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Introduction à l’organisation

judiciaire
NOTION D’ORGANISATION
JUDICIAIRE
L'organisation judiciaire désigne l'ensemble des
organes du système judiciaire. Il s’agit au Maroc
des tribunaux et des cours.
--> Le terme « tribunal » désigne les juridictions
inférieures telles que le tribunal de première
instance.
--> Le terme « cour » se rapporte aux juridictions
supérieures telles que les cours d'appel ou la Cour
Suprême.
Evolution historique
1- Avant le protectorat (1913).

2- Période du protectorat.

3- Après l’indépendance du Maroc (1956).


Avant le protectorat (1913)

Il y avait cinq ordres de juridictions:


- la justice du Charia;
- la justice Makhzen;
- la justice coutumière;
- la justice rabbinique;
- la Justice consulaire;
Période du protectorat

Les trois objectifs essentiels des autorités du


protectorat :
1-Mettre fin à la justice consulaire;

2-Réorganisation des juridictions


chérifiennes;

3- Institution des tribunaux;


Après l’indépendance (1956)

Après 1956, date de l’indépendance du


Maroc, et avec les changements politiques
économiques et sociaux plusieurs réformes
sont intervenues concernant:
--- l’organisation des juridictions.
--- le domaine législatif.
les institutions juridictionnelles au
Maroc
les juridictions ordinaires ou de
droit commun

Les juridictions ordinaires ou de droit


commun peuvent être définies comme des
organismes qui ont une compétence
générale, il s’agit de tous les litiges et tous
les conflits à l’exception de ceux relevant
des compétences d’une autre juridiction
1-Les tribunaux de première
instance

Les tribunaux de première instance sont au


nombre de 66 répartis à travers le Royaume.
Le Dahir du 15juillet 1974 relatives à
l’organisation judiciaire du royaume fixe dans
l’article 2 l’organisation des tribunaux de
première instance.
2-Les cours d’appel

- À côté des juridictions de première instance, il existe


des cours d’appel dont le rôle est d’examiner les recours
en appel des décisions rendues par les tribunaux de
première instance.
- La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait.
- Selon l’article 6, les cours d’appel comprennent sous
l’autorité du premier président et suivant leur
importance un certain nombre de chambres dont une
chambre d’appel de statut personnel et successoral et
une chambre criminelle.
3-La cour suprême
- Crée au lendemain de l’indépendance, la cour suprême est
placée au sommet de la hiérarchie judiciaire et coiffe toutes les
juridictions de fond du royaume.
-Elle exerce sa compétence sur l’ensemble du territoire.
- La Cour de cassation ne constitue pas un troisième degré de
juridiction, elle contrôle la conformité au droit sans réexaminer
les faits, et fixe le sens dans lequel la règle de droit doit être
appliquée.
Les juridictions spécialisés

Les tribunaux administratifs:


- Les juridictions administratives sont dotées
de la compétence pour juger les litiges relatifs
aux contrats administratifs et les litiges
électoraux, les actions en réparation de
dommages causés par les actes ou les activités
des personnes publiques.
Les tribunaux de commerce:
- Les magistrats du siège et du parquet des
juridictions commerciales sont tous des magistrats
professionnels intégrés au corps unique de la
magistrature.
- Les juridictions de commerce sont compétentes
pour juger l’ensemble des litiges commerciaux.
les juridictions d’exception

Le tribunal militaire permanent des FAR :


-Cette juridiction est régie par la loi du 6 octobre
1972.
- Elle est dotée de la compétence pour juger des
crimes commis par les militaires ainsi que ceux
menaçant la sûreté nationale.
- Elle est présidée par un magistrat professionnel.
- La procédure appliquée est la loi de la justice
militaire.
La haute cour:
- Avait auparavant compétence pour juger les
crimes commis par les membres du gouvernement
n’existe plus depuis l’adoption de la Constitution du
29 juillet 2011.
- Désormais, les hauts fonctionnaires de l’État ainsi
que les membres du gouvernement sont poursuivis
devant les juridictions de droit commun.
Les principes fondamentaux
A-La justice
La justice désigne avant tout une valeur, un idéal moral, un
concept philosophique.
L’idée de justice fait référence sinon à l’égalité, du moins à
l’équilibre dans les relations entre les Hommes.

L’activité de justice mobilise un ensemble de règles, de statuts,


de pratiques, de discours et de métiers concourant à l’exercice
de la fonction de juger.

La justice devient alors synonyme d’institution judiciaire : elle


désigne les divers organes auxquels la souveraineté nationale
a officiellement délégué le pouvoir d’interpréter la loi et d’en
assurer l’application par l’exercice de la faculté de trancher
entre le juste et l’injuste.
1-Unicité
Il existe traditionnellement des juridictions
composées d’un seul magistrat qui connaissent
respectivement des litiges civils et des affaires
pénales les moins graves, sont présidés également
par un magistrat qui siège et délibère seul.
(Système de l’unicité du juge)
En effet, les tribunaux de première instance
siègent a juge unique lorsqu’ils connaissent des
demandes dont la valeur du litige est inferieure ou
égale a 3000 dirhams.
2-Collégialité
Le principe de collégialité désigne le fait
qu’une affaire soit jugée par plusieurs juges,
siégeant et délibérant ensemble.
- Ce mode de composition des juridictions
possède de multiples avantages, il trouve
cependant dans la pratique une application
contrastée.
La notion du service public

• 1-definition:
• Un service public est une activité exercée
directement par l'autorité publique (État,
collectivité territoriale ou locale) ou sous son
contrôle, dans le but de satisfaire un besoin
d'intérêt général.
• Certaines de ces activités sont liées à la
souveraineté de l'Etat (activités
dites régalienne comme la justice, la police,
la défense nationale, les finances
publiques...), d'autres relèvent du secteur
marchand, notamment lorsque les prix et le
niveau de qualité des prestations ne seraient
pas ceux attendus par le pouvoir politique si
elles étaient confiées au secteur privé.
• Les trois grands principes auxquels sont
soumises les missions de services publics sont
la mutabilité (capacité d'adaptation aux
conditions et aux besoins), l‘égalité (dans
l'accès au service et dans les tarifs) et
la continuité.
1-Continuité de la justice :

Repose sur l’idée que la prise en charge d’un


besoin impérieux par le service public lui
donne sa légitimité ; il est dès lors
inconcevable que le service fonctionne par à-
coup et connaisse des interruptions brutales.
Pour faire une distinction historique il faut distinguer entre l’époque
d’avant et après 1974
Avant 1974 l’administration judiciaire n’était pas sur une vrai continuité
vu que tout les tribunaux et cours du royaume ne travaillaient pas
pendant deux mois c’est ce qu’on appelle le Congé judiciaire.
Mais ce cas mettait en cause la suspension des affaires et des
procédures courante
Par ce motif il a eu un décret n2-74-498 du 16 juillet 1974 qui dans son
article 7 prévoit que l’année judiciaire commence le 1er janvier et
s’achève au 31 décembre .
L’article 7 prévoit aussi que les juridictions siégeant sans interruption,
les congés des personnels tant magistrats que greffiers devant être
organises de telle sorte que les audiences ne subissent ni
interruption ni retard.
Faut ajouter que tout les juges et même le président du tribunal ou le
premier président de la cour d’appel peuvent être convoques a tout
moment y compris dans les fêtes ou les jours féries
Inspections des juridictions et des
magistrats :
Il s’agit ici d’un travail d’inspections ou d’enquête qui peut être fait
soit par un cabinet compétent , soit sous forme d’inspection
hiérarchique .
Inspection centrale :
Cette inspection a pour but de veiller sur le bon déroulement et le
fonctionnement des juridictions et procédures elle est effectuée par
les services d’inspections du ministère de la justice.
Les inspecteurs ont un pouvoir général soit d’investigation , de
vérification ou de contrôle .
Ils ont pour mission de faire un travail d’enquête ont utilisant tout
moyen nécessaire soit entendre les magistrats ou autre , soit de
vérifier tous les documents utiles pour enfin adresser un rapport au
ministre de la justice.
Inspection hiérarchique :
Celle est effectuée par un ordre hiérarchique du
pouvoir.
Seuls les présidents de juridictions sont capables
d’exercer cette inspection.
-Les premiers présidents de la cour suprême
exercent un contrôle sur les premiers présidents
de la cour d’appel.
-Les premiers présidents de la cour d’appel exercent
un contrôle sur les présidents des tribunaux de
première instance.
Pour garantir une bonne justice et
quelle soit a la portée de tout le
monde il faut bien évidement le
respect de certains principes
fondamentaux a savoir : l’égalité, la
gratuité ,la neutralité.
L’égalité :

Cela veut dire que tous les justiciables sont


égaux et doivent être juges par les mêmes
tribunaux et selon les mêmes règles et
procédures
La gratuité :
c’est un principe fondamental qui veut dire que le
justiciable ne paie pas le juge.
Le paiement du justiciable se fait indirectement
comme par exemple :
-Le paiement des impôts et taxes judiciaires
-Frais d’expertises…
Pour les justiciables qui sont démunis (pauvres) ,
iles peuvent bénéficier d’une assistance
juridique = le paiement de la taxe judiciaire et des
honoraires de l’avocat.
La neutralité :

Cette neutralité est garantie par la formation


collégiale (trois juges)

Elle est importante parce qu’elle permet a


chaque juge d’exercer un contrôle sur l’autre.
Les juridictions spéciales et
d’exception
Juridictions
administratives

La Cour d’appel
Le Tribunal
administrative
administratif
Les tribunaux administratifs

A la suite des instructions données par le


souverain défunt Hassan II , a l’occasion de la
création du conseil consultatif des droits de
l’Homme, le 8 mai 1990, une loi constituant
les tribunaux administratifs a été adoptée par
la chambre des représentants , lors de sa
session d ’avril 1991. Elle ne sera promulguée
que le 10 Septembre 1993 et appliquée le 4
Mars 1994 .
Quel est le nombre des tribunaux
administratifs au Maroc ?
Au Maroc, il existe 7 tribunaux administratifs
dispersés sur tout le
Royaume .
Comment s’appelle la personne qui se trouve
au sommet du tribunal ?
On parle dans ce cas d’un président du tribunal
administratif
accompagné de 3 magistrats et greffe .
Pourquoi les litiges administratifs sont de nature
particulière ?
Ici le justiciable se confronte à l’administration qui en
raison de son statut particulier jouit de prérogatives qui
lui sont attribués afin de satisfaire l’intérêt général et
l’ordre public.
On peut dire que les affaires administratives et civiles
ne peuvent être traitées sur les mêmes terres c’est
pour cela qu’on est passé de l’unicité de juridiction et la
dualité de droit à une dualité de droit et de juridiction.
A votre avis quel est le genre de litiges qui peut se
créer ente le citoyen et l’administration et qui suscite
un recours en justice ?
L’administration se confronte au citoyen dans
plusieurs cas d’espèce qu’on peut appeler tout
simplement les domaines des tribunaux administratifs :
-Les litiges concernant les contrats et les actes
administratifs.
-L’expropriation pour utilité publique.
-Le contentieux électoral.
-Les problèmes de fiscalités …
Le procédure:

Saisie du Transmission du
tribunal par une dossier au
L’enregistrement de la
requête écrite commissaire de la
requête
et signé par un loi et du droit et
avocat au juge rapporteur
Cour d’appel administrative

Le cadre légal de cette cour :

Dahir n° 1-06-07 du 15 moharrem 1427 (14


février 2006) portant promulgation de la loi
n° 80-03 instituant des cours d'appel
administratives1
La cour d’appel administrative
Quel est donc le rôle de la cour d’appel
administrative ?
Elle est compétente pour connaitre en appel les jugements des
tribunaux administratifs .
Quelle est la composition de cette cour ?
Dans la cour d’appel administrative on parle d’un 1 er président
accompagné des présidents de chambres, conseillers et greffe .
Comment fonctionne-t-elle ?
Le 1er président de la cour d’appel administrative statue en
référé suivant la procédure d’urgence par ordonnance par contre il
ne peut pas statuer en tant que « juge sur requête».
Quels sont les délais que le justiciable a pour recourir en
appel ?
Les délais sont de 30 jours dés la notification du jugement et de 15
jours pour les ordonnances.
Si le justiciable ne respecte pas ces délais et
que le juge accepte le recours, que pourra faire
l’autre partie au litige ?
Dans ce cas , on est dans le cadre d’un abus du
pouvoir du juge. L’autre partie peut demander un
pourvoi en cassation car il n’y a pas eu respect
de la forme (les délais) . Le rôle de la cour
suprême est de s’assurer que les règles de droit et
de procédures ont été correctement appliquées.
La cour de cassation

faut préciser que le législateur a réservé à la cour de


cassation certaines matières importantes dans le
domaine administratif, qui demeure compétente pour
statuer, en premier et dernier ressort sur :
1-Les recours en annulation pour excès de pouvoir
dirigés contre les actes règlementaires ou individuels
du premier ministre.
2-Les recours contre les décisions des autorités
administratives dont le champ d’application s’étend
au delà du ressort territorial d’un tribunal administratif.
Juridictions commerciales
Crées par Dahir n°1-97-65 12 février 1997 portant
promulgation de la loi n°53-95 entrées en vigueur en mai
1998
Se composent de :
-8 tribunaux de commerce
(Rabat,Casablanca,Meknes,Fes,Tanger,Marrakech,
Agadir , Oujda)
-3 cours de d’appel de commerce (Fès , Marrakech ,
Casablanca )
Compétences : Ensemble des litiges commerciaux
(actions relatives aux contrats commerciaux , effets de
commerce
Tribunaux de commerce
Composition
1. Magistrats du siège: - président
-vices présidents
- magistrats
2. Ministère public : - procureur du roi et
substituts
- un Greffe

3. De chambres ayant plusieurs sections


saisie selon la nature des affaires
COMPETENCES:
Actions relatives aux contrats commerciaux
Actions entre commerçants a l’occasion de leur activité
commerciale
Actions relatives aux effets de commerce
Différends entre associes d une société commerciale
Différends a raison de fonds de commerce
*Commerçant et non commerçant peuvent convenir
d’attribuer la compétence au tribunal de commerce
*Les litiges d une valeur < 20 000DH sont de la compétence
du tribunal de commerce
*les litiges d’une valeur > 20 000DH sont de la compétence de
la cour d’appel de commerce
Procédure de saisine et d’instruction

Tribunal de commerce saisi par requête écrite et signée


par un avocat inscrit au tableau de l’un des barreaux du
Maroc
Demande inscrite sur un registre et destinée a l effet.
Greffier rend un récépissé portant ( Nom , date du
dépôt et numéro de la requête au registre , et nombre
et nature des pièces jointes )
Le greffier dépose une copie de ce récépissé dans le
dossier.
Le dossier servira a calculer les délais.
Audiences
Les audiences sont tenues par 3 magistrats dont un
président assistes par un greffier
Les décisions sont rendues par ces 3 magistrats
Cour d’appel de commerce
Juridictions de 2nd degré
Composition
1. -Premier président
-Présidents de chambre et conseillers

2. Ministère public -procureur général


- substituts généraux
- Greffe
-secrétariat du parquet général
Compétences
1.Appel des jugements rendus par les tribunaux de
commerce
2.Appel des ordonnances en référé́ du président .
3.Appel des in
jonctions de payer
4. Appel demandes de sursis à l’exécution
5.L’appel des jugement sur l'exception d'incompétence
en raison de la matière dont le tribunal de commerce
est saisi par jugement séparé́
Délais
Le délais d appel est de 15 jours de la notification de la
décision en raison de la célérité des affaires
commerciales
Audiences
Les audiences sont tenues par
3 magistrats dont un président et d'un greffier

Les décisions sont rendues par 3 magistrats


Les tribunaux militaires
Leur création remonte au dahir du 10 novembre
1956 formant code de justice militaire qui a été
remanie par une loi du 26 juillet 1971 et par une
autre du 12fevrier 1667 B.O n°3065 du 28.7.1971
;P 840 et B.O n°4482 du 15.5.1997.
Mais après l’affaire de Gdeim Izik le mercredi 23
juillet, la chambre des représentants adopte à
l’unanimité lors d’une séance plénière, un projet
de loi relatif à loi justice militaire: La loi 13_108 -
10 décembre 2014.
Le projet de loi renforce les droits des justiciables
et les garanties du procès équitable, en créant
notamment une instance d’appel, en permettant à
toute personne qui a subi un dommage (objet d’une
action publique devant le tribunal militaire) de se
constituer partie civile.
L’adoption de ce projet de loi constitue une
avancée majeure dans la voie de la consolidation
de l’Etat de droit, de la réforme de la justice et de
la protection des droits de l’Homme.
A-Avant la Réforme
Il faut distinguer:
1-Le tribunal militaire permanent des F.A.R.

2-Les tribunaux militaires en temps de guerre.


1-Tribunal militaire permanant des
F.A.R:
La justice militaire est confié à une juridiction unique siégeant à Rabat.

Composition:

4 juges militaires - 1 juge civil (présidence).

Compétence:

Juger des crimes commis par les militaires (vol meurtre) ainsi que
pour la sûreté nationale (espionnage, trahison).
2-les tribunaux militaires en temps de
guerre
A la différence du tribunal militaire permanent qui est une juridiction unique , les
tribunaux militaires du temps de guerre sont multiples.

Composition:

Juges militaires – officier de l’armée (présidence).

Compétence:

Juger les militaires jusqu’au grade de lieunant-colonel.


B-La Réforme
Les causes:
mercredi 23juillet 2014: la chambre des
représentants adopte a l’unanimité lors d’une
séance plénière, un projet de loi relatif a la justice
militaire.
le texte en question était attendu depuis l’affaire
de GDEIM IZIK qui avait vu la condamnation d’une
vingtaine de sahraouis par le tribunal militaire de
Rabat.
la reforme fait également suite aux
recommandation de CNDH.
Le 10 décembre 2014 les tribunaux militaires sont régis
par la nouvelle loi n°13-108.
Selon le 1er article de cette nouvelle loi; le tribunal
militaire est dans la catégorie des tribunaux spécialisés.
Les décisions du tribunal militaire sont susceptibles de
recours devant le tribunal de premier instance et la
cour d’appel et de cassation.
Il existe un seul tribunal au Maroc siège à Rabat.
Le tribunal militaire tient ses audiences à Rabat. Il peut,
sur décision du procureur général du Roi prés le
tribunal militaire, les tenir en tout autre lieu.
Le tribunal comprend:
1-la chambre correctionnelle militaire de premier
instance.
2-la chambre criminelle militaire de première instance.
3-la chambre correctionnelle militaire d’appel
4-la chambre criminelle militaire d’appel.
5-la chambre correctionnelle militaire qui statue sur les
recours contre les ordonnance et les décisions du juge
d’instruction militaire, les demandes de mise en liberté
provisoire, les mesures de mise sous contrôle judiciaire
dont elle est saisie et la nullité des actes d’instruction.
la composition:
-Un juge civil.
-Des magistrats professionnels (militaires).
Les compétences :
selon la loi 13-108:
-l’exclusion des civils de la compétence du tribunal militaires
quels que soient les infractions.
-L’exclusion des militaires de la compétences du tribunal
militaires s’ils commettent des crimes de droit commun.
-les accusés pour<<menace de la sûreté extérieure de l’Etat
>> se présentent devant les juridictions ordinaires.
-La loi exclu en toute circonstance les civils de la
compétence personnelle du tribunal militaires y
compris les civils employés par les F.A.R et les civils
complices des militaire, limite cette compétence aux
seules infractions militaires ainsi aux infractions
commises en temps de guerre.
-exclut les mineurs quel que soit leur statut de
compétence personnelle du tribunal militaires ,
renforce les garanties de l’indépendance des magistrats
de la justice militaire, aligne la procédure devant le
tribunal militaire sur celle d’appliquée devant les
juridictions ordinaires
Les juridictions d’exceptions
La haute cour:
• elle est instituée par la loi n° 63-00.
• La haute cour est composée de
magistrats professionnels et de
magistrats parlementaires.
• elle a pour attribution de juger les
crimes commis par les membres du
gouvernement .
Tribunal de première instance
A-Le cadre légal du TPI:

Dahir portant loi n° 1-74-338 du 15 juillet 1974


fixant l'organisation judiciaire du Royaume.
Le code de procédure civile : Dahir portant loi
n° 1-74-447 du 28 septembre 1974 approuvant
le texte du Code de procédure civile (B.O. 30
septembre 1974).
Le code de procédure pénale : Dahir n° 1-02-
255 du 3 octobre 2002 portant promulgation de
la loi n° 22-01 relative à la procédure pénale.
B-Les principes fondamentaux
Principed’égalité
Toutes les personnes se trouvant dans une même
situation doivent être jugées par les mêmes
tribunaux et selon les mêmes règles de droit
Principe de continuité du service public
La justice peut être saisie à tout moment . En cas
d’urgence le juge peut statuer en référé même
les jours fériés.
Principe du contrôle d’application du droit
Il est fait, sur recours d'une partie, par une
juridiction supérieure, la Cour suprême.
Principe de neutralité du juge
Le juge peut être récusé lorsqu’il a un intérêt
dans le litige, un conflit ou un lien de parenté
avec l’une des parties en cause
C-L’organisation du TPI:
COMPOSITION
Chaque tribunal de première instance comprend
:
Les magistrats de siège dont :
-Un président du tribunal
-Des juges dont certains peuvent assurer des fonctions de
vice-président et des juges suppléants ;
Un ministère public composé de :
-Un procureur du Roi et un ou plusieurs substituts
-Un greffe ;
-Un secrétariat du parquet.
En matière pénale : La présence du
représentant du ministère public est obligatoire
à l'audience, à peine de nullité de la procédure
et du jugement.
Pour les autres matières : la présence est
facultative, sauf dans les cas prévus par le code
de procédure civile, notamment lorsque le
ministère public est partie principale et dans
toutes autres hypothèses prévues par un texte
particulier.
Le ministère public est représenté par le
procureur du Roi ou par un de ses adjoints.
Les audiences:
L’Unicité:
En principe , le tribunal siège avec un juge
unique assisté d’un greffier;
Critique:
du moment que le juge détient tous les
pouvoirs, il peut probablement commettre
un jugement de valeur erroné parce qu’il
n’est soumis à aucun contrôle.
La collégialité:

Le tribunal de première instance tient ses audiences en


formation collégiale composée d’un président d’audience
et de deux juges assistés d'un greffier
lorsqu’il s’agit des :
- actions de statut personnel et de successions à
l'exception de la pension alimentaire
- actions immobilières de droits réels et mixtes ;
- actions de conflit de travail ;
- délits sanctionnés par une peine
d'emprisonnement supérieure à 2 ans.
Critiques:
Le principe de collégialité signifie que l’affaire est jugée par plusieurs
juges, siégeant et délibérant ensemble.
La controverse sur les mérites comparés entre la collégialité et le juge
unique partage tenants et détracteurs.
► Le prix : formation collégiale coûte plus cher qu'un juge
unique ;
► La célérité : une formation collégiale aura tendance à
prendre plus de temps à juger qu'un juge unique ;
► L’impartialité : la collégialité assure au justiciable une
décision mesurée, peu susceptible d’avoir été influencée par la
partialité d’un juge
►La formation: la collégialité permet au magistrat de se former
et d’enrichir sa réflexion au contact de ses collègues.
D-Les compétences du TPI

En matière pénale:
Les tribunaux de premiére instance
sont compétents pour juger:
-Les contraventions
-Les délits
Les crimes relèvent de la
compétence de la cour d’appel.
En matière civile:
Le TPI statue
En premier ressort: lorsque la valeur du litige est
supérieure à 3000Dh ou si elle est indéterminée.
L’appel est possible.
En premier et dernier ressort: lorsque le montant
du litige est égal ou inférieur à 3 000 dh.
L’appel (devant la cour d’appel) est exclu. L’appel
(devant la cour d’appel) est exclu.
Le pourvoi en cassation devant la cour supreme est
possible.
En matière de la famille:
Les tribunaux de la famille sont des tribunaux
rattachés aux tribunaux de première instance
qui ont été institués en 2004 avec l'introduction
du Code de la famille.
Les sections des affaires de la famille
connaissent des affaires de statut personnel, des
susccession, de l’état civil et des affaires
d’homologation et des mineurs, de la kafala et
tout ce qui a trait à la sauvegarde et la
protection de la famille.
Les juridictions de proximités
Définition:
- Les règles de compétence et de procédure tant civiles
que pénales devant les sections des juridictions de
proximité sont celles fixées par la loi n° 42-10 du 17
août 2011 portant organisation des juridictions de
proximité sauf si une loi spéciale en dispose autrement.
- Les juridictions communales et d’arrondissement
n’existent plus depuis août 2011. Elles ont été
remplacées par les juridictions de proximité instituées
par la loi 42-10 du 17 août 2011. Elles se répartissent
en deux sortes de sections : celles installées au sein des
tribunaux de première instance et celles installées dans
le ressort du centre du juge résident .
- Les juridictions de proximité siègent à juge unique
assisté d’un greffier. Le ministère public n’y est pas
représenté. La procédure devant ces juridictions est
orale et gratuite.
Elles connaissent des actions personnelles et
mobilières dont le montant n’excède pas 5000
dirhams. Elles sont, en revanche, incompétentes à
l’égard des litiges relatifs au statut personnel, aux
affaires immobilières, aux affaires sociales et aux
expulsions.
Compétences des juridictions de
proximités

Le juge de proximité connaît toutes les actions


personnelles et mobilières qui n’excèdent pas la valeur
de 5000 dirhams. Il n’est, toutefois pas compétent
pour les litiges relatifs au statut personnel, à
l’immobilier, aux affaires sociales et aux expulsions.
Au sein des tribunaux de première instance, le ou les
juges de proximité sont désignés par l'assemblée
générale. Le président peut désigner un juge pour
suppléer le juge de proximité en cas de son absence
ou d'empêchement juridique.
La compétence territoriale du juge de proximité est
celle du tribunal de première instance auquel il est
rattaché.
Procédure des juridictions de
proximité

L'audience du juge de proximité est à juge unique et


se tient au siège du tribunal de première instance
ou au siège de centre de juge résident assisté d'un
greffier et en absence du ministère public. C’est une
nouvelle structure judiciaire qui voit le jour au
Maroc. Les tribunaux de proximité renforceront le
réseau des juridictions nationales pour statuer sur
les litiges de la vie quotidienne des citoyens. Leur
principale particularité est que la procédure y est
très simple.
Il suffit de déposer une plainte orale auprès du
secrétariat-greffe de cette instance pour engager
l’action. Et le plaignant n’est pas obligé de passer
par un avocat et donc de payer les honoraires
relatives à ce service, ni de s’acquitter des taxes
et redevances que tout justiciable est amené à
payer au régisseur de la caisse du tribunal avant
d’engager une action en justice. Bien
évidemment, le corollaire de cette simplicité est
que ces structures ne pourront traiter que les
affaires simples relevant des infractions.
Ces nouvelles juridictions exerceront leurs
activités dans des départements créés au sein
des tribunaux de première instance (TPI) et leurs
compétences s’étendront sur les communes qui
relèvent du territoire de ces tribunaux. Dans les
zones où il n’existe pas de TPI et où il y a des
centres de juges résidents, il sera créé des
cellules au sein de ces centres, dédiées au
traitement de ces affaires
. Pour les zones éloignées, le législateur prévoit
de tenir des séances mobiles par le tribunal de
proximité dans les communes qui relèvent de
son territoire. De manière générale, le
département d’un tribunal de proximité sera
composé d’au moins un juge et de greffiers ou
de secrétariat-greffe.
La procédure est simplifiée et gratuite
Pour qu’elle raison a-t-on remplacer
les juridictions communales et
d’arrondissement par les juridictions
de proximité?
Ce n’est pas la première fois que les pouvoirs
publics lancent une expérience pareille. En 1974, ils
avaient mis en place des tribunaux dits
d’arrondissement et communaux, remplacés par les
tribunaux de proximité. Mais malgré les
dispositions du Code d’organisation judiciaire, ces
juridictions n’étaient pas gérées par des juges
professionnels mais par des juges issus de la société
civil (juge populaire).Résultat les tribunaux
communaux et d’arrondissement étaient gérés par
des personnes qui n’avaient pas de connaissances
dans le domaine du droit, ce qui remettait en cause
à la fois leur compétence, mais également leur
partialité.
C’est justement pour éviter les obstacles qui étaient
à l’origine de l’échec des tribunaux communaux que
le législateur a conçu des structures plus solides et
dirigées par des juges professionnels issus du corps
de la magistrature et qui ont le même statut que
ceux qui officient dans l’appareil judiciaire
classique. Ils seront soit entièrement affectés à
cette tâche dans les régions où le volume des
affaires est important, soit partiellement chargés de
ce type de dossiers quand le nombre de litiges est
limité.
Les nouveautés qui ont été
intégrés dans les juridictions de
proximité suite a la suppression
des juridictions communales et
d'arrondissement !
Le montant des litiges qui rentrent dans les
compétences des tribunaux de proximité est plafonné à
5 000 DH au lieu de 1 000 DH dans l’ancien système. Et
dans le souci de garantir plus de chances de réussite à
la nouvelle expérience, le législateur a en plus élaboré
une liste des affaires qui seront traitées par le juge de
proximité. Il s’agit de 55 infractions qu’on peut classer
dans trois catégories : civisme, protection des animaux
et préservation des biens d’autrui et de l’État. Sont
exclues du champ d’intervention de ces tribunaux les
affaires relatives au code de la famille, au droit du
travail, au droit de l’immobilier et aux expulsions
(logements). Le juge de proximité ne peut, en aucun
cas, prononcer des peines d’emprisonnement.
Cependant, avant d’entamer la procédure, il doit
mener une tentative de conciliation entre les parties en
litige. Et ce n’est qu’à la suite de l’échec de celle-ci qu’il
lance la procédure d’instruction du dossier. Sa décision
est irrévocable et elle ne peut faire l’objet d’aucun
recours ordinaire ou extraordinaire.
Néanmoins, elle peut être annulée si la partie mise
en cause parvient, dans un délai de huit jours à
compter de la notification du jugement par défaut, à
révéler l’existence de vice de forme
Ministère public
A-Historique:
L’institution du ministère public au Maroc trouve ses
origines dans le Dahir du 12 août 1913 relatif à
l’organisation judiciaire. En tant que legs du protectorat
français, le ministère public fut d’abord introduit dans les
tribunaux du Makhzen et le haut tribunal chérifien sous
l’appellation de « commissaires de gouvernement ». Il a
ensuite été intégré dans l’organisation judiciaire marocaine
en vertu du Dahir du 15 juillet 1974. Avant l’établissement
du protectorat, la justice marocaine ne connaissait pas
d’institution dénommée : « ministère public ». La justice du
Chrâa était rendu par un cadi « juge de droit commun » qui
était chargé d’appliquer le droit musulman et coutumier
issu du saint Coran sans aucune intervention d’une autorité
représentant l’état ou la collectivité publique.
B-L’organisation:

Au niveau de chaque tribunal de première instance, le parquet


comprend un procureur de roi et ses substituts.
A l’échelle de chaque cour d’appel, on trouve un procureur
général de roi et des substituts ou des avocats généraux .
Enfin près de la cour de cassation, le parquet est représenté par
le procureur général, le premier avocat général et des avocats
généraux .
En matière civile, sa présence est facultative sauf dans les cas
déterminés par la loi et dans les cas où il est partie principale.
En matière pénale, le ministère public est toujours partie
principale dans chaque procès. Aucune juridiction répressive ne
peut siéger sans la présence d’un représentant du parquet. Il est
tenu de veiller au respect et à la stricte application de la loi.
C-Les caractères:
1-Hierarchie:
L’organisation du parquet en tant que corps de
magistrats particuliers, est une organisation elle-même
particulière puisqu’elle est pyramide. Cette pyramide
est chapeautée par le ministre de la justice qui est le
représentant du gouvernement, ensuite on trouve le
procureur général du roi en tant que supérieur
hiérarchique, il adresse les instructions qu’il reçoit du
ministre de la justice au procureur général près de la
cour d’appel, qui à son tour adresse des instructions au
procureur du roi près le tribunal de première instance.
2-Amovibilité:

Contrairement aux magistrats assis, les magistrats


debout, peuvent être mutés ou déplacés. Et cette
mutation n’est pas regardée comme une sanction.

3-Indivisibilité:
Chaque magistrat peut représenter le ministère public.
C’est un corps indivisible et uni.
Les membres du ministère sont interchangeables entre
eux. On dit que le parquet a « une tête commune mais
plusieurs bras ». Au cours d’un même procès, le
représentant à l’audience peut changer.
4-Independance:

Vis-à-vis des magistrats :


Bien que dépendant du gouvernement, le ministère
public reste indépendant à l’égard des juridictions, en
ce sens qu’il ne peut recevoir ni blâme ni injonction des
magistrats du siège.

Vis-à-vis des justiciables:


Le ministère public est aussi indépendant à l’égard des
justiciables. Ces derniers ne peuvent récuser un
substitut du procureur du roi comme ils peuvent le
faire à l’égard des magistrats assis.
D-Nouveauté: Le parquet est désormais
indépendant… en théorie
Adoptée le 25 juillet par la Chambre des représentants, la loi sur le
transfert des compétences du ministre de la Justice au procureur
général du Roi près la Cour de cassation vient d’être promulguée, par
un dahir publié dans le Bulletin Officiel du lundi 25 septembre.
Selon cette loi, Mohammed Abdennabaoui, le procureur général du
Roi près la Cour de cassation, remplace le ministre de la Justice dans
“ses fonctions de présidence du ministère public (le parquet, ndlr) et
son autorité sur ses magistrats”.
De ce fait, le procureur général du Roi est désigné président du
parquet, qui comprend les procureurs et les substituts des procureurs
du roi, et aura la responsabilité de “veiller et contrôler le ministère
public dans l’exercice de ses fonctions relatives à l’action publique
(c’est-à-dire d’engager les poursuites judiciaires, ndlr)”, d’après l’article
2 de ladite loi.
E-Ministère public partie principale en matière
civile:

Il est exceptionnel en matière civile que le ministère


public agisse comme partie principale. Dans ce cas, il
joue le même rôle qu’une partie, soit comme
demandeur, soit plus rarement comme défendeur.
L’article 7 du C.P.C énonce: « lorsque le ministère
public agit d’office comme demandeur ou défendeur,
dans les cas expressément déterminés par la loi, il
dispose de toutes les voies de recours à l’exception de
l’opposition ».
F-Conséquence de l’action du ministère public
comme partie principale:

-Il ne peut être récusé ;


-Il prend la parole comme le fait un plaideur, le
premier s’il est demandeur, le second s’il est
défendeur ;
-Il peut interjeter appel ou se pourvoir en
cassation mais ne peut former opposition.
-S’il succombe, il est condamné aux frais, la
partie gagnante supportant les siens.
La Cour suprême
A-Organisation
La Cour de cassation est dirigée par le premier
président, qui a des pouvoirs judiciaires et
administratifs.
Le ministère public de la Cour de cassation est
représenté par le procureur général du roi,
assisté du premier avocat général et des avocats
généraux .
La Cour de cassation est composée de six
chambres:
1. La chambre civile (appelée la première
chambre)
2. Chambre de statut personnel et
d'héritage,
3. Chambre de commerce,
4. La Chambre administrative,
5. La Chambre sociale,
6. La Chambre Criminelle.
Chaque chambre est dirigée par un président de chambre, et ces
chambres peuvent être divisées en sections.
Le Bureau de la Cour de cassation comprend le Premier Président, les
présidents de Chambres, des conseillers plus ancien, le Procureur
Général du Roi et le Premier avocat Général.
Le président du secrétariat du greffe assiste à la réunion du
Bureau, qui se déroule dans la première quinzaine de décembre,
comme suit:
Pour distribuer les juges et les affaires aux différentes chambres,
Spécifie le nombre de partitions par salle, jours et heures de
réunion.
Le Bureau peut se réunir chaque fois que le Premier Président le
demande ou à la demande du Procureur général du Roi.
Pourvoi en cassation:
Recours contre une décision au dernier ressort porté devant la
cour de cassation et fondé sur la violation de la loi, l’excès de
pouvoir , l’incompétence, l’inobservation des formes, le défaut
de base légale, la contrariété de jugements, la perte de
fondement juridique ou le défaut de motif.
Les Compétences :
La compétence de la Cour de cassation est
déterminé par le Code de procédure civile et le
Code de procédure pénale et la Loi sur les
tribunaux administratifs et les cours d'appel du
droit administratif et commercial et les tribunaux
d'appel de commerce et d'autres lois.
Le rôle principal de cette institution judiciaire se
reflète dans le contrôle de l'application de la loi
par les juridictions de fond , qu'il s'agisse de la
forme des lois ou des lois de fonds.
En cette qualité, la Cour de cassation examine les cas
suivants:
Recours en cassation contre les jugements en appel et
les jugements définitifs rendus par les cours d'appel et
d'autres tribunaux de différents degrés,
Demandes d'annulation de décisions prises par les
autorités administratives pour abus de pouvoir.
La Cour d’appel
A-L’organisation de la cour d’appel

Sous l’autorité du Premier Président de la cour d’appel,


cette juridiction comprend un certain nombre de
chambres spécialisées, comparables à celles du tribunal
de première instance. Il existe notamment une chambre
d’appel du statut personnel et successoral, une chambre
sociale, une chambre civile, une chambre criminelle et
une chambre foncière… Toutefois, toute chambre peut
valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature
des affaires soumises à ces cours. A la tête de chaque
chambre, est placé un Président de chambre.
Les cours d’appel comportent :
· des magistrats de siège :
1 le premier président de la cour d’appel
2 les magistrats appelés alors « conseillers »[1], dont
les présidents de chambres.
3 un ou plusieurs magistrats chargés de l’instruction.
4 un ou plusieurs magistrats chargés des mineurs.
· Le ministère public :
1 Le procureur général du roi
2 Les substituts du procureur général du roi.
Elles comportent, en outre, un greffe qui assiste les
magistrats du siège et un secrétariat du parquet
général.
B-Les fonctions de la cour d’appel
À l’instar des tribunaux de première instance, les cours
d’appel se réunissent en audience ordinaire selon un
calendrier établi par leur assemblée générale au début
de l’année judiciaire.
Ces audiences sont tenues et leurs arrêts sont rendus,
sous peine de nullité, par un collège de trois conseillers
assistés d’un greffier, sauf stipulation contraire de la loi.
Les chambres, quant à elles, comportent chacune au
moins trois conseillers assistés d’un greffier,chaque
chambre est présidée par le président de chambre ou, à
défaut, par le conseiller le plus ancien.
La présence du représentant du ministère public à
l’audience pénale est obligatoire à peine de nullité, son
assistance en toute autre matière est facultative sauf
dans certains cas.
A côté de ce système collégial, la cour d’appel
peut, exceptionnellement, rendre ses arrêts par
un juge unique et ce, par la saisie en référé du
Premier Président de la cour d’appel. Celui-ci
agissant en vertu de ses fonctions judiciaires.
C-Les compétences ordinaires

L’appel est une voie de recours ordinaire qui


repose sur le principe d’assurer au justiciable
qui y recourt une juste appréciation de sa
cause en fait et en droit. L’appel est aussi une
voie de réformation du fait qu’elle aboutit à
un deuxième examen du litige par la
juridiction du second degré. Son but est de
confirmer la décision en 1er ressort, de la
modifier ou de l’annuler selon le cas.
La cour d’appel connaît donc, des appels
des jugements des tribunaux de 1ère instance,
ainsi que des appels des ordonnances rendues
par leurs présidents, conformément à l’article 9
de la loi relative à l’organisation judiciaire. Il
peut s’agir des ordonnances des référés sur
requête en matière d’injonction de payer ou en
matière arbitrale. C’est le premier président de
la cour d’appel qui connaît des appels interjetés
contre les ordonnances des présidents des TPI.
D-Les compétences spéciales

En principe, la cour d’appel est une juridiction de


second degré. Cependant et exceptionnellement,
elle a à statuer comme une juridiction de 1ère
instance.
La cour d’appel est ainsi compétente pour juger des
crimes en premier ressort au sein de la chambre
criminelle de première instance (les TPI étant
compétents uniquement pour les contraventions et
délits). L’arrêt rendu peut faire l’objet d’un appel
dans la chambre criminelle de deuxième instance
de la cour d’appel.
Également, la cour d’appel est
considérée comme une juridiction de
premier degré à l’occasion de certaines
matières spéciales, par exemple,
quand la cour est saisie d’un litige
opposant un avocat au conseil de
l’ordre de son barreau (en matière de
taxation ou de discipline…).
Les Avocats
A-Définition
L’avocat est un juriste dont les fonctions sont de
conseiller représenter, d’assister et de défendre ses
clients, personne physique ou morale, en justice, en
plaidant pour faire valoir leur droit et plus
généralement pour les représenter.
Ces affaires sont diverses, l avocat s’acquitte d’une
fonction de conseil et de rédacteur d’acte.
L’avocat assume le rôle de plaidoirie appelé « défense »
qu’il assume devant le tribunal pour exposer et
défendre les arguments de sont client.
L’avocat peut travailler au sein d’un tribunal
comme il peut travailler pour le compte de
différentes entités, qu’il s’agisse d’un particulier
ou d’une entreprise.

Le Dahir n° 1-08-101 du 20 octobre 2008


promulguant la loi n° 28-08 et ayant modifié la
loi règlementant la profession d’avocat publié au
bulletin officiel n° 56-80 du 06 novembre 2008
B-La réglementation de la
profession d’avocat
la réglementation de la profession d’avocat
Avec l’indépendance du Maroc, la profession
d’avocat a connu une réglementation avec le Dahir
du 18 Mai 1959. Ce Dahir a été suivi par d’autres
textes réformateurs notamment le décret royal
portant loi n°816-65 du Décembre 1968 et le Dahir
n° 1-79-306 du 8 Novembre 1979 portant
promulgation de la loi n°19-79
-une seconde reforme a vu le jour avec le Dahir
n°1-93-162 du septembre 1993.
- La dernière reforme a vu le jour le 20 Octobre
2008 avec le Dahir n°1-08 promulguant la loi
n°28-08 qui a modifié la réglementation de la
profession de l’avocat, publié au BO 56-80 du 06
Novembre 2008.
C-Les conditions d’accés à la
profession
1-Les conditions générales :
Le candidat à la profession d’avocat doit être :
-de nationalités marocaine ou ressortissant d’un état lié au
Royaume du Maroc par une convention reconnaissant aux
nationaux des deux états le droit d’exercer la profession d’avocat
dans l’autre.
-majeur et jouir de ses droits civiques et civils.
- titulaire d’une License en droit délivrée par une faculté
marocaine de droit ou d’un diplôme reconnu équivalent d’une
faculté étrangère de droit.
-titulaire du certificat d’aptitude à l’exercice de la profession
d’avocat depuis moins de deux ans.
-N’avoir pas été condamné à une peine judiciaire, disciplinaire
ou administrative pour faits contraires à l’honneur, à la probité
ou aux bonne mœurs.
-N’avoir pas été déclaré en état de faillite sauf s’il a fait l’objet
d’une réhabilitation
-Etre en mesure d’exercer effectivement la profession avec
toutes ses charges
-N’avoir pas dépassé quarante cinq ans pour ceux qui ne sont
pas dispensé du stage.
D-Le stage
-Si le candidat est de nationalité étrangère, il est
admis a passer les examens d’admission sauf si son
pays d’origine aie une convention bilatérale avec le
Maroc.
-L’âge maximal est de 45ans le jour de la
présentation au Barreaux.
-Les candidats de stage ont le droit de déposer leurs
demandes d’inscription soit en mois de Mars soit en
mois d’Octobre.
-Le maitre de stage doit produire une autorisation
préalable écrite au bâtonnier précisant qui
supervisera le stage.
E-L’Exercice de la profession
L’avocat peut exercer sa profession soit à titre
individuel, soit avec d’autres avocats dans le
cadre d’une association ou en qualité s’assistant.
-L’avocat exerce ses fonction sur l’ensemble du
territoire national, sans présentation de mandat.
-l’avocat peut rédiger tout acte sous seing privé
de quelque nature qu’il soit.
-L’avocat doit mentionner sur ses documents de
travail ou sur la plaque de son cabinet, son non
prénom, sa qualité d’avocat ou avocat agréé prés
de la cours suprême, d’ancien bâtonnier ou de
titulaire de doctorat en droit.
Conformément à l’article 36, «L’avocat, en toute
matière, ne doit commettre aucune divulgation
contrevenant au secret professionnel. Il doit
notamment, respecter le secret de l’instruction en
matière pénal et s’abstenir de communiquer tout
renseignement pris des dossiers ou de publier des
pièces, documents ou lettres intéressant une
information en cours.
-L’avocat est contraint de se présenter devant les
instructions judiciaires ou disciplinaires qu’en portant la
robe professionnelle.
-L’avocat doit conduire l’affaire jusqu’au bout, le
mandat de
Les magistrats
Qu’est ce qu’un magistrat?
Les auxiliaires de justice se répartissent en fonctionnaires
administrés directement par le ministère de la justice
(greffiers), en officiers ministériels titulaires d’un office
(notaires, adouls, huissiers de justice, interprètes,
experts) et en avocats, membres d’une profession
libérale organisée en ordre.
Les magistrats appartiennent à un corps unique. Ils
disposent d’un statut en vertu des dispositions du dahir
portant loi n°1.74.467 du 26 chaoual 1394
En effet le dahir du 11 novembre dispose en son article
1 que « la magistrature du Royaume forme un corps
unique comprenant les magistrats du siège et du
parquet, des cours et des tribunaux. Elle comprend
également les magistrats qui exercent dans les services
de l’administration centrale du ministère de la justice.
L’affectation des magistrats à l’administration centrale
du ministère de la justice est prononcée par dahir sur
proposition du ministre de la justice
La magistrature du Maroc forme un corps unique
comprenant les magistrats du siège et les magistrats
du parquet. Ce corps est assisté d’auxiliaires qui
apportent leur concours à l’œuvre de justice.
Au Maroc il existe deux types de
magistratures
Recrutement et nomination
Nomination par le ministère
●Mode normal : Selon l’article 4 du statut de la
magistrature, pour être élus, les juges doivent remplir un
certain nombre de conditions:
→Etre de nationalité marocaine;
→Jouir de leurs droits civiques et être de bonne
moralité;
→Avoir une bonne attitude physique pour l’exercice
de la fonction;
→Etre âgés de 21 ans révolus.
→Ils doivent être titulaires du diplôme de
« Alimya » de l’enseignement supérieur islamique ou de la
licence en droit (sciences juridiques) ou de la licence (Ech-
charia) de l’université «Quaraouyne » de Fés ou d’un
diplôme reconnu équivalent par décret pris sur proposition
du ministre de la justice.
Selon l’article 5 du statut a connu un certain aménagement par la loi
n°09-10 qui précise que les attachés de justice « sont recrutés selon les
besoins des différentes juridictions par voie de recours ».
Une fois, ces conditions remplies, ils sont tenus de passer un
concours. Ceux qui réussissent au concours sont amenés à effectuer un
stage de deux ans à l’Institut National d’Etudes Judiciaire (l’INEJ) situé
à Rabat.
En vertu des dispositions de l’article 6 du statut de la
magistrature: « Les candidats ayant satisfait aux épreuves du concours
prévu à l’article précédent, sont dans l’ordre de leur classement,
nommés attachés de justice par arrêté du ministre de la justice. Ils
perçoivent une rémunération fixée par décret ainsi que l’indemnité
représentative du costume d’audience.
Ils effectuent, en cette qualité, un stage dont la durée est fixée par voie
réglementaire et qui ne peut être inférieure à deux années.»
Selon l’article 7 : du 10 septembre 1993: A l'expiration de la
période fixée au 2e alinéa de l'article précédent, les attachés
de justice subissent un examen de fin de stage dans les
conditions énoncées par décret.

Les attachés de justice qui ont subi avec succès l'examen


précité peuvent être nommés par dahir, sur proposition du
Conseil supérieur de la magistrature, au premier échelon du
troisième grade. Ils sont affectés au sein des différentes
juridictions selon leur formation.

Ceux d'entre eux qui ne remplissent pas les conditions pour


être nommés magistrats sont, par arrêté du ministre de la
justice, soit licenciés, soit remis à la disposition de leur
administration d'origine.
Selon l’article 8 du statut de la magistrature: Préalablement à
l'examen de fin de stage, les attachés de justice doivent
souscrire l'engagement d'accomplir au moins huit années de
fonctions en qualité de magistrat.
L'attaché de justice qui ne se conforme pas à cet engagement,
est tenu au remboursement des rémunérations qu'il a perçues
au cours de son stage, au prorata de la durée des services
dont il devrait justifier pour achever la période de huit ans ci-
dessus exigée.
L'attaché de justice qui ne termine pas son stage doit restituer
les émoluments qui lui ont été versés au cours de ce stage.
Toutefois, l'attaché de justice est dispensé du remboursement
visé aux deux alinéas précédents lorsqu'il est mis fin à ses
fonctions ou à son stage pour inaptitude physique ou lorsqu'il
en est ainsi décidé, pour motif grave et justifié, par arrêté du
ministre de la justice.
●Mode exceptionnel:
Les personnes qui peuvent être nommées magistrats
sans effectuer de concours sont :
-> Les professeurs de droit ayant enseigné une matière
fondamentale pendant 10 ans;
-> Les avocats justifiant de 15 ans d’exercice de leur
profession
-> Les fonctionnaires appartenant à un grade classé à
l’échelle n° 11 justifiant de 10 ans au moins de service
public et titulaire d’une licence en droit ou d’un
diplôme équivalent peuvent être nommés directement
à l’un des premiers, deuxième ou troisième grades de la
magistrature.
Statut du magistrat
1-Carrière du magistrat et ses
obligations professionnelles:
L’indépendance du magistrat est garantie à la fois par l’inamovibilité et le régime
de l’avancement :
-L’inamovibilité: est conçue pour les seuls magistrats du siège. Ce principe est
consacré par l’article 83 de la constitution de 1992: « Les magistrats du siège
sont inamovibles».
Une fois nommée , les magistrats du siège ne peuvent être suspendus ou
déplacés que dans les conditions prévues par la loi.
La mutation des magistrats du siège est considérée comme une sanction.
Toutefois et selon les dispositions de l’article 55 du statut: « Les magistrats du
siège peuvent recevoir une nouvelle affectation, soit sur leur demande, soit à la
suite d’un avancement, soit en cas de création ou de suppression de
juridiction». Le magistrat affecté à la suite d’un avancement peut, refuser cette
mesure, ce qui annule sa promotion. En effet, selon les dispositions de l’article
24 du statut: « Tout magistrat qui bénéficie d’un avancement de grade est tenu
d’accepter le poste qui lui est assigné dans son nouveau grade. En cas de refus
sa promotion est annulé» .
-L’avancement: L’avancement des magistrats comprend
l’avancement des grades et l’avancement d’échelon. Or, pour
bénéficier de l’une ou de l’autre mesure , le magistrat doit
figurer sur une liste d’aptitude qui est établit annuellement
par le ministre de la justice, sur avis du conseil supérieur de la
magistrature.
-Les obligations professionnelles du magistrat:
→Obligation de prêter serment: Tous les magistrats en
vertu de l’article 18 du statut doivent avant d’entrer en
fonction prêter serment en ces termes: « Je jure devant Dieu
de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de garder
religieusement le secret des délibérations et de me conduire
en tout comme un digne et loyal magistrat».
→Obligation de garder le secret professionnel: Le
magistrat est astreint par son serment de « garder
religieusement le secret des délibérations». Il ne doit
en aucun cas communiquer à quiconque ni copies, ni
extraits de documents, ni renseignement relatifs au
dossier de procédure. (art 19 du statut)

→Obligation de résidence: Le magistrat est astreint à


résider au siège de la juridiction où il exerce ses
fonctions. Il ne peut qu’exceptionnellement et
provisoirement bénéficier d’une dérogation à cette
obligation. (art 21 statut)
Mesures préventives de l’impartialité

Les incompatibilités:
Interdiction d’exercer d’autres activités rémunérées ou non de quelque nature
que ce soit. Les seules dérogations sont dans l’intérêt de l’enseignement , de la
documentation juridique, ou de la production des œuvres littéraires scientifiques ou
artistiques, mais avec l’autorisation du ministre de la justice (art 15 du statut).
Un magistrat ne peut être un avocat, commerçant ou occuper des fonctions
dans une administration publique ou autre que celle de la justice.

-Les incapacités:
Interdiction de siéger dans une même juridiction ou dans une même cause
pour des magistrats de la famille(conjoint, parent ou allié jusqu’au degré d’oncle ou
de neveu), art 24 du statut.
Interdiction pour un juge et un avocat parents de siéger dans une même affaire.
Un plaideur peut dans certaines conditions, demander que ce magistrat
s’abstienne de statuer (récusation) ou même que l’affaire soit renvoyée devant une
autre juridiction (renvoi).
La récusation est une procédure par laquelle une partie requiert qu’un ou
plusieurs juges soient écartés ou remplacés par d’autres.
-La surveillance de la fortune du magistrat:
En vertu des dispositions de l’article 16 du statut de la
magistrature: « Tout magistrat est tenu de déclarer par
écrit et sur l’honneur quels sont les biens immobiliers et les
valeurs mobilières qu’il possède, ainsi que ceux de son
conjoint et de ses enfants mineurs». Cette déclaration doit
être déposée dans les trois mois qui suivent sa nomination.
Selon l’article 17 du statut « Il est de la compétence du
ministre de la justice de suivre l’évolution de la situation de
fortune des magistrats.
Toute modification intervenue dans la situation de fortune
du ou des intéressés doit faire l'objet d'une déclaration
complémentaire formulée dans les mêmes conditions. »
2-Le régime disciplinaire
Selon l’article 59 :Les sanctions disciplinaires applicables aux magistrats sont
les suivantes :
Premier degré :
*L'avertissement ;
*Le blâme ;
*Le retard dans l'avancement d'échelon pendant une durée maximale de deux
ans ;
*La radiation de la liste d'aptitude.
Deuxième degré :
*La rétrogradation ;
*L'exclusion temporaire de fonction, privative de toute rémunération à
l'exception des prestations familiales, pendant une période ne
pouvant excéder six mois ;
*La mise à la retraite d'office ou l'admission à cesser ses fonctions lorsque le
*magistrat n'a pas droit à une pension de retraite.
*La révocation avec ou sans suspension des droits à pension.
*Les deux dernières sanctions du premier degré et les deux premières
sanctions du deuxième degré peuvent être assorties de la mutation d'office.
Les sanctions disciplinaires:
Sont classées en deux degrés: le premier degré va de l’avertissement à la
radiation en passant par le blâme et le retard dans l’avancement; le second
degré va de la rétrogradation à la révocation. Ces sanctions sont prononcées
après avis du conseil supérieur de la magistrature, par arrêté du ministre de
la justice. La procédure disciplinaire est régit par l’art 61 du statut qui accorde
au magistrat incriminé un droit à la communication de son dossier et celui de
se faire assister par un avocat. En cas de commission de faute grave, le
magistrat peut immédiatement être suspendue de ces fonctions par arrêté
du ministre de la justice (art 62 statut).

Les sanctions pénales:


sont prévues par l’art 2662 qui précise: « tout magistrat, tout fonctionnaire
public révoqué, destitué, suspendu, ou légalement interdit qui, après avoir reçu
avis officiel de la décision le concernant, continue l’exercice de ces fonctions, est
puni de l’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 200 à 1000
dirhams. Est puni des mêmes peines tout fonctionnaire public électif ou
temporaire qui continue à exercer ses fonctions après leur cessation légale. Le
coupable peut, en outre, être frappé de l’interdiction d’exercer toutes fonctions
ou tous emplois publics pendant dix ans au plus »
Les Adoules
Des informations générales
Cette profession est considérée parmi les métiers exercés dans le cadre
de l ’assistance judiciaire, outre le rôle qu’elle joue en matière de notariat
et de justification,
Les adouls constituent des auxiliaires indirects du Cadi taoutik en matière
du Chraâ .ils assurent le service de greffe et de notariat au regard des
différents actes relatifs au statut personnel ,familial et successoral et aux
transactions sur les immeubles non immatriculés, Ils reçoivent également
des déclarations et des témoignages, leur mission instrumentaire
confèrent à leurs actes une grande valeur probante.
Le contrôle de cette profession .la rédaction et la conservation des
témoignags.et la fixation des honoraires des services des Adouls sont fixé
par un décret du 18 avril 1983. Modifié par un autre décret du 18 mai
1993
Les adouls exercent leur fonction près de chaque « tribunal du
Cadi ».bien qu’il s’agisse d’une profession libérale. Ils sont nommés par
arrêté du ministre de la justice .leur fonction est incompatible avec celle
d’un oukil judiciaire et avec tout emploi administratif ou judiciaire.
L’acte adoulaire est un acte dressé par deux adouls auxquels le cadi attache un crédit
tout particulier. Cet acte qui a la force probante et la force exécutoire. Les adouls sont
des notaires traditionnels qui agissent toujours par deux.
L’acte écrit comprend toujours leur paraphe suivi de la signature du cadi qui confère à
l’acte son authenticité.
La profession d’Adoul s’exerce, en tant que profession libérale,
conformément aux attributions et conditions prévues par la présente
loi et par les textes particuliers, les adouls sont considérés comme les
auxiliaires de la justice
Chaque adoul est tenu par les principes de loyauté, d’intégrité,
d’honneur de la profession et doit préserver les secrets des
contractants
Tous les Adouls exercent leur profession dans le cadre d’un ordre
national des Adouls, subdivisé en conseils régionaux dans les
circonscriptions des cours d’appel, organisés conformément aux
dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application
• Quelle formation doit-on avoir pour devenir
adoul?
La loi précise que seuls les personnes diplomées de
la faculté de jurisprudence religieuse de tétouan,de
la branche des études islamiques dans les facs de
lettres et la faculté des études arabes et enfin de la
branche du droit privé des facultés de sciences
juridiques peuvent y prétendre, En plus le condidat
doit etre de bonne moralité »
Comme dans le passé la loi conditionne leur accès à
la profession par l’appui du Cadi à leur
demande,leur nomination est faite par le ministre
de la justice conformément aux dispositions du
décret du 18 avril 1983
• D’autres conditions d’adhésion
Le candidat à la profession d'Adoul doit répondre aux
conditions suivantes :
être marocain musulman sous réserve des conditions de
capacité prévues par le code de la nationalité marocaine
;être âgé de vingt-cinq années et avoir moins de
quarante-cinq années grégoriennes révolues pour les
candidats qui ne peuvent être dispensés du concours et
du stage ;
Jouir de ses droits civiques et être de bonne moralité et
de bonnes moeurs ;
Jouir de l'aptitude physique requise pour l'exercice de la
profession ;
être en position régulière au regard de la législation sur
le service militaire
N'avoir encouru aucune condamnation pour crime, ou une
peine d'emprisonnement pour délit avec ou sans sursis, à
l'exception des délits involontaires, ou à une amende, même
avec sursis, pour infraction contre les biens ;
n'avoir fait l'objet d'une radiation par une décision
disciplinaire pour des faits contraires à l'honneur de la
profession dont il a été radié ;
n'avoir pas été condamné à une des peines financières
prévues par le code de commerce à l'encontre des dirigeants
de l'entreprise ou à la déchéance commerciale Sauf s'il a fait
l'objet d'une réhabilitation ;
avoir réussi au concours d'accès à la profession d'Adoul sauf
s'il en est dispensé en vertu de la présente loi.
Le concours est organisé par une commission dont la
composition et le fonctionnement sont fixés par voie
réglementaire.
Stage et titularisation:
Le candidat admis au concours est nommé pour une
durée d'un an en qualité d'Adoul stagiaire par arrêté du
ministre de la justice.
la formation des Adouls en stage a lieu à l’Institut pour
une année répartie en quatre périodes :
Les études et les travaux pratiques à l’Institut Supérieur
de la Magistrature : 04 Mois;
Visites sur le terrain de quelques institutions : 02 mois ;
Stages dans les sections de la justice de la famille le : 02
mois ;
Stages dans les bureaux des Adouls : 04 mois.
Distinction entre le rôle du notaire
et celui du adoule
Le notaire et l’adoul sont 2 professionnels qui interviennent dans la
rédaction juridique d ’un acte de vente immobilière d’où l’utilité de
faire la part des choses
Tout d’abord il est important de souligner qu’à la différence de l ’adoul
le notaire exerce sa mission dans son étude, en effet , l’adoul remplit
ses fonctions au niveau des tribunaux d ’ou il rédige les actes de vente
immobilière,
Par ailleurs , l’Adoul intervient exclusivement pour les biens
immeubles non immatriculés, ce point est de taille car le notaire ne
peut rédiger un acte de vente qui porterait sur un bien immeuble non
immatriculé
Par ailleurs ,si le bien immeuble, objet de l ’acte de vente ,est en cours
d’immatriculation alors le notaire sera habilité à dresser l ’acte de
vente ,Enfin, l’adoul rédige l’acte de vente en langue arabe pendant
que le notaire a la faculté de le rédiger en français
Nouveauté de l’année
Le roi du Maroc, en sa qualité de commandeur
des croyants, a pris, après avis favorable du
Conseil supérieur des oulémas, la décision
d'ouvrir la profession de adoul aux femmes.
L'annonce en a été faite aux termes du conseil
des ministres du 22 janvier 2018.
Cette profession jusqu'à présent était
exclusivement masculine et ne pouvait être
exercée qu'après participation au concours
organisé par le ministère de la justice. Ainsi, de
par la décision royale, ce ministère sera dans
l'obligation de faciliter l'accès des femmes à ce
concours.
Les notaires
Introduction:
Le Notariat a fait son apparition dans le Royaume en
1913 dans le cadre de la modernisation des institutions
du pays dans le respect de ses traditions séculaires.
c'était au départ une fonction exercée par les
secrétaires greffiers près des tribunaux de paix puis par
des notaires après publication du Dahir du 04 mai 1925
qui a régit la profession jusqu’en 2011. En tant que
profession évoluant au sein du système judiciaire, le
notariat marocain a fait l’objet d’une réforme profonde
instituée par la loi 32.09 relative à l’organisation de la
profession de notaire. Ladite loi a été promulguée en
2011 pour entrer en vigueur le 24 novembre 2012
Histoire du notariat
Le notaire est un officier public, nommé par
Dahir Royal et qui a reçu délégation de l’autorité
de l’Etat pour donner aux actes qu’il rédige le
caractère d’authenticité, Il est garant du bon
déroulement de toute transaction immobilière,
c’est donc un professionnel dont l’avis est
indispensable pour sécuriser une transaction. Il
a également pour mission d’informer, en toute
impartialité, les co-contractants sur la portée
des engagements qu’ils prennent
Le rôle du notaire
Rôle de conseille: le notaire peut être un conseiller juridique
sur plusieurs questions, droit privé, droit immobilier, droit des
affaires, droit des sociétés, droit international privé et aussi sur
la fiscalité et la gestion de patrimoine;
Rôle de sécurité et de prévention: du fait de la rédaction
d'actes juridiques, le notaire est en mesure de prévenir les
litiges entre les parties. Il veille sur les documents et actes
publics et effectue les diverses formalités fiscales et juridiques,
Rôle de conciliation et de médiation : face à un
désaccord entre les parties, le Notaire est le mieux placé pour
chercher et aboutir à des solutions intermédiaires et mettre
fin aux divergences à l'amiable.
L’Acte Authentique
L’acte authentique , est défini, au Maroc, aux termes
de l’article 418 du D.O.C (Dahir des obligations et
contrats), promulgué sous le protectorat français le
12 août 1913, par le sultan Moulay Youssef. Il est
calqué et textuellement copié mot à mot sur l’article
1317 du code civil napoléonien de 1804. Tous les
deux définissent l’acte authentique comme étant : «
celui qui a été reçu , avec les solennités requises
par les officiers publics ayant le droit
d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé »
Définition
Un acte authentique est un document rédigé
conformément aux formalités légales par un officier
public habilité par la loi (notaire, officier d'état
civil, huissier de justice) et qui permet d'obtenir
l'exécution forcée.
Différence avec l'acte sous seing privé
L'acte authentique doit être distingué de l'acte sous
seing privé. Ce dernier n'est pas rédigé par un officier
public mais par des personnes privées (un contrat par
exemple).
Une différence existe également en matière de
preuve : il est bien plus difficile de contester un acte
authentique qu'un acte sous seing privé
La responsabilité et l’obligation du
notaire
- Le notaire est civilement responsable de la nullité
prononcée par la justice d’un acte établi par lui
suite à une faute professionnelle, lorsque cette
nullité porte préjudice à l’une des parties à l’acte
(Art.28 de la nouvelle loi) ;
- Il est également responsable de toutes les «
déclarations et mentions erronées qu’il aurait
insérées dans les actes et écritures en connaissance
de cause ou dont il aurait été en mesure d’en avoir
la connaissance (Art.27);
- ils ont l’obligation de conseiller et de garder le
secret professionnel
a_Responsabilité civile selon l'article
39 du Dahir du 15 juillet 1946 (15 caravane 1365), les notaires ou leurs
intérimaires sont personnellement et pécuniairement responsables des
dommages causés par leurs fautes professionnelles ou celles de leurs clercs
ou employés. Pour couvrir ces dommages, il a été institué un fonds
d'assurance destiné à réparer, en cas d'insolvabilité du notaire, le dommage
causé aux parties. Ce fonds d'assurance est alimenté par un prélèvement sur
les sommes 5 % sur les sommes versées au trésor, par les notaires, au titre de
la taxe notariale
b_Responsabilité pénale. Le notaire
est responsable de ces fautes . l'article 352 du code pénal marocain stipule:
«Est puni de la réclusion perpétuelle, tout magistrat, tout fonctionnaire
public, tout notaire ou adel qui dans l'exercice de ces fonctions a commis un
faux : _soit par fausses ; _soit par altération des actes, écritures ou
signatures...». Le notaire qui dénonce le secret professionnel est puni de
l'emprisonnement d'un mois à six mois et d'une amende de 200 à 1000 dh
c_Responsabilité disciplinaire.
Il y a deux degrés de peines qui sont prononcés par le
procureur général du roi. *Peines de premières degré:
_Avertissement ; _Blâme inscrit au dossier *Peines de
2e degré _Mise en disponibilité d'office _Révocation ou
radiation
L’Accés à la profession
Etre marocain, sous réserve des incapacités spéciales
prévues par le code de la nationalité marocaine ;
- être âgé de 23 années grégoriennes révolues, à
condition de ne pas dépasser 45 ans;
- être titulaire d'une licence en droit délivrée par une
faculté de droit marocaine ou d'un diplôme reconnu
équivalent ; - jouir de ses droits civiques et
civils, être de bonne moralité et avoir de bonnes
mœurs
- jouir de l'aptitude requise pour exercer la profession
de notaire attestée par un certificat médical délivré par
les services de la santé relevant du secteur public ;
- n'avoir pas été condamné pour un crime ou un délit, à
l'exception des délits involontaires, même en cas de
réhabilitation
-ne pas faire l'objet, dans le cadre de la fonction
publique ou des professions libérales, d'une
sanction définitive, disciplinaire ou
administrative de destitution, de radiation, de
révocation, de mise à la retraite ou de retrait de
l'agrément ou de l'autorisation
L’Accés au stage
Le candidat admis au concours, effectue un stage de quatre
années.
La première année du stage est effectuée à l'Institut de formation
professionnelle de notariat dont la création et le fonctionnement
sont fixés par voie réglementaire;
trois années au sein d'une étude de notaire;
Le stagiaire subit des épreuves et un examen professionnel en
vue de sa nomination;
Le régime du concours, l'organisation et le déroulement du stage
ainsi que le régime des épreuves et le régime de l'examen
professionnel sont fixés par voie réglementaire.
En cas d'échec à l'examen professionnel, le stage ne peut être
prorogé que pour quatre périodes d'une année chacune. A l'issue
de chaque année, le stagiaire subit l'examen professionnel
Les incompatibilités
La profession du notaire est incompatible avec toute activité susceptible de porter
atteinte à sa nature, en particulier à:
toutes les fonctions administratives et judiciaires ;
les professions d'avocat, d‘Adoul, d'expert comptable, d'huissier de justice, d'agent
d'affaires et d'agent immobilier ;
tout genre de négoce qu'il soit exercé par le notaire directement ou indirectement;
les fonctions de directeur unique ou d'administrateur d'une société commerciale, de
membre délégué de son conseil d'administration ou associé dans une société en nom
collectif ;
tout emploi salarié, à l'exception des activités scientifiques, littéraires et artistiques.
Est passible de sanctions disciplinaires tout notaire qui exerce sa profession, tout en
étant dans un cas d'incompatibilité;
ne peut exercer sa profession s'il est investi d'une fonction publique ou d'une mission
avec ou sans rémunération, telle que membre du cabinet royal, ministre, ambassadeur,
directeur d'un établissement public, membre d'un cabinet ministériel ou toute autre
fonction de même nature, à l'exception des fonctions électives aux niveaux local,
provincial, régional ou national

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