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Matière 

: Procédure pénale.
Professeur : A. En-Nefkhaoui.
Année universitaire 2018-2019.
Selma Metouare

Procédure pénale.
 3 séquences :
1- Police judiciaire, enquête de la police judiciaire jusqu’à déclenchement de l’action
publique ;
2- Instruction préparatoire ;
3- Délinquance juvénile, délinquance des mineurs, les organes compétents pour la
recherche de l’infraction commis par les mineurs.

Introduction :
 Définition de la procédure pénale ;
 Rapport de la procédure pénale avec la procédure civile et le droit pénal ;
 Evolution historique de la procédure pénale ;
 Les sources de la procédure pénale ;
 Parties au procès pénal.

Définition :
La procédure pénale, selon Faustin Hélie, est un ensemble des formes qui constituent la
justice criminelle et règlent son action. Le but de la procédure pénale est de donner une
sanction au droit et d’en assurer la complète manifestation.
Ensemble de formalités à respecter selon Faustin Hélie, et d’assurer une manifestation de
droit de la loi pénale.
Le droit pénal n’a aucun intérêt sans la procédure pénale.
La procédure pénale est la matière qui présente, décrit, explique et développe les
interventions des autorités étatiques.
Ces autorités étatiques sont la police et les juges. La police recueille les preuves et recherche
les auteurs de l’infraction et l’infraction en elle-même, le juge sanctionne ou relaxe le
présumé coupable.
La procédure pénale : dès la dénonciation (la plainte) jusqu’une décision définitive du juge.
La procédure pénale règlemente le procès pénal.
La procédure pénale est un ensemble des règles qui sont relatives à la découverte d’une
infraction, déterminer le responsable de l’infraction, à la poursuite de l’auteur de l’infraction
au jugement.

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La procédure pénale concerne l’après-jugement, l’exécution de la peine? La phase d’après-
jugement n’est pas judiciarisée au Maroc actuellement contrairement à la France. Ella va
être judiciarisée après l’entrée en vigueur du nouveau code de procédure pénale.
La procédure pénale a pour vocation de déterminer l’organisation et la compétence des
juridictions répressives à savoir le TPI, la Cour d’Appel et la compétence, en fonction de la
gravité des peines. Les crimes compétence de la chambre criminelle de la Cour d’Appel,
délits chambre d’appel du TPI, les contraventions en fonction de l’amende et la compétence
est du juge de proximité jusqu’à 5000DHS d’amende.
On parle de juridiction répressive pour faire la distinction avec les juridictions civiles, on
parle de litige civil par exemple le voisinage parce que ce n’est pas toute la société qui est
concernée par opposition à l’infraction qui trouble la société (meurtre…). En matière civile,
la victime peut demander réparation par le biais de la loi civile et pas la loi pénale et il y a
deux acteurs : demandeur et défendeur. En matière pénale il y a l’intérêt général.
Procès pénal : Ministère public qui défend la société + la partie civile qui demande
reconnaissance du mal qu’elle a eu.
La procédure pénale fixe les règles qui doivent être suivies dans le cadre du processus
judiciaire pour respecter ces règles : droit de la défense, procès équitable, protéger l’auteur
de l’infraction qui bénéficie de la présomption d’innocence. Et permet, prépare des règles
pour rechercher l’infraction et les auteurs de celle-ci et juger l’individu.
La procédure pénale règlemente les autorités et les effets du jugement répressif ainsi que
les voies de recours.
Constitution de partie civile se fait par voie d’intervention ou d’action.

Rapport entre la procédure pénale et le droit pénal :


Le droit pénal a pour objet de déterminer les actes antisociaux et les peines ainsi que les
personnes responsables et non-responsables.
Le droit pénal ne peut pas être appliqué sans procédure pénale.
(Article 392 du code pénal, défini l’homicide volontaire en assurant que le texte va être
appliqué après l’enquête de la police + condamnation par le juge, excès de vitesse est une
infraction parce que celui qui ne respecte pas la vitesse est un danger et menace toute la
société.)
Les règles de droit civils peuvent s’appliquer seuls sans faire appel à la procédure civile.
(Contrat de vente avec un non-respect des dispositions de l’article 3 du DOC, la partie
cocontractante demandera réparation à son préjudice, contrairement à la procédure pénale
c’est le ministère public qui poursuit)

 Procédure accusatoire, inquisitoire, mixte.

Système accusatoire :

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Procédure la plus ancienne et on la trouve dans les civilisations grecques, et dans les
systèmes Anglo-Saxons. Les acteurs sont les parties privées et le juge est arbitre et doit être
accepté par les parties, il n y a pas de différence entre le procès civil et le procès pénal dans
les pays anglo-saxons, on considère l’infraction comme délit privé.
La procédure accusatoire est orale, publique et contradictoire.
Au Maroc, la procédure est secrète, écrite et d’ordre public.
La procédure pénale est impactée par les droits de l’Homme et ses instruments.
Il y a égalité entre les parties (Accusation et défense)/ Egalité des armes + procès équitable.
Le jugement reposera sur les éléments exposés à l’audience oralement et publiquement
uniquement.
Le juge dans le système accusatoire ne peut pas se saisir d’office.
Le juge au Maroc n’est pas arbitre, il peut statuer au-delà de ce qui a été exposé, il a un rôle
très actif et évalue les preuves et peut demander toutes les informations qui lui semblent
nécessaires pour déterminer la culpabilité et s’il y a suffisamment de charge contre la
personne ou pas. C’est au ministère public de prouver la culpabilité.
Inconvénients : il y a sacrifice de la répression vu que les parties sont les acteurs et les
charges pécuniaires sont coûteuses.

Système inquisitoire :
Trouve sa source dans le droit Romain et les ordonnances royales, le juge est un
fonctionnaire public permanent, imposé aux parties et déclenche le procès et peut être saisi
d’office, procède à la recherche d’élément pour nourrir sa conviction, ouvre le dossier qui
conduit l’instruction, qui dirige les débats et prononce la sanction.
La procédure est écrite, il y a un procès-verbal qui est établi et est non-contradictoire et
l’accusé a un rôle passif, il ne peut pas consulter le dossier de l’enquête policière, elle est
secrète pour permettre à l’enquête d’avancer.
Le procès-verbal permet de garder une traçabilité.

Procédure mixte :
Combine les deux (accusatoire et inquisitoire).
Dans l’instruction préparatoire au Maroc c’est le caractère inquisitoire qui domine, le juge
d’instruction est saisi par le ministère public et la victime avec constitution de partie civile.

Les sources de la procédure pénale :


 Les sources nationales

 Article 21 de la constitution. Le droit à la sécurité de la personne, de ses proches


et de ses biens, le respect des droits et des libertés fondamentaux. Il faut garantir
et assurer la sécurité sans sacrifier les droits et libertés fondamentaux.

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 Article 23 de la constitution, droit de défense, présomption d’innocence,
assistance judiciaire, détention arbitraire en dehors des cas prévus par la loi, droit
de garder le silence.

Code de procédure pénale : évolution

 1913 c’était l’arbitraire, la justice Makhzen, aucune réglementation, code


d’instruction criminelle de 1808 Français et ne concernait que les étrangers et les
litiges entre français et marocains ;
 1953, code de 1808 généralisé mais conçu comme instrument de répression contre
les groupements de résistance ;
 1959, code de procédure pénale unifié, seule une procédure qui présume
l’innocence des individus, fixe les limites infranchissables aux arrestations des
dénoncés, garantie l’inviolabilité du domicile, assure la liberté de la défense, protège
les citoyens des erreurs et des abus commis au nom de la société ;
 1962, limité les garanties de la liberté individuelle car la garde-à-vue la période a été
doublée 12jours contre 48h actuellement, permet au procureur du Roi et au juge
d’instruction de renouveler autant de fois qu’ils jugeaient nécessaire, la détention
préventive est devenue une mesure principale ;
 1974, suppression des juridictions d’instructions en première instance, le Procureur
Général du Roi pouvait mener l’instruction en matière de crime, Cour d’Appel
réservée à un type déterminé d’infraction, chambre de mise en accusation
remplacée par la chambre correctionnelle de la Cour d’Appel, suppression du
tribunal criminel et le système des jurés ;
 2002, impacté par les conventions internationales ratifiées par le Maroc, dans le
préambule il évoque l’existence de la présomption d’innocence.

 Les sources internationales  :


Vu que la procédure pénale est impactée par la déclaration des droits de l’Homme, on
retrouve plusieurs principes qui relève de cette dernière à savoir le principe de la
présomption d’innocence, toute personne est présumée innocente jusqu’à la prononciation
d’un jugement définitif + le droit à la défense +la rapidité de la procédure, le délai
raisonnable en fonction de la complexité de l’affaire, diligence des autorités chargées du
dossier + principe de l’égalité l’équilibre des parties, l’égalité des armes.
Article 3 de la déclaration des droits de l’Homme : Tout individu a droit à la vie,
à la liberté à la sûreté de sa personne
Article 8 : droit de recours effectifs devant les juridictions compétentes
Article 10 : Toute personne a le droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit
entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et
impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de
toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.

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Article 11 : Présomption d’innocence.
 Procès pénal - certains auteurs donnent une définition restreinte car pour eux le
procès pénal commence dès le déclenchement de l’action publique et s’achève à
partir de l’exécution de la peine prononcée marginalisant l’enquête policière qui
après cette dernière permet le déclenchement de l’action publique.

LA PREUVE :
 Le pivot de la procédure pénale.
 Par la preuve les autorités arrivent à affirmer l’existence ou de la non-existence de
l’infraction donc la preuve est un élément phare qui permet de récolter les éléments de
l’infraction et permet de reconnaitre les coupables ;
 Cette tâche incombe au ministère public de recueillir les preuves, parce qu’il représente
la société et défend l’intérêt général.
 Porte sur la culpabilité de la personne.
 Etablir l’infraction + imputer à la personne.
 Par la preuve on fait disparaitre le doute dans la conscience du juge.
 Incertitude sur la culpabilité : juge doit prononcer une relaxe ou un acquittement (on ne
peut pas juger sur un doute)
 Juge d’instruction instruit à charge et à décharge, doit chercher les preuves qui
innocentent la personne mais aussi celles qui le condamnent.
 Supplément d’information : ordonné par le juge au cas où les preuves sont insuffisantes
pour condamner quelqu’un.
 Le juge a l’appréciation des preuves (apprécie la valeur probante)
 Est-ce que la personne mise en cause est tenue à contribuer à la recherche des
preuves ? Il n’a pas d’obligation et il n’y a aucune contrainte, il a la faculté d’adopter une
situation active.
 Pacte des Nations Unies de New York 1966 ART14 « Toute personne
accusée d’une infraction pénale a droit à ne pas être forcée de
témoigner contre elle-même ou de s’avouer coupable »
 Infraction de proxénétisme est l’exception, le ministère public est dispensé de
récolter les preuves, cette obligation incombe au mis en cause de prouver et justifier
que la source de ses revenus n’a aucun lien avec le proxénétisme. C’est une
exception au principe de la présomption d’innocence car on part du fait qu’il y a
infraction et c’est à ce dernier de prouver son innocence- Présomption de
culpabilité.

Mode de preuve
 La preuve est libre
 Tous les modes de preuves sont admissibles en pénal contrairement au civil
 La preuve est un fait juridique

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 Eviter les moyens déloyales (Ex : incitation à l’infraction dans le droit américain, des
policières se déguisent en prostitués et incite les personnes à commettre l’infraction en
insistant même si ces personnes sont désintéressées)

 L’AVEU ET LE TEMOIGNAGE
 Aveu est-il une preuve probante ?
 Le témoignage est un mode de preuve, le témoin n’est pas impliqué, il ajuste vu ou
entendu quelque chose, les autorités auditionne le témoin (interroger- présumé
coupable) (On dit le prévenu en matière de délit et l’accusé en crimes)
 Les documents (infractions contre les biens, escroqueries…) Les radars sont un mode de
preuve+ les modes d’investigation scientifique (les empreintes, ADN…) + médecine
légale (autopsie –strangulation, empoisonnement…) + balistique (impacts de balles,
calibres, type d’arme) + perquisition…
 2 systèmes de preuves : Système de preuve légal + l’intime conviction du juge
 Le juge condamne ou acquitte à partir de sa conviction de culpabilité.

Principes directeurs du procès pénal


 La procédure pénale doit répondre à certains principes fondamentaux et le procès pénal
doit respecter ces principes, ils protègent la personne mise en cause contre les abus, au
plan international, la déclaration universelle des droits de l’Homme ART 10,
pacte international des droits civils et politiques ART14, la convention
européenne des droits de l’Homme ART6, protection constitutionnelle
ART107 + protection offerte par la loi dans le code de procédure pénale
 Indépendance et Impartialité de l’autorité judiciaire, le délai raisonnable, procès
équitable, présomption d’innocence
 La personne doit avoir accès à un tribunal pour faire entendre sa cause
 Impartialité = séparation de la juridiction de jugement et juridiction d’instruction (le juge
qui instruit l’affaire n’a pas le droit de juger le même dossier) Cette impartialité protège
le juge car sa décision ne sera pas critiquée et sera à l’abri des connivences et des
recours
 La publication du débat, le code de procédure pénale l’a rendu substantielle, 2 manière
de publicité : public présent et publier le compte rendu des débats – exceptions en
matière de viol et infractions juvéniles, le juge à la demande de la victime peut ordonner
le huis-clos mais le jugement est rendu publiquement-
 Le délai raisonnable, il n’y a pas de définition et aucun texte de loi relatif au délai
raisonnable, il déterminé en fonction de l’affaire en question, la complexité de l’affaire +
les éléments de preuves si ils sont suffisants ou non + les parties (recours…)
 Principe d’égalité des armes affirmé par la déclaration européenne des droits de
l’Homme arrêt DELCOURT CONTRE la Belgique
 Les parties sont dans la même situation, le ministère déclenche l’action publique
partant sur le fait qu’il y a eu infraction, l’accusé a le droit de défense.

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 Il n’y a pas d’égalité dans l’enquête policière car l’avocat n’assiste pas aux
interrogatoires et se contente d’un entretien avec le mis en cause, la victime est un
allié principal du ministère public
 Principe de la présomption d’innocence : une personne ne peut être considérée comme
coupable qu’après avoir été jugé tel par un tribunal –après jugement définitif et
épuisement des voies de recours- ART 1 du code de procédure pénale,
déclaration universelle des droits de l’Homme ART 11, déclaration des
droits l’Homme et du citoyen ART9, convention européenne de sauvegarde
des droits de l’Homme ART 6, pacte international relatif aux droits civils et
politiques, Constitution ART23.
 La personne mise en cause doit être informée des charges retenues contre elle/ les
faits qu’on lui reproche ; Droit d’avocat/avoir un avocat (l’avocat n’a pas le droit
d’assister aux interrogatoires, ni de consulter le dossier même dans l’avant-projet
du code de procédure pénale, il y a eu juste la mise en place d’une caméra pour que
l’avocat puisse à travers l’audiovisuel suivre l’interrogatoire le considérant comme
élément perturbateur à l’enquête)

LA POLICE JUDICIAIRE.
La première phase du procès pénal, le juge va se baser sur les PV établis par les enquêteurs
essentiellement.
« La qualité d’une Nation civilisée se résume aux méthodes utilisées par sa police pour
appliquer le droit » William Cherchill.
Les méthodes policières doivent respecter les libertés et les droits individuels.
 La phase policière qui se caractérise par l’enquête est menée par les membres de la
police judiciaire qui peuvent appartenir à la gendarmerie ou à la police nationale.
 L’enquête de police a lieu avant l’ouverture d’une information (instruction). Or, les
officiers de police judiciaire peuvent agir postérieurement dans le cadre d’une
commission rogatoire.

Les organes de la police judiciaire.


L’enquête policière est selon l’article 18 C.P.P, menée par la police judiciaire revêt
plusieurs sens. Au sens fonctionnel, la police judiciaire est une division administrative,
chargée de constater les infractions à la loi pénale, d’en rassembler les preuves et d’en
rechercher les auteurs tant qu’une information n’est pas ouverte (instruction). Lorsqu’une
information est ouverte, elle exécute les délégations des juridictions d’instruction et défère
à leurs réquisitions. Ici il ne s’agit pas d’une définition mais de la fonction de la PJ.
Au sens organique, la police judiciaire, exercée sous la direction du procureur du Roi, placée
sous la surveillance du procureur général dans chaque ressort de la cour d’appel et sous le
contrôle de la chambre correctionnelle de la Cour d’appel, désigne l’ensemble des
personnes chargées

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C’est la police qui reçoit les plaintes des victimes, les dénonciations, auditionner les témoins,
les témoins prêtent serment devant le juge d’instruction. Et dont le rôle essentiel est
l’investigation en cherchant tous les éléments pour identifier l’auteur.
Elle a un rôle très important dans la constitution matérielle et juridique du dossier.
Exerce deux types de missions : de police administrative (rôle de prévention, de sécurité,
maintien d’ordre public) + police judiciaire (rechercher et constater une infraction déjà
commise) et dont le rôle est de préserver l’ordre public.
Ronde de police relève de la compétence de la police administrative dont la mission est de
surveiller ou veiller sur l’ordre public si ils n’ont pas été alerté, si oui, c’est la compétence de
la police judiciaire.

Les officiers supérieurs de la police judiciaire.

1- Les catégories.
 Procureur général du Roi et ses substituts ;
 Le procureur du Roi et ses substituts ;
 Juge d’instruction.

2- Les pouvoirs.
Le Procureur Général du Roi, le ministère public est représenté auprès de la Cour
d’appel par le procureur général du Roi sous le contrôle de la chambre correctionnelle de la
Cour d’appel de sa circonscription ART 18 ET 30 CPP.
Il procède en personne ou fait procéder à tous les actes nécessaires à la recherche des
crimes et appréhende les auteurs et les présenter aux fins de poursuite ART 49 CPP.
Procède aussi à la notation des officiers de la brigade nationale ou régionale de la police
judiciaire.
Le Procureur du Roi, représente devant le TPI.
En cas de conflit de compétence ART44 CPP.
Le mandat d’arrêt international, transfrontalier, décerné par le procureur du Roi via Interpol,
extradition par voie diplomatique.
Le Procureur du Roi veille au respect des mesures de la garde-à-vue.
Le juge d’instruction saisi au préalable par réquisitoire afin d’informer, du procureur du
Roi ou avec une plainte avec constitution de partie civile. Instruction sur les faits
nouveaux, s’il s’avère qu’il y a d’autres infractions pendant l’instruction sur une affaire
déterminée, le juge d’instruction doit demander un nouveau réquisitoire.

Les officiers de la police judiciaire.


ART19 CPP.

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Les officiers de la PJ.


ART20 CPP.
 Les officiers de gendarmerie, ainsi que les sous-officiers et gendarmes comptant au
moins trois ans de service dans la gendarmerie et nominativement désignés par
arrêté conjoint du ministre de la justice et du ministre de la défense nationale;
 Le directeur général de la sûreté nationale, les contrôleurs généraux de police, les
commissaires de police, les officiers de police;
 Les pachas et caïds;
 Les officiers de police adjoints, les inspecteurs de police de la sûreté nationale
comptant au moins trois ans de service en cette qualité et nominativement désignés
par arrêté conjoint du ministre de la justice et du ministre de l'intérieur.

Les officiers de police judiciaire chargés des mineurs.


ART460 CPP, Cette protection est garantie par l’ensemble des règles minima des Nations-
Unies concernant l’administration de la justice pour mineurs « règles de Beijing » du
29/11/1985, les officiers de la PJ spécialisé dans la délinquance juvénile doivent recevoir
une instruction et une formation spéciales.

Les Pachas et Caïds.


Pour les délits mineurs.

Les opérations de la police judiciaire.


 Il y a deux cadres d’enquêtes : enquête de flagrance et enquête préliminaire.
 Le ministère public n’a pas encore décidé que l’officier mène une enquête (enquête
préliminaire).
 Ces deux cadres juridiques se distinguent de l’action policière.
 En cas d’infraction flagrante, il est primordial d’agir vite afin d’éviter la disparition des
preuves et de brouiller les pistes qui conduisent au coupable + les pouvoirs reconnus
aux enquêteurs sont plus larges et les règles protectrices des libertés individuelles sont
moins rigoureuses.
 Dans l’enquête préliminaire, le principe de présomption d’innocence joue pleinement
contre l’enquête de flagrance, il est largement atténué.

L’enquête de flagrance.

La nécessité d’une infraction flagrante.


 Elément temporel + matériel pour qualifier une infraction flagrante + la gravité.
CRITERE TEMPOREL : ART56 CPP, enquête de flagrance est déclenchée très peu de
temps après la perpétration de l’acte délictueux. Constatation et commission de
l’infraction doivent être proches. Elle est flagrante au moment de sa constatation ou bien

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est en train de se commettre ou a été commise il y a peu de temps. C’est au juge de décider
s’il y a flagrance ou pas.
Arrêt de la Cour Suprême du 23/10/03 précise que la qualification d’une situation de
flagrance est une question réelle attachée à l’infraction.
La flagrance est attachée à l’infraction et non pas à son auteur, concerne tous les complices
même ceux qui n’ont pas été dans une situation de flagrance mais il faut l’établissement des
preuves que cette personne est impliquée par le cas de flagrance a participé ou a été
complice dans l’exécution de l’infraction.
CRITERE MATERIEL, c’est-à-dire que l’infraction flagrante, c’est celle qui est évidente,
frappe l’essence même de l’OPJ ou de l’APJ.
Il faut que ces deux critères soient réunis pour qu’on soit dans une enquête de flagrance et
non dans une enquête préliminaire.
L’article 77 du Code de procédure pénale énonce qu’en cas de découverte d'un
cadavre, qu'il s'agisse ou non d'une mort violente, mais si la cause en est inconnue ou
suspecte, l'officier de police judiciaire qui en est avisé informe immédiatement le procureur
du Roi, se transporte sans délai sur les lieux et procède aux premières constatations.
L’intérêt dans l’enquête de flagrance puisqu’on agit à chaud, la police va avoir plus de
facilités pour mener son enquête et à accomplir les actes nécessaires.
Alors que pour l’enquête préliminaire, la règle c’est que pour mener des actes, il faut
recueillir l’assentiment de la personne, les policiers auront beaucoup plus facilement écarté
cet assentiment dans le cadre d’une enquête de flagrance. Des pouvoirs beaucoup plus
importants, parce qu’on agit à chaud, on est très prêt de la commission de l’infraction.

Ces hypothèses peuvent être regroupées dans trois cas :


•Crime ou délit concrètement flagrant ;
•Crime ou délit réputé flagrant ;
•Infraction assimilée à la l’infraction flagrante.
 Crime ou délit concrètement flagrant
Celui qui se commet actuellement (même au stade de la simple tentative) ou qui vient de se
commettre.
L’actualité du crime ou délit dont parle le texte signifie que l’auteur est pris sur le fait, en
train d’exécuter son projet (qu’il soit déterminé ou indéterminé) : le coupable est surpris. La
solution retenue par la jurisprudence dominante exige que l’infraction se révèle par des
indices extérieurs indiscutables. L’infraction qui se commet actuellement : « suffisamment
parlants », exemple l’incendie. Au facteur temps doit s’ajouter l’élément de publicité.

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Il est à noter que l’actualité n’est pas toujours évidente selon qu’on a affaire à un crime ou
un délit. Selon une étude intéressante de Miloudi Hamdouchi sur une période de 10 ans
(1982-1992), l’actualité du crime ne se rencontre qu’une fois sur 1000 ; le crime étant
presque toujours pensé, calculé, même dans les hypothèses où les victimes étant presque
toujours indéterminées. Le criminel prépare son plan de retrait avant la commission du
crime, même indéfini, de façon à dérouter les enquêteurs.
L’actualité n’est en fait réelle qu’en matière de délit parce que, généralement, le délit est
indéterminé et peut se constituer sans plan préétabli, sauf lorsqu’il s’agit d’infractions
économiques ou de mœurs. Les gens ne sortent pas dans les lieux publics avec l’intention de
se battre. Mais tout endroit de concentration favorise le développement d’une forme de
criminalité, notamment l’escroquerie, le trafic d’influence, l’émission de chèques sans
provision, le vol à la tire, le racolage, etc.
 Crime ou délit réputé flagrant
Dans un temps très voisin de l’action, il n’est pas en effet nécessaire que l’acte se manifeste
encore publiquement ; la simple proximité de temps suffit. Ainsi :
- la personne est poursuivie par la clameur publique ;
- ou la personne est en possession d’objets, ou présente des traces ou indices faisant
présumer qu’elle a participé à l’infraction.
L’expression « dans un temps très voisin de l’action » est suffisamment restrictive pour
limiter la durée à quelques heures. Mais, certains juristes marocains ont estimé que la
notion de flagrance peut se prolonger pendant des mois, voire pendant quelques années.
Or le code de procédure pénale français est très précis que le texte marocain car il a limité
dans son article 53 la durée de l’enquête de flagrance à 8 jours.
Selon la formule jurisprudentielle, il faut des « indices apparents d’un comportement
délictueux ». Ex. arme visible dans la boîte à gants disloquée d’un véhicule accidenté ; sortie
précipitée d’un salarié employé clandestinement dans l’établissement. La chambre
criminelle française a estimé que les indices devaient révéler l’existence d’une infraction, ce
qui est restrictif : la sortie précipitée n’est pas une infraction en soi, aussi le fait de s’enfuir à
la vue des policiers, et le fait de placer des documents dans un sac.
De même, n’est pas un indice apparent un coup de téléphone dénonçant l’usage de drogue,
sauf si la dénonciation est confortée par des vérifications.
On constate une tendance à admettre plus largement l’existence de la flagrance : ex. avis
donné par une victime, ou un coauteur, ou par un tiers, révélation anonyme corroborée par
d’autres indices.
 Infraction assimilée à l’infraction flagrante

Le dernier alinéa de l’art. 56 C.P.P. fait état d’une situation qui peut se révéler très
différente de l’infraction concrètement flagrante. Ce texte vise l’hypothèse où une infraction
se commet à l’intérieur d’un domicile dont le chef requiert le procureur du Roi ou un OPJ

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pour la constater. Ce cas diffère de l’appel au secours qui implique l’exigence d’assister une
personne en péril.
Le problème du délai devient inconcevable car le crime peut avoir lieu au cours d’une
absence plus ou moins longue du chef de maison.

 Déroulement de l’enquête de flagrance :


Le premier cas des personnes qui ne font pas objet de l’enquête de flagrance : les
diplomates et les membres de la famille, la condition sin qua non pour poursuivre cette
personne en flagrance c’est que l’état qui l’accrédite doit lever cette immunité diplomatique
Les personnes de services et les domestiques qui sont rattachés au service de l’ambassade
Les parlementaires ART 64 de la Constitution concernant les parlementaires, il met en
relief la nécessité de protéger le mandat de tout élu. Ils demeurent passibles de toutes les
poursuites quand il s’agit de crimes, de délits de droit commun, la condition pour pouvoir
poursuivre l’élu il faut saisir la chambre à laquelle il appartient le parlementaire en question.
L’autorisation n’est pas nécessaire en cas de flagrant délit.
Les membres du gouvernement, les hauts responsables de l’administration, ils ne disposent
pas d’un régime dérogatoire pour le gouvernement et le haut responsable de
l’administration publique.
 La direction de l’enquête :
L’enquête de flagrance est dirigée par les officiers de police judiciaire (c’est la règle), le
ministère public dirige l’enquête exceptionnellement, le juge d’instruction aussi.
La direction par l’OPJ :
ART18 du code de procédure pénale et ART21 du code de procédure pénale
ART 56 à 77 du code de procédure pénale.
L’officier de la police judiciaire pour ouvrir l’enquête de flagrance il doit apporter la preuve, il
doit procéder immédiatement aux premières constatations après avoir avisé le procureur du
Roi.
La direction par le MP :
Il dirige l’enquête de flagrance exceptionnellement ART16 et 17 du code de procédure
pénale ART 71 du code de procédure pénale, il dispose de l’emploi de la contrainte.
Peut déléguer cette direction à l’officier de la police judiciaire.
La direction par le juge d’instruction :
Officier supérieur de la police judiciaire, il dessaisi le procureur et l’officier de la police
judiciaire s’il se déplace sur les lieux de l’infraction et prend la direction de la direction.
 Les opérations de la police judiciaire.
Le transport sur le lieu de l’infraction (déplacement), il faut agir vite pour éviter la
disparition des preuves et des indices ART58 du code de procédure pénale, législateur

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très prudent pour conserver la preuve, il interdit à toute personne non habilitée de modifier
l’état des lieux, faire des prélèvements avant les premières opérations, exception prévue par
le texte, les soins, les mouvements nécessaires avant l’arrivée des experts. Sanction pour
non-respect de 1200 à 10.000DHS, destruction des traces (entrave à la justice) (pollué la
scène de crime) 3.000 à 12.000Dhs et un emprisonnement de 3 mois à 3ans
ART57 du code de procédure pénale, il faut informer immédiatement le représentant
du ministère public pour instituer le contrôle du ministère public dès le départ et pour éviter
que la responsabilité des officiers de la PJ soit engagée.
ART65 CPP pour le contrôle d’identité, le législateur a prévu ce contrôle
exceptionnellement pour l’enquête de flagrance notamment pour les témoins.
Si le procureur demande par réquisitoire au juge d’instruction d’ouvrir une information, on
bascule de l’enquête à une instruction.
La perquisition ART59 du code de procédure pénale. C’est une étape décisive. On
cherche des objets, des documents, des données informatiques…, des éléments qui
permettent la manifestation de la vérité. Par la perquisition on obtient la saisie des choses.
La visite domiciliaire, l’OPJ vient faire une constatation uniquement. Le lieu c’est le domicile,
le domicile doit être clôturé, pas d’accès libre pour pouvoir être considéré comme tel. La
compétence est attribuée à l’OPJ uniquement en matière de perquisition sinon nullité de
l’action.
ART230 du code pénal, deux hypothèses : le propriétaire invite l’OPJ à entrer constater,
la procédure est régulière si l’OPJ a influencé le propriétaire pour pouvoir entrer au domicile,
la procédure est irrégulière. Emprisonnement d’1 mois à 1an et une amende.
 Les conditions de la perquisition :
3 éléments doivent être réunis, à savoir :
 La pénétration : Entrée physique dans les lieux, un constat visuel extérieur (depuis
l’extérieur) dans un lieu privé n’est pas une perquisition.
 Le lieu doit être clôt.
 La dépendance du domicile (le professeur ne s’est pas concentré sur cette dernière
et ne l’a pas expliqué)

 Les conditions de compétence.


ART 57 du code de procédure pénale : « L’officier de police judiciaire qui est avisé d’un
crime ou délit flagrant doit informer immédiatement le ministère public et se transporte
sans délai sur le lieu de sa commission et procède à toutes constatations utiles.
Il veille à la conservation des indices susceptibles de disparaître et à tout ce qui peut servir à
la manifestation de la vérité. Il saisit les armes et instruments qui ont servi à commettre
l’infraction ou qui ont été destinés à la commettre, ainsi que tout ce qui pourrait avoir été le
produit de cette infraction.

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Il représente les objets saisis, pour reconnaissance, aux personnes qui pourraient avoir
participé au crime ou au délit.
L’officier de police judiciaire, procède, le cas échéant, au prélèvement des empreintes du
lieu de l’infraction. Il peut se faire assister par des personnes qualifiées à cet effet. Il peut
également demander des expertises sur le reste des instruments qui ont servi à commettre
l’infraction et sur les objets découverts et saisis du lieu de l’infraction auprès des
soupçonnés. »
Sont compétents pour mener la perquisition : procureur du Roi, l’OPJ, l’agent de la PJ n’est
pas compétent, il peut juste assister l’OPJ.
L’OPJ avant de procéder à la perquisition doit aviser le procureur du Roi qui est le chef de la
PJ et par sa compétence, dirige l’action des OPJ.
Avant de procéder à la perquisition, la personne concernée doit être présente ou son
représentant et s’il y a impossibilité pour la personne d’assister, il faut 2 témoins qui sont
extérieurs pour apporter un témoignage neutre, objectif et témoignent sur la régularité de
l’opération et cela en vertu de l’article 60 du code de procédure pénale.
En cas de perquisition chez ceux qui abritent le secret professionnel, et selon l’article 59/3
du code de procédure pénale, l’OPJ a l’obligation d’en donner avis au ministère public
compétent et de prendre préalablement toutes mesures pour garantir le respect du secret
professionnel.
 En cas de perquisition dans un cabinet d’avocat, la perquisition est effectuée par un
magistrat du ministère public (procureur du Roi) et doit diriger la perquisition
ART59/4 CPP

 Temps de la perquisition :
ART62 CPP La perquisition peut commencer dès 6h du matin à 21h, non-respect de cet
horaire par l’OPJ = violation du domicile.
 Exception : demande du chef de maison ou appel venant de l’intérieur (tierce
personne) ou exceptions prévues par la loi.
Les perquisitions qui débutent dans l’heure légale, peuvent être prolongées tant que
nécessaire.
 Les saisies.
Elles découlent de la perquisition est elles sont soumises aux mêmes formalités. Pour
garantir l’authenticité des saisies, leur mise en œuvre est encadrée par la loi. Les saisies par
leur objet elles consistent à placer sous mains de justice d’objets, de documents ou de
données informatiques. La finalité essentielle est la manifestation de la vérité, c’est encadré
parce qu’il ne faut pas dépasser les limites et pour protéger l’individu concerné par
l’opération. Pour protéger la personne contre les abus, il faut déterminer les objets qui
peuvent être saisis par la loi et il y a un formalisme à respecter, pour décider du sort des
objets saisis.

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L’OPJ peut saisir tout ce qui peut servir à la manifestation de la vérité, il n y a pas une liste
limitative. Pour déterminer qui était l’auteur, le complice des faits incriminés.
Les pièces de conviction sont les preuves.
Les armes, les instruments qui ont servi à commettre l’infraction peuvent être objet de
saisie, l’OPJ doit présenter les objets saisis au suspect pour protéger le droit à la défense.
Dans le cas de saisie des échanges entre l’avocat et le client, aucune disposition légale ne
l’interdit, la saisie peut être effectuée à condition que le contenu de cette correspondance
soit totalement étranger à l’exercice des droits de la défense.
Inventaire des objets saisis et vont être sous scellés jusqu’à l’inventaire définitif et il faut
apposer le sceau de l’autorité.
Le législateur sanctionne toute divulgation sans accord de la personne mise en cause sinon
amende de 1200 à 2000DHS et emprisonnement d’1 à 6mois.
 L’audition
ART60-3 code de procédure pénale Il n’y a pas de conditions de fond ni de forme pour
auditionner, l’OPJ peut entendre toute personne susceptible de donner des renseignements
sur les faits et même les personnes ayant participé à l’infraction, les personnes convoquées
sont tenues de comparaitre sinon contrainte par la force après autorisation du ministère
public. Pour les étrangers il y a un traducteur. Devant l’OPJ les témoins ne prêtent pas
serment et le témoin ne peut bénéficier de l’assistance d’un avocat, il faut être placée en
garde-à-vue pour (témoin peut être placé en GAV). Le témoin prête serment devant le juge
d’instruction.
Les déclarations sont rédigées dans le PV, il faut qu’il relise ses déclarations et après les
signer.
 La garde à vue.
Le placement en garde à vue ART66 du code de procédure pénale. Cet article ne
donne pas de définition de la garde à vue ni les motivations, ni le fondement de cette
mesure (pourquoi le placement de cette personne) Les enquêteurs cherchent à soutirer des
aveux par le biais de la garde à vue cela résulte du déficit législatif et d’aucune disposition
légale limitative.
Mesure qui vise une personne maintenue contre sans gré à la disposition des autorités de la
PJ dans l’intérêt des investigations, de recherches il est à la fois un acte de police et une
mesure privative de liberté.
Mesure de police, sont retenus dans certains locaux non pénitentiaires et pour une durée
limitée variable selon le type d’infractions des personnes tout en étant ni prévenu ni inculpé
mis en examen doivent rester à la disposition des autorités de la police ou de la gendarmerie
pour les besoins de l’enquête.
Dans le code de procédure civile marocain, aucune distinction n’est faite entre suspect et
témoin et toujours maintenu dans l’avant-projet contrairement à la législation française.

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ART62-2 de la loi du 14 Avril 2011 de la loi française. La loi française précise les
fondements de la garde-à-vue (motifs du placement en GAV). L’avant-projet du code de
procédure pénale a modifié la rédaction de l’article 66 en reprenant le texte français.
La condition sine qua non pour permettre à l’OPJ de mener ces opérations est que ces
crimes et délits soit punis d’une peine d’emprisonnement, les opérations sont nulles en
matière de contravention.
 Les personnes susceptibles d’être placées en garde-à-vue.
Le code de procédure pénale (loi n° 22-01) la garde à vue est une mesure d’enquête elle
permet à l’OPJ de garde à sa disposition une personne, soit pour l’interroger ou l’auditionner
(auditionner le témoin) (interroger le suspect). ART65 du code de procédure pénale
vise deux catégories qui peuvent faire objet d’une mesure de garde-à-vue, personnes sur les
lieux de l’infraction qui peuvent fournir des renseignements + contrôle d’identité. La
personne en état d’ébriété ne peut pas être placée en GAV car elle n’est pas consciente, la
mesure de la garde-à-vue débute à partir du moment où elle sera en mesure de comprendre
et qu’elle reprenne conscience.
La garde-à-vue doit être fondée, il n’est pas impossible qu’une personne soit placée en
garde-à-vue de façon arbitraire ou sans motifs, ART 225 du code pénal parle de la
détention arbitraire et réprime l’usage abusif de la détention arbitraire.
En fonction de la culture, maitrise de la langue, traits de caractère, statut social, niveau
d’études influes sur le degré de résistance, l’enquêteur oriente l’interrogatoire en fonction
du profil de la personne.
Le facteur humain et le facteur matériel posent une problématique, absence de confort et
de condition d’hygiène participe à l’affaiblissement de la personne. Epuisement physique et
psychologique du gardé à vue conduit à des aveux des fois biaisés ou faux. Le temps de
l’audition est déterminé par l’enquêteur. Cette déstabilisation est instrumentalisée pour
obtenir des aveux.
La législation marocaine est en contradiction avec la Constitution de 2011 ART21 de la
Constitution interdit la détention arbitraire.
La loi française du 15 Juin 2000 qui renforce le droit de la présomption d’innocence,
les personnes en garde à vue sont les personnes qui peuvent fournir des renseignements et
celles détenues et contre qui existe des indices graves, exclusion de la garde à vue des
témoins.
Informer au préalable le parquet+ temps déterminé de la garde-à-vue ART66 du code de
procédure pénale et ART80 du code de procédure pénale, dans l’enquête de
flagrance, l’OPJ informe seulement le ministère public, dans l’enquête préliminaire il doit
avoir l’autorisation du ministère public exception en cas de prolongation dans le cadre de
l’enquête de flagrance, il doit avoir l’autorisation du ministère public.
 Délai de la garde à vue.
Le législateur fait une distinction entre les infractions de droit commun et des infractions
plus graves tel que le terrorisme, pour les infractions de droit commun c’est 48H à partir de

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l’appréhension de la personne concernée, dépassement du délai = nullité selon l’arrêt de la
Cour de Cassation du 06 Juin 1989. Renouvelable une seule fois pour une durée de
24H
ART80 du code de procédure pénale concernant l’enquête préliminaire, le délai de la
garde à vue est de 48H sur autorisation du ministère public octroyée à l’OPJ, la personne
gardée à vue doit être conduite devant le procureur du Roi avant l’expiration du délai de
48H. Dans l’enquête de flagrance, le délai de la garde à vue est aussi fixé à 48H peut être
prolongé pour une durée de 24H sur autorisation écrite du ministère public ART66/1 du
code de procédure pénale.
Arrêt de la Cour de Cassation 25 Mars 1990 dépassement de délai de la garde à vue
pour l’enquête, les textes sur les délais ne sont pas assortis de sanction autre que la nullité.
ART80/3 du code de procédure pénale, ART66/4 du code de procédure pénale
pour les infractions portant sur la sûreté de l’Etat le délai de la garde à vue est de 96H
renouvelable une seule fois sur autorisation écrite du ministère public, sauf en cas d’une
infraction de terrorisme, elle est renouvelable 2 fois pour une durée de 96H sur autorisation
écrite du ministère public.
 Les droits du gardé à vue.
ART 66/6 du code de procédure pénale, la personne gardée à vue a le droit de garder
le silence, droit d’assistance juridique et ce dans le cadre du droit à la défense et les motifs
de son arrestation et le droit de communiquer avec ses proches, conformément à l’article
23 de la Constitution de 2011.
ART67 du code de procédure pénale, l’OPJ doit dresser sur le procès-verbal d’audition,
l’heure et la date à partir desquels le gardé à vue a été appréhendé et la date et l’heure il a
été libéré ou présenté devant le magistrat compétent. Ce procès-verbal d’audition doit être
signé par la personne gardée à vue comme elle peut s’en abstenir et donc son refus doit être
constaté et mentionné et motivé.
 Le rôle de l’avocat dans la garde à vue.
L’avocat est en première ligne pour privilégier, parmi les droits fondamentaux, ceux des
droits au procès équitable comportant l’égalité des armes entre l’accusation et la défense,
l’égalité des chances dans l’accès à la justice et la conduite du procès.
La présence de l’avocat est une égalité des chances.
Les moyens d’intervention de l’avocat dans la mise en état du dossier, pour jouer un rôle
actif il doit participer à la préparation du dossier, cela ne peut avoir lieu que par sa présence
au cours des auditions, il doit participer aux investigations et avoir une contribution dans
l’orientation des procédures et ce en vertu du principe de l’égalité des armes entre la
défense et l’accusation. Arrêt de la Cour Européenne des Droits de l’Homme du 27
Octobre 1993 affaire Dambo contre Pays-Bas : l’égalité des armes requiert que
chaque partie se voit offrir une possibilité raisonnable de présenter sa cause dans des
conditions qui ne la place pas dans une situation de désavantage par rapport à son
adversaire.

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Les faiblesses de la loi 22-01 : l’intervention de l’avocat auprès de la personne gardée à
vue dans un entretien de 30 minutes dans des locaux qui garantissent la confidentialité et
selon des modalités très strictes, c’est selon le code de procédure pénale, un défendeur
fonctionnaire ou bien il peut être qualifié tel un visiteur du gardé à vue il n’a aucun accès au
dossier.
L’avocat joue un rôle de caution scandaleux puisqu’il peut, certes, être présent mais il n’a
aucun accès au dossier il peut être perçu par le client comme une partie prenante à la
mécanique répressive. ART66 du code de procédure pénale, l’avocat s’entretient avec
son client avant la fin de la moitié de la durée principale de la garde à vue et cet entretien se
fait sur autorisation du ministère public et sous le contrôle de l’OPJ.
L’OPJ peut, en matière de crimes et si la nécessité de l’enquête l’exige demander au
procureur de décaler l’entretien avec l’avocat d’une durée de 12H maximum à compter de
l’expiration de la moitié de la durée principale de la garde à vue.
Concernant le terrorisme et les infractions énumérées dans l’article 108 du code de
procédure pénale, l’entretien peut être différé sans excéder 48H à compter de
l’expiration de la durée principale de la garde à vue.
L’avocat n’a pas le droit d’assister aux interrogatoires ni de consulter le dossier de la
personne gardée à vue, et il ne peut pas être informé des résultats de l’enquête.
 Le rôle du médecin dans la garde à vue.
L’avocat, le procureur ou le gardé à vue peuvent demander un examen médical qu’en cas de
présentation de la personne devant le procureur, le procureur peut soumettre le suspect ou
la personne mise en cause à un examen médical que s’il constate des indices qui justifient
l’intervention du médecin (coups et blessures, bavures policières, maladies chroniques…) le
prévenu peut demander au procureur à être soumis à un examen médical, l’avocat aussi
peut demander un examen médical.
Les mineurs ART 73 du code de procédure pénale constituent une exception, le
représentant du ministère public doit soumettre le mineur à un examen médical avant tout
interrogatoire s’il constate la présence d’indices apparents de violence ou si le mineur se
plaint de les avoir subis.
 Le contrôle de la garde à vue.
ART66°15/16 du code de procédure pénale, un registre doit être tenu dans tous les
locaux susceptibles d’accueillir des personnes en garde à vue, registre où est mentionné
l’identité du gardé à vue, les motifs de la garde à vue pour éviter les gardes à vue de confort,
l’heure du début et l’heure de son expiration, la durée de l’interrogatoire et les périodes de
repos ainsi que l’état physique et sanitaire de la personne gardée à vue et ce qu’elle a reçu
comme alimentation.
Le registre est signé par la personne gardée à vue et l’OPJ. Le registre doit être présenté au
procureur du Roi, 2 fois par mois.
Le registre des déclarations est mis à la disposition du représentant du ministère public
ART68 du code de procédure pénale pour éviter des éventuels abus de la PJ. Le

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procureur est tenu de visiter les locaux à tout moment à chaque fois que la nécessité l’exige
et au moins 2 fois par mois et tenu de contrôler les registres de la garde à vue ART45 du
code de procédure pénale.
Si le suspect refuse de signer le procès-verbal cela n’entraîne pas la nullité de la procédure, il
suffit d’avoir la signature de l’OPJ il doit mentionner son identité pour contrôler la
compétence territoriale de la PJ.

L’enquête préliminaire.
C’est une enquête qui relève du droit commun.
L’ouverture de cette enquête dépend d’une décision libre de l’OPJ et s’il y a des soupçons
qui constituent le fondement de l’enquête préliminaire.
Si les conditions de flagrance ne sont pas réunies, l’OPJ peut ouvrir une enquête
préliminaire. Elle est définie par défaut de l’enquête de flagrance.
Elle se singularise par les moyens offerts à l’OPJ qui sont limités par rapport à l’enquête de
flagrance.
Le champ d’intervention est plus large que celui de flagrance car il concerne les délits, les
crimes et les contraventions.
Elle est ouverte sur plainte de la victime, par une dénonciation d’un tiers, ou bien d’office
par l’OPJ quand il constate l’infraction. Le MP peut demander l’ouverture de l’enquête
préliminaire à la PJ.
Elle permet le déclenchement de l’action publique et ce par les investigations faîtes au
préalable, le MP va décider de poursuivre ou non ou de classer sans suite.
ART78 du code de procédure pénale lorsque l’OPJ est saisi d’office il doit informer le
procureur par voie téléphonique sans délai ou bien il peut être saisi sur dénonciation ou sur
plainte ou procède à des enquêtes préliminaires sur instructions du ministère public.
ART23 du code de procédure pénale : Les OPJ sont tenus de dresser un procès-verbal
de leurs opérations et informer sans délai le procureur du Roi ou le procureur général du Roi
compétent des crimes et délits dont ils ont connaissance.
L’obligation d’informer le procureur par l’OPJ a pour objectif de permettre au procureur
d’exercer son contrôle des opérations de la PJ.

L’enquête sur commission rogatoire.


L’enquête sur commission rogatoire ne peut être ouverte que si une instruction préparatoire
a été ouverte par un juge d’instruction au préalable. Le juge d’instruction est éloigné du lieu
de l’infraction d’où la délégation de certains de ses pouvoirs à l’OPJ, à un juge, à un JI dû à
l’éloignement de celui-ci géographiquement du lieu de l’infraction + le débordement.

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Il procède de 2 manières, il délègue une partie de sa compétence dans le cadre d’une
commission rogatoire nationale ou bien à l’international : commission rogatoire
internationale.
 La commission rogatoire nationale.
Le juge d’instruction, peut déléguer certains pouvoirs qui relèvent de sa compétence à un
juge de jugement ou à un juge d’instruction ou à l’OPJ pour procéder et effectuer des actes
d’informations nécessaires ART189 code de procédure pénale.
Même si il n’est pas du même ressort territorial, le juge d’instruction peut solliciter l’aide de
l’OPJ se trouvant dans une autre ville où les opérations de la PJ doivent être faites (audition,
perquisition…).
L’objet de la délégation, ART189 du code de procédure pénale la délégation ne peut
pas être générale : elle ne peut ordonner que des actes d’instruction se rattachant
directement à l’infraction visée aux poursuites à savoir l’infraction dont est saisi le juge
d’instruction.
(Juge d’instruction qui demande à un OPJ ou à un juge dans le cadre d’un meurtre
d’auditionner ou de faire des perquisitions ou des constations sur les lieux de l’infraction,
dans le cadre de cette délégation, l’OPJ découvre une autre infraction de viol, il peut enquêter
sur cette nouvelle infraction dans le cadre de sa compétence et donc ouvrir soit une enquête
de flagrance soit une enquête préliminaire).
Dans le cadre de la commission rogatoire, l’OPJ ne peut pas effectuer des interrogatoires et
procéder aux confrontations de l’inculpé et ne peut auditionner la partie civile qu’à la
demande de celle-ci ART190 du code de procédure pénale.
 La commission rogatoire internationale.
Entraide judiciaire nécessairement par une convention bilatérale ou multilatérale. L’entraide
judiciaire est une demande de recherche de preuves. Ca concerne le rapport entre deux
Etats.
L’extradition est l’arrestation et transfert des personnes.
C’est une demande adressée par l’autorité judiciaire d’un Etat à l’autorité judiciaire d’un Etat
étranger pour accomplir une mesure d’instruction à son nom et pour son compte.
ART714/715 du code de procédure pénale, relatifs aux rapports judiciaires avec les
autorités étrangères, les dispositions de ces articles ne s’appliquent qu’en cas d’absence de
convention entre le Maroc et un autre Etat.
La commission rogatoire internationale peut avoir pour objet tout acte d’instruction, toute
opération de recherche de preuves, audition de témoins, perquisition, vérification bancaire
dans le cas de blanchiment d’agent, évasions fiscales, saisie, expertise, constatation,
communication de pièce à conviction…
Un Etat ne peut jamais demander l’arrestation dans le cadre commission rogatoire
internationale.

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Le procès-verbal.
L’écriture est une méthode de preuve dans la constatation de l’infraction ainsi que
transposer les opérations effectuées par l’OPJ.
ART24 du code de procédure pénale définit le procès-verbal en étant un document
écrit et dressé par l’OPJ, agissant dans l’exercice de ses fonctions et y rapporte ce qu’il a vu
ou entendu comme déclarations ou les opérations qu’il a effectué sur une matière de sa
compétence.
Il est rédigé par l’OPJ uniquement.
La rédaction des procès-verbaux sert à établir l’existence des éléments de faits mais aussi
parce que les procès-verbaux enlèvent à ces faits le caractère purement matériel pour leur
donner un aspect juridique pour qu’au final ils constituent des preuves recevables et donc le
juge va se référer aux procès-verbaux pour construire sa conviction.
 Les conditions de fond pour l’établissement des procès-verbaux.
L’OPJ peut établir les procès-verbaux uniquement, il est seul autorisé à dresser des PV et
certains fonctionnaires autorisés par des lois spéciales ART27 du code de procédure
pénale : les fonctionnaires et agents des administrations et services publics et
conformément aux lois spéciales à savoir :
 Dahir du 10 Octobre 1917, sur la conservation et l’exploitation des forêts ;
 Dahir du 11 Avril 1922 sur la pêche dans les eaux continentales ;
 Dahir du 19 Janvier 1953 sur la conservation de la voie publique et sur la police
de la circulation et du roulage.
Ces organes sont compétents pour les infractions relevant de leur compétence et
sous le contrôle des autorités judiciaires.
Les infractions : crimes, délits et contraventions sont concernées par le procès-verbal.
Il y a établissement d’un PV après chaque opération (perquisition, audition…) et l’OPJ doit
informer sans délai le procureur ART23 du code de procédure pénale.
Le procès-verbal est un acte authentique (acte authentique définit par l’article 418 du DOC)
car c’est un témoignage solennel donné par écrit par un OPJ.
 ART24 du code de procédure pénale énumère ce que contient un PV à savoir :
Le nom du rédacteur donc celui de l’OPJ, sa qualité, le lieu de son travail, sa
signature pour vérifier l’authenticité et la compétence territoriale, la date et l’heure
de l’accomplissement de l’acte, la date et l’heure de l’établissement du procès-
verbal lorsque ces deux moments sont différents, il doit être rédigé par écrit en
arabe et numéroté les pages sous réserve, il doit être clair et précis selon ART73
du Dahir de 14 Janvier 1958 sur le service de la gendarmerie royale.
 Le procès-verbal doit mentionner l’administration, la date, lieu, numéro d’ordre,
objet et une référence s’il y a lieu et la signature de son rédacteur : l’OPJ.
 Article23 et 71 du code de procédure pénale, le PV doit mentionner non
seulement le jour mais aussi l’heure de la clôture des opérations, la quantité des
objets saisis et mentionne aussi la présentation de ces objets devant les personnes

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concernées, la date l’heure doivent être écrit en toute lettre, par la date on peut
contrôler les horaires de la garde à vue et la prescription.
L’omission de la date n’entraîne pas la nullité, on peut déduire la date par les circonstances
de faits et les déclarations des personnes.
 Il faut mentionner le lieu de la rédaction pour vérification de la compétence
territoriale de l’OPJ qui peut être contestée par le prévenu ou son avocat.
 Dans l’entête on peut préciser le mode d’opérer : si c’est une enquête préliminaire
ou une enquête de flagrance pour contrôler s’il s’agit de l’enquête mentionnée ou
pas. Si l’OPJ ouvre une enquête de flagrance en dehors des cas énumérés par la loi,
l’avocat ou l’inculpé peut demander la nullité.
 Il faut mentionner le nom des auxiliaires que l’OPJ fait appel à leurs services : les
agents de la PJ, les interprètes…
 ART67 du code de procédure pénale, les personnes qui paraissent utiles à
l’enquête (témoins, suspect…)
 Le contenu du procès-verbal peut être variable, l’OPJ peut rapporter les faits aux
propos qu’il a personnellement vus, constatés ou entendus dans l’exercice de ses
fonctions ART289 code de procédure pénale.
Il peut aussi s’agir d’un procès-verbal de constatation d’infraction, il doit mentionner
la description des faits et les indices, il y a un préambule on n’y trouve des points en
communs entre tous les procès-verbaux à savoir deux parties : une première qui concerne
l’identité de la personne auditionnée, l’identité est toujours rédigé au pluriel. Quant à la
deuxième partie, elle concerne le contenu de la déclaration qui doit être adaptée au niveau
d’instruction de son auteur.
Pour le procès-verbal d’audition, il doit relater l’audition, l’interrogatoire (questions et
réponses), il y a aussi le procès-verbal de perquisition, de garde-à-vue…
L’inobservation d’une condition de forme entraîne la nullité et dépossède le procès-verbal
de la force probante et en l’occurrence ne sera pas utilisé comme preuve. Arrêt de la Cour
d’Appel de Rabat qui va dans ce sens, les procès-verbaux sont irréguliers dans la forme, les
juges ne pourront pas les consulter comme moyen de preuves.
Les mentions que doit contenir un procès-verbal d’audition sont le nom de famille,
prénom, si la personne n’a pas de nom de famille on doit ajouter au prénom de la personne
le nom du père ou du grand-père, la nationalité, la date et le lieu de la naissance, l’OPJ va se
baser sur les documents délivrées par la personne concernée notamment la CIN, le nom du
père et du grand-père, le nom de la mère et du grand-père maternel, état civil, nombre
d’enfants, métier il faudra mentionner la profession de manière abstraite (s’il s’agit d’un
militaire il faut mentionner le numéro d’affiliation et s’il s’agit d’un fonctionnaire le numéro
d’enregistrement).
La signature du procès-verbal par l’OPJ lui confère un caractère solennel et une authenticité.
 Les moyens de défense pouvant entraîner la nullité du procès-verbal.

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Pour soulever la nullité du procès-verbal, le défaut de signature du procès-verbal
d’audition par l’OPJ entraîne la nullité ART69 du code de procédure pénale et
ART23 du code de procédure pénale. Ceci s’explique par le fait que les procès-verbaux
originaux doivent parvenir au procureur accompagnés de deux copies certifiées conformes
donc exigence de la signature.
Le défaut de la signature par le suspect du procès-verbal d’audition en vertu d’un arrêt de la
Cour Suprême du 14 Juillet 1973 qui dit que le défaut de signature du suspect sur le
procès-verbal d’audition, ne constitue pas une règle de forme qui… et donc ce défaut de
signature n’entraine pas la nullité. Tous moyens de preuve qui tendent de nier les
déclarations faites par le suspect n’ont aucun effet à part démontrer le faux. La signature de
l’auteur du procès-verbal est suffisante.
Le procès-verbal d’audition d’une personne en garde-à-vue dans le cadre d’une
enquête de flagrance ART67 du code de procédure pénale, il faut faire mention du
jour et de l’heure à partir desquels il a été appréhendé et soit le jour et l’heure il a été libéré
soit présenté devant le magistrat compétent.
ART493 code pénal, il y a une exception de défaut de signature du suspect et donc ce
défaut de signature entraîne la perte de la force probante du procès –verbal en matière
d’adultère et de relations hors mariage ART 490/491 code pénal.
 L’aveu extorqué.
Le législateur marocain proscrit toute forme de violence pour extorquer des aveux et les
bavures policières et ceci se trouve interdit aussi par les instruments internationaux des
Droits de l’Homme. Si le juge est certain que les aveux ont été extorqués par la violence, ces
aveux perdent leur force probante, le juge doit écarter les procès-verbaux qui contiennent
ces déclarations ART293 code de procédure pénale met l’accent sur l’obligation pour
le juge de ne pas admettre l’aveu extorqué par la violence. Arrêt de la Cour Suprême du 24
Décembre 1993, la Cour Suprême a décidé d’écarter les procès-verbaux qui contenaient des
aveux extorqués par la violence et la contrainte mais a précisé que cela relèverait de
l’appréciation souveraine du juge du fond.
Il y a des procès-verbaux qui ne valent qu’à titre de simple renseignement, des procès-
verbaux qui font foi jusqu’à preuve du contraire et des procès-verbaux qui font foi jusqu’à
inscription de faux.
 ART291 du code de procédure pénale : procès-verbaux qui ne valent
qu’à titre de simple renseignement, à l’exception des deux autres hypothèses :
inscription de faux et PV qui font bonne foi jusqu’à preuve du contraire qui sont
l’exception au principe qui est que les procès-verbaux ne valent qu’à titre de simple
renseignement pour le juge ce qui veut dire que le juge garde son intime conviction.
Arrêt de la Cour Suprême du 02 Juin 1996 qui déclare que les procès-verbaux
n’ont de valeur qu’eux-mêmes parce qu’ils n’ont d’autres finalités que de renseigner
les juges, ils ne jouent qu’à titre d’information et que le juge peut les écarter si telle
est sa conviction. Ce type de procès-verbal concerne les crimes.

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 Les procès-verbaux jusqu’à preuve du contraire, ils ont une valeur probante
renforcée par plusieurs moyens à savoir les témoins, l’expertise, tout document…
L’irrégularité de forme, l’imprécision de sa rédaction, absence de constat personnel
d’infraction, l’incompétence de l’OPJ peuvent faire perdre au procès-verbal sa valeur
probante, ça concerne uniquement les délits et contraventions ART290 du code
de procédure pénale. Arrêt de la Cour de Cassation du 21 Septembre
2011, la juridiction doit permettre à l’accusé d’apporter la preuve contraire des
procès-verbaux s’il présente des documents qui mettent en cause les faits constatés
pour les procès-verbaux et devrai les discuter et répondre à ses prétentions pour
construire sa conviction.
 Les procès-verbaux jusqu’à inscription de faux, ce sont des procès-verbaux
établis par des agents habilités, ces procès-verbaux s’imposent au juge ART292
code de procédure pénale : Lorsqu’aux termes d’une loi spéciale, le contenu de
certains procès-verbaux et rapports font preuves jusqu’à inscription de faux, le
contraire ne peut, à peine de nullité, être admis que par ce moyen. Ces textes
spéciaux sont :
- Dahir du 11 Avril 1992 en matière de pêche ;
- Article 65 du Dahir du 10 Octobre 1917 sur la conservation et
l’exploitation des forêts ;
- Article 142 code des douanes.

Les actions publiques et les actions civiles  :


L’exercice de l’action publique et le déclenchent sont différents, le déclenchement : la
victime peut déclencher l’action publique mais ne peut pas l’exercer cet exercice relève de la
compétence du MP et des fonctionnaires de certaines administrations. L’exercice de l’action
publique signifie décider du sort de l’action publique.
« Lors de la répression de l’infraction, ce triple précepte doit être suivi notamment par les
magistrats que la peine doit amender le condamné, que le châtiment infligé à celui-ci doit
rendre les autres meilleurs et que grâce aux sanctions prononcées chacun vive en plus grande
sécurité » - Sénèque – Du libre arbitre.
Le procès pénal est reconnu à trois acteurs à savoir en premier lieu la victime, le MP
exclusivement et certains fonctionnaires d’administrations.
C’est un système inquisitoire et accusatoire ; accusatoire vu qu’elle peut être mise en
mouvement par la personne lésée et dont le droit de poursuite est reconnu, ce droit est
également reconnu au MP ce qui justifie le système inquisitoire. Au Maroc, la procédure est
mixte (accusatoire et inquisitoire ART3 code de procédure pénale).
L’action publique est mise en mouvement par la victime ce par la constitution de la partie
civile qui est une demande formée devant le juge (d’instruction ou de jugement) et
demande une réparation de son préjudice et donc on bascule vers un procès privé. L’action

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publique essentiellement mais il peut s’agir de certaines situations où la personne peut se
constituer partie civile et donc tenter une action civile devant une juridiction répressive.
L’action publique est déclenchée par le ministère public, cette mise en mouvement est faite
au nom de la société dans son ensemble. L’action publique sert essentiellement à faire
constater par le juge répressif compétent le fait punissable en ses trois éléments : légal,
matériel, moral. Son but est d’établir la culpabilité ou l’innocence des personnes poursuivies
et si la culpabilité est établie, il y a prononciation de la sanction ou d’une peine ou mesure
de sureté prévue par la loi et ce en respectant les principes directifs du procès pénal :
principe d’équité et le principe du contradictoire et le respect du principe de la présomption
d’innocence.
L’infraction peut être la cause d’un trouble non seulement public mais aussi privé (à une
personne, pas toute la société) parce que l’infraction cause un dommage qui peut être
corporel, matériel et moral.
La victime, souffre du dommage qu’a causé l’infraction, en cas d’homicide, la famille peut
demander la réparation quant à l’auteur de l’infraction, c’est ses héritiers qui assurent la
réparation.
L’action civile peut être engagée devant un tribunal civil ou répressif. Devant un tribunal
civil, puisqu’il s’agit d’un dommage privé causé par un particulier mais puisqu’il est attaché à
une infraction et causé par une infraction, la victime peut opter pour une juridiction pénale,
un juge répressif pour intenter cette action civile. Il y a certaines infractions qui ne causent
pas de dommage (interrompre le jeûne, conduite en état d’ivresse) et des préjudices par
faute civile (absence d’infraction).
Infraction qui causent les deux troubles : privé et public et fait naître les deux actions civile
et pénale les deux actions civiles et pénales s’exercent pour les mêmes fautes car elles
causent un trouble privé et public dans le cas d’empoisonnement, injures et diffamation, en
cas de contrat de vente, l’acheteur a reçu des faux documents de la part du vendeur, à part
la restitution de l’indu et la nullité de l’acte il peut demander d’écarter les documents qui
sont faux.
L’action en responsabilité civile qui appartient à la victime, on entend par là, la réparation du
préjudice en nature ou par équivalent. L’action civile est l’objet accessoire de
l’action publique donc elle dépend de l’action publique et la victime opte pour
agir devant la juridiction répressive. Si le juge a prononcé la relaxe, la réparation
n’aura pas lieu.
Les actions sont-elles indépendantes ? L’action publique peut-elle être exercée même s’il
existe aucun dommage ou si la victime décide de ne pas demander la réparation ? L’action
publique peut être engagée. Il y a exception en matière d’unité familiale : vol entre époux,
ascendants-descendants l’action se déclenche par plainte pour pouvoir engager des
poursuites, sans plainte c’est impossible : l’action publique dépend de la plainte. L’action
civile, à l’inverse peut toujours être intentée même si l’action publique n’est pas engagée
notamment en matière de prescription (l’action publique est éteinte) et après acquisition de

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la force de la chose jugée, la victime peut demander réparation devant la juridiction civile
ART14 code de procédure pénale.
Le tribunal civil qui statue sur l’action civile après la décision du tribunal répressif qui
accorde la réparation, est ce que le juge civile est libre de refuser la réparation à la victime ?
Il ne peut pas se mettre en contradiction avec le juge répressif la chose jugée au criminel a
autorité sur le civil et la primauté du criminel sur le civil en cas de relaxe accordée par la
juridiction répressive.
La séparation des fonctions de poursuite, d’instruction est des jugements a pour objectif de
garantir l’indépendance. Poursuite et jugement, la poursuite qui relève du parquet et le
jugement du juge compétent.
 L’exercice de l’action publique
Relève de l’autorité du MP/ Parquet, exceptionnellement attribué à certains fonctionnaires
de certaines administrations ART3 du code de procédure pénale.
Le ministère public est indépendant et irrécusable, hiérarchisé et indivisé.
Irrécusable, on entend par là, qu’on ne peut pas contester la crédibilité ce qui est l’inverse
des juges du siège car le MP est une partie au procès alors que le juge non. Un plaideur ne
peut pas récuser son adversaire. Le prévenu en cas de non-lieu, peut demander à la partie
civile des dommages-intérêts et celle-ci peut être déclarée responsable contrairement au
MP parce qu’il est une partie principale au procès pénal donc il est irresponsable.
Le MP est indépendant vis-à-vis des juridictions de jugements et d’instructions, les juges ne
peuvent pas lui adresser des injonctions de poursuivre ou de ne pas poursuivre, les juges ne
peuvent pas ordonner la suppression de certaines phrases du réquisitoire introductif et les
juges n’ont pas le droit de se saisir eux-mêmes, ils doivent attendre que le MP exerce l’action
publique. ART269 code de procédure pénale est une exception en matière de saisie,
les juges peuvent se saisir d’office. Il est indépendant vis-à-vis des justiciables car il n‘est pas
tenu d’agir sur simple plainte, si la victime décide de retirer sa plainte, le MP n’est pas obligé
d’éteindre l’action publique. Mais, il y a la subordination hiérarchique, le parquet dépendait
du ministère de la justice jusqu’à la loi n°33-17 le ministère public dépend du procureur
général auprès de la Cour de Cassation. Le procureur général auprès de la Cour de Cassation
ne peut pas exercer l’action publique.
Le caractère indivisible du MP, les membres du MP sont interchangeables, ces membres
forment le même corps.
 Le rôle du MP dans le procès pénal.
Il est toujours partie principale dans le procès pénal car il défend la société et l’ordre
public, quand il y a mise en mouvement de l’action par la partie lésée, le MP ne perd pas sa
qualité de partie principale, il garde le monopole de l’action publique. Le MP est l’avocat de
la société, son rôle se limite essentiellement à un pouvoir de poursuite parce qu’il n’ pas le
droit d’instruite ni de juger (décider de l’innocence ou de la culpabilité de la personne) car il
y a séparation des fonctions de poursuite, d’instruction et de jugement.

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C’est un demandeur au procès pénal mais différent en demandeur au procès civil, car dans
procès pénal, le MP exerce l’action publique au nom de la société dont il est représentant et
agi au nom de la société et donc ne parle pas de la victime, c’est le rôle de l’avocat. Au
procès civil, il y a deux parties privées, le MP en tant que demandeur au procès civil ne peut
pas prendre la décision de ne pas poursuive ni transiger avec l’auteur de l’infraction ART41
code de procédure pénale est l’exception : alternatives aux poursuites.
Le MP ne peut pas se désister, il ne peut pas se dessaisir sauf exception en cas de retrait de
la plainte par la victime au cas où la plainte est le nécessaire à l’action publique.
En cas d’infraction à l’étranger la dénonciation de l’infraction par l’Etat étranger où les faits
ont été commis est une condition sine qua non au déclenchement et à l’exercice de l’action
publique. Les pouvoirs du MP ART84 du code de procédure pénale, il saisie le juge
d’instruction ART93 ART154 ART160 ART178 ART89 ART129 ART222 223 224 211

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