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L1 Droit UPEC (Université Paris Est Créteil) 2022/2023.

Institutions judiciaires 32 HEURES (UE2).


Professeur : Monsieur Thibault Lahalle.
Plan :

Partie I- La justice.

Partie II- Présentation des juridictions judiciaires.

Partie III- Le fonctionnement des juridictions (procès, compétence).

Partie IV- Personnel judiciaire.

Introduction :
1.La justice est une nécessité.

Dans toutes les sociétés et à toutes les époques, il y a eu des juges pour prendre les décisions, faire
respecter un ordre social.

Pourquoi avoir des juges ? Dans n'importe quel société il y a une vie collective, il peut y avoir des
contentieux qui ont deux sources principales :

- un désaccord sur les faits (droit de travail)= un conflit peut apparaitre à partir d'un élément factuel.

- parfois tout le monde est d'accord sur ce qui s'est passé mais ne sont pas d'accords sur l'application sur
telle ou telle règle de droits = désaccord de loi

Pour résoudre ces problèmes, il faut qu'une personne extérieur tranche le litige (interprète les faits, quel
est le droit applicable?).

= dans la majorité des cas les gens respectent le droit, le contentieux est une situation pathologique du
droit. "Nul n'a le droit de se faire justice à soi-même"

2. Institutions judiciaires :

Il existe différentes catégories de juridictions :

Distinctions à faire entre deux types de juridictions : judiciaires / administratives.

• Administratives : contentieux de droit public = une personne de droit publique qui est impliquée
(communes, mairies, état).
• Juridictions judiciaires : opposent le droit privé qui ont des problèmes d'intérêts particuliers (droit
des sociétés)

Deux catégories de tribunaux :

• juridictions civiles : Le droit civil est un droit de réparation. C'est à dire que toute personne peut
demander réparation du préjudice (économique, corporelle, moral)qu'elle prétend avoir subi.
• juridictions pénales : Le droit pénal est un droit de punition. (meurtre = cour d'assise)
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institutions judiciaires et les personnels de la justice : les magistrats, les avocats, les greffiers, les
commissaires-priseurs = ils participent au fonctionnement des juridictions.

L'institution judiciaire fais aussi référence au procès.

3. Intérêts de la matière :

a. intérêt pratique à connaitre les juridictions : 4 millions de décisions chaque année.


b. intérêt politique de la discipline : le fonctionnement de la justice n'est pas le même selon la
conception de ou des états.
c. Intérêt scientifique : quand on étudie les juridictions de son propre pays il est important de
connaitre les grandes lignes des juridictions des autres pays ,mode de fonctionnement de la France
et des autres pays européens).

5 grandes parties

I - Ancien régime : 476 - 1789 chute de l'empire romain

Il y avait différentes catégories de juridictions :

a. royales : prérogative étatique à part entière


b. seigneuriales
c. canoniques

Le fonctionnement de la justice était soumis à certains principes :

• les privilèges de juridictions : bien comprendre de quoi on parle / l'idée que certaines catégories de
populations avaient leurs propres tribunaux (le clergé)
• La vénalité des charges : une charge/une fonction/ un métier est payant.

La conséquence : le justiciable (celui qui est impliqué dans un procès) ( demandeur/ défendeur) devait
payer les juges.

= Principe de vénalité des charges disparait au début de la révolution française : la justice doit désormais
être gratuite.

II- Période révolutionnaire : 1789 -1810

L'époque du droit intermédiaire.

Sur quel principe va-t-il être construit ?

1. Le principe de gratuité de la justice : suppression de la vénalité des charges.

2. Le principe d'égalité devant la justice : les français sont tous égaux devant la justice

3. Le principe de la séparation des pouvoirs : législatifs, exécutifs et judiciaires

4. Le principe du double degré de juridiction : par principe chacun a le droit de voir sa cause/ sa demande
être examinée une autre fois par un autre juge.

= les révolutionnaires ont créé une juridiction très importantes : la cour de cassation.
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III - Stabilisation 1810 - 1958

• Le système révolutionnaire et napoléonien était très bien organisé qu'il n'a pas changé, il a connu
une stabilité dans les juridictions mais aussi dans le fond des contrats pendant 150 ans.
• Mais quelques changements plus ou moins importants, notamment la création en 1872, d'une
véritable justice administrative : le parlement a donné au conseil d'état le pouvoir de rendre justice.

IV - 1858 jusqu'à maintenant

• La constitution de 1958 a changé le nom des principales juridictions (tribunal de grande instance
n'existe plus et est devenu le tribunal judiciaire). Une nouvelle dénomination de plusieurs
juridictions.
• Le personnel judiciaire a été doté d'un véritable statut.

V-L 'avenir ?

Les français font de plus en plus appels aux juges, le nombre de procès ne cessent d'augmenter (multiplié
par 2).

La voix d'une forme d'américanisation de la justice.

Contentieux de masse à gérer dit aussi délais de jugements importants.

Dématérialisation de la justice et l'introduction de l'intelligence artificielle.

5ème remarque : quels sont les sources de cette matière ?

texte regroupés dans deux codes principaux : Légifrance

• code de l'organisation judiciaire


• code de justice administratif

Partie I : La justice.
Justice : La justice est en quelques sorte une vertu de ce qui est juste.

Confusion entre la justice et le droit : "dans l'idée de ce qui est juste et injuste il y a une très importante
connotation morale."

Ce qui caractérise le droit c'est d'abord le fait que la règle n'a pas vocation à être morale.

= La conséquence de cette confusion : certains considèrent que la décision qui a été rendue n'est pas juste.

Personne n'a le droit de présenter une preuve prise par surprise ou sans accord.

Chapitre 1 : Le pouvoir de juger.


Selon Montesquieu dans De l’Esprit des lois : il faut séparer les pouvoirs du roi = cette idée va entrainer les
révolutionnaires séparation des pouvoirs en trois entités différentes :

• législatif : voter la loi : le parlement.


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• exécutif : exécuter la loi votée par les représentants du peuple.
• judiciaire : autorité judiciaire : rendre la justice ( applications des règles par la Cour de cassation)

I- Relations entre la justice et le pouvoir législatif


La fonction de juger ne doit pas être confondue avec la fonction législatif. Quand le parlement vote une loi
le parlement édicte une norme générale. En revanche quand le juge statut/tranche un litige, il gère une
situation individuelle/particulière.

Conséquence = le rôle principale du juge est d'appliquer la loi dans les situations concrètes qui lui sont
présentées.

• Le juge n'a pas le droit de s'opposer à l'application d'une loi.


• L'article 5 du Code Civil (Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et
réglementaire sur les causes qui leur sont soumises) interdit les “arrêts de règlements" : une décision de
justice par laquelle le juge, à l'occasion d'un procès, pose une règle générale qui s'imposerait dans
des situations similaires à l'avenir.
• Pourquoi sont-ils interdits ? Si on les autorisait le juge prendrait la place du législateur.
• Le juge est parfois obligé d'interpréter la loi : lui donner le sens dont il pense être le plus correct
selon le parlement.
• Dans une démocratie toutes les normes juridiques n'ont pas la même valeur : elles font l'objet
d'une hiérarchie. Le droit parle de hiérarchie des normes. (Hans Kelsen).

Pyramide :

Bas vers le haut :

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4- réglementaire

3-loi

2-normes à valeurs constitutionnelles

1-Traités internationaux

Comment le juge doit décider/statuer lorsqu'il est confronté à une loi contraire à la constitution ou à un
traité international ?

= Ce n'est pas le travail du juge de faire ça : institution crée pour juger si la loi est conforme à la
constitution c'est le conseil constitutionnel.

Le juge s'est accordé le droit d'écarter la loi votée par le parlement français au profit du traité
international.

Le parlement n'a pas le droit de s'immiscer dans les procès. Les lois ne sont pas rétroactives. Il y a des
exceptions, des lois interprétatives : texte qui est voté et qui vient interpréter une loi déjà votée mais à
laquelle personne ne comprenait rien.

II- La justice dans ses rapports avec le pouvoir exécutif.


Dans le pouvoir exécutif il y a : le gouvernement, le président de la République, toutes les collectivités
locales (communes, départements, régions), les établissements publiques.

• Depuis une loi de 1872, l'administration doit être jugée par le juge administratif.

Il y a deux ordres de juridictions :

• l'ordre judiciaire
• l'ordre administratif

1. L'existence de ces deux ordres de juridictions peut poser un problème de compétence. Au fil des années,
dans quelques procès, on ne sait pas quel ordre judiciaire choisir. Lors de la création de la loi de 1872, on a
créé un tribunal entre les deux : le tribunal des conflits.

Ce tribunal des conflits est composé de 8 membres : 4 juges/magistrats qui appartiennent à la cour de
cassation et 4 conseillers d'état.

2. Les juges doivent être indépendants à l'égard du pouvoir politique et du gouvernement : Les juges sont
indépendants de toute pression extérieur ils n'ont pas d'ordre à recevoir de qui que ce soit.

La constitution de 1958 a créé un filtre pour permettre de garantir l'indépendance des juges. Ce filtre se
nomme le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature) (conseil supérieur de la magistrature).

Magistrat : deux catégories de personnes :

• les magistrats du Siège

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• les magistrats debout : les membres du parquet/ ministère publique : ils ne sont pas là pour juger
mais pour faire respecter la loi sur l'ensemble du territoire : une autorité de poursuite : le parquet
peut être demandeur au procès.

Le CSM est composé de deux formations :

• formation pour les magistrats du siège


• formation pour les magistrats du parquet

Quel va être le rôle du CSM ?

• Travailler sur l'avancement des magistrats


• Être l'instance disciplinaire des magistrats

Chacune des deux formations est composée de 15 membres : 7 magistrats et 8 personnalités extérieures.
Les magistrats sont en minorité pour éviter la critique du comparatisme.

Chapitre 2 : Le service publique de la justice.


La justice est un service publique ancien. Budget de 9 milliards d'euros par an = 70 euros par français. La
justice a à sa tête un ministère, le ministère de la justice/chancellerie qui siège à Paris place Vendôme.

Ce ministère est composé de 5 directions :

• les affaires civiles


• les affaires criminelles
• les services judiciaires
• l'administration pénitentiaire
• la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse))

Ce ministère est dirigé par le ministre de la justice. On l'appelle le garde des sceaux. Le ministre de la
justice est un homme/femme politique il a un rôle politique. Son rôle est de préparer des projets de lois
dans l'espoir que ses projets soit votés par le parlement.

I- La justice comme monopole d'état.


La justice est un monopole d'état. Le principe c'est que l'état a le monopole de la justice. La justice
aujourd’hui ne vient pas du roi, elle est rendue au nom du peuple français.

Rendre la justice c'est quoi ?

• dire le droit

= pas suffisant pour que la décision soit exécutée

• faire exécuter la décision rendue

Quelles sont les conséquences de ce monopole ?

• Aucune autre autorité n'a le droit de rendre justice

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• Quand la justice est saisit elle doit statué

= Article 4 du Code Civil (Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l'obscurité ou de l'insuffisance de
la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice) : sanctionne les juges qui commettent un déni
(refus) de justice.

• Le devoir de juger doit s'exercer dans un délai raisonnable

= l'état français est souvent condamné par la cour européenne des droits de l'homme.

À ce principe il y a une exception, à titre dérogatoire une personne privée a le droit d'exercer les
prorogatifs de la justice (dire la justice). C'est ce que l'on appelle l'arbitrage, composé d'un arbitre :
personne privée, morale.

L'arbitrage est souvent utilisé en droit commercial, entre les commerçants et en droit international.

Il est le fruit d'un contrat/accord : régler le problème auprès d'un juge privé. Accord entre les deux partis
du litige.

Pourquoi l'arbitrage connait-il un succès ?

Inconvénients :

• son coût

Avantages :

• la rapidité
• la confidentialité, le secret

Les décisions rendues par l'arbitre a un nom bien précis : Sentence (arbitrale)

II- Les caractères spécifiques de ce service publique


A. Le principe d'égalité devant la justice :
Toute personne (physique ou morale) a vocation à être juger par les mêmes tribunaux et selon les mêmes
règles. ( apatrides : personnes sans nationalité). Son principe est Erga Omnes : s'applique à tout le monde.

B. Le principe de gratuité de la justice :


Code de l'organisation judiciaire sous le droit intermédiaire. Un procès entraine des coûts financiers : les
frais et les dépens : les frais d'avocats, les frais d'expertise. Ils peuvent représentés un montant important
pour beaucoup de français.
Comment ces frais de justice peuvent-ils être pris en charge ?

• L'aide juridictionnel : En fonction du revenu du justiciable l'état va payer l'avocat à la place du


justiciable : 1000 : aide totale ; 1300 : aide partielle
• La souscription à une assurance juridique

C. Le principe de permanence de la justice : En France la justice fonctionne en permanence, de manière


régulière jour après jour sauf le dimanche et les périodes de vacances judiciaires (1-15aout).
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Il y a des audiences du lundi matin au samedi soir. Il existe aussi des magistrats de permanence qui ont
pour rôle de juger une décision urgente.

Il y a des pays ou la justice n'est pas permanente. Choix de sessions : Période où les juridictions fonctionne
ou ne fonctionne pas. (Canada, Angleterre)

D. La justice et la hiérarchie

La hiérarchie des juridictions : principe du double degré de juridiction : demande a rejuger l'affaire par la
cour d'appel.

Les juges sont indépendants. Mais il y a quand même une hiérarchie dans le fonctionnement de
l'institution : exemple chef de juridiction change de fonction a un juge.

III- La responsabilité du service publique de la justice


Un juge ou un greffier peut très bien commettre des erreurs, certaines d’entre elles peuvent être
dramatiques. Exemple : un greffier qui perd la moitié de son dossier, autre exemple un déni de justice : ce
sont des erreurs judiciaires. Encore un exemple : l’erreur judiciaire : le fait de condamner pénalement
quelqu’un qui n’est pas coupable.
Le justiciable doit engager la responsabilité de l’état. C'est l’état qui doit organiser le service public de la
justice. En revanche, si l’état est condamné, (par le juge administratif) l’état dans un second temps, peut se
retourner contre son agent (action récursoire).

→ Quelle peut être la réparation, comment compenser l’erreur qui vient d’être commise ?
→ Le mode indemnitaire : quand l’état est condamné, il doit verser des dommages et intérêts de
manière financière au profit du justiciable. Le prix dépend du préjudice commis.
→ Dès que l’état se rend compte de son erreur en matière pénale, va s’ouvrir un procès en
réhabilitation (procès qui va permettre de prononcer l’innocence d’une personne, de manière
officielle).
→ Devoir diffuser le plus largement possible l’innocence d’une personne, c’est pour le justiciable un
moyen de retrouver sa dignité.

Partie II : Présentation des juridictions judiciaires.


→ Juridiction = de manière générale une juridiction est un organe, institution chargée de trancher des
litiges, des désaccords. La juridiction va rendre des décisions de justice de manière très générale, ce
qu’on appelle des jugements. Ces juridictions ont un rôle important : dire le droit, appliquer le
droit. Quand on affine un peu, les juridictions prennent des terminologies différentes.
Les trois terminologies :

• Le tribunal est une juridiction. On parle de tribunal pour les juridictions du premier degré
(juridictions premières à être saisies).
• Le mot cour : une cour (cour d’appel, cour de cassation) est une juridiction, mais ce mot est réservé
aux juridictions de degré supérieur.
• Le mot conseil : le mot conseil est réservé aux juridictions composées de manière paritaire (le
conseil de prud’homme).
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→ Il existe deux ordres de juridictions : ordre judiciaire (à la tête, conseil d’état) et administratif (à la
tête, la Cour de cassation) ; que ce soit dans n’importe quel ordre, il y’a deux degrés de juridiction.
Le droit objectif = l’ensemble des normes juridiques qui existent dans un état, à un moment donné.

Ne pas confondre avec les droits subjectifs (prérogatives individuelles dont chacun est titulaire).
Le procès a pour origine une prétendue violation d’un ou plusieurs droits subjectifs.
Pour saisir un juge, tribunal, il faut intenter une action en justice. L'action en justice permet à chacun de
défendre ses droits subjectifs. Il y’a dans un procès, minimum deux personnes : la personne qui saisit le
juge, s’appelle le demandeur, il doit faire un procès au défendeur.
Chacune des partis au procès peut être assisté, aidé par des personnes qui connaissent la procédure, le
droit... (s’appelle le défenseur). Le plus connu est l’avocat.

Chapitre 1 : Les juridictions civiles, commerciales et sociales.


→ Les juridictions pénales qui a ses propres tribunaux (droit de sanction, amende, peine
d’emprisonnement) diffèrent des juridictions civiles (droit de réparation des préjudices subis).

Section 1 : les juridictions du premier degré.


Les juridictions du premier degré s’appellent ainsi car ce sont les premières juridictions à être saisies en cas
de contentieux. Il faut en distinguer entre 2 catégories.

→ La juridiction de droit commun : c’est la juridiction qui est compétente non seulement dans les cas
prévus par la loi, mais aussi dans toutes les autres hypothèses pour lesquelles la loi n’a pas prévu de
tribunal.
→ Les juridictions d’exceptions : sont les juridictions compétentes uniquement dans les cas prévus par
la loi.
1. Le tribunal judiciaire.
Plusieurs observations :
▪ Le tribunal judiciaire est une juridiction récente qui est rentrée en œuvre le 1er janvier 2020. Il est
la fusion de deux anciennes juridictions (le tribunal de grandes instances 1958, tribunal d’instance).
La loi a unifié ces deux juridictions pour la simplification du droit. Au sein du tribunal judiciaire,
existe toujours l’équivalent des anciens tribunaux d’instances. Toutefois, ces derniers s’appellent
différemment : ils s’appellent les tribunaux de proximité.
▪ Le tribunal judiciaire est la juridiction de droit commun. Tous les contentieux relatifs à l’état des
personnes (filiation...) relèvent de la compétence du tribunal judiciaire. Tous les contentieux relatifs
au droit immobilier, droit de la propriété littéraire et artistique... tout cela relève du tribunal
judiciaire.
• Les tribunaux judiciaires (au nombre de 164) ont un large domaine de compétence. Les tribunaux
judiciaires sont composés de différentes chambres. Chaque chambre étant compétente dans un
contentieux spécifique.
• Le tribunal judiciaire comme n’importe quelle juridiction a à sa tête un président. Il a des
attributions qui lui sont propres. Il a premièrement en sa qualité de président, il a des

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responsabilités administratives (lui qui organise les audiences, qui gère son personnel, gère son
budget). Secondement, en sa qualité de président, il a des attributions juridictionnelles
particulières.
• Le président du tribunal judiciaire est compétent pour des procédures de référés. C'est une
procédure d’urgence. Le droit a aussi ses urgences.
• Le tribunal judiciaire connaît deux grandes catégories de formation. (1) : les formations
juridictionnelles. En principe, ce sont des formations collégiales (formation composée de 3 juges),
les audiences sont-elles publiques (sauf dans des contentieux des droits de la famille par exemple).
Quand une audience n’est pas publique, que la chambre statut en chambre du conseil. (2) les
formations administratives, exemple, tous les mois de janvier il y’a une assemblée générale du
tribunal.

2. Le tribunal de commerce.
Le tribunal de commerce est compétent pour les faillites, pour les procédures de redressement et de
liquidation judiciaire. Mais aussi pour les contentieux entre commerçants.

Le tribunal de commerce est la plus ancienne juridiction en France. Ces tribunaux ont été créés au 15ème
siècle. Leur intervention était justifiée car le droit commercial était très utilisé. Les usages commerciaux
étant spécifiques aux commerçants, ils sont plus compétents pour régler litiges. Conséquence : les
tribunaux de commerces ne sont pas composés de juges professionnels (juges dont c’est leur métier). Il y’a
beaucoup, dans le droit français, des juges qui ne sont pas des juges professionnels, c’est le cas des
commerçant.
Ces juges au tribunal de commerce, s’appellent des juges consulaires.
Les tribunaux de commerces ont un président à leur tête. Ce président a des attributions particulières
(responsabilités administratives et judiciaires, notamment les procédures de référés).

Le tribunal de commerce a 600 ans, donc elle marche bien. C'est une juridiction qui ne coute pas cher
tranche les litiges dans des délais raisonnables. Mais qui de temps en temps fait la une des médias,
actualités pas à sa faveur. Le reproche fait aux tribunaux de commerce : relations entre les uns et les autres
pour liquider les entreprises concurrentes. Il faudrait donc revoir la composition des tribunaux de
commerce : toujours composé de commerçants mais présidé par un juge professionnel.
Les juridictions qui sont composées d’un ou plusieurs juges professionnels et non professionnels ont un
nom : l’échevinage.

3. Le conseil de prud’homme. Aussi appelé la juridiction prud'homale.


Le conseil de prud'homme est une juridiction d’exception, compétent pour tous les contentieux rattachés
au contrat de travail. Il est aussi compétent pour les relations individuelles du travail. Et pour les relations
collectives du travail (le groupe de salariés). Le droit de la représentation du personnel (= collectivité du
travail).
Caractéristiques du conseil de prud'homme :

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→ Devant le conseil de prud’homme la procédure est une procédure obligatoire en deux temps : le
premier temps c’est une procédure de conciliation devant le bureau de conciliation et
d’orientation, si la conciliation aboutit c’est bon. Sinon, si ça échoue, le procès continue et on passe
à la deuxième étape. Les partis se retrouvent devant le bureau de jugement dans le but de juger et
de trancher les litiges.
→ Le conseil de prud’homme n’est pas composé de juges professionnels, mais de représentants
employeurs (pour une moitié) et l’autre moitié de représentants salariés. Le conseil de
prud’homme est paritaire.
→ Quand il y’a partage de voix au conseil de prud'homme c’est un juge professionnel du tribunal
judiciaire qui va départager le conseil de prud’homme. Ce juge professionnel se nomme le juge
départiteur.
→ Le conseil de prud’homme est composé de 5 sections. 1 section encadrement, 2 sections
agriculture, 3 commerces, 4 industries, 5 sections activité diverses.

4. Le tribunal paritaire des baux ruraux (PBR).


C'est un tribunal crée juste après la seconde guerre mondiale, en raison d’une augmentation importante
des contentieux relatifs aux droit général.
Contentieux relatifs aux locations de terres agricoles, ce contentieux explique la particularité de sa
composition.

Composition PBR : l’échevinage : associe des juges professionnels à des juges non professionnels.
Ce tribunal est présidé par un juge professionnel. Ce juge professionnel est entouré lui-même de 4 juges
non-professionnels : 2 représentants de bailleurs et 2 autres représentants des locataires, ces juges sont
élus pour un mandat de 6 ans.

Section 2 : Les juridictions du second degré : les cours d’appels.


Remarques générales :

• Il existe 36 cours d’appels en France (et outremers) et chaque cour d’appel s’étend sur plusieurs
départements. On appelle les cours d’appel par le nom de la ville dans laquelle elle siège.
• Les cours d’appels sont composées exclusivement de juges professionnels, que l’on appelle les
conseillers (issu de l’ancien régime, anciens conseillers des parlements de France).
• Le fait de pouvoir saisir une cour d’appel permet de rendre effectif, concret, réel le principe dit du
double degré de juridiction. Ce principe de double degré permet à tout justiciable de contester le
jugement rendu en première instance (rendu au premier degré). Ce principe de double degré est
posé lors de la période du droit intermédiaire, le droit révolutionnaire. Il est aujourd’hui garanti,
protégé par l’article 6 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des
libertés fondamentales, qui pose le droit à un procès équitable (l’article 6), dont le principe du
double degré.
• Les cours d’appels comme les juridictions du premier degré : statut en fait et en droit. Cette
expression signifie que le travail d’un juge c’est d’examiner les faits, pour en déduire ensuite
l’application des règles de droit. Ce n’est pas le cas pour la Cour de cassation.
• On parle des juges du fond : juridiction du premier degré et second degré, statut en fait et en droit.
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• Il existe une exception à ce principe du double degré de juridiction : il y’a un nombre croissant de
contentieux/ procès. Toutes les juridictions sont submergées. La loi, les pouvoirs publics essaient de
gérer cet afflux de contentieux, la loi a trouvé l’idée d’interdire, d’interjeter le droit à l’appel pour
des petits litiges, la loi prévoit donc un montant pour autoriser le litige : pour les petits litiges pas
d’appel pour les gros oui. Ce montant s’appelle le taux de ressors (5000 euros). Un procès dont le
montant serait supérieur à 5000 euros, l’appel est possible. Si le montant du litige est inférieur à
5000 euros, l’appel est interjeté. Si le justiciable n’est pas content, il va devoir aller directement
devant la Cour de cassation (celle-ci ne va pas refaire le procès mais va revoir si le tribunal a
correctement appliqué la loi, ce n’est pas un troisième degré de juridiction). Cela s’appelle le
pourvoi en cassation.
• Les cours d’appels sont composées en chambre, chaque chambre étant spécialisée dans telle ou
telle branche du droit (chambre sociale, civile...). Les cours d’appels ne rendent pas les jugements,
mais des arrêts. La cour d’appel est composée de conseillers et chaque cour d’appel a un président,
il a un rôle important. Le président de la cour d’appel a des attributions, pouvoirs qui lui sont
propres : attributions administratives (gérer son personnel, budget), attributions juridictionnelles
propres (compétent en matière de référé).
• Les cours d’appels sont composées de différentes formations : la formation de base s’appelle les
audiences ordinaires, composé de 3 conseillers. La cour d’appel statut en formation collégiales (fait
de statuer à plusieurs juges et non un seul à travers des audiences ordinaires et qui sont publiques).
• Les cours d’appels peuvent également siéger sous la forme d’audience solennelle.
• Au sein des cours d’appels, il y’a aussi des assemblée générales (qui se réunissent en général une
fois par un, en janvier).

Chapitre 2 : Les juridictions pénales.


• Les juridictions pénales sont chargées de sanctionner les infractions.
• Il existe le principe de l’unité des juridictions civiles et pénales = certaines juridictions pénales ne
sont en réalité que de formations particulières des juridictions civiles. Le tribunal correctionnel est
le prolongement du tribunal judiciaire en matière civile. Il y’a entre le procès pénal et civils des
points communs importants, malgré leurs différences de fond. Exemple 1 : le respect du principe du
contradictoire (s’impose au juge) = le fait que dans un procès pénal, civil ou administratif, chaque
partie doit pouvoir contester, discuter les arguments et les preuves de son adversaire. Exemple 2 :
le juge a un pouvoir souverain d’appréciation des preuves qui lui sont soumises.

Section 1/ Les juridictions pénales de droit commun.


Le procès pénal est organisé autour de 3 étapes :

• 1 la poursuite, une infraction pénale a été commise : la victime et les magistrats du parquet
peuvent poursuivre une infraction pénale.
• 2 l’instruction = une affaire pénale avant d’être jugée doit être rassemblée de preuves. Ce travail de
rassemblement des preuves l’est celui de l’instruction.
• 3 la phase de jugement.

1. L’instruction préparatoire.
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→ S'applique en matière d’instruction le double degré de juridiction.
→ Pour garantir l’objectivité du procès, le juge d’instruction n’a pas le droit de participer, siéger à la
formation de jugement d’une affaire qu’il a instruite.
A. Le premier degré.

Le juge d’instruction (magistrat professionnel rattaché au siège et non au parquet) est chargé de mener
une instruction préparatoire à un jugement. Il a le statut de juge, il est indépendant. En revanche, il n’a pas
le droit de s’auto-saisir, il ne peut être saisir que par soit la victime soit le juge du parquet.

Quand la victime saisit le juge d’instruction on parle alors de constitution de partie civile.
Quand c’est un magistrat du parquet qui saisit le juge d’instruction, on parle alors de réquisitoire
introductif d’instance.
Notre juge d’instruction a deux pouvoirs :

→ Pouvoir d’information. Il doit rassembler les preuves (à charge et à décharge) sur une affaire. Le
juge d’instruction peut décider de certaines mesures dans la collecte des preuves : mener des
interrogatoires, auditionner des témoins, peut aller sur les lieux du crime, peut ordonner des
perquisitions, peut faire des saisies (vêtements, objets etc.), ordonner des expertises. Il a pour se
faire des outils à disposition. Il peut se faire aider par des officiers de police judiciaire. Il va déléguer
une partie de ses prérogatives. Il a le pouvoir d’ordonner des mandats (par exemple un mandat
d’amener).
→ Pouvoir de juridiction il peut prendre des décisions. Les décisions que rend le juge d’instruction
s’appellent des ordonnances (une ordonnance = décision de justice mais souvent le droit utilise ce
mot pour les décisions rendues que par un seul juge) ; les décisions qu’il peut prendre ou ne pas
prendre : une fois que l’ordonnance est terminée, le juge d’instruction décide si la personne X ou Y
doit être poursuivie ou pas. En revanche, il y’a un pouvoir que le juge d’instruction n’a plus : depuis
une loi de 15 juin 2000, le juge d’instruction n’a plus le pouvoir d’ordonner les détentions
provisoires (ce pouvoir relève de la compétence du juge des libertés et des détentions).

B. Le second degré.
Les ordonnances du juge d’instruction peuvent être contestées en appel devant l’une des chambres de la
cour d’appel : la chambre de l’instruction. Celle-ci est composée de 3 conseillers, le président de la
chambre a des pouvoirs particuliers ; le président a le devoir de vérifier le bon fonctionnement du cabinet
et c’est à lui aussi de vérifier le respect du droit dans les maisons d’arrêts.

2. Les juridictions de jugement.


Remarques :

• Les juridictions de jugement sont chargées de se prononcer sur la culpabilité ou innocence de X Y


ou Z. Si la culpabilité est reconnue, la juridiction pénale condamne. Si la juridiction pénale
innocente la personne, il y’a deux mots à ne pas confondre :
• Si une personne est reconnue innocente d’un délit, le droit parle de relax.
• En revanche, si une personne est reconnue innocente d’un crime, on parle d’acquittement.

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À partir de là, le droit français classe les infractions pénales en 3 catégories de gravité. Chacune de ces 3
catégories a sa propre juridiction.
1. Les contraventions (le juge compétent en matière de contravention est le tribunal de police).
2. Les délits (le juge compétent en matière de délit est le tribunal correctionnel).
3. Les crimes (le juge compétent en matière de crime est la cour d’assise).

A. Les contraventions et les délits.

Pour les contraventions et les délits, on retrouve le principe du double degré de juridiction. Au premier
degré les contraventions relèvent du tribunal de police, composé d’un juge professionnel. Il est donc une
juridiction qui siège à juge unique. Devant le tribunal de police, le parquet peut être représenté par un
commissaire de police.

Le tribunal correctionnel est compétent en matière de délits, il siège en principe en formation collégiale de
3 juges. Les jugements rendus peuvent être contestés devant la cour d’appel, chambre spécialisée : la
chambre des appels correctionnels de la cours d’appel, composée de 3 juges.

B. Les crimes.
En matière criminelle, la juridiction compétente s’appelle la Cour d’assise. Mais, il existe deux catégories de
cour d’assises.

1. La cour d’assise “classique”.


L'état ne peut pas juger un crime comme il juge une contravention ou un délit. Vu la gravité et l’atteinte à
l’ordre public que constitue le crime, rapidement le droit français a donc crée une juridiction spécifique : la
cour d’assise. Celle-ci présente des caractères : elle est connue, elle a un caractère historique important. Si
la cour d’assise est connue : c’est grâce à sa composition car la cour d’assise est en partie constituée de ce
que le droit pénal appel les jurés (citoyens tirés au sort qui vont juger des crimes à la cour d’assise). Elle est
populaire, car c’est le peuple français qui va juger les crimes commis.

Historiquement, la cour d’assise a été créé sous la Révolution française en 1789, les révolutionnaires se
sont eux-mêmes inspirés du droit anglais. La cour d’assise est une juridiction départementale, il y’a une
cour d’assise dans chaque département en France. On donne à la cour d’assise, le nom du département
dans lequel elle est implantée.

C'est une particularité de la cour d’assise : ce n’est pas une juridiction permanente mais elle siège par
sessions = chaque trimestre, les cours d’assise vont être constituées pour juger les crimes. Les sessions de
la cour d’assise durent de façon variable (selon le nombre de crimes à juger et aussi selon leur complexité).
La composition des cours d’assises : l’échevinage = mode de composition particulier des juridictions qui
associent les juges professionnels et les juges non-professionnels. C'est-ce qui se passe pour la cour
d’assise.
La cour d’assise est composée de trois magistrats professionnels (juges professionnels = juge dont c’est le
métier), dont le président de la cour d’assise (qui est aussi un juge professionnel). Sur ces trois magistrats
professionnels, il y’a donc le président et deux assesseurs (juges professionnels aussi, ils vont assister le
président).
14
En plus de ces trois juges professionnels, il y’a six jurés. Ces six jurés sont tirés au sort sur les listes
électorales (21 ans minimum en général). Le juré n’a pas le droit de refuser sa mission (sauf problème de
santé). Cela fait donc une composition de 9 juges : pour condamner la personne jugée, il faut une majorité
de deux tiers, donc une majorité de 6 juges professionnels ou non sur les 9 pour entrer en voie de
condamnation. Jusqu'à récemment, les décisions, arrêts de la cour d’assise avaient des particularités :

• Ces arrêts n’avaient pas à être motivés car comme la décision a été rendue par le peuple français
(les 6 jurés) alors le peuple français ne peut jamais se tromper.
• Les décisions de la cour d’assise ne pouvaient pas faire l’objet d’un appel, ce qui au regard de
l’article 6 de la convention de Strasbourg pose un problème.

Chacun de ces deux points n’existe plus. Sur le premier : en 2009, la cour européenne des droits de
l’Homme (CEDH) a condamné l’état français pour défaut de motivation. En effet, la France ne pouvait pas
continuer à condamner sans explication. Conséquence : une loi du 10 août 2011, impose désormais de
motiver les décisions rendues par la cour d’assise.

Sur le second point, au regard d’un droit au procès équitable, une loi du 15 juin 2000 impose la possibilité
d’interjeter appel d’une décision rendue par la cour d’assise. Petite particularité tout de même : en matière
criminelle, l’appel interjeté contre une décision de la cour d’assise, ne se fait pas devant la cour d’appel.
L'appel doit être interjeté devant une autre cour d’assise, ainsi on reste au premier degré de juridiction, on
ne va pas au second. Le fait qu’on reste devant le même degré de juridiction, on parle parfois d’appel
circulaire.
Par qui cette seconde cour d’assise est-elle composée ? On va retrouver l’échevinage (toujours 3 juges
professionnels, mais en appel il n’y a pas 6 jurés, il y’en à 9). Il faut toujours une majorité de deux tiers (il
faut au minimum 8 juges sur les 12 qui condamnent la personne jugée).

2. La cour criminelle.
Cette cour criminelle est très récente, elle est issue d’une loi du 23 mars 2019. Cette loi est dite loi
expérimentale. En effet, elle a été votée pour une durée de 3 ans.
Une loi expérimentale : le droit fait des expériences (dans tous les domaines !)
La cour criminelle quant à elle, va continuer à exister.
Les cours criminelles ne sont pas compétentes pour tous les crimes : elles ne sont compétentes QUE pour
les crimes pour lesquelles la peine maximale encourue est de 20 ans (vols à main armée, viols).
En revanche pour tous les crimes dont la peine encourue est supérieure à 20 ans, c’est la cour d’assise
classique qui va être compétente (en matière de meurtres, assassinats).
Les cours criminelles ne sont composées que de juges professionnels, il n’y a pas de jurés qui siègent au
sein des cours criminelles. C'est une juridiction collégiale avec 5 juges professionnels, les décisions sont
prises à la majorité (c’est pour ça que le nombre est impaire, donc il faut minimum 3/5).
L'objectif de la loi de 2019, c’est d’améliorer, d’accélérer la gestion des contentieux criminels. La cour
criminelle statue plus rapidement qu’une cour d’assise classique.

Section 2/ Les juridictions pénales spécialisées.

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→ Il y’a trois grandes catégories de juridictions pénales spécialisées prévues par la loi, elles
sont spécialisées soit selon les personnes jugées, soit au regard de la nature de l’infraction
commise.
A. Les juridictions pénales des mineurs (- de 18 ans).
Si un mineur ayant commis un crime est jugé après ou pendant ses 18 ans, ce sera toujours la juridiction
pénale des mineurs qui sera compétente pour le juger.
Il faut comprendre pourquoi le législateur a créé une juridiction pénale spécialement pour les mineurs : la
loi et le pouvoir public partent de l’idée que quand un mineur commet une infraction pénale, il y’a eu
départ une défaillance éducative. Et donc, l’idée est d’associer la punition et l’éducation. C'est aussi la
raison pour laquelle les procédures sont allégées. Les juges vont devoir avoir un rôle éducatif mais aussi un
juge qui punit.
On a des conséquences assez pratiques sur la tenue des procès :

• Tous ces procès sont à huit clos (protéger le mineur contre les pressions médiatiques).
• Devant ces juridictions, les juges ne portent pas leur robe de magistrat, on va réduire le cérémonial.
• Le juge n’est pas physiquement au-dessus de la personne jugée (toujours est sur un pied d’égalité
physiquement).

1. Le juge des enfants.


C'est un juge professionnel qui est rattaché au tribunal judiciaire, c’est une juridiction à lui tout seul, il est
autonome. Le juge des enfants est compétent pour juger n’importe quelle infraction commise par un
mineur âgé de moins de 16 ans. Mais ce juge a des pouvoirs très limité parce qu’il n’a pas de pouvoir
répressif (il ne peut pas punir) il ne peut prendre que des mesures éducatives.
Le juge des enfants, peut estimer qu’il faut condamner l’acte qui a été commis, mais puisqu’il ne peut pas
punir, il doit renvoyer le mineur devant le tribunal pour enfants.
2. Le tribunal pour enfants.
Il siège de manière collégiale. Il y’a trois juges (comme souvent), le tribunal est composé d’un juge
professionnel qui est un juge pour enfant, et ce juge professionnel va avoir deux assesseurs, il va être
assisté de deux juges non professionnels, ils sont spécialisés dans le secteur des enfants et sont nommés
par le ministère de la justice pour un mandat de 4 ans.
Le juge des enfants et le tribunal pour enfants travaillent ensemble.
3. La cour d’assise des mineurs.
Est compétente pour les crimes commis par les mineurs âgés de 16 à 18 ans. Cette cour d’assise présente
quelques particularités :

• La cour d’assise pour les mineurs siège à huit clos. Le public n’a pas le droit de venir.
• 3 juges professionnels compétents dans le secteur de l’enfance.

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B. Les juridictions pénales de nature politique.
Il peut arriver que des hommes politiques commettent des infractions et qu’à ce titre-là, il faille les juger.
Dans ce type de procès, la vengeance politique peut intervenir assez rapidement. La constitution de 1958
avait créé une juridiction spécifique qui s’appelait la haute cour de justice pour juger les hommes
politiques. Mais elle n’était composée que de parlementaires et elle était compétente que pour un crime
qui était le crime de haute trahison.
Le problème c’est que la constitution de 1958 n’a jamais défini ce qu’était le crime de haute trahison.

La conséquence c’est qu’une réforme a été votée en 2007, pour juger les éventuelles infractions commises
par le président de la République et cette juridiction s’appelle la haute cour.
Particularité de la haute cour : elle ne peut être saisie que lorsque le président de la République finit son
mandat. Pendant l’exercice de son mandat, il ne peut jamais être jugé.

Il existe aussi la cour de justice de la république qui elle est compétente pour juger les ministres. Celle-ci
est composée à la fois de parlementaires et de juges professionnels (apolitiques) de la Cour de cassation.

C. Les juridictions pénales de nature militaire.


En temps de paix, les militaires sont jugés par les juridictions de droit communs, avec une particularité : ces
juridictions de droit communs ne doivent être composées que de juges professionnels (pas de jurés) pour
protéger d’éventuels secrets militaires dont les jurés ne doivent pas avoir connaissance, il y’a donc une
sorte de protection venant de l’état dans ce type de procès.

En temps de guerre, la constitution prévoit d’ores et déjà une juridiction spécialement compétente : les
tribunaux territoriaux des forces armées.

Chapitre 3 : La Cour de cassation.


La Cour de cassation c’est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire. Elle a été créée en 1790, elle siège
au palais de justice sur l’Île de la cité et, officiellement, la Cour de cassation ne participe pas au processus
législatif (au processus d’élaboration des textes).
En réalité, la Cour de cassation publie chaque année un rapport (rapport annuel de la Cour de cassation)
dans lequel à travers les affaires qu’elle a jugées, elle suggère au parlement, un certain nombre réformes.
Ces rapports sont remarquablement rédigés, et souvent les parlementaires s’inspirent du rapport annuel
de la Cour de cassation pour procéder à des modifications législatives.

I. Le double rôle de la Cour de cassation.


A. La Cour de cassation est juge du droit.
La Cour de cassation n’est pas un troisième degré de juridiction car le rôle de la Cour de cassation n’est pas
de refaire le procès. Elle n’est pas là pour apprécier en fait et en droit le litige qui lui est parvenu.

Le rôle de la Cour de cassation est d’être juge du droit. Le rôle de la Cour de cassation n’est pas de juger
l’affaire, “son rôle est de juger les juges” = le rôle de la Cour de cassation est de vérifier que les juges du
fond (juge de première instance), ont correctement appliqué la loi.

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La Cour de cassation est saisie par le mécanisme qui s’appelle le pourvoi en cassation, le justiciable saisit la
Cour de cassation.
Le mécanisme du pourvoi en cassation : on va prendre l’exemple d’un procès en droit du travail
(licenciement). Le conseil de prud'homme va rendre un jugement qui peut être contesté, par les deux
parties. Comme le montant du litige est supérieur à 5000euros, on peut interjeter l’appel devant la cour
d’appel. Celle-ci en tant que second degré de juridiction va refaire le procès et va essayer d’appliquer la
règle de droit qui lui parait conforme. La cour d’appel rend un arrêt, si l’une des deux parties encore une
fois que le jugement rendu n’est pas “juste”, alors elle peut former un pourvoi en cassation, elle va saisir la
Cour de cassation.

Au sein de la Cour de cassation, il y’ a 6 chambres. Il y’a 3 chambres civiles, 1 chambre commerciale, une
chambre criminelle et une chambre sociale.
Le procès étant sur le droit du travail, il va falloir saisir la chambre sociale de la Cour de cassation.
Les conseillers vont rendre une décision qui s’appelle un arrêt, et cet arrêt peut prendre différentes formes
possibles.
Première possibilité, la chambre sociale rend un arrêt de rejet : elle dit à l’auteur du pourvoi “je rejette
votre pourvoi”. Dans ce cas-là, “le procès est terminé”.
Deuxième possibilité : la Cour de cassation casse l’arrêt de la cour d’appel : elle dit à l’auteur du pourvoi “je
casse l’arrêt rendu par la cour d’appel”. Elle casse non seulement l’arrêt, mais elle substitue à la mauvaise
solution la bonne solution, la loi qu’il fallait appliquer. Elle casse l’arrêt sans renvoi.
Troisième possibilité : la Cour de cassation casse l’arrêt de la cour d’appel avec renvoi, la Cour de cassation
refuse d’appliquer la bonne solution car elle estime que ce n’est pas son travail, en effet, elle est juge du
droit. C'est au juge du fond d’appliquer la bonne loi. Le procès continue, le renvoi doit se faire devant une
juridiction de même degré (exemple : quand c’est un arrêt de la cour d’appel qui est cassé, le renvoi doit se
refaire devant une autre cour d’appel de renvoie) et de même nature.
Les conseillers vont pouvoir rendre deux décisions possibles :

• La cour d’appel de renvoie s’incline : elle applique la bonne règle de droit, elle se soumet à l’arrêt
rendue par la Cour de cassation, le procès est terminé.
• La cour d’appel de renvoie n’est pas d’accord, elle résiste : à ce moment-là, elle applique donc la
même loi que la première cour d’appel.
On a dans ce cas, une résistance des juges du fond parce qu’on a deux cours d’appels qui ne sont pas
d’accord avec la Cour de cassation. Quand il y’a une résistance des juges du fond on va pouvoir repasser
devant la Cour de cassation, mais cette fois-ci ce n’est pas l’une des 6 chambres de la Cour de cassation qui
va statuer, mais c’est l’assemblée plénière de la Cour de cassation qui se réunit lorsqu’il y’a une résistance
des juges du fond. L'assemblée plénière est composée de juges qui appartiennent aux six chambres.
Première possibilité : l’assemblée plénière rejette le pourvoi, la cour d’appel de renvoie a donc bien
tranché.
Deuxième possibilité : l’assemblée plénière casse sans renvoi : elle va déjuger les juges du fond. À ce
moment, le procès est fini.

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Troisième possibilité : l’assemblée plénière casse avec renvoie. Ce renvoie doit se faire devant une
juridiction de même degré et de même nature. La cour d’appel de renvoie dans ce cas est obligée de
s’incliner, en revanche à ce stade-là, le juge européen peut être saisi.
B. La Cour de cassation peut être saisie pour avis.
Parfois, l’interprétation du droit peut être complexe, c’est la raison pour laquelle depuis 1991 la Cour de
cassation peut être saisie pour avis. D'abord elle peut être saisie pour avis par un juge de première
instance, ou une cour d’appel.
Cette procédure exige que la question de droit soumise à la Cour de cassation soit nouvelle, doit présenter
une difficulté sérieuse et ce problème de droit doit se poser dans de nombreux litiges. Officiellement, la
Cour de cassation va rendre un avis, sans caractère obligatoire. En pratique 99% des avis de la Cour de
cassation sont appliqués par les juges du fond, ou bien par la cour d’appel.

II. L’évolution moderne de la Cour de cassation.

Deux observations :

• Un constat : il y a un ENGORGEMENT devant la Cour de cassation.


Elle reçoit chaque année beaucoup trop de POURVOIS EN CASSATION (environ 20 000 chaque année).
Nombreuses sont les causes :
⇒ La JUDICIARISATION de la société : les gens sont de plus en plus enclins à porter leurs problèmes
devant le juge.
⇒ La multiplication des textes, leurs contradictions et leurs mauvaises rédactions
Elle est juge du Droit.
C’est la raison pourquoi la jurisprudence (dont la Cour de cassation en particulier) crée du Droit.

• Différents outils mis en place pour résorber cette accumulation de contentieux devant la Cour de
cassation.
⇒ Multiplication des effectifs
⇒ Création de plusieurs chambres :
- 3 civiles
- 1 criminelle
- 1 commerciale
- 1 sociale
La création de nouvelles chambres pourrait causer un problème de contradictions de
jurisprudences entre les différentes chambres de la Cour de cassation elles-mêmes.
⇒ Obligation pour le justiciable d’être assisté par un avocat.
Devant la Cour de cassation et le conseil d’état, les avocats sont des AVOCATS AU CONSEIL.
⇒ Le législateur a créé devant la Cour de cassation une PROCÉDURE D’ADMISSION DES
POURVOIS.
Procédure permettant d’écarter très tôt tous les pourvois dont il est évident qu’ils n’aboutiront
pas.

III. L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA COUR

A. LA COMPOSITION DE LA COUR DE CASSATION


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Rappelons-le : la Cour de cassation est composée de 6 chambres.
Chacune de ces chambres siègent de manière collégiale (lorsqu’elles statuent sur un procès) – entre 3 et 5
conseillers. Elle se compose de différentes manières :

• La Cour de cassation est composée de CONSEILLERS qui doivent trancher le droit, et ces mêmes
conseillers sont assistés d’autres magistrats qui les aideront dans la préparation des dossiers : ceux-là
se nomment des AUDITEURS.

• L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE : composée des conseillers des 6 chambres.


• La CHAMBRE MIXTE : Cour de cassation composée de conseillers appartenant à plusieurs chambres
(non pas les 6 sinon cela serait une ASSEMBLÉE PLÉNIAIRE). Elle peut être amenée en chambre mixte
lorsque le problème de droit qu’il convient de traité intéresse plusieurs chambres de la Cour de
cassation.

La Cour de cassation a à sa tête un chef qui est le PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR DE CASSATION.
- Sur le plan judiciaire, c’est lui qui préside les chambres mixtes et les assemblées plénières ;
- Il a, comme tous les chefs de juridictions, des pouvoirs administratifs ;
- Il préside également le CSM (CONSEIL NATIONAL DE LA MAGISTRATURE) pour la partie
juge (rappelons que le CSM est divisé en plusieurs parties).
Il y a, au sein de la Cour de cassation, un PARQUET (magistrats d’autorité de poursuites). Le ministère
public est représenté et il est dirigé par le PROCUREUR GÉNÉRAL (chef des magistrats du ministère public).
Celui-ci a, sous ses ordres, d’autres magistrats appelés des AVOCATS GÉNÉRAUX.

NE PAS CONFONDRE AVOCAT AU CONSEIL – AVOCAT GÉNÉRAL – AVOCAT

Il y a également des GREFFIERS (environ 250 à la Cour de cassation) – eux sont chargés de faire fonctionner
la juridiction sur le plan administratif. Leur rôle est de :
- Enregistrer les pourvois,
- Enregistrer les MÉMOIRES,
- Mettre en forme les décisions rendues par la Cour de cassation (sous forme d’arrêt).

B. LA FORMATION DE LA COUR DE CASSATION


Les formations de la Cour de cassation
1- Trois formations juridictionnelles possibles
- Chambre simple
- Chambre mixte
- Assemblée plénière
2- Formations administratives :
- Assemblée générale de la Cour de cassation qui réunit tous les magistrats de la cour (traite
les problèmes de la Cour, financiers, organisation…)
- Service de documentation de la Cour de cassation.

PARTIE III : LE FONCTIONNEMENT DES JURIDICTIONS.

20
CHAPITRE 1 : LA COMPOSITION DES JURIDICTIONS.

SECTION 1/ LES FORMATIONS DE JUGEMENT.

Ces formations doivent-elles être composées de manière collégiale (plusieurs juges) ou au contraire à
juge unique (un seul juge) ?

Plusieurs observations :
• Certains pays ont fait le choix de dire que les tribunaux ne doivent être composés que d’un seul juge.
Quelques exemples :
- La Canada
- L’Angleterre
- La Belgique
Dans ces pays, on ne peut devenir juge qu’après une certaine expérience professionnelle (en général dans les
alentours de 40-45 ans).
Il n’existe pas de système meilleur que l’autre.

Les avantages des tribunaux à juge unique :


- Rapidité

Les avantages de la collégialité :


- Garantit d’un anonymat des juges.
- Tempérer les décisions d’un juge sur trois.
Le droit français retient donc un principe : la COLLÉGIALITÉ (les raisons remontent à la Révolution
française).
Le législateur a multiplié l’hypothèse de tribunaux qui siègent à juge unique aussi bien en matière
civile qu’en matière pénale.
En matière civile :

- Le juge des référés (LE président de la juridiction) ;


- Dans le contentieux des affaires familiales (LE juge aux affaires familiales) ;
- LE juge de l’expropriation.
Ces trois exemples illustrent les différents tribunaux statuant à juge unique en matière civile.

En matière pénale :
- LE juge d’instruction
- LE tribunal de police (juge unique également)
- LE tribunal correctionnel (en général 3 juges), or pour les petits délits (exemple d’un vol simple) peuvent
statuer à juge unique.
Le débat collégialité/unique n’intéressent que les juridictions de 1ère instance : les cours d’appel et la Cour
de cassation statuent toujours de manière collégiale.

SECTION 2/ LE MINISTÈRE PUBLIC.

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Le rôle du parquet est de veiller au respect de la loi sur l’ensemble du territoire national. C’est par cela
que le parquet est une AUTORITÉ DE POURSUITE.
Il n’a pas pour rôle d’agir au nom de l’État. Il agit au nom de la société.
Si l’état veut faire un procès, il ne sera pas représenté par le parquet. En ce sens, l’État aura un avocat.
Le parquet peut également saisir le juge pour intenter un procès contre l’État s’il considère qu’il a lieu
d’être.

1) L’organisation générale du parquet

1- Il y a des juridictions devant lesquelles le ministère public est OBLIGATOIRE.


Devant les tribunaux judiciaires, le parquet est représenté par le PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE.
Celui-ci a sous ses ordres d’autres magistrats du parquet nommés des : SUBSTITUTS DU PROCUREUR.

Devant la Cour de cassation et les cours d’appel, le parquet est également obligatoire : c’est le
procureur général qui le représente, lequel est assisté d’avocats généraux.

Il existe cependant des juridictions où le procureur est FACULTATIF.


Ces juridictions sont :
- Le tribunal de commerce
- Le conseil de prud’hommes
- Le tribunal paritaire des baux ruraux
Il est FACULTATIF mais en pratique TRÈS RAREMENT présent.

Le parquet est une STRUCTURE HIÉRARCHIQUE.


A la différence des juges (qui sont indépendants), les membres du parquet appartiennent à un corps
hiérarchique.

2) LES ATTRIBUTIONS DU PARQUET

• Le parquet a des domaines de compétences importants en matière pénale lorsqu’il constate que la loi n’a
pas été respectée : il est autorité de poursuite.
• Parquet a des attributions en matière civile :
- L’état des personnes (ce qui fait notre identité) – le parquet peut intervenir dans les problèmes de filiation.
- Les changements de prénom/nom : le parquet peut intervenir.

CHAPITRE 2 : LES GRANDS PRINCIPES RELATIFS À LA COMPÉTENCE.

La compétence se définit par l’étendu du pouvoir de juger qui appartient à chaque juridiction.
⇒ Au-delà de ces limites du pouvoir de juger la juridiction est incompétente.

Travailler sur la compétence d’une juridiction c’est résoudre deux problèmes :


1- Pour quel type de contentieux une juridiction est-elle compétente ?
2- La compétence géographique du tribunal

a) La compétence d’attribution : appelée également


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- Compétence matérielle.
On parle de compétence d’attribution car cette compétence matérielle est attribuée par la loi.

- La compétence de droit commun : juridiction compétente dans les cas prévus par la loi et lorsqu’elle est
compétente à tous les contentieux qui ne sont pas

b) La compétence géographique
Règles qui reposent sur ce que l’on appelle la CARTE JUDICIAIRE.
Une juridiction n’a le pouvoir que de juger à l’intérieur d’une circonscription géographique : cette limite
s’appelle le RESSORT GÉOGRAPHIQUE.
⇒ Au-delà des limites du ressort, la juridiction n’est plus compétente.

Certains contentieux sont réunis au sein d’une seule et même juridiction. Par exemple :
- Le pôle financier
- Le pôle anti-terroriste

La juridiction géographiquement compétente est celle dans laquelle se trouve le domicile pour les
personnes physiques ou le siège social (personne morale) du défendeur.
La raison est que par postula, le défendeur lors d’un procès ne demande rien. Dans la logique, c’est au
demandeur de procès de devoir éventuellement subir les conséquences d’une distance entre son propre
domicile et celui de la personne à qui il fait un procès.

A ce principe il y a des exceptions. Ce n’est pas toujours le tribunal du lieu du défendeur qui est
compétent.
Par exemple :
- Pour le contentieux du bien immobilier, le tribunal compétent est celui du lieu de situation de l’immeuble.
- En matière successorale, le tribunal compétent est celui d’où se situe - le défunt.
- En matière pénale, le tribunal correctionnel compétent est celui du lieu où a eu lieu l’infraction.

CHAPITRE 3 : LES PRINCIPES RELATIFS AU PROCÈS.

Fonction principale d’une juridiction = TRANCHER UN LITIGE.


Il y a toujours au minimum deux personnes : le DEMANDEUR et le DÉFENDEUR.

SECTION 1/ L’ACTION EN JUSTICE.

Toute personne s’estimant lésée dans ses droits subjectifs a le droit de saisir un juge à travers une action
nommée : l’ACTION EN JUSTICE.

A) QUELQUES GÉNÉRALITÉS.

Définir l’action en justice.

23
C'est un pouvoir légal par lequel une personne peut saisir un juge pour l’obliger à l’entendre sur ses
demandes.
Celui-ci doit par la suite se prononcer obligatoirement sans quoi celui-ci commet un DÉNI DE JUSTICE soit
un refus de juger.

S’il n’y a pas de demande en justice, il n’y a pas de procès.


Or, si le juge est saisi, il va rendre une décision (jugement, ordonnance, arrêt, …), qui lorsqu’elle
devient définitive (lorsqu’elle ne peut plus faire l’objet d’un recours) a le caractère de : l’AUTORITÉ DE
LA CHOSE JUGÉE.

B) LA DEMANDE EN JUSTICE.

Il ne faut pas confondre l’action en justice avec ce que l’on appelle la demande : c’est un acte de procédure et
c’est cette demande qui permet de concrétiser l’action en justice.
Il ne faut pas confondre l’action en justice et la demande avec ce que l’on appelle les prétentions : l’objet du
litige, sur quoi il porte.
Saisir le juge = saisine du juge.
En matière civile, la saisine se fait pour l’essentiel par le biais de l’assignation : c’est un document écrit qui
contient un certain nombre de mentions obligatoires. Elle va être notifiée ou remise en main propre par un
commissaire de justice au défendeur.
En matière pénale, le parquet peut procéder par le biais d’une citation directe : le parquet va saisir le tribunal
lui-même. Si c’est la victime qui saisit le tribunal pour demander une condamnation, on dit qu’elle se
constitue partie civile.
Cette demande présente 3 caractères :
- La demande doit toujours être libre : sauf abus, personne n’engage sa responsabilité lorsque l'on
saisit un juge.
- La demande est facultative : même en pensant être en bon droit, la saisie du juge n’est jamais
obligatoire. Il est de notre liberté de saisir ou non un juge : par stress, incertitude de la finalité du
procès...
- Le parquet en matière pénale n’est pas obligé de poursuivre. Il bénéficie de l’opportunité des
poursuites. Dans ce cas, on parle de classement sans suite. Il peut ne pas poursuivre mais cela
n’empêche pas la victime d’agir par elle-même.

C) LA DEFENSE EN JUSTICE.

Le défendeur dispose de 4 moyens principaux pour se défendre :


• La défense au fond : le défenseur va essayer de convaincre le juge de ce que les prétentions du
demandeur ne sont pas fondées. Exemple : un salarié qui réclame 5000 euros pour des heures
supplémentaires, le défendeur va convaincre le juge en disant qu’il ne les a jamais faites.
• Les exceptions de procédures : le demandeur ne s’attaque pas au fond (aux prétentions du dossier).
Il va demander un ajournement de procès : reporter le procès pour que les prétentions soient
examinées.
• La fin de non-recevoir : ce n’est même pas la peine d’aborder le fond du dossier : dans ce cas, la
demande est pour lui irrecevable. Notamment à cause de l’expiration des délais de prescriptions :
par le simple écoulement du temps, une personne acquiert ou perd un droit.
• Quand elle acquiert un droit : on parle de prescription acquisitive.
• Quand elle perd un droit : on parle de prescription extinctive.
24
Donc parce que le demandeur a agi trop tard, quand bien même il aurait raison, on soulève la fin de non-
recevoir.
- La demande conventionnelle : la contre-attaque. Ici, on ne se contente pas que de se défendre, on
formule aussi des prétentions contre le demandeur.

SECTION 2/ L’INSTANCE.

Une demande en justice fait naître entre les partis au procès une situation juridique nouvelle qui
s’appelle l’instance : C’est pendant cette instance que l’affaire va être jugée. Cette période juridique peut
durer des années voire des décennies. Elle commence quand le demandeur saisit le juge et ne se terminera
que lorsqu’il n’y a aura plus aucun recours possible.
Cette instance est soumise à des principes particuliers :

A) Procédure accusatoire et procédure inquisitoire.

La question de fond est la suivante : dans un procès quel doit être le rôle du juge par rapport aux partis
? Quel doit être son degré d’implication ?
Le droit distingue le procès civil du procès pénal

> procès civil : la procédure est accusatoire : par principe, le juge intervient très peu dans le cadre de la
procédure. Il ne prend pas d’initiative particulière. Le demandeur et le défendeur sont sur un pied
d’égalité pour pouvoir faire valoir leurs prétentions. Le juge laisse alors les partis se débrouiller. Si
arrangement entre les deux et qu’ils se retirent, le juge va prendre acte du retrait des partis. On dit du
procès qu’il est la chose des partis.
À ce principe, il y a des exceptions : le juge est parfois amené à intervenir même dans le cadre du procès
civil.

Ex : le juge procède à ce qu’on appelle la mise en état (du dossier) : se demander si le dossier est prêt à
être jugé, plaidé ou pas. Il va donc intervenir dans le cadre de l’organisation du procès.

Ex : dans certains procès, il intervient parfois en ordonnant des expertises : il nomme un expert par
exemple en contentieux immobilier qui va lui dégrossir le travail, pour lui analyser le problème. Pareil en
droit de la famille, analyse génétique pour savoir si enfant est bien celui de X ou Y.

> procès pénal : la procédure est inquisitoire : le rôle du juge est majeur, actif ; son intervention
est essentielle. L’enjeu du procès pénal c’est la recherche de la vérité, que s’est-il passé ? Donc le juge à un
rôle central dans le procès pénal. Le prévenu, lui, n’est jamais obligé de participer à cette recherche de
vérité, il peut autant garder le silence que mentir. Ce n’est pas son travail de chercher.
Le rôle du juge est donc essentiel, car c’est lui qui va apprécier et rechercher les preuves présenter par le
parquet ou la victime.

B) Procédure écrite ou procédure orale.

> la procédure écrite : l’avantage principal de l’écrit est la précision. Le second est le gain de temps pour
le juge.

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Par principe, la procédure écrite est utilisée en matière civile. Chacune des deux parties va donc remettre
un dossier sur lequel le juge travaillera pour trancher le litige. On parle d’un mémoire ou
de conclusion « l’avocat a remis ses conclusions au greffe ».

En revanche, la procédure est orale en matière pénale. L’inconvénient de l’oral peut être son imprécision
(le témoin qui cherche ses mots, qui ne sait pas s’exprimer … Cependant, aux yeux de la loi, l’oral
présente un immense avantage, qui est celui de la spontanéité. « De la spontanéité doit naître la
vérité » c’est ça l’idée. Malgré cet avantage, parfois, la procédure est tout de même écrite : en cherchant
preuves etc, le besoin de précision est primordial, donc procédure écrite.

C) La procédure contradictoire.

L’idée d’un procès, est qu’une décision, un jugement est le résultat d’une confrontation entre les deux
parties. Si on veut qu’elle soit objective, cette confrontation doit permettre à chacun de formuler ses
prétentions et chacun doit pouvoir présenter les preuves qu’il juge utiles.

Le principe du contradictoire veut dire que ces prétentions et ces preuves vont devoir être
communiquées d’abord à la partie adverse. En effet, elle doit pouvoir contester les prétentions et les
preuves qu’on lui présente.

Mais celles-ci doivent aussi être soumises au juge, pour comprendre qui demande quoi et sur quelle base.

Donc si les preuves sont tardives et donc non examinées, la partie adverse peut contester pour non-
respect du principe du contradictoire.

D) La procédure publique ou procédure secrète.

En principe, les audiences civiles comme pénales sont publiques. Le fait qu’elles le soient est un gage du
droit à un procès équitable (article 6 de la CEDH). Montrer aux gens que la justice tranche toujours de
manière objective. À ce principe il y a des exceptions, il n’est pas toujours possible d’assister à tout.

> L’instruction : on ne peut pas assister à des audiences organisées par un juge d’instruction. C’est interdit
par le code de procédure pénale, premièrement pour garder secret l’enquête + nécessite de protéger le
prévenu.

> Devant la phase de jugement : certaines audiences ne sont pas publiques. En matière pénale on parle
d’audience à huis-clos. En matière civile on dit que le tribunal statue en chambre du conseil.

> Le délibéré est toujours secret : on ne saura jamais la finalité d’un procès par souci de confidentialité.

SECTION 3/ LE JUGEMENT.

Un jugement est un acte solennel par lequel la juridiction se prononce sur les prétentions qui lui
ont été soumises. Par sa décision, le juge va dire le droit, et pour éviter le risque d’arbitraire : la décision
va être motivée.

Une décision de justice peut prendre différents noms possibles :


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- Un jugement est plutôt réservé aux juridictions du premier degré.
- Un arrêt est réservé aux cours d’appel et à la Cour de cassation.
- Une ordonnance est réservée au juge qui statue seul (ex juge d’instruction).
- Une ordonnance de référé est prise par président de juridictions.
- Une sentence est utilisée pour décision rendue par les arbitres.
- Un verdict est plutôt réservé aux décisions de la Cour d’Assises.

A) Les effets généraux du jugement.

N’importe quelle décision de justice produit des effets :

> En matière civile : une condamnation à des dommages et intérêts, l’annulation d’un contrat, une
expulsion ou autre.

> En matière pénale : peine d’amende ou peine d’emprisonnement.

Au-delà de tout cela, une décision de justice va avoir plus particulièrement 3 conséquences.

- La décision de justice va d’abord entrainer un dessaisissement du juge : quand le juge à trancher le


litige, il ne peut en aucun cas revenir dessus.

- Elle a vocation à avoir autorité de la chose jugée : quand une décision est devenue définitive, quand
elle ne peut plus faire l’objet d’un recours, on parle de décision de justice indiscutable. Ce qui
a été jugé, devient en droit une vérité absolue et ne peut plus être remis en cause ; même si la
décision est erronée. Un procès doit s’arrêter un jour pour une certaine paix sociale.

- Elle a également force exécutoire : toute décision de justice à force exécutoire de manière
automatique, de plein droit (automatiquement).

En effet, une décision de justice à 2 caractères :


Le premier rôle du juge est de dire le droit. Mais aussi de pouvoir le faire exécuter.

En matière civile, celui à qui le juge à donner raison, peut faire exécuter cette décision en
faisant appel à un commissaire de justice.

En matière pénale, c’est au parquet qu’il appartient de faire exécuter les décisions du juge pénal, autant en
matière correctionnelle que criminelle.

B) Les voies de recours.


C'est l’idée que le justiciable doit pouvoir contester une décision qui a été préalablement rendue.
Cependant, ce n’est pas obligatoire, elle est autorisée dans les conditions prévues par la loi mais elle n’est
jamais imposée.

Il existe 5 voies de recours, on en mentionnera que deux :


- L’appel, avec le taux de ressort : d’ailleurs, celui qui interjette appel, c’est l’appelant et celui contre
qui l’appel est intenté s’appelle l’intimé. Si le jugement est réformé, on dit que la Cour d’appel rend

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un arrêt infirmatif. Si le jugement c’est confirmé, on dit que la Cour d’appel rend un
arrêt confirmatif.
- Le pourvoi en cassation

L’exercice d’une voie de recours a tel oui ou non un effet suspensif ? Si on dit d’une voie de recours qu'elle a
un effet suspensif, cela signifie qu’il n’y a pas besoin d’exécuter la décision rendue pour pouvoir la
contester : je n’ai pas à verser les dommages et intérêts dont j’ai été condamné en premier instance car
j’ai fait appel. Donc techniquement je ne suis pas encore condamné.

De ce fait, les arguments contre et pour sont les suivants :

Pour : Si le salarié touche ces 60k euros et que finalement la Cour d’appel contredit le conseil de
prud’hommes par la suite en faveur de l’effet suspensif, on dit que la restitution des sommes peut être
aléatoire.

Contre : Il est de dire que finalement je sais pertinemment que je dois cet argent, mais je fais appel pour
retarder la condamnation, donc gain de temps afin d’avoir les moyens de payer.

La solution de principe (du juge) est que les voies de recours ont un effet suspensif devant les cours
d’appel. Il n’y a pas besoin d’exécuter les jugements. En revanche le pourvoi en cassation n’a pas d’effet
suspensif : il faut exécuter l’arrêt pour avoir le droit de saisir la Cour de cassation, l’objectif étant de limiter
les pourvois.

Partie IV- Le personnel judiciaire.


Remarque introductive :

→ Pour que les juridictions puissent fonctionner, il faut des tribunaux, des cours de justice.
→ Pour que le service public soit effectif, que la justice soit rendue, il faut du personnel qui fasse
tourner le service public de la justice. On parle du personnel judiciaire. Ce dernier se réparti en 2
grandes catégories : les magistrats et les auxiliaires de justice : greffier, notaire, avocat et tous les
autres.

CHAPITRE 1 - LES MAGISTRATS.


Remarque 1 :
Il existe deux grandes catégories de magistrats : ceux du siège (les juges) et du parquet (procureur,
substitut, avocats généraux, tous ceux qui sont chargés de poursuite).
Remarque 2 :
Le statut des magistrats est fixé dans deux textes :
• La Constitution de 1958 qui fixe les grandes lignes.

• L’Ordonnance du 22 décembre 1958 qui traite de leur statut.

I/ Le recrutement et les nominations.


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Sous l’Ancien Régime, les magistrats étaient des officiers ministériels : ils avaient acheté une charge à
l’état, au Roi, qui leur donnait un droit pour pouvoir exercer le métier de magistrat.
Aujourd’hui, il y a 2 grandes catégories de juges :
• Les juges professionnels : ceux qui ont pour métier d’être juge. Ils sont nommés tous les ans par décret
du Président de la République. Certaines juridictions sont composées de ces juges comme le tribunal
judiciaire. En revanche, d’autres juridictions associeront des juges professionnels et non professionnels
comme le tribunal de commerce.
• Les juges non professionnels : ceux dont leur métier n’est pas d’être juge.
On a 3 grandes catégories :

- Des juges tirés au sort : ils seront juges occasionnellement car ils sont tirés au sort à partir des listes
électorales pour siéger au sein d’une cour d’assise.
- Des juges issus d’une élection : parfois certains juges non professionnels sont élus. On a l’exemple du
tribunal de commerce. On parle des juges consulaires qui sont élus par leurs paires : les autres
commerçants.
- Des juges nommés : le conseil de prud’homme est composé de juges nommés par les syndicats au conseil
de prud’homme. Il faut retenir que les juges non professionnels en France sont plus nombreux que les
juges professionnels.

II/ Les garanties d’indépendance des juges.


Pour que la justice soit sereinement rendue, les juges doivent être strictement indépendants. Le juge
doit s’abstraire de toutes les pressions possibles pour statuer sur les bases de règles de droit qui
s’appliquent et à partir de son bon sens uniquement.

1. L’inamovibilité des magistrats.


Ce principe s’applique pour les magistrats du siège mais pas pour ceux du parquet. Cela signifie qu’un juge
ne peut pas être affecté à de nouvelles fonctions ou à de nouvelles juridictions sans son accord.
Entre autres, sous une forme de sanction, si le CSM juge que la décision rendue n’est pas la bonne, il ne
peut pas sanctionner un juge en modifiant son lieu d’exercice, ou la fonction qu’il exerce. Ils sont donc
inamovibles.
En revanche, les magistrats du parquet appartiennent à un corps hiérarchique. Si le ministre de la Justice
considère que le juge du parquet n’a pas respecter les consignes qu’on lui a donné, il peut le muter vers
une autre juridiction. Ils sont donc amovibles.

2. Un régime disciplinaire.
Les idées principales sont les suivantes : un magistrat de manière générale peut commettre des fautes
dans l’exercice de ses fonctions. À ce titre-là, il est logique qu’un magistrat qui commet une faute,
s’expose à des sanctions.
Il y a 2 grandes catégories de fautes possibles :

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• Une faute de nature professionnelle : On parle ici du magistrat qui va perdre son dossier par exemple,
mais non pas de celui qui fait une erreur de droit car celle-ci n’est pas professionnelle, c’est la Cour de
cassation qui se doit de vérifier et corriger les décisions des juges.
• Une faute dans un cadre privé : Dans sa vie privée, le magistrat doit être irréprochable comme au travail.
Par son comportement personnel, un magistrat ne peut pas jeter le discrédit sur l’ensemble de la
juridiction. Il est tenu à un comportement exemplaire. Exemple : Une faute pénale : braquage, violences
conjugales, substances illégales ou autre.
En revanche, en contre-exemple, un magistrat qui a des soucis avec son épouse, ça ne regarde pas le
conseil supérieur de la magistrature, libre à eux de faire ce que bon leur semble. On rappelle que
l’institution compétente pour éventuellement sanctionner un magistrat est le conseil supérieur de la
magistrature (CSM).
Au sein de celui-ci, il y a une subdivision entre CSM siège et CSM parquet.
Sanctions possibles :
- blâme.
- déplacement d’office.
- abaissement d’échelon.
- la révocation (le pire).

III / Les droits et devoirs professionnels des magistrats.


1. Les magistrats font l’objet de certaines interdictions : 3 illustrations.
• Les magistrats sont privés du droit de grève : principe que l’on retrouve dans le préambule de la
constitution de 1946 et donc dans la CEDH. Les magistrats en sont exclus.
• Les magistrats sont privés du droit de manifestation politique : sous l’étiquette de magistrat, il leur est
interdit de manifester politiquement. En revanche un magistrat peut le faire hors de son statut
professionnel, donc en tant que citoyen.

• Les magistrats ne sont pas privés du droit syndical : droit également mentionné dans le préambule de la
Constitution de 1946 : elle s’applique aux salariés, aux fonctionnaires (donc le magistrat est compris
dedans).
2. Les magistrats sont soumis à certaines incompatibilités.
• Les incompatibilités professionnels :

Ils ne peuvent être magistrat et exercer un autre métier. Ils doivent réserver leur fonction exclusivement à
la magistrature.
À ce principe, il y a quelques exceptions, 2 principales :
- L’enseignement.
- Activité littéraire, artistique (art). Il est possible pour un magistrat d’enseigner ou d’exercer une activité
dans le domaine de l’art seulement (Écrire un livre ou autre).
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• Les incompatibilités politiques :

S’il est élu député, le magistrat doit se retirer de ses fonctions : on parle de situation de détachement et ce,
durant le temps de son mandat politique.
Une fois fini, s’il n’y a pas de réélection, il reprendra ses fonctions de magistrat directement.
En revanche, il peut avoir un mandat politique local donc non national (maire, conseiller municipal …).

Par contre, il ne peut pas siéger en tant que juge dans la circonscription dans laquelle il accomplit ce
mandat local.
3. Les magistrats sont soumis à des incapacités.
L’objectif de cette incapacité est de garantir l’indépendance des magistrats. Exemple classique : quand il
existe entre le magistrat et la personne impliquée un lien de parenté, le magistrat est soumis à une
incapacité de statuer stricte.
Dans le cas présent, si le magistrat constate qu’il y a un lien de parenté avec la personne jugée, il doit
prendre l’initiative de se retirer, on dit qu’il doit se déporter.
S’il ne le fait pas, il est sanctionné par le CSM.

En revanche, s’il ne le fait pas outre le risque de sanction disciplinaire, le magistrat peut être récuser par
une des parties ayant connaissance de ce lien de parenté.

CHAPITRE 2 - LES AUXILIAIRES DE JUSTICE.


Remarque :
Ces auxiliaires de justice participent eux aussi au service public de la justice. Leur rôle va être d’aider les
magistrats ou les partis au procès : demandeur, défendeur etc.

En général, on constate que souvent ces auxiliaires de justice ne sont pas des fonctionnaires contrairement
aux juges qui eux, le sont.
Dans ces auxiliaires de justice : on aura le notaire, l’avocat, le commissaire de justice.
En revanche le greffier lui est un fonctionnaire (sauf devant le tribunal de commerce).

La plupart donc exerce une activité libérale.

Section 1 : les avocats.


− Les avocats ont une double fonction (2 missions principales) :
• Une fonction d’assistance, de conseiller : il va rédiger des consultations juridiques. Un client va juste
venir lui poser une question de droit, pour tel ou tel fait : quelles sont les règles de droits à respecter et
quelles sont celles qui lui donne des droits dans le contrat. Il va donc rédiger des contrats : de travail, de
distribution, de cession etc. - Il va aussi rédiger des actes juridiques. Ces missions de rédacteur, de
conseiller, sont importantes car si l’avocat se trompe dans son conseil, et que le client paie au final plus
cher que prévu initialement par l’avocat dans sa rédaction, il devra dédommager le client car il aura
engagé sa responsabilité civile professionnelle (RCP).

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• Une fonction de représentation : il va représenter le justiciable, le client devant le juge. En quelque
sorte, l’avocat devient le mandataire de son client, il est celui qui va le représenter devant le juge. C’est-à-
dire que :
- L’avocat doit rédiger les actes de procédure permettant de saisir le juge et pour que le procès puisse se
tenir dans le délai prévu par les codes de procédures civiles, pénales ou administratives.

- L’avocat est également amené à présenter le dossier devant le juge, notamment lorsque la procédure est
orale, pour défendre, plaider son client devant le juge.

− Le statut de l’avocat.

L’avocat exerce une profession libérale. Cela ne signifie pas qu’il est libre de faire ce qu’il veut, il est bien
sûr tenu au respect de règles déontologiques.
Les avocats exercent dans le cadre d’une structure qu’on appelle : le barreau, une circonscription
géographique ou les avocats se regroupent. On en a 168 en France.
On appelle ce regroupement d’avocat : l’ordre des avocats. À la tête des barreaux, il y a un représentant
qu’on appelle le bâtonnier dont le rôle est :
- d’être garant du respect de la déontologie de la profession.
- d’être interlocuteur auprès des autorités publiques.

Tous les barreaux de France sont représentés dans une institution commune qu’on appelle le CNB =
Conseil National des Barreaux. Il est composé d’avocats de la France entière et sera l’interlocuteur
privilégié du garde des sceaux.

Section 2 : les officiers ministériels.


Ces officiers sont des auxiliaires de justice qui ont acheté une charge à l’état, c'est-à-dire qu’ils ont acheté
un droit d’exercer telle ou telle profession. L’avantage est que ça met un peu de sous dans les caisses de
l’état et pour les professionnels, ils bénéficient d’un monopole dans l’exercice de leurs fonctions.
Sauf que ces charges sont de plus en plus réduites, et de plus en plus supprimées, car le monopole conféré
porte atteinte à la concurrence. En effet, en bénéficiant de ce monopole, ils ne font face à aucune
concurrence.
L’exemple typique est celui de l’avocat au conseil : spécialement compétent pour représenter le justiciable
devant la Cour de cassation et le Conseil d’Etat.
Ils sont à peu près 120 et siègent à Paris. D’autres professions ont perdu cette compétence : les
commissaires-priseurs : ils n’ont plus de charges à payer, c’est en effet un métier concurrentiel.

Section 3 : diverses professions.


Il y a des professionnels dont l’objet est d’assister le juge.
▪ Le greffier : c’est un auxiliaire de justice qui participe au fonctionnement du service public de
justice.
Il a pour charge :

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- La rédaction des décisions.

- l’authentification des décidions.


- l’accueil des justiciables pour les aiguiller lors d’un procès etc…
Les experts judiciaires : dans tous les domaines de la vie on en retrouve. Leur rôle est de vulgariser le
dossier auprès du juge. Il va expliquer de manière simple les dysfonctionnements du dossier auprès du
juge.
Une fois que le juge prend le rapport, il va en déduire les règles de droit applicables. Il peut ou non prendre
en compte ce qui a été relevé par l’expert judiciaire. Cependant, l’expert judiciaire se doit de bien
expliquer le dossier car dans le cas contraire, la décision rendue par le juge peut être erronée.

▪ L’administrateur des biens d’autrui : parfois une personne n’est plus en mesure de gérer son
patrimoine. Dans ce cas-là c’est un administrateur des biens qui va gérer le patrimoine de la
personne en question.
On parle soit d’une personne physique, soit d’une personne morale (une société, association …).
Pour une personne physique : il y a un litige relatif au droit des successions, les héritiers se déchirent sur le
droit du défunt. Pendant que le juge statue, que fait-on du patrimoine du défunt ? Le juge va désigner un
administrateur des biens dont le rôle est de gérer le patrimoine dans l’attente d'une décision définitive du
personnel de justice.
Pour une personne morale : il y a parfois des sociétés qui font l’objet d'une procédure de dissolution,
liquidation. Le tribunal de commerce va designer un administrateur des biens pour gérer la société jusqu’à
sa fin, le temps que le juge rende une décision finale.

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