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Institutions juridictionnelles

Introduction :

A. Le droit et la justice

Toute vie en société génère un besoin de droit et de justice :


- droit pour régir rapports sociaux
- justice pour trancher contestations

Si pas de société alors justice et droit pas utiles

Justice = aspiration de l’homme et sentiment injustice = celui qui révolte le + d’où attente des
citoyens envers la justice

Ce terme est polycémique :


- fait référence dans le sens courant à ce qui est juste, conforme à l’équité, notion de
justice ici proche de notion égalité et c’est en cela que justice renvoie au symbole de
la balance, cette notion de justice = personnelle et très subjective
- c’est en somme les institutions qui permettent de trancher les litiges, notion ici +
objective, on n’est plus dans les sentiments de chacun

Est ce que les institutions tranchent les litiges de mnaière objective selon leur
sentiments de justice ?

En règle génerale les institutions tranchent les litiges en application du droit

Il y a certes une parenté entre justice et droit mais droit pas toujours justice

Droit = ensemble des règles de conduite spécialement édictées qui s’imposent aux
membres de la société
Mais rien ne dit que les règles de conduite socialement édictées sont justes
Elles sont liées, le droit cherche à réaliser la justice subjective et donc pour ça rendre la
justice c’est être juste (de manière idéale)

Mais en pratique, pour le juge rendre la justice ce n’est pas pour lui demander ce qui lui
semble être juste dans notre litige, c’est trancher un différend en application des règles de
droit
CAD comme disait chancelier D’Agesseau (et garde des sceaux, ministre justice XVIIIe s)
“le justiciable attend du juge des arrêts de coeur (cad des décisions de coeur) alors qu’il ne
peut rendre que des arrêts de droit”

La règle de droit (normalement) est juste en ce qu’elle est le fruit de la recherche de l’intérêt
général
Donc quand juge applique le droit il défend l’intérêt général

Il est préférable que le juge applique la règle de droit générale à tous plutôt que son propre
sentiment de la justice

A côté du droit substantiel (droit famille, personne, bien) il y a le droit de la résolution des
litiges aussi appelé droit processuel qui est important prcq le droit processuel permet
d’appliquer le droit substantiel (si on donne droit substantiel mais qu’on n’a pas d’institutions
pour l’appliquer alors sert à rien)

B. les institutions juridictionnelles

Les institutions = l’ensemble des mécanismes et structures juridiques encadrant les


conduites au sein d’une collectivité

Parmis ces institutions il est des institutions chargées de rendre la justice (CC, CEtat)

Ces institutions pourraient ne pas exister, une collectivité humaine pourrait ne pas en avoir
Mais si ces institutions n’existent pas les litiges eux existent et si pas d’institution, c’est le
règne de la vengeance privée chacun ayant sa propre justice
Or ces systèmes de justice privée = écartés par droit positif (français)

A la place on instaure des institutions juridictionnelles qui vont s’interposer entre les
individus pour rendre la justice
Et à mesure que les relations sociales se sont développées ces institutions se sont
multipliées

Cette matière a plusieurs caractères :


- elle n’est pas neuve, c’est en 1968 (réforme des universités) que cette matière est
apparue au programme
- matière technique
- matière qui se densifie les réformes = fréquentes (parfois mineures), en cours cad de
+ en + de règles apparraissent

C. Importance de la matière

La matière a une importance politique particulièrement marquée


° ex des juges : la seule étude de la place qu’un juge occupe dans une société dit
bcp du régime politique de cette société ;
° ex : selon que le juge ait des pouvoirs restreints, qu’il soit révocable sans
motif, qu’il soit engager à la discrétion politique ; alors on s’éloigne de démocratie

Dans tous les débats qui existent sur les moyens de la justice il y a de la politique derrière
Débat politique mais aussi importance pratique
Il est impératif de maîtriser le vocabulaire juridique (connaître sens précis de chaque terme)
° ex : magistrat peut être un juge ou un membre du parquet
les connaissances de cette matière = utiles pour profession par la suite

D. Délimitation de la matière

Il existe 2 ordres :
- judiciaire
- administratif

Du temps de l’ancien régime les institutions juridictionnelles = très diverses (juridictions


royales, segneuriales, canoniques)
=> justice = enjeu de pouvoir (pour les seigneurs d’avoir leur propre juridiction)

Dès cette époque, juridiction = hiérarchisée cad qu’il existe des juridictions inférieures et
supérieures pouvant remettre en cause ce qui a été par une juridiction inférieure
° ex : dans l’ancien régime il existait des Parlements qui étaient des cours dont la
fonction principale était de rendre la justice au nom du roi (juridiction royale applicant le
droit)

Au dessus des Parlements il existait le Conseil des Parties qui faisait lui même partie du
Conseil du Roi et qui pouvait connaîtres les décisions rendues par les Parlements
Dès cette époque apparaît la distinction entre ordre judiciaire et administratif

On observe donc une tendance à traiter différemment les litiges entre les particuliers et l’Etat
et on a reservé les litiges opposant un particulier à l’Etat à des juridictions spéciales
° ex : La Chambre des Comptes du Parlement de Paris ou encore La Cour des Aides
(en matière fiscale)

D’autres défauts arrivent : la vénalité des charges


CAD celui qui voulait être magistrat devait payer une charge (ces juges se faisaient
remboursés en se faisant payer par justiciables + que les riches deviennent magistrat)

Ces juridictions permettaient à certaines catégories de personnes d’être jugées


différemment des autres (membre du clergé = jugé par clergé) => injustice

Justice = lente qui permettait donc les contestations des décisions de justice

Nuit 4 aout 1789 privilèges de juridiction = abolis cad que chacun sera jugé comme autres +
abolition de la vénalité des charges + suppression juridictions seigneuriales + plus de
Parlements
Positivement dans la loi du 16 et 24 aout 1790 on établit de nouvelles institutions : des
tribunaux de district, des justictes de paix et le tribunal de cassation (loi 27 nov et 1e dec
1790 = ancêtre de la CC)
Nouvelle évolution avec Consulat et Empire : on y retrouve les réformes les plus importantes
du pdv judiciaire et de l’ordre administratif
- le conseil d’Etat est créé 22 frimaire en 8
- conseil de préfecture 28 pluviose en 8

Après la chute de l’Empire ordre judiciare et administratif = maintenus et renforcés

Institutions juridictionnelles = ordre judiciaire

Partie 1 :
Le monopole étatique sur la justice

La mission de rendre la justice = mission régalienne cad qui appartient à l’Etat prcq justice
difficilement délégable prcq elle constitue une parcelle de la souveraineté de l’Etat au même
titre que la sécurité intérieure (police) et extérieure (armée)

=> justice = part de souveraineté, mission régalienne


Prcq elle est régalienne elle ne se partage pas : l’Etat dispose d’un monopole sur la justice

1. Principes

Celui qui a le pouvoir de juger est-il le seul à excercer ce pouvoir ?

Au MA pouvoir de juger = fragmenté prcq l’autorité du roi n’était pas bien assise
D’un pdv juridictionnel, juridictions seigneuriales sur le territoire donc concurrencre
territoriale mais aussi concurrence personnelle par les juridictions éclésiastiques qui étaient
les seules à pouvoir jugés les clercs

Pour affirmer son autorité le roi ne va pas chercher à faire disparaître ces concurrences
mais va chercher à faire reconnaître les décisions royales comme supérieures
=> c’est de cette façon que justice va devenir un monopole étatique

Dès l’ancien régime le souverain va devenir source de toute justice “toute justice émane du
roi”, il est considéré comme une fontaine de justice

Mais roi a disparu : souverain = nation, donc jugements rendus au nom du peuple français
° ex : CC : République française, au nom du peuple fr etc…

Quelles sont les conséquences de ce monopole de l’Etat sur la justice ?

=> exclusion de la justice privée : on ne peut pas se faire justice soi même
Ce monopole a plusieurs conséquences :

- personne d’autre ne peut rendre justice si bien qu’il a un devoir de rendre la justice,
un juge ne peut pas être saisi et refuser de rendre une décision
° ex : art 4 code civil : le juge qui arrêtera de juger sous pretexte du silence, d’une
obscurité ou d’insuffisance de la loi pourra être poursuivi par coupable de déni de justice

D’après Louis Favoreu : le déni de l’Etat correspond à un manquement de l’Etat par rapport
à son devoir de protection

2. Exceptions

La justice peut être rendue en dehors de l’Etat, en dehors des institutions ;


Il existe la résolution spontanée des litiges comme à l’amiable, soit en discutant seuls soit
avec l’aide d’un tiers désigné d’un commun accord
=> pas de passage devant le juge

A côté véritable exception par rapport au monopole étatique : l’arbitrage


CAD que c’est un mode de règlement des conflits d’origine conventionnelle et de nature
juridictionnelle par lequel les partis décident de confier la résolution d’un différent à un ou
plusieurs arbirtres qu’elles choisissent

Objectif = apporter solution à un différend entre plusieurs parties

Mode de règlement de conflit d’origine conventionnelle cad pour qu’un arbitrage ait lieu
toutes les parties doivent êtres d’accord elles doivent exprimer leur volonté d’y recourir par
une stipulation de nature contractuelle cad par un contrat

Pourquoi donner l’accord ?


On suppose que la justice étatique = + protectrice de l’intérêt des justiciables et donc on
exige des partis qu’elles expriment leur accord pour s’écarter de cette voie étatique pour se
diriger vers l’arbitrage

Arbitrage = nature conventionnelle :


- soit les parties s’entendent avant tout litige pour dire que si un conflit survient alors
elles seront jugés par un arbitre, dans ce cas là l’accord prendra la forme d’une close
compromissoire cad que lors d’un (ici anticipation)
- les parties peuvent décider de recourir à un arbitrage ex post l’apparition d’un litige
=> compromis

L’arbitrage = aussi de nature juridctionnelle de règlement des différends


CAD que le juge excerce ce qui s’appelle la juris dictio cad qu’il va dire le droit
il va trancher le litige qui lui est soumis par les partis et il le fait par une décision appelée
sentence arbitrale (mot sentence renvoit précisément à ça pas à décision du juge mais à
celle de l’arbitre)
Dans les modes amiables pour la résolution d’un différend, le médiateur ne va pas trancher
le litige il n’impose rien, il va proposer un accord ou va suggérer un accord
L’arbitre lui tranche, c’est un juge

On a donc une catégorie juge arbitre et une autre juge étatique

A la différence du juge, l’arbitre ne reçoit la juris dictio que pour un litige alors que le juge la
reçoit et va pouvoir s’en servir pour plusieurs litiges

+ ici les parties peuvent choisir leur juge, pas en matière étatique

Soit elles se mettent d’accord soit chacune des parties va nommer un arbitre et ces deux
arbitres vont se mettre d’accord pour en désigner un troisième (2e solution = la + fréquente
= règle de l’imparité)

Le choix de ces arbitres est assez libre


Un arbitre peut être un ancien juge étatique, un avocat, expert comptable, ingénieur etc…
=> tout dépend de la nature du litige

L’absence d’imperium chez l’arbitre forme une autre différence avec le juge étatique
imperium = pouvoir de contrainte et il est attaché par un juge étatique
Ce dernier a à la fois la juris dictio et l’imperium
CAD qu’en + de donner la solution à un différend il dispose du pouvoir de forcer les parties à
se conformer à la décision qu’il a rendu

Prcq arbitre = personne privée, il ne se voit pas confier l’imperium car il ne peut être octroyé
que par l’Etat

La partie à qui l’arbitre a donné raison va pouvoir contraindre l’autre partie à exécuter la
décision après être allé voir un juge étatique pour que ce dernier donne une force exécutoire
à la sentence

Dans quels domaines recourir à l’arbitrage ?

L’abitrage concerne un nombre limité de domaines


Certains domaines = exclus cad pas d’arbitrage
° ex : droit pénal, le droit de la famille, l’état des personnes

Ces domaines concernent particulièrement la société, les parties ne peuvent pas en


disposer de la façon dont elles le souhaitent

En droit public le principe est aussi l’exclusion de l’arbitrage


Mais le législateur peut ponctuellement autoriser l’arbitrage
° ex : lors tunnel sous la manche on a autorisé des compromis
Le champ de l’arbitrage s’est élargi avec le temps notamment avec loi 18 nov 2016 dite loi
de modernisation de la justice du XXIe s (loi J 21) qui a étendu les hypothèses dans
lesquelles l’arbitrage est

La justice peut être rendue en dehors de l’Etat, en dehors des institutions : il existe la
résolution spontanée des litiges comme à l’amiable, soit en discutant seuls soit avec l’aide
d’un tiers désigné d’un commun accord

Avant arbitrage = que dans le professionnel


Désormais tous les contrats civils ou commerciaux dans le professionnel ou entre
particuliers et professionnels ou entre particuliers peuvent en principe contenir une clause
compromissoire valable

=> sont donc concernés de nombreux domaines : contrat vie civile, copropriété, contrat
d’assurance etc…

Pourquoi recourir à l’arbitrage ?

- rapidité (on évite l’encombrement de la justice étatique les parties peuvent convenir
de ne pas faire appel (elles considèrent que la solution sera la dernière))
- l’impartialité
- la spécificité de la compétence des arbitres choisis pour leur extrême compétence
- la confidentialité ; l’arbitrage = secret (nombre parties au procès et contenu de la
sentence) : important pour grandes entreprises

Le juge étatique = fonctionnaire donc payé par les impôts


Arbitre = payé par les parties

Quand un Etat fait le choix d’avoir une pluralité de juridictions sur son territoire, il faut
distinguer les critères qui reviennent à telle ou telle juridiction :
- critère territorial (juridiction à Angers, Saumur ou Laval) => on rapproche donc les
juridictions des justiciables
- critère matériel => juridictions différentes en fonction des matières que les juges vont
avoir à connaître (par matière on entend matière civile, pénale, sociale, commerciale,
rurale) l’avantage = spécialisation des juges qui vont très bien connaître la matière
puisqu’ils l’appliquent tous les jours
- critère hiérarchique => on pourrait distinguer les juridictions sur un axe vertical :
juridictions inférieures et des juridictions supérieures (les supérieures pourraient
avoir la capacité de se prononcer sur les jugements prononcés par les juridictions
inférieures), ce critère aurait des vertus pour garantir une bonne justice : si une
juridiction inférieure se trompe, elle peut corriger les erreurs de cette juridiction

En France, ces 3 critères sont utilisés pour justifier qu’il y a plusieurs tribunaux sur le
territoire si bien qu’en raison de sa localisation, des matières dans lesquelles elle est
spécialisée et de sa place dans la hiérarchie des juridictions, une juridiction aura à connaître
certaines affaires et pas d’autres : c’est ce qu’on appelle la compétence d’une juridiction,
son aptitude à connaître un certain nombre d’affaires, à les juger
Partie 2 :
Les juridictions de première instance
Souvent on utilise le mot instance comme synonyme de procès mais ce n’est pas le cas
(très peu de synonyme en droit)

Instance = simplement une phase du procès

Procès se découpe en plusieurs phases :


- la première instance devant les juges
- si l’une des parties le souhaite et le peut, il pourra y avoir une instance d’appel
- enfin, si les parties le souhaitent il pourra y avoir une instance de Cassation

L’instance = période qui s’écoule entre la saisine du juge et la rédition du jugement


(autrement dit le moment où le jugement est rendu)

Parfois dans un procès il n’y a qu’une seule instance : décision nous satisfait : personne ne
fait appel

La première instance se déroule devant les premiers juges, au premier degré de juridiction
cad les juridictions de première instance sont celles qui vont avoir à connaître d’une affaire
en premier lieu

Mais il n’y a pas qu’une seule sorte de juridiction en France


° ex : litige avec mon opérateur téléphonique : qui saisir, le tribunal d’Angers ou de
commerce, dans le cas d’un conflit avec un collègue, tribunal d’Angers ou des Prud’hommes
?
=> le choix du tribunal va se faire en fonction du type de question à trancher : on retrouve ici
la notion de compétence notamment matérielle, celle qui va varier en fonction des matières
à juger

1. Les juridictions civiles de première instance

Le droit est donc divisé en plusieurs branches : métaphore de l’arbre


Le tronc = socle commun, constitué des sources du droit, des principes de justice, de la
philosophie du droit

Ce tronc se divise en deux grandes branches : le droit public et le droit privé et chacune de
ces branches se divisent en plusieurs branches

Un litige de droit public va être jugé par les juridictions administratives


Un litige de droit privé va être jugé par les juridictions judiciaires (nature pénale,
commerciale, civile)
Dans un sens large, lato sensu, une juridiction civile s’oppose au juridiction pénale
En sens restreint, stricto sensu, une juridiction civile est une juridiction qui juge le droit civil
au sens strict cad les matières de droit des personnes, de la famille, droit des contrats et des
biens

Parmi toutes les juridictions de première instance, il existe une juridiction en matière civile
qui est compétente par principe pour les litiges de droit privé : c’est le tribunal judiciaire, et
c’est prcq elle est compétente par principe qu’on la qualifie de juridiction de droit commun
Elle est compétente pour trancher une question sauf si la loi a reservé cette compétence à
une autre juridiction qui sera considérée comme spécialisée

Chapitre 1 :
Le tribunal judiciaire, juridiction de droit commun

A. Evolution

Le tribunal judiciaire = héritier des TGI et de TI

Le TGI et le TI étaient des juridictions judiciaires crées par l’ordonnance du 22 décembre


1958 (qui a marqué une grande réforme de la carte judiciaire cad répartition des juridictions
sur le territoire)

Il y avait donc un TGI par département et plusieurs TI par département

Spécialement après le vote d’une loi du 23 mars 2019, complétée par une loi organique du
23 mars 2019, par ces lois, TGI et TI vont fusionner et ne donner plus qu’une seule
juridiction : le tribunal judiciaire depuis le 1e janvier 2020

Il existe 164 tribunaux judiciaires en France (1 à Angers, au Mans, à Saumur etc…)

B. Compétence

Il faut distinguer la compétence matérielle de la compétence territoriale du tribunal judiciaire

1. La compétence matérielle

Art L.211-3 du Code de l’oganisation judiciaire (code organisé en 2 parties, une parti L,
partie législative du code, et la partie R, partie réglementaire du code)

Cet article dispose que le tribunal judiciaire connaît de toutes les affaires civiles et
commerciales pour lesquelles compétence n’est pas attribuée, en raison de leur nature ou
du montant de la demande, à une autre juridiction => on reconnaît la juridiction de droit
commun à moins que les affaires aient été données à une juridiction spécialisée
La compétence du tribunal judiciaire est donc vaste, il a des compétences exclusives (à côté
de cette règle générale) cad que le tribunal a des matières dont il est le seul compétent à
l’exclusion des autres

Le tribunal judicaire est exclusivement compétent aux questions relatives à :


- l’état des personnes (cad question d’etat civil, nationnalité, filiation, autorité
parentale, adoption)
- la matière immobilière (concerne questions liées à l’immeuble étant en droit le bien
qui, par nature, ne peut pas être déplacé)

Certains tribunaux judiciaires vont se voir reconnaître des compétences spéciales dans
certains domaines
° ex : sur les 164 tribunaux judiciaires, 116 vont connaître du contentieu de la
sécurité sociale

Pourquoi on attribue ces compétences spéciales ?


Certains contentieux sont très rares, il est donc préférable de les regrouper, et prcq
certaines questions sont particulièrement complexes, on les attribue à un tribunal qui pourra
les maîtriser parfaitement

2. La compétence territoriale

164 tribunaux judiciaires en France mais si un proche souhaite divorcer, vers où l’orienter ?
=> on fait donc appel aux compétences territoriales

- principe : normalement l’affaire est jugée par le tribunal judiciaire où demeure le


défendeur car on protège le défendeur “qui n’a rien demandé”
- exceptions : en matière de consommation, lorsqu’il y a un litige, le litige n’est plus
entre particuliers, mais entre un consommateur et un professionnel, or le législateur
va souhaiter aider la partie considérer comme faible, ici le consommateur, dès lors si
ce dernier agit en justice (= est demandeur), il n’a pas à saisir la juridiction du lieu où
demeure le professionnel, il va pouvoir saisir soit le juridiction du lieu où il demeurait
au moment de la conclusion du contrat ou le lieu de la survenance du fait qui lui a
causé un dommage / la victime d’un dommage ne va pas devoir saisir la juridiction
du lieu où demeure celui qui lui a causé le dommage, elle va pouvoir saisir la
juridiction du lieu où est survenu le dommage
° ex : je suis renversé par un trottinette devant la cathédrale d’Angers par un
touriste de Nice => on saisit le tribunal d’Angers et cela par soucis de protection du
défendeur

C. L’organisation du tribunal judiciaire

Dans le tribunal judiciaire interviennent plusieurs acteurs : magistrats du siège parquet,


greffiers, assistants de justice etc…
1. Le président du tribunal judiciaire

Il y a un président par tribunal judiciaire : son rôle est important d’abord dans l’organisation
du tribunal : il va exercer un pouvoir de surveillance sur les magistrats de son tribunal, il va
les évaluer et lorsqu’un tribunal judiciaire atteint une certaine taille il va être divisé en
chambres et c’est lui qui va décider quel type d’affaire est confié à telle chambre et quels
magistrats composent cette chambre
Toutes les décisions que prend le président s’appellent les mesures d’administration
judiciaire

Toutefois le président du tribunal judiciaire est aussi un juge et exerce des fonctions
juridictionnelles qui lui sont réservées et les + importantes s’appellent les fonctions
juridictionnelles provisoires
A ce titre, le président rend des ordonnances de référé, ces décisions s’appellent
ordonnances prcq elles émanent d’un juge unique
Ces ordonnances sont rendues très rapidement au terme d’une procédure simple lorsque
souvent l’urgence l’exige

Autre décision que seul le président peut rendre : les ordonnances sur requête
Ce sont des décisions provisoires qui ont la particularité de pouvoir être rendues non
contradictoirement cad quand une ordonnance sur requête est rendue, la personne a qui on
va opposée l’ordonnance n’a pas du tout été informée que la juridiction a été saisie
° ex : vous êtes marié et votre époux/se vous trompe, or d’après art 212 du Code
civil, les époux se doivent fidélité et assistance, on veut donc la preuve qu’il nous trompe, on
peut donc demander un constat d’adultère fait par un huissier

2. Les chambres de proximité

En dehors de son siège, le tribunal judiciaire peut comprendre ce que l’on appelle des
chambres de proximité, appelés tribunaux de proximité qui siègent le plus souvent dans les
anciens tribunaux d’instance, ce qui explique qu’avec la réforme on n’ait pas fermé de
juridiction publique
Ces chambres de proximité sont compétentes pour les actions personnelles ou mobilière
jusqu’à la valeur de 10 000€ et cela permet donc une justice plus proche des justiciables

3. Les juges uniques spécialisés

Au sein de chaque de tribunal judiciaire :


- il y a un JAF
- un juge de l’exécution (il se charge en des litiges relatifs au voies d’execution comme
par exemple du contention relatif des saisies immobilières)
- le juge des contentieux de la protection, il exerce spécialement au sein des
chambres de proximité (expulsion locative, crédit à la consommation,
surrendetement des particuliers)
- le juge des enfants qui va être seul à décider, comme le placement d’un enfant pour
le protéger
Chapitre 2 :
Les juridictions spécialisées

En France il n’existe pas simplement de tribunaux judiciaires de première instance mais


plusieurs autres juridictions spécialisées

A. Le tribunal de commerce

Tribunal de commerce = juridiction consulaire

La juridiction consulaire = insitution la + ancienne et a été inspirée par la République de


Gênes, de Venise où les litiges étaient réglés par ce que l’on appelait des juges consuls qui
étaient eux-mêmes des commercants

A la fin du MA ce modèle a été importé en France et depuis cette juridiction demeure


Certains traits de cette juridiction n’ont pas changé :
- les juges sont des commercants
- l’ensemble des juges consulaires sont élus par leurs pairs
- ils sont bénévoles
- ils sont assistés de greffiers mais contrairement aux greffiers des tribunaux
judiciaires, les greffiers des tribunaux de commerce sont des officiers publics et
ministériels qui doivent acheter leur charge

L’article L721-3 du code de commerce : les tribunaux de commerce connaissent de


contestations relatives :
- entre commercants, entre artisans, entre établissement de crédit, entre société de
financement
- aux contentieux des
- aux actes de commerce entre toute personne

Le tribunal de commerce a à connaître des procédures de conciliation de sauvegarde,


redressement judiciaire et de liquidation judiciaire cad autant de procédures qui
interviennent quand la société, l’artisan, le commercant, connaissent des difficultés
financières

Il existe 134 tribunaux de commerce en France qui jugent 150 000 affaires par an

On peut penser que les commercants sont les plus à même de juger d’autres commercants,
mais cela pose certaines difficultés :
- les compétences, les juges ont certes une formation mais ils ne sont pas juristes
- conflit d’intérêt

On pourrait donc penser à rérformer les tribunaux de commerce : échevinage, consiste à


faire intervenir en + de juges consulaires des magistrats eux professionnels, ce qui permet
d’éviter les diffiicultés ci dessus
Existe en cours de discussion un projet de loi d’orientation et de programmation du ministère
de la justice 2023-2027, ce texte prévoit une exprérimentation dans une 10aine de tribunaux
de commerce de ce qu’on appelerait des tribunaux des activités économiques qui seraient
des tribunaux de commerce à la compétence élargie (litiges agricoles, relatifs aux
associations) et pour saisir ce nouveau tribunal il faudra payer (alors que la justice est
normalement gratuite)

B. Le conseil de Prud’hommes

Il existe 210 CPO en France qui jugent 150 000 affaires par an

1. Compétence

Art L1411-1 le CPO règle les différends qui peuvent s’élever à l’occasion de tout contrat de
travail qui peuvent être mis à disposition des employeurs et des salariés

Le CPO règle par ailleurs les litiges et les différends des services publics lorsqu’ils sont
employés dans les conditions du droit public
Le CPO règle les différends et litiges nés entre salariés à l’occasion du travail

Il existe au moins 1 CPO par ressort de tribunal judiciaire, les juges du CPO sont appelés
les conseillers prud’hommaux

A l’origine ils sont élus avec 2 collèges d’élécteurs : les salariés élisaient les salariés et les
employeurs élisaient les employeurs

Mais en 2016 on a supprimé les élections des juges prud’hommaux et on les a remplacés
par une désignation en fonction d’une audience des organisations syndicales

Il y a des élections professionnelles au sein des entreprises qiu donnent une certaine
représentativité aux syndicats et en fonction de cette audience, les syndicats sauront
déterminer le nombre de conseillers par syndicat dans telle juridiction et il faudra déterminer
qui parmis ces membres devra siéger

Le mandat d’un juge consulaire est de 4 ans

Le conseil de prud’hommes est une juridiction dite paritaire, les juges qui jugeront seront 2
salariés et 2 employeurs

En cas d’égalité des voix on fait appel à un magistrat professionnel du tribunal judiciaire qui
va prendre alors le nom de magistrat départiteur et au cours d’une audience de partage, il va
permettre de dépasser l’opposition pour dégager une solution
C. Le tribunal paritaire des baux ruraux

Un bail rural est un bail d’immeuble à destination agricole susceptible d’être soumis au statut
du fermage au métayage

Le bail = contrat de louage par lequel l’une des parties s’engage à procurer au preneur la
jouissance d’une chose (mobilière ou immobilière)

Le fermage = contrat de bail qui donne lieu au versement d’une redevance par le preneur

Le metayage = aussi le contrat de bail par lequel le bailleur et le preneur conviennent que
les produits du fond loué seront partagés entre eux

Ce contentieu est très limité, si bien qu’on en entend peu parler, il n’est pas très important
(pas de tribunal permanent, il siège par cession) et il est aussi composé paritairement par 2
bailleurs et 2 preneurs avec 1 différence, il y a un magistrat professionnel qui préside le
tribunal paritaire des baux ruraux

2. Les juridictions pénales

Les juridictions pénales ont vocation à réprimer les infractions, on les appelle aussi les
juridictions répréssives

Il existe des juridictions pénales de droit commun et des juridictions pénales spécialisées
° ex de juridiction pénale spécialisée : les juridictions pénales pour mineurs, pour
militaires

Dans un procès pénal, l’affaire est d’abord instruite cad que des recherches vont avoir lieu
pour déterminer l’auteur de l’infraction, les circonstances de l’infraction, les conséquences,
on va récolter des preuves avec des témoignages, expertises, perquisition etc…
Dans un deuxième temps, l’affaire doit être jugée, or dans un procès pénal 2 organes
juridictionnels existent : l’un pour l’instruction, l’autre pour le jugement

L’impartialité commande que celui qui juge ne soit pas en même temps celui qui instruit
Chapitre 1 :
Les juridictions d’instruction

2 types de juge qui exercent des fonctions d’instruction :


- juge d’instruction
- jude des libertés et de la détention

A. Le juge d’instruction

Il intervient en matière criminelle cad pour les cas les + graves qui se rapportent à un crime
Pour les autres infractions, les délits et contravention, son intervention est facultative
Une instruction détaillée est d’autant plus nécessaire que les enjeux sont lourds pour la
personne poursuivie
Art 81 alinéa 1 du Code de procédure pénale : le juge d’instruction procède, conformément à
la loi à tous les actes d’information qu’il juge utile à la manifestation de la vérité, il instruit à
charge et à décharge cad que le juge d’instruction doit être le + objectif possible : recherche
rles éléments qui tentent à renvoyer la personne poursuivie devant la justice mais aussi les
éléements qui peuvent l’innocenter
Pour les autres infractions que les crimes, un juge unique de l’instruction est compétent
devant chaque tribunal judiciaire en matière de crime, ce sont seulement certains pôles de
l’instruction qui sont compétents sur le territoire français

B. Le juge des libertés et de la détention

Ce juge a été institué par la loi du 14 juin 2000 et il en existe 1 devant chaque tribunal
judiciaire
Il décide de mesures importantes comme du classement en détention provisoire d’un
individu ou de l’éventuel prolongement de cette détention provisoire, il peut assigner à
résidence un individu sous bracelet électronique
La détention consiste à mettre en détention une personne qui n’a pas encore été
condamnée et qui bénéficie toujours de la présomption d’innocence mais certains juges
faisaient pression sur certains détenus en faisant durer la détention provisoire => ce juge a
été instauté pour éviter ces abus de pouvoir
Chapitre 2 :
Les juridictions de jugement

La juridiction de jugement a pour fonction de déclarer innocente ou coupable la personne


jugée

A. Le tribunal de police

Juridiction à juge unique, compétente en matière de contravention (= espèce d’infraction se


situant tout en bas de l’échelle de gravité des infractions)
Le tribunal de police est rattaché à un tribunal judiciaire

B. Le tribunal correctionnel

Tribunal correctionnel = tribunal judiciaire en statut de délit

Art 381 Code de procédure pénale dispose que le tribunal connaît des délits ; sont des délits
les infractions que la loi punit d’une peine d’emprisonnement ou d’amende, égale ou
supérieure à 3 750€

Il est composé de 3 juges, il siège donc en formation collégiale

Mais les exceptions se multiplient (on juge de + en + souvent en correctionnel avec un juge
pour des moyens financiers)

C. La Cour d’Assises

Elle connaît les crimes

Idée = pour les infractions qui troublent gravement l’ordre public et qui peuvent entraîner des
peines très importantes, avec une composition très singulière

Distinctions à faire :
- il existe des cours d’assises dans chaque département qui siège au chef lieu du
département
- il existe des cours d’assises spéciales (ex : en matière de terrorisme)

1. Composition de la Cour d’Assises

● Composition ordinaire de la Cour d’Assises

On a des magistrats professionnels, 1 président et 2 accesseurs, et à leur côté, 7 jurés qui


sont des citoyens qui sont là pour représenter la souveraineté citoyenne
Pour être juré il faut :
- savoir lire
- écrire
- avoir 23 au moins
- jouir de ses droits civils et politiques (pas le cas des personnes sous tutelle ou
condamnées par la justice)

Dans chaque département, au sort, en fonction des listes électorales, on établit une liste de
jurés
On enlève de cette liste les personnes de + de 70 ans et inaptes, sous tutelle, condamnées
etc…
30 jours avant l’ouverture du procès d’Assises, on tire 35 jurés au sort
Ces derniers sont appelés individuellement et parmi les jurés figurant dans la liste finale on
va encore en tirer au sort et enfin une dernière sélection va intervenir : l’accusé va pouvoir
faire récuser 4 jurés et le ministère public (= avocat général) peut en récuser 3

● Composition de la Cour d’Assises spéciale

Il n’y a pas de juré citoyen ordinaire, que des magistrats professionnels, 1 président, 4
accesseurs
° ex : crime militaire jugé => pas d’accès à des informations confidentielles / elles
sont compétentes aussi en matière de terrorisme prcq on craint pour leur sécurité (pression
contre eux voire crime contre eux)

B. L’actualité sur la Cour d’Assises

L’actualité corssepond à la cour criminelle qui est une expériementation

Essai dit comme concluant

Loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l’insitution judiciaire a généralisé les cours
criminielles pour le 1e janvier 2023

C’est un tribunal composé uniquement de magistrats qui a pour fonction de juger des crimes
passibles de 15 à 20 ans de réclusion

Ces cours criminelles n’ont pas vocation à remplacer la CA

Ces cours cirminelles visent à répondre à l’engorgement des CA (un procès d’assises = très
lourd et long)

Les cours criminelles permettraient de mettre fin au phénomène de correctionnalisation


notamment des viols : c’est une pratique qui consiste à faire juger un crime qui relève
normalement de la CA par un tribunal correctionnel
Cette pratique a existé pour notamment désengorger la CA et surtout sur les viols : cela
présentait des avantages pour les victimes, la procédure = moins impressionnante, le verdict
serait + prévisible car rendu par des magistrats

La cour criminelle pourrait juger ce type d’affaires et ferait en sorte que le viol retrouve sa
qualification de crime

Il y a en ce moment une affaire en cours et à l’occasion de cette affaire la CC va connaître


une question prioritaire de constitutionnalité

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