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Poncelet Laure 08/03/2022

Institutions juridictionnelles

Le tribunal sert à faire appliquer les lois, rendre justice (analyser les faits, le comportement des
individus = justice pénale), appliquer la règle de droit, il règle les litiges pour rétablir la paix sociale.

Les organes publics rendent le droit à l’occasion d’un litige particulier.

1. L’importance des institutions juridictionnelles


2. Les modes alternatifs à la justice étatique (arbitrage commercial, médiation, conciliation)
3. L’organisation juridictionnelle au GDL dans la Constitution et l’organisation des professions
juridiques
4. La Cour constitutionnelle luxembourgeoise
5. Le contentieux administratif au Luxembourg
6. L’organisation judiciaire au GDL
➢ Le contentieux civil commercial
➢ Le contentieux pénal
➢ Les voies de recours et le rôle de la Cour de cassation
7. Le contrôle de la CEDH

Objectifs :

- Comprendre le rôle que joue l'ensemble complexe des institutions destinées à promouvoir la
justice
- Connaître les grands cadres de la justice et des institutions
- Connaître les procédures de base
- Identifier les enjeux liés à la juridictionnalisation du droit

1. L’importance des institutions juridictionnelles

Les organes publics sont chargés de rendre le droit à l’occasion de litiges particuliers par la règle de
droit.

Pour la CEDH, la juridiction se caractérise par sa fonction juridictionnelle i.e « trancher sur la base de
normes de droit et à l'issue d'une procédure organisée toute question relevant de sa compétence ».
CEDH 22 octobre 1983 Sramek c. Autriche.

➔ Trancher toute question relevant de sa compétence (il n’y a pas toujours de litige). La cour
constitutionnelle par ex, ne tranche pas le litige, elle contribue au litige ; la CEDH permet de
poser une question préjudicielle.

Slide 5 : La cité judiciaire réunit toutes les juridictions de Luxembourg ville (judicaire, pénale,
administrative). Se trouve aussi la Cour supérieure de justice (Cour de cassation + cour d’appel +
parquet (général)).

Les lieux de la justice judiciaire sont aussi à Esch (justice de paix) et à Diekirch (tribunal
d’arrondissement et justice de paix).

Slide 6 : A Kirchberg, il y a le tribunal et la cour administrative.

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Poncelet Laure 08/03/2022

Slide 7 : La Cour de justice de l’Union européenne, au Kirchberg ; Le bureau des traduction sont dans
les bâtiments dorés.

Slide 8 : La Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg.

Slide 9 : la Cour de cassation française

Slide 10 : The Supreme Court

Slide 11 : La Cour suprême des Etats-Unis.

➔ Accordance à l’architecture judiciaire assez forte.

Slide 12 : La cour de Chine

➔ Institutions juridictionnelles car elles concourent toutes d'une façon ou d'une autre à la
jurisdictio, à la mission de dire le droit et de trancher les litiges.
➔ Jurisdictio = trancher le litige en disant le droit
➔ Imperium = Le pouvoir de contrainte, de commandement qui permet de faire exécuter la
décision rendue

Il y a aussi des symboles accolés à la justice. Les deux pouvoir de juridictio et d’imperium sont
symbolisés par la balance (appliquer la règle de droit équitablement) et par le glaive (trancher). La
Déesse grecque de la justice est représentée avec un bandeau pour cette idée d’impartialité,
d’indépendance des institutions (par rapport aux autres pouvoirs), le juge ne prête pas attention à
l’identité des parties. (slide 15)

Institution juridictionnelle :

- Critère organique = organe investi de la fonction juridictionnelle


- Critère matériel = statuer sur une question litigieuse en faisant application de la règle de
droit
- Critère formel = respect des formes et garanties procédurales

➢ Attributs de l’acte juridictionnel:


- ACJ (jurisdictio)
- Force exécutoire (imperium)

Schéma slide 17 + 18 (cheminement d’une requête individuelle)

Il faut garder à l’esprit :


Importance de la justice dans la culture générale du juriste

Importance pratique > avocat contentieux

Importance théorique > critère de la juridicité (sans la procédure et sans le recours à une juridiction,
le droit n’existe pas)

La règle de droit est différente des règles de comportements car elle est obligatoire, coercitive et
générale.

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La montée en puissance du juge (Article D. Salas)

Partie 1 : Approche historique

Qu’est-ce qu’il faut pour qu’il y ait une institution juridictionnelle ? Il faut des litiges. Et pour résoudre
un litige, c’est la loi du plus fort. On impose une solution à l’autre. L’évolution des sociétés au cours
des siècles à donner une importance au recours à un tiers pour la paix sociale. Le procès est là pour
remplacer la vengeance privée et il est le moyen par lequel, 2 personnes sortent de la relations de
duel pour trouver une personne qui les départage (règle de droit progressive). Ce qui caractérise le
procès = 2 parties + un tier, le juge impartial, neutre -> triangle

Il faut donc que le tiers ait une certaine autorité (un pouvoir assez fort) pour pouvoir imposer sa
décision.

Le droit et la justice se sont construits l'un avec l'autre mais la Justice nécessite un pouvoir fort pour
qu'il y ait bien justice « publique » et non vengeance privée.

Détour par le mythe pour l’invention du procès

Eschyle, L’Orestie. -460

- Agamemnon (guerre de Troie)


- Les Choéphores
- Les Euménides

➢ Les Érinyes vont devenir des Euménides

Eschyle va dégager une image moderne du procès. Rupture avec le scénario : pour arrêter la
vengeance, il faut un tier (Déesse Athéna). Donc : prise de parole des parties en présence.

Mise en place d’un tribunal permanent, tribunal indépendant des parties, tribunal qui siège
publiquement, principe de débat, tribunal qui va écouter les parties en présence = principe de la
contradiction, loi doit être favorable à l’accusé (principe du dr pénal) => élément du procès moderne

➔ Finalité courte du procès = condamner une partie pénalement, distribuer des dommages-
intérêts dans un procès civile
➔ Finalité longue : paix sociale

Grèce > Héliée + Rome

Pour qu’il y ait une institution qui départage, il faut un pouvoir fort. L’histoire des institutions
juridictionnelles, elle suit la construction des pouvoirs successifs (tribunal de l’Héliée à Athènes).
Procédure extrêmement poussé car pouvoir politique fort qui arrive à imposer ses décisions.

MA= Déliquescence de l’Etat/autorité publique et retour à la vengeance privée.

Procédure romaine en miettes et procédure germanique un peu rustre. Justice sénioriale, justice
germanique, justice de l’église = justices qui coexistent

L’enchevêtrement des seigneuries et la place de l'Eglise empêche le développement d'une justice


publique véritablement autonome.

Ordonnance civile de Colbert 1667 -> pose des principes que l’on retrouve auj

Au Luxembourg :

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Il a connu des institutions juridictionnelles relativement fonctionnelles avant d’autres systèmes. Ce


sont les Bourguignons qui ont mis en place une réelle organisation juridictionnelle.

Double degré de juridiction avec un conseil communal qui est à Luxembourg ,un peu comme une
cour de cassation.

Des tribunaux de premières instances à Luxembourg et une juridiction de recours à Bruxelles à la


veille de la Rév Fr.

La révolution fr marque une rupture, bcp de changement pour les institutions juridictionnelles. Le
principe de légalité des délits et des peines (on ne peut ê poursuivi pour des peines qui ne sont pas
prévues). La déclaration des dr de l’Homme et du Citoyen = égalité de tous devant la loi. On a un
culte de la loi, culte légicentriste. On reste encore sous ce culte auj. Il conduit à minorer la personne
du juge (= bouche de la loi).

Sous Charles Quint (1500 -1558) les tribunaux seigneuriaux, prévôtaux et ceux mis en place pour les
villes par les chartes étaient jugés en appel par le Conseil provincial qui siégeait à Luxembourg, la
juridiction suprême étant établie à Malines pour l'ensemble des provinces des Pays -Bas.

Sous Joseph II (1741 -1790), les anciennes juridictions seigneuriales et échevinales furent supprimées
et remplacées par des tribunaux de première instance jugés en appel par un Conseil d'appel qui
siégeait à Luxembourg pour la Province de Luxembourg et à Bruxelles pour toutes les autres
provinces des Pays -Bas.

En avance sur la Constitution de l'An III (1795)

➢ un juge de paix par canton et en appel un tribunal de département.


➢ Les tribunaux de département étaient soumis à l'appel de leurs pairs le tout sous un
tribunal de cassation pour toute la France (loi 25/11/1790)
➢ Département des forêts de 1795 à 1815
➢ La loi des 16 et 24 août 1790 a mis en place, pour les juridictions de l'ordre judiciaire et
créé la séparation des autorités administrative et judicaire qui existe aussi au
Luxembourg. (elle a créé des tribunaux de districts = juridiction d’appel, de paix)

Le GDL a hérité des institutions du Consulat et de l'Empire :


(Cass. Loi des 27/11 et 1/12 1790)

- la création du Conseil d'État (art. 52, Const. 22 frimaire an VIII), investi de fonctions d'avis et
de conseil, car c'est le ministre qui exerce la justice administrative ;
- la création, par une loi du 18 mai 1806, des conseils de prud'hommes, pour la conciliation et
éventuellement le jugement des litiges individuels du travail entre patrons et salariés.

En 1831, est établie « dans la ville de Luxembourg, pour le Grand-Duché de ce nom, une cour
supérieure provisoire de justice » à l’origine directe de la Cour supérieure de justice actuelle.
Ordonnance du 4 janvier 1840 institue officiellement des justices de paix, deux tribunaux
d’arrondissement, une cour supérieure et une cour de cassation.
Loi du 18 février 1885 codifia toutes ces dispositions sur l’organisation judiciaire, les pouvoirs et la
procédure de cassation. La loi du 18 février 1885 sur les pourvois et la procédure en cassation
quoique modifiée depuis est toujours en vigueur.

En 1856 mise en place d’un Conseil d’Etat sur le modèle français avec une double fonction de
consultation législative (fonction que le CE a toujours) et de juridiction administrative. -> les
institutions ont changé sur ce point à cause du procès où le Lux a été condamné.

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Partie 2 : Approche comparative

Il est assez difficile de comparer les institutions juridictionnelles car elles sont propres à chaque
culture juridique de chaque système.

Différence non seulement des institutions juridictionnelles entre les systèmes de common law et les
systèmes de droit civil, mais surtout différence dans la conception du rôle du juge dans
l’ordonnancement normatif > culture judiciaire

« judge made law »


stare decisis et non quieta movere ubi remedium ibi jus, plutot que ubi jus ibi remedium .

En Fr, le pouvoir judiciaire n’est pas un pouvoir mais une autorité. Différent du système du Common
law : les juges font le dr, il sont tenus par les décisions des juridictions supérieures. Place du juge
dans le système (politique et dans l’ordonnancement juridique). ????

Voir slide 28 + L’image de la justice, la place politique des institutions, changent d’un système à un
autre. Notre image de la justice est souvent influencé par le modèle américaine et par le système
pénal.

Représentation du juge très différente (livres, films, séries)

Pouvoir politique des juges > judicial activism

Ne pas confondre avec le pouvoir du juge dans la conduite du procès (inquisitoire et accusatoire)

Edouard Lambert, Le gouvernement des juges et la lutte contre la législation sociale aux Etats-Unis,
1921.

➔ Il y a des rapprochements entre les différents systèmes


➔ Évolution forte du rôle du juge (chez nous, dans l’ordre européen, supranational) (montée en
puissance du juge, importance croissante du pouvoir judiciare)
➔ Image du juge bouche de la loi est dépassée

Constat : Les présupposés de l’ordre juridique moderne, qui déterminent notre vision continentale
de la fonction de juger et l’organisation du pouvoir judiciaire, relèvent d’une représentation
aujourd’hui démentie par la pratique.

Pourquoi?

Partie 3 : Approche théorique > D. Salas

« Le juge passe – à son corps défendant – de la figure wébérienne du Paragraphen Automat, machine
à produire du syllogisme, à celle d’interprète de la loi puis de suppléance de celle -ci soit qu’elle reste
muette sur les problèmes dont il est saisi, soit qu’elle contienne des normes contradictoires, soit
encore qu’elle lui confie le soin d’arbitrer entre une mosaïque d’intérêts contradictoires. Ces
dernières années, d’innombrables décisions judiciaires spécialement dans le droit civil des
personnes, alourdissent la fonction de juger d’interrogations philosophiques que la loi refuse de se
poser », D. Salas, « Le juge aujourd’hui »

➔ Le juge devient un architect important de l’ordonnancement normative, doit répondre aux


questions quand on peut pas trouver une réponse dans la loi, assurance de la contrôle de
constitutionnalité… → raisons de ces changements sont assez nombreuses et assez
palpables, la justice découle de la jurisprudence de plus en plus.

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Poncelet Laure 08/03/2022

Quid des raisons ?

Raisons assez nombreuses et assez palpables -> découle de la jurisprudence plutôt que des textes
eux-mêmes.

- Déclin du légicentrisme
- Extension des sphères de l’intervention judiciaire (droits de l’Homme par ex)
- Besoin du juge > demande de justice > de 250 avocats en 1988 à 3139 en 2020 (besoin
contentieux de plus en plus grand)
➢ Autonomisation croissante des juges = Constitutionnalisation + Supranationalisation

Constitutionnalisation : La Cour suprême des USA s’est imposée par le contrôle de constitutionnalité.
Ce mouvement est assez récent. Au Lux il date de 1997 (né en Europe occidentale). Cela renforce le
pouvoir du juge car on a toujours eu l’image que le juge applique le dr avec son bandeau sur les yeux
mais maintenant, il peut demander l’interprétation si jamais il a une question -> le juge a le dernier
mot. Le juge peut déclarer une norme constitutionnelle -> place du pouvoir constitutionnel plus
importante.

Supranationalité : les juridictions s’émancipent de l’Etat. Les cours constitutionnelles contrôle les
faits de l’Etat. La vie internationale n’échappe pas à la juridictionnalisation = désormais, un particulier
peut agir contre un Etat devant une juridiction qui peut sanctionner son Etat. Le pouvoir
juridictionnel va s’autonomiser au sein de l’Etat et le garant de l’Etat de dr et du bon fonctionnement
de l’Etat = les institutions juridictionnelles.

CSUS, 24 février 1803, Marbury v. Madison (5 U.S. 137)


C’est précisément le domaine et le devoir du pouvoir judiciaire de dire ce qu’est la loi. Ceux qui
appliquent une règle à un cas particulier doivent nécessairement exposer et interpréter cette règle.
Si deux lois se contredisent, les tribunaux doivent décider comment chacune s’applique. Il en est
ainsi si une loi contredit la constitution : si la loi et la constitution s’appliquent toutes deux à une
affaire particulière, alors le tribunal doit soit trancher l’affaire selon la loi, en ignorant la
constitution ; ou conformément à la constitution, il doit ignorer la loi : le tribunal doit déterminer
laquelle de ces deux règles en conflit décide de l’affaire. C’est l’essence même du travail du Juge.

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