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SOMMAIRE

PLAN DU COURS

INTRODUCTION A LA CONNAISSANCE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

CH I : NATURE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET OBJET DE LA SCIENCE


ECONOMIQUE
CH II: LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
CH III : LES SYSTEMES ECONOMIQUES ET LEUR EVOLUTION
CH IV : LES AGENTS ECONOMIQUES ET LEURS OPERATIONS
CH V : LES MENAGES, LA CONSOMMATION ET L’EPARGNE
CH VI : LES ENTREPRISES ET LA PRODUCTION
CH VII : LA FONCTION D’INVESTISSEMENT

Bibliographie conseillée :
1. M. Biales, R. Goffin, Economie générale tome 1. Enseignement supérieur. Ed.Fouchier
2. L. Longatte, P. Vanhove, Economie générale, BTS, IUT, AES, Ecole de commerce,
Dunod
3. Rémy Leurion, Jean-Louis Riveau, Economie générale, ed fouchier
4. Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise, 6ème édition, Dalloz

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INTRODUCTION A LA CONNAISSANCE DE LA PENSÉE ECONOMIQUE


Le mot économie a pour origine grecque (oikonomos : oiko=maison, nomos=règles) et signifie
administration ou gestion de la maison.
Ce terme a été utilisé pour la première fois par Xénophon, dans son ouvrage l’Economique où se
trouve exposées les règles d’une bonne gestion domaine foncière. Par ailleurs en 1615 en
France, l’Economie Politique voit le jour par Antoine de Montchrestien, la définissant comme
administration du patrimoine de la cité. Fréquemment utilisé par la suite, le mot économie fait
l’objet de nombreuses définitions.
Ainsi pour Jean-baptiste Say, de l’école classique française, du début du 19ème Siècle, l’économie
politique enseigne comment les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la
société. Selon John Stewart Mill, de l’école classique anglaise, l’économie politique est la
science qui traite de la population et de la distribution des richesses.
L’économie politique s’appuie alors de plus en plus sur une analyse scientifique recherchant de
façon cohérente et précise une explication d’ensemble des mécanismes économiques. Pour les
classiques, la science économique doit permettre de découvrir les lois naturelles qui régissent
l’activité économique, lois dont la connaissance constitue pour eux l’objet même de l’analyse
économique.
Par la suite, la Science économique va progressivement se reposer sur des fondements plus
solides grâce à l’essor vigoureux de la théorie économique ; celle-ci s’élaborant autour de trois
grands courants de pensée essentiels :
 Le courant classique : en créant des instruments d’analyse plus élaborés et en
définissant de nouvelles lois économiques.
 Le courant de pensée socialiste, notamment l’analyse marxiste qui apporte une vision
différente de l’économie.
 Le courant keynésien qui propose un ensemble d’analyses utilisant une approche
globale de l’économie avec des méthodes efficaces de résolution des crises économiques
et l’avènement de l’Etat-providence.
Après avoir analysé la nature l’activité économique et l’objet de la science économique, nous
situerons le contexte dans lequel s’exerce l’activité de l’ensemble des acteurs
de la vie économique

CHAP I : NATURE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET OBJET DE LA


SCIENCE ECONOMQUE

L’économie est une science qui permet de gérer les ressources rares dans une communauté
humaine. Elle étudie comment, à partir de ressources rares, les hommes d’une même
communauté s’organisent pour satisfaire leurs besoins individuels et collectifs.
1. Nature de l’activité économique
L’être humain éprouve sans cesse des besoins à satisfaire, alors que les biens susceptibles de les
satisfaire sont en quantité limitée. Il est donc obligé d’exercer une activité économique pour
produire des biens et des services.
1.1 Le nombre illimité des besoins
Les besoins sont en grand nombre parce qu’ils se renouvellent et se diversifient instantanément.
Leur satisfaction constitue la raison et le but de l’activité économique. Le besoin est un état de
manque face à ce qui est nécessaire ou ressenti comme tel par un individu. Les besoins sont
caractérisés par
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*Leur multiplicité : Les besoins sont infinis en nombre et il en germe presque chaque jour en
fonction des individus mais aussi de l’environnement socioculturel et économique. Les besoins
quels qu’ils soient se renouvellent sans cesse.
*Leur satiabilité : L’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait. Ainsi
certains besoins peuvent totalement être satisfaits (les besoins physiologiques). On dit qu’ils ont
une satiabilité finie même si ce n’est que temporaire.
*Leur interdépendance : Les besoins sont substituables même imparfaitement. Ils sont aussi
complémentaires.
On distingue trois catégories de besoin :
 Les besoins primaires : sont ceux dont leur satisfaction assure la survie. Ce sont des
besoins physiologiques
Exemples : se nourrir, se loger, boire…
 Les besoins secondaires : ils sont nécessaires mais non indispensables, mais leur
insatisfaction peut rendre la vie plus inconfortable
Exemple : se laver, se brosser les dents, s’instruire…
 Les besoins tertiaires : sont des besoins, qui une fois satisfaits nous permettent souvent
de paraître : ce sont des besoins psychologiques ou de civilisation. Ils sont fonction du
progrès économique.
Exemple : se maquiller, s’acheter une voiture de luxe, voyager …
1.2. La notion de rareté et les biens économiques.
La rareté est l’une des réalités à laquelle sont confrontés les êtres humains. Cependant,
certains biens sont donnés en abondance. Ils ne subissent aucune opération de
transformation. Ce sont des biens libres ex : l’air, l’eau de source, la terre, les paysages
naturels, le soleil, l’espace… Qu’il convient de distinguer des biens économiques.
Un bien économique est un bien relativement rare, produit par le travail humain et apte à
satisfaire un besoin.
1.3 Critères de classification des biens économiques
Les biens économiques sont rares parce que eux même produits à partir de facteurs de
production rares (capital, travail…). Il faut savoir donc les utiliser d’où la notion de
rationnement.
Les biens peuvent être classés selon les critères suivants :
 Selon leur nature on distingue :
-les biens matériels : ce sont les produits physiques (meubles, pains, maison, ampoule…).
On les appelle biens tangibles c’est-à-dire qui peuvent être touchés.
-les services : ce sont les produits qui ne se concrétisent pas par l’apparition d’un bien
matériel (enseigner, service bancaire, transporter)
-biens divisibles : ce sont des biens utilisés conjointement avec d’autres biens pour la
consommation (café et sucre),
-biens indivisibles : biens dont la consommation exclut un autre usage ex : chaussure,
maison
 Selon l’utilisation des biens issus de la production on a :
-les biens et services de consommation ou biens directs : ils permettent la satisfaction
directe des besoins des consommateurs, ils sont également appelés biens finals : ex
savon, riz, lait …
-les biens de production : ils permettent d’obtenir d’autres biens et ne sont pas détruits
au premier usage ex : daba, machine, marteau, machette…
-les biens intermédiaires : produits brutes dont la transformation et la combinaison
donneront lieu à un bien de production ou à un bien de consommation (matières
premières, produits semi-finis…)
1.4 Les choix économiques

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Puisque les êtres humains ne peuvent pas tout posséder en abondance, ils doivent s’organiser
et répartir leurs ressources afin d’en tirer la plus grande satisfaction possible avec le minimum
de coût. Ils opèrent des choix économiques qui sont de trois types :
 La production (quels biens produire ? en quelle quantité et comment les produire ?)
 La répartition des ressources rares (comment va se fixer le niveau des salaires, les taux
d’intérêt ?...)
 La dépense (que faire des ressources distribuées ? quel type de bien acheter ?)
2. L’objet de la science économique.
La science économique est la science d’administration ou de gestion des ressources rares. D’une
manière générale, l’analyse économique a pour but l’étude du comportement des êtres humains
dans les domaines de la consommation de la production, de l’échange et de l’utilisation des biens
et services. Elle analyse et explique comment un individu ou une société affecte des biens
limités à la satisfaction des besoins nombreux et illimités. Pour ce faire elle utilise d’autres
sciences telles que la psychologie, la sociologie, les mathématiques, les statistiques pour analyser
et comprendre les comportements humains dans le but d’éclairer certains aspects des faits
économiques (le comportement des acteurs de la vie économique, prix et revenu, la monnaie et le
financement de l’économie, croissance et développement, les relations économiques
internationales…).
Elle s’appuie alors sur trois démarches profondément différentes mais complémentaires.
 La microéconomie : pour analyser les comportements individuels
 La mésoéconomie : étudie les groupes de pression, qui par leur taille, exercent des
pouvoirs en vue de peser sur la destinée de l’économie nationale
 La macroéconomie pour l’étude des comportements globaux et collectifs.
Par ces trois méthodes, la science économique analyse particulièrement trois processus
importants de gestion de la rareté :
**L’échange onéreux (les achats et les ventes)
**La contrainte exercée par l’Etat (le rationnement collectif) ou par les groupes de pression
(la constitution de privilèges pouvant aggraver la rareté des biens) ;
**Les transferts (des transferts sociaux et économiques, les dons…).
Conclusion générale. Satisfaire au mieux les besoins illimités des individus à l’aide de
ressources rares dont-ils disposent constitue le but de l’activité économique.
En ce sens, la science économique qui l’étudie est une science sociale ; son objet est l’Homme
dans ses relations avec la nature et les autres hommes à l’occasion du travail et de son
organisation.

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CHAP II : LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE


Pour expliquer les phénomènes économiques et proposer des remèdes, plusieurs auteurs se sont
lancés dans la recherche. Leurs travaux respectifs ont permis de distinguer les courants de
pensées suivants :
 Le libéralisme apparaît au 18ème siècle dans le contexte de la révolution française et
accompagne le capitalisme lors de la révolution industrielle du 19ème siècle,
 Le marxisme naît au milieu du 19ème siècle d’une analyse des contradictions
économiques et sociales du système capitaliste,
 Le keynésianisme a pris corps dans le cadre d’une réflexion sur la crise économique
mondiale des années trente et a contribuer à légitimer l’intervention de l’Etat dans
l’économie.
Chaque courant de pensée sera analysé dès son origine en mettant en relief l’influence de
l’environnement au sein duquel il a pris naissance et vice-versa. Il sera exposé à la lumière de
son cadre historique propre avec le double lien entre la pensée et les faits économiques.
1. Le libéralisme.
Ce courant est le prolongement de l’analyse mercantiliste qui est une doctrine nationaliste et
étatique visant à accroitre la puissance de l’Etat. C’est aussi une doctrine métalliste et
protectionniste qui prône l’accumulation des richesses et des métaux précieux.
Le courant libérale se décompose de deux branches : l’une, classique, apparaît à la fin du 18ème
siècle ; l’autre néoclassique, à la fin du 19ème siècle.

1.1 Le contexte historique.


La révolution technique et philosophique qui apparaît dans la 2ème moitié du 18ème siècle en
Angleterre, va entraîner de grands changements. On note surtout le changement technique dans
l’industrie, la métallurgie et l’utilisation d’une nouvelle force motrice.
L’utilisation généralisée de la grande industrie entraîne l’accroissement de la production
nationale. Simultanément, les philosophes français du 18ème siècle vont progressivement affaiblir
les fondements idéologiques de l’ancien régime où l’Etat tout puissant règne en maître absolu et
écrase l’individu. La puissance économique réside désormais dans la détention privée des biens
de production, seuls capable de provoquer un enrichissement important.
Dans tous les pays d’Europe, c’est le siècle des lumières, de la raison et de la liberté individuelle
1.2. La pensée libérale classique
C’est en Angleterre avec Adam Smith, qui publie en 1776 « la recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations », Malthus et David Ricardo (« principes d’économie
politique », publié en France avec Jean-Baptiste Say que naît la pensée libérale classique.
1.2.1. Les traits essentiels de la pensée libérale classique
Malgré la diversité des auteurs, ils ont en commun les principes suivants :
 L’individualisme
L’être humain est poussé par la recherche de son intérêt personnel et par le désir d’obtenir le
maximum de satisfaction. Cette recherche s’appuie sur des droits de propriétés individuels et
privés.
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L’individualisme apparaît ainsi comme une doctrine selon laquelle, non seulement toute activité
économique doit avoir pour but le bonheur des individus mais encore doit être exercée par des
individus libres. Le rôle de l’Etat doit être réduit au strict minimum.
 L’affirmation de la liberté économique.
Le marché constitue le régulateur le plus efficace de l’activité économique ; à l’inverse,
l’intervention de l’Etat est fâcheuse sauf lorsqu’elle a pour mission de supprimer les entraves au
libre jeu des mécanismes économiques : « tout ce qui limite la libre concurrence est mal ; tout
ce qui l’étend, un bien en définitive. » J.S.Mill.
L’ordre naturel est le meilleur, le plus capable d’assurer la prospérité des nations. Il est meilleur
à tous les arrangements artificiels qu’on pourrait obtenir à l’aide des lois humaines.
 La permanence de l’équilibre économique.
Selon les classiques, un système économique, conduit par le principe de la liberté
économique tend naturellement vers l’équilibre. Lorsque celui-ci n’est pas spontanément
atteint, les prix s’ajustent à la hausse ou à la baisse pour le réaliser : « l’offre crée sa propre
demande. Toute offre est une demande en souffrance et donc les crises de
surproduction sont impossibles. L’Etat n’a pas à intervenir. ».La loi des débouchés de
J-B SAY

122 Les grandes écoles de pensée libérale


On distingue principalement :
 L’école classique anglaise dont les représentants sont :
-Adam Smith (1723-1790) considéré comme le père fondateur, il publie en 1776 son ouvrage
fondamental Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, développe
les grands thèmes classiques et met à jour les avantages de la division du travail.
-Malthus (1766-1836) avec son célèbre Essai sur le principe de la population paru en 1798,
il prétend que la population croit plus vite que les substances et que l’on court à la
catastrophe.
- David Ricardo (1772-1883) décrit dans Principe d’économie politique et de l’impôt, une
représentation cohérente et complète de la vie économique
 L’école classique française dominée principalement par J-B SAY (1767-1832) écrit en
1803 un Traité d’économie politique en s’inspirant des idées d’Adam Smith, puis publie
en 1828 un Cours complet d’économie politique avec sa fameuse loi des débouchés.
13. La pensée libérale néoclassique
Les néoclassiques, prolongeant l’analyse de leurs maîtres, les classiques, ont proposé
l’explication des comportements des grands acteurs de la vie économique. Ainsi, leur pensée
repose sur deux notions essentielles :
 L’approche microéconomique : qui stipule que la valeur d’un bien dépend non de son
coût de production mais l’utilité qu’un consommateur lui accorde ; ce dernier va donc
chercher à maximiser l’utilité retirée de sa consommation. Le concept d’ « utilité
marginale » va permettre de construire la rationalité néoclassique qui donnera naissance à
l’homo- œconomicus.

 La notion de l’équilibre général


Comme chez les auteurs classiques, l’équilibre est ainsi postulé ; mais avec les néoclassiques,
cet équilibre existe à un double niveau :
-au niveau de chaque individu quelque soit sa fonction économique (consommateur ou
producteur),
-et au niveau de chaque marché.
C’est cet équilibre général qui fait de l’analyse néoclassique une véritable mécanique.
Les écoles néoclassiques qui ont fait évoluer la science économique sont :
L’école de Cambridge (Angleterre) avec

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Stanley Jevons (1835-1882)


Alfred Marshall (1842-1924) qui ont respectivement affirmé le caractère mathématique de
l’économie et élaboré des théories sur l’équilibre partiel.
L’école de Lausanne (Suisse) avec :
Léon Walras (1834-1914) : l’existence de l’équilibre général
Wilfriedo Pareto (1848-1923) avec sa théorie sur les optimums
Depuis les années 70, le libéralisme s’est incarné dans des écoles nouvelles telles que :
L’école de Chicago ou le courant monétariste avec Milton Friedman qui démontre le rôle
déstabilisateur à court terme de la monnaie dans le domaine des prix ou des changes,
L’école de l’économie de l’offre où Arthur de Laffer montre le caractère dissuasif de niveau
d’imposition trop élevé sur le travail, l’épargne et l’investissement.
2. Le courant Marxiste
2.1. Le contexte historique
Depuis le 19ème siècle, le capitalisme est devenu dominant sur toutes les structures économiques
et est qualifié de « sauvage » face à la condition de vie des ouvriers qui se détériore de jour en
jour avec de bas salaires et des conditions de travail inhumaines. A cette époque, le capitalisme
règne dans tous les pays d’Europe et les rapports sociaux sont soumis à la loi de la jungle et les
plus faibles n’ont aucune protection de l’Etat.
Devant cet état de fait, plusieurs écoles de pensée s’opposèrent à la doctrine libérale
(Laisser-faire, laissez-passer).Dès le début du 19ème siècle se développe la pensée socialiste avec
Fourier et Proudhon pour prendre une dimension réelle avec Karl Marx.
2.2 La pensée de Marx (1818-1883)
Dans son ouvrage le Capital publié en 1867, Karl Marx construit une critique radicale du
capitalisme. Il s’est contenté d’analyser le capitalisme en dénonçant ses contradictions, son
déclin et sa chute.
Trois idées c onstituent les fondements idéologiques du marxisme.
 La notion de la plus-value :
Pour Marx, la seule source du profit du capitalisme est l’exploitation des ouvriers.
La différence entre le salaire versé à l’ouvrier et la valeur que son travail permet d’ajouter au
produit est appelée la plus-value. Cette plus-value est entièrement confisquée par le capitaliste.
 Les contradictions du capitalisme :
En cherchant toujours de plus-value notamment le maintien de bas salaires, les capitalistes
provoquent la paupérisation de la classe ouvrière et bloquent le système économique. Cette
contradiction fatale du capitalisme assure l’avènement inéluctable du socialisme.
 La propriété privée des moyens de production
La révolution doit conduire à la destruction du capitalisme et donc à la suppression de la
propriété privée des moyens de production et la remplacer par une appropriation collective.
L’Etat doit diriger toute l’économie.
2.2 Les successeurs de Marx
Parmi eux on peut citer :
-Lénine (1870-1924) publie en 1916 son ouvrage fondamental : L’impérialisme, stade
suprême du capitalisme.
-Staline (1879-1953) dirigé l’union soviétique, est l’artisan d’une planification étatique
très centralisée et autoritaire
-Trotski (1879-1940) soutient que la révolution doit être totale et mondiale
-Mao Tse-Toung (1893-1976) conseille d’endiguer l’évolution bourgeoise au sein des
régimes socialistes.
3. Le courant Keynésien
3.1 Le contexte historique.
La crise économique de 1929 a été à la genèse de la pensée keynésienne. Elle présentait des
aspects d’apocalypse : la chute brutale de la production entraîne le chômage et les entreprises se

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trouvent en situation de faillite généralisée. Les seules lois du marché sont jugées insuffisantes
pour juguler la crise. L’intervention des pouvoirs publics semble s’imposer à tous les pays.
Ne se privant pas de critiquer ses maîtres libéraux, Keynes va proposer une nouvelle pensée pour
lutter contre la crise.
3.2 La pensée de Keynes( 1883-1946)
John Maynard Keynes publie en 1936 la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie. Dans cette œuvre, il expose la faiblesse de l’économie de marché parce qu’elle
maintient l’économie de sous-emploi stable et durable.
Le rôle moteur est joué par la demande, qui détermine la production, cette dernière fixant à son
tour l’emploi. Une demande trop faible aboutit à un niveau de production qui laisse subsister le
chômage. La thésaurisation est aussi la cause de cette baisse de production.
3.3 Les remèdes proposés
Keynes propose l’intervention de L’Etat pour stimuler la demande en vue d’augmenter la
production et l’emploi. Cette politique s’appelle politique de relance.
Dans l’analyse keynésienne, l’Etat cesse de se cantonner dans ses fonctions régaliennes et
devenir un Etat- providence c'est-à-dire un Etat soucieux du bien-être économique et social de
ses populations. Il devra donc intervenir dans deux domaines :
 Dans le domaine économique, l’Etat doit assurer l’équilibre général, lorsque le
fonctionnement du marché est défaillant. En période de sous-emploi, il doit mettre en
œuvre des politiques économiques pour relancer la demande et la croissance. Il doit
aussi soutenir les initiatives privées en matière d’investissement et d’emploi par une
politique budgétaire et monétaire active.
 Dans le domaine social, l’Etat doit mettre en place des systèmes d’assurance et
d’assistance sociale.
Cependant dominante depuis la 2ème guerre mondiale, l’analyse keynésienne n’a pas pu relever
les défis posés par les crises des années 70 telles que les chocs pétroliers, la montée du chômage,
la globalisation et la mondialisation des économies etc…

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CHAP III : LES SYSTEMES ECONOMIQUES

Un système est un ensemble d’éléments interdépendants qui poursuit un but bien déterminé.
Ainsi, le système économique définit l’espace des rapports socio-économiques dans lequel toutes
les activités économiques sont exercées. C’est donc une combinaison des structures économiques
(la production et ses déterminants, la consommation, l’investissement, l’épargne, la monnaie, la
répartition, l’échange…) et des structures sociales, juridiques politiques et mentales.
Généralement, on distingue trois systèmes économiques.
 Le capitalisme,
 Le socialisme,
1. Le capitalisme
1.1 les fondements du système
Ce système est fondé sur un certain nombre de principes d’organisation sociale à travers des
règles de droit et qui constituent ses fondements juridiques. L’évolution du système est liée à
ses fondements idéologiques, scientifiques et techniques.
1.1.1 Les fondements juridiques
a) les droits de propriété
Le droit de propriété dans le système capitaliste se traduit par l’appartenance de l’outil de
production au capitaliste, qui ne l’utilise pas lui-même, mais le met à la disposition de l’ouvrier.
Il naît alors entre le capitaliste et le salarié un rapport de domination et d’exploitation selon Karl
Marx.
b) la liberté économique
Il s’agit de la liberté laissée à tout opérateur de prendre des risques en matière de création
d’entreprise, d’acheter, de stocker ou de vendre ses produits soit pour son propre usage, soit pour
réaliser un profit.
La liberté économique est une absence d’intervention de l’Etat, de réglementation, d’atteinte à la
concurrence (monopole, position dominante, entente …) Seul le marché détermine le niveau de
la production, la technique de production et la répartition des revenus.

112 Les fondements idéologiques, scientifiques et techniques


a) la richesse et le profit
Pour le capitaliste, le profit doit être réinvesti et assurer l’accumulation du capital. Pour ce faire,
il faut un développement de l’esprit d’entreprise afin d’augmenter la richesse
b) la rationalité, connaissance scientifique et technique.
On attend par rationalité, l’attitude d’un agent qui cherche à maximiser ses gains tout en
soumettant à tout moment ses choix à la logique du raisonnement. Pour Schumpeter, les
innovations créent la dynamique du capitalisme en provoquant l’essor d’activités nouvelles et le
déclin d’activités anciennes. C’est un processus de destruction créatrice déplorable mais qui est
dans la nature du système.
1.2. Evolution du système capitaliste
L’évolution du capitalisme résulte de nombreuses mutations parmi lesquelles on distingue :
1.2.1 Les mutations technologiques et leurs conséquences
a) les révolutions industrielles et évolutions sectorielles
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Trois révolutions industrielles ont fait évoluer le capitalisme :


Les évolutions industrielles Les évolutions sectorielles
1ère révolution industrielle Charbon, acier, machine à vapeur, chemin de fer
2ème révolution industrielle Pétrole, électricité, aluminium, plastique, moteur à essence,
automobile
3ème révolution industrielle Energie atomique, alliages, ordinateurs, robots, avions…

A chaque étape de l’évolution, certaines branches d’activité ont joué un rôle d’entraînement pour
l’ensemble de l’économie. Chaque révolution industrielle s’est accompagnée de son déclin et de
l’essor de nouvelles branches motrices.
b) l’essor de la production et de la consommation de masse
On note aussi des changements fondamentaux qui ont affecté l’organisation du travail. Ils se sont
appuyés sur des doctrines telles que :
 le taylorisme de Frederic Winslow Taylor (1856-1915) qui est une doctrine fondée sur la
spécialisation et la division du travail. Ces principes sont la parcellisation du travail en
taches élémentaires, la standardisation des taches, la spécialisation des machines et des
hommes, et la division de conception, exécution et contrôle.
Ces principes ont été mis en œuvre dans bon nombre d’entreprises puis complétés par :
 le fordisme de Henry Ford (1862-1947) qui a pour principe, le travail à la chaîne, la
standardisation des produits et le salaire au rendement.
Ces principes d’organisation du travail ont entraîné une augmentation de la productivité du
travail, qui ajoutée à une rémunération élevée a permis une consommation de masse débouchant
sur la dynamique de la croissance économique.
1.2.2 Les différentes pratiques du capitalisme
Le capitalisme se pratique différemment à deux niveaux :
 la place de l’Etat et du marché
 la conception de l’entreprise et des rapports sociaux
a)la place de l’Etat et du marché
La place de l’Etat est plus ou moins importante selon son intervention
 s’agissant des prélèvements obligatoires : dans certaines économies capitalistes, la
protection sociale est obligatoire et est assurée par l’administration publique.
Ex : La suède, France, Finlande, hollande…le poids des prélèvements est important
Dans d’autres, les administrations n’assurent qu’une protection réduite
Ex : usa, japon, Royaume-Uni …Les assurances privées permettent d’effectuer une
meilleure couverture des risques. Le poids des prélèvements est alors faible.
 S’agissant du mode d’intervention de l’Etat : il est notoire que l’action de
l’Etat dans le système capitaliste est important et prend des formes diverses dans
son soutien au entreprises telles que :
- la protection du marché
- accord de garantie de vente à l’étranger
- fiscalité légère
- planification souple et accompagnée
- S’agissant du rôle de l’Etat dans la production marchande : l’Etat n’intervient
pas dans le secteur productif qui est aux mains des opérateurs privés. Cependant,
il est agent producteur des biens collectifs : transport, électricité, eau, téléphone
pour lesquels les entreprises publiques existent.
b) Diversité relative à l’organisation du système productif et aux rapports sociaux
Selon les pays, le capitalisme prend plusieurs formes. Au Japon par exemple on peut parler de
structure dualiste de leur appareil productif (la production est à la fois assurée par les entreprises
de grande taille et les PME qui sont les sous-traitants En Allemagne par contre, le capitalisme est
homogène, l’appareil de production est composé d’entreprises de taille moyenne.
2. Le socialisme
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Le système économique pur que l’on désigne par le terme système socialiste repose sur
l’idéologie marxiste-léniniste. Il constitue une étape entre la Révolution et le passage au
communisme : c’est un système sans Etat où règne l’abondance et la répartition de fait selon le
principe « à chacun selon ses besoins ».
1. Fondements idéologiques et politiques
Le socialisme s’est appuyé sur la pensée de Karl Marx dès la révolution d’octobre 1917. C’est
l’antithèse du capitalisme puisqu’il est fondé sur la critique et le refus de l’exploitation de
l’homme par l’homme (la propriété privée).
-l’individualisme (l’intérêt personnel et la recherche du profit)
-l’inégalité sociale.
Au plan politique, l’Etat doit être le maître de l’économie et utiliser son pouvoir coercitif pour :
- Eviter la domination d’une classe
- Protéger les travailleurs
- Organiser l’économie et développer la production et la société
2. Les fondements juridiques et économiques
L’économie socialiste se distingue de l’économie capitaliste par les deux pratiques suivantes :
- La propriété collective des moyens de production
- La planification impérative et centralisée
3. L’économie planifiée
Dans toutes les économies socialistes, la détermination des prix des biens n’est pas soumise à la
confrontation de l’offre et de la demande. C’est l’Etat qui détermine les niveaux de production et
la répartition des ressources.
En URSS par exemple, les organes de planification sont le GOSPLAN et le GOSNAB.
Enfin, la planification impérative entraîne le manque de dynamisme des entreprises par :
- L’absence de concurrence
- L’organisation hiérarchique et centralisée
- Insuffisante motivation des travailleurs (salaires, participation)

CHAP IV : LES AGENTS ECONOMIQUES ET LEURS OPERATIONS

La connaissance du fondement de l’économie passe par la description précise du rôle que joue
chaque agent dans l’ensemble du système, ainsi que par la mise en évidence des principales
relations entre les grandes opérations que sont la production, la consommation et la répartition.
Un circuit économique est une représentation d’ensemble de la réalité économique. Il permet
d’identifier, de quantifier les principaux flux et opérations des agents économiques au sein de
l’économie nationale ou internationale.
1. Les agents économiques et leurs opérations.
1.1. définition et classification
Un agent économique est un individu, une organisation ou une institution qui agit en procédant à
des actes de production, de consommation ou d’échange. Pour mieux analyser leurs opérations,
on les regroupe en sept (7) secteurs institutionnels d’après leur fonction principale
On distingue :
- les ménages : c’est une personne ou un ensemble de personnes qui habite au
même endroit ou sous un même toit. C’est un groupe de personnes physique
détenteur d’un revenu, dont la fonction principale est la consommation
- les entreprises d’assurance: elles collectent des fonds pour couvrir les risques.
- les sociétés et quasi-sociétés non financières : elles ont des activités de
production de biens et la prestation de services non financiers et n’ayant pas de
personnalité juridique.
- Les institutions financières : leur rôle est de créer et de mettre en circulation de
la monnaie
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- Les administrations publiques : elles produisent des biens non marchands, ces
services sont publics. Elles tirent leur principales ressources dans les impôts et les
taxes : ex l’Etat, les établissements publics, les collectivités locales
- Les administrations privées : elles produisent des services non marchands à la
disposition de leurs membres ex : les syndicats, les ONG, les partis politiques.
- Le Reste du Monde : groupe d’agents économiques situés en dehors du cadre
économique national.
1.2. Les opérations des agents économiques
Les agents économiques effectuent trois sortes d’opérations :
- Les opérations sur les biens et services : elles décrivent l’origine des biens et
services disponibles sur le marché national (production, exportations et
importations) ainsi que les différentes utilisations qui en sont faites
(investissement, consommation)
- Les opérations de répartition : mettent en évidence la formation des revenus des
agents (distribution et redistribution). Elles montrent ainsi comment les revenus
circulent entre les agents avant de recevoir un emploi final.
- Les opérations financières : elles sont relatives à la création et à la circulation
des moyens de paiement indispensables dans une économie.
2. Les relations entre les agents économiques
La plupart des relations qui s’établissent entre les agents économiques, constituent des marchés :
lieu de rencontre entre l’offre et la demande.
On distingue cinq types de marché :
- Le marché des biens de consommation : les consommateurs y achètent des
biens et des services
- Le marché des biens de production : il permet aux entreprises de se rencontrer
pour acheter et vendre les machines et les équipements qui leur serviront à
produire. Les achats effectués par les entreprises constituent des investissements.
- Le marché du travail : on y trouve des offreurs de travail que sont les ménages.
Ils échangent leur travail contre un salaire ou toute autre forme de revenu de
travail.
- Le marché des capitaux : il reçoit l’épargne des ménages. On dit qu’ils sont des
agents à capacité de financement.
- Le marché des changes : il permet d’échanger de la monnaie nationale contre de
la monnaie étrangère (devises) et de déterminer le taux de change.

3. Le circuit économique
3.1. Notion de flux économique.
On appelle flux économique, tout mouvement de biens, de monnaie ou de toute autre
grandeur économique, d’un groupe économique à un autre au cours d’une période donnée.
On distingue deux catégories de flux :
- Les flux réels pour les transferts de biens physiques ou services
- Flux monétaire ou financier pour les transferts de monnaie ou de revenu.
La représentation de ces flux permet d’obtenir une description d’ensemble de l’activité
économique : c’est le circuit économique.
3.2. Le circuit économique en économie ouverte
C’est une représentation des relations entre les Agents économiques nationaux avec ceux du
reste du monde.

Immigration Marché du travail Immigration

12

ECONOMIE Exportation Marché des biens et Importation


Support de Cours d’Economie Générale Licence I

13
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

3.3 Le circuit économique dans une économie nationale (simplifié)

Consommation de biens et services


épargne Dépenses de consommations
MENAGES
Transferts
Sociaux Impôts et
Offre de travail
cotisations
sociales
MARCHE Salaires perçus
DU TRAVAIL
ADMINISTRATIONS
PUBLIQUES
Travail
Salaires versés Demande
publique
ENTREPRISES Recettes

MARCHE DES
Achats de valeurs Production BIENS ET
MARCHE DES mobilières SERVICES
Financement des investissements
CAPITAUX

Achats de biens de production


Flux monétaires
Flux réels

14
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

4. Les interdépendances économiques entre les Nations


Toutes les économies s’ouvrent sur l’extérieur et deviennent ainsi dépendantes les unes des
autres. Quelle est la nature et la portée de ce phénomène ?
Analyse des flux économiques avec le reste du monde
Les pays entretiennent entre eux des relations qui tiennent aux échanges de produits, de
services, de travailleurs et de capitaux.
La dépendance vis-à-vis de l’extérieur est mesurée par un ratio appelé coefficient de
dépendance :

Avec la mondialisation des économies, le commerce international connaît une forte croissance
et a des effets positifs sur l’économie des pays développés.
4.1. Nature et portée du phénomène de l’interdépendance
4.11. Nature du phénomène
Les phénomènes qui expliquent l’interdépendance sont généralement :
- L’inégale dotation en ressources entre pays (terres, matières, énergies, main-
d’œuvre, capitaux…)
- L’inégale maîtrise du progrès technique
Les échanges commerciaux permettent donc de repartir les ressources de façon optimale. La
division internationale du travail étant un facteur de développement et de correction des
inégalités. Cependant, les échanges créent aussi des déséquilibres, de dépendance et de
domination économique, politique, militaire, financière et culturelle de certains Etats mais
aussi des Firmes Multinationales.
4.2.2 Portée du phénomène.
Les échanges internationaux présentent des avantages et des inconvénients :

AVANTAGES INCONVEVIENTS
- l’élargissement des débouchés et les effets -la nécessité de l’équilibre commercial
bénéfiques des la spécialisation - l’endettement par l’emprunt extérieur pour
-l’approvisionnement moins coûteux L’équilibre de la balance des paiements
-des sources de financement -respect des politiques économiques des
- taux de croissance du PIB élevé bailleurs de fonds
CHAP V : LES MENAGES, LA CONSOMMATION ET L’EPARGNE
Les ménages sont une catégorie d’agents économiques qui effectuent des opérations liées à
leur vie domestique. C’est une cellule sociale qui utilise son revenu disponible à des fins de
consommation et d’épargne.
La consommation est un acte qui vise la satisfaction des besoins des êtres humains. Son
volume et sa structure évoluent dans le temps et cette évolution a une incidence sur
l’économie.
A. Notion de consommation
1. Définition
La consommation est l’usage par destruction rapide ou latente de biens ou services afin de
satisfaire un besoin.
Elle désigne aussi la part du revenu consacrée à l’achat d’une certaine quantité de biens ou
services et qui de ce fait, n’est pas épargnée.
2. Les types de consommation

15
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

Le marché fournit les biens et services qui entrent dans la consommation. D’autres biens et
services sont fournis gratuitement ou à bas prix par les administrations. Ainsi, on distingue
deux types de consommation :
La consommation privée et la consommation collective.
2.1 Biens et services de consommation privée
La consommation privée porte sur un ensemble de biens et services destinés à satisfaire une
gamme variée de besoins.
Ex : besoin d’équipements : médicaments, assurance, autoprotection…
Selon la nature des biens utilisés pour la satisfaction des besoins on distingue :
 Les biens qui disparaissent dès leur premier usage, ce sont des biens
tangibles : produits alimentaires, produits énergétiques.
 Biens durables ou semi-durables qui résistent au temps : habillement,
logement, automobile, ameublement, appareils électroménagers…
 Les services : qui sont des biens immatériels : transport, loisir…
La consommation privée porte sur des biens et services marchands utilisés à titre exclusif par
les ménages. Elle est aussi appelée consommation individuelle. C’est l’usage par un individu
d’un bien et cet usage exclut un autre individu du même usage en même temps. Ce type de
consommation dépend du niveau de vie, des habitudes, du type de société, des revenus et des
prix.
2.2 Les biens et services de consommation collective
La consommation ne concerne pas seulement les biens obtenus à titre onéreux (biens et
services marchands)
Les administrations fournissent des biens et services gratuitement ou à des prix très réduits.
Ces prestations publiques constituent une part appréciable d’un bien-être des individus qui
composent la société. On parle alors de consommation élargie ou collective de la population.
Parmi les biens et services collectifs fournis par l’Etat, on distingue :
 Les biens collectifs purs : ils sont constitués par les grands services publics qui ne
peuvent être fractionnés ni être la propriété d’un individu.
Ils sont consommés dès qu’ils sont produits et personne ne peut refuser la consommation,
ni en être exclu : ex administration générale, sécurité intérieure, justice, défense nationale.
 Les biens collectifs mixtes : ce sont les biens relatifs à l’éducation, la santé, le
transport, mais fournis à la fois par l’Etat et les entreprises privées. Ils peuvent être
fractionnés, c’est-à-dire divisés pour être consommés.
 Les biens collectifs sous tutelle : ce sont les biens que l’Etat cherche à protéger les
individus les uns contre les autres pour une qualité de vie meilleure. Il va donc
interdire certaines consommations : drogue, stupéfiants ; réglementer d’autres : armes
à feu, chasse, pêche, bois ; encourager d’autres : éducation, vaccination, vaccination,
préservatifs…
2.3 Les biens et services de consommation intermédiaire
Ce sont les biens consommés qui disparaissent au cours du processus de production. La
consommation intermédiaire est donc composée des matières, des fournitures, de l’énergie ou
des services intégrés dans la fabrication d’un produit. Cette consommation intermédiaire se
renouvelle à chaque cycle de production.
II. Le comportement de consommateur
L’analyse du comportement du consommateur repose sur la notion de rationalité. Tout
individu, avant d’acheter un bien ou service compare les différentes solutions proposées par le
marché pour satisfaire ses besoins. Il choisit celle qui maximise sa satisfaction en tenant
compte de son revenu disponible.

16
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

1. L’utilité totale et l’utilité marginale


L’utilité est le niveau de satisfaction retiré de la consommation d’un bien. Un consommateur
se procure un bien parce que la consommation qu’il en fait lui procure une satisfaction.
Jusqu’à un certain point, plus l’individu consomme d’unité de biens par unité de temps, plus
grande est l’utilité totale qu’il en retire alors que l’utilité supplémentaire ou utilité marginale
décroît.
A un certain niveau, ‘utilité totale atteint un maximum et l’utilité marginale es nulle. C’est le
point de saturation.
Utilité Totale Utilité marginale
Quantités (Qx) (UTx) (Umx)
0 0 -
1 10 10
2 18 8
3 24 6
4 28 4
5 30 2
6 30 0
7 28 -2

.2 L’équilibre du consommateur
L’objectif d’un consommateur rationnel est d’obtenir de son revenu dépensé, un maximum
d’utilité totale ou de satisfaction.
On dit que le consommateur est en situation d’équilibre quand il dépense son revenu de telle
sorte que la satisfaction tirée du dernier franc dépensé sur les biens soit les mêmes.

3. La demande du consommateur
3.1. la courbe de demande
Elle de demande exprime la relation qui existe entre le prix d’un bien considéré et les
quantités demandés. Cette courbe est toujours décroissante : si le prix d’un bien augmente, sa
demande diminue.

3.2 La demande et l’élasticité prix

17
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

L’élasticité de la demande d’un bien par rapport, à son prix est la variation en pourcentage de
la quantité demandée quand le prix augmente de 1%

De la même manière, il est possible de définir l’élasticité-prix de la façon suivante :

Avec : variation de la demande


: Variation du prix
 Une demande est élastique (sensible) au prix, lorsque une baisse des prix provoque
une hausse de la demande ; dans ce cas
 Une demande est inélastique ou rigide lorsqu’une baisse des prix a peu de
conséquence sur la demande
 Une demande est iso-élastique (ou élasticité unitaire) lorsque toute variation du prix
agit sur la demande dans les mêmes proportions
Application
Le prix d’un bien est passé de 200f à 250 et la demande de 1000 unités à 800 unités.
Calculer l’élasticité et interpréter

avec ,
avec ,

et
Interprétation : toute augmentation du prix de 1% entraîne une baisse de la demande de
0,8% ou toute augmentation du prix de 10% entraîne une baisse de 8%.
3.3 La demande et l’élasticité revenu
La quantité d’un bien acheté par un consommateur dépend de son revenu réel c’est-à-dire
son pouvoir d’achat. De même, on définit l’élasticité-revenu par la formule :

18
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

La valeur de l’élasticité-revenu permet de classer les biens en trois groupes :


 Biens primaires pour lesquels : lorsque le revenu augmente, la
consommation des biens primaires augmente mais moins que
proportionnellement. L’on se heurte alors au phénomène de saturation : biens
alimentaires et vestimentaires
 Biens secondaires pour lesquels : pour signifier que lorsque le revenu
augmente, la part affectée à l’achat de ses biens augmente proportionnellement :
équipements, construction…
 Biens tertiaires pour lesquels : lorsque le revenu augmente plus que
proportionnellement : loisir, santé, éducation
Cette classification répond à la loi d’ENGEL.
III. La fonction de consommation
Elle a pour objet la mise en évidence des déterminants de la consommation globale des
ménages. Cette dernière est influencée par de nombreux facteurs. Pour Keynes, la variable
dominante est le revenu national. Il utilise deux outils pour analyser la consommation : la
propension moyenne à consommer et la propension marginale à consommer.
3.1 La propension moyenne à consommer (PMC)
La propension moyenne à consommer est la part du revenu qui est consacrée à la
consommation

, C : Consommation, R : revenu
Puisqu’une part du revenu peut être épargnée, la propension moyenne à épargnée est :

, E : Epargne, R : Revenu

Généralement,
La propension marginale à consommer est la part d’un accroissement (ou d’une diminution)
du revenu qui est consacrée à augmenter (ou à diminuer) la consommation

,
On a nécessairement
3.2 Les déterminants de la fonction de consommation
A un moment donné, le niveau de consommation globale C est déterminé par le niveau du
revenu global Y c’est-à-dire des revenus distribués dans l’économie. La fonction de
consommation se présente ainsi

C= cy+co

19
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

La fonction de consommation est une fonction croissante du revenu. La consommation


autonome est une consommation minimale lorsque le revenu est nul.
3.3 Autres analyses de la fonction de consommation
 Pour Milton Friedman, les agents économiques adaptent leur consommation à
l’évolution de leur revenu permanent et de leur patrimoine
 Pour Modigliani, la consommation d’une période dépend de l’estimation que les
agents économiques font de la somme actualisée des revenus perçus ou à percevoir au
cours de leur existence.
3.4 Lois d’évolution de la consommation
La consommation n’évolue pas seulement avec le revenu. D’autres facteurs sont à la base de
cette évolution :
 Amélioration du niveau de vie : l’augmentation du pouvoir d’achat entraîne une
modification de la consommation. Cela permet de satisfaire les besoins supérieurs en
minimisant la part du revenu consacrée aux besoins primaires.
 La modification des modes de vie du à l’apparition de nouveaux besoin
( déplacement, information complète et rapide grâce à la publicité, la connaissance du
monde, loisir et distraction.
 L’abaissement des prix et l’apparition de nouveaux produits : les produits qui
connaissent une baisse importante de leurs prix relatifs font l’objet de fortes
consommations. Le progrès technique contribue à la production de nouveaux biens et
services. Ce renouvellement des biens modifie les modes de consommation.

B. LA FONCTION D’EPARGNE.
1. Définition de l’épargne
L’épargne est la part non consommée du revenu. Dans le circuit économique, elle
constitue une fuite freinant par là même, l’activité productive.
S =Y - C
= Y - (cY + Co)
= Y - cY - Co
= (1 – c)Y - Co
(1 – c) est la propension marginale à épargner notée s. S = sY - Co

L’épargne dépend donc du revenu Y et de la propension marginale à épargner qui indique la


part épargner lorsque le revenu varie.

Soit s = ∆S / ∆Y avec S = Y – C. s = (∆Y–ΔC)/∆Y


= ∆Y/ ∆Y - ΔC/ ΔY
= 1 - ΔC/ ΔY
Et puisque ΔC/ ΔY=c, alors s = 1- c

2. Relation épargne-investissement.
En théorie économique, on montre que l’épargne (S) est égale l’investissement (I). En effet
d’une part la demande globale (D) adressée au secteur des entreprises est constituée à la fois
de biens de consommation (C) et de biens de production (I). Soit : D = C
+ I (1)
D’autre part le revenu global (Y) des agents économiques est reparti entre la consommation
(C) et l’épargne (S). Soit : Y = C + S (2)
Dans l’ensemble de l’économie la demande totale (D) suppose la disposition totale du revenu
(Y) soit : D = Y et donc C + I = C + S avec C = C, alors :
CQFD
I=S
20
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

Remarque: On appelle placement, l’opération qui consiste, pour un agent économique, à


prêter son argent à une entreprise qui l’investit.
Le placement et l’investissement sont donc deux moments d’un même processus celui du
financement externe à travers les problèmes de crédit et de dette.
3. Le crédit
1 - Définition
C’est l’opération par laquelle le banquier accorde à son client le concours de ses capitaux ou
de sa garantie.
2 Les formes de crédits.
On distingue en général trois types de crédit au regard de la durée : le crédit à court terme (3
mois à 2 ans) ; le crédit à moyen terme (5 à 10 ans) ; le crédit à long terme (5 à 10 ans).
Le crédit à court terme encore appelé crédit de fonctionnement est généralement utilisé par les
entreprises pour faire face à des dépenses immédiates (paiement du personnel – achat de
marchandises…).
Le crédit à moyen et le crédit à long terme servent pour le financement des investissements.
2- Les mécanismes du crédit.
Lorsqu’une banque de dépôt consent un crédit à une entreprise, celle-ci lui signe une
reconnaissance de dette appelée effet de commerce. La banque prélève une rémunération :
l’escompte ou l’intérêt en fonction du taux d’escompte ou d’intérêt.
La banque de dépôt ou banque commerciale qui a besoin de monnaie liquide peut présenter
une partie de ses effets de commerce au réescompte auprès de la Banque Centrale. Celle-ci
perçoit une rémunération et appliquant le taux de réescompte.
La politique de crédit de la banque de dépôt est encadrée et contrôlée par la Banque Centrale
à travers le niveau du taux de réescompte et de la réserve obligatoire : la masse de liquidité
que la banque commerciale doit nécessairement détenir sans possibilité de la prêter. Ces
moyens sont souvent utilisés dans le cadre de la politique monétaire.
4- La dette
La dette de l’Etat cristallise en tant que variable de stock, l’ensemble des mouvements de
déficit budgétaire dans le temps. L’analyse des raisons du recours à l’endettement permet
ainsi de poser le problème du déséquilibre des finances publiques.
1- Les raisons de l’endettement
Elles sont multiples :
La nécessité de réalisation d’investissement à rentabilité lointaine voir aléatoire
(infrastructure, formation…). La nécessité d’investissement, de relance de l’activité
économique. La nécessité de financement des dépenses publiques même en période de faible
croissance économique. L’existence de taux d’intérêt excessifs.
Du côté du PSD, l’envolé de la dette à partir des années 1980 s’explique par le désir de
monter en puissance de ces pays ; le déséquilibre structurel de leur balance de paiement ;
l’intégration recherchée au sein des marchés financiers internationaux ; l’incidence de
politiques économiques et financières menées par les pays développés ; la dévaluation des
monnaies nationales de ces pays.
2- Les effets de l’endettement.
**L’endettement est générateur d’inflation surtout lorsque le financement de la dette se fait
par le recours à la création monétaire sans production correspondante des biens.
**L’endettement pénalise l’investissement par son effet d’éviction. En cherchant sur le
marché financier les capitaux nécessaires au financement de sa dette l’Etat provoque une
élévation des taux d’intérêt qui pénalise l’investissement privé.
**L’endettement crée un mécanisme auto- entretenu de la dette (effet boule de neige créant
une situation de fuite en avant dans la dette).

21
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

S’agissant des pays sous-développés (PSD) la dette crée :


***Une situation de dépendance par rapport au créancier. ***Réduit à néant toute velléité de
développement par le niveau du service de la dette.
***Constitue un réel frein pour l’Etat en matière de financement du secteur social

CHAP VI : LES ENTREPRISES ET LA PRODUCTION

La plupart des biens et services qui entrent dans la consommation sont issus de la production.

22
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

La production est l’activité de création ou la fabrication des biens et services propres à


satisfaire un besoin. Elle est réalisée par les entreprises par la combinaison d’un certain
nombre d’éléments appelés facteurs de production. L’entreprise est une unité économique
autonome, organisée qui produit des biens et services pour le marché.
1. La diversité des entreprises.
Dans une économie, il existe plusieurs types d’entreprises. Pour mieux les analyser, on utilise
des critères de classification que sont : les critères économiques et les critères juridiques.
.classifications économiques
 Selon la taille
La taille ou la dimension d’une entreprise dépend du nombre de son employé, de la
valeur ajoutée, du chiffre d’affaire…
 Selon les secteurs, les branches et les filières
Un secteur regroupe les entreprises qui ont la même activité principale. On
distingue trois types de secteurs d’activité
-le secteur primaire (entreprises agricoles et extractives)
-le secteur secondaire (industries)
-le secteur tertiaire (services)
Une branche est un ensemble d’entreprises qui produisent le même bien en
utilisant la même technique et la même matière première : boulangerie
Une filière est une réunion d’entreprises qui participent aux différentes étapes du
processus de production d’un produit : filière cacao
1.2. Classification juridique
La forme juridique est un critère qui permet de connaître le propriétaire de l’entreprise. On
distingue ainsi :
 Les entreprises individuelles : elles ont un seul propriétaire et leur vie leur
sont liées
 Les entreprises publiques : ce sont des entreprises dont l’Etat est propriétaire
unique ou majoritaire
 Les sociétés privées : une société est un contrat par lequel plusieurs personnes
mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéfices futurs. Elles
comprennent :
-les sociétés de personnes (SNC ,SCS)
-les sociétés intermédiaires (SARL)
-les sociétés anonymes ( SA)
Le degré de responsabilité des associés sont différents dans ces trois types de sociétés.
2. Les modes de croissance de l’entreprise
La taille d’une entreprise n’est pas toujours stable, elle peut subir des modifications au cours
du fonctionnement de l’entreprise. Ces modifications s’expriment sous plusieurs formes :
2.1. La concentration
C’est la réalisation d’une plus grande production par un petit nombre d’entreprises de plus en
plus grandes. Les causes de la concentration sont multiples. On a par exemple :
 Les économies d’échelle ou de dimension : elles se traduisent par une baisse
de coût moyen de production lorsque la taille de l’unité de production
augmente. Il y a par contre déséconomie d’échelle quand la taille de l’unité de
production augmente avec une augmentation du coût moyen
 La recherche de la taille critique ou de la masse critique : la masse critique
est la taille minimale qu’une entreprise doit avoir pour résister à la concurrence
 L’élimination des concurrents : afin de permettre à l’entreprise d’avoir une
grande part de marché.
La concentration est un ensemble d’entreprises. Elle se fait de plusieurs manières.

23
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

 La fusion : deux ou plusieurs sociétés disparaissent en apportant leurs actifs


pour constituer une société nouvelle.
 Absorption : la société absorbante reçoit les actifs de la société qui est dissoute
 L’apport partiel d’actifs : une société cède une partie de ses actifs à une autre
société sans disparaitre
 La prise de contrôle : une société rachète les actions d’une autre société de
façon à devenir majoritaire à l’AG
Ces différentes modalités s’appellent croissance externe.
La croissance interne quant à elle est l’augmentation de la capacité de production par
l’autofinancement.
La croissance interne et externe sont des modalités financières de la concentration.
2.2. Les groupements et les groupes
Les groupes sont constitués par une société mère et ses filiales. C’est un ensemble
d’entreprises qui obéissent à un centre de décision unique, qui exerce un pouvoir et un
contrôle sur les entreprises membres et détermine une stratégie commune.
Les groupements sont une réunion d’entreprises sous forme de :
-cartels : c’est une attente entre plusieurs entreprises pour limiter la
concurrence
-les trusts : une grande entreprise constituée par la fusion de plusieurs
entreprises indépendante qui tend à acquérir une position de monopole
-conglomérats : regroupement d’entreprises ayant des activités diverses.
-holdings : sociétés qui détient et gère des participations financières dans
plusieurs entreprises afin d’orienter leur activité en fonction de la stratégie du groupe.
3. L’activité de production.
Elle consiste pour l’entreprise à combiner les facteurs de production en vue de
produire des biens ou des services.

3.1. Les facteurs de production


Encore appelé inputs, ce sont les éléments qui utilisés dans le processus de production
permettent la création d’un bien économique appelé output.
L’entreprise utilise plusieurs facteurs de production dont les principaux sont : le travail, le
capital, les ressources naturelles rares…
3.1.1. Le travail
Le travail est l’ensemble des efforts physiques et intellectuels fournis par les hommes. Il
dépend :
-de la population active : c’est l’ensemble des personnes en âge de travailler et
désirant travailler (personne titulaire d’emploi, les chômeurs)
-de la démographie (natalité, immigration)
-du taux d’activité à travers le sexe et l’âge
Le taux d’activité est le rapport de la population active et de la population totale.
-de la durée du travail.
3.1.2. Le capital
Le capital est un bien produit, non pour satisfaire directement un besoin mais pour produire
d’autres biens. Il désigne aussi le capital technique c’est-à-dire l’ensemble des biens de
production utilisés par l’entreprise. Il est composé du capital fixe (biens d’équipements :
terrains, bâtiment, machines) et du capital circulant (énergie matières premières, produits
semi-finis…)
C’est en procédant à des investissements que l’entreprise assure la formation du capital.
L’investissement est l’affectation d’une somme d’argent à l’acquisition, au renouvellement,

24
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

au perfectionnement ou au développement d’un ensemble de forces productives afin de


déclencher ou de développer la production.
1.3. Les ressources rares
Elles représentent tout ce qui existe déjà et sur quoi porte l’activité de l’homme : la terre, le
sous-sol, la mer, le fonds marins. Les ressources naturelles sont rares.
3.2. Le rendement des facteurs de production (cas d’un facteur)
Le producteur cherchera à savoir comment varie la production totale lorsqu’il fait varier un
seul facteur de production, les autres restants fixes. Il définit ainsi le rendement selon :
 Le produit moyen
 Le produit marginal

3.2.1 Le produit moyen (PM) ou rendement moyen


Le produit moyen ou productivité moyenne d’un facteur de production notée PM est la
quantité produite Q par unité de facteur X (travail, capital)

3.2.2 Le produit ou la productivité marginale (pm) ou rendement marginal


C’est le rapport entre la variation des quantités produites ( ) et de la variation des
quantités de facteurs de production utilisés ( )

La connaissance de PM et de pm permet de mettre en évidence une loi économique : la loi des


rendements décroissants.
Ex : une entreprise produit une certaine quantité d’un bien par l’utilisation d’une certaine
quantité de travail (L)
Main-d’œuvre Production totale Production moyenne Produit marginal
( Q) PM= Pm
0 0 - -
1 20 20 20
2 35 17.5 15
3 45 15 10
4 50 12.5 5
5 48 9.6 -2

La productivité totale augmente régulièrement jusqu’à l’unité 4 à partir de laquelle la


production totale baisse. Ainsi, on peut énoncer la loi des rendements décroissants de la
façon suivante : lorsqu’on augmente la quantité d’un facteur de production, les autres restants
fixes, au-delà d’un certain seuil, la productivité marginale de ce facteur devient décroissante.
3.3 La fonction de production (cas de deux facteurs)
La production nécessite la combinaison de trois facteurs de production que sont : le travail, le
capital et les ressources naturelles.
La fonction de production peut s’écrire

Avec : K : capital, L : travail, N : ressources naturelles


Par simplification, nous allons fixer un facteur (le facteur N) et faire dépendre la production Q
de deux facteurs (K, L)

25
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

331 Combinaison optimale des facteurs de production


Pour réaliser la production, on peut choisir entre plusieurs techniques de production ou
plusieurs combinaisons de facteurs de production. Une combinaison efficace tient compte à la
fois des pm, des prix des différents facteurs et des facteurs. Il faut aussi que la pm d’un
facteur ne devienne pas inférieure à son prix :

La combinaison est optimale si et seulement si :

Application :
Soit une entreprise dans laquelle les pm des machines et des salariés sont les suivantes :
Nbre de machines Pm du capital par an Nbre de salariés Pm du travail par an
1 200000 1 120000
2 180000 2 110000
3 160000 3 100000
4 140000 4 90000

On suppose que le coût annuel d’une machine est de 180000 et que le coût annuel d’un salarié
est de 90000
a) déterminer les combinaisons optimales des deux facteurs
b) que se passerait-il si le prix du travail passe à 110000 par an ?
a) La Combinaison est optimale ssi

La combinaison est optimale si on prend 2 machines avec 4 salariés ou 1 machine avec 3


salariés puisque :

b) Si
4. Les coûts de production
Le coût de production est la somme des charges supportées pour une opération donnée. Pour
l’entreprise, le coût total est la somme totale de toutes les dépenses consenties par l’entreprise
pour réaliser sa production. Le coût total comprend les coûts fixes et les coûts variables.
Coût total (CT) = coûts fixes (CF) + coûts variables (CV)
On définit ainsi :
 Le coût moyen (CM) est le coût engendré par une unité produite

26
Support de Cours d’Economie Générale Licence I

 Le coût marginal (cm) est le coût engendré par la production d’une unité
supplémentaire

Le coût moyen est une fonction des quantités produites. Lorsque les quantités produites
augmentent, le coût moyen baisse.
5. L’offre d’un bien
L’offre d’un bien dépend de la quantité de ce bien demandé sur un marché. L’offre globale de
ce bien est la quantité totale de ce bien offerte pour différents prix. L’offre est représentée par
une courbe croissante car la quantité offerte est une fonction croissante du prix
Quelques notions utiles :
La productivité : d’un facteur de production est la valeur en numéraire de la production
totale sur la valeur en numéraire du facteur de production utilisé.
Le rendement : C’est un rapport de volume

Intensité capitalistique : est le niveau des moyens techniques (la quantité de machine) utilisé
pour réaliser la production.

CHAP VII - LA FONCTION D’INVESTISSEMENT


Toute production suppose la mise en place initiale d’un appareil de production c’est-à-dire
d’un ensemble de forces productives. Pour cela, il faut au préalable disposer de moyens
financiers tirés sur le revenu.
I. Notion d’investissement
1 DEFINITION.
Si produire c’est faire fonctionner un appareil de production, l’opération de mise en place de
l’appareil de production lui-même est appelée investissement. L’investissement est donc
l’affectation d’une certaine somme d’argent à l’acquisition, au renouvellement, au
perfectionnement ou au développement d’un ensemble de forces productives, afin de
déclencher ou de développer la production.
2 – Types d’investissement.
Il existe 2 grands types d’investissement : les investissements matériels et les investissements
humains
1 - Investissements matériels. Ce sont des dépenses en immobilisation c’est-à-dire des
dépenses pour l’acquisition ou la création de biens de toute nature (meubles ou immeubles)
non pour être vendus ou transformés mais pour être utilisés d’une manière durable comme
instrument de travail : terrain, construction, matériel et outillage, matériel de transport
mobilier… (Comptes de la classe 2 du SYSCOA), les dépenses de recherches et d’études
scientifiques et techniques. L’investissement en immobilisation est effectué selon deux
modalités : l’investissement net et l’investissement de renouvellement.
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 L’investissement est dit net lorsqu’il est destiné à l’acquisition de nouveaux moyens
de production soit lors de la création, de la modernisation ou de l’extension de
l’entreprise.
 L’investissement est dit de renouvellement lorsqu’il est effectué en vue de
remplacer les moyens anciens de production. On parle d’amortissement.
NB : Dans l’ensemble de l’économie le total de l’investissement réalisé est l’investissement
brut ou Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) de sorte que
FCBF = Investissement net + Amortissement donc :
Investissement net = FBCF - Amortissement
L’investissement net est donc la variation de stock de capital entre deux périodes. Il est aussi
appelé investissement additionnel dans une économie durant une période donnée. I = K2 -
K1. I = ∆K.
2 - Les investissements humains. C’est l’ensemble des dépenses faites sur l’homme en
matière de santé et d’éducation.
Ces dépenses ont en effet toujours un impact sur la qualité et la quantité de la force de travail
à court, moyen ou long terme. Elles contribuent au développement de ce qu’on appelle
aujourd’hui « le capital humain » compris comme l’ensemble des facultés (connaissances,
aptitudes professionnelles), qu’un individu peut mobiliser pour s’assurer des revenus
monétaires futurs. L’effet de l’investissement humain a été mis en exergue dans la plupart
des pays surtout développés. En effet on observe dans ces pays la baisse tendancielle du
coefficient de capital (K/L). Cela signifie que le revenu national augmente beaucoup plus
rapidement que l’investissement matériel.
Il y a donc que l’accroissement du revenu est imputable en partie à des facteurs autres que
l’investissement matériel. Il s’agit de l’apport de l’homme.
L’investissement humain est donc à l’origine de gains de productivité très appréciables. D’où
la nécessité des dépenses en matière d’éducation de formation de santé de bien-être. Aux
USA, entre 1929 et 1957, 23% de la croissance du revenu national brut sont considérés
comme la contribution de l’enseignement.
II- La fonction d’investissement.
Dans l’analyse macroéconomique le terme investissement est réservé à la seule création de
biens capitaux nouveaux (machines, immeubles…). Seul en effet ce type d’investissement
permet de créer des emplois et de stimuler l’activité économique. La décision d’investir pour
KEYNES est fonction de deux variables : l’efficacité marginale du capital (e.m.c) qui
traduit le rendement attendu de l’investissement et le taux d’intérêt (i) ou coût de l’emprunt
contracté pour financer l’acquisition des biens d’investissement.
 Pour une efficacité marginale du capital donnée, l’investissement apparaît comme une
fonction décroissante du taux d’intérêt.
 Le niveau du taux d’intérêt est donc la variable incitatrice ou désincitatrice privilégié
du processus d’investissement.
Fort de ces constats, la fonction d’investissement peut se présenter comme suit :

I = f (i) Elle se présente graphiquement comme suit :

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I = f (i)
L’investissement est donc une fonction décroissante du taux d’intérêt. Plus il est faible plus
l’entrepreneur est amené à investir.
Il y a lieu cependant de ne pas perdre de vue l’effet de l’accroissement du revenu sur la
demande d’investissement. On parle d’investissement induit.
La décision d’investir peut-être aussi le résultat d’autres données exogènes qui tiennent au
progrès technique et à l’innovation. On parle dans ce cas d’investissement autonome.
Loin d’être indépendants, les flux de consommation, d’épargne et d’investissement sont liés
entre eux par des relations étroites.
III- Les effets de l’investissement.
Création de l’emploi ; diffusion de richesse ; accroissement du bien-être ; effets
multiplicateurs sur le revenu national ; accroissement de la capacité de production technique
et humaine ; source immédiate du développement économique et social. ΔR = k ΔI
avec k = multiplicateur.
Si k = 3, un investissement de 10 millions de CFA conduit à un accroissement du revenu
national de 3 × 10 millions soit 30 millions de CFA.
IV. Le financement de l’investissement: L’épargne
Le financement de l’investissement peut avoir plusieurs origines : l’autofinancement ;
l’emprunt bancaire ; le recours à l’emprunt à travers la vente de titre à la bourse de valeur ; le
recours à des institutions de financement extérieur. Dans tous ces cas, il a fallu réserver une
partie du revenu sous forme d’épargne.

CONCLUSION
La nécessité du développement économique et du renouvellement de la croissance pose avec
acuité le problème de l’investissement. Il est en effet entendu que seul l’investissement dans
ses deux composantes humaines et matérielles peut résoudre les problèmes majeurs de
chômage et d’inflation. C’est pourquoi sa réalisation est le levier de la croissance. Il convient
donc d’attacher autant que faire se peut une attention particulière à cette variable et donc à
l’épargne.

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