Vous êtes sur la page 1sur 2

COURS D’ETHIQUE D’ECONOMIES EMERGENTES

Chargé de cours Dr Guillaume KOUASSI, Enseignant-chercheur


kouassiguillaume96@gmail.com/ guillaume.ya@uao.edu.ci / 0709578681

Introduction générale

Chine, Corée du Sud, Hong Kong, Inde, Indonésie, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour,
Taïwan, Thaïlande, Vietnam, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Mexique, Pérou, Venezuela,
Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Égypte, Russie, Turquie, représentent plus de 30 % du PIB
mondial. Pays semi-industrialisés avant-hier, nouveaux pays industrialisés hier, économies
émergentes aujourd’hui, ces changements de qualificatifs traduisent à la fois les
transformations que ces pays connaissent et un déplacement du centre de gravité du monde.
Bien qu’il existe plusieurs critères pour définir les pays émergents, le principal critère est celui
de la performance économique. En fait, on a beaucoup parlé d’économies émergentes ou de
marchés émergents, ou des performances économiques des BRICs, car l’éveil des pays
émergents a d’abord été économique.
En effet, les pays (économies) émergents sont des pays qui connaissent une forte croissance
économique mais dont le niveau de développement, en progression, est encore éloigné des
pays riches. Ces pays ont profité des capitaux étrangers et du soutien de l’Etat à la croissance.
Mais l’analyse politique montre que la réussite économique mesurée par de forts taux de
croissance économique, par l’accent mis sur l’ouverture internationale, avec la multiplication
des exportations et l’accueil privilégié réservé aux investissements directs à l’étranger, n’a pas
conduit nécessairement à une réussite comparable dans le domaine politique. Dans beaucoup
de pays émergents, des processus de transition ont conduit à un renforcement des institutions
démocratiques, à la tenue d’élections libres et sincères, et au renforcement de l’État de droit.
Mais ce processus de transition n’a pas été mis en œuvre partout. Des leaders politiques
refusent les institutions démocratiques. Ce refus est total ou partiel. Mais il a des conséquences
politiques importantes, qui ont conduit certains à parler de retour des « autocraties ». Une
évolution de ce type existe, mais elle demeure minoritaire. Dans beaucoup de pays émergents,
la démocratie s’est renforcée. Jusqu’aux années 1980, il était possible de dire que la plupart

1
des pays en développement avaient certains traits politiques communs. Ces derniers
comprenaient une tendance à l’autoritarisme, qu’il soit basé sur l’armée ou sur un parti unique,
ainsi qu’à l’instabilité politique ou sociale, et aux conflits internes. Plus récemment, des
différences politiques sont devenues beaucoup plus apparentes. Beaucoup de pays en forte
croissance économique ont été touchés par la troisième vague de démocratisation (Samuel
Huntington, 1991). En fait, cette tendance à la démocratisation corroborait la thèse, défendue
par Lipset en 1959, que l’accès à un certain niveau de développement économique conditionne
l’accès à la démocratie libérale de type classique. Il est très intéressant de noter que beaucoup
de pays émergents sont devenus des démocraties. L’exemple de Taïwan 1 vient corroborer cette
tendance. Mais nous aurions pu ajouter d’autres exemples (Corée du Sud, Inde, Indonésie,
Brésil, Chili, Mexique, Afrique du Sud, Turquie).
Puissances économiques, ils cherchent désormais à s’affirmer sur la scène politique
internationale. Ces pays ont connu une amélioration générale du niveau de vie, mais les
inégalités sont en augmentation. A l’intérieur de ces pays, on observe aussi de profondes
inégalités territoriales entre les régions qui profitent de la croissance et du commerce
international et les régions qui en sont exclues.

1
Voir l’article de Barthélémy Courmont

Vous aimerez peut-être aussi