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UFR des Sciences Economiques et de Gestion

Macroéconomie I
Licence 1 SEG

Année académique
2022-2023
Introduction Générale : Définition de l’Economie
L’activité économique est aussi ancienne que les sociétésorganisées. Il faut
dire qu’elle précède l’économie en tant que science ou activité de réflexion. En
effet de tout le temps les sociétés humaines ont cherché à répondre à ces
questions :

Quoi produire ? de la viande, du poisson, du riz, des pipes, des jupes,


etc.

Comment produire ? L’élevage, la chasse, la pêche, sur quelle


superficie,

Pour qui produire ? ou comment répartir ce qui est produit entre les
membres de la famille, de la société, des travailleurs, etc. ?

Ces trois interrogations forment comme on le verra dans les lignes qui suivent
le fondement de la science économique.
Etymologiquement, l’économie proviendrait du grec Oikonomos qui serait la
conjonction des termes Oikos (maison) et Nomos (Lois, règles). L’économie
était alors, dans l’antiquité grecque, domestique et portait sur les règles
d’administration de la maison ou du domaine. Elle consistait à l’étude de la
manière dont le chef de famille gère sa maison afin de satisfaire aux besoins
de ses différents membres (esclaves, enfants, epoux, etc.). Dans ce sens le
premier livred’économie connu a été écrit par le philosophe grec Xénophon.
Son propos était de décrire comment un chef de famille doit gérer son
domaine.
Le terme d’économie politique, relativement moins ancienne, révèle une
migration du domaine domestique (durant l’antiquité grecque) vers celui de la
cité. L’idée n’est plus alors l’administration de la maison par le chef de famille,
mais celle de la société toute entière par un souverain, c’est-à-dire l’Etat.

L’économie politique qui désigne également la science économique ou


l’économique obtiendra son autonomie en tant que science après la
révolution industrielle.

Plusieurs définitions de l’économie politique subsistent. Toutefois, les


auteurs contemporains définissent l’économie politique comme étant la
science sociale qui étudie les comportements humains devant des moyens
rares sollicités par des fins multiples. Les réflexions que suggère cet énoncé
se groupent autour de deux thèmes complémentaires : le comportement
économique et le domaine économique. Le premier renvoie à une forme
générale de toute activité humaine ; et le second à un champ particulier
d’activité. Ainsi d’un point de vue, l’économie politique est une science
humaine particulière qui résulte du comportement de l’homme face à la
rareté des choses. D’un autre point de vue, cette définition soulève l’objet
matériel et concret de l’économie la: production, la répartition, la distribution
et la consommation des biens et services.

En tant que science sociale, et bien qu’elle soit autonome, l’économie


entretient des relations avec les autres sciences sociales comme le droit,
l’histoire, la sociologie et la géographie. En effet, l’économie s’intéressant
comme -l’écrivait l’économiste Alfred Marshall- à « l’espèce humaine dans
la conduite des affaires de tous les jours », se focalise plus dans la sphère
économique. Mais cette sphère est en interaction avec les sphères et
parfois, elle peut être un sous-ensemble de l’une d’elle. Par conséquent,
l’économiste a besoin des travaux de l’historien pour bien comprendre les
dynamiques du phénomène qu’il étudie. Il s’appuie certainement sur les
travaux du géographe pour comprendre la concentration spatiale des
ressources et des populations. Les travaux du sociologue sur l’explication
du fait social lui seront d’un grand apport dans ses recherches sur le
comment et les conséquences des actions de l’Homme en société. Il faut
au besoin rappeler cette citation de l’économiste Keynes à propos de la
fonction d’économiste « L’économiste doit être mathématicien, historien,
politicien et philosophe. Il doit aborder simultanément l’abstraction et la
réalité et étudier le présent à la lumière du passé en vue de l’avenir sans
qu’aucun aspect de la nature des institutions ne lui échappe » Frederich
Auguste Von Hayek sera plus tranché en affirmant : « Personne ne peut
être un grand économiste qui n’est qu’un économiste – et je suis même
tenté d’ajouter qu’un économiste qui n’est qu’un économiste est susceptible
d’être un fléau si ce n’est un réel danger.»

Ci-dessous quelques définitions de la science économique sont proposées.


Il est attendu des étudiants qu’ils les assimilent bien et qu’ils puissent les
articuler dans un raisonnement clair qui met en évidence les différents
piliers du champ de la science économique.

L’objectif de ce cours est double. Il s’agit dans un premier temps d’initier


les étudiants à la science économique. A cet effet, dans un premier temps
il leur est présenté une exposition du champ d’analyse de l’économie, dans
un premier chapitre. Dans un deuxième chapitre, une présentation est faite
sur ce qui est convenu d’appeler le problème économique. Dans un second
temps de ce cours, les étudiants sont initiés à la macroéconomie,
proprement dite, à travers la présentation du circuit économique, des
acteurs et opérations de l’activité économique et du calcul des grands
agrégats macroéconomique.

Aussi, il est présenté à la fin du premier chapitre une description brève des
grandes pensées de la science économique.
A la fin de ce cours, l’étudiant de devra être en mesure de :

 Donner une définition claire et précise de la science économique ;


 définir le champ de raisonnement de l’économie ainsi que sa méthodologie
;
 connaître les différents courants de pensée en économie;
 calculer le coût d’opportunité, comprendre et déterminer les
avantages absolus et relatifs pour un pays ;
 représenter et expliquer la courbe des possibilités de production
pour une entreprise ;
 connaitre les éléments de base de la comptabilité nationale et
calculer les principaux agrégats.
« L’économie politique, considérée comme une branche des
connaissances des législateurs et de l’homme d’Etat, se propose deux
objets distincts : le premier, de procurer au peuple un revenu ou une
subsistance abondante, ou pour mieux dire, de le mettre en état de se
procurer lui-même ce revenu ou cette subsistance abondante ; le second,
de fournir à l’Etat ou à la communauté un revenu suffisant pour le service
public : elle se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain »
Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Paris
Gallimard, 1776

« L’économie politique enseigne comment se forment, se distribuent et


se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés. »
Jean Baptiste Say, Traité d’économie politique

L’économie politique ou l’économique est une étude de l’humanité dans les


affaires ordinaires de la vie ; elle examine la partie de la vie individuelle
et sociale qui a le plus particulièrement trait à l’acquisition et à l’usage des
choses matérielles, nécessaires au bien-être. Elle est donc, d’un côté, une
étude de la richesse, de l’autre, et c’est le plus important, elle est une partie
de l’étude de l’homme. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, tome 1, Gallimard ; 1970

« L’économie est la science qui étudie les comportements humains en


tant que relation entre les fins et des moyens rares à usages alternatifs. »

Lionel Robbins, Essai sur la nature et la signification de la science économique, 1947


Chapitre I : Domaine de la science économique
Le propos de ce chapitre est de présenter le domaine dans lequel
l’économie politique trouve sa légitimité ou sa raison d’être en tant que
discipline scientifique, science sociale et humaine. Ce domaine d’après
les différentes définitions données dans l’introduction est facile à déceler.
En effet, si l’économie en tant que science existe c’est parce que la «
condition humaine » est face à une tension permanente : le caractère
illimité des besoins et la rareté des ressources (le temps, les biens, la
durée de la vie, etc.). Pour satisfaire ces besoins un certain nombre
d’activités doivent être menées. Celles-ci pour qu’elles rentrent dans le
domaine économique doivent être relatives à la production, la
distribution, laconsommation. Toutes ces activités portent sur les biens
et des services qui peuvent être de différentes natures. Enfin, toute la
question économique (rareté, besoins, etc.) repose sur un problème de
choix. Comment les individus face à la rareté et l’infinitude des
besoins doivent opérer des choix rationnels qui optimisent les
ressources dont ils disposent ? Cette question fait de l’économie une
science des choix rationnels.

Tous les acteurs considérés dans le champ de l’économie politique sont


concernés par cette question des choix : l’Etat, les entreprises, les individus
ou ménages.

Partant, dans ce chapitre, une première section présente la conception


formelle de l’économie en explicitant le domaine de raisonnement de
l’économie à travers les besoins et le principede rareté. Dans une seconde
section une conception réelle de l’économie est déclinée via les notions de
biens économiques, d’activités économiques, les différents acteurs
économiques et la démarche méthodologique du raisonnement
économique.
Conception formelle de l’économie politique : les besoins et la rareté
Les besoins

Tout le raisonnement économique trouve son axiome dans une


Un besoin économique :
constatation simple : les besoins humains sont multiples et illimités
 Sentiment de
privation et de et les moyens pour les satisfaire disponibles en quantité limité.
manque
 Existence d’un Même avec une quantité de richesses importantes qui permet de
bien capable de
le satisfaire
satisfaire plus de besoins, l’expérience quotidienne de l’Homme montre
que la satisfaction d’un besoin engendre un autre. La satisfaction des
besoins serait donc en forme spirale où chaque besoin satisfait engendre
un autre qui exige plus de moyens pour le satisfaire.

Source : https://images.app.goo.gl/EWNBXNayNVkFtU4E9

Un besoin est par définition l’expression d’un sentiment de manque, de


privation de quelque chose qui demande à être assouvi. Un besoin est dit
économique lorsqu’il traduit un sentiment de privation ou de privation
ou une sensation de manque qui pousse à désirer un bien qui existe
et qui est capable de le satisfaire A ce titre le besoin de se transformer en
dragon, par exemple, n’est pas un besoin économique. Par contre, le besoin de
voyager, d’aller à un concert de Jazz, de manger, etc. sont des besoins
économiques.
Ainsi, il s’avère pour les besoins humains il est impossible de
les satisfaire tous complètement : il faut choisir. Pour chaque
homme, des choix individuels (conscients ou non) doivent
répondre à la question : à quels besoins consacrer mes
ressources limitées, et dans quelle mesure ? En effet, s’il y
a des besoins qui sont nécessaires dans la mesure où ne pas les
Les besoins : satisfaire peut compromettre la vie humaine. Il ya d’autres
 Primaires qui sont moins nécessaires et relèvent parfois d’un phénomène
o Manger
o Boire de mode ou d’ostentation. Les premiers sont des besoins
o Dormir
o Se loger physiologiques qui sont nécessaires et suffisantes pour mener
Etc.
 Secondaires une vie normale. De l’autre extrémité il y a des besoins qui
o Communiquer ;
o Se connecter ;
peuvent être qualifiés de tertiaires car non nécessaires et qui
o Voyager
o

Etc.
Tertiaires
s’inscrivent le plus dans la volonté de mener une vie de luxe.
o Participer à la
Vendée Globe
Entre les deux extrémités se trouvent les besoins secondaires
o
o
Avoir son Yacht
Suivre une finale
qui se particularisent par le fait qu’ils soient jugés essentiels,
de ligue des
champions
mais ne pas les satisfaire n’impacte pas négativement la vie
o
humaine.
Le tableau ci-dessous résume trois aspects des besoins : leur
caractéristique, leur typologie et les déterminants de leur
évolution dans le temps et dans l’espace.

  
 
  
 

Ainsi, les besoins sont illimités par nature. On a beau étalé la liste
de ses besoins dans un document, on ne saurait être exhaustif.
Ils sont insatiables dans la mesure où on ne peut les
satisfaire tous. Ce n’est pas en mangeant lorsque l’on a faim
qu’on peut se garantir de ne plus avoir faim, le reste de sa vie. Ils
sont relatifs et subjectifs, car tributaires de l’individu, du
contexte, du lieu et du temps.
La rareté
S’il y a un principe qui justifie l’existence de l’économique c’est
bien la rareté. Si les moyens n’étaient pas limités, ou si les
besoins n’étaient pas nombreux ou insatiables, il n’y aurait donc
pas de problème économique. Ainsi les moyens qui relèvent de
l’économie politique sont rares. Un objet sans utilité pour

Un bien libre est un l’homme (« dont personne n’a besoin ») ne donne lieu à aucune
bien disponible en décision humaine et ne saurait intervenir dans un problème de
abondance.
choix ; de même, un objet en abondance telle que tous les
 L’air est un
besoins humains correspondants sont comblés jusqu’à la
bien libre ;
satiété, n’est pas « limité » par rapport à ses besoins ; dèslors,
Un bien économique
est un bien rare. la question de son affectation à tel ou tel usage ne se pose pas.
Pour ce type de biens, appelés biens libres, le calcul économique
et l’économiste sont inutiles. Un bien économique, en revanche,
est disponible en quantité limitée par rapport aux besoins à
satisfaire.
Remarquons qu’en économie la rareté ne renvoie pas
nécessairement à un faible degré d’abondance physique. La rareté
réfère plus au rapport entre le degré d’abondance du bien et
l’intensité du besoin éprouvé par les hommes à l’égard du bien. Le
principe de rareté articule alors la notion debesoins à celle de
biens.
Conception réelle de l’économie politique

Les biens économiques


Les biens économiques permettent de satisfaire les besoins,
Biens
mais ils sont rares et exigent du travail pour les acquérir. Ils ne
matériels et forment un ensemble homogène, car ils se différencient selon
Biens immatériels plusieurs critères comme leurs natures, leurs durabilités, leurs
(service)
utilités, etc.

Suivant leurs natures, les biens peuvent être matériels


immatériels. Les biens matériels sont des produits physiques,
tangibles. Par exemple : le portable, le stylo, la tasse de café,
etc. Les biens immatériels renvoient aux services, ils ne sont pas
tangibles et on les rencontre dans les activités de transport,
d’enseignement, de banque, d’assurance, etc.

L’économiste et Nobel d’Economie Paul Anthony SAMUELSON


définit l’économie comme la science qui étudie les hommes
dans une société choisissent d’utiliser des ressources rares
qui ont des usages mutuellement exclusifs pour produire des
biens et services divers et les répartissent pour une
consommation présente ou future entre les différents membres
de la société. Dans cette définition ce célèbre économiste donne
en même temps les différentes activités du champ d’analyse
économique. Il s’agit, en fait, de la production, de
l’investissement et de la consommation. Ces activités ne sont pas
indépendantes les unes des autres. Comme le souligne le
Professeur Adama Diaw dans son livre « La production suppose
l’investissement et implique la consommation, laquelle passe par
l’échange. »

Les biens peuvent être également classés suivant leurs utilisations.


Dans ce sens, ils peuvent servir à la consommation finale, à la
production, à la consommation intermédiaire ou à
l’investissement.

C’est tout bien qui sert à l’obtention d’autres biens


(la machine, la marmite, le scooter pour le livreur).

Il s’agit d’un bien qui est directement utilisé par le


consommateur final (le stylo de l’étudiant, la jupe,
le téléviseur, etc.).

C’est un bien qui disparait dans le processus de


production d’un autre bien (la farine utilisée dans la
fabrication du pain, le sucre dans la préparation du
café, le ciment dans la construction d’une maison).

Biens d’Investissement ou Il s’agit d’un bien qui est durable et qui fournit à
Biens d’équipement son acquéreur un revenu futur (le taxi du taximan,la
machine à coudre du tailleur).

Selon le critère de la durée, les biens économiques sont de deux


sortes : les biens durables et les biens non durables. Un bien
durable est un bien qui ne disparait pas dès sa première
utilisation, contrairement au bien non durable. Par définition en
économie les services sont des biens non durables. Tous les
biens de production et d’investissement sont des biens durables.

Biens complémentaires
Une autre distinction des biens est faite sur la base des relations

 L’imprimante
qu’ils ont entre eux ou sur la base des habitudes du
et l’encre ; consommateur. Les biens économiques peuvent être
 L’automobile
et Le carburant complémentaires ou substituables. Les biens complémentaires
;
sont ceux pour lesquels l’utilisation conjointe est nécessaire à
Biens substituables
la satisfaction d’un besoin. Les biens sont dits substituables
 Huile d’arachide
et huile d’olive lorsqu’ils peuvent satisfaire un même besoin indépendant.
Les activités économiques
La section précédente a expliqué l’intérêt de la rareté dans les
sciences économiques. C’est parce que les ressources sont rares
qu’il est nécessaire à l’Homme de fournir un effort physique,
mental ou financier pour les acquérir, donc de travailler. De ce
fait, toutes les activités humaines ont pour but de lutter contre
la rareté. Toutes les activités humaines sont donc d’un intérêt
central pour l’économie politique et elles méritent d’être
étudiées. Toutefois, dans le champ d’analyse économique
seulement un certain nombre d’opérations y sont retenues.
Celles-ci sont la rareté des biens et la recherche de satisfaction
des besoins. D’ailleurs, la plupart des activités humaines au
quotidien s’articulent autour de ces activités. Il s’agit de la
production, de la distribution (l’allocation) et de la
consommation.

est un acte qui consiste à transformer un


Ex : cuisiner, faire
du café, fabriquer
certain nombre de biens (appelés input) à travers une
une voiture, un combinaison de facteurs de production afin d’obtenir un bien
avion
désiré (appelé output).

Ex : prendre une est l’acte par lequel les biens et services


tasse de café
produits sont utilisés pour satisfaire les besoins.

Ex : distribuer du est un acte qui consiste à répartir


carburant aux les ressources nécessaires à la production ou à la consommation
différents Bus de
entre les différents facteurs de production ou acteurs
DDD
économiques.
Ex. garder une
partie du pétrole
La partie de la production non consommée et qui est utilisée pour
produit pour les servir de stock ou pour acquérir d’autres biens constitue
générations
.
futures.
Les méthodes de l’économie politique
Pour étudier les phénomènes économiques, la démarche
méthodologique adoptée par l’économiste se résume à
l’approche qu’il utilise, la méthode de raisonnement qu’il adopte
et le niveau méthodologique où il situe son analyse.

En ce
La
première porte sur un jugement de fait et se préserve de donner
des jugements de valeurs. L’économiste dans cette optique se
contente de décrire le comportement et l’opérabilité des
systèmes économiques. La seconde approche quant à elle
analyse les comportements économiques et formule des
jugements de valeur en disant s’ils sont bons ou mauvais. A la
différence de l’approche positive, il est possible de faire des
prescriptions de lignes d’actions.

La méthode
déductive part de principes généraux dont l’exactitude a été
démontrée ou qui sont supposés exacts pour en tirer des
propositions nouvelles. A contrario, dans la méthode inductive
on part de l’observation des faits pour dégager des principes
généraux appelés lois économiques.

L’analyse
microéconomique porte sur l’étude du comportement des
agents économiques individuels (producteurs ou
consommateurs) et de leurs relations sur différents marchés où
s’échangent les produits et les facteurs de production. L’analyse
macroéconomique s’intéresse à l’étude des agrégats. C’est une
analyse holistique qui considère l’ensemble des entreprises ou
ménages, par exemple.

Au-delà ces
Cette introduction implique
une analyse statique ou dynamique, d’une part et une analyse
ex-ante ou ex-post, d’autre part. L’analyse est dite statique
lorsqu’elle est instantanée ou photographique. Le phénomène
économique est étudié à un instant t. Une analyse est statique
lorsqu’elle tient en compte le temps et se fonde sur l’évolution
du phénomène. Si l’analyse statique, par analogie, s’apparente
à la photographie, l’analyse dynamique serait plus proche d’un
film. L’analyse ex-ante étudie le phénomène en début de période
avant la réaction qu’il suscite ne se manifeste. Par contre,
l’analyse est ex-post lorsque l’étude du phénomène a lieu en fin
de période après le déroulement des réactions. L’analyse ex-
ante est prospective et l’analyse ex-post rétrospective.

III. Brève histoire de l’histoire de la pensée économique (cf. Tableau et figure)


Courants Pensées/Théories/Doctrine Principaux auteurs
Nature de la richesse : Métaux précieux (Or, Jean Bodin
Argent, etc.) Antoine de Montchrétien
Cause de la richesse : Le commerce extérieur Thomas Mun
o Il faut promouvoir les exportations et
Mercantilism

limiter les importations


Interventionnisme : L’Etat doit intervenir dans
l’économie en fixant des taux d’intérêt bas ou des
salaires faibles et imposer des barrières douanières.
e

Nature de la richesse : La richesse est réelle (les François Quesnay (1694-


actifs) et non monétaire 1774)

Cause de la richesse : L’Agriculture (le seul secteur Pierre le Pesant, Seigneur


préclassique

à créer de Boisguilbert (1646-


Physiocratie

Ordre économique est un ordre naturel : L’Etat 1714)

ne doit pas intervenir dans l’activité économique Anne Robert Jacques

o « Laisser faire, laisser aller » Turgot (1727-1781)

La nature de la richesse : elle est réelle Adam Smith (1723-1790)


La valeur d’échange : la valeur d’un bien à David Ricardo (1772-1823)
l’échange dépend de la quantité de travail
Jean B. Say (1767-1832)
nécessaire à sa production
Thomas R Malthus (1767-
La loi de l’offre : l’offre crée sa demande
1832)
La monnaie : elle est neutre, elle n’est qu’un
L’économie classique

instrument d’échange John Stuart Mill (1767-


La productivité : elle est le produit de la division du 1832)
travail qui autorise la spécialisation de chacun dans
une activité productive
Libre échange est la source du bien-être des
individus et de la richesse des nations, mais aussi
qu’il atteint cette fin de lui-même.

Le travail : Il est évalué par la quantité d’heures de Saint Simon,

travail passée dans la production d’un bien, ce qui Charles Fourier,

représente la valeur d’échange d’un bien. Mais le Proudhon,

travailleur, dans le système capitaliste, ne reçoit pas Robert Owen


L’économie Marxiste

la valeur de son travail Karl Marx

La plus-value : Une exploitation de la force de


travail de l’ouvrier par le capitaliste, appelé profit

La monnaie : instrument d’échange (l’équivalent


général) ou un moyen pour accroitre son montant
(le Capital)

En accord avec les classiques : libre échange, la loi William Stanley Jevons

de l’offre, la nature de la monnaie (1835-1882),


Carl Menger (1840-1921)
La valeur d’usage : l’évaluation des biens se fonde
pensée

Léon Walras (1834-1910)


sur leur utilité et notamment, l’utilité marginale qui
néoclassique

est la valeur accordée à la dernière unité

Les fondements de l’homoéconomicus et de la


rationalité : individu sans épaisseur social qui
La

cherche à maximiser sa satisfaction ou son revenu


et à minimiser ses peines ou ses couts.

L’équilibre du marché est spontané, le


déséquilibre ne saurait exister durablement car
l’offre crée sa demande

A l’équilibre correspond à un plein emploi. Par


exemple, sur le marché du travail, le chômage est
volontaire

L’introduction du raisonnement mathématique


en économique à la place de celle philosophique ou
presque des classiques.

L’analyse microéconomique

Une économie de la demande : A la différence des John Maynard Keynes

classiques et néoclassiques ; Keynes montre que la


production est définie à partir de la demande
effective

Le chômage peut être volontaire, à cause d’une


Le Keynesianisme

insuffisance de la demande effective

L’équilibre de sous emplois est possible

La monnaie n’est pas neutre, en plus d’être un


instrument d’échange elle peut être désirée pour
elle-même comme réserve de valeur
Chapitre II. Le problème économique : Choix et possibilité de production

Le problème le plus important de l’analyse économique prend


sa source dans la constatation de la rareté des biens pour
satisfaire les besoins illimités. Ce constat donne une certaine
primauté à la nécessité de faire des choix. Mais choisir
demande du temps et de l’information. De plus, n’entendons-
nous pas souvent cette expression devenue courante : « Choisir
c’est toujours renoncer ». Cette expression pourrait bien être
celle d’un économiste, elle est attribuée à André Gide. Ainsi, le
ménage doit choisir entre passer ses vacances à la plage ou
travailler davantage. L’étudiant entre apprendre son cours de
Macroéconomie et aller avec ses amis à la plage, etc.

L’économiste est alors conduit à analyser le choix des


individus. Et pour analyser le choix économique des individus
l’analyse sera fondée d’une part sur le coût de renonciation ou
cout d’opportunité et la courbe des possibilités de production
(notamment pour les entreprises).

I. Le coût d’opportunité

Pour mesurer ce que coûte un choix à un individu, une


entreprise ou une nation, l’analyse économique utilise la notion
de coût d’opportunité. Il est défini comme étant un coût de
renonciation et mesure le sacrifice supporté par celui qui
choisit une option au détriment d’une autre.

Caractéristique du coût d’opportunité.

Le coût d’opportunité a comme caractéristiques : la subjectivité, la


variabilité et l’exigence informationnelle.

 Le coût d’opportunité est subjectif, car la valeur attendue


de la meilleure solution alternative est le fait du décideur
individuel. En fait, la valeur actuelle de l’alternative est
rarement connue, puisque par définition, cette opportunité
perdue a été la voie non suivie. Seules les anticipations,
les attentes de l’individu sont connues.

 Le coût d’opportunité exige beaucoup d’informations et du


temps. L’accès à l’information sur différentes alternatives est
souvent coûteux et requiert du temps. C’est pourquoi, les
choix des individus sont habituellement basés sur des
informations limitées voire erronées.

 Le cout d’opportunité est variable dans le temps et dans l’espace.


Par exemple, pour un passionné des soirées Ligue des champions
étudier un mardi ou mercredi soir présente un coût d’opportunité
plus élevé que le faire un vendredi.

Exercice d’application

Vous venez de gagner 15.000.000 frcs CFA avec 1XBET. Vous avez le choix
entre deux situations :
 Acheter une voiture avec cet argent
 Acheter des obligations de l’Etat du Sénégal avec un taux d’intérêt annuel
de 10%
Finalement, vous optez pour acheter une Voiture Chevrolet Equinox à
15.000.000 frcs CFA qui, de facto, entraine des frais d’entretien de 150.000
frcs CFA.
Calculez le coût d’opportunité de ce choix.

Solution
L’individu a deux choix :
a) Acheter une voiture
b) Acheter des obligations
En choisissant d’acheter une voiture (a), l’individu renonce aux avantages
de (b) et supporte les inconvénients de (a).
 Les avantages de (b) sont la possibilité de percevoir des intérêts
annuels de :
10
15.000.000 ∗ 100 = 1500.000
 Les inconvénients liés au choix de (a) se rapportent aux paiements
des frais d’entretiens de la voiture, soit 150.000 frcs CFA

Le coût d’opportunité de ce choix est alors


1500.000+150.000= 1.650.000 frsc CFA
Exercice 2.
Monsieur X qui réside à Saint-Louis est un grand fan du musicien Obree Daman. Ce dernier
joue un concert ce Samedi à Dakar. Le même jour à l’institut français de Saint-Louis il y a une
projection du film d’Omar Sy « Tirailleurs », l’entrée est à 5000 frcs CFA. Le concert de Obree
est gratuit.
Quel est le coût d’opportunité s’il décide d’aller au concert à Dakar, sachant qu’il doit faire le
plein dans sa voiture pour faire le trajet «Saint-Louis-Dakar-Saint-Louis », estimé à 40.000 frcs
CFA ?

La courbe des possibilités de production (CPP)

A présent, supposons le cas d’une entreprise qui produit deux biens


seulement : du riz et de l’huile ; l’économie serait dotée en outre
d’un ensemble de ressources fixées en quantités et en qualité :
disons 200 000 travailleurs de même qualification ; enfin elle
disposerait de techniques de production bien définies permettant
detransformer ces ressources en huiles ou en Riz

Supposons ensuite que l’ensemble des ressources, c’est-à-dire


tous ses travailleurs, et toutes ses techniques de production
soient consacrés au riz. En raison de la limitation du nombre et
de la qualité des ressources et techniques disponibles, la
quantité de riz qui pourra être produite en un temps donné sera
elle aussi limitée : soit, dans notre exemple, un maximum de
100.000 tonnes par an. Si, au contraire, toutes les ressources
étaient allouées à la production d’huile, la même limitation
initiale entraînerait aussi un maximum possible de thé, soit 50
mille litres par an. Voilà déjà deux choix possibles (mais
mutuellement exclusifs) pour cette entreprise en question.

Sur une représentation graphique la droite qui joint les deux


extrémités est appelée la frontière des possibilités de
production. En effet, on ne peut pas avec ce nombre de
travailleurs dépasser la production de 100K tonnes de riz ou
50K litres d’huiles. Il est par contre possible de produire pour
des quantités situées en deçà.
Entre ces choix extrêmes, il en est évidemment d’autres,
également possibles, et sans doute plus réalistes. En effet,
vraisemblablement la communauté voudra-t-elle disposer à la fois
d’une certaine quantité de riz et d’une certaine quantité d’huile.
Toutefois, la société est contrainte par ses capacités de production
(elle ne saurait produire plus 50 millions de litres d’huiles ni plus
de 100 millions de Kg de riz par an). Entre les deux extrémités,
elle dispose d’une infinité de choix.
La multiplication de ces choix possibles, et donc des
combinaisons des deux biens, conduit à une série de points de
plus en plus rapprochés les uns des autres, qui finissent par se
confondre en courbe portant le nom de courbe des possibilités
de production. L’infinité de points dont elle est constituée
représente en effet une série de choix possibles dans une telle
économie, choix contenus dans certaines limites en raison de la
rareté des ressources et de l’état donné de la technique qui les
met en œuvre.
La frontière des possibilités des productions n’a pas l’allure d’une droite
comme nous l’avons représenté ci-dessus, mais elle est une courbe concave
vers l’origine. Elle tient cette forme à cause de la loi des rendements
décroissants.

Imaginons d’après la courbe ci-dessus qu’un cultivateur dispose d’un champ


(avec une superficie fixe) et d’un temps qu’il consacre au travail dans ce
champ pour cultiver de l’arachide ou des haricots.

Dans cet exemple il y a deux facteurs de production : le travail (temps de


travail) et le capital (le champ). Si on considère que l’un des facteurs est fixe
(ici la superficie du champ), on peut mettre d’abord en relation le facteur
variable (ici le temps de travail) et les deux productions successivement.

le tableau montre que le rapport Q/L qui est le rendement moyen par unité
de travail ou la productivité moyenne du travail diminue lorsque la quantité
de travail augmente.

Heures de Arachide (en Arachide (en t)


travail t) 50
L Q Q/L 40
0 0 - 30
100 20 0.2 20
200 30 0.15 10
300 35 0.117 0
400 38 0.095 0 100 200 300 400 500
500 40 0.08 Arachide (en t)
Huile
Heures de
30
travail Haricot
L Q Q/L 25
0 0 - 20
100 10 0.1
15
200 17 0.085
300 22 0.073 10
400 25 0.0625 5
500 27 0.054
0
0 100 200 300 400 500 600

Le même constat est valable pour ce qui est de l’huile. Le rendement moyen
diminue au fur et à mesure qu’on augmente le facteur travail. La cause de
cette décroissance des rendements est qu’au fur et à mesure qu’on utilise
plus le facteur variable (le travail dans cet exemple), on utilise des quantités
moins importantes de l’autre facteur (ici le capital). La production totale
augmente alors de plus en plus en lentement.

Si on suppose qu’il y a une quantité fixe de facteur travail (L) par exemple
500 travailleurs. Alors on peut obtenir différentes combinaisons de
production avec cette quantité de facteurs.
L’aire en jaune est la zone des productions qui sont réalisables compte tenu
des facteurs de production disponibles (les 500 travailleurs dans cet
exemple). Cependant, les combinaisons de production qui se situent à ce
niveau sont inefficientes, bien que réalisables. Les combinaisons qui se
trouvent dans l’aire coloriée en bleu ne sont pas réalisables avec les facteurs
de production disponibles. Seules combinaisons qui se trouvent sur la ligne
en rouge sont à la fois réalisables et efficientes.

On atteint l’efficience dans la production lorsqu’il n’est plus possible


d’augmenter la production d’un bien ou service sans diminuer celle
d’un autre bien et service.

L’efficience dans la production ne peut être atteinte qu’aux points


situés sur la courbe des possibilités de production.

Un point à l’intérieur est inefficaces, les ressources sont gaspillées ou mal


affectées.

Exercice
Une Nation a une force de travail de 1200 unités. Elle peut produire deux biens : des pommes et des bananes.
Le besoin unitaire en travail pour la production de pommes est de 3 alors qu'il est de 2 pour la production
de bananes.
a) Faites le graphique de la frontière des possibilités de production pour cette nation.
b) Quel est le coût d'opportunité des pommes en termes de bananes ?
c) En l'absence d'échange, quel serait le prix des pommes en termes de bananes, pourquoi ?

Réponse :
a) La frontière des possibilités de production est une droite qui coupe l'axe représentant les pommes en
400 (1200/3) et l'axe représentant les bananes en 600 (1200/2).

Pommes

400

Bananes
600

b) Le coût d'opportunité des pommes en termes de bananes est 3/2. Il faut trois unités de travail pour
produire une pomme et seulement deux pour produire une banane. Si on renonce à produire une
pomme, on dégage trois unités de travail pouvant être allouées à la production d'une banane et demi.
c) La mobilité du travail assure un salaire équivalent dans chaque secteur de production. Suite à la
concurrence, le prix des biens est égal à leur coût de production. Dès lors, le prix relatif est égal au coût
relatif, c'est-à-dire (le salaire * nombre d'unités de travail requises pour produire une pomme)/(le
salaire * nombre d'unités de travail requises pour produire une banane). Puisque la mobilité du travail
assure des salaires équivalents parmi les secteurs de production, le prix relatif est égal au (nombre
d'unités de travail requises pour produire une pomme)/(nombre d'unités de travail requises pour
produire une banane), soit 3/2.
LE CHOIX DES NATIONS DANS LEURS SPECIALISATIONS

Deux exemples pour commencer

Supposons que l’éleveur et le fermier travaillent tous deux 8 heures par jour
et consacrent leur temps à la culture des pommes de terre, à l’élevage des
bovins, ou à une combinaison des deux. La figure ci-dessous présente les
quantités par heure que produit chacune des personnes. Le fermier peut
produire 1 kg de pommes de terre en 15 minutes et 1 kg de viande en 60
minutes. L’éleveur, qui a une productivité supérieure, arrive à produire 1 kg
de pommes de terre en 10 minutes et 1 kg de viande en 20 minutes. Les deux
dernières colonnes du tableau indiquent la quantité de pommes de terre ou
de viande que le fermier et l’éleveur peuvent produire dans une journée de
8 heures, s’ils consacrent tout leur temps à l’une des deux productions. Le
graphique b) de la figure montre les quantités de viande et de pommes de
terre que peut produire le fermier. S’il consacre 8 heures par jour à la culture
des pommes de terre, il en récolte 32 kg (mesuré sur l’axe horizontal), mais
il ne produit pas de viande. À l’inverse, s’il se consacre intégralement à
l’élevage, il produit alors 8 kg de viande (mesuré sur l’axe vertical), mais
aucune pomme de terre. En répartissant son temps également entre les deux
activités (4 heures pour chacune), il obtient 16 kg de pommes de terre et 4
kg de viande. Ces trois possibilités, et toutes celles qui sont intermédiaires,
sont illustrées sur ce graphique. La droite ainsi tracée représente la courbe
des possibilités de production du fermier. Comme nous l’avons expliqué au
chapitre 2, cette courbe montre toutes les combinaisons des biens qui
peuvent être produits par le fermier. Elle illustre l’un des dix principes
d’économie : les gens sont soumis à des arbitrages. Dans ce cas, l’arbitrage
concerne la production de viande et la production de pommes de terre. Vous
vous souvenez sans doute de la courbe des possibilités de production vue au
chapitre 2 et de sa forme arquée. Cette forme illustre le fait que le coût de
renonciation dépend de la quantité produite de chaque bien. Or, dans la
situation présente, la technologie de production du fermier pour les deux
biens en question lui permet de passer d’un bien à un autre, à un taux
constant. Lorsque le fermier prend une heure de moins à produire de la
viande et une heure de plus à produire des pommes de terre, il réduit sa
production de viande de 1 kg et augmente sa production de pommes de terre
de 4 kg, et ce, indépendamment de la quantité initialement produite. Voilà
pourquoi la courbe des possibilités de production est une droite. Le
graphique c) de la figure 3.1 illustre la courbe des possibilités de production
de l’éleveur. S’il consacre toute sa journée à cultiver des pommes de terre, il
en récoltera 48 kg, sans produire de viande. À l’inverse, s’il passe tout son
temps à l’élevage, il produira 24 kg de viande, sans récolter de pommes de
terre. S’il répartit son temps également entre ces deux activités (4 heures
pour chacune), il obtiendra 24 kg de pommes de terre et 12 kg de viande. La
courbe des possibilités de production de l’éleveur illustre, cette fois encore,
tous les résultats possibles. Si le fermier et l’éleveur décidaient de vivre en
autarcie au lieu de commercer, chacun consommerait ce qu’il a produit. Dans
ces conditions, la courbe des possibilités de production représenterait
également la courbe des possibilités de consommation. La figure 3.1 montre
les différentes combinaisons de bœuf et de pommes de terre qui peuvent
être produites et consommées par le fermier et par l’éleveur en l’absence
d’échanges. La courbe des possibilités de production a le mérite de décrire
les arbitrages que doit faire chacun de ces agriculteurs. Toutefois, elle ne
nous indique nullement ce qu’ils décideront effectivement de faire. Pour
comprendre leur choix, nous devons connaître leurs goûts. Supposons qu’ils
choisissent respectivement les combinaisons représentées par les points A
et B de la figure 3.1 : le fermier produit et consomme 16 kg de pommes de
terre et 4 kg de viande, tandis que l’éleveur produit et consomme 24 kg de
pommes de terre et 12 kg de viande.
Supposons deux pays : le Sénégal et le Mali qui produisent le coton et
l’arachide. Chaque pays dispose de 2000 agriculteurs qualifiés pour la
production de ces deux produits. Les capacités maximales de production du
Sénégal pour le coton et l’arachide sont de 400 et 900 tonnes,
respectivement. Celles du Mali sont estimées à 700 et 300 tonnes. La
question se pose alors de savoir est ce que le Sénégal doit produire les deux
biens ? Ou bien produire l’un et acheter l’autre du Mali ? Ces questions sont
également valables pour le Mali.

En fait, à l’instar des individus ou des entreprises, les pays sont également
confrontés au problème de choix notamment dans le domaine du commerce
international. Dans un monde où l’autarcie n’est plus possible les Nations
sont obligées de se rencontrer sur le marché pour vendre des biens qu’elles
produisent et acheter ceux qu’elles ne produisent pas. Comment, un pays,
devra-t-il alors choisir entre produire des drones ou les importer d’Israël
contre le pétrole dont il dispose en abondance ?

En économie, l’application du coût d’opportunité comme déterminant de la


spécialisation internationale des pays est due à l’économiste britannique
David Ricardo (1772-1823). Sa loi des avantages comparatifs stipule qu’un
pays doit se spécialiser dans la production du bien pour lequel il supporte le
coût d’opportunité le plus faible.

Adam Smith (1723-1790) avait auparavant proposé une première


explication du commerce entre les nations à partir de leurs avantages
absolus. Ces deux théories forment l’analyse de l’économie classique sur le
commerce international. Elles reposent sur les hypothèses suivantes :
1. Le travail est le seul facteur productif 5. Mobilité nationale, mais immobilité
2. Equilibre est déterminé en grandeurs réelles internationale des facteurs de production
3. Mobilité parfaite des produits à l’intérieur de 6. Homogénéité et identité des biens produits dans
chaque pays et d’un pays à un autre différents pays
4. Le cadre d’analyse 221. 2 pays, 2 biens et 1 7. Agents économiques cherchent le niveau de
facteur de production satisfaction maximum

La théorie des avantages absolus d’Adam Smith

Pour Adam Smith la spécialisation des Nations doit dépendre de leur


avantage absolu dans la production d’un bien ou service. C’est le pays qui a
l’avantage absolu le plus grand dans la production d’un bien qui doit se
spécialiser dans celle-ci. Avoir l’avantage absolu le grand signifie tout
simplement avoir un coût absolu le plus faible. Le coût absolu mesure
quantité de travail nécessaire dans la production d’une unité du bien.

Dans l’exemple donné plus haut cela pourrait se représenter ainsi :

1200
Le coût absolu du Sénégal dans la production de l’arachide = = 1,33
900

 Interprétation : Au Sénégal pour produire 1 tonne d’arachide il faut


1,33 unité de travail

1200
Le coût absolu du Sénégal dans la production du coton = =3
400

 Interprétation : Au Sénégal, la production d’une (1) tonne de coton


nécessite 3 unités de travail.
1200
Le coût absolu du Mali dans la production de l’arachide = =4
300

1200
Le coût absolu du Mali dans la production du coton = = 1,7
700

Par analogie aux interprétations concernant le Sénégal interpréter les coûts


absolus du Mali dans la production de ces deux biens.

D’après la théorie des avantages absolus, il coûte moins cher au Sénégal de


produire l’arachide que le Mali. Donc, il devrait se spécialiser dans la
production de ce bien. Le raisonnement est fait pour déterminer lequel des
deux pays doit se spécialiser dans la production du coton. Il s’avère que c’est
au Mali où il est moins couteux de produire le Coton. Ainsi, ce dernier doit se
spécialiser dans la production de ce bien.

Testez vos connaissances !


Le tableau ci-dessous présente la quantité d’heure de travail nécessaire à la production d’une unité de chacun
des biens (indicateur de productivité du travail) dans deux pays:
Bière Limonade Total
Sanar 100 60 160
Saraba 50 80 130

1) Que signifient les chiffres en rouge ?


2) Dans quel pays faut-il le moins d’heure de travail pour produire une unité de Limonade ?
3) Dans quel pays faut-il le moins d’heure de travail pour produire une unité de Bierre?
4) Imaginons, pour simplifier, qu’au sein de chaque pays, les échanges aient lieu sous forme de
troc : déterminez alors à Sanar contre combien d’unités de Limonade s’échange une unité de
Bière, et contre combien d’unité Bière de s’échange une unité de Limonade.
5) Mêmes questions concernant le Saraba
6) Dans quel pays la quantité de Limonade à échanger pour obtenir une unité de Bière est-elle la plus
faible ?
7) En comparant la quantité de Limonade nécessaire à échanger contre une unité de Bière, dans
quel pays lesconsommateurs anglais et portugais ont-il intérêt à acheter leur Bière ?
8) Même question concernant l’achat d’une unité de Limonade
La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

La théorie des avantages absolus d’Adam Smith est fondée sur les
différences de coûts de production, liée à des différences de productivité du
travail en fonction des pays et des secteurs concernés. Cette théorie
présente, cependant, un problème majeur qui est qu’elle ne vaut que si
chacun des pays concerné possède un avantage absolu dans au moins un
secteur. Si un pays ne possède pas d’avantage absolu, et que l’autre pays
possède au contraire un avantage absolu dans les deux secteurs, alors ce
second pays devrait se spécialiser dans les deux productions. Le problème
est que lepremier pays n’aurait rien à échanger contre les produits proposés
par le second pays ; par conséquent, chacun resterait en autarcie, et les gains
nés de l’échange disparaîtraient.

Ce problème sera résolu par David Ricardo qui va montrer que même si un
pays n’a pas d’avantage absolu, il a malgré tout intérêt à se spécialiser dans
une production en fonction de ses avantages comparatifs.

Pour déterminer l’avantage comparatif d’un pays on calcule son coût relatif.
Ce dernier est juste le rapport des coûts absolus, l’un des biens étant défini
comme le numéraire. Le numéraire est le bien en fonction duquel l’autre
bien est exprimé.

Important : Interprétation du coût relatif

Par exemple, dans un pays A où est produit deux biens : le mil et le blé. Si on
considère le blé comme numéraire, le coût relatif se calcule de la manière
suivante :

𝐶𝑜û𝑡 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢 𝑑𝑢 𝑚𝑖𝑙


𝐶𝑜û𝑡 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑓 = =𝛾
𝐶𝑜û𝑡 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢 𝑑𝑢 𝑏𝑙é

Si le résultat est égal à un certain , le coût relatif est du mil est de 𝛾 tonnes de blé.

Ce résultat s’interprète de la manière suivante : dans le pays A pour produire une


tonne de mil supplémentaire, il faudra renoncer à produire 𝛾 tonnes de blé. On
entend bien la définition du coût d’opportunité, à travers cette interprétation. En
effet, le coût d’opportunité de la production d’une tonne de mil est égal à 𝛾 tonnes
de blé.

NB. Il est également possible de déterminer les avantages relatifs en


faisant non pas le rapport des coûts absolus de production des deux
biens dans chaque pays, mais plutôt le rapport des coûts absolus d’un
même bien dans les deux pays

Ricardo prend, en effet, l’exemple de L’Angleterre et du Portugal dans la


production de Vin et de Drap pour illustrer son propos. Dans une perspective
de pédagogie active, nous vous invitons à faire l’exercice qui vous est
proposé ci-dessous
Learning by Doing !

Pour illustrer sa théorie, nous allons partir d’une situation où l’un des deux pays ne possède pas d’avantage absolu :
Quantité d’heure de travail nécessaire à la production d’une unité de chacun des biens (indicateur de productivité du
travail)
Une unité de vin Une unité de drap Total
Angleterre 200 100 300
Portugal 50 50 100

a) Montrez que, dans cette situation, l’Angleterre ne possède pas d’avantage absolu.

Malgré tout, Ricardo montre que les deux pays vont être gagnants à se spécialiser. Il faut calculer leurs
avantages comparatifs, en calculant leur productivité relative interne.
Vin/Drap Drap/Vin
Angleterre 2
Portugal
b) « 2 » a été obtenu en rapportant la quantité de travail nécessaire à la production d’une unité de vin
en Angleterre à celle nécessaire à la production d’une unité de drap en Angleterre (200/100 = 2).
Remplissez les autres cases du tableau

En autarcie, les producteurs de drap échangent leur production contre du vin aux producteurs de vin, et
vice et versa. A priori, si, pour produire une unité de vin dans un pays, il faut deux fois plus d’heures de
travail que pour produire une unité de drap dans ce même pays, on peut donc échanger une unité de vin
contre deux unités de drap.
c) A partir du tableau, remplissez les trous manquant dans le texte suivant :
Dans le tableau ici présenté, une unité de vin s’échange contre …… unité de drap en Angleterre, alors que
la même unité de vin s’échange contre ……. unités de drap au Portugal. A l’inverse, une unité de drap
s’échange contre ……. unités de vin en Angleterre, et contre ….. unités de vin au Portugal.

A partir de là, chaque pays va se poser la question suivante : ai-je intérêt à me spécialiser et à échanger,
ou à rester en autarcie ? Et dans le cas où les pays se spécialisent, dans quelle production ont-ils intérêt à
se spécialiser ? Pour ce faire, chaque producteur va comparer la quantité de l’autre bien qu’il peut obtenir
contre une unité de son bien dans son pays en autarcie, et la quantité de l’autre bien qu’il aurait pu
obtenir contre la même unité de son bien s’il l’avait échangé contre un producteur étranger. S’il peut
obtenir une plus grande quantité en échangeant avec un producteur étranger, il va être gagnant au libre-
échange ; dans le cas contraire, il ne le sera pas.
d) A partir des calculs qui viennent d’être effectués, remplissez les trous manquant dans le texte
suivant :
Cas n°1 : L’Angleterre se spécialise en drap, et le Portugal en vin
Prenons le cas de l’Angleterre. Imaginons qu’elle décide de ne pas se spécialiser. A chaque fois qu’une
entreprise anglaise produira sur son sol une unité de drap, elle obtiendra en échange ………. unités de vin
de la part d’une autre entreprise anglaise. Or, si elle avait pu commercer avec le Portugal, elle aurait pu
obtenir, en échange d’une unité de drap, unités de vin. Elle aurait donc pu obtenir plus de vin qu’en
autarcie ; elle aurait été gagnante au libre-échange.
Prenons le cas du Portugal. Imaginons qu’elle décide de ne pas se spécialiser. A chaque fois qu’une
entreprise portugaise produira sur son sol une unité de vin, elle obtiendra en échange ………. unités de
drap de la part d’une autre entreprise portugaise. Or, si elle avait pu commercer avec l’Angleterre, elle
aurait pu obtenir, en échange d’une unité de vin, …… unités de drap. Elle aurait donc pu obtenir plus de
drap qu’en autarcie ; elle aurait été gagnante au libre-échange.
e) Montrez que, avec la spécialisation inverse –le Portugal se spécialise dans le drap, et l’Angleterre
dans le vin-, les deux pays auraient été perdants à l’échange.

On en déduit donc que la meilleure situation est celle dans laquelle les deux pays se spécialisent dans la
production dans laquelle ils ont un avantage comparatif, ou un moindre désavantage relatif. En
l’occurrence ici, l’Angleterreest moins efficace que le Portugal dans les deux productions, mais elle est
relativement moins inefficace dans le drap que dans le vin.

f) Remplissez les trous dans le texte, à partir des mots suivants : drap , vin, 100, 300 Dorénavant, en
Angleterre, la quantité d’heures de travail affecté à la production de …. est de ….. Dorénavant, au
Portugal, la quantité d’heures de travail affecté à la production de …. est de …..

g) Déterminez quelle est dorénavant la quantité d’unités de …… produite en Angleterre, et la quantité


d’unité de ….. produite au Portugal
Peut-on en déduire que, suite à la spécialisation, la production globale de vin et de drap dans les deux
pays a augmenté
Chapitre III. Le circuit économique et les agrégats de la comptabilité
Nationale

Dans une économie, il y a tout un ensemble d’institutions et d’acteurs qui


effectuent les opérations de production, d’investissement, de
consommation, d’épargne, de financement, etc. Ces différents agents et
institutions forment des pôles de décision économique. Ils effectuent des
opérations entre eux, à travers différents marchés, qui peuvent être
schématisées dans un tableau économique qu’on doit au physiocrate
François Quesnay et qu’on appelle : Circuit économique. Ce schéma permet
aussi de présenter les différents concepts fondamentaux de la
macroéconomie. Ces différents concepts se particularisent, en économie, par
le fait qu’ils soient mesurables. Le recensement des différentes opérations
économiques se généralise à partir de l’après seconde guerre mondiale et
formé ce qui est convenu d’appeler la comptabilité nationale.

Ainsi l’objectif de ce chapitre est de présenter :

 Les différents acteurs économiques

 Les relations entre les différents acteurs à travers trois modèles


simplifiés du circuit économique

 La présentation des égalités fondamentales qui relient les différentes


grandeurs macroéconomiques

 La mesure des différents agrégats macroéconomiques et le calcule


des indices

 Les éléments de base de comptabilité nationale


LES ACTEURS ECONOMIQUES ET LES MARCHES

Les acteurs économiques

Dans une économie les acteurs économiques peuvent être regroupés en cinq
catégories.

Les entreprises Elles ont comme fonction principale de produire des biens
et services marchands

Les ménages Elles offrent leurs forces de travail aux autres acteurs
économiques et en contrepartie, ils reçoivent un salaire
qui leur permet d’assurer leur consommation présente et
future (épargne)

L’administration Il s’agit globalement de l’administration centrale et


territoriale ainsi que de la caisse de sécurité sociale. Sa
fonction est de fournir aux ménages des biens et services
non marchands

Les sociétés financières Elles ont pour fonction de produire des services
d’intermédiation financière et d’assurance.

L’extérieur Il regroupe l’ensemble des agents résidant à l’étranger et


qui entretiennent des relations économiques avec les
agents résident sur le territoire national

A retenir !

L’économie nationale

• L’économie nationale est l’ensemble des unités résidentes, c’est-à-dire


des unités qui ont un centre d’intérêt sur le territoire économique.

• Le critère est celui de la résidence et non les critères juridiques ou


géographique

• Le territoire économique comprend le territoire géographique, l’espace


aérien national, les eaux territoriales, les ambassades

• Une unité a un centre d’intérêt sur le territoire si elle y effectue des


opérations économiques pendant un an ou plus.
Les différents marchés
En économie, le marché se définit comme le lieu de rencontre entre l’offre et
la demande relatives à un bien ou service, le concept de marché désigne donc
toute situation d’échange. On retient globalement 4 types de marchés. Dans
le cadre de ce chapitre, on étudiera juste les trois premiers.

Marché des biens et C’est un marché qui détermine la production nationale,


services la demande de biens de consommation et le niveau des
prix

Marché du travail C’est un marché où se déterminent les salaires, le niveau


de l’emploi et le chômage

Marché des capitaux C’est un marché qui établit les taux d’intérêt et les prix
des différents actifs monétaires et financiers

Marché des changes C’est le marché qui permet de vendre ou d’acheter la


monnaie nationale contre les monnaies étrangères
(devises) et de déterminer le taux d’échange.

Le circuit économique
La schématisation des relations entre les différents acteurs dans différents
marchés est représentée par le circuit économique. Ce schéma peut être
illustré de trois (3) manières. :

 Une économie à deux agents

 Une économie à trois agents

 Une économie avec l’extérieur

Une économie à deux agents


On analyse d’abord une situation avec deux acteurs : les entreprises et les
ménages. Dans ce cas de figure, deux schéma seront analysés
successivement. Dans le premier schéma, les ménages consomment tout
leur revenu. Dans le second, ils constituent une épargne.
Les opérations sont présentées en termes de flux réels flux
monétaires. Les flux réels est une grandeur économique qui mesure
les échanges effectués par agents économiques au cours d’une
période données en quantités (par exemple, achat de vélos en 2010
par les ménages). Les flux sont dites monétaires, par contre, s’ils sont
exprimés en valeur (le salaire reçu par les ménages au mois d’Avril).

Attention les flux sont à différentier des stocks qui sont des
grandeurs économiques qui mesurent l’ensemble des marchandises,
produits semi-ouvrés, produits finis, produits en cours, actifs réels
monétaires et financiers détenus par un agent économique à un
moment donné du temps. Par exemple, la valeur des automobiles
détenues par un commerçant au 31 décembre 2019.

Les ménages consomment tout leur revenu

Cette figure représente une situation où

 Les entreprises versent sous forme de salaires toutes la valeur


qu’elles produisent

o Les entreprises produisent et vendent des biens et services


pour un montant de 100.000. Cette production est un flux réel
de biens et services.

o Pour produire ces biens et services, les entreprises ont besoin


des facteurs de production (le travail est le seul facteur
considéré). Elles vont trouver ce facteur sur le marché du
travail où les ménages offrent leur force de travail.

 Les ménages consomment tout ce qu’ils gagnent.

o Les ménages achètent ces biens et services grâce aux revenus


de 100.000 versés par les entreprises. Les achats des ménages
représentent les dépenses de consommation, ce sont des flux
monétaires.

o Les ménages vendent leur force de travail, sur le marché du


travail, en contrepartie d’un revenu de 100.000.
Avant de tracer le circuit économique, il faut constater que nous avons dans
ce cas : deux marchés : le marché du travail et le marché des biens et services.

Sous l’hypothèse d’une utilisation totale de leur revenu, on a les égalités


suivantes :

𝑅𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢 = 𝑌 = 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖

= 𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑏𝑖𝑒𝑛𝑠 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑖𝑐𝑒𝑠

𝐶 = 𝐷é𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

D’où l’écriture suivante : 𝑌 = 𝐶

𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

𝑅𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢 = 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑅𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢

La partie de la production ou du revenu représente le côté de l’offre et celle


de la consommation la demande. D’où :

𝑂𝑓𝑓𝑟𝑒 = 𝐷𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒

Les ménages ne consomment pas tout leur revenu


Nous supposons à présent que sur un revenu de 100.000, les ménages n’en
dépenses que 75000 pour l’achat des biens et services. Par définition, la
partie non consommée du revenu désigne l’épargne.

Cette épargne les ménages l’utilisent soit :

 Pour acheter des titres émis par les sociétés non financières. Ainsi,
l’argent de l’épargne collecté est utilisé pour acquérir des biens
d’investissement.

 Pour la placer dans leurs comptes auprès des institutions financières


(les banques). Cette somme est alors prêtée par les banques aux
entreprises ou sociétés non financières qui les utilisent pour leur
besoin d’investissement.

Dans tous les cas, il appert que l’épargne est essentiellement destinée à
l’investissement. Du coup, on peut écrire l’équation suivante :
𝐸𝑝𝑎𝑟𝑔𝑛𝑒 (𝑆) = 𝐼𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡(𝐼)

L’investissement qui désigne l’acquisition de biens par les entreprises pour


produire des biens de consommation, en vue d’augmenter leur revenu, est
une composition de la demande.

Une économie à trois agents

A présent, en plus des deux acteurs, on introduit l’Etat qui est le troisième
acteur dans le ce type de circuit. L’Etat dispose de son budget qui est
composé des recettes et des dépenses. Ces dernières sont constituées de ses
dépenses publiques (G) qui représentent les investissements de l’Etat ; des
transferts envers les ménages et des subventions données aux entreprises.
En contrepartie l’Etat reçoit des autres acteurs le paiement d’impôts (T) sur
le revenu (des ménages) et sur le bénéfice (pour les entreprises).

Supposons dans le cadre de notre illustration que l’Etat reçoit des impôts
des ménages de 15000. Il achète aux entreprises des biens et services d’un
montant de 10.000 et verse aux ménages des allocations chômage d’un
montant de 5000.

Tracer le circuit économique

Avec l’introduction de l’Etat l’offre Y est destinée à la demande qui est


constituée de la consommation de biens et services, de l’investissement en
biens et services et des dépenses publiques. Quant au revenu, il est utilisé
après déduction des impôts et majoration des transferts pour la
consommation de biens et services et l’épargne.
Le circuit économique avec l’extérieur (cf. exercice d’application)
Exercice d’application

Exercice à rendre

Compléter le circuit économique d’un pays fictif nommé Saraba (les lettres alphabétiques en
minuscule doivent être remplacées par les opérations économiques et les chiffres arabes par
les valeurs correspondantes).

e=1000000
Ménages Marché du
travail
T=250000
f=2

Y=1000000

c
h= 3

d I=170000
g=5 b

Extérieur
La mesure de l’activité économique nationale

En économie, pour mesurer et schématiser l’ensemble des activités


économique on dispose d’un outil élaboré à la fin de la Seconde Guerre
mondiale par les grands pays développés. Il s’agit de la comptabilité
nationale.

Ainsi, les différentes notions de production, de revenu, de consommation,


etc. sont traduites en différents agrégats. Un agrégat est une grandeur
synthétique de l’activité économique d’un pays ou d’une économie. Les
principaux agrégats qu’on retiendra dans le cadre de ce cours sont : le
produit intérieur brut (PIB), le revenu national (RN) et le produit national
brut (PNB). Il y a deux manières d’évaluer les agrégats, notamment le PIB, à
prix courant et à prix constant. Ces deux types d’évaluation fournissent les
bases de calcul des indices.

Successivement, dans ce bref chapitre, nous allons présenter les différents


agrégats, les évaluations des agrégats à prix courant et constant et le calcule
des indices.

Les principaux agrégats

Les agrégats « sont des grandeurs économiques qui résument les résultats
de l’activité économique ». Ils sont indispensables pour l’analyse
macroéconomique car ce sont eux qui permettent d’analyser la situation
économique d’un pays. Le principal agrégat est le PIB

Le produit intérieur brut (PIB)

Le PIB mesure la richesse créée par les agents économiques résidents sur le
territoire économique. Il est utilisé pour mesurer la croissance économique
d’un pays. Il est de façon triviale mesuré comme la somme des valeurs
ajoutées.

La valeur ajoutée pour une entreprise n’est rien d’autre que la différence
entre la valeur des biens et services produits et la valeur des biens et services
utilisés dans le processus de production.

Soit une entreprise qui fabrique des beignets utilise la farine pour un
montant de 100 UM, du sucre de 50 UM, de l’huile pour 70 UM. La production
de beignet est évaluée, globalement, à 250 UM.
𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝑨𝒋𝒐𝒖𝒕é𝒆 𝑩𝒓𝒖𝒕𝒆 = 𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 − 𝑪𝒐𝒏𝒔𝒐𝒎𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓𝒎é𝒅𝒊𝒂𝒊𝒓𝒆

La valeur ajoutée brute (VAB) = 250-(100+50+70)=30 UM.

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝑨𝒋𝒐𝒖𝒕é𝒆 𝑩𝒓𝒖𝒕𝒆 = 𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 − 𝑪𝒐𝒏𝒔𝒐𝒎𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓𝒎é𝒅𝒊𝒂𝒊𝒓𝒆

Le calcul du PIB se fait de trois manières différentes :

Il peut se définir de trois manières :

Approche de la production

a) le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents
secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité,
augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels
ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité). C'est aussi
le solde du compte de production de l'économie totale ;

𝑃𝐼𝐵 = ∑ 𝑉𝐴𝐵 + 𝐼𝑚𝑝ô𝑡𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠 − 𝑆𝑢𝑏𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠

Somme des valeurs


ajoutées brutes
PIB
Impôts sur les
produits
Subventions

Approche par la demande

b) Le PIB est égal à la somme des emplois finals de biens et de services par
les unités institutionnelles résidentes (consommation finale effective,
formation brute de capital, de la variation de stock, de l’acquisition nette
des objets de valeurs)1, plus les exportations, moins les importations de
biens et services

𝑃𝐼𝐵 = 𝐶𝐹 + 𝐹𝐵𝐶𝐹 + 𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 + 𝐴𝑂𝑉 + 𝑋 − 𝑀

1 Pour la définition de ces notions, cf. chapitre infra


Consommation finale

FBCF
PIB
Variation de stock (VS)

Emplois
finals
Acquisition Nette Ob. Val

(-) Importations Exportations

L’approche du revenu

c) le PIB est égal à la somme des emplois du compte d'exploitation de


l'économie totale (rémunération des salariés, impôt sur la production et
les importations moins subventions, excédent brut d'exploitation et
revenu mixte de l'économie totale).

𝑃𝐼𝐵 = 𝑅é𝑚𝑢𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑙𝑎𝑟𝑖é𝑠 + 𝐸𝑥𝑐𝑒𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑟𝑢𝑡 𝑑 ′ 𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛


+ 𝑖𝑚𝑝ô𝑡𝑠 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
− 𝑆𝑢𝑏𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠

Rémunération des
salariés
PIB
EBE

Subventions Impôts sur la production


et les importations
Exercice d’application

Les données de 2020 d’un pays fictif sont présentées dans le tableau ci-
dessous en milliards UM.

Calculer le PIB de ce pays suivant les trois approches.

Désignations 2020

Valeur ajoutée Brute 1478,2

Consommation finale 1318,7

Impôts sur les produits 188,5

Formation brute de capital fixe 325,5

Importations de biens et services 424,0

Impôts sur la production et les importations 258,2

Subvention sur les produits 18,4

Rémunération des salariés 857,9

Exportation de biens et services 428,1

Subventions 34,4

Le Produit National Brut

Le PNB est un agrégat…

Les revenus primaires engendrés par l’activité de production des unités


productrices résidentes sont pour l’essentiel distribués à d’autres unités
institutionnelles résidentes; toutefois, une partie d’entre eux peut aller à des
unités non résidentes. De manière symétrique, certains revenus primaires
engendrés dans le reste du monde peuvent provenir d’unités résidentes.
Ceci conduit à la définition et à la mesure du revenu national brut (RNB). Le
RNB est égal au PIB, moins les revenus primaires à payer à des unités non
résidentes, plus les revenus primaires à recevoir d’unités non résidentes. En
d’autres termes, le RNB est égal au PIB diminué des impôts (moins les
subventions) sur la production et les importations, de la rémunération des
salariés et des revenus de la propriété à payer au reste du monde et
augmenté des rubriques correspondantes à recevoir du reste du monde. Le
RNB est donc égal à la somme des revenus primaires bruts à recevoir par les
unités ou secteurs institutionnels résidents. Contrairement au PIB, le RNB
n’est pas un concept de valeur ajoutée mais un concept de revenu.

𝑃𝑁𝐵 = 𝑃𝐼𝐵 ± 𝑆𝑜𝑙𝑑𝑒 𝑑𝑢 𝑅𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝐹𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠

Produits intérieur brut (PIB)

Rémunération des salariés reçue

Revenus de la propriété reçus

Rémunération des salariés versée (-)

Revenus de la propriété versés (-)

Impôt sus la production versés (-)

Subventions reçus

=Revenu national Brut (RNB)

Transferts courants reçus

Transferts courants versés (-)

=Revenu national disponible brut (RNDB)

Valeur nominale/valeur réelle

Les agrégats peuvent être calculés à leurs valeurs nominales ou réelles. Un


indicateur est en valeur nominale ou courant s’il est le produit entre les
quantités de l’année courante et les prix de l’année courante.

Un indicateur est en valeur constante ou réelle s’il est obtenu en faisant le


produit les quantités de l’année courante et les prix de l’année de base.

Ainsi, en ce qui concerne le PIB, il est possible de l’obtenir à sa valeur


courante (PIB nominale) ou à sa valeur constante (PIB réel).
Indice des prix et volume

Les indices sont d’un intérêt majeur en économie. Ils sont conçus pour
décomposer les agrégats de variations de valeur en variation globale de
leurs composantes de prix et de volume. Un indice de prix peut être formulé
et calculé comme une moyenne pondérée des variations relatives des prix
d’un ensemble précis de biens ou de services entre deux périodes, par
exemple entre une période de référence 0 et une période courante t. De
même, un indice de volume peut être formulé et calculé comme une
moyenne pondérée des variations relatives des volumes d’un ensemble de
biens ou de services entre deux périodes, par exemple entre une période de
référence 0 et une période courante t. Il existe de nombreuses formules de
calcul des indices, qui diffèrent principalement entre elles par les
coefficients de pondération dont sont affectés les rapports de prix ou de
quantité pris individuellement et par la moyenne utilisée, qui peut être
arithmétique, géométrique, harmonique, etc.

Les deux formules les plus couramment utilisées sont les indices de
Laspeyres et de Paasche.

L’indice des prix de Laspeyres (Lp) se définit comme la moyenne


arithmétique des rapports de prix pondérée par les parts de la valeur totale
de la période de référence 0, soit

∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖𝑡 𝑞𝑖0


𝐿𝑃 =
∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖0 𝑞𝑖0

L’indice des prix de Laspeyres peut se définir comme la variation de la valeur


d’un panier de produits dont la composition reste fixe par rapport à la
période de référence 0.

L’indice de volume de Laspeyres (𝐿𝑄 ) peut se définir, de la même manière,


comme la variation de la valeur d’un panier dont la composition est révisée
à chaque période, mais où les prix de la période de référence 0 sont
appliqués aux nouvelles quantités (ou volumes), soit :

∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖0 𝑞𝑖𝑡


𝐿𝑄 =
∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖0 𝑞𝑖0
L’indice de Paasche existe également sous la forme d’un indice de prix et
d’un indice de volume. L’indice de Paasche diffère de l’indice de Laspeyres
sur deux aspects. Il utilise une moyenne harmonique au lieu d’une moyenne
arithmétique et les volumes ou prix fixes de la période sont ceux de la
période courante t. L’indice des prix de Paasche est donné par la formule
suivante :

∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖𝑡 𝑞𝑖𝑡


𝑃𝑃 =
∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖0 𝑞𝑖𝑡

La formule ci-dessous correspond à l’indice de volume de Paasche, avec


pondérations ou prix fixes de la période courante :

∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖𝑡 𝑞𝑖𝑡


𝑃𝑄 =
∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖𝑡 𝑞𝑖0

Exercice d’application (à rendre)

Le tableau suivant retrace l’évolution des prix et quantités de quatre de


produits Café, Thé, Sucre et Miel entre deux périodes 𝑡0 et 𝑡𝑛

Produits 𝒕𝟎 𝒕𝒏

P Q P Q

Café 120 10 200 30

Thé 70 20 170 70

Sucre 150 25 100 20

Miel 80 15 90 10

1. Calculer pour 𝑡𝑛 , base 100 en 𝑡0 , les indices de LASPEYRES et PAASCHE


relatifs aux prix et quantités

2. En utilisant la formule de PAASCHE, dire comment évolue le pouvoir


d’achat des ménages dont le salaire est passé de 250000 frcs CFA en 𝑡0 à
375000 frcs CFA en 𝑡𝑛 .
Chapitre IV. Elément de comptabilité nationale
La comptabilité nationale est une méthode qui a pour objectif de
simplifier ou de représenter l’économie de façon simplifiée. Elle est
définit comme étant la représentation globale, détaillée et chiffrée de
l’économie nationale dans un cadre comptable équilibré.

L’intérêt d’étudier la comptabilité nationale réside dans le fait que


l’information économique est souvent utilisée et délivrée à l’opinion
publique pour apprécier les politiques publiques. Quand on parle de
croissance économique, d’inflation, de dette publique, d’investissements,
etc. il y a lieu de mesurer ces différentes opérations. La comptabilité
nationale est un cadre qui permet mesurer ses différentes opérations.

La CN est une technique statistique, utilisant toutes les sources


disponibles pour construire une vue globale et équilibrée de l’économie
d’un territoire sur une période donnée.

A priori, l’économie peut être caractérisée par le critère juridique (la


nationalité des unités prises en compte) ou géographique (leur présence
sur le territoire). Cependant, en Comptabilité Nationale qui se veut être
sa représentation, elle ne correspond pas à une notion évidente. Ainsi,
par exemple, c’est la notion intermédiaire de résidence qui est adoptée.
Elle est, de ce fait, l’ensemble des unités résidentes, c’est-à-dire des
unités qui ont un centre d’intérêt sur le territoire économique. Le
territoire économique du Sénégal comprend le territoire géographique,
l’espace aérien national, les eaux territoriales. À tout ceci, on doit ajouter
les ambassades, consulats et bases militaires du Sénégal à l’étranger ; et
retrancher ceux étrangers au Sénégal.

L’économie est représentée sous la forme d’un circuit économique


mettant en œuvre l’ensemble des opérations non financières (opérations
sur biens et services, opérations de répartition) et des opérations
financières entre les différents agents économiques.

Les agents économiques sont regroupés en catégories appelées secteurs


institutionnels (SI).

Les SI sont des regroupements d’unités institutionnelles définies comme


centres élémentaires de décision économique qui jouissent en principe
d’une autonomie de décision dans l’exercice de leur fonction principale.
Les unités dont le comportement est analogue forment un SI.

Le comportement s’apprécie d’après la fonction principale (pour les


sociétés non financières, par exemple, produire des biens et services
marchands non financiers), la nature et l’origine des ressources
principales (pour les sociétés, le résultat de la vente).

Les différents SI : sociétés non financières (SNF), ménages (y compris


entreprises individuelles), administrations publiques, institutions
financières, institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM). A ces SI il faudra rajouter le reste du monde, qui regroupe les
unités non résidentes dans la mesure où elles ont des relations
économiques avec les SI résidents (c’est-à-dire avec l’économie
nationale).

FONCTION PRINCIPALE RESSOURCES PRINCIPALES


Sociétés non Produire des biens et Ventes de la production
financières services marchands non
financiers
Sociétés Institutions financières : Frais explicites facturés aux clients, marges
financières Collecter et répartir des implicites d’intermédiationfinancières sur les
disponibilités financières intérêts reçus/versés
Assurances : mutualiser les Primes et revenus tirés du placement de ces
risques primes
Administration Produire des services non Contributions obligatoires
publiques marchands; redistribuer le
revenu national
Ménages Entrepreneurs individuels : Vente de la production
SNF
Salaires, revenus de la propriété, transfert
Ménages hors EI :
consommer
Institutions sans Produire des services non Contributions volontaires
but lucratifs marchands
Exercice d’application : classer les différents acteurs suivants selon leurs
SI correspondant

SNF SF APU MEN ISBLM

SONATEL X

Baye Mbaye le taximan X

SUPDECO X

UGB X

Police de Sor X

Le ministre de l’économie X

Association SL Jazz X

Walf TV X

ISEM X

Cheikh, le boutiquier de l’Amicale X

Le ministère de l’éducation nationale X

Studio « Reptile Music » X

Le mouvement « no lank » X

Les comptes Production, Exploitation, Affectation du revenu primaire,


distribution de revenu secondaire, Utilisation du revenu et Capital
(PERRUC)

D’après les SCN de 2008 l’approche-revenu de la comptabilité nationale


retient six comptes pour chaque SI. Ces comptes décrivent comment à
partir de leurs productions les différents secteurs font face à leurs
charges d’exploitations, puis génèrent un revenu primaire et un revenu
disponible brut. Ce dernier est par la suite destiné à la consommation
finale, pour les Ménages et les Administration, ou aux dépenses
d’investissement. Enfin, après les dépenses d’investissement données
dans le compte capital, cette approche permet d’identifier les SI avec une
capacité de financement et ceux qui sont en besoin de financement.

Le tableau suivant est une synthèse des contenus de chaque compte pour
les différents secteurs.
SNF SF APU ISBLSM Ménages

Entreprise Ménages
Compt

individuel
le
e

Ressour Production Production Production Production Production Production non


ce marchande marchande non non marchande marchande
marchande marchande

Emploi Consommation Consommation Consommati Consommati Consomma Consommation


intermédiaire intermédiaire on on tion intermédiaire
intermédiair intermédiair intermédia
e e ire
Production

VAB VAB VAB VAB


Solde Valeur ajoutée VAB
brute (VAB)
VAB VAB VAB VAB VAB VAB
Ressour
ces

Emplois Rémunérations des Rémunérations Rémunératio Rémunératio Rémunérat


salaires versées des salaires ns des ns des ions des
versées salaires salaires salaires
versées versées versées

Autres impôts sur la Autres impôts Autres Autres Autres


production sur la impôts sur la impôts sur la impôts sur
production production production la
production

(-)autre Subvention (-)autre (-)autre (-)autre (-)autre


sur la Production Subvention sur Subvention Subvention Subvention
la Production sur la sur la sur la
Exploitation

Production Production Production

Solde EBE (Excédent brut EBE EBE EBE Revenu EBE


d’exploitation)
Mixte

Ressour EBE EBE EBE EBE Revenu EBE


ces Mixte
m
A

n
d

p
o
a

a
e

e
v
e

e
c

r
t

t
f
f

i
RPE RPE RPE RPE RPE RPE

Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts

Rémunérations
de salariés

Emplois RPE RPE RPE RPE RPE RPE

Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts Intérêts

SRP SRP SRP SRP SRP


Solde SRP (solde de revenu

primaire)

SRP SRP SRP SRP SRP SRP


Ressour
Indemnité Indemnité Indemnité Indemnité Indemnité Indemnité
ce
d’assurance d’assurance d’assurance d’assurance d’assuranc d’assurance
e

Prestations
sociales
Autres transferts courants Autres transferts Autres transferts Autres transferts Autres transferts courants
Autres transferts courants courants courants
courants
Police d’assurance

Cotisations sociales

Impôts

Emplois Indemnités Prestations


d’assurance sociales
Police d’assurance Police d’assurance Police d’assurance Police d’assurance Police d’assurance
Police d’assurance
Distribution de revenu secondaire

Cotisations sociales Cotisations sociales Cotisations sociales Cotisations sociales Cotisations sociales
Cotisations sociales

Impôts sur le revenu Impôts sur le revenu Impôts sur le revenu Impôts sur le revenu Impôts sur le revenu
Impôts sur le
revenu

Subventions
Autres transferts courants Autres transferts Autres transferts Autres transferts Autres transferts courants
Autres transferts courants courants courants
courants
RDB RDB RDB RDB RDB
Solde RDB
RDB RDB RDB RDB RDB
Ressour RDB
ce
Consommation finale Consommation finale
du

Emploi ---- ---- ----- Consommation


finale
Utilisation
revenu

Solde RDB RDB Epargne Epargne RDB Epargne Brute


Brute Brute

Ressour RDB RDB Epargne Epargne RDB Epargne Brute


ces Brute Brute
FBCF FBCF FBCF FBCF
Emplois FBCF

Variation de stocks Variation


de stocks
Acquisition nette des Acquisition nette des Acquisition nette des Acquisition nette des Acquisition nette des
Acquisition nette cessions ANFNP cessions ANFNP cessions ANFNP cessions ANFNP cessions ANFNP
des cessions ANFNP
Acquisition nette des
cessions d’Objets de valeurs
Impôts sur le capital Impôts sur le capital Impôts sur le capital Impôts sur le capital
Impôts sur le
capital
(-)Subvention (-)Subvention (-)Subvention (-)Subvention
(-)Subvention d’investissement d’investissement d’investissement d’investissement
d’investissement
Capital

(+) CF ou (-) BF (+) CF ou (-) BF (+) CF ou (-) BF (+) CF ou (-) BF (+) CF ou (-) BF
Solde (+) CF ou (-) BF
Les différents SI

Exemple

Les SNF de l’économie « Xar Yalla » ont réalisé les opérations suivantes
au cours d’une année donnée.

 Production : 4000 Dividendes reçues : 100

 Rémunération des salaires versés : 1200 Consommation intermédiaire : 1800

 Intérêts reçus : 70 Autres Impôts sur la production : 100

 Impôts sur le bénéfice : 100 Subvention d’investissement 5

 Indemnités d’assurance : 40 Impôt sur le capital : 180

 Polices d’assurance : 100 Variation de stock : 20

 FBCF : 600  Intérêts versés 170

Subvention d’exploitation : 50

Production

Consommation interm : 1800 Production : 4000

VAB . . 2200
Exploitation

Rem sal= 1200 VAB= 2200

Autres ILP=100

Sub d’exp= -50

EBE= 950

Affectation de R primaire

Intérêts versés = 170 EBE= 950

Intérêts reçus = 70

Dividendes reçues = 100

SRP =950

Distribution du R secondaire

Impots sur le bén = 100 SRP= 950

Police d’ass= 100 Indem d’ass=40

RDB= 790
Capital

FBCF = 600 RDB= 790

Variation de stock= 20

Impots sur le Cap= 180

Subvention d’inv= -5

BF = -5

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