Vous êtes sur la page 1sur 10

CHAPITRE 1 – Quelle est la nature de l’action ?

Quels sont les liens entre l’action en justice et le droit substantiel qu’elle vise à défendre ?

SECTION 1 – L’action en justice, un aspect du droit substantiel

On avait coutume de dire que l’action était le droit mis en mouvement. Si l’action est le droit mis en mouvement alors
l’action est le droit lui-même. Cette confusion a entraîné des conséquences qui se retrouve dans les règles de procédure.
Aujourd’hui, on a une vision différente, les deux sont bien distincts mais il reste des liens.
Dans les conditions de l’action Il s’agit de l’intérêt à agir et de la qualité à agir. C’est le titulaire du droit. Si on ne peut
pas être titulaire du droit, on n’a pas qualité pour agir et donc on ne pourra pas exercer l’action .
L’action se transmet en même temps que le droit . Dans une cession de créance, on transmet au cessionnaire la
créance, l’action en paiement est également transmise au cessionnaire. L’action suit le droit.D’autant plus que l’action
est inutile si l’on est n’est pas titulaire du droit et également si l’on a un droit, mais que l’on ne pas exercer l’action .
L’action n’est pas le droit mais l’action est attachée au droit et parce que l’action est attachée au droit, on va élaborer les
catégories d’action en fonction du type de droit substantiel qu’elle vise à défendre.
Principe : Les actions en justice sont classées en fonction de la nature du droit sur lequel elles portent
(les actions réelles ou les actions personnelles) et de l’objet en cause (meuble ou immeuble). ( la classification de
l'action repose sur le droit substantiel )

On distinguer les actions réelles d’un coté et les actions personnelles : L’action réelle concerne les actions portant sur
des immeubles. Les actions réelles portent sur des droits réels et sont des actions qui permet de revendiquer la propriété
d’un bien,- L’action personnelle concerne un droit de créance issu d’un d’obligation que sa source soit contractuelle,
délictuelle ou légale.
1. Il y a plusieurs intérêts le 1er ; est d’identifier les plaideurs, cela permet de savoir contre qui on exerce l’action.
Celui qui est propriétaire du droit réel exercera l’action contre le détenteur de l’objet de droit ou contre celui qui
conteste la réalité du droit. Quant à l’action personnelle, seul le créancier ou ses ayants causes peuvent
exercer l’action.
2. Le 2nd interets et le délai de prescription : La prescription de l’action réelle, elle est de 30 ans alors que pour l’action
personnelle, elle est de 5 ans.
3. Et pour finir La compétence des tribunaux. : le TGI qui a connaissance des actions réelles immobilières alors
que le TI peut avoir connaissance des autres actions. Avec la fusion des TI et TGI, on pourra se poser la question
de la compétence. D’un point de vue territorial, la compétence territoriale est celle du lieu du domicile du
défendeur pour les actions réelles. Pour les actions personnelles, c’est le lieu de la situation du bien.

Attention ; Le demandeur qui invoque à la fois un droit réel et un droit personnel, on parlera d’action mixte . Si les deux droits
se situent dans la même opération juridique,alors on examine en même temps par un même tribunal. Ici, on laisse au
demandeur un choix entre le tribunal du domicile du défendeur et le tribunal du lieu de situation de la chose.

La classification selon l’objet du droit substantiel : On distingue les actions mobilières d’une part et les actions
immobilières .L’action mobilière concerne un droit mobilier, qui a pour objet un meuble alors que l’action immobilière
concerne un droit immobilier. L'interet majeur de cette distinction concerne le fait que les actions mobilières ne
peuvent pas être faites pas les mineurs seuls elles sont faites par le tuteur. Autre intérêt relatif à la compétence : le
TGI a seule compétence pour les actions immobilières. La compétence territoriale est déterminée en ce qui concerne
les actions immobilières par le lieu de situation de l’immeuble.

SECTION 2 – L’action comme droit autonome

I. L’action, un droit subjectif autonome

il existe des droits sans action et il existe aussi des actions sans droit substantiel.Concernant le droit sans action, c’est
l’obligation naturelle. Quand on est créancier d’une obligation naturelle, on a un droit à l’exécution de cette action. Droit qui
a pour effet d’empêcher la restitution de l’indu. Ex : si mon frère me verse une pension alimentaire, il ne pourra pas revenir
sur sa position par la suite, j’ai un droit à recevoir cet argent. L’action sans droit est ce qu’on appelle le contentieux
objectif, c’est l’action qui vise à exiger l’application de la loi. Mais on ne défend pas un droit subjectif, on demande que la loi
soit respectée.
Le but de l’action est de déterminer si le droit substantiel existe ou non. Pour savoir si elle peut exercer l’action, il faudrait
d’abord savoir si elle est titulaire du droit. Considérer qu’action et droit sont les mêmes choses impose de connaître la réponse
à l’avance mais ce n’est pas possible. La confusion entre droit et action n’est donc finalement pas possible.Il y a d’autres
arguments, Motulsky dit qu’on ne peut pas confondre le droit avec le pouvoir d’exiger l’exercice du droit car les règles du
droit sont différentes.
La règle de droit faisant naître le droit substantiel n’est pas la même que celle qui fait naître l’action en justice. Ce ne
sont pas les mêmes règles donc droit et action ne sont pas les mêmes choses. L’action est un droit subjectif en elle-
même. C’est bien ce qu’on voit dans le Code à l’article 30 « L'action est le droit, pour l'auteur d'une prétention, d'être
entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. Pour l'adversaire, l'action est le droit de
discuter le bien-fondé de cette prétention »
⇨ Le demandeur a un droit subjectif d’être entendu et à avoir une réponse du juge.
⇨ L’adversaire a un droit subjectif à discuter le bien fondé de la décision.
A partir du moment où une demande est formée, le demandeur peut exiger une décision du juge. Le défendeur peut exiger de
se défendre.Le refus par le juge de rendre une décision ou d’entendre le défendeur est sanctionné à l’égard du plaideur
concerné, c’est le déni de justice (= refus de statuer), le juge a porté atteinte à un droit subjectif du plaideur et devra
réparer le dommage qui a causé cette atteinte.
Si l’action est un droit subjectif alors les règles du droit subjectif s’appliquent aussi à l’action, autrement dit, la théorie de
l’abus de droit est applicable à l’action. En effet, c’est ce que l’on trouve à l’article 32-1 du Code de Procédure civile : «
Celui qui agit en justice de manière dilatoire ou abusive peut être condamné à une amende civile d'un maximum de
10 000 euros,».
⇨ Qu’il y ait intention ou non, les juges devront tout de même toujours caractériser avec
e
précaution les circonstances de nature à faire dégénérer l’exercice du droit d’agir en faute : 2 chambre
civile, 6 mars 2003, n°01-00.507.

Motulsky définit l’action comme un droit subjectif mais il accorde une autonomie véritablement absolue à l’action. Certes,
on pourrait dire qu’il faut le droit d’agir pour que l’action soit possible, le droit d’agir préexiste à l’action elle-même. Le
droit d’agir (d’avoir accès à un juge), qu’il soit distinct ou non de l’action, est un droit fondamental.

II. L’action, un droit fondamental

Certes le Code de Procédure Civile définit l’action mais il ne pose à aucun moment le droit d’accès à un tribunal Le
droit d’accès au juge a été proclamé dans les conventions internationales et, en droit interne, on trouve des règles
permettant de garantir l’accès au juge.

A. La consécration internationale

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948 et le pacte international relatif aux droits civils
et politiques de 1966 exigent un recours effectif au juge contre les actes violant les droits et libertés qu’ils
reconnaissent. Ces textes exigent de la part des états qu’ils organisent un recours contre un juge pour rendre ces droits
effectifs.Un droit n’existe pas sans accès au juge. Le pacte de New York ajoute l’obligation pour la juridiction de statuer
sur le recours et le droit à l’exécution de la décision. En droit européen, le droit d’accès au juge est aussi reconnu.A
l’article 6 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme : on ne mentionne pas directement le droit d’accès
au juge. En revanche, la jurisprudence de la CEDH a dégagé ce droit d’accès au juge de l’article 6 §1.Cet article a été
appliqué dans l’arrêt GOLDER c/ RU Dans cet arrêt, les juges disent que si la Convention reconnaît un droit à un procès
équitable, c’est qu’en premier lieu elle reconnaît un droit à un procès, idée qu’on a le droit à un recours juridictionnel
Pour l’UE, ce droit d’accès au juge a aussi été consacré. En premier lieu par la CJUE, elle a tiré le droit d’accès au juge des
PGD du droit communautaire dans un arrêt du 15 mai 1986, MARGUERITE JOHNSTON. Cet arrêt a été consacré par
l’article 47 de la charte des droits fondamentaux de l’UE. La CJUE a aussi précisé que les ressortissants des états
membres ont un droit d’accès au juge européen. Le juge national ne peut pas faire obstacle à l’exercice d’un recours
préjudiciel Les juridictions européennes disent que cela ne doit pas être plus compliqué d’invoquer le droit dérivé que
le droit national devant le juge national.Le droit au juge est un droit fondamental mais il ne faut pas en déduire que
c’est un droit absolu, on admet des limitations si elles ne sont pas excessives. le justiciable peut demander d’écarter la
règle interne qui fait obstacle au droit de l’union et le justiciable peut saisir les juridictions européennes d’un
recours en constatation d’un manquement de l’État à ses obligations européennes.

B. La consécration interne

Le Conseil Constitutionnel protège le droit d’agir même s’il n’est pas inscrit dans la Constitution La jurisprudence du
Conseil Constitutionnel y fait référence, il considère que le droit d’accès au juge résulte de l’article 16 de la DDHC qui
impose la garantie des droits. La référence au droit d’agir se trouve aussi dans certaines lois : Loi J21 2016 : le greffe
de n’importe quelle juridiction doit informer le justiciable sur la procédure à suivre. La Cour de cassation fait
référence au droit d’accès à un juge dans une décision d’assemblée plénière du 1995, cette décision, l’assemblée
plénière nous parle du droit à l’assistance d’un avocat ;

C. La levée des obstacles du droit d’agir, la répartition des dépends et l’aide juridictionnelle

Il s’agit ici d’assurer l’égalité de tous dans l’accès à la justice. Pour assurer cette égalité, il est nécessaire que la justice
soit gratuite. Ce principe vient de la Révolution française car il a été proclamé dans les lois des 16 et 24 août 1790.Toutefois,
saisir une juridiction est certes gratuit MAIS on a quand même les frais d’avocat, les frais d’expertise, les frais de
traduction. Certains de ces frais sont compris dans les dépens.On a le principe de gratuité des actes de justice devant les
juridictions mais, au cours du procès, on va sans doute engager des frais comme les dépens qui sont les frais indispensables
à la poursuite du procès et dont le montant est fixé par le règlement ou judiciaire (par le juge). La gratuité de la saisine
des juridictions mais LA GRATUITÉ DES ACTES N’EST PAS ABSOLUE.

⇨ Un certain nombre de frais sont compris dans les dépens. Pour faciliter l’accès à la justice, on peut répartir les
dépenset mettre en place une aide juridictionnelle.
1. La répartition des dépens et la condamnation des frais irrépétibles

En principe, les dépens sont à la charge du perdant / Le juge peut aussi condamner le perdant à payer ce que l’on appelle
les frais non susceptible de remboursement Mais le juge peut condamner la partie perdante non seulement aux
dépens mais aussi aux frais non suseptible de remboursement . Le juge peut le faire sur le fondement de l’article 700
du CPC .Lorsque le juge condamne sur le fondement de l’article 700 alors que l’adversaire bénéficiait de l’aide
juridictionnelle, il peut aussi condamner à verser à l’avocat du bénéficiaire de l’aide une somme au titre des
honoraires et frais . Cela veut dire que lorsque l’on a un client qui bénéficie d’une aide juridictionnelle, la
rémunération de l’avocat est faible. Si le client n’avait pas bénéficié de l’aide juridictionnel, on aurait établi avec lui
une convention d’honoraire c’est pourquoi le perdant peut être condamné à verser une partie des honoraires et frais
qu’aurait touché l’avocat si son client ne bénéficiait pas de l’aide juridictionnelle. Le perdant n’y est pas forcément
pour quelque chose.Le juge a aussi la possibilité de refuser de condamner le perdant aux dépens et sur le fondement
de l’article 700. Il peut partager les dépens entre les parties, il peut même les laisser totalement à la charge de la
partie gagnante MAIS alors il faudra une décision spécialement motivée.

⇨ Ne peut pas être tenu des dépens le perdant qui a bénéficié de l’aide juridictionnelle.

2. L’aide juridictionnelle

L’aide juridictionnelle est une aide qui consiste à permettre pour les personnes dont les ressources sont faibles d’accéder aux
juridictions sans avancer les frais et avec l’assistance gratuite ou presque des avocats et des huissiers de justice. L’aide
juridictionnelle peut être partielle ou totale. Il faut savoir que la CourEDH a affirmé que l’accès au juge n’était pas garanti si
une telle aide juridictionnelle n’était pas offerte par l’état : Airey c/ Irlande 9 oct. 1979. Ici, l’accès au juge était possible
et gratuit sans l’assistance d’un avocat mais devant la juridiction en question il était impossible d’obtenir gain de
cause sans l’assistance d’un avocat. Pour l’état irlandais, il n’y avait pas de problème mais cela n’était pas suffisant
par la CourEDH car les chances de gagner étaient nulles.

L’Aide juridictionnelle fonctionne devant toutes les juridictions. Elle est de plein droit pour le mineur. Il faut qu’elle soit
demandée et cela en tout état de cause (à tout moment). Elle est accordée sous conditions de ressources. Elle peut être
accordée exceptionnellement à celui qui se lance un procès qui va engendrer beaucoup de charges

Il reste une condition qui interroge un peu mais qui est légitime. Il faut que la demande ne soit pas dénuée de fondement ou
manifestement irrecevable pour le demandeur. Cela implique de prendre position sur le fond de l’affaire ;Celui qui a
bénéficié de l’Aide juridictionnelle en première instance ne voit pas nécessairement cette aide en appel . Sauf si c’est
l’intimé. Si c’est l’appelant, il doit refaire une demande. Devant la Cour de cassation, l’aide sera refusé s’il n’y a pas un
réel fondement à se pourvoir. La demande est à faire devant le bureau d’aide juridictionnelle et il existe une voie de
recours si le bureau refuse l’Aide juridictionnelle.

⇨ On peut exercer un recours au près du président de la Cour d’appel ou au président de la Cour de cassation.Les
conditions de ressources sont assez exigeantes. Pour un certain nombre de foyers, la perspective du procès et des
honoraires est lourde alors qu’ils n’ont pas accès à l’Aide juridictionnelle. Il existe alors un relai : dans de très
nombreux contrat d’assurance est inclus une assurance de protection juridique.
CHAPITRE 2 – Les conditions de l’action.

Les conditions de l'actions sont soumis à des conditions de recevabilité il faut que l'action remplisse ces conditions que l'action
puisse être examiné sur son bien fondé. Les conditions constituent un filtre , si l'action est déclarer irrecevable on n'examinera
pas le fond . Le code de procédure civil pose les conditions générales exigées pour toutes les actions il existe trois types de
conditions
• Conditions subjectives :Premièrement On vérifie que le demandeur remplit un certain nombre de condition. Puis
Quant à la demande, on va faire un examen de l’action mais au regard de la situation du demandeur.
• Conditions objectives . Elles concernent la demande elle- même
• Conditions purement personnelles elle tienne a la capacité ou au pouvoir d’agir du demandeur
I. L’intérêt à agir
L' intérêt à agir est le profit que l’on peut tirer de l’action et pour cela il faut qu’il existe un trouble né de l’atteinte à un
droit, une liberté ou encore de l’atteinte à la légalité objective. Il faut aussi un avantage pour celui qui va exercer l’action
( cessation du trouble) L’intérêt doit être personnel  L’intérêt doit être né et actuel et il doit aussi être légitime.
A. Un intérêt né et actuel
La condition implique que l’intérêt existe au moment où l’action est exercée. Lorsqu’on exerce l’action un trouble existe déjà.
Il n’est pas question de mobiliser la justice pour un trouble qui n’est qu’éventuel ou futur. Il n’y a pas en principe d’action
préventive mais certaines sont possibles :
• L’action interrogatoire pousser le défendeur à prendre parti alors qu’il dispose encore d’un délai pour le
faire.
• L’action provocatoire : celle qui contraint à agir celui qui n’a encore rien demandé. On contraint celui qui est en
principe titulaire d’un droit à l’exercer ou à le perdre. L'action provocatoire porte atteinte au droit mais elle évite
l'insécurité juridique.
ON NE PEUT DONC PAS EXERCER D’ACTION PRÉVENTIVES CAR IL N’Y A PAS D’INTÉRÊT NÉ ET ACTUEL. Mais
pourtant Sont admises par principe les actions conservatoires, préparatoires ou déclaratoires.
• L’action conservatoire est celle qui vise à empêcher un dommage sérieux et imminent. Le dommage ne s’est
pas encore produit mais il risque fortement de se produire.
•  L’action préparatoire vise à se préconstituer une preuve avant tout procès pour éviter que la preuve ne
dépérisse..
•  L’action déclaratoire n’est pas, en principe, exclue mais elle n’est pas toujours admise, elle vise à faire constater
l’existence ou l’inexistence d’un droit en dehors de toute contestation actuelle, le droit n’est pas contesté mais
on demande au juge s’il existe ou pas. On va faire reconnaître une situation par le juge ou l’inexistence du droit pour
que le jour où ce droit produira effet, la solution sera réglée immédiatement.
Ce qui rend recevable une action déclaratoire est soit une autorisation de la loi, soit la jurisprudence . Certains auteurs ont
trouvé comme critère que les juge admettaient les actions déclaratoires qui présentent une utilité immédiate
B. La légitimité de l’intérêt
La légitimité de l'interet se trouve à l’article 31 du CPC : « l’intérêt doit être né actuel et légitime » Pour que l’intérêt soit légitime
il faut avoir la qualité pour agir ; La qualité est l’habilitation légale qui permet à une personne ou à un groupe de
personnes de saisir le juge d’un type de prétention déterminée. En principe, l’intérêt suffit : quand on a intérêt à agir, on a
aussi la qualité à agir. Cependant, dans certains cas, la loi va restreindre le droit d’agir en ne donnant qualité pour agir
qu’à certaines personnes ( A) . A l’inverse, il arrive que la loi habilite certaines personnes à agir alors même qu’elles n’y
ont pas personnellement intérêt. ( B)
Les restrictions au droit d’agir est Prévu à l’article 31 CPC La restriction au droit d’agir est une exception, en principe, tout
ceux qui ont intérêt à agir ont qualité pour agir. Par exception, la loi peut donner la qualité à agir à certaines personnes
seulement. On trouve ces dispositions légales dans les dispositions de droit substantiel. On en trouve beaucoup en droit de la
famille car on ne permet pas à n’importe qui de s’immiscer dans les affaires de la famille. . Il faut savoir qu’ une personne peut
agir en plusieurs qualités différentes. (le dirigeant d’une société qui agi en tant que dirigeant en qualité de
représentant de la personne morale et il peut agir en son nom propre en qualité de personne physique. Ce qui compte
c’est la qualité et non pas la personne. L’action sera exercée en une qualité et le juge est tenu par cette qualité. Si le
demandeur se trompe de qualité en désignant le défendeur, le juge ne peut pas rattraper le coup. Autrement dit, le juge ne
peut pas condamner une personne en une autre qualité que celle qui résulte de l’action : Une première instance contre le
dirigeant en qualité de personne physique, s’il y a appel, sera toujours contre la personne physique car ON NE PEUT PAS
AVOIR UNE NOUVELLE PARTIE EN APPEL
B. Les extensions au droit d’agir
Les extensions au droit d’agir sont cités à l’article 31 du CPC La loi va dire que telle personne va pouvoir défendre l’intérêt
d’une autre personne. La loi donne le droit d’agir pour défendre l’intérêt. Ici, on a trois types d’action avec un droit d’agir
élargi :
• L’action au nom d’un intérêt collectif
• L’action dans l’intérêt d’autrui
• L’action de groupe
L’action au nom d’un intérêt collectif L’intérêt collectif est celui d’un groupe. L’intérêt du groupe se distingue de la somme
des intérêts personnels des membres du groupe. Cet intérêt collectif ressemble à l’intérêt général. Cela ressemble à
l’intérêt général mais ce ne l’est pas car le défenseur de l’intérêt général est le ministère public. On distingue l’intérêt
général et l’intérêt collectif. Dans certains domaines, on va donner qualité aux citoyens ou à certaines associations pour
agir Sur certains points, certaines associations ou individus sont mieux placés pour défendre certains aspects de l’intérêt
général. Il faut tout de même demander l’autorisation au Tribunal Administratif ( les actions des syndicats pour protéger
l’intérêt des ouvriers et on comprend que le syndicat est bien mieux placé que le ministère public pour agir.)Mais quand
il s’agit de défendre l’hygiène ou la santé publics (environnement, tabagisme…), on a bien le sentiment que l’intérêt
collectif va se confondre avec l’intérêt général, mais on va laisser d’autres personnes agir car elles seraient mieux aptes
à défendre cette partie l’intérêt général. Les contribuables , les syndicats et associations ont vocation à pouvoir agir ; on
admet depuis longtemps au syndicat d'agir ' les syndicats pro peuvent agir en justice devant toutes les juridictions.
2. L’action en défense des intérêts personnels d’autrui
On va parler d’un syndicat ou d’une association qui va agir pour défendre un intérêt individuel d’un de ses membres
ou de plusieurs membres = action de substitution.  LA PERSONNE MORALE VA SE SUBSTITUER À LA PERSONNE
PHYSIQUE. Pour que la personne morale puisse faire écran entre la personne physique dont elle va défendre l’intérêt et le
défendeur. Concrètement, on va utiliser ce type d’action lorsque structurellement il y a un rapport de force déséquilibré entre
celui qui défend l’intérêt et son défendeur. On trouve cela en droit du travail. La liberté d’agir du salarié doit être préservé. Le
syndicat ne doit pas se saisir de n’importe quel cas et l’individu doit choisir si il agi ou pas. Le Conseil Constitutionnel l’a précisé
dans une décision de 1989. Le salarié doit être informée de la demande et de l’action du syndicat et qu’il doit intervenir à
tout moment pour mettre fin à l’action du syndicat et/ou pour défendre lui-même son intérêt.
En Droit du Travail les syndicats ne pouvaient pas atteindre toutes les personnes qui souffraient d’atteinte à leurs droits et on a
ouvert cette action de substitution en faveur des actions qui luttent contre les discriminations. L’association doit toujours justifier
avoir obtenu le consentement écrit de l’intéressé qui peut intervenir à tout moment pour mettre fin à l’instance. La jurisprudence
a aussi admis ligues de défense sont fondées pour défendre les intérêts d’un groupe. Ex :associations de commerçants
 Pour que l’association puisse agir, il faut que ses statuts prévoient la possibilité de former une action et l’association
ne peut agir que dans l’intérêt de ses membres.
3. L’action de groupe
L’action de groupe est apparue avec la loi Hamon de 2014 . Cette action a été créer pour faire respecter les droits des
particuliers face à des grands groupes industriels et au départ on a institué cette loi uniquement dans le domaine de la
consommation. Par la suite, on a étendu l’action de groupe à d’autres domaines. On peut appeler « class action » à la
française. Modèle américain : class action qui est une action collective qui peut s’intenter dans les contentieux de masse.
C’est l’idée qu’on a des industriels qui ont beaucoup de moyens (les meilleurs avocats) et en face un petit consommateur qui
n’a pas ces moyens. La class action permet de se rassembler et de rééquilibrer la balance. La class action est une action
qui n'est beaucoup utilisée. L’action de groupe de la loi Hamon avait un domaine restreint : droit de la consommation. Il y
avait un domaine où une telle action était nécessaire : domaine de la santé car c’est l’outil rêvé des victimes d’un scandale
sanitaire. Le domaine de la santé a été investi par l’action de groupe grâce à la loi J21.
 La loi J21 a adapté son régime aux différents domaines qu’elles visaient. L’action de groupe se déroule en deux phases :
Donc la 1ère étape va être de déterminer si on a bien affaire à une faute et la 2nd étape c'est la réparation du préjudice.
1er ; On soumet au juge les agissements du défendeur au juge, l’association devra lui présenter au moins deux cas
individuels. Qu'elle devra présentés dans l’assignation. Si le juge retient la responsabilité, on va passer à la deuxième
phase qui sera celle des réparations du préjudice mais pour le réparer il faut encore identifier les victimes. On va donc
constituer le groupe Pour constituer le groupe, le juge va déterminer les critères de rattachement au groupe. Le juge va
déterminer quels sons les préjudices qui peuvent être réparés ainsi que le délai pour se rattacher au groupe. ( la loi fixe
une fourchette dans la quelle le juge devra choisir un delai adapté à l'affaire En droit de la consommation, le délai est entre 2
et 6 mois. En droit de la santé, le délai est de minimum 6 mois et maximum 5 ans (le préjudice peut prendre plusieurs
années à apparaître). Ex : le Distilbène . Le juge ordonne aussi des mesures de publicité pour informer les victimes de
l’existence du groupe afin qu’elles puissent s’y rattacher. Ces mesures de publicité ne peuvent être appliquées que dès
lors que le jugement n’est plus susceptible d’aucun recours. L’idée est d’avoir le certitude de la condamnation.La
victime doit faire la démarche d’entrer dans le groupe, en droit français on choisit le modèle à l'opposition du droit .
américain : on intègre directement la victime et c’est elle qui en sort si elle le veut.
 ON A UNE ACTION TRÈS ORIGINALE CAR L’ADHÉSION AU GROUPE SE FAIT APRÈS LA CONDAMNATION ALORS
QUE DANS LES MODÈLES ÉTRANGERS, L’ADHÉSION SE FAIT AVANT LA CONDAMNATION.
 La deuxièmes phrase est celle de la Réparation des préjudices Cette réparation peut se faire de manière individuelle ou
collective. En droit de la consommation, le juge détermine le montant qui sera indemnisé. On détermine le préjudice et le
juge choisit un montant . En matière de santé, on évaluera le préjudice corporel individuellement et en fonction
des cas
Attention : ni l’adhésion au groupe, ni le fait de donner mandat à l’association pour percevoir la somme n’implique l’adhésion à
l’association. L’adhésion ne peut pas être une condition d’adhésion au groupe. Si le professionnel ne verse pas ce à
quoi il a été condamné, alors le juge qui a statué sur la responsabilité sera à nouveau saisi. Dans le cas d’une
indemnisation collective, l’association négociera un accord avec le responsable. Accord qui devra être accepté par les
membres du groupe et homologué par le juge. Si l’accord n’est pas trouvé, l’association va pouvoir saisir le juge qui va i mposer
un chiffrage du préjudice Si le juge n’est pas saisi (négligence de l’association dans la phase de liquidation des préjudice) dans
un délai d’un an après que le jugement sur la responsabilité a acquis force de chose jugée, alors les membres du groupe
pourront adresser une demande directement au professionnel (on rebascule sur la liquidation individuelle). Celui qui fait
obstacle à la conclusion d’un accord (qu’il soit le demandeur ou le défendeur) encourt une amende civile jusqu’à 50 000
€. Il est aussi possible d’exercer l’action en indemnisation directement devant l’assureur du responsable. Les décisions
rendues dans le cadre de l’action de groupe n’ont autorité pour les membres du groupe que dans la limite du préjudice
indemnisé. S’il reste un préjudice individuel qui n’a pas été intégré dans l’action de groupe, il faut le réparer par une action
individuelle. Si on se trouve en matière de consommation et l’indemnisation est limitée au préjudice matériel Pour la
réparation du préjudice corporel, il faudra faire une action individuelle. L’autorité de la chose jugée ne s’impose pas aux
victimes n’ayant pas adhéré au groupe, ni aux victimes ayant renoncé à l’adhésion. Tant que la victime n’a pas perçu son
indemnité, elle peut exercer une action individuelle.
L’autorité de la chose jugée ne se manifeste pas au même moment pour la victime et pour le responsable.
•  Pour le responsable, dès lors que la victime adhère au groupe, le responsable devient son débiteur : l’autorité
l’oblige à respecter cette décision du juge.
•  La victime n’est pas tenue de la décision tant qu’elle n’a pas touché son indemnité. Ce qui est aussi étonnant
est que l’autorité de la chose jugée s’impose aux autres associations susceptibles de réaliser la même action
de groupe. Si l’association devient défaillante en cours d’instance, une autre association peut demander au
juge sa substitution dans les droits de la première association. Deux associations peuvent agir en même
temps. Dans ce cas soit on joint les deux actions, si elles ne sont pas jointes ce n’est pas gênant, deux décisions
seront rendues. Elles ne seront pas forcément identiques mais n’entreront pas en contradiction car les victimes ne
peuvent pas adhérer aux deux groupes. L’action de groupe va suspendre le délai de prescription de l’action
individuelle. Une fois que l’action de groupe est terminée, le délai de prescription va repartie mais le délai ne
peut pas être inférieur à 6 mois.
 LA LOI RÉPUTE NON ÉCRITE TOUTE CLAUSE AYANT POUR EFFET D’INTERDIRE À UNE PERSONNE
D’EXERCER SON ACTION.
Il y a deux procédures spécifiques :
• La procédure simplifiée: on peut quantifier le montant de l’indemnisation qui sera le même pour chaque victime
et le consommateur n’aura pas à aller dans le groupe d’indemnisation, il aura juste à accepter ou refuser
l’indemnisation à partir du moment où la personne accepte, le juge obligera que le professionnel indemnise les
victimes. De plus, dans ce genre de procédure, il n’y aura pas de mesure de publicité.

La procédure spécifique au droit de la concurrence: il y a un préalable: une décision d’une juridiction nationale
ou de l’UE qui constate le manquement d’un professionnel aux règles de la concurrence et que cette décision
ne soit plus susceptible de recours. Les victimes ou l’association ne peuvent pas initier l’examen du
professionnel au droit de la concurrence et c’est uniquement pour protéger les professionnels. On voit que
l’autorité de la concurrence va permettre ou non aux victimes de se faire indemniser et si elle refuse, la question
ne sera jamais poser devant un juge.
•  La procédure spécifique au droit de la concurrence : sa structure est la même que la procédure ordinaire en
matière de consommateur. Cependant, ses conditions d’ouverture vont être plus strictes. En effet, une telle
procédure ne peut s’ouvrir que sur le fondement d’une décision d’une juridiction nationale ou d’une juridiction
de l’UE constatant le manquement d’un professionnel aux règles de la concurrence et qui n’est plus
susceptible du recours. Il faut donc d’abord une décision irrévocable d’une autorité de la concurrence pour que
l’action de groupe puisse avoir lieu. Si une association lance une action de groupe avant qu’une telle décision ait été
prise et ait été irrévocable, le juge de l’action de groupe devra surseoir à statuer. C’est remarquable car on voit que les
autorités de la concurrence vont pouvoir faire obstacle à l’action de groupe = sans la décision de l’autorité de la
concurrence, on ne pourra pas faire l’action de groupe. L’idée est qu’on va protéger la réputation du professionnel
donc ce manquement doit avoir été établi. En revanche, une fois que le manquement est établi, il n’est plus
nécessaire d’attendre l’expiration des voies de recours dans l’action elle-même pour mettre en œuvre les
mesures de publicité. C’est logique car le manquement est constaté. Article de S. Amrani Mekki, JCP 2016,
n°1340
SECTION 2 – Les conditions objectives
Pour que l’action soit recevable, elle doit être intentée dans un certain délai, que l’action n’ait pas déjà été jugée et qu’elle soit conforme à l’intérêt
général tout action est soumis à un délai pour agir Il existe un délai de prescription et des délais spécifiques pour des actions particulières : les
délais de forclusion. L’expiration du délai de prescription éteint l’action. En principe, le délai est de 5 ans p our les actions réelles immobilières, le
délai reste de 30 ans. L’objectif de la loi était de simplifier les délais de prescription mais il reste tout de même des délais spéciaux.

la prescription est acquise lorsque pendant toute la durée du délai de prescription, le titulaire du droit n’a pas agi. Certains actes de la part du
titulaire du droit suspendent le délai. Les délais de forclusion sont des délais qui sont précisément fixées par la loi pour une action particulière.
On parle aussi de délai préfix. Sa particularité est qu’il n’est pas susceptible de s’interrompre, ni de se suspendre en principe. Il va consolider la
situation du débiteur plus rapidement . le titulaire du droit aura moins de temps pour agir que pour le délai de prescription. Désormais, le délai de
forclusion peut tout de même s’interrompre : il s’interrompt par la demande en justice. Le titulaire du droit n’est pas inerte à ce moment donc on lui
permet de suspendre le délai. On trouve encore des différences du point de vue procédural. Le juge doit soulever d’office le moyen tiré de l’expiration
du délai de forclusion.

•  QUAND LE DÉLAI DE FORCLUSION EST ÉCOULÉ, LE JUGE DOIT LE RELEVER D’OFFICE = AUCUNE ACTION NE PEUT
PROSPÉRER ALORS QUE LE DÉLAI DE FORCLUSION EST ÉCOULÉ. Le délai de forclusion est plus court et il ne peut pas se suspendre
mais il peut s’interrompre. Le juge, sur le plan procédurale, doit soulever d’office le moyen tirer de l’expiration du délai de forclusion alors qu’il
ne peut pas le faire pour le délai de prescription: le délai de forclusion est d’ordre public alors que la prescription doit être laissé à l’intention
des des parties, le juge ne peut pas le soulever.

• La prescription fait disparaitre l’action mais pas l’exception: en principe, on ne peut pas exercer une action sur le fondement d’un droit
prescrit mais si on est attrait en justice, on pourra utiliser ce droit prescrit pour se défendre. Alors que la forclusion interdit tout (action et
exception)

II. L’autorité de la chose jugée et la cohérence de l’action

Article 122 du CPP qui dit que si la prétention, objet de l’action, a déjà été jugée, l’action est irrecevable. On ne peut pas juger deux fois la même
chose. Quant à la cohérence de l’action, cette notion renvoie à l’ordre public et au bon déroulement du procès. Sur l’ordre public : le juge peut déclarer
irrecevable, l’action illégitime, celle qui porte atteinte à l’ordre public. Le juge peut la déclarer irrecevable alors l’action est contradictoire à la force
obligatoire du contrat. D’une manière générale, c’est l’application : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Ex : si je revendique la propriété
d’un objet que j’ai volé, c’est contraire à l’ordre public. Sur la cohérence procédurale : elle imposerait de soulever les moyens de défense dans
un ordre logique.

SECTION 3 – Les conditions personnelles.

Il faut, pour pouvoir agir, jouir du droit. La capacité de jouissance est une condition nécessaire de l’action en justice. Or, la capacité de jouissance ne
peut pas être ôtée à la personne juridique, on peut seulement lui ôter la capacité d’exercer ses droits. Dans la plupart des cas cependant, le décès
de la personne n’entraîne pas irrecevabilité de l’action, elle pourra être transmise aux ayants cause. DÈS LORS QU’IL Y A PERSONNALITÉ
JURIDIQUE, IL Y A CAPACITÉ DE JOUISSANCE. La difficulté vient de la capacité d’exercice du droit car pour pouvoir agir en justice, il faut avoir la
capacité d’exercice. De ce fait, les personnes incapables (mineurs et majeurs protégés) devront être représentées pour agir, ils ne peuvent pas
agir seuls.

Pour les majeurs protégés, cela dépend du type de mesure de protection. La sauvegarde de justice ne restreint pas la capacité d’agir en justice, la
personne sous sauvegarde de justice peut agir seule. La personne sous curatelle peut agir seule mais toute signification qui lui est faite doit
aussi être faite au curateur à peine de nullité. La personne sous tutelle perd sa capacité d’exercice et il faudra nécessairement qu’elle soit
représentée. Le débiteur qui fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire perd, lui aussi, sa capacité
d’exercice : il ne peut plus agir en justice.

Comment est sanctionnée l’incapacité ? Si un débiteur est attrait en justice et qu’il n’a pas la capacité d’agir en justice : c’est une irrégularité de fond
qui engendre la nullité de l’acte procédural, c’est-à-dire qu’on peut la soulever à n’importe quel moment de l’instance. Le juge peut la soulever
d’office mais ce n’est pas une obligation. La cause d’incapacité peut aussi disparaître avec le temps et si au moment où le juge statut sur la capacité,
l’incapacité a disparu, la nullité ne pourra pas être prononcée.

II. Le pouvoir d’agir en justice : l’action du représentant Pour agir en représentation d’autrui, il faut avoir le pouvoir de représentation pour cette
personne. Il doit être confié expressément.

A. La représentation d’origine légale Le pouvoir peut lui avoir été confié par la loi, par une convention ou par le juge.

Le représentant est celui qui est désigné par la loi pour les personnes morales ou les enfants mineurs représentés . Il n’y a pas besoin
d’autorisation spéciale pour agir. Le représentant légale a toujours le pouvoir d’agir en justice pour le représenté. SI LE REPRÉSENTANT N’A PAS
LE POUVOIR D’AGIR EN RÉALITÉ, LA SANCTION EST LÀ ENCORE UNE NULLITÉ POUR VICE DE FOND.

B. La représentation d’origine conventionnelle

La représentation conventionnelle est issue d’un mandat et le mandat doit donner le pouvoir d’agir en justice. Il faut donc une autorisation spéciale.
IL NE FAUT PAS CONFONDRE le POUVOIR D’AGIR EN JUSTICE AVEC LA REPRÉSENTATION EN JUSTICE. Pour distinguer les deux :

 La représentation en justice (celle que réalise l’avocat) est la représentation ad litem. L’avocat aura le mandat pour exercer des actes de procédures
au nom de son client.

 La représentation à l’action est la représentation ad agendum. C’est la représentation en général. Par exemple, quand on donne mandat à
quelqu’un pour conclure un contrat.

Devant une juridiction, les deux représentations peuvent se présenter. Dans le cadre de la représentation ad agendum, on applique l’adage nul ne
plaide par procureur. Au départ, cela voulait dire que l’on peut plaider que soi même mais à partir du XVème siècle, on a permis la représentation à
l’action. Mais le représentant doit toujours indiquer le nom du représenté parce que cela permet à la partie adverse d’éventuellement contester le
droit de représenter ou sa qualité à agir. Celui qui n’avait pas le pouvoir d’agir dans le cadre de la représentation conventionnelle voit ses actes
sanctionnés par la nullité pour vice de forme.

C. La représentation d’origine judiciaire

C’est l’habilitation donnée par le juge dans des conditions habilitation de la loi. Ex : l’époux peut être autorisé pour représenter son conjoint. Ex :
le tuteur ad hoc pour l’action entre le mineur et ses parents. Ex : désignation du représentant du créancier dans les procédures collectives. Dès
lors que ces conditions sont remplies, l’action est recevable et ainsi il va donc falloir l’exercer
CHAPITRE 3 – L’exercice de l’action : les demandes et les défenses

SECTION 1 – Les demandes


La demande est l’acte juridique par lequel le demandeur va faire connaître au juge sa prétention. La demande est donc l’acte qui
va impliquer une réponse du juge. On distingue la demande initiale et les demandes incidentes.

• La demande initiale est celle par laquelle un plaideur prend l’initiative d’un procès en soumettant au juge ses
prétentions. Elle va déclencher l’instance, on l’appelle aussi demande introductive d’instance. Dans la demande initiale,
il peut y avoir plusieurs demandes. On peut demander la réparation de plusieurs préjudices, une indemnité au il peut
donc y avoir plusieurs demandes initiales.  ELLES INTRODUISENT L’INSTANCE. Les demandes incidentes vont être
formées pendant l’instance. Elles vont s’ajouter à la demande initiale. Il y a plusieurs types de demande incidente. On
est déjà dans une instance donc il y a des conditions de recevabilité. L’idée principale étant qu’il faut que ce soit cohérent
avec la demande initiale.
La demande additionnelle Une partie modifie ses prétentions antérieures. On peut ajouter des prétentions mais ça peut aussi être
une simple modification . La condition de recevabilité de la demande additionnelle est qu’elle doit présenter un lien suffisant avec la
demande qu’elle modifie ou la demande à laquelle elle s’ajoute : Il faut que cela relève de la même affaire.En revanche, si on a
une demande qui est liée à la demande initiale, Il faut que les demandes soient connexes. Définition à l’article 101 du CPP : « la
connexité est un lien tel qu’il soit de l’intérêt d’une bonne justice de les faire instruire et juger ensemble, il peut être demandé à l’une de
ces juridictions de se dessaisir et de renvoyer en l’état la connaissance d’une affaire à l’autre juridiction », c’est au juge d’apprécier le
lien entre la demande additionnelle et la demande initiale = appréciation souveraine des juges du fond. La plupart du temps, la
demande additionnelle est celle qui est la conséquence de la demande initiale, elle vient logiquement après la demande initiale
2. La demande reconventionnelle

La demande reconventionnelle est celle formée par le défendeur qui prétend obtenir un avantage autre que le simple
rejet de la prétention de son adversaire. Il ne s’agit pas seulement d’une défense mais comprend une demande Il faut
distinguer ;
 la pure demande reconventionnelle qui demande une chose qui n’a pas de conséquence sur le rejet de la
demande.
 La demande reconventionnelle hybride est celle qui va avoir une conséquence sur le rejet de la demande du
demander. La demande reconventionnelle hybride est aussi une défense il est arrivé au juge de la considérer
comme une défense au fond. Or, les conditions d’admission d’une défense au fond sont très
accueillantes. Il est possible de la soumettre n’importe quand, à n’importe quel moment. Il faut que la
demande reconventionnelle est un lien suffisant avec la demande initiale. Il est possible de former pour
la première fois une demande reconventionnelle en appel. C’est étonnant car normalement en appel, il
n’est pas possible de former de nouvelle demande.

3. La demande en intervention : C’est celle « dont l'objet est de rendre un tiers partie au procès » (art. 66 du Code de
procédure civile). On distingue :
✓ La demande en intervention volontaire : C’est celle qui est spontanément formée par un tiers, qui vient
participer au procès de son propre chef, pour faire déclarer que le droit litigieux lui appartient ou pour
s’assurer de la conservation de ses droits.
✓ La demande en intervention forcée : C’est celle qui est dirigée par une partie à l’instance contre un tiers, aux fins
de déclaration de jugement commun ou aux fins de condamnation.
II. Les effets des demandes
Il faut distinguer entre les demandes initiales et les autres demandes.
L’effet propre à la demande initiale est de créer le lien d’instance, cette demande va délimiter l’étendue de la saisine du juge .
Toutes les autres demandes devront avoir un lien avec l’objet de la demande initiale . Elle va aussi engendrer des obligations
pour les parties et pour le juge :
o Obligation pour les parties d’accomplir certains actes et notamment de ne pas laisser l’instance se périmer.
o Obligation pour le juge de statuer sous peine de déni de justice. 
Les effets qui sont communs à toutes les demandes : effets sur le fond qui vont être l’interruption du délai de prescription,
l’interruption du délai de forclusion, la mise en demeure du débiteur, le transfert des risques à sa charge...

Effets : La demande en justice :


• Saisit le juge (seulement pour la demande initiale).
• Interrompt les délais de prescription et de forclusion (art. 2241 du Code civil).
• Vaut mise en demeure du débiteur, et fait donc courir les intérêts moratoires.

SECTION 2 – Les défenses


Ce sont des actes juridiques par lesquels le défendeur présente les arguments susceptibles d’engendrer le rejet de la
demande. La défense peut s’orienter selon deux actes :
• - Soit selon le fond du droit (la demande est mal fondée, le droit n’existe pas, le contrat n’a pas été formé)
• - Soit la procédure n’est pas régulière, le procès n’est pas régulier.
LE BUT EST DE PERMETTRE LE DÉFENSEUR DE SE DÉFENDRE MAIS PAS DE PARALYSER L’INSTANCE.
I. Les défenses au fond
Les défenses au fond sont celles qui relèvent du droit substantiel, on leur applique le droit substantiel. Article 71 CPC : on tend à
faire rejeter comme non justifiée, après examen au fond du droit, la prétention de l’adversaire. On s’intéresse au bienfondé de la
demande, on applique les règles de fond. On va remettre en cause l’interprétation de la règle de droit du défendeur, on va
contester la réalité des faits qui sont invoqués ou on va invoquer l’application d’une autre règle de droit qui nous exonère .
C’est pourquoi, elle peut être présentée à tout moment : aussi bien en première instance qu’en appel.
Parfois, on va favoriser la défense au fond en choisissant de qualifier de défense au fond ce qui pourrait plutôt être perçu comme
une demande reconventionnelle. Cela s’est vu en matière de cautionnement. C’est l’idée que le créancier peut parfois commettre
des fautes à l’égard de la caution, fautes qui vont engendrer une dette de responsabilité devant se compenser avec la dette de la
caution. Une caution qui est poursuivie en exécution de son obligation de caution et qui va opposer une faute de la part du
créancier à celui-ci, est une demande reconventionnelle car elle ne va pas demander le rejet de la demande mais elle va dire
qu’elle doit exécuter son obligation de caution mais par ailleurs, elle demande au créancier la réparation du préjudice que le
créancier a causé par sa faute. Elle demande autre chose mais les juges ont considéré qu’il s’agissait d’une défense au fond
pour admettre cette défense plus largement.
Chambre commerciale, 26 octobre 1999, n°96-16.837 : la chambre commerciale a cassé l’arrêt de la CA qui avait rejeté cet argument
de la caution. Plus tard, la chambre mixte a mis de côté les règles de procédure, le 21 février 2003 : la chambre mixte a affirmé que le
juge devait répondre à la demande de la caution quelque en soit la qualification procédurale. C’est bienvenue au regard du
principe de concentration des moyens. On fait une faveur à la caution en admettant la qualification de défense au fond. On sait qu’on a
tendance à protéger la caution : les juges appliquent le droit procédural pour protéger la caution. LA PROCÉDURE EST AU
SERVICE DU FOND. Pour la défense au fond, on admet très largement ce type de défense.
II. Les exceptions de procédure
On se situe exclusivement sur le terrain de la procédure, on parle de la régularité de la demande. On s’intéresse d’abord à la
régularité de la demande et ensuite on discute sur le fond pour éviter d’avoir à s’intéresser au fond d’une demande qui n’est pas
régulière et pour éviter de remettre en cause une demande sur laquelle on travaille depuis plusieurs mois au prétexte d’une irrégularité
de forme. L’idée de la rigueur des règles de procédure est largement atténué : on applique les règles de procédure mais parfois on ne
pourra plus remettre en cause une demande sur le fondement d’une irrégularité de procédure.
Article 73 du CPC qui définit les exceptions de procédure comme tout moyen qui tend soit à faire déclarer la procédure
irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours. Les exceptions de procédure doivent être soulevées in limite litis, c’est-à-dire
au début des débats et simultanément. Surtout avant toute défense au fond car quand on s’intéresse au fond, on se dit que la
procédure est réglée. Si on n’a pas soulevé les exceptions de procédure et qu’on commence le fond, cela veut dire qu’on
renonce à soulever les exceptions de procédure. Ce régime est déterminé à l’article 74 du CPC. On les invoque simultanément
pour qu’elles soient toutes vues en même temps, pour ne pas perdre du temps.
 SI ON SOULÈVE UNE EXCEPTION DE PROCÉDURE EN DEHORS DE CES CONDITIONS, L’EXCEPTION EST IRRECEVABLE,
ELLE NE SERA PAS EXAMINÉE ET LE JUGE DOIT SOULEVER D’OFFICE CETTE IRRECEVABILITÉ.
Il en existe quatre : 1. L’exception d’incompétence
Article 75 à 99 du CPC : elle consiste à soutenir que le tribunal auquel est soumis une demande, voire une défense, n’est pas
compétent = n’est pas celui qui est désigné par la loi pour en connaître. On va donc demander à ce que l’affaire soit examinée par
une autre juridiction. Cette exception . Si l’exception d’incompétence porte sur la demande initiale, elle devra être soulevée au
début du procès. Mais elle peut porter sur une demande additionnelle plus tard dans le procès donc il faudra la soulever
immédiatement après cette demande additionnelle.
2. Les exceptions de connexité et de litispendance Il faut aussi associer à cette exception d’incompétence, les exceptions de
connexité et de litispendance : article 100 à 107 du
CPC : la même affaire ou une affaire qui lui est étroitement liée est pendante devant une autre juridiction.
On demande à ce que la juridiction se dessaisisse de l’exception de la demande pour que la juridiction déjà saisi de la même
affaire ou d’une affaire liée se saisisse de cette exception. La connexité est plus délicate car les liens entre deux affaires peuvent
apparaître tardivement au cours de l’examen de l’affaire. C’est pourquoi en matière de connexité, il existe une dérogation aux
règles de l’article 74 : on peut soulever l’exception de connexité après une défense au fond ou après une fin de non-recevoir ,
c’est-à-dire au cours des débats, si on justifie que la connexité n’est apparue que tardivement.
 LE JUGE POURRA ÉCARTER L’EXCEPTION LORSQU’ELLE EST SOULEVÉE TROP TARDIVEMENT ET À DES FINS
DILATOIRES.
3. Les exceptions dilatoires
Les exceptions dilatoires (= vient des délais) : on demande un délai auquel on a droit. Cette exception vise à suspendre
l’instance. Articles 108 à 110 du CPC. Dans les deux premiers cas, le juge n’a pas le choix d’accorder ou non le délai lorsqu’il lui est
demandé. doit être soulevée immédiatement après la demande ou la défense qui en fait l’objet mais aussi avant toute fin de
non recevoir
o Premier cas : le délai demandé par la partie qui dispose d’un délai pour délibérer et faire inventaire. Cela désigne
spécifiquement l’héritier qui, à l’ouverture de la succession, a, en vertu de la loi, un délai de quatre mois pour décider s’il
accepte la succession ou s’il y renonce. S’il accepte, il va pouvoir reprendre l’instance et à ce moment-là, il pourra soulever
d’autres exceptions de procédure avant toute défense au fond ou avant toute fin de non-recevoir. Cette exception de délai pour
délibérer et faire inventaire se situe n’importe quand dans le procès lorsqu’une partie décède.
o Deuxième cas : Le juge doit aussi suspendre l’instance lorsqu’une des parties bénéficie de bénéfices de division et de
discussion, le juge est obligé de suspendre l’instance.
Les autres exceptions dilatoires restent à la décision du juge, il peut choisir de suspendre l’instance ou non. Ainsi, il peut
accorder un délai au défendeur pour appeler un tiers en garantie. Il peut aussi accorder un délai lorsqu’une partie invoque une
décision frappée d’une voie de recours non suspensive.
L’idée est qu’ au cours de sa défense, l’une des parties va invoquer une décision de justice qui a déjà été prise, si cette décision est
frappée d’une recours, on va attendre qu’il soit statuer sur ce recours, on peut accorder ce délai mais ce n’est pas obligatoire.
4. L’exception de nullité L’exception de nullité : elle consiste à dire qu’un acte de procédure n’est pas régulier, on va demander
l’annulation de
l’acte de procédure. Il faudra soulever l’exception de nullité au fur et à mesure que les actes sont accomplis. Il faut le faire dès
que l’acte est formé, si on entame les débats d’une défense au fond, on considère que l’acte de procédure est régulier ou qu’on
renonce à l’exception. Il faut distinguer deux types de nullité :
III. Les nullités pour vices de fond : Elle ne nécessite pas la démonstration d’un grief (art.119 du CPC), le seul fait que la
formalité n’a pas été respectée suffit pour démontrer la nullité. Il n’est pas nécessaire qu’un texte prescrive la nullité, on a une liste
de nullités pour vice de fond dressée à l’article 117 du CPC mais cette liste n’est qu’indicative.
Cette nullité doit être soulevée par le juge si la formalité est d’ordre public (si le plaideur ne le fait pas article 120 du CPC). Ces
nullités sont tellement graves qu’elles peuvent être soulevées en tout état de cause, elles échappent totalement à l’article 74 du CPC.
Les nullités pour vices de forme : Elle doit s’appuyer sur un texte et elle impose la démonstration d’un grief, c’est-à-dire que
Article 114 du CPC. Sur la condition d’un texte : l’inobservation d’une formalité substantielle (= lorsque cette formalité n’est pas
respectée, elle fait perdre son effet à l’acte) ou d’ordre public peut fonder la nullité pour vice de forme. Les fins de non-recevoir la
partie qui soulève la nullité doit démontrer que l’irrégularité l’a empêchée d’exercer correctement ses droits La fin de non-
recevoir est une défense qui tient à la procédure mais à des conditions plus importante que celles qui gouvernent les exceptions de
procédure. La fin de non-recevoir est la sanction de l’irrecevabilité d’une demande ou d’un acte de procédure. Des conclusions
peuvent être irrecevable par exemple. Il n’y a pas de liste dans le code des différentes fins de non- recevoir.
 ON SAIT QUE C’EST UNE FIN DE NON-RECEVOIR PAR RAPPORT AUX EFFETS OU SI ON DIT « À DÉFAUT, LA DEMANDE
EST IRRECEVABLE ».
Les effets de la fin de non-recevoir sont que l’irrecevabilité va entrainer le rejet d’un acte ou d’une demande sans examen de son
contenu. Si la demande ou la défense ne répond pas aux conditions posées par la loi pour qu’elle puisse être examinée par le
juge alors elle sera irrecevable. On trouve des fins de non-recevoir en droit processuel mais on en trouve aussi en droit substantiel.
Exemple : en cas de réconciliation des époux, la demande en divorce pour faute est irrecevable. Le régime des fins de non-
recevoir est plus accueillant que celui des exceptions de procédures. On n’a pas de limitation du moment auquel on doit présenter
la fin de non-recevoir et il n’est pas nécessaire de justifier d’un grief : ART 123 et 124 CPC. Le juge statut sur la fin de non-
recevoir avant de statuer sur le fond sauf ART 126 CPC si la situation a été régularisée (si la cause a disparu au jour où le juge
statut). On peut soulever une fin de non-recevoir n’importe quand.
 Pour autant, le juge peut condamner à des dommages et intérêts lorsque la fin de non-recevoir est présentée tardivement et
dans une attention dilatoire (conditions cumulatives). Mais devant le TJ et la CA, l’organisation de la procédure fait qu’il y a un
moment pour soulever les fins de non-recevoir. Il y a aussi une compétence exclusive.
Devant la Cour d’Appel, lorsqu’un conseiller de la mise en état a été nommé, il est seul compétent pour examiner les fins de
non-recevoir ainsi que les exceptions de procédure. La mise en état est l’idée de mettre l’affaire en état d’être jugé. Cela
correspond à l’instruction en matière pénale. lorsqu’on a un conseiller de la mise en état, il est le seul compétent de connaitre des fins
de non-recevoir. Lorsque la mise en état est close, on parle de clôture des débats, il n’est plus possible de soulever des fins de
non-recevoir. On peut soulever l’irrecevabilité de la fin de non-recevoir devant la juridiction.
Devant le TJ, si il y a un juge unique (ex : JAF), le juge unique est aussi le juge de la mise en état de l’affaire. Quand il y a 3 juges,
on en désigne un. Exemple : le défaut d’intérêt à agir doit être soulevée pendant toute la mise en état.

Vous aimerez peut-être aussi