Vous êtes sur la page 1sur 18

S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Introduction à l’économie générale

On peut affirmer que les problèmes économiques sont nés avec l’apparition de la vie
organisée en société. Cela nous fait remonter jusqu’à l’antiquité. Cependant, il est plus prudent et
plus raisonnable de dater la constitution de la science économique au XVIIIe siècle.

Il convient également de souligner que tout problème auquel est confronté un individu
ou un groupe d’individus comporte toujours une dimension économique, souvent combinée
elle-même avec d’autres aspects politiques, sociaux, culturels, …etc.

Par ailleurs, les problèmes économiques sont, par nature, évolutifs dans le temps :
- Les années 30 ont été marquées par le sous- emploi ;
- Les années 70 par le chômage et l’inflation ;
- Les années 80 par le ralentissement de la croissance économique ;
- Les années 2008 – 2010 par le chômage et la récession de la croissance ;
- …..

Comment donc faire face à tous ces problèmes ? L’économie est censée trouver des
solutions à tous ces problèmes :
- Qu’est- ce que, donc, la science économique ?
- Quelles sont ses difficultés majeures ?

Section I- Définition et objet de la science économique :

I- Définitions :

1- Etymologiquement, Le mot ECONOMIE provient de deux mots grecs :

Oïkos ECO signifie maison, domaine


NOMOS NOMIE signifie règles, loi

Ce qui traduit la gestion des affaires de la maison. Il a fallu attendre le début du 17ème
siècle pour que Montchrestien ajoute le mot politique pour étendre l’économie à l’ensemble
de la cité.
Economie politique = gestion des affaires de la cité.

De nos jours, on utilise alternativement les termes la science économique, les sciences
économiques, l’économie, l’économie politique, l’analyse économique.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

2- « l’économie politique est la science qui étudie le comportement humain en tant que
relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatifs » L.Robbins «Essai sur la
nature et la signification de la Science économique » 1932

Cette définition met l’accent sur le comportement de l’homme qui choisit parmi les
facteurs rares, ceux qui lui paraissent les plus appropriés, les plus rentables pour réaliser une
production ou satisfaire un besoin (postulat de la rationalité). Toutefois, cette définition
polarise l’attention sur les rapports des hommes avec les ressources productives.

3- « L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société choisissent, avec ou


sans recours à la monnaie, d’employer des ressources productives rares qui sont susceptibles
d’emplois alternatifs, pour produire divers biens de la consommation présente ou future des
différents individus et groupes qui constituent la société. » P. Samuelson

4- « La science économique est la science de l’administration des ressources rares. Elle


étudie les formes que prend le comportement humain dans l’aménagement de ces ressources,
elle analyse et explique les modalités selon lesquelles un individu ou une société affecte des
moyens limités à la satisfaction de besoins nombreux et illimités. » Raymond Barre

5- L’économie est l’étude des rapports sociaux qui s’établissent entre les Hommes ou entre
les sociétés elles-mêmes à l’occasion de la lutte pour la production des moyens de subsistance
qui est au centre de la vie économique.

Cette définition ajoute une nouvelle dimension : dimension sociale. En effet, l’activité
économique implique une double relation :

- Une relation de l’homme avec la nature qui s’inscrit dans le cadre du processus de
production ;
- Une relation des hommes entre eux, qui détermine la répartition du produit entre les
membres de la société.

II- Approche économique « micro » et « macro » :

En économie, on distingue deux approches :

- Une approche microéconomique ;


- Une approche macroéconomique ;

Cette distinction trouve son origine dans une différence de points de vue et de centres
d’intérêt.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

L’analyse microéconomique cherche à expliquer les comportements individuels


leurs interactions. Son niveau d’observation privilégié est celui de l’entreprise ou
du marché d’un bien ou service particulier. L’analyse microéconomique moderne
a amorcé son développement à la fin du XIXème siècle avec les économistes
néoclassiques.

L’analyse macroéconomique s’intéresse à l’interaction entre les variables


économiques agrégées au niveau de l’économie nationale (produit intérieur,
chômage, indices de prix, monnaie, consommation… etc.

Il convient de souligner que tous les problèmes économiques sont macroéconomiques


(croissance, chômage, développement, inflation…etc.). Toutefois, la plupart des économistes
contemporains affirment que toute théorie macroéconomique sérieuse est fondée,
explicitement ou implicitement, sur une théorie microéconomique, c’est-à-dire des hypothèses
quant aux comportements individuels.

Le développement de la théorie macroéconomique moderne est largement issu des


travaux de John Maynard Keynes dans les années 30 et les débats qu’ils ont suscités.

III- Principales difficultés de la science économique :

A- Problème de la rareté :

En général, les biens sont créés par des actes de production qui consistent à combiner
les facteurs de production, c’est à dire les ressources économiques rares (naturels, facteur
travail et capital). Les ressources étant rares les biens le sont également. Or les besoins
humains sont illimités et tendent à se développer avec les nouvelles possibilités
technologiques et les nouvelles raretés dues au développement industriel et urbain (le silence,
les espaces verts, l’air pur etc..). Ces besoins humains illimités font face aux biens rares par
essence. Il subsiste donc un écart entre les besoins humains illimités et les ressources
économiques limitées : il en résulte un phénomène de rareté. La conséquence est qu’il faut
nécessairement faire un choix rationnel. Ainsi, la nécessité de faire des choix vaut autant
pour l’économie dans son ensemble (niveau macroéconomique) que pour chaque individu pris
isolement (niveau microéconomique).

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

B- La rationalité :

La rationalité est à la base des comportements individuels. En effet, les individus


cherchent le maximum de satisfaction et que, en conséquence, ils exploitent toujours une
opportunité d’améliorer leur situation. Dès lors, le comportement humain est étudié comme la
solution d’un problème de maximisation d’un objectif sous contraintes (temps, revenu, prix,
connaissances, facteurs de production…etc.).

Néanmoins, certains économistes rejettent ce postulat de rationalité qui n’est valable


que dans le cas de « l’homo-oeconomicus » c’est-à-dire un homme capable de faire des
calculs coût- avantages à la marge et dont le comportement est universel dans le temps et dans
l’espace. Or, les comportements humains, par-delà leur diversité, sont pour l’essentiel
irréfléchis, commandés soit par l’instinct, soit par les comportements sociaux qui exercent une
large influence sur les décisions individuelles.
Ceci nous conduit à nous interroger sur le statut de la science économique : est-elle une
science positive ou normative ?

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

C- La distinction entre économie positive et économie normative :

La science économique comporte deux volets essentiels :


- Le premier volet concerne l’analyse, l’observation et la mesure des phénomènes
économiques : économie positive
- Le deuxième volet est relatif aux mesures à prendre et la politique à suivre pour
réaliser le meilleur résultat et satisfaire au mieux les besoins de l’homme : l’économie
normative.

IV- Le domaine de l’activité économique :

A- Les besoins :
1- Définition :

Un besoin peut se définir comme un sentiment de gêne ou de souffrance causée par le


manque d'une chose nécessaire à l'existence. Cependant tous les besoins ne sont pas d'ordre
économique : le besoin de respirer. "Un besoin économique est un besoin dont la satisfaction
exige un moyen qui ne peut s'obtenir que par une dépense ou un travail".
Les besoins économiques ont certains caractères qui influent sur la consommation :

Ils sont illimités : leur nombre croît avec le progrès technique ;

Ils sont concurrents : on ne peut satisfaire tous ses besoins d'où la nécessité
d'opérer des choix ;
ils sont parfois complémentaires : le besoin d'une voiture entraîne celui de

l'essence et de la pneumatique.

2- Classification des besoins :

Deux critères de classification donnent lieu à 2 étages de classification des besoins.

a - Selon la manière de satisfaction des besoins :

On distingue :
les besoins individuels dont la satisfaction est laissée à l'initiative des individus
(alimentaire, habillement, logement);
les besoins collectifs qui sont satisfaits par le soin de l'Etat (enseignement, hygiène et

santé publique, logement, route).

De ce critère de classification des besoins résulte deux types de consommation


(consommation individuelle et consommation collective).

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Certains biens dits libres (l’air, le soleil) n’appartiennent pas au champ d’analyse de
l’économiste. D’autres biens tels ceux naturels rares (sites pittoresques, gibiers) et ceux
produits par les hommes (les céréales, la bière, la voiture, les médicaments, les livres, etc..) ne
pouvant s’obtenir que par une dépense et/ou un effort humain sont considérés rares et par
conséquent intéressent l’économiste.
b - Selon l'ordre d'urgence des besoins :

Les besoins primaires qui correspondent à des exigences physiologiques


fondamentales (alimentation, habillement, logement). Ils sont incompressibles et peu
intenses)
Les besoins secondaires correspondent à des habitudes acquises et aux progrès de la
consommation ; ceux-ci sont élastiques. Ils sont nécessaires (mais pas
indispensables) pour avoir une vie décente. Exemple : besoins de se
cultiver, de se déplacer en voiture, d’équiper son logement, d’avoir des
loisirs
Les besoins tertiaires sont des besoins de luxe. Exemple : besoins
d’acheter des bijoux, de faire le tour du monde, …

Remarque :

Les besoins connaissent une évolution dans le temps et dans l’espace.


Ainsi par exemple, la chasse qui permettait de satisfaire un besoin primaire (nourriture), est
devenue, de nos jours, un sport de loisir.
A l’inverse, le besoin d’une voiture pour se déplacer était un luxe qui devient un besoin
secondaire.

c- La classification de Maslow (1954) :

Maslow s’est intéressé au contenu de la motivation. Selon lui, le besoin n’est pas la
fuite du déplaisir, ni une sensation. Son origine est physiologique et instinctive mais aussi
culturelle et sociale. Ces besoins engendrent des motivations qui poussent l’homme à agir.
Maslow pose alors deux postulats :

- Tout d’abord, les besoins sont organisés selon une certaine hiérarchie : pyramide en
cinq niveaux.

- Le second postulat est qu’un besoin ne contribuera à la motivation de l’individu que


si ceux du niveau inférieur aient été préalablement satisfaits.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Maslow distingue cinq besoins fondamentaux qui apparaissent successivement. Il existe ainsi
une dynamique des besoins.

Toutefois, les économistes remettent en cause cette hiérarchie des besoins. En réalité,
l’homme peut éprouver simultanément des besoins situés à différents niveaux de la pyramide.

Pour satisfaire leurs besoins, les hommes sont amenés à produire des biens.

B- Les biens :
1- Définition :

Un bien est tout moyen qui permet de satisfaire le besoin humain. Plusieurs classifications
peuvent être effectuées.

2- Classification des biens :

a- Selon l’aspect matériel :

On distingue :
- Un bien matériel : c’est un bien qui a une existence physique et qu’on peut toucher. Il peut
être consommé sur le champ ou ultérieurement (stocker).

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Exemple : téléviseur, bureau, voiture, …

- Un bien immatériel (ou service) : c’est un bien qui n’a pas une existence physique. Il ne
peut être stocké, il doit être consommé sur place.
Exemple : Services d’enseignement, de transport, d’hospitalisation, …
Cependant, ce type de biens ne pourra être utilisé sans les biens matériels.

b- Selon la rareté :
On distingue :
- Un bien économique :

+ Pour la théorie libérale : Un bien économique doit être utile (valeur d’usage), existé
en quantité limitée et s’échanger contre un prix (valeur d’échange),
+ Pour la théorie marxiste : Un bien économique doit être utile et reproductible (c'est-
à-dire il a exigé un effort pour sa réalisation et peut être reproduit),

- Un bien non économique (ou un bien libre) : C’est un bien qui se trouve en nature
de façon abondante et n’a exigé aucun effort pour sa réalisation.

c- Selon la nature :

On répartit les biens en :


- biens primaires : Sont des biens qui sont issus de la nature (produits d’agriculture,
de forêt, de pêche et des mines),

- biens secondaires : Sont des biens issus de l’industrie, c'est-à-dire des biens qui ont
subi une transformation,

- biens tertiaires : Sont les biens immatériels, c'est-à-dire les services.

d- Selon le degré de transformation :


On distingue :
- Un bien brut : Est un bien qui n’a pas été encore transformé. Exemple : coton, fer,
pétrole, blé, …

- Un bien semi-fini : Est un bien qui a été transformé mais qui est destiné à l’être
encore (non encore prêt à l’usage).
Exemple : fil de coton, barre de fer, caoutchouc, farine, …

- Un bien fini : Est un bien qui a été transformé et prêt à l’usage.


Exemple : vêtements, voiture, pneu, pain, …

e- Selon la destination :

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

On a :
- Le bien de consommation : c’est un bien qui est destiné à être utilisé pour satisfaire
directement les besoins,

Il peut être soit :


+ Un bien durable : Dont l’utilisation s’étale sur une durée longue.
Exemple : voiture, téléviseur, table, …

+ Un bien non durable : Dont l’utilisation se fait immédiatement, et disparaît


après le premier acte d’usage. Exemple : eau, pain, …

- Le bien de production : c’est un bien qui est destiné à participer à la production


pour donner lieu à des biens de consommation.

f- Selon leur échange :

On a :
- Les biens marchands : sont des biens qui sont vendus par les entreprises, afin de
réaliser un bénéfice.

- Les biens non marchands : sont des biens qui sont fournis gratuitement, ou quasi
gratuitement. La consommation non marchande porte sur des biens et services qui ne
s’échangent pas sur un marché. Elle peut prendre deux formes : l’autoconsommation et les
consommations collectives qui correspondent aux services collectifs non marchands fournis
par l’Etat. Leur prix est nul ou inférieur au coût de revient.

On trouve :

+ Les services rendus par les administrations publiques,


+ Les services rendus par des organisations à but non lucratif : syndicats, parti politique,…
+ Les services domestiques,

Encadré n° 2 : Les caractéristiques des biens collectifs

Les biens publics sont des biens, services ou ressources qui bénéficient à tous, et se
caractérisent par deux éléments essentiels :
▪ La non-rivalité : la consommation du Bien par un individu n’empêche pas
sa consommation par un autre.
▪ La non-exclusion : personne ne peut être exclu de la consommation de ce
Bien.
Si ces deux conditions sont pleinement vérifiées, les Biens publics sont dits purs. Lorsqu’une
condition seulement est remplie, ils sont dits impurs.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Application :

1- Les phrases suivantes sont-elles vraies ou fausses :


- L’éclairage public de la ville de Rabat est un exemple de bien collectif pur ? :
- Un scooter est un exemple de bien collectif impur ? :
2- Compléter ce tableau à l’aide des caractéristiques évoquées dans le texte :

Non rivalité Rivalité


Non exclusion
Exclusion

Pour comprendre comment s’organise l’activité économique, il est nécessaire de bien


définir quels sont les principaux acteurs qui interviennent dans la vie économique, et il faut
par la même préciser leur rôle au sein de la sphère économique. La Comptabilité Nationale1
nous fournit une grille de classification des principaux agents économiques.

1 La comptabilité nationale est une représentation schématique et quantifiée de l'activité économique d'un pays.
Elle consiste en une mesure des flux monétaires représentatifs de l'économie d'un pays pendant une période
donnée, en principe, une année.
Le mérite de la comptabilité nationale est dû au fait qu’elle nous permet d’avoir une image plus ou moins fidèle
de la réalité économique.
Les systèmes des comptes nationaux sont harmonisés autour de normes communes : Le système de comptabilité
nationale des Nations Unies (SCN), le système européen de comptabilité nationale (SEC), et le système de
comptabilité nationale (SCN) au Maroc.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

SECTION II : LES AGENTS ECONOMIQUES ET LEURS


FOCTIONS PRINCIPALES :

I. L’architecture de la comptabilité nationale :

L’élaboration d’une architecture de la (C.N), exige de passer par trois étapes


essentielles :
- La réunion des agents économiques dans des secteurs institutionnels.
- L’agrégation des opérations des agents économiques en opération élémentaires.
- Une analyse de l’activité économique.

1. Agents économiques et secteurs institutionnels :

Dans les comptes de la nation, l’agent économique élémentaire est une « unité
institutionnelle ». Il s’agit d’un acteur indépendant de la vie économique, composé d’une ou
plusieurs personnes physiques ou morales, mais constituant un centre de décision
autonome dans l’exercice de sa fonction économique principale. Les unités institutionnelles
ayant la même activité principale et la même source de revenu sont regroupées en secteurs
institutionnels, dits aussi agents économiques. On distingue cinq secteurs institutionnels
auxquels l’on ajoute un agent fictif que l’on appelle ‘‘reste du monde’’ :

a. Les ménages :

Chaque individu vivant seul (ménage individuel), ou chaque groupe d’individus


habitant un même domicile (ménage collectif), constitue un ménage. Les ménages ont deux
fonctions économiques principales. Du côté de l’offre, ils fournissent des facteurs de
productions (temps de travail, capitaux, etc.). Du côté de la demande, ils consomment des
biens et des services en vue de satisfaire leurs besoins.

b. Les sociétés non financières (SNF) :

Les sociétés non financières comprennent toutes les unités non financières qui
retirent au moins la moitié de leurs ressources de la vente de biens et services non financiers
sur les différents marchés.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

C. Les sociétés financières :

Les sociétés financières ont pour fonction principale la fourniture des services
financiers au sens large puisque la comptabilité nationale y inclut la fourniture de services
d’assurance. Le secteur des (S.F) comprend :
- La banque centrale ;
- Sociétés bancaires et caisses d’épargne ;
- Les autres intermédiaires financiers qui ne gèrent pas des dépôts et sont
spécialisés dans le crédit ;
- Les auxiliaires financiers (OPCVM, SICAV…) ;
- Les sociétés d’assurances.

D. Les administrations publiques :

Les administrations publiques ont pour fonction principale la production de


services collectifs non marchands, et sont principalement financées par des prélèvements
obligatoires.
Le secteur « administrations publiques » comprend pour l’essentiel l’état, les
collectivités locales, et les administrations de sécurité sociale.

E. Les institutions sans but lucratif (ISBL) :

Les (ISBL) produisent essentiellement des services destinés aux ménages et sont
essentiellement financées par des contributions volontaires des ménages ou des subventions
des administrations. Ce secteur regroupe l’essentiel des associations et des syndicats de
travailleurs.

F. Le reste du monde :

Le reste du monde est un compte enregistrant toutes les relations économiques


entre unités non résidentes et unités résidentes. Une unité institutionnelle est considérée
comme résidente si elle a un centre d’intérêt durable sur le territoire économique national
(Généralement pendant une année).

Secteur institutionnel Fonction principale Ressources principales


Entreprises non Produire des biens et des Montant de la vente
financières2 services marchands non
financiers

2 En France, divisé en 4 sous-secteurs :

Sociétés publiques

Sociétés privés à capitaux essentiellement nationaux.

Sociétés privées à capitaux essentiellement européens.

Sociétés privées à capitaux venant du reste du monde.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Institutions financières Financer, c’est-à-dire Fonds provenant des


collecter, transformer et engagements financiers
répartir des disponibilités contractés.
financières
Administrations publiques Produire des services non Versements obligatoires
marchands destinés à la effectués par les autres
collectivité et effectuer des secteurs et reçus directement
opérations de redistribution ou indirectement (impôts)
du revenu et des richesses
nationales.
Institutions sans but Produire des services non Contributions volontaires
lucratif au service des marchands réservés à des effectuées par les ménages
ménages (ISBLSM) groupes particuliers de et, éventuellement, vente de
ménages et/ou, sans but services marchands.
lucratif, des biens et services
marchands destinés aux
ménages.
Ménages (y compris Consommer et, en tant Rémunération des facteurs
entreprises individuelles)3 qu’entrepreneur individuel, de la production ; transferts
produire des biens et services effectués par les autres
marchands non financiers. secteurs ; produits de la
vente.
Reste du monde On regroupe, sous cette appellation, dans un même
ensemble de comptes les opérations entre unités résidentes et
unités non résidentes.

2. L’agrégation des opérations des agents économiques en opérations


élémentaires :

On distingue trois catégories d’opérations économiques : les opérations sur les


biens et services, les opérations de répartition des revenus et les opérations financières.

a. Les opérations sur les biens et services :

3 Les deux sous-secteurs sont regroupés dans la mesure où il est quasi-impossible de distinguer le revenu de
l'entrepreneur individuel de son revenu personnel.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

- La production : Il s’agit de l’activité qui consiste à créer des biens ou des


services qui contribuent à satisfaire des besoins. La production peut être marchande (que l’on
évalue par le prix facturé par le producteur) ; ou bien encore non marchande 4(les services
publiques et certaines prestations des ISBL).

- La consommation : La consommation est un acte de destruction des biens et


services à leur stade final de production en vue de satisfaire un besoin (consommation finale),
ou de transformation dans un processus de production afin de créer d’autres biens et services
(consommation intermédiaire).

- L’investissement : Investir au sens large, c’est consentir un coût immédiat en


échange d’une satisfaction ou d’une production future. Cependant, la mesure comptable de
l’investissement doit se limiter à des opérations aisément quantifiables. Dans la comptabilité
nationale l’investissement total comprend la formation brute de capital (cf. tableau).

La formation brute de capital


La formation brute du capital La variation des stocks Acquisitions nettes
fixe (FBCF) d’objets de valeur
L’acquisition d’actifs Il s’agit de l’augmentation L’acquisition d’objets qui
corporels ou incorporels ou de la diminution de ont un usage durable mais
réemployé pendant au moins tous les biens en stock : qui ne sont pas employés
un an dans d’autres processus matière première, produits pour la production d’autre
de production. en cours ou produits finis. biens et services. (bijoux,
œuvres d’art…).5

- Le commerce extérieurs : L’ensemble des transactions matérielles et/ou


immatérielles effectuées entre agents économiques résidents et non résidents à titre onéreux
ou gratuit (Exportations+Importations).

b. Les opérations de répartition :

Du fait de leur participation au processus de production en tant qu’apporteurs de force


de travail ou du fait des actifs financiers ou corporels qu’ils détiennent, les agents
économiques perçoivent des revenus primaires, répartis en deux postes :

▪ La rémunération des salariés, contrepartie du travail fourni ;

▪ La rémunération de la propriété (intérêts, dividendes, loyers, etc.)

A ces rémunérations, il faut associer les impôts et les subventions liées à la production et aux
importations qui tendent à modifier les prix des produits et le coût des facteurs de production
utilisés.

4 Suivant les recommandations de l’ONU pour l’harmonisation des coptes nationaux ; on peut évaluer les
services non marchands par le coût des facteurs marchands qui ont contribué à leur production.
5
Précédemment considérés comme des biens de consommation, ils ont été inclus par le SEC 95 dans la formation de
capital, car ils peuvent fonctionner comme des réserves de valeurs.

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Cette répartition primaire des revenus est corrigée par la redistribution à laquelle
procède la collectivité sous forme de prélèvements obligatoires opérés sur les revenus
primaires et de revenus de transferts accordés à des fins de solidarité et de protection sociale
(redistribution parfois qualifiée d’horizontale) et de réduction des inégalités de revenus
( redistribution verticale). Ces transferts de revenu sont complétés par d’autres transferts
courants de revenus et par des transferts en capital qui participent à la redistribution de
l’épargne et de la richesse.

N.B : Voir les opérations de répartition ; chapitre 3 ; page 52 ; comptabilité nationale de


son auteur Christian Descamps ; édition Bréal 2002.

c. Les opérations financières :

La fonction essentielle des opérations financières est de permettre aux uns


d’employer leurs capacités de financement et aux autres de combler leurs besoins de
financement.

3. L’analyse de l’activité économique nationale :

A partir des opérations des (A.E) et leur représentation synthétique, la (C.N) donne
une image de l’activité économique d’ensemble d’un pays. Ces résultats globaux, permettent
de mesurer les évolutions (comparaison temporelle), de dresser des comparaisons spatiales
(entre pays) et de faire des prévisions.

N.B : L’approfondissement de cette partie sera traité ultérieurement

Section III- La représentation de l’économie :

L ‘analyse économique doit fournir une représentation simplifiée de l’économie


pour faciliter son étude.

Il existe deux formes principales de représentation de l’économie :

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

L’une considère l’économie comme un ensemble de marchés où se

confrontent une offre et une demande. Chaque bien ou service échangé est représenté par
son marché (marché du travail, marché des biens, marché des capitaux, …) et les entités
économiques fondamentales (entreprises, ménages) fonctionnent de manière
interdépendante, ce qui signifie que l’action de l’une de ces unités a des conséquences sur
le comportement des autres agents économiques.

L’autre décrit l’économie comme un circuit, reposant sur un certain nombre

de fonctions économiques essentielles (produire, consommer…) qui sont l’œuvre d’agents


économiques spécifiques. Ces différentes fonctions économiques sont reliées entre elles
par des flux réels et monétaires.

I- Le circuit économique :

Le circuit économique met en évidence les opérations économiques principales


qui sont :

- la production de biens et services ce qui inclut aussi l'utilisation de la production et son


origine (consommation, investissement, ...).
- la répartition de revenus dont les revenus primaires issus de la rémunération des facteurs
de production (travail par salaire, capital par intérêts ou dividendes, terres par fermages,
loyers) et les revenus disponibles après que l'on rajoute aux revenus primaires les revenus de
transferts (allocations sociales principalement) et que l'on en retire impôts, taxes et cotisations
sociales.
- les opérations financières relatives au financement de l’économie (placement de
l’argent, obtention de crédit).

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

II- Le marché :

A- Définition :

Au sens étroit, le marché signifie le lieu d’échange, c’est-à-dire lieu de rencontre


entre l’offre et la demande. L’échange se réalise après la détermination du prix : le prix de
marché.
Toutefois, au sens économique, le marché n’est pas toujours un lieu. Il peut s’agir
uniquement de la rencontre entre l’offre et la demande (marché pétrolier, marché du travail,
marché de l’automobile… etc.)

B- Classification :

1- Classification selon la nature de la marchandise échangée :

Marché Composantes Prix

Biens et services Offre des Biens et services Prix des Biens et services

Travail Offre et demande de travail Salaire

Monétaire Offre et demande de la Taux d’intérêt à très court


monnaie à très court terme terme

De capitaux Offre et demande de capitaux Taux d’intérêt à court et à


long terme
ARGENT

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma


S1- Introduction à l’étude des sciences économiques

Financier Marché boursier : offre et


(sens demande des valeurs Prix du titre
étroit) mobilière (actions,
obligations,…)
de change Offre et demande de devises Taux de change

2- Classification selon la situation de l’offre et la demande :

L’économiste allemand Stackelberg a distingué 16 situations de marchés qu’on peut résumer


en 9 principales :

Offre Un offreur Quelques offreurs Plusieurs offreurs


Demande
Un demandeur Monopole Monopsone contrarié Monopsone
bilatéral
Quelques demandeurs Monopole Oligopole bilatéral Oligopsone
contrarié
Plusieurs demandeurs Monopole Oligopole Concurrence

DKHISSI Atman : Enseignant-chercheur à la FSJESK-UIT & Professeur agrégé @: atman.dkhissi@uit.ac.ma

Vous aimerez peut-être aussi