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La fiche de jurisprudence
L’essentiel à retenir
En présence d’un jugement (c’est-à-dire d’une décision rendue par un Tribunal), la fiche
de jurisprudence est composée de sept (07) éléments :
1. Situation de la décision
2. Résumé des faits
3. Procédure
4. Prétention des parties
5. Moyens
6. Problème de droit
7. Solution des juges du fond (en l’occurrence juges du Tribunal)
En présence d’un arrêt (c’est-à-dire d’une décision rendue par une Cour), les éléments
qui composent la fiche de jurisprudence varient selon qu’il s’agisse d’une Cour d’appel,
d’une Cour de cassation ou d’une Cour suprême.
- Si la décision objet du commentaire est un arrêt rendu par la Cour d’appel, la fiche de
jurisprudence sera composée de sept (07) éléments :
1. Situation de la décision
2. Résumé des faits
3. Procédure
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Juriste en Master droit privé fondamental à l’ED-SJPA de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC).
Tél : (00 229) 67 47 82 96.
E-mail : dtsidken@gmail.com.
Année 2022-2023
LA FICHE DE JURISPRUDENCE
- Si la décision objet du commentaire est un arrêt rendu par la Cour de cassation ou par
la Cour suprême, la fiche de jurisprudence sera composée de huit (08) éléments :
1. Situation de la décision
2. Résumé des faits
3. Procédure
4. Prétention des parties
5. Moyens
6. Problème de droit
7. Solution des juges du fond (juges du Tribunal et/ou de la Cour d’appel)
8. Solution de la Cour / solution des juges de droit (juges de la Cour de cassation ou
de la Cour suprême)
NB : Les juges du Tribunal et ceux de la Cour d’appel sont des juges du fond, car ils
tranchent le litige après avoir écouté les parties, qualifier les faits et analyser les
prétentions. Par contre les juges de la Cour de cassation et ceux de la Cour suprême sont
des juges de droit, car ils tranchent le litige sur la base des règles de droit afin de
vérifier si l’application desdites règles a été bien faite par les juges de fond.
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Réalisé par E. David GBADAMASSI
UAC / FADESP / ED-SJPA / METHODOLOGIE JURIDIQUE
Fiche de jurisprudence
Situation de la décision : Dans cette partie, il faut préciser les références de la décision
à commenter. D’abord, la nature de la décision rendue (jugement, arrêt). Ensuite, il faut
insister sur la nature de la juridiction (tribunal, cour d’appel, cour suprême, cour de
cassation…) qui a rendu la décision. L’on doit en outre faire mention de la date à laquelle
la décision a été rendue. Pour finir, il faut obligatoirement rappeler l’objet ou le domaine
de la décision (de quoi parle la décision ? elle porte sur quoi ? elle est relative à quoi ?
quelle est la notion abordée2 par celle-ci ?). Si l’arrêt (ou la décision à commenter) n’a
pas de références, n’inventez rien.
Résumé des faits : Il est important d’éviter d’utiliser les identités des parties
(personnes physiques et personnes morales) au procès. Ne JAMAIS utiliser le nom des
parties du litige, ni celui des sociétés. Il préférable d’utiliser les termes « demandeur », «
défendeur », « appelant », « intimé », « demandeur au pourvoi », « requérant », etc. Vous
pouvez aussi faire usage des termes légaux comme « acheteur », « vendeur »,
« preneur », « bailleur », « l’auteur du dommage », « la victime », « l’accusé », « le
prévenu », etc. Si l’arrêt a déjà précisé des qualifications (contrat de travail, contrat de
bail, homicide, escroquerie, vol, etc.), il est conseillé de les garder ainsi dans le rappel
des faits. Par ailleurs, FAÎTES ATTENTION aux dates. Rappelez les faits dans l’ordre
chronologique.
Procédure : Il faut décrire le cheminement procédural suivi par les parties. Il faut
insister sur les qualités procédurales (demandeur, défendeur, appelant, intimé…).
Résumez la procédure telle qu’elle figure dans la décision. Si la décision n’a rien dit, ne
rien inventer. Il faut noter également qu’il n’est pas nécessaire dans la ‘‘ PROCEDURE ’’
de rappeler le sens dans lequel chaque juridiction saisie a statuée. Pourquoi ? Parce que
cela se fait généralement au niveau de la ‘’ POSITION DES JUGES DU FOND ’’.
Prétention des parties : Il s’agit ici de l’exposé de la demande des parties. La prétention
c’est ce que « je demande » devant le juge. C’est ce « je veux », c’est « ce qui m’amène »
devant le juge. Il faut donc savoir qui est l’auteur de la demande et surtout quel est
l’objet de la demande. Est-ce qu’il veut « la réparation d’un préjudice ? », « l’annulation
de la décision antérieure », « la reconnaissance d’un droit ? », « la restitution d’un bien
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Réalisé par E. David GBADAMASSI
LA FICHE DE JURISPRUDENCE
Moyens : Il s’agit des arguments développés par la partie qui a saisi le juge et lui
permettant, de contester en cassation l’arrêt de la cour d’appel ou la décision du dernier
juge du fond. Il s’agit des arguments utilisés par une partie pour soutenir sa prétention.
Problème de droit : C’est la question centrale posée au juge du fond et/ou de droit.
C’est à cette question que le juge répond dans la décision objet du commentaire. La
forme recommandée pour poser le problème est la forme interrogative.
Solution des juges du fond : Il faut préciser le sens dans lequel les juges du fond ont
rendu leur décision. Lorsqu’on parle de juges de fond, il s’agit des juges du Tribunal si la
décision à commenter est un jugement rendue par le Tribunal, ou des juges de la Cour
d’appel si la décision à commenter est un arrêt de la Cour d’appel.
Solution de la Cour : Il faut préciser la motivation et la décision rendue par les juges de
droit (c’est-à-dire les juges de la Cour de cassation ou ceux de la Cour suprême).
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Réalisé par E. David GBADAMASSI
UAC / FADESP / ED-SJPA / METHODOLOGIE JURIDIQUE
EXERCICE D’APPLICATION
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LA FICHE DE JURISPRUDENCE
TEXTE INTEGRAL
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
SUR LE MOYEN UNIQUE, PRIS EN SES DEUX BRANCHES : ATTENDU, SELON LES
ENONCIATIONS DES JUGES DU FOND, QU'UN ARRET DU 16 FEVRIER 1971, DEVENU
IRREVOCABLE, DE LA COUR D'APPEL DE PARIS A CONDAMNE LA SOCIETE NATIONALE
(ALGERIENNE) DE TRANSPORT ET DE COMMERCIALISATION DES HYDROCARBURES
(S.O.N.A.T.R.A.C.H.) A PAYER UNE INDEMNITE A M. X... POUR RESILIATION FAUTIVE DE
SON CONTRAT DE TRAVAIL ;
QUE, POUR AVOIR PAIEMENT DE CETTE INDEMNITE, M. X... A FAIT PRATIQUER ENTRE
LES MAINS DE GAZ DE FRANCE ET DE LA BANQUE FRANCAISE DU COMMERCE
EXTERIEUR (DANS LES COMPTES DE LAQUELLE TRANSITAIENT LES FONDS) LA
SAISIE-ARRET DE SOMMES DUES PAR GAZ DE FRANCE A LA S.O.N.A.T.R.A.C.H., EN
EXECUTION D'UN CONTRAT DE FOURNITURE DE GAZ LIQUEFIE DU 3 FEVRIER 1982 ;
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Réalisé par E. David GBADAMASSI
UAC / FADESP / ED-SJPA / METHODOLOGIE JURIDIQUE
MAIS ATTENDU QU'A LA DIFFERENCE DES BIENS DE L'ETAT ETRANGER, QUI SONT EN
PRINCIPE INSAISISSABLES, SAUF EXCEPTIONS, NOTAMMENT QUAND ILS ONT ETE
AFFECTES A L'ACTIVITE ECONOMIQUE OU COMMERCIALE DE DROIT PRIVE QUI EST A
L'ORIGINE DU TITRE DU CREANCIER SAISISSANT, LES BIENS DES ORGANISMES
PUBLICS, PERSONNALISES OU NON, DISTINCTS DE L'ETAT ETRANGER, LORSQU'ILS
FONT PARTIE D'UN PATRIMOINE QUE CELUI-CI A AFFECTE A UNE ACTIVITE
PRINCIPALE RELEVANT DU DROIT PRIVE, PEUVENT ETRE SAISIS PAR TOUS LES
CREANCIERS, QUELS QU'ILS SOIENT, DE CET ORGANISME ;
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Réalisé par E. David GBADAMASSI
LA FICHE DE JURISPRUDENCE
Fiche de jurisprudence
Procédure : Saisis, les juges de la cour d'appel ont rendu une décision en faveur de
l'employé. Insatisfaite, la société Sonatrach forme un pourvoi en cassation.
Moyens : Pour Sonatrach (le demandeur au pourvoi), l'immunité d'exécution dont jouit
l'État étranger ou l'organisme public agissant pour son compte ne peut être
exceptionnellement écartée que lorsque la créance saisie a été affectée à une activité
privée. Et qu'il revient à celui qui prétend faire pratiquer une mesure d'exécution sur les
biens d'un organisme public étranger d'établir que ces biens ont une affectation privée.
Solution des juges du fond : Pour la cour d'appel, la réponse est négative. Elle retient
en effet que la saisie arrêt pratiquée par l'employé est valable car la société Sonatrach
n'établissait pas que les fonds saisis avaient, par leur origine ou leur destination, une
affection publique.
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Réalisé par E. David GBADAMASSI
UAC / FADESP / ED-SJPA / METHODOLOGIE JURIDIQUE
l'immunité d'exécution. En effet, à la différence des biens de l'État étranger qui sont en
principe insaisissables, les biens des organismes publics, personnalisés ou non, distincts
de l'État étranger, peuvent être saisis par tous les créanciers, quels qu'ils soient, de cet
organisme lorsque lesdits biens font partie d'un patrimoine que celui-ci a affecté à une
activité principale relevant du droit privé ; qu'il revient à l'organisme de prouver le
contraire et de démontrer que ces biens n'ont pas une affection privée.
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