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Master Comptabilité, Contrôle et Audit

2020-2022

L'EVOLUTION DU
CODE DE COMMERCE
MAROCAIN

Module : Ingénierie juridique et contrats internationaux

 Réalisé par :
BOUBRIK Badr Eddine
KABIRI Othman
NADIL Kawtar
NEJJAR Safoi
Table des matières

INTRODUCTION...............................................................................................3

I. NOTION ET HISTOIRE DU DROIT COMMERCIAL..........................3

1. Notion du droit commercial :.................................................................4

2. Histoire de droit commercial :...............................................................4

2.1 L’antiquité :..............................................................................................4

2.2 Le Moyen-Âge :........................................................................................5

2.3 L’époque moderne :.................................................................................5

II. CODE DE COMMERCE MAROCAIN...............................................6

1. Notion du droit au Maroc......................................................................6

2. Droit commercial avant le protectorat :...............................................6

3. Droit commercial avec le protectorat :.................................................7

4. Nouveau code de commerce au Maroc.................................................8

III. LA REPARTITION DU CODE DE COMMERCE :..........................8

1- Livre I : les commerçants.......................................................................8

A- Commerçants personnes physiques :....................................................8

B- Commerçants personnes morales........................................................11

2- Livre II : le fonds de commerce...........................................................11

2.1- Définition du fonds de commerce :.......................................................11

2.2- Les éléments du fonds de commerce :...................................................11

2.3- Le prix de vente :....................................................................................12

1
2.4- Les formalités d'enregistrement et de publicité :..................................12

3- Livre III : les effets de commerce :......................................................13

3.1 Le chèque :.............................................................................................13

3.2 La lettre de change :..............................................................................14

3.3 Le billet à ordre :....................................................................................16

4- Livre IV: les contrats commerciaux....................................................18

TITRE I : LE NANTISSEMENT..............................................................18

TITRE II : L’AGENCE COMMERCIALE.............................................18

TITRE III : LE COURTAGE....................................................................19

TITRE IV : LA COMMISSION................................................................19

TITRE V : LE CREDIT-BAIL..................................................................19

TITRE VI : LE TRANSPORT..................................................................19

5- Livre V: les procédures des difficultés de l’entreprise......................20

TITRE I : DISPOSITIONS GÉNÉRALES..............................................20

TITRE II : LES PROCÉDURES DE PRÉVENTION DES


DIFFICULTÉS DE L’ENTREPRISE.......................................................21

TITRE III : LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE..............................21

CONCLUSION..................................................................................................30

2
INTRODUCTION
Au Maroc, le Code de commerce est le texte législatif qui régit les actes de commerce et les
commerçants.

Le droit commercial est un droit pragmatique c'est-à-dire qui concerne la vie courante, mais
c’est aussi un droit de l’entreprise entièrement tourné vers l’esprit d’entreprendre.
Contrairement du droit civil, le droit commercial est marqué par des exigences de rapidité de
3 sécurité et d’efficacité des opérations commerciales. Ce particularisme fait du droit
commercial un droit plus souple et moins formaliste.

La spécificité du droit commercial est essentiellement le résultat d’une évolution historique te


marqué nombreuses date et plusieurs évènements, à cet égard le rappel de certaines dates et
évènements nous paraît essentiel afin de comprendre mieux le contexte dans lequel est né ce
droit. Pour se faire nous sommes contraints, tout d’abord, d’évoquer l’évolution du droit
commercial dans l’histoire, puis la répartition du code de commerce marocain.

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I. NOTION ET HISTOIRE DU DROIT COMMERCIAL

1. Notion du droit commercial :


Le droit commercial est la branche du droit chargée de la règlementation des relations liées
aux personnes, aux actes, aux lieux et aux contrats du commerce. Le droit commercial est une
branche du droit privé et englobe l’ensemble des normes relatives aux commerçants lors de
l’exercice de leur profession. Au niveau général, il y a lieu de dire que c’est la branche du
droit qui règle l’exercice de l’activité commerciale.

Il est possible de distinguer entre deux critères au sein du droit commercial. Le critère objectif
est celui qui concerne les actes de commerce mêmes. En revanche, le critère subjectif a à voir
avec la personne qui joue le rôle de commerçant.

Le droit commercial n’est pas statique, étant donné qu’il s’adapte aux besoins changeants des
entreprises, du marché et de la société en général. Toutefois, cinq principes basiques sont
toujours respectés : il s’agit d’un droit professionnel (dans la mesure où il résout des conflits
propres aux entrepreneurs), individualiste (il fait partie du droit privé et règlemente les
relations entre les particuliers), consuétudinaire (il se base sur les coutumes des
commerçants), progressif (il évolue au fil du temps) et internationalisé (il s’adapte au
phénomène de la globalisation).

Définitivement, le droit commercial a pour but de structurer l’organisation entrepreneuriale


moderne et de réglementer le statut juridique de l’entrepreneur, c’est-à-dire la personne qui
réalise des actes de commerce. Par ailleurs, les actes de commerce sont ceux qui sont menés
dans le but d’obtenir des profits.

2. Histoire de droit commercial :

2.1L’antiquité :

Le droit commercial a toujours été un droit différencié du droit civil, et ce même à l’époque
romaine où l’on faisait déjà la différence entre le jus civile (droit civil) et jus gentium (qui
s’apparente au droit commercial). Ceci est dû au fait que les commerçants avaient souvent
recours au crédit, et en faisant de nombreux échanges passaient de nombreux contrats, il
fallait donc des règles qui assuraient la rapidité et la sécurité des transactions. À cette époque
on voit déjà apparaître des tribunaux de commerce : consules mercatorum, avec la
4
particularité de sa composition, des commerçants qui sont donc appelés à juger leurs pairs.
Caractéristique que l’on rencontre encore aujourd’hui. Le droit de l’antiquité se focalisait
surtout sur le droit maritime et le droit bancaire. Des usages propres à ces domaines ont été
créés. On peut donc là encore constater que le droit commercial était créé par les usages, ces
habitudes de faire des commerçants qui étaient caractéristiques suivant les régions ou les
professions.

2.2Le Moyen-Âge :

Il faut attendre le Moyen-Âge (XIe siècle) pour voir se développer un droit commercial à part
entière. C’est notamment en Italie (Gênes, Pise, Florence, Venise : grands pôles d’activités
commerciales) ; dans les Flandres (Bruges, Amsterdam, Gand, Anvers) et en Champagne
(Provins, Troyes) que s’est développé le droit commercial. En effet dans ces régions étaient
organisées de grandes foires commerciales au cours desquelles les commerçants se
déplaçaient et faisaient échange. On a, à cette occasion, mis au point la lettre de change, et des
règles adaptées aux commerçants qui ne pouvaient satisfaire leurs engagements à payer
(faillite). À cette époque ont été mises en place des juridictions spécifiques, les tribunaux des
foires, et se sont également développés des usages propres aux lieux et aux corporations
concernées.

2.3L’époque moderne :

 Colbert, règne de Louis XIV : C’est au XVIIe que Colbert codifié a le droit commercial,
il s’agit alors d’un recueil de règles et de coutumes. En 1673 l’ordonnance de Colbert
relative au commerce peut être considérée comme l’ancêtre du code de Commerce.
 La période révolutionnaire :La période révolutionnaire a, quant à elle, affirmé la liberté
du commerce et de l’industrie ; accordant « à toute personne la liberté de faire commerce
ou négoce, d’exercer profession, art ou métier qu’elle trouvera bon. » Cette affirmation est
complétée par la loi Le Chapelier (1791) prononçant l’abolition des corporations. Les
corporations en effet étaient hostiles à la liberté du commerce puisque le système
interdisait à toute personne d’exercer librement le commerce, les corporations étaient des
associations d’artisans ou de marchands spécialisées dans des secteurs d’activités, qui
s’unissaient pour réglementer leur profession, et défendre leurs intérêts et bien sûr limiter
l’accès aux professions qu’elles représentaient. Il n’y avait donc pas de liberté d’accès aux

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professions concernées. La loi Le Chapelier constitue donc une étape importante dans le
développement des activités marchandes.

 Napoléon et le code de commerce de 1807 :C’est Napoléon, qui va formaliser en 1807 un


document unique des règles applicables au commerce. Il était composé de quatre livres :
– Livre I : Le commerce en général
– Livre II : Le commerce maritime
– Livre III : Les faillites et banqueroutes
– Livre IV : Les juridictions commerciales
Ce code de commerce était appelé code des boutiquiers. Mais là encore ce code n’est
qu’une compilation de l’existant sans œuvre créatrice, et pour de nombreux points restait
très approximative.

II. CODE DE COMMERCE MAROCAIN

1. Notion du droit au Maroc


la présentation de l'histoire et de l'évolution du droit, au Maroc, permet de dégager, à un
moment de l'histoire un droit amazigh pluriel, un droit musulman et un droit « moderne »
d'essence occidentale. Il convient de rappeler qu'avec l'avènement du protectorat, dès les
premières années, on assiste à un véritable foisonnement dans la production législative. Une
véritable frénésie dans l'élaboration des codes et textes

Le droit privé marocain est un droit dualiste, il existe à côté du droit civil un droit
commercial. Le Droit Civil marocain est divisé en deux codes, le Code des obligations et des
contrats et le Code de la famille. On comprendra aisément la nette séparation au Maroc entre
le Droit de la Famille et les autres composantes du Droit Civil. Le droit marocain des
obligations et contrats est, depuis 1913, codifié dans un monument législatif, le dahir des
obligations et contrats, que les juristes du Royaume désignent sous le sigle de DOC

2. Droit commercial avant le protectorat :


Avant le Protectorat français, le droit en vigueur au Maroc était officiellement le droit
musulman. Celui-ci jouait donc le rôle de droit positif dans tous les domaines : du statut
personnel au statut réel en passant par le droit des contrats, le droit commercial, le notariat et

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la Hisba. Les rares concessions qu'il tolérait étaient faites au profit du droit hébraïque, des
coutumes locales, et des lois étrangères en matière de statut personnel pour des raisons
évidentes : le respect dû aux Gens du Livre, s’est-il dire les fidèles des autres religions
monothéistes, ce code permis à travers les siècles, de régir la vie spirituelle et temporelle du
croyant. C’est dans cet environnement que devait être importé un droit de source étrangère
mais qui ne pouvait aller à l’encontre de la charia ni en méconnaître les règles dans son
application aux autochtones.
Il ne pouvait non plus ignorer les engagements divers et variés résultant des différents actes et
accords, de la conférence de Berlin en 1885, à l’acte d’Algésiras de 1906, à l’accord franco-
allemand du 4 Novembre 1911 et au traité de Fès du 30 Mars 1912. Ainsi le DOC fut élaboré
à un moment crucial de l’histoire du Maroc. Il ne pouvait donc s’agir d’une simple
transposition du Code Napoléon

3. Droit commercial avec le protectorat :


Avec l'établissement du Protectorat, le pays va connaître une véritable révolution juridique.
En effet, dès les premières années du Protectorat, les autorités franco-marocaines vont adopter
un certain nombre de mesures législatives et de codes inspirés principalement du droit
français et accessoirement d'autres droits européens tels que le droit allemand ou suisse.
Le droit marocain des obligations et contrats est, depuis 1913, codifié dans un monument
législatif, le dahir des obligations et contrats, que les juristes du Royaume désignent sous le
sigle de DOC. Ce « code » mis en place par les autorités françaises du Protectorat le 12 août
1913 (BO 12 sept 1913 p : 78) avait, pour objectif précis, de mettre un terme à des usages
incertains, flottants, contradictoires et mal connus, susceptibles de gêner l’implantation
française et le développement économique qui devait s’ensuivre. Le DOC, dans la
formulation des normes qu’il édicte, se présente comme un ensemble de règles de droit,
emprunté dans sa conception, dans sa présentation et dans son contenu au code civil français,
exception faite des relations familiales qui relèvent de la compétence du droit musulman ou
du droit hébraïque, pour les nationaux. Il ne faut guère occulter le fait que le texte avait été
mis en place pour permettre aux français et étrangers de bénéficier d’un environnement
juridique comparable à celui de leur pays d’origine tout en tenant compte d’une part, de la
propension que le texte pouvait avoir à être appliqué à des transactions impliquant des
autochtones et d’autre part du respect nécessaire des préceptes de la loi coranique dont le
garant demeurait le sultan, commandeur des croyants.

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4. Nouveau code de commerce au Maroc
Après 83 ans le Maroc optera pour un nouveau code de commerce imposé par les impératifs
de l’évolution économique et les nécessités de la modernité. Il s’agit bel et bien du Code de
commerce du 1 août 1996, qui a rassemblé la plupart des lois éparpillées intéressant le
commerce.
Ce code est réparti en cinq livres :

Livre 1 : le commerçant ;

Livre 2 : le fonds de commerce ;

Livre 3 : les effets de commerce ;

Livre 4 : les contrats commerciaux ;

Livre 5 : les difficultés de l’entreprise.

III. La répartition du code de commerce :

1- Livre I : les commerçants 

Dans la vie des affaires, l’application du droit commercial est en principe réservée aux
personnes physiques ou morales ayant la qualité de commerçant. Il fait de ces personnes
acteurs principaux du droit commercial. De manière générale, le droit reconnaît comme sujets
de droit les personnes physiques et les personnes morales.

En matière commerciale, il y a une double identification des personnes. Ainsi les


commerçants, personnes physiques, sont identifiés par rapport à la nature de leur activité. En
revanche, les commerçants, personnes morales, c'est-à-dire les sociétés commerciales, sont
identifiées par leur forme.

A- Commerçants personnes physiques :

Pour les commerçants personnes physiques, l’acquisition de la qualité de commerçant est


subordonnée à une double condition liée d’une part à l’exercice du commerce et de l’autre
part à la capacité commerciale.

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A. 1- L’exercice d’une profession commerciale commerce :

Le principe résulte de la formule légale selon laquelle « sont commerçants ceux quiexercent à
titre habituel ou professionnel » une des activités énumérées par les articles 6 et 7 ducode de
commerce marocain. Ce principe implique que la qualité de commerçant estsubordonnée à
l’exercice « habituel ou professionnel » d’une activité commerciale. C’est donc la pratique
habituelle ou professionnelle des actes de commerce qui confère la qualité de commerçant. Ce
sont les exigences légales. Aux exigences légales, la jurisprudence a ajouté un élément
constitutif de la qualité de commerçant. Elle a en effet affirmé que la qualité de commerçant
suppose d’agir en son nom et pour son propre compte. La qualité de commerçant suppose
ainsi une véritable indépendance ayant pour corollaire la prise de risques. Il en résulte que les
professionnels exerçant une activité relevant du commerce qui ne présente pas ces deux
caractéristiques n’ont pas la qualité de commerçant.

Dès lors, ceux qui agissent pour le compte d’autrui n’ont donc pas la qualité de commerçant.
A titre d’exemple, le lien de subordination qui unit un salarié à son employeur est ainsi
incompatible avec la qualité de commerçant. La solution est la même pour les personnes
suivantes ne sont pas commerçantes :
Le gérant salarié d’un fonds de commerce
Le VRP et l’agent commercial
Le PDG et les membres du directoire d’une SA
Le gérant d’une SARL

La qualité de commerçant suppose donc la prise de risque, ce qui permet d’expliquer le


caractère commercial ou non du statut d’associé de société commerciale. En droit marocain,
on distingue deux types de sociétés, d’une part les sociétés de personnes et, d’autre part, les
sociétés de capitaux.

Dans les sociétés de personnes, les associés sont indéfiniment et solidairement responsables
des dettes de la société et ont ainsi la qualité de commerçant. En revanche, dans sociétés de
capitaux, les associés ne sont responsables des dettes de la société que dans la limite de leur
apport et ne sont donc pas considérés comme commerçants. En effet, les actes de commerce
qu’ils accomplissent sont effectués au nom et pour le compte de la société et non pas en leur
nom et pour leur propre compte.

L’article 6 du code de commerce marocain prévoit expressément le caractère habituel


ouprofessionnel. Le caractère habituel suppose deux éléments : d’une part, l’élément matériel

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et,d’autre part l’élément intentionnel. L’élément matériel de l’habitude suppose une répétition
et une durée. L’habituel s’oppose donc à l’occasionnel. L’élément intentionnel, quant à lui,
signifie que lorsqu’on achète pour revendre de manière accidentelle et involontaire, l’habitude
est absente. Le caractère professionnel suppose une organisation et une compétence à même
de procurer à celui qui l’exerce des moyens pour subvenir aux besoins de l’existence. Le
professionnel se distingue ainsi de l’amateur, qui n’est pas qualifié techniquement, ou du
bénévole, qui agit sans percevoir une contrepartie. Le caractère professionnel implique
l’exercice habituel d’actes de commerce afin d’en tirer profit et l’intention de se consacrer à
une activité de se considérer comme un professionnel.

Enfin, l’exercice à titre personnel suppose une indépendance totale dans l’exercice de la
profession. Il suppose cependant un certain risque. Le commerçant peut faire des bénéfices
mais il peut aussi subir des pertes. Au Maroc, l’exercice d’une activité commerciale suppose,
cependant, d’avoir la capacité commerciale.

A. 2- La capacité commerciale

En droit marocain, la reconnaissance de la qualité de commerçant suppose une capacité


juridique spéciale, c'est-à-dire une capacité de devenir commerçant, c’est la capacité
commerciale. Prévue par l’article 12 du code de commerce marocain, la capacité commerciale
est déterminée par les règles du code de la famille. Par conséquent, les personnes se trouvant
exclues des professions commerciales sont les incapables mineurs et les incapables majeurs.

En droit civil marocain, est considéré comme mineur quiconque n’ayant pas atteint l’âge de la
majorité c'est-à-dire 18 ans. Un mineur peut, cependant, se trouver en état de bénéficier de la
capacité commerciale soit par l’effet d’une autorisation spéciale appelée « l’autorisation
d’expérience de la maturité » soit l’effet « d’une déclaration anticipée de majorité ». Selon
l’article 13 du code de commerce marocain, l’une ou l’autre doivent être inscrites au registre
de commerce.

➢ L’autorisation d’expérience de la maturité : L’article 226 code de la familledispose que le


mineur doué de discernement "peut prendre possession d’une partie de sesbiens pour en
assurer la gestion à titre d’essai". Le mineur habilité ainsi à gérer une partie de ses biens, reste
en principe incapable. Mais pendant la période d’expérience, généralement d'une année
renouvelable, il est considéré, à l'égard des biens qui lui sont remis et qui sont mentionnés
dans son autorisation, comme ayant pleine capacité. Il peut même ester en justice à propos des
actes de sa gestion.

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➢ L’émancipation par déclaration de majorité : Cette émancipation est réglementée par
l’article 218 alinéas 3 et suivants du code de la famille qui prévoit que le mineur qui a atteint
l’âge de 16 ans, est admis à requérir son émancipation du tribunal. De même son représentant
légal, s’il le juge apte à être émancipé, il peut en faire la demande au tribunal.

De l’émancipation, il résulte 4 conséquences pour le mineur :

- Prend possession de tous ses biens.

- Qu’il est entièrement affranchi de la tutelle.

- Qu’il est relevé de son incapacité, ce qui revient à dire qu’il acquière la pleine capacité
pour la gestion et la disposition de son patrimoine.

Quant aux droit extra patrimoniaux, notamment le droit au mariage, ils restent soumis aux
textes qui le régissent.

Enfin, la femme mariée peut selon l’article 17 du code commerce exercer le commerce sans
l’autorisation de son mari.

B- Commerçants personnes morales

La personne morale n’est pas une personne, c’est un être artificiel. Ainsi, les sociétés
commerciales sont personnifiées et traitées comme des sujets de droit à condition que la loi
autorise cette personnification. Seule la loi peut créer des fictions. Ainsi, au Maroc les
sociétés commerciales ne jouissent de la personnalité morale qu’à compter de leur
immatriculation au registre du commerce.

2- Livre II : le fonds de commerce 

2.1- Définition du fonds de commerce :

Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l'ensemble de biens
mobiliers affectés à l'exercice d'une ou des plusieurs activités commerciales.

2.2- Les éléments du fonds de commerce :

En vertu de l’article 80 du code de commerce marocain, le fonds de commerce comprend


obligatoirement, la clientèle et l'achalandage. De plus, il englobe tous autres biens nécessaires
à l'exploitation du fonds tels que le nom commercial, l'enseigne, le droit au bail, le mobilier
commercial, les marchandises, le matériel et l'outillage, les brevets d'invention, les licences,

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les marques de fabrique, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels et,
généralement, tous droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés.

2.3- Le prix de vente :

Des prix distincts sont établis pour les éléments incorporels du fonds de commerce (art. 91), le
matériel et les marchandises.

Cependant, le montant de la vente doit être déposé auprès d'une instance dûment habilitée à
conserver les dépôts.

2.4- Les formalités d'enregistrement et de publicité:

Il y a lieu de rappeler ces formalités, il s’agit : du dépôt au secrétariat-greffe du tribunal

Après enregistrement auprès des services d'enregistrement et de timbres, l'acheteur doit


procéder au dépôt d'un exemplaire de l'acte sous seing privé, dans les 15 jours de sa date,au
secrétariat -greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds ou le
principalétablissement du fonds si la vente comprend des succursales.

De l’inscription au registre de commerce

Un extrait de l'acte de vente doit être enregistré au registre de commerce. Cet extrait doit
contenir les informations suivantes :

- la date de l'acte, noms, prénoms et domiciles de l'ancien et du nouveau propriétaire.

- la nature et le siège du fonds de commerce.

- l'indication et siège des succursales s'il y en.

- le prix de vente stipulé.

- l'indication du délai pour les oppositions.

- et l'élection de domicile dans le ressort du tribunal.

Et de la publication au bulletin officiel et au Journal d'Annonce Légal (J.A.L)

L'extrait inscrit au registre de commerce est publié en entier et sans délai par les soins du
secrétaire-greffier, aux frais des parties, au Bulletin Officiel et dans un J.A.L.

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Cette publication est renouvelée à la diligence de l'acquéreur entre le huitième et le quinzième
jour après la première insertion.

3- Livre III : les effets de commerce :

Les effets de commerce appartiennent à la catégorie des titres négociables qui permettent une
circulation aisée des richesses et facilitent ainsi leur mobilisation par différentes techniques de
crédit. Est dit « négociable » un titre transmissible par l'un des procédés simplifiés que la
pratique a imaginés et le droit reconnus : endossement, tradition, transfert. Les droits
représentés par ces titres sont d'une grande variété. Parfois il s'agit de la propriété ou de la
possession de meubles corporels (connaissement, récépissé négociable). Dans la gamme
démultipliée des produits financiers nouveaux, les titres négociables représentent aujourd'hui
une catégorie spécifique non négligeable. Dans d'autres cas c'est le bénéfice d'un contrat qui
est inclus dans le titre (police d'assurance négociable), ou un droit d'associé (action). Le plus
souvent le titre négociable représente une créance de somme d'argent. C'est dans cette
dernière catégorie que se rangent les effets de commerce et les chèques qui, s'ils ne sont pas
ordinairement classés parmi les effets de commerce, en sont très proches à la fois par leur
origine historique et par leurs caractères juridiques.

Il s’agit :

De chèque (instrument de paiement)

La lettre de change (instrument de paiement et de crédit)

Le billet à ordre (instrument de paiement et de crédit)

III.1 Le chèque :

Le chèque est un écrit qui, sous la forme d'un mandat de paiement, sert au tireur à effectuer le
retrait à son profit ou au profit d'un tiers, de tout ou partie des fonds disponibles portés au
crédit de son compte chez le tiré. Obligatoirement payable à vue, le chèque n'est qu'un
instrument de paiement et ne peut pas servir à faire du crédit, à la différence de la lettre de
change.

Le chèque de garantie : Le nouveau code de commerce punit d'un emprisonnement d'un à


cinq ans et d'une amende de 2.000 à 10.000 DH, sans que cette amende ne puisse être
inférieure à 25% du montant du chèque ou de l'insuffisance de provision "toute personne qui,

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en connaissance de cause, accepte de recevoir ou d'endosser un chèque à la condition qu'il ne
soit pas encaissé immédiatement et qu'il soit conservé à titre de garantie".

Le chèque au porteur : Est un chèque ne portant pas la mention ou l'indication de la


personne à l'ordre duquel il doit être payé. Ce chèque peut donc être encaissé par toute
personne qui le présente au paiement.

Le chèque barré : Dans le but de limiter les risques en cas de perte ou de vol, le chèque peut
être barré. Le barrement s'effectue au moyen de deux barres parallèles apposées au recto. Le
barrement peut être général ou spécial. Le barrement est dit général s'il ne porte entre les
barres aucune désignation ou la mention "établissement bancaire" ou un terme équivalent. Il
est dit spécial si le nom d'un établissement bancaire est inscrit entre les deux barres. Le
barrement général peut être transformé en barrement spécial et non le contraire. Un chèque à
barrement général ne peut être payé par le tiré qu'à l'un de ses clients ou à un établissement
bancaire. Un chèque à barrement spécial ne peut être payé par le tiré qu'à l'établissement
bancaire désigné ou, si celui-ci est le tiré, qu'à son client. Toutefois, l'établissement bancaire
désigné peut recourir pour l'encaissement à un autre établissement bancaire".

Le chèque non endossable : Est un chèque qui contient la mention expresse qu'il ne peut y
avoir de transmission par voie d'endossement sauf au profit d'une banque ou d'un
établissement assimilé.

La provision : elle est constituée par la créance de somme d'argent, exigible, dont le tireur est
titulaire à l'encontre du tiré. La provision doit exister au moment même où le chèque est émis.

L'opposition : L’opposition sur un chèque est permise en cas de perte, de vol, d'utilisation
frauduleuse ou de falsification du chèque, et en cas de redressement ou de liquidation
judiciaire du porteur. « Le tireur doit immédiatement confirmer son opposition par écrit quel
que soit le support de cet écrit et appuyer cette opposition par tout document utile » Art 271
du code de commerce. Tout établissement bancaire est tenu de mentionner sur les formules de
chèques délivrées aux titulaires de comptes, les sanctions encourues en cas d'opposition
fondée sur une autre cause que celles prévues par la loi.

III.2 La lettre de change :

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La lettre de change ou traite est un écrit par lequel une personne appelée « tireur » donne à
une autre personne appelée « tiré » l’ordre de payer à une époque déterminée une certaine
somme d’argent à une troisième personne appelée bénéficiaire ou preneur ou à l’ordre de
celle-ci.

La lettre de change est toujours réputée commerciale quelle que soit la personne qui l’utilise
et la nature de l’opération qu’elle matérialise. La compétence juridictionnelle revient toujours
au tribunal de commerce.

Pour pouvoir émettre une lettre de change il faut respecter un certain nombre de conditions de
fond et de forme. Mais étant un écrit littéral, les conditions de forme de la lettre de change
l’emportent sur les conditions de fond qui sont quasi-inexistantes.

Pour que la lettre de change soit valable elle doit contenir :

2. La dénomination de la lettre de change insérée dans le texte même du titre et exprimée


dans la langue employée pour la rédaction de ce titre.
3. Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée.
4. Le nom de celui qui doit payer (tiré).
5. L’indication de l'échéance.
6. Celle du lieu où le paiement doit s'effectuer.
7. Le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait.
8. L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée.
9. Le nom et la signature de celui qui émet la lettre (tireur).

Pour les conditions de fond :

Capacité : tout signataire de la lettre de change doit avoir la capacité d’exercer le commerce ;

Provision : est la créance du tireur sur le tiré. A l’échéance de la lettre de change, la provision
doit être certaine, liquide et exigible. La preuve qu’elle existe à l’échéance incombe au tireur.
Toutefois, rien n’empêche le tiré de constater lui-même l’existence de la provision en signant
et en apposant sur la lettre de change le mot « accepté » ou tout autre mot équivalent.

La signature du tiré sur la lettre de change vaut acceptation à payer le montant mentionné sur
la lettre à l’échéance. Le tiré devient redevable en vertu du droit cambiaire à l’égard du
porteur. Mais rien n’oblige le tiré à accepter, il demeure libre de refuser ou d’accepter la lettre
de change sauf, si elle est créée en exécution d'une convention relative à des fournitures de
15
marchandises et passée entre commerçants et que le tireur a satisfait aux obligations résultant
pour lui du contrat. Dans ce cas le tiré est tenu de donner son acceptation dès l’expiration d’un
délai conforme aux usages normaux du commerce en matière de reconnaissance de
marchandises.

III.3 Le billet à ordre :

Régi par les articles 232 à 238 du code de commerce, le billet à ordre est un titre par lequel
une personne « le souscripteur » s’engage à payer à une certaine date une somme déterminée
à une autre personne, « le bénéficiaire » ou à son ordre. Considéré comme un des moyens de
paiement et de crédit, son régime s’apparente beaucoup à celui de la lettre de change avec
quelques points de divergence. En effet les dispositions des articles 234 à 236 du code de
commerce renvoient aux dispositions de la lettre de change. On cite :

Article 234 : « Sont applicables au billet à ordre, en tant qu'elles ne sont pas incompatibles
avec la nature de ce titre, les dispositions relatives à la lettre de change et concernant :

- l'endossement (art. 167 à 173);

- l'échéance (art. 181 à 183);

- le paiement (art. 184 à 195);

- les recours faute de paiement (art. 196 à 204 et 206, 207 et 208);

- les protêts (art. 209 à 212);

- le rechange (art. 213 et 214);

- le paiement par intervention (art. 215, 217 à 221);

- les copies (art. 225 et 226);

- les altérations (art. 227);

- la prescription (art. 228);

- les jours fériés, les jours ouvrables y assimilés, la computation des délais et l'interdiction des
jours de grâce (art. 229 et 231). »

Article 235 : « Sont aussi applicables au billet à ordre les dispositions concernant la lettre de
change payable chez un tiers ou dans une localité autre que celle du domicile du tiré (art. 161
et 177), la stipulation d'intérêts (art. 162), les différences d'énonciations relatives à la somme à

16
payer (art. 163), les conséquences de l'apposition d'une signature dans les conditions visées à
l'article 164 et celle de la signature d'une personne qui agit sans pouvoirs ou en dépassant ses
pouvoirs (art. 164). »

Article 236 : « Sont également applicables au billet à ordre les dispositions relatives à l'aval
(art. 180). Toutefois, dans le cas prévu au sixième alinéa de cet article, si l'aval n'indique pas
pour le compte de qui il a été donné, il est réputé l'avoir été pour le compte du souscripteur du
billet à ordre. »

L’émission du billet à ordre :

Les conditions de forme :

Comme pour le chèque et la lettre de change, pour sa validité, le billet à ordre doit contenir un
certain nombre de mentions obligatoires. Il s’agit de :

1) la clause à ordre ou la dénomination du titre insérée dans le texte même et exprimée dans la
langue employée pour la rédaction de ce titre.

2) la promesse pure et simple de payer une somme déterminée (je paierai).

3) l'indication de l'échéance.

4) l’indication du lieu où le paiement doit s'effectuer.

5) le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait.

6) l'indication de la date et du lieu où le billet est souscrit.

7) le nom et la signature de celui qui émet le titre (souscripteur).

Le défaut d’une de ces mentions a pour conséquence que le billet ne vaut pas comme billet à
ordre mais comme simple promesse de paiement.

Les conditions de fond :

Sont réputés actes de commerce, outre la lettre de change, « le billet à ordre signé même par
un non-commerçant, lorsqu’il résulte d’une transaction commerciale ». Par conséquent, le
billet à ordre revêt le caractère commercial si la dette à l’occasion de laquelle il est souscrit est
commerciale, et il est un acte civil si l’opération à l’occasion de laquelle il est souscrit est
civile. Dans la première hypothèse, la capacité commerciale sera requise, car l’acte est

17
commercial, alors que dans la deuxième hypothèse, le simple fait d’être majeur ou mineur
émancipé suffit de le dresser.

Concernant la provision et contrairement à la lettre de change, en matière de billet à ordre, il


n’y a pas de provision, qui est une créance du tireur sur le tiré. Le souscripteur cumule en
effet entre ces deux qualités et c’est lui-même qui doit payer. Il aura seulement à verser chez
son banquier les fonds nécessaires au paiement si le billet est domicilié chez un banquier.

Corrélativement, puisque le billet à ordre met en relation deux personnes, le souscripteur et le


bénéficiaire, il n’y a donc pas de tiré, l’acceptation n’a pas de raison d’être. Le souscripteur
rédige lui-même l’effet et sa signature à l’émission, l’engage juridiquement à payer à
l’échéance entre les mains du bénéficiaire, de la même manière que l’accepteur d’une lettre de
change. Toutefois, le billet à ordre payable à un certain délai de vue doit être présenté au visa
du souscripteur dans le délai d’un an. Le refus du souscripteur de donner son visa daté est
constaté par un protêt dont la date sert de point de départ au délai de vue.

4- Livre IV: les contrats commerciaux

Article 334 :En matière commerciale la preuve est libre. Toutefois, elle doit êtrerapportée par
écrit quand la loi ou la convention l'exigent.

Article 335 :En matière d'obligations commerciales, la solidarité se présume.

TITRE I : LE NANTISSEMENT

Article 336 : II y a deux sortes de nantissement : le gage qui suppose la dépossession du


débiteur et le nantissement sans dépossession.
Le gage : le gage est une sûreté réelle mobilière, c'est-à-dire une garantie donnée à un
créancier sur un bien meuble corporel appartenant à son débiteur.

Le nantissement sans dépossession : c'est-à-dire que le débiteur conserve la possession et


l'usage du bien nanti.

TITREII: L’AGENCE COMMERCIALE

Le contrat d'agence commerciale est un mandat par lequel unepersonne, sans être liée par un
contrat de travail, s'engage à négocier ou àconclure d'une façon habituelle, des achats, des
ventes ou, d'une manièregénérale, toutes autres opérations commerciales au nom et pour le
compted'un commerçant, d'un producteur ou d'un autre agent commercial, lequels'engage, de
son côté, à la rémunérer.

18
TITRE III : LE COURTAGE

Le courtage est la convention par laquelle le courtier est chargé parune personne de
rechercher une autre personne pour les mettre en relation,en vue de la conclusion d'un contrat.

TITRE IV : LA COMMISSION

La commission est le contrat par lequel le commissionnaire reçoitpouvoir pour agir en son
propre nom pour le compte du commettant.Le contrat de commission est régi par les
dispositions relatives aumandat ainsi que par les règles ci-après.

TITRE V : LE CREDIT-BAIL

Article 431 : Constitue un contrat de crédit-bail, conformément aux dispositions de l'article 8


du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l'exercice de
l'activité des établissements de crédit et de leurcontrôle :

1) toute opération de location de biens d'équipement, de matériel oud'outillage qui quelle que
soit sa qualification, donne au locataire lapossibilité d'acquérir, à une date fixée avec le
propriétaire, tout ou partiedes biens loués, moyennant un prix convenu tenant compte, au
moins pourpartie, des versements effectués à titre de loyers (crédit-bail mobilier) ;

2) toute opération de location de biens immobiliers à usageprofessionnel, achetés par le


propriétaire ou construits pour son compte,qui, quelle que soit sa qualification, permet au
locataire de devenir propriétaire de tout ou partie des biens loués au plus tard à l'expiration
dubail (crédit-bail immobilier).

TITRE VI : LE TRANSPORT

Le contrat de transport est la convention par laquelle letransporteur s'engage moyennant un


prix à faire lui-même parvenir unepersonne ou une chose en un lieu déterminé.

TITRE VII: LES CONTRATS BANCAIRES

Le compte en banque est soit à vue, soit à terme.

Le compte à vue : est un compte bancaire ordinaire. Ses conditions d'utilisation sont prévues
par une convention, signée par le client et le représentant de la banque, lors de l'ouverture. En

19
plus d'un chéquier, la banque propose souvent une carte bancaire, pour les paiements et les
retraits d'espèces dans les distributeurs.

Le compte àterme : est un dépôt bancaire qui ne peut être retiré qu'à l'échéance d'un certain
terme ou d'une certaine période. En contrepartie, le taux d'intérêt associé est généralement
plus élevé que pour un dépôt à vue où la somme peut être retirée à n'importe quel moment.

TITRE VIII : LE DOMICILIATION

Article 544-1 : La domiciliation de l’entreprise est le contrat par lequel une personnephysique
ou morale, dénommée domiciliataire, met le siège de sonentreprise ou son siège social à la
disposition d’une autre personnephysique ou morale, dénommée domiciliée pour y établir le
siège de sonentreprise ou son siège social, selon le cas.

5- Livre V: les procédures des difficultésde l’entreprise

TITREI: DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 545 :

 L’entreprise est tenue de procéder par elle-même à travers la prévention interne des
difficultés, au redressement permettant la continuité de l’exploitation. A défaut, le
président du tribunal intervient à travers la prévention externe.
 Il est fait recours à la procédure de sauvegarde de l’entreprise en difficulté à travers la
mise en place d’un plan de sauvegarde soumis au tribunal pour approbation.
 Le traitement des difficultés de l’entreprise intervient à travers le redressement
judiciaire par la mise en place d’un plan de continuation ou d’un plan de cession.
 Les difficultés peuvent aboutir, également, à la fin de la continuation de l’exploitation
par la mise en liquidation judiciaire.
 Le débiteur, personne physique ou morale, est en droit de demander au tribunal
l’ouverture de l’une des procédures de prévention, de sauvegarde, de redressement
judiciaire ou de liquidation judiciaire dans les conditions prévues par le présent livre.
 Les formalités se rapportant aux procédures des difficultés de l’entreprise prévues au
présent livre doivent être accomplies par voie électronique selon les modalités fixées
par voie réglementaire.

20
TITRE II : LES PROCÉDURES DE PRÉVENTION DES DIFFICULTÉS DE
L’ENTREPRISE

1. La prévention interne

Article 547 :

Lorsque le chef de l’entreprise ne procède pas, de son propre chef, auredressement des faits de
nature à compromettre l’exploitation, lecommissaire aux comptes, s’il en existe, ou tout
associé dans la sociétéinforme le chef de l’entreprise des faits ou des difficultés de nature
àcompromettre la continuité de l’exploitation, notamment ceux de naturejuridique,
économique, financière ou sociale et ce, dans un délai de 8 joursde leur découverte par lettre
recommandée avec accusé de réception,l’invitant à redresser la situation.

Faute d’exécution par le chef d’entreprise dans un délai de 15 jours dela réception ou s’il
n’arrive pas personnellement ou après délibération duconseil d’administration ou du conseil
de surveillance, selon le cas, à unrésultat positif, il est tenu de faire délibérer, dans un délai de
15 jours, l’assemblée générale pour y statuer sur rapport du commissaire auxcomptes, s’il en
existe.

2. La prévention externe

La procédure de la prévention externe est ouverte devant le présidentdu tribunal dans le cas
prévu à l’article précédent ou lorsqu’il résulte detout acte, document ou procédure, qu’une
entreprise, sans être en cessationde paiement connaît des difficultés juridiques, économiques,
financières ousociales ou des besoins ne pouvant pas être couverts par un financementadapté
aux possibilités de l’entreprise.

TITRE III : LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE

1. Les conditions d’ouverture de la procédure

Article 560 :

La procédure de sauvegarde a pour objet de permettre à l’entreprisede surmonter ses


difficultés afin de garantir la poursuite de son activité, lemaintien de l’emploi et l’apurement
du passif.

21
2. Les actes de procédure

Article 564 :

S’il apparaît après l’ouverture de la procédure de sauvegarde quel’entreprise était en cessation


de paiements à la date du jugementprononçant l’ouverture de ladite procédure, le tribunal
constate lacessation de paiement, en fixe la date conformément aux dispositions del’article
713 et prononce la conversion de la procédure desauvegarde en redressement judiciaire ou
liquidation judiciaireconformément aux dispositions de l’article 583.

En cas de conversion de la procédure de sauvegarde en redressementjudiciaire, le tribunal


peut, en tant que de besoin, proroger la durée restantà courir de la préparation de la solution et
ce sous réserve des dispositionsdu 2ème alinéa de l’article 595.

3. Les pouvoirs du chef de l’entreprise et du syndic

Article 566 :

Le chef d’entreprise assure les opérations de gestion. Il demeuresoumis en ce qui concerne les
actes de disposition et l’exécution du plan desauvegarde au contrôle du syndic qui en adresse
un rapport au jugecommissaire.

4. La préparation de la solution

Article 569 :

Le syndic, avec le concours du chef de l’entreprise, doit dresser dansun rapport détaillé le
bilan financier, économique et social de l’entreprise.

Au vu de ce bilan, le syndic propose au tribunal soit l’approbation duprojet du plan de


sauvegarde ou sa modification soit le redressement del’entreprise ou la liquidation judiciaire.

5. Choix de la solution

Sur le rapport du syndic et après avoir entendu le chef de l’entrepriseet les contrôleurs, le
tribunal décide l’adoption du plan de sauvegarde s’ilestime qu’il existe des possibilités
sérieuses pour l’entreprise d’êtresauvegardée.

Sont applicables, à ce titre, les dispositions des articles 623, 624 (alinéas3, 4, 5 et 6), 625, 626,
627 et de 629 à 633.

22
TITRE IV : LA PROCÉDURE DE REDRESSEMENT JUDICIAIRE

1. Les conditions d’ouverture de la procédure

Article 575 :

La procédure de redressement judiciaire s’applique à toute entreprisecommerciale en


cessation de paiement ;

La cessation de paiement est établie dès lors que l’entreprise est dansl’impossibilité de faire
face au passif exigible avec son actif disponible, ycompris les créances résultant des
engagements pris dans le cadre del’accord amiable prévu à l’article 556.

2. Les actes du redressement judiciaire

2.1- La gestion de l’entreprise

 La continuation de l’exploitation
 Les pouvoirs du chef de l’entreprise et du syndic
 La préparation de la solution
 L’assemblée des créanciers

2.2- Choix de la solution


 La continuation
 La cession

TITRE V : LA LIQUIDATION JUDICIAIRE

1. Dispositions générales
Article 651 :

 Le tribunal prononce, d’office ou à la demande du chef de l’entreprise, d’un créancier


ou du ministère public, l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire lorsqu’il
lui apparaît que la situation de l’entreprise est irrémédiablement compromise.
 Les règles de procédure prévues aux articles 575 à 585 sont applicables.
 Le jugement qui prononce la liquidation judiciaire emporte de plein droit
dessaisissement pour le débiteur de l’administration et de la disposition de ses biens,
même de ceux qu’il a acquis à quelque titre que ce soit, tant que la liquidation
judiciaire n’est pas clôturée.

23
 Les droits et actions du débiteur concernant son patrimoine sont exercés pendant toute
la durée de la liquidation judiciaire par le syndic.
 Toutefois, le débiteur peut exercer les actions personnelles ; il peut se constituer partie
civile dans le but d’établir la culpabilité de l’auteur d’un crime ou d’un délit dont il
serait victime ; toutefois, les dommages intérêts qu’il obtiendra, éventuellement,
bénéficieront à la procédure ouverte.

2. La réalisation de l’actif

Article 654 :

Les ventes d’immeubles ont lieu suivant les formes prescrites par le code de procédure civile
en matière de saisie immobilière. Toutefois, le juge-commissaire fixe, après avoir recueilli les
observations des contrôleurs, le chef de l’entreprise et le syndic entendus ou dûment appelés,
la mise à prix et les conditions essentielles de la vente et détermine les modalités de la
publicité.

Lorsqu’une procédure de saisie immobilière engagée avant l’ouverture du redressement ou de


la liquidation judiciaire a été suspendue par l’effet de cette dernière, le syndic peut être
subrogé dans les droits du créancier saisissant pour les actes que celui-ci a effectués, lesquels
sont réputés accomplis pour le compte du syndic qui procède à la vente des immeubles.

La saisie immobilière peut alors reprendre son cours au stade où le jugement d’ouverture
l’avait suspendue.

Dans les mêmes conditions, le juge-commissaire peut, à titre exceptionnel, si la consistance


des immeubles, leur emplacement ou les offres reçues sont de nature à permettre une cession
amiable dans les meilleures conditions, autoriser la vente soit par adjudication amiable sur la
mise à prix qu’il fixe, soit de gré à gré aux prix et conditions qu’il détermine.

3. L’apurement du passif

Article 663 :

Si une ou plusieurs distributions de sommes précèdent la répartition du prix des immeubles,


les créanciers privilégiés et hypothécaires admis concourent aux répartitions dans la
proportion de leurs créances totales.

Après la vente des immeubles et le règlement définitif de l’ordre entre les créanciers
hypothécaires et privilégiés, ceux d’entre eux qui viennent enrang utile sur le prix des

24
immeubles pour la totalité de leur créance neperçoivent le montant de leur collocation
hypothécaire que sous ladéduction des sommes par eux reçues.

Les sommes ainsi déduites profitent aux créanciers chirographaires.

TITRE VI : LES RÉGLES COMMUNES AUX PROCÉDURES DE SAUVEGARDE,


DE REDRESSEMENT JUDICIAIRE ET DE LIQUIDATION JUDICIAIRE

1. Les organes de la procédure

Article 670 :

Dans le jugement d’ouverture, le tribunal désigne le juge-commissaireet le syndic. Il désigne


également un suppléant du juge-commissaire investides mêmes missions en cas
d’empêchement de ce dernier.

Aucun parent jusqu’au quatrième degré inclusivement ou alliés duchef ou des dirigeants de
l’entreprise ne peut être désigné comme jugecommissaire ou syndic.

2. Les mesures conservatoires

Dès son entrée en fonction, le syndic est tenu de requérir du chef d’entreprise ou, selon le cas,
de faire lui-même tous actes nécessaires à la conservation des droits de l’entreprise contre les
débiteurs de celle-ci et à la préservation des capacités de production.

Il a qualité pour inscrire au nom de l’entreprise tous hypothèques, nantissements, gages ou


privilèges que le chef d’entreprise aurait négligé de prendre ou de renouveler.

Il se fait remettre par le chef d’entreprise ou par tout tiers détenteur les documents et les livres
comptables en vue de leur examen.

3. L’arrêt des poursuites individuelles

Article 686 :

Le jugement d’ouverture suspend ou interdit toute action en justice de la part de tous les
créanciers dont la créance a son origine antérieurement audit jugement et tendant :

– à la condamnation du débiteur au paiement d’une somme d’argent ;

– à la résolution d’un contrat pour défaut de paiement d’une somme d’argent.

25
Il arrête ou interdit également toute mesure d’exécution de la part de ces créanciers tant sur
les meubles que sur les immeubles.

Les délais impartis à peine de déchéance ou de résolution des droits sont, en conséquence,
suspendus.

Toutefois, le créancier titulaire d’une sûreté mobilière peut demander au juge-commissaire la


vente du bien objet de cette sûreté dans le cas où ce dernier est périssable, susceptible d’être
modifié sensiblement dans sa valeur, ou dont la conservation requiert des frais exorbitants.
Dans ce cas les dispositions de l’article 632.

4. L’interdiction de payer les dettes antérieures

Article 690 :

Le jugement ouvrant la procédure emporte, de plein droit, interdiction de payer toute créance
née antérieurement au jugement d’ouverture.

Le juge-commissaire peut autoriser le syndic à payer des créances antérieures au jugement,


pour retirer le gage ou une chose légitimement retenue, lorsque ce retrait est nécessaire à la
poursuite de l’activité de l’entreprise.

Article 691 :

Tout acte ou tout paiement passé en violation des dispositions de l’article précédent est annulé
à la demande de tout intéressé, présentée dans un délai de trois ans à compter de la conclusion
de l’acte, du paiement de la créance ou de la publicité de l’acte lorsqu’elle est exigée par la
loi.

5. L’arrêt du cours des intérêts

Article 692 :

Le jugement d’ouverture arrête le cours des intérêts légaux et conventionnels, ainsi que de
tous intérêts de retard et majorations.

Article 693 :

Les intérêts reprennent leur cours à la date du jugement arrêtant le plan de sauvegarde ou le
plan de continuation.

6. Les droits du bailleur

26
 Le bailleur n’a privilège que pour les deux années de loyer précédant immédiatement
le jugement d’ouverture de la procédure.

 Si le bail est résilié, le bailleur a, en outre, privilège pour le loyer de l’année au cours
de laquelle la résiliation a eu lieu.

 Si le bail n’est pas résilié, le bailleur ne peut exiger le paiement des loyers à échoir
sauf si la garantie donnée lors de la conclusion du bail a été annulée.

7. Les cautions

Article 695

 Les cautions, solidaires ou non, peuvent se prévaloir :

 Des dispositions du plan de continuation ;

 De l’arrêt du cours des intérêts prévus à l’article 692 ci-dessus.

 La déchéance du terme ne leur est pas opposable.

Le recours contre les cautions ne peut être ouvert que pour les créances déclarées.

8. L’interdiction des inscriptions

Article 699 :

Les hypothèques, nantissements, privilèges ne peuvent plus être inscrits postérieurement au


jugement d’ouverture.

9. La revendication

Article 700 :

La revendication des biens meubles ne peut être exercée que dans le délai de trois mois
suivant la publication de jugement ouvrant la procédure de redressement ou de liquidation
judiciaire.

Pour les biens faisant l’objet d’un contrat en cours au jour de l’ouverture de la procédure, le
délai court à partir de la résiliation ou du terme du contrat.

10. Les droits du conjoint

Article 710 :

27
Le conjoint du débiteur soumis à une procédure de sauvegarde de redressement ou de
liquidation judiciaire établit la consistance de ses biens personnels conformément aux règles
des régimes matrimoniaux.

11. La période suspecte

Article 712 :

La période suspecte s’étend de la date de cessation des paiements jusqu’au jugement


d’ouverture de la procédure, augmentée d’une période antérieure pour certains contrats.

12. La détermination du passif de l’entreprise

 Les déclarations de créances

 La vérification des créances

TITRE VII : LES SANCTIONS

1. Les sanctions civiles

Article 737 :

Le tribunal compétent pour prononcer les sanctions civiles prévues au présent chapitre, est
celui qui a ouvert la procédure.

2. Les sanctions pénales

 La banqueroute

 Autres infractions

 Règles de procédure

TITRE VIII : LES VOIES DE RECOURS

Les jugements et ordonnances rendus en matière des procédures de sauvegarde, de


redressement et de liquidation judiciaire sont, de plein droit, assortis de l’exécution provisoire.

Toutefois, les demandes de sursoir à l’exécution provisoire des décisions ordonnant la


liquidation ou la cession totale peuvent être présentées par requête disjointe de l’action
principale devant la juridiction statuant en appel.

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La cour d’appel statue en chambre du conseil dans les quinze jours suivants la date du dépôt
de la demande.

TITRE IX : LES PROCÉDURES TRANSFRONTALIÉRES DES DIFFICULTÉS DE


L’ENTREPRISE

Article 768 :

Les dispositions du présent titre ont pour objet d’offrir des mécanismes pour traiter des cas
transfrontaliers de difficultés de l’entreprise, et ce à travers les actions suivantes :

– faciliter la coopération entre les tribunaux marocains et les tribunaux étrangers


concernés par les procédures relatives aux difficultés de l’entreprise ;

– renforcer la sécurité juridique dans le commerce et les investissements transfrontaliers.

– administrer équitablement et efficacement les procédures transfrontalières relatives


aux difficultés de l’entreprise, de manière à protéger les intérêts de tous les créanciers
et des autres parties intéressées, y compris le débiteur ;

– protéger et valoriser les biens du débiteur ;

– faciliter la sauvegarde des entreprises en difficultés financières, de manière à protéger


les investissements et préserver les emplois.

29
CONCLUSION

En conclusion, on peut dire que le particularisme des règles qui gouvernent le droit
commercial s’explique par la spécificité de son objet, c'est-à-dire le commerce. L’activité
commerciale s’épanouit dans un cadre particulier : le commerce. D’un point de vue
économique, le commerce, c’est l’échange, la spéculation, la recherche du gain et la quête de
la richesse. D’un point de vue juridique, l’une des spécificités du droit commercial est que
c’est un droit des échanges

L’autre spécificité du droit commercial est que c’est un droit de professionnels. Les acteurs du
droit commercial sont des professionnels aussi bien des industriels que des commerçants. Le
droit commercial est en général évolué pour donner à ces professionnels du commerce les
moyens juridiques pour agir, ensuite pour éviter les comportements abusifs de certains
commerçants, tant dans la relation avec d’autres commerçants, tant dans la relation avec des
non commerçants, et enfin dans nos jours pour protéger les entreprises en difficulté.

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BIBLIOGRAPHIE

http://fr.jurispedia.org/index.php/Droit_commercial_(ma)#:~:text=Le%20premier%20Code

%20de%20commerce,les%20n%C3%A9cessit%C3%A9s%20de%20la%20modernit

%C3%A9.

https://rnesm.justice.gov.ma/Documentation/MA/3_TradeRecord_fr-FR.pdf

https://www.editions-ellipses.fr/PDF/9782340016156_extrait.pdf

http://www.cosmovisions.com/Commerce-Temps-Modernes.htm

https://oriental.eregulations.org/media/code%20de%20commerce%20marocain.pdf

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