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TD : commentaires de textes Examen terminal : commentaire de texte de 3h (choix entre 2 textes), lundi 19 nov de 9h à 12h. Bibliographie : • Jean-Pierre Royer, l’histoire de la justice • Jean-Claude Farcy, Histoire de la justice en France, de 1789 à nos jours, format Poche, édition de la Découverte • Cours de l’UNJF, Anne Rousselet-Pimont (?), Histoire de la Justice et de la magistrature (gratuit)
Pourquoi les révolutionnaires vont modifier le système judiciaire ?
INTRODUCTION GENERALE
Une vertu individuelle et collective
1er Pdt de la CA de Paris, 2009, discours lors de son entrée à la CA :
« les français n’ont pas confiance ds leur justice (…) renforcer la légitimité et l’efficacité de la Justice en la mettant davantage au service des citoyens passe par la restauration de la confiance qu’elle leur inspire ». • Fait écho au projet de loi de 2021 de Dupont-Moretti : projet de loi sur la confiance ds l’institution judiciaire, qui arrive devant le CA pour examen. Veut renforcer la confiance à tous les niveaux (SP, service pénitentiaire, enregistrement et diffusion des audiences). Mieux faire connaitre la justice = redonner confiance. En 2001, Q° : « Avez-vous confiance en la justice ? » plus de 50% des français répondaient OUI En 2021, Q° : « Que vous inspire spontanément la justice ? » 22% des sondés répondaient « confiance » et 51% « l’inquiétude ». Lien à retisser Quel est le lien entre sujets et pouvoir ? Ces débats autour de la jutsice sont anciens et le politique se saisi de cette question. Not° de Justice : une vertu individuelle et collective = approche de la justice ds l’Antiquité. La Justice comme vertu individuelle et collective est analysée comme l’une des 4 vertu cardinale, avec la prudence, la force d’âme et la tempérance. Dans l’Antiquité Grecque, cette notion de Justice va faire l’objet d’une pensée par les philosophes et on va la lier à la notion de Bien Commun (on la retrouve chez Platon, chez Aristote, et chez les Stoïciens). • Justice = vertu acquise par l’Homme à force d’effort qui permet de rendre à autrui ce qui lui est dû, de faire respecter les lois communes données au sein de la cite. Chez Platon, lorsqu’il aborde l’idéal de la justice dans République et Lois, il distingue 2 conception de la Justice : • La justice commutative : il y a un rapport d’égalité arithmétique entre les deux parties. Il y a un contrat, un rapport, entre 2 personnes égales. • La justice distributive : chacun doit recevoir son dû, on doit donner chacun ce qui lui revient en fonction de son mérite, de sa valeur. Il y alors une égalité géométrique, proportionnelle. • C’est la distributive que Platon choisira dans son ouvrage Les Lois pour son modèle idéal de la cité. Pour Aristote, la Justice est une vertu qui se divise en 3 types de justice : • La justice étique = la vertu de l’homme privé • La justice politique = la vertu de l’Homme en sté • La justice ? Ds son ouvrage Éthique à Nicomaque, il considère la justice comme une vertu personnelle en lien avec la loi. La justice se définit comme la vertu elle-même et est définie en relation avec la notion d’égalité. On retrouve alors l’idée de justice commutative (= contractuelle), la justice distributive (en fct° des mérites) et la justice corrective (exercée par un juge, qui doit alors réparer l’injustice, corriger l’inégalité). On va retrouver ces idées chez les penseurs de la Rome Antique (idée de vertu individuelle et collective). Très vrai chez le juriste Ulpien qui définit la justice comme « une volonté constante et continue de distribuer à chacun son droit ». Idée à mettre en relation avec la définition que l’on donne du droit à Rome. Celse définira, au début du 2e s, le droit par « le droit tire son nom de la justice, or, le droit est l’art du bon et du juste ». Le droit est alors perçu comme un art qui tend vers la recherche de la justice. Cicéron considère lui que la cité ne peut exister sans le principe de Justice là où il n’y a pas de justice, il n’y a pas de droit. Il faut alors fonder le droit sur la justice. Ces 2 notions doivent alors tendre vers la recherche du Bien commun. La justice, une institution pour la sté
Selon les mots de Cicéron, justice = un des fondements de l’Etat.
Elle va participer à la construction d’un système de pvr. La justice doit alors être analysée comme institution au sein de l’Etat (l’Etat n’existe pas encre au 12e s !). C’est un premier instrument. Cette histoire de la justice en France est à replacer dans la construction de l’E depuis la fin du MA jusqu’à la révolution fr où une autre conception politique viendra impacter la notion alors établie de justice. Lien fort avec l’E En ce qui concerne l’institution judiciaire, les différentes juridictions (Cours, Tribunaux, ceux qui rendent la justice et comment ils ont été choisi) sont aussi l’un des rouages de cette institution. La place et le rôle de la justice. La justice en tant que pvr, qu’autorité : • 1791 = pvr judiciaire ; • 1799 = Tribunaux ; • 1814 = ordre judiciaire ; • 1958 = autorité judiciaire. • Lien important entre justice et politique pour comprendre les choix, l’organisation et la procédure.
Des héritages antiques
Se distinguent des racines grecques et romaines.
Racines grecques : On trouve le recours à la conciliation avant la phase contentieuse, l’arbitrage, phase d’instruction, contradictoire, idée que les parties doivent plaider directement mais apparait la pratique de la sollicitation pour parler à sa place (cette intervention amicale doit se faire de manière désintéressée), des personnes qui se spécialisent pour rédiger la plaidoirie (c’est le logographe), recours à un jury de jugement (avec des citoyens) avec le recours au vote au jugé. Racines romaines : Cf cours d’UNJF d’introduction historique au droit. Il y a 3 grandes étapes : • La procédure des actions de la loi (5e au 2e s av. JC, dans la République Romaine). Lien très fort entre Droit et religion puis laïcisation du Droit. Importance du formalisme, existence d’une procédure en 2 étapes : o Etape 1 : intervention du magistrat (magistrature publique, personne qui fait carrière ds l’admin° qui est doté de la juris dictio, soit le pvr de dire le droit). Il va organiser le procès et va nommer un juge. o Etape 2 : intervention du juge. Si l’une des parties se trompe dans la formulation de demandes, alors elle perd (importance du formalisme). • A partir des 2e et 3e s, ou Rome va s’étendre et où le droit qui ne s’appliquait alors qu’aux citoyens romains va perdre de son importance car nécessité d’adapter le droit romain. Intervient dans le cadre d’une seconde phase de la procédure qui est dite formulaire, caractérisée par la formation d’une nouvelle magistrature à Rome : le préteur o Soit urbain, qui apparait en 367 av. JC, qui permet d’assouplir le formalisme du droit applicable entre citoyens romains en allant davantage vers le consensualisme et qui va contribuer, par les formules, à développer certains types de contrats, plus adaptés aux besoins économiques et sociaux de Rome – sté, location, etc. Il est élu et propose alors des nouvelles formules pour faire évoluer le droit et répondre aux besoins et attentes. o Soit le préteur pérégrin (pérégrination = voyage), qui est en charge des relations entre citoyens romain et non romain. Il est aussi élu et va faire aussi s’adapter le droit. C’est la procédure formulaire. Par l’édit du préteur, il est permit au préteur d’avoir un rôle créateur du droit. Correspond au Droit prétorien. Cette source du droit sera progressivement canalisée par l’Empereur. • La phase impériale. L’édit du préteur va être fixée par l’Empereur. Edit perpétuel de l’Empereur Julien en 130 qui va fixer dans la loi le droit. L’Empereur va progressivement contrôler et maitriser les différentes sources du droit à Rome. S’empare du pvr législatif au 3e s avec les décrets (jugements rendus par l’Empereur) à l’occasion de procès portés devant lui et les rescrits (réponses écrites de l’Empereur sur des points de Droit qui lui ont été posée à l’occasion d’un procès). Avec cette maitrise du droit, il y a une évolution de la procédure. A côté de la procédure ordinaire, l’Empereur met en place une procédure extraordinaire. La justice est alors contrôlée, hiérarchisée, administrée par l’Empereur. Le juge ne sera alors plus qu’un agent qui représente l’empereur et qui s’insère dans une organisation judiciaire hiérarchisée. La procédure extraordinaire n’a qu’une phase. L’Empereur est source du droit pour garantir son unité. C’est lui qui, en dernier recours, connait des procès en statuant en dernier ressort. Entre la justice sous la République romaine et la justice impériale, il y a d’un côté un magistrat élu, de l’autre, un juge fonctionnaire. Justice comiciale (participation des citoyens) vs juges professionnels.
Une fabrique de l’histoire
Lien entre institution judiciaire et construction de l’E qui se
comprend avec l’affirmation de la souveraineté et son titulaire. La justice sera perçue comme étant centrale ds cette construction.