Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
(exemple : le droit à la vie). D’une époque à l’autre et d’une culture à l’autre, les
valeurs évoluent.
➢ Ce qui caractérise le droit est le sentiment pour les individus qui vivent en société du
caractère obligatoire de cette règle de droit. L’organisation de la vie sociale
nécessite premièrement le caractère obligatoire de la règle de droit et deuxièmement
que ce caractère obligatoire soit sanctionné. Ce qui singularise le droit est que la
violation de la règle de droit est susceptible d’être sanctionnée par le droit.
Néanmoins, il faut faire attention à la définition de “sanction” qui revêt trois aspects :
1. Être frappé par une sanction quand on enfreint la règle de droit
2. La sanction au sens juridique peut être mis en oeuvre par l’autorité étatique qui
dispose de la force publique
3. La conséquence juridique que prévoit le droit lorsqu’une règle de droit n’est pas
respectée.
De ces trois aspects découle deux conséquences :
➢ La conséquence doit émaner d’une autorité légitime
➢ Le droit, vis-à-vis de ses valeurs, réalise une double fonction : une fonction
régulatrice et une fonction correctrice
Le droit se distingue nettement des autres ensembles de règles
entre les derniers siècles de la République et les premiers siècles de l’époque impériale.
Enfin, on a la période post classique (IIIe siècle après JC - VIe siècle après JC).
2. Du « fas » au « ius »
sociales. Afin d’obtenir satisfaction, les plébéiens vont à plusieurs reprises faire sécession
(quitter la ville pendant une période donnée). Par exemple, plusieurs de ces sécessions ont
lieu sur l'Aventin. La plèbe, de façon générale, réclame des droits civils et politiques. La
revendication juridique capitale est que le droit soit mis par écrit afin que l’on puisse en avoir
connaissance et instaurer une égalité des citoyens devant le droit. La deuxième
revendication juridique importante est de mettre un terme à l’arbitraire des consuls car les
consuls jusque là étaient les magistrats chargés de la Justice qui pouvaient exercer la
Justice, condamner à mort, faire exécuter les peines et surtout maîtriser les procès car ils
sont les seuls à décider si le procès peut ou non avoir lieu. Il s’agit donc d’un arbitraire
judiciaire. En 451 la crise politique semble tellement grave que les patriciens cèdent et
satisfont certaines des revendications. Les patriciens créent une commission de dix hommes
(décemvirs) chargés de mettre le droit par écrit. Tite-Live a écrit que les décemvirs étaient
chargés d’assurer à tous une liberté égale. En 449, la mise par écrit du droit est achevée et
cette rédaction prend la forme de douze panneaux. La fonction de ces douze panneaux est
d’être exposée en public sur le forum. Le droit pouvait être ainsi porté à la connaissance de
tous. Il faut aussi mentionner un autre événement capital qui a eu lieu au sujet du calendrier
judiciaire (jours où on peut ou non tenir des procès) et des formules judiciaires (formules
orales que l’on doit absolument connaître ➡ formalisme judiciaire). En effet, on considérait
que certains jours ne permettaient pas de rendre la justice. On va alors assister à la fin du
IVe siècle à un événement capital. En effet, un homme nommé Flavius qui travaillait auprès
d’un magistrat patricien va peu à peu se mettre à diffuser à la Plèbe les dates du calendrier
judiciaire et les principales formules judiciaires. Ces deux principaux événements ont permis
de faire sortir le ius du monopole de la religion et des prêtres pour profiter aux plébéiens.
Dans les premiers temps de la République on parle de “ius civile” càd que ce droit ne
concerne pas tous les individus, il ne concerne que les citoyens de la cité romaine.
Après l’assassinat de César, on assiste à l’installation d’un nouveau régime politique appelé
le Principat. Les héritiers de César s’affrontent : Marc-Antoine et Octave. Cet affrontement
militaire aboutit à la victoire d’Octave à Actium. A partir de là, Octave exerce à Rome une
forme personnelle de pouvoir qui aboutit à l’instauration du Principat. Pour cela, il cumule
plusieurs magistratures. En 27 avant JC, Octave annonce qu’il renonce à son pouvoir pour
le restituer au Sénat et au peuple. C’est en réalité une stratégie politique puisqu’il sait que
cette renonciation sera refusée par le Sénat. L’objectif est en fait de renforcer son pouvoir
par le Sénat. Le Sénat refuse effectivement la renonciation et fait trois choses :
- Il confirme les magistratures qu’Octave exerce en les cumulant
- Il revêt Octave de l’auctoritas (Octave devient “Augustus”/Auguste)
- Il confirme l’imperium d’Octave qui devient illimité dans le temps et dans l’espace
Introduction historique au droit
On est donc en train d’installer une forme personnelle et autoritaire du pouvoir alors qu’en
apparence on ne modifie pas du tout les institutions. Octave est lui-même le premier à
affirmer que tout ce qu’il veut c’est protéger et conserver la République. Octave prend le titre
de Princeps. Dans ce contexte, le droit romain évolue considérablement.
C’est en référence au rôle fondamental joué par le prêteur dans l’Antiquité romain
qu'aujourd'hui pour désigner la jurisprudence on parle de droit prétorien ou droit honoraire.
I. L’origine de la doctrine
A l’époque classique, le droit romain franchit une étape supplémentaire puisqu’apparaît une
doctrine juridique appelée la iurisprudentia. Le mot jurisprudence a comme définition,
jusqu’à la Révolution française, ce qu’on appelle la doctrine. La jurisprudence est produite
par les juristes romains qu’on appelle des prudents/jurisprudents/jurisconsultes.
La doctrine du droit romain apparaît au début de l’époque classique càd dans les derniers
siècles de la République. Les premiers juristes sont des patriciens. Ces premiers juristes
feront par la suite l’objet d’une vénération intellectuelle et en signe d’hommage on les
surnomment les “veteres”. Publius Mucius Scaevola fait partie de ces veteres.
À l’origine, ces jurisconsultes sont avant tout des praticiens et des consultants. Leur
réflexion sur le droit est essentiellement tournée vers leur pratique au profit de leurs clients.
L’activité essentielle de ces consultants se résume en trois mots : respondere, cavere,
agere. Les tous premiers ouvrages sont essentiellement des commentaires comme la loi
des douze tables.
2. L’apogée de la doctrine
● À l’époque impériale sous le Principat apparaît des écoles rivales. Les deux grandes
écoles rivales sont les Sabiniens et les Procubiens.
● Le développement d’un enseignement du droit. Dans un premier temps, cet
enseignement est informel.
● Les ouvrages se diversifient et évoluent. On trouve ainsi de plus en plus de
véritables traités consacrés à des notions juridiques particulières. On trouve aussi
des manuels d’enseignement comme Institutes de Gaius.
instructions administratives envoyées aux fonctionnaires. Les rescrits sont des réponses de
l’empereur à des questions posées par exemple par un fonctionnaire ou un juge impérial.
a été formulée par les plus grands jurisconsultes de l’époque classique. La loi des citations
se réfère à cinq jurisconsultes : Paul, Ulpien, Modestin, Papinien et Gaius.
La “loi des citations” entraîne deux conséquences :
- La doctrine est mise au service du pouvoir
- La doctrine devient explicitement une source du droit
Les compilations de Justinien sont une œuvre officielle donc sa valeur juridique s’impose
au juge. La portée des compilations de Justinien a été considérable car l’essentiel des
connaissances que l’on a du droit romain, on l’a grâce aux compilations de Justinien. Cette
compilation va être redécouverte plusieurs siècles plus tard au XIe siècle : c'est la
redécouverte du droit romain. Elle suscite un phénomène intellectuel appelé la
Renaissance.
A compter du XIIIe siècle, le pouvoir législatif n’est plus contesté. On peut en donner deux
preuves :
- Le consentement des Grands ne conditionne plus l’application des lois royales
- Le vocabulaire utilisé pour qualifier les lois du roi : ordonnances, édits,
établissements. Cela montre que les lois émanent de la volonté du roi et s’appliquent
sur tout le royaume. Une expression est ainsi fréquemment utilisée : “plenitudo
potestatis”.
de la cour du roi. Ils exercent par exemple sous le titre de “notaire secrétaire” et dans
l’administration royale. Ce sont des administrateurs et des juges. Les légistes sont
principalement “baillis” càd qu’ils exercent la justice royale sur un territoire.
Néanmoins, selon l’Eglise, les lois du roi ne sont pas sans limites. En effet, pour
l’Eglise, le pouvoir législatif royal ne peut pas violer le droit naturel, la morale chrétienne et
les lois divines.
I. « L’École d’Orléans »
A partir de la fin du XIIIe siècle, les critiques à l’égard de la glose se multiplient. Dans ce
contexte se développe une nouvelle méthode d’enseignement, le commentaire. Cette
nouvelle méthode d’enseignement apparaît et se développe à l’université d’Orléans grâce à
Jacques de Révigny et Pierre de Belleperche.
Introduction historique au droit
I. L’ordonnance de Montils-lès-Tours
Au MA, les rois capétiens affirment qu’ils sont gardiens des coutumes. En sa qualité de
gardien des coutumes, Charles VII prend la loi de Montils-lès-Tours en 1454. Elle a deux
motivations : régler les problèmes de preuves que posent les coutumes et abréger la
longueur des procès. En raison de ces deux motivations, l’ordonnance ordonne la mise par
écrit des coutumes qui s’appliquent dans le royaume de France pour leur donner une valeur
officielle. Cependant dans un premier temps l’ordonnance est peu appliquée. Il faut attendre
le XVIe siècle pour que les coutumes soient réellement mises par écrit.
Introduction historique au droit
1. La doctrine coutumière
Cette réflexion de comparaison des coutumes entre elles se fait à l’échelle du royaume afin
de dégager les points communs de toutes les coutumes du royaume. C’est ce que fait
Antoine Loisel avec Institutes coutumières. Dans cet ouvrage, Antoine Loisel rassemble tous
les principes communs à l’ensemble des coutumes du royaume. Cette réflexion comparative
fait apparaître un droit commun coutumier.