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Introduction générale
Le travail est un effort individuel ou collectif, physique ou intellectuel, conscient, délibéré,
créatif, professionnel ou non, dont le but tend à la concrétisation d’un projet, d’une idée - ou
d’un ensemble de projets et d’idées -ne donnant pas nécessairement lieu à un résultat abouti,
mais ayant leur finalité, et dont la rétribution, s’il en est une, peut être morale ou matérielle.
L’économie du travail étudie l’ensemble des comportements et des transactions associées à une
activité professionnelle. Elle accorde une chance particulière à l’échange de services du travail
contre un salaire. La relation salariale qui s’établit est une relation marchande qui traduit
l’échange d’un service du travail contre le paiement d’un salaire. Elle peut être analysée grâce
aux outils de la science économique à partir de deux postulats: la rareté des ressources et la
rationalité des agents.
Cette branche de la science économique s’intéresse en amont de cet échange, aux
comportements d’offre et de travail émanant de la population et ceux de la demande de travail
émanant des entreprises. Parmi les comportements relatifs à l’offre de travail, l’économie du
travail s’intéresse notamment à la question de l’éducation et de la formation continue, des
comportements de migration, mais à la démographie. En cela, le champ de l’économie du travail
recoupe ceux de l’économie de l’éducation, de la démographie et des sciences de population et
de la famille. Les principaux acteurs en économie du travail sont les individus et les ménages
d’une part et les entreprises d’autre part. D’autres acteurs jouent cependant un rôle essentiel. Il
s’agit des partenaires sociaux (les représentants des travailleurs et du patronat) et l’Etat en tant
en tant que régulateur des échanges (par la législation du travail) et responsable de nombreux
mécanisme (enseignement obligatoire, système d’assurance, etc.).
Puisqu’elle s’intéresse à l’ensemble des comportements et transactions, l’économie du travail
n’a pas pour seul but de fournir une compréhension des causes du chômage. On peut incorporer
d’autres questions abordées par l’économie du travail :
- Les effets du salaire sur la participation au marché du travail, sur l’effort de recherche
d’emploi, sur la quantité de travail demandée par les entreprises,
- Les raisons de la persistance des inégalités de salaire,
- La variation des salaires,
- Les décisions de choix de formation et leurs effets,
- Les formes de protection de l’emploi,
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- La détermination du temps de travail.
De tout ce qui précède, on en déduit que l’économie du travail traite du salariat. L’échange de
services de travail contre salaire se fait sur un marché d’offre et de demande de « force de travail
». Mais cela n’implique pas forcement que la concurrence parfaite prévaut sur ce marché. Le
marché ici est particulier pour diverses raisons :
- La rencontre entre l’offre et la demande est rarement « centralisé », elle est
généralement éclatée géographiquement, par profession, etc. Ceci suggère que
l’information est imparfaite.
- L’employeur ne peut que louer les services du travailleur (heures ou tâches
spécifiques), mais ne maîtrise pas pleinement la qualité du travail fourni, ceci suggère
que l’information est asymétrique,
- Les relations contractuelles sont souvent durables, ce qui offre une certaine possibilité
de faire face aux problèmes d’information et d’incertitude),
- L’existence de syndicat fait prévaloir une concurrence imparfaite,
- Enfin, compte tenu de la particularité du travail dans la société, les éléments monétaires
ne sont pas les seules à prendre en compte car le travail permet de forger une certaine
identité.
Dans ce cours seul, certaines particularités seront prises en compte. Les autres pouvant être
abordés à un niveau plus avancé.
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Cette Théorie concurrentielle des différentiels compensatoire est jugée incomplète car elle
néglige les questions liées aux rapports de force entre les acteurs, à la concurrence imparfaite,
à l’asymétrie d’information, à la mobilité des acteurs, au coût de la formation du capital humain.
En effet même si Smith reconnait l’existence de coalitions de travailleurs et d’entreprises qui
affectent la formation des salaires et l’emploi. Il accorde la prééminence à la main invisible
prévalent.
A la Fin 19ème siècle, la révolution marginaliste systématise la représentation concurrentielle
du fonctionnement des marchés. Ainsi Marshall, A. (1890), dans Principles of Economics
présente une théorie plus élaborée tout en dissimulant les traits spécifiques au marché du marché
du travail, conservant ainsi les mêmes incohérences que chez A. Smith.
Dans les Années1930, avec la crise économique et financière de 1929, l’analyse économique
traditionnelle des marchés basée sur l’hypothèse de la concurrence pure et parfaite est fortement
remise en cause. L’analyse en concurrence imparfaite qui s’impose alors modifie la conception
que les économistes ont du fonctionnement du marché du travail. C’est le cas pour des auteurs
comme Chamberlin dans « the theory of monopolistic markets. Ou Joan Robinson (1933) dans
« the Economics of imperfect competition ». Hicks, J.(1932), dans « Theoryof Wages »
propose un modèle de négociation salariale comme fondement de la détermination des salaires
et de l’emploi. Dans ce modèle le pouvoir des travailleurs s’accroît aussi longtemps qu’ils
restent en grève.
Les années 1940 voient la naissance de l’économie du travail entant que discipline autonome
sous l’impulsion de DunlopJ., KerrC., Lester. & Reynolds. Leur approche qui était au début
purement descriptive consistait à prendre en compte la spécificité institutionnelle du travail
pour comprendre la formation des salaires. Le livre de référence en la matière était celui de
Lloyd Reynolds intitulé Economie du travail et relation de travail, qui jusque dans son édition
de 1970 ne contenait aucune analyse de l’offre et la demande de travail, ni de la détermination
du salaire, se contentait de décrire les « pratiques » des entreprises et des industries en la
matière. Le premier livre d’économie du travail ayant construit une fondation théorique du
marché du travail a vu le jour dans les années 1970. Les auteurs étaient Belton Flesher (1970)
Richard Freeman (1972) et Albert Rees (1973). Dans leurs travaux, les aspects descriptifs furent
considérablement réduits au profit de l’application des principes généraux de l’analyse
économique au monde du travail.
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2. Les approches alternatives