer la consommation de peur d‟être confondus
avec la masse.
3°. La période le hausse généralisée de prix

Dans une période d‟hyper inflation, les anticipations des consommateurs sont telles qu‟ils
s‟attendent à avoir les prix monté sans cesse. Pour se prémunir contre l’effritement de leur
pouvoir d’achat par les hausses des prix futurs, ils peuvent être amenés à augmenter leurs
achats en dépit de la hausse actuelle des prix.

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CHAPITRE 7 : LA THEORIE DE LA PRODUCTION, DES COUTS ETDE


CHAP III THEORIE DU PRODUCTEUR
3.1. Notions de production

3.1.1. La production de l’Entreprise.


L‟entreprise est une unité de production, une organisation qui combine différents facteurs de
production afin de réaliser une production donnée.

L‟industrie est donc l‟ensemble d‟entreprises fabriquant un produit, homogène. On définit la


production comme étant la création des utilités c‟est-à-dire la création des biens et services
susceptibles de satisfaire le besoin humain.

La théorie de la production analyse la manière dont l‟entreprise combine les différents facteurs
de production, compte tenue de la technique, en vue de maximiser le profit.

3.1.2. Les facteurs de production.


On appelle facteurs de production, les Inputs utilisés dans le processus de production.
Comme facteurs de production, nous distinguons la terre (T), le travail (L), le capital (K) et les
matières premières.

Ces facteurs peuvent être fixes ou variables et il est possible de les combiner dans des
proportions fixes ou variables.

Un facteur fixe est un facteur qui ne peut être varié lorsque la production varie.
A court terme, c‟est le facteur capital (K) qui est supposé être fixe car on ne peut pas
changer des immobilisations en un jour. Le facteur travail (L) quant à lui est supposé
variable.

Un facteur variable est celui qui peut varier suite aux changements désirés
dans la production. A long terme, les facteurs de production K et L sont variables.

3.1.3. La fonction de production.


Une fonction de production est une courbe ou une équation mathématique indiquant te niveau
maximum qui peut être obtenu à partir d‟un ensemble spécifié de facteurs de production pour
une technologie ou un état de l‟art donné.

Quand on étudie la production d‟un bien, on établit la relation de dépendance entre le niveau
de la production et les facteurs consommés au cours de l‟opération. En d‟autres termes on
relie les quantités produites (output) aux facteurs de production (Input) utilisés.

Supposons deux facteurs de production K, L nécessaire pour produire un volume de


production Q la fonction s‟écrira Q= f (K, L).
Si en multipliant chacun de facteur de production par un même nombre positif t, on obtient la
même fonction de production initiale mais dont la valeur est multipliée par te nombre (t) élevé
à la puissance K, on dit que la fonction de production est homogène de degré (K).

f(tK,tL)=tkf(K,L).
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2.2. La production avec un seul facteur variable


En courte période, le produit total est obtenu en associant un facteur de production variable (le
travail) à un facteur de production fixe (le capital), pour un état constant de la technique de
production.

 La fonction de production à court terme donne la production totale que l‟on peut obtenir à
partir de différentes quantités de facteurs variables (L) pour une quantité de donnée du
facteur fixe (K). C‟est donc le produit total (PT).

 Le produit moyen (productivité moyenne) d‟un facteur de production est égal au produit
total divisé par la quantité de facteur de production utilisée pour obtenir ce produit.

 Le produit marginal (Pm) d‟un facteur de production est égal à la variation du produit total
imputable à l‟utilisation d‟une unité supplémentaire du facteur de production variable dans
te processus de production, le facteur fixe restant inchangé.

Les économistes ont fini par assimiler l‟étude de la production avec un seul facteur
variable à la loi des rendements non proportionnels de TURGOT qui s‟énonce comme suit:
« Toutes choses restant égales par ailleurs, lorsqu’on ajoute à un facteur fixe des
unités de plus en plus nombreuse d’un facteur variable, la quantité totale produite va
d’abord accroître, puis atteindre un maximum pour enfin décroître».

L‟entrepreneur rationnel doit délimiter un intervalle de définition de sa fonction de production,


acceptable au regard d‟un critère d‟efficacité technique.

Il convient d‟apprécier le rapport qui lie la variation induite de la production (P) à la variation
relative du facteur travail ( ). Ce rapport mesure l‟élasticité de la production par rapport à la
variation du travail (e), soit:

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2.3. La production avec deux facteurs variables

En longue période, tous les facteurs de production varient, l‟hypothèse de production avec
deux facteurs variables permet de définir Les courbes d‟iso-produit ou isoquant ou encore
courbe d‟indifférence du producteur.

2.3.1. L’isoquant
L‟isoquant est le lieu géométrique des points représentant des combinaisons de facteurs
permettant de réaliser un même volume de production.

Supposons qu‟une usine produise respectivement 20 et 30 vélos en utilisant diverses façons


de combiner les facteurs de production K et L.

Tableau n°8 : Facteurs de production

20 vélos 30 vélos
K L K L
10 I 12 2
7 2 8 3
5 3 6 4
3 5 4 7

Portons ces données sur un système d‟axes où la quantité du facteur L est indiquée en
abscisses et b quantité du facteur K en ordonnées.

En reliant le, différentes points, on obtiendra une famille de courbes appelées isoquants.

Figure 7.2. Courbe d’isoproduit.


K

10

4
Isoq= 30 vélos
2
Isoq= 20 vélos
0

1 2 3 4 5 6 7 L

2.3.2. Caractéristiques de l’isoquant


L‟isoquant possède les mêmes caractéristiques que la courbe d‟indifférence du consommateur
à savoir:

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a) l‟isoquant a une pente négative. Cela implique que si l‟entreprise diminue l‟emploi de
l‟un des facteurs, elle doit nécessairement augmenter l‟emploi de l‟autre facteur pour
maintenir constant le volume d‟out put.

b) L‟isoquant est convexe par rapport à l‟origine. Cette propriété a comme conséquence
que le taux marginal de substitution technique est décroissant. Le taux marginal de
substitution technique est un rapport qui indique la réduction requise dans l‟un des
facteurs par unité d‟accroissement de l‟autre facteur afin de maintenir constant le
volume d‟out put.

Figure 7.3.: TMST

Le taux marginal de substitution technique du travail au capital (TMST) est le taux auquel le
producteur peut substituer le travail au capital sans modifier le volume de la production.

Considérons des accroissements finis de L et de K. Le long d‟un isoquant, la substitution de L


a K ne modifie pas le volume de production; la perte de production totale due à l‟abandon
d‟unités de capital (K < O) est compensée par le gain de production totale induit par l‟emploi
de L unités supplémentaires de L.

On peut donc écrire:


K. + L. = PT = 0

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Ou encore

Conformément à la des rendements décroissants, la diminution de l‟emploi de K entraîne une


augmentation de , et l‟augmentation de l‟emploi de L entraîne une diminution de . Le
taux marginal de substitution technique est égal au rapport des productivités marginales des
facteurs. Il décroît donc à mesure que le travail est substitué au capital le long d‟un isoquant.

a) Deux isoquants ne peuvent pas se croiser puisque l‟on suppose que l‟entreprise utilise;
une technologie efficiente. L‟intersection des isoquants signifierait qu‟une même
combinaison de facteurs est capable de produire deux niveaux différentes d‟output; ce qui
est absurde et suppose que l‟une des combinaisons est inefficiente.

b) Lorsqu‟on se déplace sur une famille de courbes d‟isoquants, on accède à des isoquants
représentant des niveaux de production, de plus en plus élevés.

2.3.3. Les rendements d’échelle


Envisageons un autre type de modification. Au lieu d‟augmenter la quantité d‟un input en
maintenant constante la quantité de l‟autre input, augmentons la quantité de tous les inputs de
la fonction de production. En d‟autres termes, multiplions par un même facteur constant la
quantité de tous les inputs: doublons par exemple à la fois la quantité de facteur K est celle du
facteur L.
Les rendements d‟échelle expriment le rapport qui existe entre, l‟accroissement proportionnel
des facteurs de production et l‟accroissement induit de la production.

1°) Les rendements à d‟échelle constant


Les rendements à l‟échelle sont constants lorsque la production augmente dans la même
proportion que le coefficient par lequel les quantités de facteurs ont été multipliées.
tf(Q) =f(tK, tL)

Figure 7.4. Rendement à échelle Figure 7.5. Rendement à échelle


Constant décroissant

OA=AB=BC OA<AB<BC
OA‟= A‟B‟= B‟C‟ OA‟< A‟B‟ < B‟C‟

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2°) Les rendements à d‟échelle sont décroissants lorsque la production s‟accroît dans une
proportion inférieure au coefficient par lequel les quantités de facteurs ont été multipliées.

3°) Les rendements d‟échelle sont croissants lorsque la production s‟accroît dans une
proportion supérieure au coefficient par lequel les quantités de facteurs ont été multipliées.

tf (Q) > f(tK, tL)

Graphiquement, les segments qui séparent les différents isoquants sont de plus en plus courts
au fur et à mesure que la production augmente. tf (Q) < f (tK, tL)

Figure 7.6. Rendement à l’échelle croissant

OA > AB> BC
OA‟ > A‟B‟ > B‟C

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CHAPITRE IV : LE MARCHE

4.1. Introduction

Le marché d‟un bien est le lieu de rencontre, à un instant donné, de la volonté des
consommateurs exprimés par leur demande et des désirs des producteurs, exprimés par leur
offre. Cette confrontation est censée aboutir à la formation d‟un prix et à la détermination des
quantités (prix et quantité d‟équilibre) du bien faisant objet de l‟échange.

Les formes des marchés se différent selon la situation de concurrence existante. Ainsi, on
distingue la concurrence pure et parfaite de la concurrence imparfaite. Le concept
concurrence désigne la rivalité entre plusieurs personnes qui poursuivent le même objectif
(but).

De la confrontation entre l‟offre et la demande on peut établir une typologie des marchés,
selon le nombre d‟intervenants sur le marché.

Tableau n°9 : Typologie des marchés

Nombre des vendeurs


Grand nombre Petit nombre Un seul
Grand Concurrence Oligopole Monopole
Nombre nombre parfaite
d’acheteurs Petit nombre Oligopole Oligopole bilatérale Monopole Contrarié
Un seul Monopsone Monopole contrarié Monopole bilatéral

4.2. Le marché de concurrence pure et parfaite

Dans un marché de concurrence pure et parfaite, une centaine ou même des milliers des
firmes vendent des produits homogènes. Chaque firme constitue une petite part du marché et
considère le prix comme une donnée, c'est-à-dire les firmes n‟ont aucun pouvoir sur le prix du
marché.

4.2.1. Les conditions de la concurrence parfaite

La concurrence parfaite est une situation théorique. Elle implique la réalisation simultanée de
six conditions:

1° L’Atomicité du marché
Un très grand nombre d‟agents identiques participent à l‟offre et à la demande du produit sans
qu‟un agent pris individuellement ne puisse modifier le niveau de prix. Le prix s‟impose à tous,
il est une donnée.

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2° L’homogénéité du produit
Le produit fabriqué par toutes les entreprises est rigoureusement identique.

3° Libre entrée (ou sortie) dans (de) la branche ou industrie


Chaque entreprise est parfaitement libre de joindre le marché pour produire ou de le quitter.

4° La parfaite transparence du marché


Tous les intervenants (acheteurs et vendeurs) sont parfaitement informés de ce qui se passe
sur le marché.

5° L’impersonnalité des relations


Aucun acheteur ne peut s‟adresser à tel vendeur parce que sa tête lui plaît et vice versa. En
d‟autres termes, les relations personnelles ne peuvent â aucun cas affecter „les conditions du
marché.

6° La parfaite mobilité des facteurs de production


Le transfert des facteurs de production s‟opère sans obstacle et sans délai d‟une firme à
l‟autre. Cette mobilité concerne aussi bien les facteurs de production que des produits c‟est- à-
dire que les producteurs trouvent facilement tous les facteurs de production dont ils ont besoin
et que les acheteurs et les vendeurs se rencontrent facilement.

Le marché devient imparfait si l‟une ou plusieurs de ces conditions ne sont pas remplies.

4.2.2 La décision de la firme et la production à court terme


Nous commençons notre discussion de la concurrence parfaite avec la décision individuelle
de la firme à propos du niveau de production à réaliser. L‟objectif de la firme est de maximiser
le profit économique qui est égal aux recettes totales moins les couts économiques totaux.
Les coûts économiques englobent tous les coûts d‟opportunité lies a la production, qui sont à
la fois des coûts explicites (Achat des matières premières, paiement des facteurs de
production or tous les paiements cash) et les coûts implicites (le cout d‟opportunité de
l‟entrepreneur et des capitaux investis.).

Le profit économique est diffèrent du profit comptable. Le comptable se basent sur le


mouvement d‟entrer et de sortie de la monnaie ou des fonds. Ils ignorent ainsi les coûts qui ne
sont pas liés aux transactions explicites. Le profit comptable est égal aux recettes totales
moins les coûts explicites. Du fait que les comptables ignorent les coûts explicites, le profit
comptable est souvent supérieur au profit économique.

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1. L’approche totale du profit

Une des approches utilisées par les firmes pour déterminer la quantité à produire est de
calculer le profit économique à chaque niveau de la quantité produite et choisir la quantité qui
génère le profit le plus élevé.

Le profit étant défini par la différence positive entre la RT et le CT, nous pouvons alors écrire :
Profit = Recette totale — coût total or = RT-CT.

La recette totale d‟une firme est l‟argent qu‟elle obtient en vendant ses produits. Ainsi, la
Recette totale est obtenue en multipliant le prix du marché par la quantité totale vendue;
RT = P x Q

En concurrence parfaite, le prix est une donnée, c‟est-à-dire qu‟il est constant quel que soit les
quantités vendues. Dans ces conditions, la Recette totale est une fonction directe de la
quantité produite et vendue, et sera représentée par une droite émanant de l‟origine.

Figure 8.1.: Coure de RT

RT RT

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BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE

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