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Introduction
civile.
Donc comment saisir une juridiction, comment est organisée une action en justice et
comment fonctionne la justice, mais devant une juridiction civile.
La procédure civile comprend des règles de fond et de forme :
-Les règles de forme déterminent les formalités à accomplir, les mentions à faire
figurer dans les actes, les délais à observer.
-Les règles de fond touchent à titre d’exemple aux conditions d’exercices des
actions, les principes directeurs de la procédure, etc.
La procédure civile est différente de la procédure pénale ou administrative, car dans
ces deux dernières l’un des intervenants est toujours l’Etat.
La procédure pénale implique l'intervention des autorités étatiques depuis le début
de la plainte d'une victime, la dénonciation ou la constatation d'une infraction
jusqu'à la décision judiciaire définitive. C’est la procédure pénale qui fixe le cadre
juridique dans lequel l'enquête visant une personne soupçonnée sera menée, sa
poursuite sera effectuée et son jugement sera prononcé.
Elle conditionne l'exercice des pouvoirs accordés à la justice répressive, pour
contrecarrer l'arbitraire, mais tout en recherchant un équilibre entre la protection
des libertés individuelles (notamment les droits de la défense) et l'efficacité de la
répression destinée à protéger la société.
Pour conclure la procédure pénale a pour but de rechercher et de constater les
infractions et de juger les délinquants.
La procédure administrative régit les règles de saisine d’une juridiction
administrative, organise l’action en justice et régit de manière générale les règles de
fonctionnement de la justice devant une juridiction administrative, laquelle juge les
affaires opposant les administrations aux administrés, ou encore différentes
personnes publiques entre elles.
La procédure est également étudiée sous les appellations : "droit procédural", "droit
processuel" et "droit judiciaire".
a. La dualité de juridictions:
Il s’agit d’un principe d’organisation du système juridictionnel selon lequel il existe
deux catégories de juridictions: les juridictions administratives chargées de connaitre
les litiges opposant les administrations aux administrés, ou encore différentes
personnes publiques entre elles et les juridictions judiciaires pour le reste.
C’est la dissociation entre la fonction administrative et la fonction juridictionnelle.
Avant 1993 le Maroc connaissait le système d’unité de juridictions, toutes les affaires
aussi bien civiles et pénales qu’administratives étaient confiées aux mêmes
juridictions.
Cette option a été remise en cause par la création des tribunaux administratifs. Cette
création fait suite au principe de la séparation des autorités administratives et
judiciaires selon lequel, il est interdit aux tribunaux judiciaires de connaître des litiges
administratifs.
2011). Elle prévoit que : les tribunaux de première instance, siègent à juge unique
avec l'assistance d'un greffier, à l'exception des actions en droits réels immobiliers et
mixtes et des affaires de la famille et des successions, hormis la pension alimentaire,
sur lesquelles il est statué en présence de trois juges, y compris le président avec
l'assistance d'un greffier.
Les tribunaux statuent en deuxième degré, en étant composé de trois juges, y
compris le président, avec l'assistance du greffier.
En ce qui concerne les tribunaux administratifs et de commerce, ils siègent à
formation collégiale (3 magistrats y compris le président et un secrétaire greffier).
Ces tribunaux ne statuent à juge unique qu’en matière des référés et en ce qui
concerne les tribunaux de commerce les affaires de conciliation en matière des baux
commerciaux de 1955 et les ordonnances sur requête.
d-2-L’inspection hiérarchique :
par le conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. (*). Le Roi approuve par dahir leur
nomination.
(*) Le conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire est institué par l’article 113 de la
constitution pour veiller à l’application des garanties accordées aux magistrats,
notamment quant à leur indépendance, leur nomination, leur avancement, leur mise
à la retraite et leur discipline. Il exerce, conformément à l’article 4 de la loi organique
n°100-13 relative au CSPJ ses fonctions de manière indépendante. Ainsi, en
application du deuxième alinéa de l’article 116 de la constitution, ledit conseil jouit
de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière. A cet effet,
l’Etat met à sa disposition les ressources matérielles et humaines nécessaires.
De son côté, l’article 109 de la constitution dispose que: «Est proscrite toute
intervention dans les affaires soumises à la justice. Dans sa fonction judiciaire, le juge
ne saurait recevoir d’injonction ou instruction, ni être soumis à une quelconque
pression. Chaque fois qu’il estime que son indépendance est menacée, le juge doit en
saisir le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire.
Tout manquement de la part du juge à ses devoirs d’indépendance et d’impartialité,
constitue une faute professionnelle grave, sans préjudice des conséquences
judiciaires éventuelles.
La loi sanctionne toute personne qui tente d’influencer le juge de manière illicite ».
L’article 110 de la constitution dispose : «Les magistrats du siège ne sont astreints
qu’à la seule application du droit. Les décisions de justice sont rendues sur le seul
fondement de l’application impartiale de la loi. Les magistrats du parquet sont tenus
à l’application du droit et doivent se conformer aux instructions écrites émanant de
l’autorité hiérarchique.»
Ce principe souffrait de certains empiétements du pouvoir exécutif, actuellement
supprimés exemple :
1. Le pouvoir exécutif représenté par le Ministre de la justice exerçait une
pression latente sur les magistrats à travers le conseil supérieur de la
magistrature dont il était vice président, en ayant un pouvoir sur leurs
mutations, leurs avancements, leurs disciplines, etc.). Toutefois, cette situation
a été redressée par la nouvelle constitution qui a remplacé le Ministre en tant
que vice président du conseil supérieur de la magistrature par le premier
président de la cour de cassation en tant que président délégué du conseil
supérieur du pouvoir judiciaire.
2. Ensuite, le placement de l’instance chargée de l’inspection des juridictions et
des magistrats, sous l’autorité du ministre de la justice, et donc du pouvoir
exécutif, heurtait profondément l’indépendance de la justice. Le Ministre de la
justice décidait seul des suites à donner à ces rapports. Il pouvait choisir de les
classer ou d’entamer des poursuites disciplinaires ou pénales. Cette anomalie a
aussi été redressée par la loi organique relative au CSPJ, qui a placé l’inspection
générale sous l’autorité dudit conseil, en mettant en place une instance
conjointe entre le conseil et le ministère chargé de la justice pour la
coordination en matière d’administration judiciaire.
L’assistance judiciaire peut être accordée d’office (pour les travailleurs) ou sur
demande adressée par le justiciable démuni au procureur du Roi appuyée par un
certificat d’indigence.
certificat d’indigence.
A. Compétence d’attribution
1200 dirhams.
Elles visent à améliorer la rapidité, l’accessibilité, la qualité et l’efficacité de l’appareil
judiciaire notamment pour les litiges et délits mineurs qui seront désormais soumis à
une procédure voulue plus simple et plus rapide.
La procédure devant ces juridictions est orale, gratuite et exempte de toute taxe
judiciaire. Avant de débuter la procédure, le juge de proximité devra mener une
tentative de conciliation entre les parties au litige.
Si la tentative de conciliation échoue, il statue, sur le fonds, dans un délai de 30 jours,
par un jugement non susceptible d'aucune voie de recours ordinaire ou
extraordinaire. Néanmoins, la partie lésée peut intenter un recours en annulation du
jugement devant le président du tribunal de première instance dans un délai de 8
jours à compter de la date de notification du jugement dans des cas limitativement
prévus par la loi.
est seul compétent pour connaître, en cette même qualité et toujours en vertu de
l'urgence, de toutes les difficultés relatives à l'exécution d'un jugement ou d'un titre
exécutoire, ou pour ordonner une mise sous séquestre, ou toute autre mesure
conservatoire, que le litige soit ou non engagé, devant le juge du fond.
En cas d'urgence, la procédure de référé judiciaire permet de demander à la Justice
d'ordonner des mesures provisoires tendant à préserver des droits, à prévenir un
dommage ou à faire cesser un trouble manifestement illicite (ex faire cesser des
travaux
Les ordonnances sur référés ne statuent qu'au provisoire et sans préjudice de ce qui
sera décidé sur le fond.
Les mesures prises par le juge dans le cadre d'une procédure de référé ont
un caractère provisoire c'est à dire non définitif. Elles sont susceptibles d'être
remises en cause par le juge qui statuera sur le fond de l'affaire, au cours d'une
procédure ultérieure.
Les ordonnances sur référés sont exécutoires par provision: même si la partie
adverse fait appel de l'ordonnance de référé, cela ne suspend pas l'exécution de la
décision. C'est une procédure rapide, qui a des effets immédiats. Le juge peut,
cependant, en subordonner l'exécution à la production d'un cautionnement.
Ces ordonnances ne sont pas susceptibles d'opposition.
Sauf dans les cas où la loi en décide autrement, l'appel doit être formé dans la
quinzaine de la notification de l'ordonnance. Il est jugé d'urgence.
-Juge des requêtes aux fins d'injonction de payer:
La créance relative au paiement d'une somme d'argent supérieure à cinq mille
dirhams due en vertu d'un titre authentique, d’un effet de commerce (tel le
paiement d’une lettre de change, d’un billet à ordre ou d’un chèque), ou d’une
reconnaissance de dette peut faire l’objet d’une requête aux fins d'injonction de
payer.
La procédure d’injonction de payer concerne uniquement les créances liquides, c'est-
à-dire les sommes d’argent. Ca ne concerne nullement ainsi, l’obligation d’accomplir
une prestation donnée, ou l’interdiction d’effectuer une action donnée. L’accord
d’une indemnité pour inexécution d’une obligation donnée est hors champ
d’application de cette procédure.
Le président du tribunal de première instance et le président du tribunal de
commerce ou de leurs délégués sont seuls compétents pour connaître des requêtes
7- les dessaisissements pour cause de sûreté publique, ou pour l'intérêt d'une bonne
administration de la justice.
Les cours d’appel administratives ont été instituées et sont régies par la loi n° 80-03
instituant des cours d'appel administratives (dahir du 14 février 2006). Elles viennent
remplacer la chambre administrative de la cour de cassation qui était compétente
jusqu’à leur création en 2006 pour trancher en fait les recours formés contre les
jugements rendus par les tribunaux administratifs. La cour de cassation était instituée
en cour d’appel.
Les cours d'appel administratives sont compétentes pour connaître, en appel, des
jugements rendus par les tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs
présidents, sauf dispositions contraires prévues par la loi.
✓ Compétence des présidents des cours d’appel administratives:
Le premier président de la cour d'appel administrative ou le vice-président exerce les
compétences de juge des référés lorsque la cour est saisie du litige.
B. Compétence territoriale:
Les règles de la compétence territoriale permettent de préciser quelle est parmi les
juridictions du premier degré réparties sur le territoire, celle qui est compétente pour
statuer sur une affaire déterminée.
Le CPC a posé les règles générales de compétence territoriale des tribunaux de
première instance et les règles particulières à chaque matière.
On traitera dans le cadre du procès civil, l’action en justice (1), l’instance (2) et la fin
du procès à savoir le jugement (3).
1-L’action en justice :
conditions cumulatives qui s'imposent quelle que soit la nature du contentieux, civil,
administratif ou commercial.
Ces conditions de recevabilité de l’action sont d’ordre public. Le juge relève d'office,
selon le même article, le défaut de qualité ou de capacité ou d'intérêt ou le défaut
d'autorisation lorsque celle-ci est exigée (d).
a. L'intérêt à agir :
L'intérêt à agir est la première condition nécessaire à l'exercice d'une action en
justice. C’est ce qui est exprimé par l’adage : « Pas d’intérêt, pas d’action ».
Il est toutefois admis qu’une personne n’a intérêt à agir que si cet intérêt présente
trois critères lui sont : il doit être juridique, direct et personnel, né et actuel.
1- Tout d'abord, l'intérêt à agir doit être juridique, c'est-à-dire qu’il ne doit pas être
contraire à l’ordre public ou à la loi. A titre d’exemple, la justice marocaine ne peut
pas recevoir une action en réparation du dommage subi intentée par la concubine
contre celui qui a causé le décès de son concubin.
L’intérêt juridique peut toutefois être matériel (réclamer le règlement du loyer) ou
moral (demander à l’auteur d’un article en cas de diffamation de publier un démenti
dudit article ayant porté atteinte à sa réputation).
2-Ensuite, l’intérêt doit être direct et personnel c'est-à-dire qu’il doit concerner
directement le demandeur, sauf à disposer d’un mandat ou d’être tuteur (le
mécanisme de représentation).
Dans ce cas, l’action sera portée au nom d’autrui (le représentant légal qui agit au
nom et pour le compte de la personne morale, le tuteur légal, testamentaire ou datif
qui agit au nom et pour le compte du mineur).
3- Enfin l’intérêt doit être né et actuel, c'est-à-dire qu'il doit exister au jour où la
personne agit en justice et ne pas être éventuel. Ce qui écarte en principe l'intérêt
éventuel ou hypothétique.
Ce critère pourrait laisser entendre que les actions préventives ne sont pas
recevables. Toutefois, des exceptions sont admises par la loi. Certaines actions en
justice peuvent être exercées à titre préventif pour empêcher des dommages
éventuels (mesures conservatoires en référé), exemple interdire une construction en
cours dont l’achèvement porterait atteinte à son droit.
b. La qualité à agir:
La qualité à agir est la seconde condition pour pouvoir agir en justice. Elle s'entend du
titre ou de la qualification en vertu desquels, le demandeur a le droit de solliciter du
juge l'examen de sa prétention. En d’autres termes, c’est le titre sous lequel on figure
dans un procès.
La qualité d’agir concerne aussi bien le demandeur que le défendeur.
Ainsi, ont qualité pour agir:
(i) le titulaire du droit litigieux et ses héritiers
(ii) son mandataire légal (exemple le cas du fonctionnaire ayant reçu délégation pour
représenter et défendre les intérêts de son administration publique), son mandataire
judiciaire (exemple de celui désigné par le juge pour représenter le mineur) ou son
mandataire conventionnel (celui choisi par les parties).
La représentation est obligatoire (constitution d’un avocat), lorsque la procédure est
écrite et devant certaines juridictions (cour d’appel, cour de cassation, tribunal de
commerce, etc.).
Le mandataire qui ne jouit pas par profession du droit de représentation en justice,
ne peut être conformément à l’article 33 du CPC que le conjoint, parent ou allié en
ligne directe ou collatérale jusqu’au troisième degré inclusivement.
En principe, le mandataire ou le représentant doit prouver sa qualité d’agir.
c. La capacité juridique
La capacité juridique constitue la troisième condition nécessaire à l'exercice d'une
action en justice. Elle s’entend de l’aptitude à acquérir un droit et à l’exercer. Il est en
effet obligatoire d'être capable juridiquement pour pouvoir agir en justice.
Il y a deux sortes de capacités ; la capacité de jouissance (c’est l’aptitude à devenir
titulaire d’un droit ou d’une obligation (propriétaire, créancier) et la capacité
d’exercice (c’est l’aptitude à faire valoir, seul et par soi même, un droit dont on est
titulaire, sans avoir besoin d’être représenté).
Le principe est la capacité, l’incapacité est l’exception. Ce sont le DOC et le code de la
famille qui établissent le régime des incapacités. Ainsi, la majorité est fixée à 18 ans.
A cet âge, toute personne peut valablement agir en justice.
Concernant les mineurs, ils sont en principe incapables jusqu'à leur majorité.
Toutefois, dans certains cas, notamment si le mineur fait l'objet d'une émancipation
(à 16 ans), celui ci peut librement ester en justice, après autorisation du juge des
mineurs.
Les majeurs incapables et les mineurs non émancipés ne peuvent agir en justice. Ils
sont soumis, compte tenu de leur incapacité à des règles particulières.
L’action en justice peut se présenter soit sous forme de demande, soit sous forme de
défense.
On parle de demande en justice lorsque l’action est envisagée du côté du
demandeur, c’est-à-dire de celui qui s’adresse le premier au juge et on parle de
défense lorsque l’action est considérée du côté de celui contre qui le demandeur agit
et qui s’oppose à cette demande.
A. La demande:
Quand une personne (demandeur) forme une action en justice, on dit qu’elle forme
une « demande initiale » ou une « demande introductive d’instance ». Lorsqu’une
personne formule une demande pendant le procès, on dit qu’elle formule une
"demande incidente".
b. La demande incidente:
Il s’agit de toute demande qui n’ouvre pas l’instance mais intervient en cours d’un
procès déjà engagé. Elle prend la forme de conclusions ou de mémoires en défense.
Si elle émane du demandeur, il s’agira d’une demande additionnelle.
Demande additionnelle: demande par laquelle le demandeur en cours d’instance
formule une prétention nouvelle, mais connexe à la demande initiale ( qui modifie la
demande initiale en l’étendant par exemple).
Si la demande incidente émane du défendeur, il s’agira d’une demande
reconventionnelle.
Demande reconventionnelle: demande formée par le défendeur qui ne se contente
pas de présenter des moyens de défense, mais attaque à son tour le demandeur qui
deviendra défendeur pour cette seconde action, en soumettant au tribunal une autre
demande.
Si la demande incidente provient d’un tiers, il s’agira d’une intervention volontaire.
Intervention volontaire: un tiers se mêle à un procès auquel il n’était pas partie
jusque là, afin de faire valoir ses droits qui pourraient être compromis par le
jugement à intervenir entre les plaideurs primitifs.
Si la demande incidente est dirigée contre un tiers, il s’agira d’une intervention
forcée.
Intervention forcée: l’une des parties au procès, le demandeur ou le défendeur
appelle à l’instance un tiers pour que le jugement rendu lui soit opposable.
L’intervention forcée se présente notamment en cas d’appel en garantie: l’une des
parties généralement le défendeur appelle au procès un tiers pour le forcer à
l’indemniser des condamnations qui seraient prononcées contre lui. (exemple
l’intervention forcée de l’assureur pour verser l’indemnité en cas d’accident de
travail ou de circulation).
Le "demandeur" ou "le requérant", est la personne physique ou morale qui a pris
B. La défense:
Les catégories de moyens de défense sont soit les défenses au fond, soit les
exceptions, soit les fins de non recevoir.
b.2.Les exceptions:
Il s’agit de tout moyen qui tend à déclarer la procédure irrégulière ou à suspendre le
cours. C’est une exception de procédure.
Le CPC distingue notamment:
1- Les exceptions d’incompétence par lesquelles une partie prétend que la juridiction
saisie est incompétente.
2- Les exceptions de litispendance: lorsque le même litige est pendant devant deux
juridictions également compétentes.
3- Les exceptions de connexité : lorsqu’il y a un lien étroit entre deux affaires portées
devant des juridictions différentes.
2- L’instance :
« Les actes sont portés à la connaissance des intéressés par la notification qui
leur en est faite ». La notification judiciaire est le fait de porter à la connaissance
d’une personne concernée un acte de procédure, soit par voie de signification
(par huissier de justice), soit par voie postale, soit par voie administrative dans
les régions rurales.
◼ La notification directe: elle est dite directe lorsqu’elle a lieu par l’intermédiaire
d’un agent du greffe ou d’un huissier de justice soit à la personne elle-même soit
à son mandataire.
◼ La notification par voie administrative: la notification se fait par voie
administrative lorsqu’elle est décidée par le juge dans des cas particuliers (zones
rurales désenclavées) à travers des fonctionnaires de la sûreté nationale, la
gendarmerie royale ou tout autre moyen utilisant la force publique (cheikh,
etc.).
◼ La notification par voie diplomatique: si le destinataire réside dans un pays
étranger, elle est transmise par la voie hiérarchique pour être acheminée par la
voie diplomatique ou par poste par lettre recommandée, sous réserve des
dispositions prévues par les conventions diplomatiques.
◼ La notification à l’audience: la notification à l’audience se fait lorsqu’elle est
prévue par la loi, lorsque les parties sont présentes au moment du prononcé. La
notification leur est faite verbalement à ce moment. Leur présence et la
Le juge peut, d'ailleurs, suivant les circonstances, proroger les délais ci-dessus
prévus et ordonner une nouvelle convocation.
Les délais de procédure représentent le temps accordé aux parties d’un procès
pour accomplir un acte de procédure.
Il y a plusieurs catégories de délais: les délais de comparution, les délais
d’instruction, les délais de recours, les délais de présentation de certaines
demandes, etc.
a-L’introduction de la demande:
Le tribunal de première instance est saisi, soit par requête écrite et signée du
demandeur ou de son mandataire, soit par la déclaration du demandeur
comparant en personne dont procès-verbal est dressé par l'un des agents
assermentés du greffe. Cette déclaration est signée par le demandeur ou
mention est faite qu'il ne peut pas signer.
Toutefois, suite à la réintroduction de la forme collégiale et à la généralisation
de la procédure écrite en première instance, c’est évidemment la première
forme qui prévaut.
Si la demande est formulée par requête écrite contre plusieurs défendeurs, le
demandeur devra déposer autant d'exemplaires qu'il y a de défendeurs en
cause. (art 32 du CPC)
c-Enregistrement de la requête:
Les affaires sont inscrites sur un registre à ce destiné, par ordre de réception et
de date avec indication du nom des parties, ainsi que la date des convocations.
Elles doivent porter un numéro d’identification.
e- La convocation à l’audience:
Le juge convoque le demandeur et le défendeur à l’audience du tribunal.
Il le fait au moyen d’une convocation écrite qui mentionne les noms, prénoms,
professions, domicile ou résidence de l’intéressé.
D’autres indications y sont portées, notamment l’objet de la demande, la
f- La notification de la convocation:
La convocation doit être remise sous pli fermé ne portant que les nom, prénom
usuel et demeure de la partie, la date de notification, suivie de la signature de
l’agent et le sceau du tribunal.
A la convocation est annexé un certificat indiquant à qui elle a été remise et à
quelle date; ce certificat est signé soit de la partie, soit de la personne à qui
remise a été faite à son domicile.
g-Délai de comparution:
Il doit y avoir entre la notification de la convocation et le jour fixé pour la
comparution, un délai de cinq jours si la partie est domiciliée ou a sa résidence
dans le lieu où siège le tribunal de première instance ou dans une localité
limitrophe, et de quinze jours si elle se trouve dans tout autre endroit sur le
territoire du Royaume, à peine de nullité du jugement qui serait rendu par
défaut.
Des délais plus longs sont prévus par l’art 41 du CPC pour les parties n’ayant pas
de domicile ou de résidence dans le ressort des juridictions du Royaume.
h-L’examen de l’affaire:
L’examen de l’affaire est fait par la suite soit par le juge chargé de l’affaire soit
par le juge rapporteur selon que tribunal de première instance siège
collégialement ou à juge unique et ce en fonction de la nature de l’affaire.
Le juge contrôle les différentes phases de la procédure et veille au respect des
règles et délais impartis aux parties. Il doit également veiller à la garantie des
droits de la défense des parties et des intervenants au procès notamment lors
de la mise en œuvre des mesures d’instruction destinées essentiellement à
l’administration de la preuve.
Pour ce faire, il invite les parties à produire leurs conclusions et leurs documents
justificatifs dans un délai qu’il leur fixe.
En principe, ce sont les avocats qui échangent leurs conclusions jusqu’à ce que le
magistrat estime que l’affaire est en état d’être jugée après qu’ils aient épuisé
leurs moyens de défense.
Il y a lieu de préciser que si la constitution d’un avocat n’est pas obligatoire en
matière orale, elle l’est en matière écrite, sauf cas de dispense.
Le défendeur doit également constituer un avocat. S’il ne le fait pas ou si
l’avocat constitué ne dépose pas de conclusions écrites en son nom, il sera jugé
par défaut même s’il comparait personnellement à l’audience ou dépose
simplement un mémoire en défense.
Enfin, dans toutes les affaires qui ont fait l'objet d'une instruction, lorsque
l’affaire est en état d’être jugée, le juge rapporteur rédige un rapport écrit
relatant les incidences de procédure et l’accomplissement des formalités légales,
analysant les faits et les moyens des parties et reproduisant ou résumant s’il y a
lieu les conclusions des dites parties. Il énonce en outre les éléments à trancher
sans donner son avis.
i-1- L’expertise:
Quand le juge ordonne une expertise, il nomme soit d'office, soit sur les
propositions faites d‘un commun accord des parties un expert. Le juge
détermine les points sur lesquels portera l'expertise dans la forme de questions
techniques à l'exclusion de tous points de droit (évaluation d’un dommage,
estimation d’un bien meuble ou immeuble, estimation de la valeur réelle d’une
société, etc.).
L'expert doit présenter une réponse claire et déterminée sur toute question
technique et il lui est interdit de répondre à une question qui ne rentre pas dans
sa compétence technique et qui a rapport avec le droit.
Le rapport peut être écrit ; dans ce cas, l'expert sera tenu de le déposer dans le
délai fixé par le juge. Il peut être oral, le juge fixera dans ce cas la date de
l'audience à laquelle, les parties dûment convoquées, l'expert fera son rapport. Il
sera consigné dans un procès-verbal indépendant.
Le juge n'est pas obligé de suivre l'avis de l'expert désigné et a la faculté de
désigner tout autre expert aux fins d'éclaircir les aspects techniques du litige.
i-3-L’enquête:
L’enquête peut être ordonnée sur les faits de nature à être constatés par les
témoins et dont la vérification paraît admissible et utile à l'instruction de l'affaire
(art 71 du CPC).
Le jugement qui ordonne l'enquête indique les faits sur lesquels elle doit porter,
le jour et l'heure de l'audience où il doit y être procédé. Il contient invitation aux
parties d'avoir à se présenter et à présenter leurs témoins aux jour et heure
fixés.
Chaque témoin fait, à peine de nullité, le serment de dire la vérité.
Dans tous les cas, le greffier dresse procès-verbal de l'audition des témoins qui
doit être signé et annexé à la minute du jugement.
C’est l’affirmation faite en justice, sous forme solennelle par une partie. Il
s’exprime par la formulation traditionnelle: « Je jure devant Dieu ».
Le CPC distingue deux sortes de serments:
Le serment décisoire: lorsque pour mettre fin définitivement à un litige, une
partie défère le serment à son adversaire pour lui permettre de faire la preuve
de ses prétentions, ou que ce dernier lui réfère ce serment, ledit serment est
I-7-L’incident de faux:
Lorsqu'au cours d'un procès, une pièce produite est incidemment arguée de faux
par une des parties, le juge peut passer outre s'il reconnaît que la décision ne
dépend pas de cette pièce.
En cas contraire, et si la partie sommée déclare qu'elle entend faire usage de la
pièce, le juge sursoit à statuer au jugement de la demande principale. Il ordonne
le dépôt de la pièce en original au greffe dans le délai de huitaine. Si le dépôt est
effectué, le juge procède à l'instruction de la demande incidente d'inscription en
faux.
Le juge statue ensuite sur l'existence du faux.
Le demandeur qui succombe est passible d'une amende de 500 à 1500 dirhams,
sans préjudice des dommages-intérêts et des poursuites pénales.
Si l'existence d'un faux est établie et s'il existe des éléments permettant d'en
identifier l'auteur, les pièces sont transmises au ministère public par application
du code de procédure pénale.
Si indépendamment de la demande d'inscription en faux, la juridiction
répressive est saisie par voie principale, il est sursis à statuer au civil jusqu'après
la décision du juge pénal.
i-8-L’audience:
Les juges du TPI peuvent siéger tous les jours, sauf les dimanches et jours fériés.
Au jour fixé par la convocation, les parties comparaissent en personne ou par
leur mandataire.
Les audiences sont publiques à moins que la loi n'en décide autrement.
Le président de l’audience peut ordonner que les débats aient lieu à huis clos si
l'ordre public ou les bonnes mœurs l'exigent.
k-Les dépens:
Les dépens sont les frais que l’une des parties peut mettre à la charge de l’autre.
Ils ne comprennent que les frais essentiels comme les droits fiscaux sur les actes
de procédure, les droits de plaidoirie, les frais d’enquête, d’expertise et de
transport des juges et du greffier.
Ne sont pas compris dans les dépens par exemple: les honoraires d’avocats.
Qui prend en charge les dépens?
En principe, c’est la partie perdante qui est condamnée aux dépens. Toutefois,
les dépens peuvent, en raison des circonstances de l'affaire, être compensés en
tout ou en partie, c’est à dire que le juge peut en répartir la charge diversement
entre les parties.
Le montant des dépens liquidés est mentionné dans le jugement qui statue sur
le litige, à moins qu'il n'ait pu être procédé à la liquidation avant que le
jugement ait été rendu. Dans ce dernier cas, la liquidation des dépens est faite
par ordonnance du juge qui demeure annexée aux pièces de la procédure.
Un procès peut connaitre des incidents susceptibles d’exercer une influence sur
le cours de l’instance civile (ex: exception de litispendance, de connexité, les
procédures relatives aux mesures d’instruction, l’intervention forcée, etc.)
De même, l’instance peut être arrêtée momentanément par des causes de
suspension ou d’interruption, ou s’éteindre sans qu’il y ait eu jugement.
c-1- Le désistement : il peut être fait par acte écrit ou déclaration consignée au
procès-verbal, mentionnant que la partie renonce à l'instance qu'elle a engagée
en principal ou incidemment.
Le désistement d'instance n'entraîne pas la renonciation de la partie au fond du
droit. Celui qui a renoncé à l’instance qu’il a engagée pour des raisons
d’opportunité peut recommencer cette instance sans que son adversaire ne
puisse lui opposer le fait qu’il a renoncé à l’instance.
Le désistement de l’action qui consiste pour la partie à renoncer à l'action
portée par elle devant le juge sur le fond du droit implique par contre
l'extinction du droit d'agir relativement à la prétention dont le juge était saisi, ce
qui veut dire que la partie a définitivement renoncé à sa prétention.
Le juge donne acte aux parties de leur accord concernant le désistement. Cette
mesure ne peut être frappée d'aucun recours.
Dès qu'un jugement est rendu, il emporte autorité de chose jugée qu'il ne faut
pas confondre avec la force de chose jugée en ce sens qu’un jugement acquiert
la force de la chose jugée lorsqu’il n’est susceptible d’aucun recours suspensif
d’exécution ou lorsque les délais ont expiré.
L'autorité de la chose jugée consiste dans l'impossibilité où l'on se trouve de
remettre en question le point sur lequel le tribunal a statué.
1- Notification du jugement.
Les jugements sont notifiés aux parties elles-mêmes, en l'occurrence à la partie
concernée par l’exécution.
La notification (ou signification) du jugement est nécessairement accompagnée
d'une expédition dûment certifiée conforme de la décision à exécuter.
Elle est faite à l’audience lorsqu’elle est prévue par la loi. Elle est transmise et
remise comme pour les convocations d'audience (par le greffe, par l'huissier de
justice ou par voie postale) dans les autres cas. Elle est faite à curateur au cas où
l'adresse de la partie condamnée est demeurée inconnue (dans ce cas, une
publicité est exigée).
L'exécution est assurée par le greffe du tribunal qui a rendu le jugement ou, le
cas échéant, le greffe peut donner délégation au greffe de la circonscription
judiciaire dans laquelle l'exécution doit être poursuivie.
La cour d’appel peut charger de l’exécution de ses arrêts un tribunal de
première instance.
Dans certains cas, l'exécution d'un jugement peut être accélérée (exécution
provisoire ; dans d'autres cas, elle peut être retardée et enfin il existe même une
procédure d’exécution de jugements rendus à l'étranger.