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chapitre préliminaire :
-le caractère facultatif : cela signifie que l’exercice du pouvoir légal que
constitue l’action est laissé à la liberté d’appréciation de celui auquel elle
appartient et sans qu’il y ait pour ce dernier obligation de l’exercer.
Il n’existe pas en matière civile une « action publique » qui puisse être exercée,
même à l’insu du titulaire du droit.
Section I : l’intérêt
L’article premier du CPC se borne à dire que « ne peuvent ester en justice que
ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour agir… » sans donner une définition
de l’intérêt.
C’est une évidence de dire qu’un intérêt qui donne le droit à une action en
justice doit être légitime. Cela signifie concrètement qu’il ne doit être contraire
ni à la loi, ni à l’ordre public ou aux bonnes mœurs.
A contrario, est considéré illégitime, tout intérêt contraire aux éléments sus-
cités.
Ensuite, l’intérêt doit être juridiquement protégé. cela signifie qu’il doit être
fondé sur un droit ou tendre à la défense d’un droit.
Il n’est pas possible d’agir en justice en invoquant un intérêt en dehors de
toute disposition légale.
Notons que l’intérêt juridiquement protégé peut être soit pécuniaire (une
créance par exemple) ou moral (atteinte à la réputation par exemple).
Le principe ici, c’est que l’intérêt doit être directement lié à la personne qui
l’invoque.
La question qui se pose ici est de savoir si un intérêt collectif, comme l’intérêt
individuel, peut donner lieu à l’exercice d’une action en justice.
Cette question trouve une réponse positive lorsque c’est le groupement lui-
même ou la collectivité qui a subi un préjudice (société, associations,
syndicats). Mais le groupement peut-il agir en raison du dommage subi
individuellement par un de ses membres ?
Pour les syndicats, la réponse est claire : l’article 404 du code du travail leur
permet d’agir au nom des intérêts individuels ou collectifs des personnes qu’ils
encadrent.
Par contre, ce droit est actuellement refusé aux associations, à moins qu’elles
ne le prévoient expressément dans leurs règlements ou leurs statuts.
Juge ne peut trancher que des litiges déjà nés et non pas des litiges futures
et éventuels.
L’intérêt éventuel est celui qui n’est pas encore né et qui risque de se réaliser
dans le futur.
L’intérêt passé est celui qui s’est éteint avant l’exercice de l’action.
Sauf dispositions contraires de la loi, ont seuls qualité pour agir en justice :
Pour les personnes morales de droit public, la loi a désigné expressément leurs
représentants ; par exemple, pour l’Etat, c’est le premier ministre ; pour les
municipalités, le président du conseil municipal, etc…
=pour ce qui est des représentants (ou mandataires) conventionnels, la loi qui
laisse aux individus la liberté totale pour choisir leurs mandataires quand il
s’agit d’accomplir des actes juridiques, soumet cette libérté à de multiples
restrictions en matière de représentation dans le cadre d’une action en justice.
La loi accorde, sous réserve de certaines dérogations, un monopole aux
avocats.
Par ailleurs, et selon la règle « nul ne plaide par procureur », c’est le nom du
titulaire du droit d’agir qui apparait comme partie, et non pas son
représentant (avocat), celui-ci apparait à côté du nom du titulaire de l’action
et jamais à sa place.
Il va sans dire que l’action doit être intentée par une personne capable d’agir
en justice.
Les alinéa 2 et 3 de l’article 1er du CPC stipulent que : « le juge relève d’office
le défaut de qualité ou de capacité ou d’intérêt ou le défaut d’autorisation
lorsque celle-ci est exigée. Il met en demeure la partie de régulariser la situation
dans un délai qu’il fixe.
Le texte impose au juge l’obligation en même temps qu’il lui donne le droit de
relever d’office tout défaut d’une condition d’exercice de l’action, mais le
législateur n’a pas pour autant privé l’autre partie du droit de soulever elle-
même le défaut d’une condition.
En effet, l’autre partie pourrait connaitre certains faits, ignorés du juge, qui
prouveraient qu’une condition fait défaut. Il est donc logique que cette partie
puisse avoir le droit de soulever le défaut d’une condition.
-ou bien la régularisation n’intervient pas dans le délai fixé, et le juge déclare
l’action irrecevable.
L’action réelle est celle par laquelle s’exerce un droit réel, le droit de propriété
par exemple.
L’action mixte quant à elle, est celle par laquelle s’exercent à la fois un droit
réel et un droit personnel nés du même acte juridique.
Cette distinction est plus aisée à opérer que la précédente du fait que le
législateur a dressé une liste exhaustive des biens « immobilier », tout ce qui
n’est pas dans cette liste est donc réputé « mobilier ». (dahir du 2 juin 1915).
L’action qui a pour objet immédiat de procurer un meuble est mobilière (par
exemple, l’action en recouvrement de créance) ; celle qui a pour objet de
procurer un immeuble est une action immobilière (l’action en revendication
d’un immeuble par exemple).
Les actions pétitoires sont celles qui protègent le droit de propriété immobilière
lui-même ou les autres droits réels immobiliers (l’usufruit, servitudes, usage,
habitation). Elles sont données au propriétaire ou au titulaire du droit réel
pour assurer le respect de son droit de propriété ou son droit réel méconnu
ou violé. Ce sont des actions qui portent sur le fond du droit.
Une action pétitoire peut également être intentée pour nier un droit réel (action
en négation de servitude par exemple).
Nous verrons dans une première section les formes qui matérialisent le droit
d’agir en justice (demande principale, demandes incidentes), puis les moyens
de réponse à celle-ci (les défenses).
Notons que « la déclaration » est une facilité accordée par le législateur aux
justiciables illettrés, et qu’elle n’est possible que pour les procédures orales.
L’article 32 du cpc nous donne ensuite, la liste des éléments que doit
comporter la demande (que ce soit une requête ou une déclaration). Ainsi, elles
doivent indiquer les noms, prénoms, qualité ou profession, domicile ou
résidence du défendeur et du demandeur (détermination des parties). Elles
doivent également mentionner, le cas échéant, le nom, qualité et domicile du
mandataire du demandeur.
Elles doivent aussi énoncer l’objet de la demande(prétentions des parties) , et
les faits et moyens invoqués sur lesquels la prétention est fondée (la cause).
Par ailleurs, le demandeur doit joindre à sa demande (en annexe), les pièces
dont il entend éventuellement se servir.
Pour autant, cette déclaration ne suffit pas ; le demandeur doit, par la suite,
présenter un mémoire supplétif exposant les causes de la demande et les
arguments sur lesquels il compte s’appuyer.
Est considérée comme défense au fond tout moyen qui tend à faire
rejeter, comme non justifiée, après examen au fond du droit, la
prétention du demandeur.
Il s’agit ici, pour le défendeur, d’essayer de combattre les arguments de
son adversaire en essayant de prouver que les prétentions de celui-ci ne
sont pas fondées. Par exemple, qu’une créance réclamée a déjà été payée
ou qu’elle est caduque.
Les défenses au fond peuvent être présentées à tout moment de la
procédure (y compris en appel et en cassation) et, si elles sont accueillies
par le juge, permettent de mettre un terme définitif au litige.la décision
rendue aura l’autorité de la force jugée.
Constitue une fin de non-recevoir, tout moyen qui tend à faire déclarer
l’adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour
défaut de droit d’agir tel le défaut de qualité, d’intérêt, la prescription
ou encore si le litige à déjà reçu un jugement ayant acquis l’autorité de
la chose jugée.
Ce moyen vise à la constatation par le juge de l’absence ou de la
disparition du droit d’action, par exemple, le cas demandeur qui n’a pas
qualité pour agir en justice.
Les fins de non-recevoir doivent être présentés avant tout examen au
fond.
Lorsqu’il est accueilli, ce moyen de défense a pour conséquence que la
demande de l’adversaire est déclarée irrecevable, avec autorité de la
chose jugée.