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INTRODUCTION
Quelles sont les sources de la procédure civile ? On a des sources internes. En 1807 a été crée le
premier code de procédure civile. Avant, nous avions le code Louis qui était une ordonnance.
Encore avant, nous avions une distinction entre des zones coutumières et écrites. Le code de
procédure civile de 1807 a eu pour but de moderniser l’ordonnance royale de 1807. Ce code de
1807 à durer jusqu’en 1872 où apparaît un nouveau code de procédure civile (code actuel) qui a
apporté des réformes. On a le code de l’organisation judiciaire. Il y a d’autres codes pouvant
intervenir pour mettre en œuvre une procédure civile – code de commerce ou code du travail. Il y a
aussi des lois spécifiques qui n’ont pas été codifiée. On a aussi les principes dégagés par le CC – par
exemple le respect des droits de la défense est un principe à valeur constitutionnel. On trouve aussi
la jurisprudence du Conseil d’État concernant le pouvoir réglementaire. En matière de procédure la
majeure partie des règles relève du pouvoir réglementaire. Tout ce qui concerne l’organisation des
juridictions peut être réservé à la loi. La Cour de cassation par sa jurisprudence a une importance
considérable en procédure civile – elle a créé des principes directeurs du procès civil. On a les
sources externes – tout ce qui relève des normes européennes de procédure notamment la
ConvEDH (1974 en France) qui prévoit des principes importants qui sont d’application directe dans
les États ayant ratifié cette convention – par exemple le fait que l’État doit impérativement ménager
à chaque personne qui réside sur le territoire un recours effectif aux juridictions. Si la personne n’a
pas les moyens c’est l’État qui va avancer les fonds pour que la personne puisse avoir son procès.
On a aussi le principe du droit à un recours effectif. On a le droit communautaire – les traités de
l’Europe ne prévoit rien en matière de procédure mais la CJUE a consacré toute une jurisprudence
sur la procédure civile notamment l’obligation de ne pas discriminer le justiciable dans l’accès à la
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
justice. On a les règlements européens et les directives européennes – par exemple, un règlement
805-2004 a crée un titre exécutoire européen, lorsqu’on a un litige avec quelqu'un qui réside dans
un autre État que nous, l'idée est de donner un outils simplifié et à moindre coût pour obtenir
réparation. On a également une procédure d'injonction de payer européenne afin d'obtenir le
règlement d'un débiteur quand il ne paye pas et qu'il est dans un autre État européen. On a les
conventions internationales notamment les conventions Bruxelles 1 et 2 qui ont pour but de faciliter
le choix d'une juridiction compétente dans un autre pays signataire de la convention et de faciliter
les règles pour faire exécuter une décision rendue par un pays signataire de la convention dans un
autre pays signataire.
2 - L’action
C’est l’exercice du droit d’agir. Lorsqu’on est titulaire du droit d’agir comment l’exerce-t-on ?
L’action est le moyen technique pour pouvoir saisir le juge afin de faire appliquer son droit d’agir.
Quelles sont les conditions de l’action ? Le législateur a posé des conditions pour pouvoir exercer
l’action. Dans le CPC c’est aux articles 30 et 31 – on a des conditions de fond et de forme. Par les
conditions prévues dans les textes, le législateur va limiter indirectement le droit d’agir.
procédure est irrecevable. Il y a un dernier cas se référant à ces notions : les preuves peuvent être
soumises à des conditions de recevabilité. Le jugement ne pourra traiter la question du bien fondé
que si le juge a estimé l’action recevable.
collectif – arrêt du 5 avril 1913. Cela a été plus compliqué pour les associations. La question s'est
résolue en jurisprudence. La première étape a été de dire que l'association peut agir pour défendre
non seulement ses intérêts propres mais aussi des intérêts collectifs à deux conditions : que cela
entre dans son objet social et que l'intérêt soit commun à tous ses membres. Dans les statuts de
l’association on doit alors définit l’objet de l’association et il faut que soit mentionné la défense de
cet intérêt collectif. Ensuite, l'idée a été de dire que l'association, pour la défense d'un intérêt
collectif, pouvait agir alors même que les statuts ne prévoyaient pas expressément, dans l’objet
social, la protection de cet intérêt mais à condition que cet intérêt soit commun à tous ses membres.
Dans un troisième temps, la Cour de cassation dès 2015 est venu dire que quand bien même
l’association agit pour défendre un intérêt collectif commun à tout ses membres encore faut-il que
les juges vérifie que cet intérêt soit légitime. Il faut vérifier que l’association puisse de manière
légitime intervenir dans un domaine concerné.
D) La qualité à agir
C’est à l'article 31 du CPC. Le législateur peut, par un texte spécial, faire un tri entre toutes les
personnes qui ont objectivement un intérêt à agir et choisir de réserver la qualité à agir à telle ou
telle personne. Pour restreindre le nombre de personne qui ont un intérêt à agir, la notion de qualité
à agir a été la première utilisation. Une personne peut avoir un intérêt à agir mais pas la qualité à
agir ainsi son action sera irrecevable. Il y a une deuxième utilisation qui est faite de la notion de
qualité à agir – pour vaincre un éventuel défaut de qualité à agir le législateur est venu donner
qualité à agir à des groupements qui agissent dans un intérêt général – le défenseur étant le
ministère public. Le législateur a trouvé commode de donner à des groupements la qualité a agir
comme des aides du ministère public. Le législateur a par exemple créer les associations de lutter
contre l’alcoolisme et les habilitent a avoir qualité a agir. Ces associations se sont vu voir donner
un intérêt a agir. Ces associations ne se constituent pas n’importe comment – pour avoir ces
habilitations de la part du législateur il faut remplir des cahiers des charges. Exemple : association
de protection de l’environnement, défense des personnes handicapées. Plus récemment ont été créer
les actions de groupes qui sont des actions réservée à des associations pour leur permettre de
défendre un intérêt particuliers de personnes qui n’ont pas les moyens ou l’envie d’agir en justice.
§2 – Le demandeur
A) La classification des demandes
On a la « demande initiale » à l’article 53 du code de procédure civile. On a ensuite les
« demandes incidentes » dans les articles 63 et s. du code de procédure civile. La demande initiale
est la demande par laquelle un justiciable prend l’initiative d’un procès civil en soumettant à un
tribunal ses prétentions. Quand une demande est formulée alors que le procès est déjà en cours,
après que le demandeur initial est présenté au tribunal sa demande initiale, on parle de demande
incidente – demande postérieure à la demande initiale. Il y en a plusieurs types :
➢ On a la demande additionnelle (article 65 du CPC) – demande par laquelle une partie au
procès va modifier ses prétentions antérieures. Cette modification émanera la plupart du
temps du demandeur initial mais il peut s’agir d’une modification en plus ou en moins.
➢ Ensuite on a la demande reconventionnelle (article 64 du CPC) – demande par laquelle le
défendeur originaire prétend obtenir du tribunal un avantage autre que le simple rejet des
prétentions de son adversaire. Par exemple, j’ai acheté une voiture d’occasion à un
particulier, le vendeur n’a pas été capable de me remettre la carte grise du véhicule. Je lui
dit que je paierai quand j’aurai les papiers. Je pars avec le véhicule sans payer. Le vendeur
me fait venir devant le tribunal pour me faire payer. Je vais alors présenter une demande
reconventionnelle pour condamner le vendeur à me délivrer les papiers du véhicule – je
demande autre chose que le rejet de la demande en paiement du prix. Il existe deux types de
demande reconventionnelle : la demande reconventionnelle pure et simple et la demande
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reconventionnelle hybride. Une demande est reconventionnelle pure et simple quand on est
dans un cas où le tribunal peut accueillir simultanément la demande initiale et la demande
reconventionnelle. Pour l’autre type de demande reconventionnelle, si le juge accueille la
demande reconventionnelle hybride alors il est obligé de débouter le demandeur initial de sa
demande initiale. Une demande reconventionnelle hybride est un moyen de se défendre
quand on est défendeur. L’article 65 du CPC laisse entendre qu’une demande
reconventionnelle ne peut émaner que du défendeur originaire (celui contre lequel le procès
est fait). Pourtant la Cour de cassation a jugé qu’une demande reconventionnelle pouvait
également être formé par le demandeur initial.
➢ Il existe la demande en intervention prévue à l’article 66 du CPC – demande présentée soit
par un tiers qui veut intervenir dans l’instance, on parle alors d’intervention volontaire, soit
présentée par une partie à l’instance contre un tiers non partie au procès, on parle alors
d’intervention forcée. Illustration d’intervention volontaire : mon voisin et moi vivons à
côté d’une entreprise industrielle qui nous éclaire la nuit et qui fait du bruit. Mon voisin fait
alors un procès car il veut être indemniser et car l’industriel ne respecte pas les normes
sonores. Je décide alors de présenter devant le tribunal une demande incidente en
intervention volontaire – je décide moi d’intervenir dans le procès afin de faire comme mon
voisin. Illustration d’intervention forcée : j’achète une machine chez un vendeur, j’ai des
préjudice, j’ai une action contre le vendeur mais on a aussi une action contre le fabricant de
la machine. Je vais alors décider, étant demandeur, de présenter une demande en
intervention forcée contre le fabricant pour le faire venir au procès. Ça peut aussi être le
défendeur qui prend l’initiative de l’intervention forcée.
courir tant que celui-ci n’est pas fini. L’article 2243 du code civil liste des cas dans lesquels cet effet
interruptif de la demande initiale ou incidente est non avenu :
➢ Si le demandeur se désiste de sa demande.
➢ Les cas où le demandeur laisse l’instance se périmer – le législateur ne veut pas qu’un
procès perdure quand les parties à l’instance ne font pas les actes de procédure. Au bout
d’un délai de 2 an du dernier acte accompli, l’instance est périmée donc éteinte. Quand
celle-ci est périmé, les effets interruptifs sont réputés non avenus.
➢ Si la demande est définitivement rejeté par le tribunal.
Une demande en justice fait courir les intérêts moratoires. Cela permet de faire payer le débiteur
des intérêts dès la date de la demande. La demande opère mise en demeure – en matière d’action
réel immobilière la mise en demeure rend la personne qui doit restituer l’immeuble débiteur des
fruits de l’immeuble. Il en est de même pour les corps certains.
§3 – Le défendeur
Le défendeur est définit par rapport à trois types de défenses. On peut être défendeur alors même
qu’on est celui à l’origine du procès – le demandeur initial peut devenir défendeur en demande
reconventionnelle.
On a premièrement la défense au fond – articles 71 et 72 du CPC. Cela consiste a invoquer tout
moyens qui tend à faire juger après examen de l’affaire sur le fond le demandeur mal fondé, soit en
son action soit même en ses prétentions. On se bat sur le terrain du droit substantiel. Par exemple, il
existe un droit de la preuve, la défense au fond consisterait pour le défendeur de montrer que les
preuves apportés par son adversaires ne sont pas admissibles. On est dans un système de droit où
on parle d’une qualification juridique des faits – une défense au fond pourrait consister à contester
la qualification au fond des faits, on peut aussi contester le sens de la règle applicable tel que
l’adversaire l’applique. Quel est le régime applicable aux défenses au fond ? L’article 72 du CPC
dispose que les défenses au fond peuvent être invoquées en tout état de cause c’est-à-dire que dans
le déroulement du procès il n’y a pas de limite dans le temps pour saisir son juge d’une défense au
fond – on peut dans toute la durée du procès présenter des nouvelles défenses au fond.
➢ Le sursit à statuer – article 378 et s. CPC. C’est le fait pour le tribunal, dans les cas où la
loi l’impose ou dans les cas où le tribunal l’estime opportun, de décider de surseoir à statuer
c’est-à-dire de bloquer le déroulement du procès dans l’attente d’un évènement à venir ou
dans l’attente de l’expiration d’un délai.
Ces exceptions de procédure ont un régime juridique différent de la défense au fond. Ces exceptions
doivent être soulevées avant toute défense au fond et avant toute fin de non recevoir. Elles doivent
être soulevées in limine litis = tout début du procès. Quelle est la sanction du non respect de cette
règle ? L’exception de procédure sera irrecevable, même si la règle de l’exception de procédure est
d’ordre public.
S’agissant des exceptions dilatoires, l’article 108 du CPC prévoit une exception dilatoire au profit
d’un héritier mis en cause dans un conflit lié à la succession car l’héritier n’est jamais obligé
d’accepter la succession – l’article offre à l’héritier un délai (3 mois et 40 jours) pour choisir
d’accepter ou non la succession. L’article 109 du CPC permet à une partie à l’instance de demander
un délai pour faire venir dans le procès une personne qui jusque là est restée tiers à l’instance.
L’article 110 du CPC prévoit une exception dilatoire qui concerne l’hypothèse où un procès se
déroule en deux temps. On a une action en responsabilité car il y a eu des dommages corporels – le
tribunal rend un premier jugement où il déclare la partie civilement responsable. Dans un second
temps, le tribunal sursoit à statuer pour statuer sur les dommages-intérêts afin d’ordonner une
mesure d’instruction pour mettre en place des expertises médicales pour regarder la hauteur du
dommage. L’article permet au tribunal de ne pas statuer dans l’attente de la Cour d’appel ou de la
Cour de cassation.
S’agissant du sursit à statuer, l’article 378 du CPC dit que le tribunal peut suspendre le cours de
l’instance pour le temps qu’il détermine ou jusqu’à la survenance d’un évènement que le tribunal
retient comme étant le terme du sursit à statuer. La Cour de cassation dit que le sursit à statuer est
une sorte d’exception dilatoire mais non prévu par les textes. La Cour de cassation a rendu des
arrêts dans lesquels elle dit que si c’est le demandeur initial qui invoque le sursit à statuer il doit le
faire avant de saisir le tribunal de tout autre prétention sinon la demande sera irrecevable. Il y a des
cas où c’est la loi qui impose au tribunal le sursit à statuer.
Enfin on a les fins de non recevoir – articles 122 et s. du CPC. Constitue une fin de non recevoir
tout moyens qui tend à faire déclarer l’adversaire irrecevable. Le texte nous donne des exemples :
➢ Constitue une fin de non recevoir le défaut de droit d’agir constitué par le défaut d’intérêt
à agir ou le défaut de qualité à agir.
➢ La prescription ou la forclusion de l’action.
Il faut savoir si la liste donnée par cet article est d’autorité de la chose jugée. A certaines conditions,
un jugement acquiert autorité définitive de la chose jugée c’est-à-dire que ce qui a été jugé
définitivement est présumée irréfragablement conforme à la loi et on ne peut plus re-saisir un
tribunal pour faire un deuxième procès sur ce qui a déjà été jugée. La Cour de cassation dans un
arrêt de chambre mixte de 2003 a jugé que la liste de l’article 122 du CPC n’était pas limitative.
Dans cette décision la Cour de cassation a estimé que le non respect d’une clause de conciliation
conventionnelle est constitutif d’une fin de non recevoir. Les clauses de conciliation
conventionnelle consistent à prévoir, dans un contrat, qu’en cas de litige il faut d’abord recourir à
un conciliateur qui doit nous réunir afin de nous faire concilier avant de pouvoir saisir le tribunal.
Quel est le régime juridique des fins de non recevoir ? La fin de non recevoir peut être invoquée en
tout état de cause – elles n’ont pas a être soulevées avant toute défense au fond. Il est précisé que,
si une partie à l’instance, de manière intentionnelle, ne soulève que tardivement une fin de non
recevoir, elle s’expose à ce que le tribunal, tout en faisant droit à la fin de non recevoir, l’a
condamne a des dommages et intérêts au profit de son adversaire – article 123 du CPC. Les fin de
non recevoir n’ont pas besoin, pour être accueillies par le juge, de supposer la démonstration d’un
préjudice/grief. Les fins de non recevoir peuvent faire l’objet d’une régularisation c’est-à-dire que
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lorsqu’elles sont régularisables et qu’en cours d’instance celui qui se heurte à une fin de non
recevoir procède à la régularisation, le juge ne peut plus faire droit à la fin de non recevoir.
Néanmoins toutes les fins de non recevoir ne sont pas régularisables (exemple : prescription). Les
textes donnent parfois au tribunal le pouvoir de soulever d’office certaines fins de non recevoir –
quand un juge soulève d’office un moyen il doit respecter le contradictoire c’est-à-dire qu’il doit
informer les parties de ce qu’il se réserve de soulever la fin de non recevoir afin d’avoir les
observations des parties. Quels sont les cas où une fin de non recevoir va être soulevée d’office ?
Quand elles ont un caractère d’ordre public et en cas de forclusion.
Section 2 – La juridiction
§1 – La compétence du Juge
A) Les règles de compétences territoriale
1 – Les règles de compétence territoriale
Quelle est la grande règle de principe ? C’est à l'article 42 du CPC – la juridiction territorialement
compétente est celle du lieu où demeure le défendeur originaire. C'est au demandeur initial de se
déplacer si demandeur et défendeur originaire ne se trouvent pas dans le même ressort de tribunal.
Qu’est ce qu’on entend par le lieu où demeure le défendeur ? L’article 43 du CPC explique que le
lieu de demeure du défendeur est le lieu, pour une personne physique, où la personne a soit son
domicile soit sa résidence. Pour les personnes morales, ce sera le lieu où cette personne morale est
établie. C’est le lieu où cette personne morale a son siège ou le lieu où elle a un établissement
secondaire dans lequel il y a un représentant de la personne morale qui a le pouvoir d’engager cette
dernière. Cette règle connaît des aménagements et des exceptions. Néanmoins, le CPC prévoit des
matières dans lesquelles le critère de la compétence territoriale ne sera pas celui du lieu où demeure
le défendeur ou en tout cas ne sera pas le seul. Par exemple en matière d’action réelle immobilière
donc lorsque le fondement de l’action est constitué d’un droit réel qui porte sur un immeuble –
l’article 44 du CPC prévoit que la juridiction territorialement compétente est celle du lieu de
situation de l’immeuble objet du droit. Ce n’est plus le lieu du domicile du défendeur, c’est un autre
critère : la juridiction dans le ressors de laquelle se trouve l’immeuble litigieux. En matière
successoral, lorsqu’une succession s’ouvre la juridiction compétente pour connaître d’un litige entre
héritiers ou d’une demande formée par un créancier contre les héritiers ou encore des demandes
relatives à l’exécution des disposition de dernières volontés (testament, donation) sera celle du lieu
où s’est ouverte la succession – article 45 CPC. Le lieu d’ouverture de la succession est le lieu du
dernier domicile du défunt.
Il y a d’autre textes qui créer des options de compétence – l’article 42 du CPC connaît une
adaptation dans l’hypothèse où le demandeur initial fait venir dans le procès plusieurs défendeurs.
Si tout ces défendeurs demeurent dans le même ressors du même tribunal, aucune difficulté. En
revanche si les défendeurs ne demeurent pas tous dans le même ressors du même tribunal et bien le
demandeur initial a une option – il peut choisir le tribunal du lieu dans lequel demeure l’un des
codéfendeurs et pas les autres. Il y a une option de compétence en cas de pluralité de défendeur
originaire. L’article 46 du CPC prévoit une autre option de compétence – cet article traite de la
matière contractuelle ou de la matière délictuelle ou quasi délictuelle. En matière contractuelle, le
demandeur peut d’abord choisir d’appliquer l’article 42 du CPC c’est-à-dire la juridiction dans le
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ressors de laquelle demeure le défendeur mais il peut aussi choisir de retenir le tribunal dans le
ressors duquel a été livré effectivement la chose si l’objet du contrat est la livraison d’une chose et
si l’objet du contrat est l’exécution d’une prestation de service ce sera le tribunal dans le ressors
duquel s’est exécuté la prestation de service. Si l’objet du contrat est à la fois de livrer un corps
certain mais aussi accomplir une prestation de service pour pouvoir livrer ce corps certain, quelle
est la juridiction compétente ? Pour la Cour de cassation, il importe aux juridictions de rechercher
ce qui est le principal dans l’exécution du marché (est-ce la livraison de la chose ou la prestation de
service ?). Il y a d’autre exemple qui conduisent a écarter l’article 42 du CPC. En matière
délictuelle l’article 46 du CPC nous donne une option de compétence entre le lieu où demeure le
défendeur et le lieu de survenance du fait dommageable. On peut choisir le lieu de survenance.
L’article 46 du CPC, en matière de créance d’aliment, dit que la juridiction compétente est
possiblement celle où demeure le créancier d’aliment. Sont compétentes les Cour d’appel dans le
ressors de laquelle se trouve la juridiction qui a statué en première instance.
C’est la question des moyens techniques permettant de sanctionner le non respect des règles. Il y a
deux mécanismes : l’exception d’incompétence et l’incompétence soulevée d’office par le juge.
a. L’exception d’incompétence
La règle est réglementée à l’article 75 du CPC. Qui peut soulever, parmi les parties, l’incompétence
du juge territorialement ou matériellement ? C’est uniquement le défendeur originaire qui peut
soulever cette exception d’incompétence car le demandeur initial n’a pas intérêt à agir. L’exception
d’incompétence est soumise à des conditions de recevabilité particulières énoncées à l’article 75 du
CPC qui se rajoutent à la condition de recevabilité générale de toutes les exceptions de procédure
(être soulevé avant toute défense au fond et fin de non recevoir). L’article 75 du CPC ajoute deux
conditions pour les exceptions d’incompétences : le défendeur originaire doit motiver son
exception, si il ne motive pas il est irrecevable en cette exception. Le défendeur originaire doit
désigner la juridiction qui selon lui est compétente – si il ne le fait pas son exception
d’incompétence est irrecevable quand bien même elle serait parfaitement fondée. La Cour de
cassation est exigeante et contrôle le bon respect de l’article 75 du CPC. Si l’exception
d’incompétence est recevable, la tribunal doit ensuite vérifier si elle est bien ou mal fondée.
Lorsque le jugement a non seulement statué sur la question de la compétence mais que dans le
même jugement le tribunal a tranché le fond du litige, on va avoir l’appel comme voie de recours
mais cette fois-ci on va se référer à l’article 90 du CPC : le délai d’appel est d’un mois et on est en
présence d’une déclaration d’appel tout à fait ordinaire. On est dans l’appel de droit commun.
Quelles sont les issues possibles sur le contentieux relatif à la compétence ? En l’absence de tout
appel le tribunal va rendre une décision qui est la conséquence de ce qu’il juge. Le tribunal si il se
déclare incompétent ne va jamais évoquer le fond du litige. Dans ce cas deux hypothèses :
➢ Soit la juridiction qu’il désigne comme étant compétente (puisque lui se déclare
incompétent) est une autre juridiction de l’ordre judiciaire civil, on considère que c’est la
même instance qui aura vocation à se poursuivre devant la juridiction désignée compétente.
➢ Soit le tribunal se déclare incompétent mais va désigner comme étant compétente une
juridiction qui ne fait pas partie de l’ordre judiciaire civil (juridiction étrangère, répressive),
dans ce cas l’instance s’arrête avec le jugement d’incompétence. Dans la motivation du
jugement, le juge invite les parties à mieux se pourvoir et qu’elles démarre un 2nd procès.
Cela a pour conséquence que si on a un renvoi devant une autre juridiction civile, la prescription
reste interrompue tandis que si le tribunal renvoie devant une autre juridiction non judiciaire, la
prescription recommence à courir.
Si le juge se déclare compétent alors qu’il n’a statué que sur la compétence, l’instance va se
poursuivre devant le même tribunal qui regardera l’objet du litige sur le fond. On aura un deuxième
jugement dans l’instance pour le fond. Si il y a un appel que peut-il se passer ? Si le tribunal n’a
statué que sur la question de la compétence, la Cour, qui va réexaminer cette question de la
compétence, a plusieurs choix : elle peut d’abord confirmer le jugement de première instance c’est-
à-dire confirmer sur la déclaration d’incompétence du premier juge et sur le renvoi vers une autre
juridiction ou alors confirmer sur la déclaration de compétence et dans ce cas l’affaire revient
devant le tribunal qui s’était déclaré compétent.
Il y a une autre possibilité assez rare de l’article 88 du CPC qui vise l’hypothèse où la Cour décide
d’évoquer le fond de l’affaire, qui par hypothèse n’a pas été tranché par la juridiction de première
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instance, au lieu de renvoyer les parties devant la juridiction de première instance (dont elle a
réformé la décision et qu’elle a jugé comme étant compétente) – c’est la faculté d’évocation. Si la
Cour évoque directement alors on prive du double degré de juridiction. Si la Cour décide d’évoquer
elle doit en informer les parties, les mettre en demeure de conclure sur le fond de l’affaire et leur
permettent de faire des observations – il faut respecter le contradictoire.
Lorsque le tribunal a statué non seulement sur sa compétence mais aussi sur le fond, quelles sont
les issues ? Lorsque le juge par un unique jugement a statué sur le fond et la compétence, la Cour
va par l’appel se voir dévolu à la fois du fond et de la compétence. La Cour va d’abord statué sur
l’appel concernant le volet de la compétence. Si la Cour confirme la compétence pas de soucis. Si
elle réforme sur la question de la compétence (elle infirme) : soit la Cour d’appel du juge
incompétent est également la Cour d’appel du tribunal de première instance qu’elle va désigner
comme étant compétent dans ce litige et dans ce cas elle passe directement à l’examen du fond du
litige. Soit la Cour d’appel n’est pas la Cour d’appel du juge de première instance qu’elle déclare
compétent, elle ne pourra pas statuer sur le fond – la Cour d’appel va renvoyer le dossier à la Cour
d’appel du juge qu’elle désigne compétent.
Il y a des contentieux dans lesquels le tribunal de première instance statue en premier et en dernier
ressors. Si notre jugement qui est rendu tranche sur la compétence et sur le fond, parce que le juge a
retenu sa compétence, ce jugement pourra-t-il faire l’objet d’un appel ? Oui mais ce jugement ne
peut être frappé d’appel que sur la seule question de la compétence non pas sur le fond.
devant le tribunal de commerce – or dans les actes mixtes un commerçant ne peut pas imposer le
tribunal de commerce à un non commerçant. En revanche le non commerçant est libre de ne pas
vouloir soulever l’incompétence matérielle du tribunal de commerce. Ceci est une prorogation
conventionnelle tacite de la compétence du tribunal de commerce.
On a aussi les conventions expresses qui vise à proroger la compétence de certaines juridictions.
Cela joue pour la compétence territoriale. Il s’agit de l’article 48 du CPC qui dispose que les clauses
par lesquelles les parties au contrat conviennent de déroger aux règles de compétence territoriale
des juridictions étatiques sont réputées non écrites. Il y a une exception et l’exception fait apparaître
une hypothèse de prorogation conventionnelle expresse de la compétence territoriale d’une
juridiction – cela concerne un litige entre des personnes qui sont toutes commerçantes et lorsque la
clause apparaît dans l’acte que l’on oppose à celui à qui on veut imposer la juridiction désignée par
la clause. Par exemple, une partie ressors du tribunal de Paris et l’autre de Grenoble et bien il est
possible qu’avec cette clause on convienne qu’en cas de litige on ira devant le tribunal de Lyon.
Cette clause de manière expresse proroge la compétence territoriale du tribunal de commerce de
Lyon qui normalement n’est pas compétent territorialement.
principe est qu’au moyen d’une exception de litispendance l’une des parties à l’une des instances
doit pouvoir demander le dessaisissement de l’autre juridiction et le renvoi du dossier par cette
juridiction dé-saisi à l’autre. C’est la juridiction saisie en second qui doit se dé-saisir au profit de la
juridiction saisie en premier. Dans ce cas il y aura renvoi du dossier par la juridiction saisi en
second. Si le tribunal saisi en second découvre un vice dans les actes de procédures pris dans le
cadre de la seconde instance, le juge peut d’office caractériser la litispendance et renvoyer à l’autre
juridiction.
La connexité est réglementée aux articles 101 et s. du CPC. Si devant deux juridictions distinctes
toutes les deux compétentes il existe deux objets de litige distincts mais entre les mêmes parties et
que dès lors qu’on s’aperçoit qu’entre les deux litiges distincts il existe un lien de connexité et bien
l’une des parties à l’une des instances peut présenter l’exception de connexité pour demander que le
tribunal se dé-saisisse et renvoie le dossier devant l’autre juridiction – on veut que ce soit le même
tribunal par le même jugement qui tranche. Il faut présenter l’exception de connexité devant la
juridiction saisie en second et si la connexité existe entre un procès de première instance et un
procès d’appel et bien c’est la juridiction de première instance qui renvoi devant la Cour d’appel.
On a l’article 116 du CPC qui vise une hypothèse particulière – hypothèse d’une connexité entre
deux instances mais qui sont pendantes devant la même juridiction. Le président de la juridiction
peut décider du dessaisissement de l’une des chambre au profit de l’autre afin que les deux litiges
soit renvoyés devant la même formation du tribunal. Autant l’exception de litispendance obéit au
principe de l’article 74 du CPC (doit être soulevée avant toute défense au fond et toute fin de non
recevoir), autant l’exception de connexité est dérogatoire à cet article – on peut soulever l’exception
de connexité après défense au fond et fin de non recevoir. Le jugement rendu par la juridiction qui
se dé saisie peut faire l’objet d’une voie de recours – c’est l’appel spécifique des articles 83 et 84 du
CPC pour les jugements qui ne statuent que sur la compétence de la juridiction.
§2 – L’office du juge
A) La répartition des charges entre les parties et le juge
Une instance civile obéit au principe dispositif qui signifie que le rôle principal dans le déroulement
d’un procès est censé appartenir aux parties à l’instance. En réalité le juge a des pouvoirs très
important dans le déroulement de l’instance.
L’article 1 du CPC dispose que seule les parties à l’instance peuvent introduire l’instance c’est-à-
dire saisir la juridiction. Le tribunal ne peut pas s’auto-saisir d’un objet de litige. Il arrive que le
droit donne pouvoir à certain organisme de saisir une juridiction civile. Par exemple, en matière de
procédures collectives, le code de commerce prévoit que le MP peut, à partir d’un dossier qu’il a
constitué, saisir soit le tribunal de commerce soit le tribunal judiciaire pour demander l’ouverture
d’un redressement judiciaire. Ici ce n’est pas une future partie à l’instance qui saisie mais le MP.
L’article 2 du CPC dispose qu’il appartient aux parties à l’instance d’accomplir les charges qui leur
incombe en vertu de la loi procédurale. L’article 3 du CPC dispose que le juge intervient dans le
procès pour veiller au bon fonctionnement de l’instance. Il arrive dans le procès que l’une des
parties est une attitude dilatoire et ne veuille pas faire les actes qui lui incombe – le juge peut
impartir aux parties à l’instance des délais et prendre contre elles des injonctions de faire. Il a le
pouvoir d’obliger les parties a accomplir les actes dont elles ont la charge. L’article 4 du CPC dit
qu’il appartient aux parties de déterminer l’objet du litige. Comment détermine-t-on l’objet du
litige ? C’est par la combinaison des prétentions du demandeur initial, des défenses du défendeur
originaire et des demandes incidentes. Dès qu’elles ont déterminées l’objet, l’article 5 du CPC
dispose que le juge doit statuer sur tout ce qui est demandé mais ne doit statuer que sur ce qu’il est
saisi – il ne doit pas statuer infra ou ultra petita. Devant une juridiction civile chaque partie doit
prouver les actes qu’elle allègue. L’article 7 du CPC dit que le juge ne peut fonder sa décision que
sur les faits qui sont au débat c’est-à-dire les faits que les parties ont prouvé devant le tribunal. Cet
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
article dit que le juge peut se fonder sur des faits qui ont été prouvé par les parties mais sur lesquels
les parties n’ont pas appuyé et insisté. Le juge peut demander aux parties de lui fournir des
explications sur certains faits – il ne peut pas exiger des explications, juste demander, au choix de
parties de répondre ou non – article 6 du CPC. L’article 9 du CPC dit qu’il incombe à chaque partie
de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention. Quand une partie
invoque un fait elle doit spontanément produire les preuves de ce fait. Le juge peut, dans les
conditions prévues par la loi, ordonner des mesures d’instruction c’est-à-dire qu’il peut donner un
coup de pouce à l’une des parties, va pouvoir aider a apporter les preuves.
B) La procédure gracieuse
Cette procédure est prévue à l’article 25 du CPC. Ce texte dispose que le juge statu en matière
gracieuse lorsqu'en l'absence de litige il est saisi d'une demande dont la loi exige, en raison de la
nature de l'affaire ou de la qualité du requérant, qu'elle soit soumise à son contrôle. Pourquoi la loi
exige qu’une personne saisisse le juge civil ? Car la situation de la personne est soumise à un
contrôle du tribunal. L’instance ouverte sera une instance gracieuse. L’instance gracieuse n’a pas
besoin de respecter le contradictoire. La matière gracieuse existe aussi dans un autre cas : hypothèse
où la loi autorise le demandeur a ne pas appeler dans l’instance celui qui n’est pas le défendeur
puisqu’il n’est pas partie à l’instance mais celui qui va être concerné par la décision du juge – article
493 du CPC. Il y a des hypothèse dans lesquelles la loi permet de saisir un juge pour qu’il rende une
décision qui va concerné quelqu’un sans avoir a appelé cette personne. Par exemple, je suis gérant
d’entreprise je m’aperçois qu’un de mes concurrents utilisent mes brevets d’invention pour
produire des machine, contres façons de mon brevet, ce qui est illicite. Il faut que je fasse constater
ces manœuvres illicites. Je demande alors au juge des référés une autorisation pour qu’un
commissaire de justice puisse aller chez le concurrent avec la force publique afin de constater chez
mon concurrent qu’il reproduit mon brevet d’invention alors qu’il n’a pas d’autorisation à le faire.
Si il fallait que je fasse venir devant le juge la personne concernée par la mesure, on peut être sur
que la personne ne fera plus ces mesures illicites puisqu’elle sera mise au courant par la demande de
sa présentation devant le juge.
dès leur prononcé autorité de la chose jugée concernant la contestation qu’il tranche dans leur
dispositif. L’article 122 CPC dit que l’autorité de la chose jugée constitue une fin de non recevoir
Tout les tribunaux en matière d’ordre judiciaire civil sont susceptibles de rendre des décisions ayant
autorité de la chose jugée. Le législateur a instaurée en 2019 la procédure accélérée au fond.
L’idée est, dans certaines hypothèses, de permettre non pas au tribunal formation collégiale de
statuer sur une contestation mais au président du tribunal de statuer sur le fond en remplacement de
son tribunal. La décision de ce président aura autorité de la chose jugée au fond. Il s’agira d’une
décision au fond, la décision rendue est une ordonnance. Par exemple, en matière successorale, si
l’un des héritiers craint que d’autres héritiers fasse disparaître des biens de la succession, il est
possible de saisir le président du tribunal judiciaire compétent pour lui demander de prendre des
mesures conservatoires – c’est une procédure qui va se traduire par une assignation du cohéritier.
Le président statue comme juge du fond. Lorsqu’un immeuble dégradé fait l’objet par
l’administration d’une déclaration d’insalubrité irrémédiable, le propriétaire du bâtiment peut
saisir le président du tribunal judiciaire pour demander la démolition de l’immeuble de manière
accélérée par une procédure accélérée au fond. C’est le moyen d’avoir rapidement la démolition de
l’immeuble. A chaque fois qu’il y a un texte il y a une possibilité d’avoir une procédure accélérée.
L’ordonnance rendue dans cette procédure a la même autorité de la chose jugée qu’un jugement
rendu par le tribunal en formation collégiale sur le fond. La réglementation de cette procédure
accélérée est prévue à l’article 481-1 et s. du CPC.
des référés, a re-saisir ce même juge des référés pour lui demander de modifier son ordonnance voir
de la rétracter. La voie de recours offerte pour une partie contre une ordonnance de référé est l’appel
mais ce n’est pas l’appel de droit commun – le délai d’appel sera de 15 jours à compter de la
signification de l’ordonnance et non pas d’un mois. Quelles sont les juridictions judiciaires qui ont
une formation de référé ? Le tribunal judiciaire, le tribunal de commerce, le Conseil de
Prud’hommes, etc.
S’agissant uniquement du tribunal judiciaire et du tribunal de commerce, quels sont les textes qui
donne pouvoir à un juge du référé pour prendre différentes mesures ? S’agissant du tribunal
judiciaire, les cas de référés sont prévus aux articles 834 et 835 du CPC. Il y a par ailleurs un article
145 du CPC qui s’applique devant tout les juges du référé. S’agissant du tribunal de commerce, les
cas sont prévus aux articles 872 et 873 du CPC. L’article 834 du CPC (tribunal judiciaire) et
l’article 872 du CPC (tribunal de commerce) dispose que dans tout les cas d’urgence, le président
du tribunal, dans la limite de sa compétence, peut ordonner en référé toute les mesures qui ne se
heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend. A défaut
d’urgence, il y a irrecevabilité de la demande. Que veux dire une mesure qui ne se heurte à aucune
contestation sérieuse ? Cela ne veut pas dire qu’il y a aucune contestation – on entend par
contestation sérieuse une contestation que seul un juge du fond peut trancher. Le juge des référé
n’est pas un juge du fond ainsi il est sans pouvoir pour trancher une contestation sérieuse. Le juge
ne peut pas statuer, il va débouter. S’agissant de toute mesure que justifie l’existence d’un différend,
cela vise de donner le pouvoir au juge des référé d’organiser une situation litigieuse de laisser le
temps aux parties de faire trancher leur litige par le juge du fond. Quelles sont ces mesures ? Ce
sont des mesures conservatoires.
Les articles 835 et 873 du CPC, ont chacun un alinéa prévoyant un cas de référés. Le premier alinéa
dispose que le président du tribunal, même en présence d’une contestation sérieuse, peut prescrire
en référé les mesures conservatoires destinées à prévenir un dommage imminent ou les mesures
de remises en état destinées à faire cesser un trouble manifestement illicite. Quand le
demandeur initial aura prouvé qu’il est confronté à une situation de fait où il y a un dommage
imminent il aura forcément prouver l’urgence. Par exemple, on a un voisin qui est en limite de
propriété sur notre parcelle, il a une façade en mauvaise état avec des bouts qui tombent. On
apporte la preuve que le bâtiment par en morceau et chute chez nous. On saisi le juge des référé
pour qu’il ordonne des mesures conservatoires afin d’éviter un dommage imminent. Qu’est ce qui
est susceptible de constituer un trouble manifestement illicite ? Une violation de la loi, d’une
disposition réglementaire ou la violation manifeste d’une obligation contractuelle. Pour que le juge
des référés est le pouvoir d’ordonner des mesures de remise en état il faut que la situation soit
manifeste, évidente. Par exemple, deux entreprises ont pris un marché, prévoit que la convention
est indéterminée dans le temps, chaque partie peut unilatéralement pour l’avenir résilier la
convention en notifiant cela à la partie adverse et en respectant un préavis de trois mois. L’un des
cocontractants résilie le contrat avec un préavis d’une semaine. Il y a violation du préavis de la
convention qui les lie. On va demander au juge de référé d’ordonner une mesure de remise en état
qui consiste a condamner sous astreinte le cocontractant a reprendre la relation contractuelle pour
arriver au trois mois de préavis.
Le second alinéa, des articles 835 et 873, prévoit un autre cas de référé – dans tout les cas où
l’existence d’une obligation de payer une somme d’argent ou d’une obligation de faire n’est pas
sérieusement contestable, le juge des référé peut condamner le débiteur a payer une provision, à
valoir sur sa créance, ou peut ordonner au débiteur d’exécuter son obligation de faire. Il s’agit de
sanctionner un débiteur qui n’exécute pas son obligation, qui n’est pas sérieusement contestable.
Que veut dire pas sérieusement contestable ? Si des contestations sont présentées par le débiteur, le
juge des référés peut écarté ces contestations sans avoir a se transformer en juge du fond. Ce n’est
pas une contestation qui ne peut être tranchée que par les juges du fond. Ces articles sont très
utilisés car une instance en référé dure un ou deux mois et on a une ordonnance exécutoire qui a
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
autorité de la chose jugée au provisoire. Si on saisi un juge du fond on part sur un procès très long et
cher. On appelle cela le référé provision ou référé injonction de faire.
L’article 145 du CPC (commun à tout les juges des référés) donne pouvoir au juge des référés
d’ordonner une mesure d’instruction. Si il existe un motif légitime de conserver ou d’établir la
preuve de faits, avant tout procès au fond, ces preuves étant celles dont peut dépendre le futur
procès au fond, le juge des référés peut ordonner toute mesures d’instruction légalement admissible.
Qu’est ce qu’un motif légitime ? Il faut que la mesure d’instruction présente, en vu d’un futur
procès au fond, une utilité probatoire. Il faut que le demandeur en référé, qui sollicite cette mesure,
soit capable d’expliquer quel est le procès au fond qu’il envisage de faire à son adversaire. Il faut
aussi respecter la condition que cela se fasse avant tout procès au fond. Quelles sont les mesures
d’instruction légalement admissibles ? Il y a une liste dans le code. S’agissant d’une ordonnance
des référés rendue sur le fondement de l’article 145 du CPC, qui donc instituerai avant tout procès
au fond une mesure d’instruction légalement admissible, cela a un effet en terme de prescription.
On rappelle que la demande en justice interrompt la prescription qui court contre le créancier
(article 2241 du code civil). Pendant toute la durée de l’instance le compteur remis à zéro, du fait de
l’interruption qu’opère la demande en justice, reste bloqué à zéro. (article 2242 du code civil).
Quand le juge rend sa décision et si le juge des référés rend une ordonnance, l’instance s’arrête –
mode d’extinction normal d’une instance, c’est le rendu d’une décision ainsi le compteur repart.
L’article 2239 du code civil dispose que la prescription est également suspendue lorsqu’un juge des
référés fait droit à une demande de mesure d’instruction avant tout procès au fond et le délai de
prescription ne recommence a courir qu’au jour où la mesure d’instruction a été exécuté et ce délai,
qui recommence a courir, ne peut pas courir pour une durée inférieure à 6 mois.
Quelle est la technique de la passerelle ? Devant les juridictions où il existe une formation de
référé, l’article 837 du CPC (président du TJ) et à l’article 873-1 du CPC (président du tribunal de
commerce) permettent la mise en œuvre de la technique de la passerelle. Il arrive que dans
certaines cas la demande qui est présentée au juge des référés se heurte à une absence de pouvoir du
juges des référés. Pour ne pas trop pénaliser le demandeur en référé notamment dans les cas
d’urgence, il y a une possibilité de demander au juge des référés (qui va nous débouter car n’a pas
de pouvoir) de renvoyer le dossier directement devant le juge du fond, qui seul va pouvoir statuer.
C’est la technique de la passerelle – on passe du référé au fond. C’est l’ordonnance du référé qui
met en œuvre cette technique, qui opère saisine du tribunal au fond. Le président du tribunal peut
dans son ordonnance (qui va déboutée le demandeur) saisir le tribunal au fond en renvoyant le
dossier à une audience du tribunal au fond avec heure, date fixée dans l’ordonnance.
➢ Soit le juge autorise la mesure sollicitée – pas de problème, le requérant s’occupera avec un
commissaire de justice, avec la police ou autre de faire exécuter l’ordonnance.
➢ Soit le juge n’autorise pas la mesure : l’appel est ouvert à l’initiative du seul requérant (la
partie adverse ignorant qu’une ordonnance a été rendue) – la Cour statuera en juge de
l’ordonnance sur requête de second degré.
Si l’ordonnance sur requête est exécutée, il est possible que celui contre qui elle est exécutée veuille
contester la mesure. Le destinataire de la mesure a la possibilité de saisir en référé le président de la
juridiction qui a rendu cette ordonnance sur requête. Le référé étant contradictoire cela s’introduit
par assignation. On est toujours devant le juge du provisoire mais ce n’est plus le même – ce n’est
plus le juge de l’ordonnance sur requête, le recours va se faire sous la forme d’un référé devant le
même président du même tribunal judiciaire ou du même tribunal de commerce et là, au terme d’un
débat contradictoire devant le juge, celui-ci pourra soit modifier l’ordonnance qui avait été rendu
sur requête de manière unilatérale soit même la rétracter – article 497 du CPC. Pour le président du
tribunal judiciaire ce sont les articles 845 et 846 du CPC qui traitent de cette ordonnance sur
requête. La requête doit être présentée par le ministère de l’avocat – la représentation par le
ministère de l’avocat est obligatoire (pareil pour le référé). Devant le tribunal de commerce ce sera
les articles 874 et 875 du CPC.
2. La médiation judiciaire
La médiation judiciaire (article 131-1 et s. du CPC) ne peut pas être imposée par le tribunal, elle ne
peut être que proposée, c’est-à-dire que pour qu’elle puisse être ordonnée il faut que toutes les
parties à l’instance soit d’accord.
Dans les deux cas, si un accord est trouvé le juge pourra lui donner force exécutoire.
versera pour prouver ses prétentions avec un bordereaux de communication de pièce dans l’ordre où
on les invoque.
2. Les requêtes
C’est l’article 57 du CPC. La requête peut selon les cas être conjointe c’est-à-dire que les parties,
pourtant en litige, sont capables de se réunir et rédiger ensemble une requête conjointe. Chaque
parties dans la requête expose ses prétentions, les moyens venant au soutien de ces prétentions, la
liste des pièces dans un bordereaux. Ce sont les parties qui ont mis en état le dossier d’être jugé. La
requête peut aussi être unilatérale car il y a certaines matières pour lesquelles le législateur a prévu
que le mode d’introduction d’instance est une requête unilatérale du demandeur initial. Le greffe en
enregistrant la requête du demandeur initial convoquera les parties.
B) La procédure gracieuse
En matière gracieuse la forme de saisine de la juridiction est une requête (article 60 du CPC). Cette
requête, selon les cas, est soit unilatérale soit conjointe. Par exemple, lorsqu’il y a des enfants
mineurs quand un ménage marié veut changer de statut patrimonial on impose le contrôle d’un
juge qui vérifie que ce changement de régime est conforme à l’intérêt de la famille. C’est une
requête conjointe.
C) Saisine de la juridiction
A quelle date par rapport à la signification ou au dépôt de l’acte introductif d’instance le tribunal
va se trouver saisi ? Quand l’acte introductif d’instance est une requête (unilatérale ou conjointe), la
date de saisine sera la date de dépôt de la requête au greffe de la juridiction. Un problème se pose
s’agissant de l’assignation étant un acte de procédure qu’un commissaire de justice va aller signifier
à son destinataire. Pour l’assignation il faut que l’enrôlement (=original de l’assignation) de
l’assignation soit amener au greffe. Que se passe t-il entre la date de signification de l’assignation
et la date de dépôt au greffe de l’enrôlement signifié la prescription a achevé son cours ? A quelle
date le tribunal se trouve saisi ? L’idée est que la date de saisine du tribunal est la date de
signification de l’assignation à son destinataire sous condition suspensive de l’enrôlement de
l’assignation dans les délais prévus par la loi – si l’assignation est enrôlée le tribunal sera censé
avoir été saisi à la date de signification de l’assignation. On fait rétroagir à la date de
signification de l’assignation. Si le délai de prescription entre la date de signification de
l’assignation et la date de dépôt au greffe de l’enrôlement est achevée l’action sera recevable car le
tribunal est réputé saisi à compter de la date de signification – arrêt Civ, 3, 15 mai 2002.
années ou en mois. Néanmoins l’article 641 du CPC dispose que quand le délai est exprimé en jour
le point de départ du délai n’est pas la date de signification mais le lendemain à 00h. Quel est le
point d’arrivé du délai de procédure ? Quand le délai est exprimé en jour, le point d’arrivée du
délai va être déterminer en ajoutant à partir du point de départ le nombre de jour qui sont constitutif
du délai. Quand le délai est exprimé en mois ou année, le point d’arrivé du délai sera le dernier jour
du dernier mois ou de la dernière année portant le même quantième que le jour de l’acte, de
l’évènement qui fait courir le délai. S’agissant des mois on parle de quantième équivalent car les
mois n’ont pas nécessairement le même nombre de jour. Tout les délais finissent le dernier jour du
délai à minuit (article 642 du CPC). Il arrive que les délais se comptent en mois et en jour – il faut
commencer par décompter le mois puis seulement après les jours – article 641 al.3 du CPC.
parties ait été mise en possibilité de s’exprimer oralement ou de manière écrite. Il y a des gens qui
ne comparaissent pas devant le juge et cela ne doit pas bloquer le processus judiciaire c’est
pourquoi on dit « être appelé » devant le juge. L’article 15 du CPC dispose que les parties doivent
se faire connaître mutuellement et en temps utile les moyens de fait et de droit sur lesquels elles
fondent leur prétentions ainsi que les preuves des faits ou actes qu’elles produisent – il faut que
chaque partie en temps utile est fait connaître à l’autre les prétentions qu’elle verse au débat.
L’article 16 du CPC prévoit que le juge doit, en toute circonstance, faire observer et observer lui
même le principe de la contradiction – le juge est le gardien du respect de la contradiction. Le juge
quand il prend une initiative d’ordre procédurale ou touchant le fond du droit, il doit en informer les
parties et leur donner le temps nécessaire pour qu’elles se positionnent.
caduque. L’intimité a un délai pour présenter ses conclusions. Le conseiller de mise en état doit
soulever d’office la caducité d’appel et l’irrecevabilité des conclusions de l’intimé. Le conseiller
doit informer les parties de ce qu’il envisage de déclarer caduque l’appel sinon il ne pourra pas
déclarer caduque. L’article 12 du CPC prévoit que quand un tribunal s’aperçoit que les
qualifications données par une partie sont inexactes il doit restituer aux faits leur exact qualification
et parfois cela amène a faire droit à la prétention du demandeur initial – le juge peut le faire mais
devra en informer les parties et recueillir leur observation. Le juge sur le fond du litige peut
s’apercevoir que les pièces sur lesquelles le demandeur se fonde ne sont pas probantes et peut
découvrir d’autres pièces dont les parties n’ont pas discuté mais qui pour lui sont utiles – s’il veut se
fonder sur ce genre de pièce il doit le signaler aux parties.
§2 – Le formalisme de l'instance
A) L’établissement des actes de procédure
1. L’établissement des actes de procédures en première instance
L’article 54 du CPC dispose que la demande initiale doit, à peine de nullité, comporter les
mentions suivantes : indication de la juridiction, objet de la demande, identifier les personnes
physiques (nom, prénom, date et lieu de naissance, nationalité, profession), dénomination, forme
juridique, siège social des personnes morales ainsi que leur représentant légal. Lorsque la demande
initiale concerne l’exercice du droit réel immobilier il faut indiquer dans la demande initiale les
références nécessaires à la publication de l’assignation à la conservation des hypothèques. Dans les
cas où la loi prévoit que l’instance doit être précédée d’une tentative de conciliation, de médiation
ou d’une convention participative il faut dans la demande initiale les diligences entreprises en vue
d'une résolution amiable du litige ou la justification de la dispense d'une telle tentative. Se rajoute
des mentions complémentaires énoncées à l’article 56 du CPC qui prévoit qu’à peine de nullité il
faut que la demande contienne les mentions suivantes : lieu, jour et heure de l’audience à laquelle le
demandeur originaire est cité à comparaître, un exposé des moyens de faits ou de droit venant au
soutien des prétentions du demandeur, le bordereaux de communication de pièces, les modalités et
délais de comparution pour le défendeur originaire devant la juridiction. S’agissant du défendeur
originaire, il y a aussi des mentions obligatoires a avoir dans son acte de procédure mais ici la
sanction sera l’irrecevabilité des défenses : ce sera l’identification précise de la personne pour une
personne physique ou pour les personnes morales le siège, la dénomination, la forme juridique, le
représentant légal.
personnes physiques il faut nom, prénom, lieu de naissance, etc et pour les personnes morales il faut
mentionné le siège, la dénomination, la forme juridique, le représentant légal.
nullité, adresser une lettre recommandée avec AR au destinataire de l’acte à la dernière adresse ou
siège qu’on lui connaissait contenant une copie du PV. La copie de l’acte de signification est
accompagnée de l’acte devant être signifié. Tout cela vaut signification. Lorsqu’une assignation est
signifiée selon les modalités de l’article 659 du CPC il est fort possible qu’on est un défendeur non
comparant puisqu’il n’a jamais eu connaissance de l’acte.
S’agissant des significations par voie électronique, l’idée était de créer un serveur à l’échelle
nationale sur lequel toute personne (physique ou morale) peut se faire enregistrer en donnant une
adresse électronique personnelle et stable. Dès lors qu’une personne est enregistrée, tout
commissaire de justice peut faire le choix d’envoyer à celle-ci par courriel un acte de signification
accompagné en pièce jointe de l’acte qui doit nous être signifié. L’article 662-1 du CPC prévoit que
si le destinataire de l’acte a pris connaissance de ce dernier le jour même de l’envoi du courriel par
le commissaire il s’agit alors d’une signification par voie électronique réputée faite à personne. En
revanche si la personne n’ouvre pas le courriel dans la journée ou jamais, ce sera une signification
réputée faite à domicile. Si le mail n’a pas été ouvert le jour de l’envoi, l’huissier doit avisé le
destinataire de l’envoi de ce courriel par une lettre simple donnant l’indication au destinataire qu’à
telle heure tel jour il reçu par mail l’acte signifié.
RPVA. L’avocat n’ayant pas pu utiliser la voie numérique doit apporter la preuve d’une cause
étrangère à son impossibilité d’user de la voie numérique (faire un constat par un huissier).
nullités pour vice de fond ? L’article 118 et 120 du CPC viennent donner des règles différentes de
celle pour les nullités de vice de forme. Les nullités pour vices de fond peuvent être invoquées en
tout état de cause comme les défenses au fond – il n’y a pas l’exigence de présenter l’exception de
nullité pour vice de fond d’un acte dès que celui-ci a été accompli à peine d’irrecevabilité si on
saisissait le tribunal avant de soulever la nullité pour vice de fond. Ici on peut soulever une
exception après avoir conclu sur des défenses au fond. Le texte contient un correctif : si c’est de
manière dilatoire, intentionnelle que le demandeur à la nullité pour vice de fond d’un acte de
procédure soulève au dernier moment l’exception de nullité, le tribunal, tout en jugeant comme
bien fondé l’exception, peut néanmoins considérer que le justiciable a commis une faute (un
manque de loyauté dans la procédure) et ainsi le condamner au paiement de dommage-intérêt.
L’article 120 du CPC permet au juge de soulever d’office la nullité pour vice de fond d’un acte de
procédure alors même que le destinataire de l’acte ne penserai pas à soulever cette exception de
nullité – il faut que le cas de nullité pour vice de fond relève d’une règle impérative.
3. La possibilité de régularisation
Le code admet que les causes de nullité qui existe puissent faire l’objet d’une régularisation lorsque
cette régularisation est juridiquement possible. Par exemple, on a une assignation devant le
tribunal judiciaire et en établissant l’acte l’huissier a omis de mentionner qu’un avocat se constitue
sur l’assignation pour le compte du demandeur initial. Cette mention de constitution d’avocat est
obligatoire. Lorsqu’une assignation est signifiée sans cette mention il y a une cause de nullité pour
vice de fond. Le défendeur va alors saisir le juge pour annuler l’assignation. Or cela est très facile
a régulariser. Il suffit à l’avocat du demandeur de se constituer dans l’instance et il aura régularisé
la cause de nullité. La possibilité de régulariser est prévue à l’article 121 du CPC (vice de fond) et à
l’article 115 du CPC (vice de forme). Par exemple, on assigne une société avec un artisan
commerçant qui est notre cocontractant mais en fait il s’agit d’un travailleur indépendant – le
défaut de capacité du défendeur originaire ne peut pas être régularisé. Le juge va alors faire droit à
l’exception de nullité pour vice de fond. Si au jour où le juge va pour statuer sur l’exception de
nullité la situation qui faisait apparaître la cause de nullité a pu donner lieu à une régularisation, le
juge ne peut plus prononcer la nullité. L’article 2241 du code civil dit que la demande en justice
quand elle saisie le juge provoque un effet interruptif de la prescription. Lorsque le demandeur
initial commet une erreur dans le choix de la juridiction qu’il saisi, ce tribunal incompétent laisse
subsister par son jugement l’effet interruptif de la demande. Lorsque le tribunal annule l’acte
introductif d’instance en raison d’un vice de procédure, ce qui fait alors disparaître rétroactivement
le lien d’instance, l’effet interruptif de la demande annulée par le tribunal perdure. L’article parle
d’annulation de l’acte introductif d’instance pour vice de fond mais la Cour de cassation considère
que l’article concerne aussi les vices de forme – arrêt Civ, 2, 11 mars 2015 n°14-15.198.
un pouvoir pour tenter d’influencer sur l’administration judiciaire des preuves par les parties –
l’article 8 du CPC dispose que le juge peut inviter les parties a fournir les explications de fait qu’il
estime nécessaire à la solution du litige. Dès lors que les parties allèguent des faits et s’expliquent
on rebascule sur le principe du contradictoire et il faut donc communiquer contradictoirement les
preuves de ce qu’on allègue et cela de manière spontanée.
tribunaux décident de spécialiser plusieurs membres du tribunal dans le suivi des mesures
d’instruction ordonnées par toutes les formations du tribunal.
4. Les attestations
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
Ce sont les articles 199 à 202 du CPC. En matière de procédure civile il y a une alternative à la
comparution de témoin qui seraient entendu par le tribunal. Il existe la possibilité pour une partie à
l’instance qui aurait un témoin de lui faire rédiger une attestation écrite répondant au cahier des
charges de l’article 202 du CPC. L’attestation doit être rédigée de manière manuscrite. La personne
doit déclinée son identité complète en justifiant avec une copie de sa pièce d’identité et doit dire ses
liens avec la partie à qui il procure l’attestation. Si la personne procède à une fausse attestation elle
s’expose à une sanction pénale. Cette attestation peut avoir pour le tribunal la même valeur qu’un
témoignage à la barre du tribunal.
5. L’enquête civile
Ce sont les articles 221 à 231 du CPC. C’est la mesure qui permet au tribunal d’entendre des
témoins que les parties souhaitent faire entendre au tribunal. Ce sont les parties qui demandent une
enquête civile pour faire venir les témoins à la barre. A l’issu le greffe va rédiger un PV relatant les
paroles du témoin qui sera alors une pièce du dossier.
B) Le désistement d’instance
C’est les articles 394 à 405 du CPC. C’est le fait pour le demandeur initial ayant créé le lien
d’instance de décider de renoncer à cette instance. Un demandeur initial peut-il a tout moment
renoncer à l’instance ? L’article 1120 du code civil prévoit que pour les droits dont on a la libre
disposition on peut renoncer en tout état de cause à l’instance. A-t-on besoin de l’acceptation du
défendeur originaire ? Lorsque le défendeur originaire n’a présenté aucune défense au fond,
demande incidente, etc et que le demandeur veut se désister on a pas besoin de l’acceptation du
défendeur originaire – le juge va constater le désistement de l’instance. Si le défendeur a présenté
des défenses au fond, demande incidente, etc, il faudra son consentement. Or le tribunal peut passer
outre le refus du défendeur et prononcer le dessaisissement du tribunal si il constate que le refus du
défendeur ne se fonde pas sur un motif légitime. Il ne faut pas confondre avec deux autres
désistements : le désistement d’action qui est une renonciation à l’exercice d’une action et le
désistement d’un acte de procédure qui consiste à renoncer à un acte de procédure qu’on a pris
lors de l’instance (on ne renonce pas à l’instance et l’action juste à l’acte).
C) La caducité de la citation
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
Cf cours plus haut. Ce sont les articles 406 et 407 du CPC concernant le cas de la non comparution
d’un demandeur initial. L’article 406 du CPC précise que la citation est caduque dans les cas et
conditions déterminés par la loi. L’article 407 du CPC rajoute que la décision qui constate la
caducité de la citation peut être rapportée, en cas d'erreur, par le juge qui l'a rendue.
D) L’acquiescement
Ce sont les articles 408 et 409 du CPC. L’acquiescement à la demande adverse emporte
reconnaissance du bien fondé des prétentions de l’adversaire. L’article 408 du CPC précise que cela
entraîne renonciation à l’action pour ce qui est de celui qui acquiesce, va entraîner soumission de
celui qui acquiesce aux prétentions adverses et renonciation à se défendre, renonciation aux voies
de recours contre le jugement qui sera rendu. Cela emporte comme conséquence que le juge va faire
droit aux prétentions sur lesquelles il y a eu l’acquiescement et va constater son dessaisissement –
l’instance a pris fin. L’article 410 du CPC précise que l’acquiescement peut être expresse (celui qui
acquiesce aux prétentions de son adverse le dit, par l’acquiescement celui qui en est auteur renonce
à se défendre face aux prétentions adverses) mais aussi tacite. Quand est-ce qu’un acquiescement
peut être tacite ? Cela concerne l’acquiescement d’un jugement – en effet il est possible
d’acquiescer à un jugement. Par exemple, on est en contentieux avec quelqu’un et un jugement est
rendu pour nous condamner. L’adversaire va faire signifier le jugement pour le rendre exécutoire et
savoir si on veut faire appel. Nous, alors même que ce jugement n’est pas encore exécutoire parce
qu’il n’est pas notifié, on exécute spontanément les condamnations prononcées à notre encontre.
Cela veut dire qu’implicitement on a acquiescé aux condamnations du jugement – il s’agit d’un
acquiescement tacite. Il faut que l’intention d’acquiescer à un acte ou à un jugement soit certaine.
irréfragablement réputées les avoir abandonné – simplifie le travail du tribunal qui va pouvoir se
référer aux dernières conclusions de chaque partie car ce qui n’aura pas été repris sera
irréfragablement réputé avoir été abandonné.
Il existe les notes en délibéré – le principe est que lorsque les débats ont été clôturé plus personne
n’est recevable à vouloir saisir le juge d’une prétention nouvelle ou d’un moyen nouveau. Parfois il
arrive qu’une partie ait l’initiative d’adresser une pièce au tribunal pendant le délai du délibéré pour
rajouter dans le débat des choses. Ces notes en délibérée sont interdites par l’article 445 du CPC
mais l’article 445 du CPC connaît des exceptions. La première est que le tribunal peut souhaiter
demander à l’une ou l’autre des parties au cours du délibéré de lui fournir des explications sur les
faits ou sur une question de droit qui a été débattu lors de l’audience des débats – le président va
autoriser une note en délibérée. Il est de droit pour l’autre partie de prendre une note en délibéré en
réponse afin de respecter le contradictoire. La seconde est le cas où lors de l’audience des débats, le
MP ayant la qualité de partie jointe et ayant a pris la parole en dernier et le président ne pouvant pas
redonner la parole à l’une des parties, le code autorise la partie qui veut répondre aux prétentions du
MP de commettre une note en délibérée qu’il faudra adresser au tribunal mais également au MP et
aux autres parties à l’instance.
qui est de référer pour le détail aux conclusions écrites de chaque parties. Le jugement doit
comporter les motifs de la décision – le juge doit énoncer la qualification qu’il fait aux actes, les
règles de droit dont il fait application. Ce que le tribunal va décider doit être énoncé dans le
dispositif du jugement. Ce qui aura autorité de la chose jugée sera uniquement le dispositif (non pas
les motifs). Sur quel support le jugement doit-il être établi ? Il peut être établi sur un support papier
– le jugement doit être signé du président et du greffier. L’article 456 du CPC dispose que si le jour
où le jugement doit être rendu le président était empêché, le jugement pourra être jugé par un autre
juge qui a participé au délibéré et il faudra indiquer que la signature n’est pas celle du président
absent mais celle d’un autre juge. Le jugement peut aussi être rendu sur support électronique. Il faut
utiliser le logiciel de la chancellerie. Le jugement est un acte ayant une valeur importante du pdv
probatoire car il a la force probante qu’un acte authentique. Il y a des dispositions qui essayent
d’éliminer la possibilité pour l’une des parties au jugement d’en demander l’annulation en raison
d’une irrégularité de forme du jugement – articles 458 et 459 du CPC. Aucune nullité du jugement
ne pourra être demandée à l’occasion de l’exercice d’une voie de recours contre ce jugement si
l’irrégularité n’a pas été soulevée au moment du rendu du jugement. Il y a des présomptions posées
à l’article 459 du CPC qui visent a remédier à une irrégularité d’une forme. L’inexactitude ou
l’omission d’une mention obligatoire peut être remplacée par les mentions du registre d’audience.
L’annulation d’une décision judiciaire en matière contentieuse ne peut être demandée qu’à
l’occasion de l’exercice d’une voie de recours – on parle d’appel-nullité ou pourvoi-nullité.
le tribunal n’a tranché qu’une partie du principal en prévoyant de trancher le reste du principal
par un second jugement – lors du second jugement il ne pourra pas modifier ce qu’il a tranché
dans le dispositif du premier jugement, il en est dé saisi. Ce que le juge a tranché dans son
dispositif, le seul moyen de le faire réexaminer par un juge est d’exercer les voies de recours
ouvertes. En effet l’autorité de la chose jugée ne fait pas obstacle à la remise en cause par un autre
juge de ce qui vient d’être jugé. Le législateur s’est dit que le jugement peut souffrir de défauts qui
ne nécessitent pas une voie de recours. Le CPC prévoit pour rectifier les défauts du jugement de re-
saisir le tribunal et de lui demander de compléter son jugement – à ce moment là les voies de
recours sont irrecevables. Il s’agit des articles 481 et s. du CPC et de l’article 461 et s. du CPC. Il y
a d’abord le problème d’un jugement rendu mais qui est incompréhensible – l’article 461 du CPC
précise qu’il appartient à tout tribunal ayant rendu un jugement qui nécessite une interprétation de
ce jugement de procéder à cette interprétation. Cela va donner lieu à un débat contradictoire devant
le tribunal. On parlera d’un jugement interprétatif du premier jugement. Le code prévoit que les
deux jugements sont liés indivisiblement. L’article 462 du CPC prévoit l’hypothèse d’erreur ou
d’omission matérielle affectant le dispositif du jugement. Le fait que le jugement ait autorité de la
chose jugée par son dispositif et que le juge soit normalement dé saisi ne fait pas obstacle à ce que
le même tribunal viennent rectifier une simple erreur ou omission matérielle. Ces erreurs ou
omissions peuvent toujours être réparées par le tribunal qui a rendu ce jugement et qu’on saisi par
simple requête. Si la Cour d’appel était saisie d’un appel contre ce jugement qui ne concerne pas
l’erreur ou l’omission matérielle mais qui concerne autre chose, c’est à la Cour d’appel qu’il
appartient de réparer les erreurs ou omissions matérielles. Le juge saisi par simple requête ou
requête conjointe doit en principe entendre les parties avant de rendre son second jugement
rectifiant l’erreur ou l’omission matérielle. Le tribunal peut choisir de statuer sans audience, sans
entendre les parties et se réserve de les entendre que si nécessaire. Lorsqu’une telle requête en
rectification d’erreur ou d’omission matérielle est déposé au greffe du tribunal, le président de la
chambre qui va traiter de la requête va regarder si la demande de rectification est évidente, auquel
cas le tribunal peut estimer qu’il ne sert à rien de procéder à une audience. En revanche si il y a un
doute le tribunal va audiencer. Il existe aussi le cas de l’omission de statuer. L’article 463 du CPC
dispose que lorsque le tribunal a rendu un jugement dans lequel il a omis de statuer sur un chef de
demande, les parties aux jugements peuvent lui demander par voie de requête de compléter son
premier jugement en statuant par un second jugement sur le chef de demande ayant été omis – c’est
le cas où le juge a statué infra petita. Dans la rectification d’une omission de statuer, le second
jugement est indivisible par rapport au premier. L’article 464 du CPC traite du cas où le tribunal a
statué ultra petita – dans le dispositif du jugement le tribunal parle d’une chose qui ne lui a jamais
été demandé par les parties. Plutôt que de faire appel, il faudra que la partie qui a un intérêt dépose
une requête en rectification du chef du dispositif qui statue ultra petita afin de demander au tribunal
de rétracter dans le second jugement ce qui a été décidé. Il y aura préalablement au rendu du second
jugement une audience des débats entre les parties. S’agissant des juges du provisoire, l’article 488
du CPC prévoit que l’ordonnance rendue par le juge des référés n’a pas autorité de la chose jugée au
principal/au fond. Si ensuite l’une des parties à l’ordonnance de référé n’est pas satisfaite par le
dispositif, au lieu de former un appel de l’ordonnance décide de saisir le juge du fond du même
objet de litige, le juge du fond peut rendre un jugement avec un dispositif qui est en contradiction
totale avec le dispositif de l’ordonnance de référé car ce dispositif de l’ordonnance de référé n’a
aucune autorité de la chose jugée pour le juge du fond. On a l’équivalent pour les ordonnances
rendue sur requête où l’autorité de la chose jugée est encore plus faible voir absente. Le code ouvre
une action en rétractation soit d’une ordonnance de référé soit d’une ordonnance sur requête.
posant un principe directeur que dès le premier procès que se font deux justifiables il appartient au
demandeur ou même au défendeur de présenter à son juge (premier tribunal saisi) tout les
fondements juridiques qui sont susceptibles de fonder sa prétention. Si il ne le fait pas et que dans le
premier procès il se contente de présenter un premier fondement juridique et que le tribunal rend un
premier jugement par lequel il estime que le demandeur ou défendeur est mal fondé en sa prétention
– il sera débouté. Avec le principe posé par la jurisprudence si le demandeur ou défendeur à
l’occasion d’un second procès présente la même prétention en changeant de fondement juridique, ce
demandeur ou défendeur sera irrecevable au nom de l’autorité de la chose jugée. En effet, le code
civil définit l’autorité de la chose jugée par rapport à quatre critères (cf. plus haut) or dans le second
procès ici la partie qui présente la même prétention n’a pas le même fondement juridique –
désormais après cet arrêt la partie sera tout de même jugée irrecevable malgré le changement de
fondement juridique. Cela veut dire que pour ne pas se heurter à une autorité de la chose jugée, il
faut qu’un justiciable qui présente au tribunal une prétention mette absolument à l’appui de cette
prétention tout les fondements juridiques possibles car si il en oublie un il ne pourra pas faire un
second procès pour le mettre en avant – il sera irrecevable car autorité de la chose jugée. Il y a
ensuite eu toute une série d’arrêt ayant mis en œuvre ce principe de concentration des moyens
notamment un arrêt Civ, 1, 24 septembre 2009 n°08.10-517. Il s’agissait d’un prêt à usage – dans
leur convention les parties n’avaient pas fixé de terme extinctif au contrat. Le propriétaire ayant
prêté le bien a voulu récupérer son bien – il a fait un premier procès dans lequel il a présenté les
moyens et fondements existant dans le droit positif de l’époque. Après le rendu du premier
jugement qui a débouté le propriétaire, a eu lieu un revirement de jurisprudence concernant le
contrat de prêt à usage. Le propriétaire fait alors un nouveau procès avec un nouveau fondement
juridique. Au nom de l’autorité de la chose jugée, complété par le principe de concentration des
moyens, la Cour de cassation a débouté le propriétaire en disant que la prétention de celui-ci se
heurte à l’autorité de la chose jugée – il appartenait au propriétaire dès le premier procès d’invoquer
ce fondement. Il faut rappeler que l’interprétation d’un texte n’est pas créateur d’une règle nouvelle.
Cela a été très critiqué car c’est très injuste. La question s’est posée de savoir, devant la CEDH, si le
principe de concentration des moyens posé par la Cour de cassation en 2006 n’était pas contraire à
la ConvEDH notamment contraire au droit d’accès à toute personne à un tribunal. La CEDH dans
une décision du 26 mai 2011, Legrand c/France, a jugé que le principe de concentration des moyens
ne faisait pas obstacle au droit d’accès à une juridiction en France car il est normal qu’un État mette
des conditions de recevabilité pour saisir un tribunal. Ce qui peut donner lieu à l’autorité de la chose
jugée et à l’application du principe de concentration des moyens ne peut concerner que ce qui est
tranché dans le dispositif du premier jugement. On s’est demandé si le principe de concentration des
moyens dès le premier procès ne devait pas aboutir à un principe de concentration des demandes.
Cela est prévu en droit du travail. Il s’agirait de dire que dès le premier procès le demandeur devrait
présenter contre le défendeur absolument toutes les demandes qu’il pourrait être susceptible
d’élever contre lui. La doctrine a considéré qu’on devait aussi retenir un principe de concentration
des demandes. La Cour de cassation n’a pas accueilli cela. La Cour de cassation s’est dit que ce
principe de concentration des moyens pourquoi ne pas l’appliquer dans le même procès. La Cour de
cassation en a jugé ainsi dans la procédure devant la Cour d’appel à propos des fins de non recevoir
qui l’intimé va soulever contre l’appelant. Dans un arrêt du 13 novembre 2014, l’intimé avait
commencé par saisir le conseiller de mise en état d’une fin de non recevoir contre l’appel fait par
l’appelant en invoquant un premier moyen. Il en a été débouté car ce moyen était mal fondé. Il fait
alors une deuxième procédure devant le conseiller de mise en état où il demande toujours de
déclarer l’appel irrecevable (donc même prétention) mais invoque un autre fondement juridique. Il
est jugé irrecevable au nom de l’autorité de la chose jugée s’attachant à la première décision du
conseiller de la mise en état en raison du principe de concentration des moyens. Le principe de
concentration des moyens ne concerne donc pas que deux procès successifs mais concerne aussi des
demandes successives dans une même instance.
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
pour l’appelant des moyens sérieux permettant d’obtenir soit la réformation du jugement soit son
annulation. Il faut que la poursuite de l’exécution provisoire soit susceptible d’entraîner des
conséquences manifestement excessives. Il y a également une condition de recevabilité : pour que le
premier président puisse arrêter cette exécution provisoire de droit il faut qu’en première instance
celui qui va être condamné ait demandé au tribunal d’écarter l’exécution provisoire de droit au
motif qu’elle est incompatible avec la nature de l’affaire. Il existe une exception à cette condition de
recevabilité : si la demande du condamné en première instance se fonde sur des faits qui sont
survenus après le rendu du jugement et qui rendent l’exécution provisoire de droit incompatible
avec la nature de l’affaire, la condition de recevabilité n’existe plus. Cette demande est présentée en
référé. Si par exception la décision de première instance avait jugée nécessaire d’écarter l’exécution
provisoire de droit, il est possible en cas d’appel de demander soit au premier président soit au
conseiller de la mise en état de remettre l’exécution provisoire de droit en place – rendre exécutoire
pendant la procédure d’appel le jugement de première instance (article 514-4 du CPC).
Il y a aussi l’exécution provisoire facultative. L’article 515 du CPC prévoit que lorsqu’il est prévu
par un texte que l’exécution provisoire du jugement est facultative c’est-à-dire qu’elle n’existera
que si le juge de première instance l’ordonne, le tribunal de première instance peut ordonner soit à
la demande des parties soit d’office l’exécution provisoire facultative si il estime que c’est
compatible avec la nature de l’affaire. La décision rendue dira que l’appel ne sera jamais suspensif.
Le juge peut assortir le prononcé de l’exécution provisoire facultative de garanties – le juge qui
prononce l’exécution provisoire facultative peut conditionner le jeu de cette exécution provisoire à
la fourniture par le créancier de garanties. Il y a alors deux cas de figure : soit le créancier est
capable de fournir les garanties – dans ce cas l’exécution provisoire est applicable / soit le créancier
n’est pas capable de fournir les garanties ou ne veut pas – dans ce cas l’exécution provisoire
prononcée par le premier juge n’est pas applicable. Une exécution provisoire facultative prononcée
par le tribunal en première instance peut également être arrêtée. L’article 517-1 du CPC prévoit que
le premier président de la Cour d’appel peut arrêter l’exécution provisoire facultative. Quelles sont
les conditions ? Il faut démontrer soit que le prononcé de l’exécution provisoire était interdit par la
loi soit que l’appelant démontre au premier président qu’il dispose d’une hypothèse dans laquelle la
poursuite de l’exécution provisoire facultative serait susceptible d’entraîner pour lui des
conséquences manifestement excessives. Il existe un autre mécanisme à l’article 521 du CPC.
Lorsque la condamnation porte sur le versement d’une somme d’argent, cet article permet à
l’appelant de solliciter du premier président un aménagement de l’exécution provisoire prononcée
par le premier juge – cela consiste à proposer de consigner les fonds entre les mains d’un séquestre.
Il existe également l’article 524 du CPC qui prévoit que lorsque l’exécution provisoire existe, de
droit ou facultative, et que l’appelant n’arrive pas à en demander l’arrêt, le fait d’être devant la Cour
d’appel, sans avoir exécuté le jugement de premier instance assorti d’une exécution provisoire, va
permettre à l’intimé de demander la radiation de l’affaire du rôle la Cour – la Cour est obliger de
radier et donc elle ne statuera jamais sur l’appel de l’appelant.
instance). La cour de cassation ne va pas revenir sur les faits – elle rejuge en droit. Une voie de
recours peut être exercée devant différentes juridictions. En matière de jugement contradictoire ou
réputé contradictoire c’est l’appel. Pour les jugements par défaut, celui qui n’a pas comparu devant
son juge lors du premier jugement, a une voie de recours qui est ouverte : l’opposition. L’opposition
ne consiste pas à monter devant la cour d’appel – on revient devant le juge du premier degré. Il faut
distinguer entre voie de recours ordinaire et extraordinaire. Les voies de recours ordinaires sont
celles qui sont toujours ouvertes aux justiciables – il n’y a pas de conditions restrictives pour
exercer ces voies de recours. En revanche une voie de recours extraordinaire est ouverte qu’à des
conditions restrictives – par exemple le pourvoi en cassation.
Il y a la requête unique latérale – c’est le demandeur initial qui va présenter une requête au
tribunal. C’est le greffe qui enregistre cette requête, le tribunal est alors saisi des prétentions du
requérant, qui va fixer une date d’audience et convoque les parties à l’audience. On a aussi les
requêtes conjointes – les deux parties vont se réunir pour rédiger la requête conjointe. La requête
est ensuite déposée au greffe et le juge donnera la date d’audience. Il y a la possibilité en procédure
orale de procéder par voie de requête lorsque le montant de la demande est évaluable en argent et
que cette valeur de la demande n’excède pas 5 000€. Il arrive également que dans certaines
matières, quand un texte le prévoit, la requête unilatérale puisse être utilisée alors même qu’on ne
connaît pas le montant du litige ou que le montant est supérieur à 5 000€. En revanche on a en toute
matière la possibilité d’utiliser la requête conjointe (article 750 al.2 du CPC). Une fois que la
requête est établie, signée, elle va être déposée au greffe afin de saisir le tribunal. Dès lors, le greffe
a distribué ce dossier devant l’une des formations du tribunal et va convoquer les parties à une date
d’audience. La requête doit contenir des mentions obligatoires et particulières au TJ. Notamment il
faut les motifs de la demande et les pièces que le requérant ou que chaque requérant entend produire
au débat. Si le requérant ou les co-requérants le souhaite, il peut ou peuvent indiquer dans la requête
qu’ils sont d’accord que cette affaire soit traitée par le tribunal sans audience des débats – si c’est
une requête unilatérale le défendeur originaire peut très bien refuser cela. En procédure écrite, le
tribunal est saisi que des prétentions énoncées dans un acte de procédure écrite – dans ce cas là
l’audience des débats a beaucoup moins d’importance. Lorsqu’on est dans une requête qui ouvre
une procédure avec représentation obligatoire d’avocat car c’est une procédure écrite, il faut la
constitution des avocats. La convocation du greffe qui fixe la date d’audience et qui avise les parties
vaut citation devant le tribunal.
Lorsqu’on est en procédure écrite, l’article 776 du CPC prévoit que lorsque l’affaire arrive à
l’audience le président, qui doit conférer avec les avocats, peut proposer aux avocat de conclure une
convention participative qui a pour objet la mise en état du dossier. Les avocats peuvent refuser. Si
les avocats acceptent la proposition du président, cela va suspendre tout les délais de procédure,
cela peut même déboucher à un retrait du rôle de l’affaire le temps que soit exécutée cette
convention de procédure participative – une fois cela aboutit l’affaire sera ré inscrite au rôle. Cela
peut aussi simplement donner lieu au renvoie à une audience ultérieure.
PROCÉDURE CIVILE S6 – 2022/2023
Il arrive dans le cadre de la mise en état que les parties conviennent dans la convention participative
de se mettre d’accord sur un expert et de lui donner des chefs de mission. L’expert par la suite rend
son rapport. Cela est-il l’équivalent d’un expertise judiciaire ou est-ce un rapport amiable ? Car ce
n’est pas le juge qui a désigné l’expert. Le législateur est venu dire que l’expertise mise en œuvre
par une convention participative dans le cadre d’une mise en état vaut force probante d’une
expertise judiciaire.
§2 – Les exceptions