Vous êtes sur la page 1sur 13

COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)

Année 2012 / 2013

INSTITUTIONS JUDICIAIRES

• Les institutions judiciaires sont les organes dotés par l’Etat du pouvoir de dire le droit
pour trancher des litiges et rendre des décisions ayant force exécutoire.

• Le justiciable qui veut introduire un recours en justice doit d’abord se poser la question
de savoir quelle juridiction est compétente.

• La compétence juridictionnelle dépend d’abord soit de la nature du litige soit des


fonctions, du statut ou de l’âge du mis en cause, ensuite ce seront des critères
géographiques qui entreront en ligne de compte.

• Les organes chargés de dire le droit et de trancher des litiges en rendant des décisions
ayant force exécutoire au Sénégal se retrouvent au niveau :
• National : les cours et tribunaux du Sénégal

• Sous-régional : Cours de Justice de la CEDEAO (siège à Abuja, Nigéria), de l’OHADA (siège


à Abidjan, Côte d’Ivoire), de l’UEMOA (siège à Ouagadougou, Burkina Faso)

• Continental : Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, siège à Arusha
(Tanzanie) ; Cour africaine de Justice

• International : Cour internationale de Justice, siège à La Haye ; Tribunal pénal


international, siège à La Haye, Pays Bas ; Tribunal international du droit de la mer, siège
à Hambourg, Allemagne.

1
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

INTRODUCTION : Les principes fondamentaux de la justice au Sénégal

1ère PARTIE : LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES NATIONALES

2ème PARTIE : LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES COMMUNAUTAIRES

3ème PARTIE : LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES CONTINENTALES

4ème PARTIE : LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES INTERNATIONALES

2
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

INTRODUCTION

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA JUSTICE AU SENEGAL


I. LA JUSTICE : UN POUVOIR
II. LA JUSTICE : UN MONOPOLE DE L’ETAT

III. LE SYSTÈME JUDICIAIRE : LES PRINCIPES D’UNITE ET DE HIERARCHIE

3
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

INTRODUCTION - LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA JUSTICE AU SENEGAL

I. LA JUSTICE : UN POUVOIR

A- UN POUVOIR INDEPENDANT GARANT DES DROITS ET LIBERTÉS


INDIVIDUELS
B- INSTRUMENTS DU POUVOIR JUDICIAIRE :
JURISDICTIO & IMPERIUM

I. LA JUSTICE : UN POUVOIR
• A- la justice : un pouvoir indépendant

• Il est proclamé dans le Préambule de la Constitution :


la séparation et l'équilibre des pouvoirs,

le respect et la consolidation d'un Etat de droit dans lequel l'Etat et les citoyens sont
soumis aux mêmes normes juridiques sous le contrôle d'une justice indépendante et
impartiale ;

4
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

I. LA JUSTICE : UN POUVOIR
A- la justice : un pouvoir indépendant

• L’indépendance est essentielle mais elle ne garantit pas l’impartialité.

• L'indépendance signifie l’absence de soumission à l'autorité, au contrôle ou à l’influence


d’une autre personne ou organe,.

• L’Impartialité consiste à juger et raisonner de manière objective et juste c’est-à-dire en


faisant attention à ne pas laisser ses préjugés (idées préconçues), ses valeurs culturelles
ou ses croyances religieuses influencer son jugement.
• L'indépendance relève du statut.
• L'impartialité est un état d'esprit.

5
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

LA JUSTICE : UN POUVOIR A- Un pouvoir indépendant

• Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.

• Il est exercé par le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la

Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux. Article 88 de la


Constitution

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA JUSTICE AU SENEGAL


I. LA JUSTICE : UN POUVOIR A- Un pouvoir indépendant

• L’indépendance du pouvoir judiciaire participe des caractéristiques de l’Etat de droit


démocratique

• « … les caractéristiques propres à l’Etat démocratique, comme l’indépendance de la


justice et l’Etat de droit. » Exposé des motifs de la loi
organique n° 2008-35 du 7 août 2008 portant création de la Cour suprême
http://www.gouv.sn/spip.php?article706

6
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

I. LA JUSTICE : UN POUVOIR

A- UN POUVOIR INDEPENDANT garant des droits et libertés individuels


B- LES INSTRUMENTS DU POUVOIR JUDICIAIRE

• Les institutions judiciaires sont dotées de deux pouvoirs fondamentaux:


1) Le pouvoir de dire le droit, jurisdictio

2) le pouvoir de commandement, imperium

I. LA JUSTICE : UN POUVOIR
B- INSTRUMENTS DU POUVOIR JUDICIAIRE : JURISDICTIO & IMPERIUM

1) La Jurisdictio
• « Dire le droit » caractérise l’acte juridictionnel.

• Dire le droit consiste à appliquer à des éléments de fait la règle de droit qui servira de
fondement à la décision de justice (jugement, arrêt, ordonnance).
• Les tribunaux rendent des jugements.
• Les cours rendent des arrêts.

• L’ordonnance est une décision de justice en général provisoire (elle précède la décision sur
le fond) et motivée par l’urgence.

I. LA JUSTICE : UN POUVOIR
B- INSTRUMENTS DU POUVOIR JUDICIAIRE : JURISDICTIO & IMPERIUM

2) L’imperium

• L’acte de juger inclut le pouvoir de commandement : l’imperium.

7
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

• L’imperium est constitué par la force exécutoire conférée à la décision de justice ayant
acquis
l’autorité de la chose jugée.

• La force exécutoire implique que les huissiers et les forces de police et de gendarmerie sont
tenus de prêter leur concours à l’exécution de la décision.
• la décision de justice acquiert l’autorité de la chose jugée une fois que toutes les voies de
recours sont épuisées.
• L’autorité de la chose jugée confère à la décision une vérité légale irréfragable (qui ne peut
plus être remise en cause).
• Les voies de recours désignent les procédures par lesquelles une partie peut soumettre une
décision de justice à un nouvel examen par une autre juridiction.

INTRODUCTION - LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA JUSTICE AU SENEGAL


II. LA JUSTICE : UN MONOPOLE DE L’ETAT

A- RENDRE LA JUSTICE : UNE OBLIGATION DE L’ETAT


B- L’EGALITE DEVANT LA JUSTICE
C- LA GRATUITE DE LA JUSTICE
D- LA CONTINUITÉ DE LA JUSTICE

II. LA JUSTICE : UN MONOPOLE DE L’ETAT


A- RENDRE LA JUSTICE : UNE OBLIGATION DE L’ETAT
1) Le principe
• Nul n’a le droit de se rendre justice a soi-même.

• Le pouvoir judiciaire est gardien des droits et libertés définis par la Constitution et la loi. Art. 91
de la Constitution

• Seules les juridictions prévues par la loi peuvent prononcer les condamnations. Article 7 in
fine, loi 84-19 du 2 février 1984 fixant organisation judiciaire

8
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

• Le juge régulièrement saisi qui refuse de statuer se rend coupable de déni de justice.

• Art 312 Code de procédure civile (CPC) :

• 4° s’il y a déni de justice. L’Etat est civilement responsable des condamnations en


dommages-intérêts qui sont prononcées à raison de ces faits contre les magistrats, sauf
son recours contre ces derniers.
• Article 313 CPC

• Il y a déni de justice lorsque les juges refusent de répondre aux requêtes ou négligent de
juger les affaires en état et en tour d’être jugées.

• Article 165 Code pénal

• Tout juge ou tribunal, tout administrateur ou autorité administrative, qui, sous quelque
prétexte que ce soit, même du silence ou de l'obscurité de la loi, aura dénié de rendre la
justice qu'il doit aux parties, après en avoir été requis, et qui aura persévéré dans son
déni après avertissement ou injonction de ses supérieurs, pourra être poursuivi, et sera
puni d'une amende de 25.000 à 150.000 francs et de l'interdiction de l'exercice des
fonctions publiques depuis cinq ans jusqu'à vingt ans.

2) Les exceptions

• LES METHODES ALTERNATIVES DE REGLEMENT DES CONFLITS : L’ARBITRAGE, LA


MEDIATION

• LES JURIDICTIONS EXTRA-ETATIQUES (communautaires, régionales, internationales)

9
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

LES EXCEPTIONS AU MONOPLE ETATIQUE DE LA JUSTICE


L’ARBITRAGE
• L’arbitrage est un mode privé de règlement des litiges, fondé sur la convention de
parties qui choisissent de soumettre leur différend à des particuliers qu’elles
investissent du pouvoir de rendre une décision définitive.

• La clause compromissoire est la convention d’arbitrage conclue avant la naissance du


litige.

• Le compromis d’arbitrage est la convention d’arbitrage conclue après la naissance du


litige.

• La décision rendue est appelée sentence arbitrale.

• Elle s’impose aux parties et a autorité de la chose jugée.

• L’exequatur (par décision de justice) lui confère la force exécutoire.

LA MEDIATION

• La médiation est une méthode amiable de règlement des litiges par laquelle :
• Un tiers neutre (la/le médiateur/trice)

• facilite la communication entre les parties

• Dans le but d’atteindre une solution mutuellement satisfaisante.

• La médiation est un mode de résolution des litiges consensuel, non contraignant.

B- L’EGALITE DEVANT LA JUSTICE


1) Principe

10
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

• Tous les individus, quelle que soit leur condition sociale, leur confession religieuse, leur
sexe, leur origine régionale ou ethnique sont justiciables des mêmes juridictions et
soumis aux mêmes procédures.

• La « mission fondamentale » du pouvoir judiciaire est d’ « assurer l’égalité des citoyens


par le droit ». Exposé des motifs loi organique sur la Cour suprême

2) Les exceptions

• Les juridictions spécialisées en raison de la qualité des personnes ou en fonction de la


nature du litige

• Certaines personnes ressortissent de juridictions spéciales du fait de leurs fonctions (la


haute Cour de Justice), de leur statut ( la justice militaire) ou de leur âge (le tribunal
pour enfants)

• Certains litiges sont du ressort de juridictions spéciales du fait de la nature de


l’infraction (la Cour d’assises, la cour de répression de l’enrichissement illicite) ou du
conflit (tribunal du travail)

2) Les exceptions

• La caution judicatum solvi - Les étrangers sont tenus de verser une caution pour
garantir le paiement des frais de procès et des dommages-intérêts auxquels ils
pourraient être condamnés (art. 110 Code Procédure Civile)

C- LA CONTINUITE DE LA JUSTICE

• Les juridictions ne siègent pas par intermittence mais de manière continue tous les jours de
l’année, y compris les week-end et les jours fériés (le juge est alors saisi par voie de référé –
procédure pour les situations urgentes).
• Exception : la cour d’assises qui siège par sessions.

• Chaque Cour d’Assises doit tenir une session au moins tous les quatre mois ( art. 221 du Code
de procédure pénale tel que modifié par la loi n°2008-50, n°6458 du 23 septembre 2008, JORS 7
mars 2009 p.210)

D- LA GRATUITE DE LA JUSTICE

11
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

1) Le principe

• Les justiciables n’ont pas à payer les magistrats.


• Les magistrats sont rémunérés par l’Etat.

• La justice est un service public et ses agents (les magistrats du siège et du parquet) sont
des fonctionnaires.

D- LA GRATUITE DE LA JUSTICE

2) Les limites du principe de la gratuité de la justice

• Le justiciable, quel qu’il soit (riche ou pauvre) doit payer des « frais de justice » : droits
de timbre et droits d’enregistrement (Cf. arrêté interministériel n° 008766/MJ/ACS du
14- 9-1993 fixant le barème des provisions, Code de procédure civile pp.12-13).

• Les honoraires des avocats sont également à la charge des parties. L’assistance judiciaire
n’est pas obligatoire (sauf pour les prévenus aux Assises)

LE PRINCIPE DE GRATUITE DE LA JUSTICE – LES LIMITES

le demandeur qui introduit une instance civile doit verser au greffe du Tribunal
départemental, pour une instance devant aboutir à :

un jugement : 8.000 Frs (droits d’enregistrement : 4.000, droits de timbre : 4.000)

une ordonnance : 6.000 à 8.000 Frs (droits d’enregistrement: 4.000; droits de timbre :
2.000 à 4.000)

un jugement en autorisation d’inscription d’un acte de l’état civil : 4.000 Frs (droits
d’enregistrement : 2.000;
droits de timbre : 2.000)

Cf. Article 1er. arrêté interministériel n du 14- 9-1993 fixant le barème des
provisions, Code de procédure civile pp.12-13

• Article 1er. Arrêté 1993 fixant le barème des provisions-

12
COURS DE DROIT LICENCE1 (1ère année)
Année 2012 / 2013

• Le montant de la provision à verser par le demandeur qui introduit une instance civile,
est fixé comme suit :
• - Devant la Cour d’Appel :

- Instance devant aboutir à un arrêt : 24.000 Frs (soit droits


d’enregistrement : 16.000, droits de timbre : 8.000)
• - Devant le Tribunal Régional:

- Instance devant aboutir à un jugement : 10.000 Frs (soit droits d’enregistrement : 8.000,
droits de timbre : 2.000 à 8.000)

- Instance devant aboutir à une ordonnance : 6.000 à 8.000 (soit droits d’enregistrement :
4.000, droits de timbre : 2.000 à 4.000)

• Article 3. Arrêté 1993 fixant le barème des provisions-


• Le demandeur qui introduit une instance civile, versera en outre, une provision sur frais
de délivrance des actes en matière civile et commerciale. Le montant de cette provision
est fixé comme suit :
• Devant la Cour d’Appel : Instance devant aboutir à un arrêt : 8.000
• Devant le Tribunal Régional:
- Instance devant aboutir à un jugement : 6.000
- Instance devant aboutir à une ordonnance de référés : 2.400
• Devant un Tribunal Départemental :
- Instance devant aboutir à un jugement : 4.000
- Instance devant aboutir à une ordonnance de référés : 2.400
- Instance devant aboutir à un jugement en matière d’état civil : 600
Fatou Kiné CAMARA
Docteure d’Etat en droit Chargée d’enseignement
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
Université Cheikh Anta Diop de Dakar

13

Vous aimerez peut-être aussi