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uNIVERSITE DE GESTION DEVELOPPEMENT DURABLE (UniPGDD)

Present is Past - Future is Now

MODULE DE DROIT CIVIL


1ère Année LICENCE

Mme Nana Kadiatou DRAME


Juriste et GRH

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

1ERE PARTIE : DROIT OBJECTIF


CHAPITRE 1 : LES SOURCES DU DROIT
CHAPITRE 2 : LES CARACTERISTIQUES DE LA REGLE DE DROIT
CHAPITRE III : L’APPLICATION DU DROIT OBJECTIF

2e PARTIE : LE DROIT SUBJECTIF


CHAPITRE I : NOTION ET CLASSIFICATION DES DROITS SUBJECTIFS
CHAPITRE II : LES UNIVERSALITES DES DROITS
CHAPITRE III : L’APPLICATION DU DROIT OBJECTIF

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INTRODUCTION GENERALE

Ce qui différencie la société humaine des autres espèces animales est la faculté
d’inventer des normes d’organisation sociales. Le droit est l’une des catégories
normatives les plus importantes, que l’homme a inventé.
Pour le commun des mortels, le droit est ce qui ordonne et ce qui interdit.
Mais le droit est beaucoup plus que cela, il régit la vie des hommes. Il surgit
dans tous les rapports humains (les rapports entre époux, les questions aussi
intimes que la fidélité, les rapports entre les parents et les enfants, détermine
les règles de filiation, les rapports des individus avec l’Etat, les rapports des
Etats entre eux...
Le droit est un phénomène vivant, ses règles naissent, vivent, meurent,
évoluent dans leur contenu, parce que la société et les hommes qui la
composent, évoluent.
Ainsi, nous remarquons que partout où il y a une société il y a du droit.

Alors, quelques questions sont nécessaires :

COMMENT PEUT-ON DEFINIR LE DROIT ?


Un ensemble de règles qui :
• Canalisent l’activité des personnes en société
• Régissent leurs rapports
• Donnent des prérogatives dont chacun peut se prévaloir dans ses relations
avec des particuliers ou vis-à-vis des pouvoirs publics.

A QUOI SERT LE DROIT ?


- Le droit assure l’ordre nécessaire à toute vie en communauté
Ainsi, il n’y a pas de société sans droit et l’état de droit s’oppose à l’état
d’anarchie.
- Le droit satisfait aussi au besoin de sécurité en permettant de savoir par
avance ce que chacun est autorisé à faire ou à ne pas faire.
- Enfin, il permet la connaissance des conséquences des actes que l’on peut
poser.

QUELS SONT LES FONDEMENTS DU DROIT ?

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A ce niveau, il existe deux fondements du droit : le droit naturel et le droit
positif. C’est ainsi que deux théories du droit se sont historiquement opposées
: la théorie du droit naturel et la théorie du droit positif
Selon la théorie du droit naturel, le fondement du droit se trouve dans les
règles de droit naturel. Ce droit naturel peut être soit d’origine divine, soit
naturelle, soit rationnelle. Alors, on pouvait en revanche trouver des lois
naturelles, voulues par la nature ou par Dieu, tendant vers le bien et le juste.
Selon certains auteurs, le droit naturel est d’origine divine et la loi humaine
doit s’inspirer de cette loi divine.
Tandis que Selon la théorie positiviste, le droit un système autosuffisant à lui-
même. Ainsi, la règle devient juridique parce qu’elle émane de l’Etat et c’est
lui qui donne à la règle de droit le caractère obligatoire.

QUELS SONT LES SOURCES DU DROIT ?


Les sources de droit peuvent être soit matérielles soit formelles
Cependant, le terme « droit » désigne deux sens : un sens objectif et un sens
subjectif.
Au sens objectif, on entend par le mot droit l’ensemble des règles juridiques,
qui gouvernent les relations entre les hommes et qui s’imposent, si
nécessairement avec la contrainte de l’Etat.
Quant au sens subjectif, le droit désigne l’ensemble des prérogatives, dont le
droit objectif reconnaît individuellement ou parfois collectivement.
Alors, quelles sont ces prérogatives que le droit objectif reconnait à l’individu ?
Ces droits subjectifs se divisent en deux catégories : d’une part, les droits
patrimoniaux et d’autres part, les droits extrapatrimoniaux.

Notre étude portera d’abord sur le droit objectif (1ère partie) et ensuite sur le
droit subjectif (2e partie)

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PARTIE I : LE DROIT OBJECTIF

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CHAPITRE I : LES SOURCES DU DROIT OBJECTIF

Les sources du droit désignent l’ensemble des règles juridiques applicables


dans un Etat à un moment donné.
Le droit malien inspiré du droit français est un système de droit écrit qui
accorde une place importante aux textes fondamentaux (section 1), mais le
rôle primordial revient à la loi (Section 2). Cependant, il utilise également des
sources dérivées ou indirectes (section 3).

Section 1 : Les textes fondamentaux ou sources supra-législatives


Le droit malien s’appuie essentiellement sur les textes fondamentaux, une foi
ratifier ces textes

A. La constitution
La constitution qui régit actuellement le Mali est celle de… Elle est composée
du préambule de la constitution de 1946 (inspiré de la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen du …), du texte constitutionnel proprement dit.
La constitution est le texte qui organise le rapport entre les différents pouvoirs
de l’Etat, donc il organise le fonctionnement de l’Etat.

B. Les traités internationaux


Une fois ratifiés par le Parlement ou par voie référendaire, ils ont une force
obligatoire supérieure à la loi et à la constitution. ARTICLE 116 « Les traités
ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque traité ou accord
de son application par l'autre partie ».
Selon l’article 2 de la convention de Vienne sur le droit des traités de 1969, un
traité est tout « accord international conclu par écrit entre Etats et régi par le
droit international, qu’il soit consigné dans un instrument et quel que soit sa
dénomination particulière ».

Section 2 : Les sources directes ou sources législatives

Paragraphe I : La loi
Elle est constituée de l’ensemble des textes législatifs. On distingue plusieurs
sortes de lois :

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- lois constitutionnelles (modifient la constitution ;
- lois organiques (qui précisent et appliquent des articles de la constitution) ;
- lois ordinaires (adoptées à l’issue de la navette parlementaire).

A. Le décret
Le décret est un acte juridique à portée générale ou individuelle. Sa rédaction
et sa promulgation reviennent au pouvoir exécutif : les décrets sont signés par
le président de la République et le Premier ministre (ils sont souvent les «
décrets d’application » d’une loi).

B. L’ordonnance
L’ordonnance est un acte fait par le gouvernement, avec l’autorisation du
parlement, dans les matières qui sont du domaine de la loi. Avant sa
ratification par le parlement, l’ordonnance a valeur de règlement ; après sa
ratification, elle prend valeur de loi.

C. L’arrêté
L’arrêté est un acte exécutoire à portée générale ou individuelle. Il peut être
ministériel, préfectoral ou municipal dans l’ordre hiérarchique. C’est une
décision d’ordre pratique. Selon sa source, il s’applique à un territoire
géographiquement délimité.

Section 3 : les sources indirectes ou source infra-législative

A. La jurisprudence
La jurisprudence est l’ensemble des décisions de justice relatives à une
question de droit donnée, notamment lorsque la loi est lacunaire ou ambigüe.
Avec l’institution du principe de la séparation des pouvoirs, le rôle du juge se
limite à la seule fonction d’application du droit. Face à l’impossibilité du
pouvoir législatif de tout prévoir par le droit, le juge s’est trouvé dans plusieurs
situations face à un vide juridique. Etant donné qu’il est interdit au juge de
faire déni de justice, il s’est trouvé dans l’obligation de manier le droit et
d’inventer des solutions.
En synthèse on peut dire que la jurisprudence constitue une source
subordonnée à la loi, mais en même temps qui peut l’enrichir.
Le combat entre la loi et la jurisprudence illustre la supériorité de la première

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sur la seconde.

B. La doctrine
C’est un ensemble d’analyses et d’études de concepts juridiques, de cas
concrets ou de faits de société qui peuvent aider le magistrat dans sa prise de
décision. Autrement dit, la doctrine est l’ensemble des opinions juridiques
émises par les spécialistes du droit. La doctrine a une force morale non
négligeable, car, elle guide la jurisprudence, montre les insuffisances du droit
existant et propose des solutions.
Cependant, la doctrine a ses faiblesses, notamment, son caractère facultatif,
personnel et abstrait.

C. La coutume
La coutume est un ensemble de pratiques répétées, considérées comme étant
obligatoire. Elle est aussi l’ensemble de règles juridiques non écrites
considérées comme obligatoires par le groupe social.
D'après Jean Carbonnier « la coutume est une règle de droit qui s'est établie,
non par une volonté étatique émise en un trait de temps, mais par une
pratique répétée des intéressés eux-mêmes ».
La coutume est constituée de deux éléments inséparables. L’élément matériel
et l’élément psychologique :
- un élément matériel : il s'agit de l'habitude prolongée de la masse des
citoyens de se conduire de telle ou telle manière.
- un élément psychologique : (c’est la conviction de la population, que la
pratique répétée est obligatoire). Il s'agit de la conviction dans le caractère
obligatoire de l'usage.

. Force obligatoire de la coutume


Etant donné que la coutume est la source matérielle principale de la loi, sa
valeur juridique est non négligeable. Ainsi, la coutume a autant de portée que
la loi, dans les rapports avec les parties. Elle n'a cependant, en principe,
qu'une valeur interprétative, de telle sorte qu'elles peuvent y déroger
expressément. Elle cesse d'autre part de s'appliquer là où elle se heurte à une
loi impérative contraire, sauf exception. La valeur juridique de la coutume

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dépend souvent de la reconnaissance qui lui est faite, soit par le législateur,
soit par la jurisprudence.

. Le rapport entre la coutume et la loi


En principe une coutume ne peut pas contredire une loi. Ainsi, si la coutume
peut compléter la loi, interpréter la loi, mais elle ne peut, en revanche, la
contredire. Ainsi, l’article 543 du C.O.C. dispose que « la coutume et l’usage
ne saurait contredire la loi lorsqu’elle est formelle ».
Le rôle de la coutume se limite à deux : Un rôle interprétatif (en cas d’ambigüité
de la loi) et un rôle complémentaire (en cas de lacune de la loi).

CHAPITRE II : CARACTERES DE LA REGLE DE DROIT

Le droit objectif a des caractères qui lui sont propres.

A ce niveau, nous allons voir d’abord le classement de ces caractères (Section


1) et ensuite la finalité de cette règle de droit (Section 2)

Section 1 : Classement des caractères

A- Caractère général
Elle est abstraite et ne vise pas un groupe ou une catégorie des gens. Elle
s’applique à toutes les personnes, en principe. C’est exceptionnellement
qu’elle vise des catégories abstraites.

‐ Caractère obligatoire de la règle de droit


Pour tous ceux à qui elle s’applique, la règle de droit est un ordre, un précepte
au bon soin de celui qui doit l’appliquer. La Règle de droit ordonne, défend,
permet, récompense ou punit. Elle ne consiste pas dans des conseils adressés
aux citoyens.
Signalons tout de même l’existence des règles impératives à côtés de celles
supplétives.
‐ Caractère permanent de la règle de droit
Cette règle ne prétend pas à l’éternité. Il y a un commencement (la
promulgation) et une fin (l’abrogation). La permanence n’est rien d’autre
qu’une applicabilité constante pendant son existence.

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‐ Caractère coercitif de la règle de droit
En effet, la règle de droit, s’il le faut est sanctionnée par la contrainte étatique.
La gamme des sanctions associées à la règle de droit est bien variée :
• Les sanctions répressives ou sanctions pénales (emprisonnement, amende)
• Les sanctions réparatrices ou sanctions civiles (nullité de l’acte, paiement de
dommages-intérêts, restitution, …)
• Les sanctions disciplinaires ou sanctions administratives (avertissement,
mise à pied, licenciement …)

Section 2 : Finalité de la règle de droit


La
A- Intérêt général
B- Justice

CHAPITRE III : L’APPLICATION DU DROIT OBJECTIF


En principe, la disposition légale, qu’elle résulte d’une loi, d’une ordonnance
ou d’un règlement, s’applique obligatoirement.
A ce niveau, il faut envisager successivement la force obligatoire de la règle de
droit (section 1) et son application dans le temps (section 2).

Section 1 – Force obligatoire de la règle de droit


Cette force obligatoire a une durée (A) et la connaissance de sa portée est
nécessaire (B).

A. Durée de la force obligatoire


Pour déterminer la durée de cette force obligatoire, il faut rechercher à partir
de quel moment la règle de droit entre en vigueur et comment elle disparait.
L’entrée en vigueur de la loi résulte de sa promulgation et de sa publication.
Cette force lui est retirée par l’abrogation.

- Promulgation et publication :
La promulgation consiste dans un décret par lequel le Président de la
République atteste l’existence et la régularité de la loi, en ordonne la
publication et l’exécution. Elle ne peut cependant être exécutée par les

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citoyens qu’à partir du moment où elle est connue d’eux. L’opération qui porte
la loi à leur connaissance est la publication.

- Abrogation :
L’abrogation est l’abolition de la loi ou du règlement. Elle diffère de la
suspension en vertu de laquelle est aménagée une situation temporaire à
l’issue de laquelle, soit on rétablira la situation antérieure, soit on aménagera
un régime nouveau.

B- Portée de la force obligatoire


Lorsqu’ils ont fait l’objet des promulgations et publications requises, les lois
et règlements deviennent obligatoires.
Notons que la force obligatoire de la légalité peut être plus ou moins dure.
Nous avons d’une part le droit impératif et d’autres parts le droit non
impératif.

- Le droit non impératif


Il est proposé par le législateur et peut être écarté. Il comprend :
- Les lois interprétatives :
Il arrive que la loi ou le juge aillent à la recherche de la volonté imparfaitement
exprimée. Exemple selon l’article 72 du régime général des obligations
« lorsque le juge est saisi, il doit rechercher la commune intention des parties
contractantes, plutôt que de s’en tenir au sens littéral des termes du contrat ».
Cet article est de faible portée contraignante, sa méconnaissance ne pouvant,
à elle seule, donner ouverture à cassation.
- Les lois supplétives :
Elles ont une force contraignante, mais les particuliers peuvent par leur
convention en écarter l’application.
Exemple : l’article 1651 du code civil dispose qu’en cas de vente, l’acheteur
doit payer le prix au moment et au lieu où la chose est livrée.
Cependant, il peut être stipulé dans un contrat que le prix sera payé soit
avant, soit après la livraison.

- Le droit impératif
Les lois impératives s’imposent en toute circonstance et on ne peut en écarter
l’application. Ainsi, l’article 1130 du code civil français, interdit les pactes sur

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succession future ; Par exemple, procéder à un partage anticipé de la
succession de leurs parents.

Section 2 – L’application de la règle de droit dans le temps


Lorsqu’une loi en vigueur qui n’a pas encore fini de produire tous ces effets,
est abrogée par une loi nouvelle, quel sera le domaine d’application des deux
lois successives ?
Cette question est délicate car elle expose le problème de conflit de lois.
L’article 2 du code civil, propose des solutions, notamment, la non rétroactivité
de la loi

A- Le principe de la non rétroactivité de la loi nouvelle

– Principe
Ce principe veut dire que la loi n’a pas d’effet rétroactif. Elle régit donc les
actes et faits juridiques postérieurs.
En effet, le principe de la non rétroactivité est fondé sur des considérations de
sécurité juridique.

- Les exceptions
Elles sont notamment :
1) Les lois expressément rétroactives
Le principe de non rétroactivité de la loi ne lie pas le législateur qui est libre
d’adopter des mesures faisant rétroagir la loi nouvelle.
2) Les lois confirmatives
Elles viennent valider des actes nuls suivant les dispositions en vigueur au
moment de leur constitution, sous réserve de ne pas remettre en cause des
décisions judiciaires ou administratives rendues de manière définitive.
3) En matière pénale
En droit pénal aussi, le principe est la non-rétroactivité de la loi pénale.
Cependant, ce principe connait une exception, il s’agit de la rétroactivité des
lois pénales plus douces

B- Le principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle

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L’effet immédiat de la loi nouvelle ne s’applique qu’aux situations juridiques
non contractuelles.
La situation juridique en cours de formation (ex. prescription acquisitive).
Elle est régie par la loi nouvelle en vertu du principe de l’effet immédiat de la
loi nouvelle.

Section 3 : La force obligatoire de la loi dans l’espace

A- Le droit et l’espace
L’espace est le territoire plus ou moins étendu dans le cadre duquel un
ensemble de règles est destiné à s’appliquer. C’est un cadre plus ou moins
vaste, délimité pour des raisons très diverses. Le propriétaire d’un domaine a,
sur celui-ci, des prérogatives exprimées, de manière rigoureuse (article 544 du
code civil)
Pour cela la notion de frontière aide beaucoup, car elle contribue à permettre
la distinction des droits nationaux et des droits internationaux. Dans cet
ensemble une place essentielle est reconnue aux conflits de lois dans l’espace.

B- Conflits de lois dans l’espace

Notons, que le droit Malien est applicable à tous l’espace aérien malien et à
tous les éléments terrestres et fluviaux.
Cependant, certaines relations juridiques privées sont susceptibles d’être
régies par des droits émanant d’Etats différents, dès lors que les éléments du
rapport de droit mettent concurremment en cause des systèmes juridiques de
deux ou de plusieurs Etats. Le conflit de loi est le concours de 2 ou plusieurs
ordres juridiques émanant d’Etats différents et susceptibles d’être appliqués
à un même fait juridique.
C’est un conflit de compétences législatives (ex : accident de la circulation
survenu à un malien en territoire étranger.
La responsabilité civile dit-elle être appréciée selon la loi nationale de
l’intéressé ou selon la loi de l’Etat ou a eu lieu l’accident ?
A ce niveau il est nécessaire de savoir que l’étude de ces conflits de lois (ou de
règlements) relève du droit international privé.

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DEUXIEME PARTIE

LES DROITS SUBJECTIFS

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CHAPITRE I : NOTION ET CLASSIFICATION DES DROITS
SUBJECTIFS

Section 1 : Notion de droit subjectif

Paragraphe I : Définition

Le droit subjectif est toute prérogative ou faculté dont une personne est
titulaire en vertu du droit objectif.
L’ensemble de droits d’une même personne forme le patrimoine. Les droits
peuvent être liés les uns aux autres : former un tout (un ensemble). On dit
qu’ils constituent une universalité. L’universalité a un statut particulier, on
peut l’appeler « patrimoine ».
L’ensemble des droits et des obligations d’une personne s’intègrent dans son
patrimoine. Le patrimoine est le contenant de ces droits et obligations.

Paragraphe II : Caractères du patrimoine

1. Le patrimoine est une universalité juridique. Cela suppose que, l’actif et le


passif sont liés. Tout l’actif est engagé pour le passif.
2. Le Patrimoine est lié à la personne, cela suppose que le patrimoine est une
émanation de la personnalité. Seules les personnes ont un patrimoine. Toute
personne a un patrimoine.
3. Le patrimoine n’est pas transmissible.
4. Le patrimoine ne renferme que les droits pécuniaires. C’est dans ce sens
qu’on parle de droits patrimoniaux ; c.à.d. le droit évaluable en argent.
L’acquisition ou l’extinction de droit résulte soit de la volonté (c’est l’acte
juridique, soit en dehors de la volonté (c’est le fait juridique).

Section 2 : Classification des droits


Les droits subjectifs peuvent être classifiés de plusieurs façons.

Paragraphe I : Les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux


Cette distinction est fondée sur la valeur pécuniaire (argent).

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Certains droits ont une valeur pécuniaire c.à.d. qu’ils ils peuvent être évalués
en argent.
Ex : Droit de créance, droit de propriété.
D’autres droits ont seulement une valeur morale et ne sont pas susceptibles
d’une évaluation monétaire.
Ex : Droit au nom, droit à l’autorité parentale, droit à la vie, droit à la liberté…

Paragraphe II : Les droits réels, les droits personnels


Les droits réels sont les droits qui établissent un rapport direct entre une
personne et une chose.
Ex : Le droit à la propriété.
Il comprend trois éléments (l’USUS, FRUCTUS et l’ABUSUS)
Quant au droit Personnel, il porte sur une chose par l’intermédiaire d’une
personne. Ce droit établit un rapport indirect entre une personne et une chose.

Paragraphe III : Les droits corporels et les droits incorporels


On entend par droits corporels, les droits qui s’incarnent dans une matière
Ex : Droit de propriété
Quant aux droits incorporels ils ne s’incarnent pas dans une matière.
Ex : Droit à la liberté, droit à la vie

Paragraphe IV : Les droits mobiliers et les droits immobiliers


Le droit mobilier porte sur les meubles et le droit immobilier porte sur les
immeubles.
Il existe aussi des meubles par anticipation :
Ex : vente des bois de taille à couper ; Vente des maisons à démolir.

CHAPITRE II : LES UNIVERSALITES DES DROITS


Le droit subjectif est un ensemble de droit (un tout) appartenant à une
personne. Ce droit à un point de départ et un point final, cependant, il peut
aussi être transmis à une autre personne.

Section 1 : Modes de création et de transmission des droits


Ces modes se subdivisent en deux catégories : les modes originaires et les
modes dérivés.

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Paragraphe I : les modes originaires
Le mode originaire est un mode qui crée le droit.
C’est droit n’existe pas avant, il est né par la personne de son premier titulaire.
Ces modes sont souvent rares, ex : ceux qui cherchent du diamant,
l’occupation d’un RES NULLIUS.
Lorsqu’ il s’agit des droits extrapatrimoniaux, ces droits sont pour la plupart
acquis par le mode originaire. (Ex : le droit à l’autorité parentale, à la naissance
de son enfant).
Il existe des droits appelés, les droits de la personnalité. On est né avec,
grandit avec et meurt avec. (Ex : le droit à l’honneur et le droit à l’affiliation).
Ces droits sont, dans leur ensemble, intransmissibles.
Concernant les droits patrimoniaux. Ces droits s’acquièrent parfois par un
mode originaire. (Ex : un accident créé une obligation d’indemniser pour la
victime).
Pour les droits intellectuels, la plupart naissent du mode ordinaire. Ex : le
dessin, le modèle, industriel, les marques, etc.…

Paragraphe II : Le mode dérivé


Le mode dérivé suppose qu’une personne ne peut être titulaire d’un droit que
parce qu’il lui a été transféré, remis par le précédent titulaire. Dans la vente
par exemple, le vendeur transmet à l’acheteur son droit de propriété sur la
chose vendue.

Si le droit est acquis par le mode originaire, il arrive aussi qu’il le soit par le
mode dérivé : la cession de créance, la transmission de tout titre au porteur
(ex : quelqu’un qui vous remet un chèque bancaire).
Les droits réels principaux sont toujours acquis par un mode dérivé. Il en est
ainsi pour le droit de propriété, sauf les RES NULLIUS.
Les droits intellectuels comme on l’a dit plus haut sont susceptibles d’être
transmis dans la mesure, au moins, où ils sont des droits pécuniaires
(Susceptibles d’une évaluation monétaire).
Nul ne peut transmettre plus de droits qu’il en a. Il y a lieu d’ajouter la
conformité à la loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs, l’absence de bien
futur.

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Par ailleurs, en fait des meubles, possession vaut titre.
Pour les immobiliers, les navires, les bateaux et les aéronefs, il existe des
formes spéciales.
Voilà quelques principes de base en la matière.
Les modes de transmissions peuvent être catégorisés en modes des
transmissions universels, modes de transmission à titre universel et les modes
de transmission à titre particulier.
1. Le mode de transmission universel implique que le contenu tout entier du
patrimoine d’une personne passe de celle-ci à une autre. C.à.d. l’actif et le
passif (Ex : le cas d’un héritier unique).
2. Le mode de transmission à titre universel permet de transmettre d’une
personne à un autre, non plus la totalité du contenu du patrimoine ; mais,
une fraction du contenu du patrimoine. (Ex : la moitié, le tiers, … le cas de
plusieurs héritiers).
3. Le mode de transmission à titre particulier suppose une transmission à titre
particulier. Une personne transmet à l’autre non pas une universalité, ni la
fraction d’une universalité, mais un droit ou des droits biens déterminés. (Ex
: celui qui donne la voiture à son ami à titre de libéralité).
4. En conséquence, il y a 3 catégories d’ayant –cause
5. On parle aussi de :
1. Transmission des biens entre vifs ou donation ;
2. Transmission des biens pour cause de mort ou legs ;
3. Partage d’ascendant ;
4. Donation des biens à venir en faveur d’un époux ou d’un futur époux, ou
l’institution contractuelle ;
5. Double donation ou la substitution fidéicommissaire35.

Section 2 : Modes d’extinction des droits

Lorsqu’une personne transmet un droit, ce droit disparait de son patrimoine,


mais il n’est pas éteint puisqu’il se trouve inchangé dans le patrimoine de
l’ayant cause.

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L’extinction du droit suppose, au contraire, que le droit est effacé, qu’il
disparait pour toujours.
L’extinction peut être volontaire ou non volontaire.
Ex : un propriétaire qui abandonne sa chose volontairement, le paiement
d’une dette, la prescription d’un droit d’auteur, un droit de la propriété
industrielle
Cela diffère de l’extinction des obligations. A cet effet, l’art. 132 du CCLIII
dispose que les obligations s’éteignent : par le payement, par la novation, par
la remise volontaire, par la compensation, par la confusion, par la perte de la
chose, par la nullité ou la rescision, par l’effet de la condition résolutoire, qui
a été expliquée au chapitre précédent, et par la prescription.

CHAPITRE III : LA PREUVE DE L’EXISTENCE DES DROITS


Lorsque le droit dont une personne se prétend titulaire est contesté, celle-ci
doit en apporter la preuve.
En droit civile, ce sont les parties et non les juges qui ont la charge de prouver
les événements qu’ils invoquent. Il ne peut même pas faire état de sa
connaissance personnelle. La charge de la preuve incombe à l’accusateur.
VIII.2. CATEGORIE DE PREUVES
1). La preuve littérale
Il s’agit de document écrit comme les décharges, les instrumenta des contrats,
les reçus, etc.
2) La présomption
Les présomptions sont des conséquences que la loi ou le magistrat tirent d’un
fait connu à un fait inconnu. Il existe deux sortes de présomption :
‐ La présomption simple ou présomption relative est celle qui accepte la preuve
contraire
‐ La présomption irréfragable : c’est celle dont aucun e preuve contraire n’est
admise. Donc, c’est une présomption absolue.
3). L’aveu
Par l’aveu on entend la reconnaissance par une partie d’un fait susceptible de
produire en son encontre des conséquences juridiques. L’aveu doit être
circonstancié. C'est-à-dire renforcé par les faits matériels.

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L’aveu est soit judiciaire, soit extra judiciaire.
L’aveu judiciaire est la déclaration que fait en justice la partie ou son fondé de
pouvoir spécial.
Il fait pleine foi contre celui qui l’a fait.
4). Le serment
Le serment judiciaire est de deux espèces :
1° celui qu’une partie défère à l’autre pour en faire dépendre le jugement de la
cause ; il est appelé décisoire ;
Celui qui est déféré d’office par le juge à l’une ou à l’autre des parties.
5) La preuve testimoniale
Cette preuve consiste en un témoignage sur le vécu, le vu, l’entendu, le senti,
etc,

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BIBLIOGRAPHIE

J. ALBERT ET SAVEAUX, introduction au Droit et aux textes

fondamentaux du Civil, Sirey, 17e édition, 2018

G. CORNU, introduction au Droit Civil, Les personnes,

Montchrestien, 13e édition, 2017

F. TERRE, Droit civil

O. CAMARA, Droit Civil

J. CARBONNIER, Droit Civil Puf « Quadrige manuel », 2017

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