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TITRE 1 : HISTOIRE ET FONDAMENTAUX DU DROIT

Contexte et Comment a été créé le droit ?


L’histoire du droit est aussi vieille que celle de l’humanité.
Dès l’organisation de la vie en petits groupes, l’homme a édicté des règles
de coexistence pacifique. Les premières sources du droit remontent à
l’Antiquité.

Comment s’organisent les règles juridiques ?


situation De nombreuses règles juridiques régissent les relations dans la société : il
s’agit des sources du droit. Celles-ci sont aussi nombreuses que diversifiées.
Afin de mettre un ordre à cet ensemble, une hiérarchie entre les normes a
été élaborée.

QUID ? SOURCES DU DROIT


Forme sous l’action de laquelle la règle naît au Droit ; moule officiel dit source formelle qui
préside, positivement, à l’élaboration, à l’énoncé et à l’adoption d’une règle de Droit.

Objectifs Savoir
- Connaître les grandes étapes de l’évolution du droit
- Se familiariser aux professions relatives au monde juridique
- Appréhender le fonctionnement de la justice

Savoir-faire
- Trouver la règle/le principe juridique applicable à une situation, à une
entreprise ou à une activité économique et/ou commerciale
- Qualifier juridiquement des situations de la vie courante
- Comprendre une décision de justice
- Tenir une argumentation juridique

Développons.

Section 1 : les origines du droit


Le droit est titulaire d’une longue histoire. Le droit était assimilé à la coutume, sa codification a conduit
à son évolution.

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Du droit des dieux au droit des hommes

Aux époques les plus anciennes, quelle que soit la civilisation considérée, le droit, ou plutôt les
normes qui s’imposent aux hommes dans tous les aspects de leur vie, sortent de la bouche des dieux.
Ce droit dicté par les dieux prend au départ la forme de règles coutumières, qui s’imposent par la seule
croyance collective qu’elles sont d’origine sacrée. D’abord d’origine confuse, les consignes divines sont
transmises par l’intermédiaire d’un homme privilégié.
Déclarés d’inspiration divine, les textes juridiques les plus anciens ont été retrouvés en Mésopotamie. Le
plus célèbre et le plus complet est le Code de Hammourabi, du nom du sixième roi de Babylone (1792-
env. 1750 av. J.-C.). Il s’agit d’une compilation de sentences de justice, appliquant la loi du talion et
résumée par la formule « oeil pour oeil, dent pour dent ». De même, les dix commandements dictés par
Yahvé à Moïse sur le mont du Sinaï sont des règles d’origine divine d’application obligatoire.

L’évolution vers la laïcisation du droit a commencé en Grèce où les dieux de l’époque archaïque ne dictent
ni n’inspirent aucun code. La culture grecque a inspiré de nombreux principes juridiques, dont le
développement de la démocratie, en Athènes. Le droit romain constitue le socle de la culture juridique :
le droit français en est largement inspiré. Le droit romain régit de nombreux domaines : droit de la famille,
droit pénal, …L’empire byzantin contribue aussi au développement de recueils de textes, comme le
Codex.
En Italie, l’époque médiévale permet la redécouverte de principes juridiques initiés par le droit romain.
C’est la rencontre entre les règles de droit et leur application par l’Eglise.

§2 la Révolution de 1789 et ses apports sur le droit contemporain


En France, l’« ancien droit » est inspiré du droit romain, mais les coutumes applicables sont non écrites.
L’influence du droit romain conduit les dirigeants à codifier le droit. La révolution de 1789 favorise la
codification de ces coutumes, d’où naît plusieurs années plus tard le Code Napoléon, qui est en effet le
code civil.
L’usage du code civil s’est répandu par la suite dans les pays conquis par Napoléon, ainsi que dans les
pays d’Afrique colonisés jusqu’au 19ème siècle.

Au 20ème siècle, la révolution industrielle voit l’accélération et la transformation du droit en France. Les
relations de travail, mais aussi la vie familiale évoluent : de nouvelles lois sont créées en conséquence.
Ponctué par le progrès technologique et les découvertes scientifiques, l’essor du droit s’illustre par le
foisonnement d’une multitude de textes, destinés à régir tous les domaines de la vie économique et
sociale.

Section 2 : les sources du droit

Etudier les sources du droit, c’est connaître quelles autorités sont habilitées à créer le droit. De
nombreuses règles régissent la vie en société. Mais toutes n’ont pas la même origine, ni la même valeur.

La pyramide de Kelsen résume les sources du droit ainsi que leur hiérarchie. Au sommet de la
hiérarchie des textes se trouve la Constitution : c’est la loi suprême. Toutes les autres sources du droit
doivent être conformes à la Constitution. Ensuite suivent les conventions internationales, qui sont la
manifestation de volonté de deux ou plusieurs pays à partager des règles communes. Les lois et

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règlements ont une valeur inférieure aux traités internationaux. Les sources directes sont d’application
obligatoire par le juge.
D’autres éléments comme les décisions de justice la coutume ou la doctrine, dites sources
indirectes, constituent aussi des sources du droit. Le juge peut s’inspirer des sources indirectes du droit.
Il n’est pas tenu de s’y conformer.

in. www.ladocumentationfrançaise.fr

§1 Les sources directes du droit

A. La Constitution
La Constitution est la loi fondamentale. Toute autre source du droit ne doit pas être en contradiction avec
la Constitution, sous peine d’être déclarée inconstitutionnelle. La Constitution actuellement en vigueur est
la Constitution de la Vème République, adoptée le 4 octobre 1958. La dernière révision de la constitution
date du 23 juillet 2008.

B. Les traités et conventions internationales


La constitution prévoit que les traités ou accords internationaux ratifiés sont supérieurs à la loi. La
ratification signifie que le Parlement (les députés et les sénateurs) ont voté pour l’application du texte
international au niveau du pays.

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En tant que source internationale du droit, le droit européen est supérieur aux lois nationales. Le
droit européen est composé du droit primaire et du droit dérivé.
Le droit primaire comprend les traités fondateurs de l’Union européenne : traité de Rome du 25 mars
1957 (marché commun), traité de Maastricht du 7 février 1992 (création de l’Union européenne, …
Le droit dérivé est créé par la Commission et par le Conseil des ministres. Il est composé de règlements
directement applicables dans tous les Etats membres, des directives (fixent les objectifs à atteindre et
sont inscrits dans un délai), et des décisions (effet obligatoire).
C. Le bloc législatif
La loi est l’expression de la volonté générale. L’article 34 de la Constitution prévoit les matières dont
les règles de fonctionnement doivent être prévues dans une loi, votée par les représentants du peuple.
Ces domaines concernent la vie quotidienne des citoyens ex : le mariage, la filiation, le droit pénal, le
droit des sociétés, …
On distingue la loi organique, qui prévoit le fonctionnement et l’organisation d’une institution de l’Etat, la
loi ordinaire, et les ordonnances. Les ordonnances sont des normes exceptionnellement prises par le
Gouvernement dans des matières relevant du domaine législatif. Cette procédure est motivée pour le
Gouvernement par l'urgence et la nécessité d'éviter la procédure normale de vote d'une loi, coûteuse
en temps.

D. Les principes généraux du droit


Certaines sources du droit sont non écrites, mais sont d’application obligatoire. C’est le cas des
principes généraux du droit, qui s’imposent à l’Administration comme aux particuliers. La violation des
principes généraux entraîne des sanctions. Ex : le principe d’égalité et ses variantes (égalité de tous
devant le service public, égalité devant l’impôt, …), le principe de bon fonctionnement de la justice, et de
la protection des administrés, le principe d’équité économique et sociale

E. Le bloc réglementaire
Si la loi fixe les grands principes, les règlements fixent leurs modalités d’application pratique. Ces
détails sont contenus dans les règlements : les décrets et les arrêtés. Le gouvernement prend les décrets.
Les ministres, préfets, conseils régionaux, départementaux, municipaux, prennent des arrêtés.

§2 Les sources dérivées

A. La jurisprudence

Au sens large, la jurisprudence est l'ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux.

Dans un sens plus strict, la jurisprudence est la solution de droit suggérée par un ensemble de
décisions suffisamment concordantes et constantes rendues par l'ensemble des juridictions. En
ce sens, la jurisprudence est principalement constituée des arrêts des juridictions suprêmes, la Cour de
cassation (pour l’ordre judiciaire) et le Conseil d'Etat (pour l’ordre administratif).
La jurisprudence peut régler une règle de droit en cas de silence de la loi. Elle permet également
l’adaptation de l’application des lois à l’évolution de la société.

B. La coutume

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La coutume est une règle de droit qui n'est pas édictée par les pouvoirs publics mais qui s'est établie par
une pratique prolongée et répétée, généralisée des intéressés eux-mêmes. La pratique et la répétition
(élément matériel) permettent à la coutume d’acquérir une force obligatoire, par la croyance des
intéressés dans son caractère obligatoire (élément psychologique). Ex : la femme mariée doit porter le
nom de son mari, alors que la loi dit qu’elle peut utiliser le nom de son mari.

C. La doctrine
La doctrine est constituée de l'ensemble des travaux émanant des professionnels du droit. Elle revêt
notamment la forme de traités, de manuels, de chroniques ou de notes de jurisprudence publiées dans
les revues juridiques.
Les opinions exprimées dans ces ouvrages n'ont aucun caractère contraignant et ne
correspondent pas à la définition d'une règle de droit. Toutefois, ils participent pleinement à l'élaboration
de notre système juridique.

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Section 3 : Le fonctionnement de la justice

§1 Les principes généraux de l’organisation judiciaire

A. Le principe du double degré de juridiction


En cas de litige, le juge reste parfois la dernière solution pour trancher un problème. Ainsi, des
principes fondamentaux doivent être respectés pour assurer la bonne administration de la justice :
- Le respect du droit de la défense : chaque partie a le droit d’être entendue par un tribunal, et
disposer d’un temps suffisant pour présenter ses éléments de défense
- L’indépendance et l’impartialité de la justice : le juge doit baser ses décisions uniquement sur la
loi, sans autre considération
- Le principe du double degré de juridiction : en cas d’insatisfaction du jugement rendu par une
juridiction, un particulier dispose du droit de faire réexaminer son affaire par une autre juridiction
supérieure. C’est le principe du double degré de juridiction

B. La dualité de juridictions judiciaire/administrative

Le législateur a opté pour la dualité de juridiction. Cela signifie que, dans le système judiciaire
français, deux ordres de juridiction coexistent. D’une part, le juge judiciaire règle les conflits entre personnes
privées : société, associations, personnes physiques.
D’autre part, le juge administratif tranche les différends survenus entre l’Administration et les
particuliers.
En cas de doute sur la compétence du juge judiciaire ou du juge administratif, c’est le tribunal des
conflits qui règle la question.

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Schéma : l’organisation de la justice en France

§2 Organisation et fonctionnement de la justice

A. Juridictions civiles et pénales

La juridiction judiciaire se subdivise principalement en juridictions civiles et


juridictions pénales.
Les juridictions civiles règlent les litiges entre particuliers, de nature à engager la
responsabilité civile de l’une des parties. La partie reconnue responsable sera tenue de
réparer les dommages causés, d’indemniser la victime ou les deux à la fois.
Les juridictions de droit commun (le tribunal d’instance) sont d’office compétentes
pour juger tous litiges qui leur sont soumis (ex : foncier, mariage, litiges sur des contrats,
…). Toutefois, en raison de leur technicité, certains contentieux spécifiques sont
soumis à des juridictions spécialisées dans l’étude de ces conflits, les juridictions
d’exception (conseil des prud’hommes, tribunal de commerce).

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Les juridictions pénales jugent les infractions à la loi, qu’elles aient entraîné ou non
des dommages. La responsabilité pénale suppose que le coupable sera puni d’une peine
contraignante : amende, emprisonnement, privation de droits, …

B. Juridictions administratives

Elles sont, en principe, compétentes pour connaître du contentieux relatif aux activités de l'administration
Ainsi, lorsqu’un administré estime que l’Administration a agi de manière à préjudicier ses droits, il peut
demander l’annulation de l’acte devant les juridictions administratives ex : interdiction de sortie du
territoire, refus d’un permis de construire, refus de visa, …
N.B : les juridictions administratives jugent les actes de l’Administration, mais non les personnes
travaillant dans l’Administration.

§3 Le personnel de la justice

Magistrats du siège (magistrats assis) rendent des jugements et des


arrêts

peuvent siéger seul ou dans une


formation collégiale (nombre
impair)

LES Ils sont indépendants et


MAGISTRATS inamovibles

Magistrats du parquet (magistrat


debout) Requièrent l’application de la loi au
nom du pouvoir exécutif et de
l’intérêt de la société en général

Ne sont pas indépendants :


reçoivent des instructions du
pouvoir exécutif

Reçoit et enregistre les requêtes et


Greffier plaintes des parties

Assiste le magistrat dans les


LES AUXILIAIRES travaux de secrétariat et de
DE JURIDICTION rédaction des visas des jugements

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Police judiciaire Procède aux poursuites et aux
arrestations

Effectue les enquêtes préliminaires

avocat Conseille les parties


AUXILIAIRE DES
Défend les intérêts des parties en
PARTIE
justice, plaide, représente les
parties

Huissier de justice : est habilité à


effectuer un constat, qui est réputé
vrai jusqu’à preuve du contraire

Notifie les décisions aux parties


OFFICIERS
MINISTERIELS
huissier
notaire
Conseille les parties

Donne un consentement éclairé


dans le cadre des contrats de vente
ou de l’établissement des
testaments

Méthode
Une lecture régulière de lois, décrets, arrêtés, décisions de justice, te permettra de te
familiariser au jargon juridique.

Une assistance à une audience publique te permettra de mieux visualiser le


fonctionnement d’un procès.

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A retenir Le droit existe depuis le développement de la vie en société ; il se développe
en concordance avec les évolutions sociales, économiques, technologiques.

Les sources du droit se subdivisent en sources directes et indirectes. Les


sources directes sont les textes et principe d’application générale et
obligatoires.
Les sources dérivées ne sont pas d’application obligatoire : le juge peut s’en
inspirer pour rendre des décisions de justice

La justice obéit à certains principes fondamentaux, dont le respect du double


degré de juridiction.
En France, le législateur a opté pour la dualité de juridiction.

Au niveau de la justice, aux côtés des magistrats, collaborent des auxiliaires


de justice, les auxiliaires de juridiction (greffiers, police judiciaire), les
auxiliaires des parties (avocat), les officies ministériels (huissier, notaire) et
et les experts.

Exerçons-nous La faculté ouverte aux parties à contester une décision de


justice devant une juridiction supérieure est …
 La requête introductive d’instance
 Le pourvoi en cassation
 Le double degré de juridiction

Constitue une source dérivée du droit …


 La jurisprudence
 Les règlements autonomes
 Les traités internationaux

VERS L’EXAMEN
1. Que signifie la dualité de juridictions ?
2. Quelles sont les sources du droit? Illustrez à l’aide d’exemples précis.

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