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Droit
Thème 1 : Qu'est-ce que le droit ?
Chapitre 1 : Le droit et les fonctions du droit
COURS
Notions : Capacités :
● laïcité, égalité, liberté, solidarité. ⮚ Expliquer et distinguer les fonctions du
droit.
● Fonctions du droit.
● Distinction entre droit et morale.
● Ordre public
I. Définition du droit
Le droit est un ensemble de règles et de prérogatives.
-Le droit est l'ensemble des règles applicables dans une société donnée. Ces règles émanent d'autorités
légitimes qui en ont reçu le pouvoir.
-Le droit est constitué des prérogatives (= privilèges/droits) reconnues à une personne. L'individu peut
utiliser ses droits dans ses rapports avec les autres.
⚠ Le droit doit être distingué de la morale. Si tous les deux ont pour vocation de réguler les rapports entre
les hommes, la transgression de la règle de droit est sanctionnée par l'autorité publique alors que la
transgression de la morale n'est sanctionnée que par notre propre conscience.
-La liberté : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.
Elle connaît donc deux limites : – la liberté des autres ; – la loi
-L’égalité : la loi est la même pour tous.
Le droit impose les mêmes droits et les mêmes obligations aux individus placés dans une même situation.
-La solidarité : La solidarité pose le principe que la société a le devoir, sous certaines conditions, de porter
assistance aux personnes les plus défavorisées.
Identifier les caractères de la règle de droit permet de la distinguer des autres règles (règles morales,
religieuses...)
La règle de droit est la même pour tous, mais uniquement ceux qui sont dans une même situation (ex, les
règles relatives au mariage concernent uniquement tous individus mariés).
La règle de droit s’applique à toute personne appartenant à une catégorie juridique particulière : salariés,
locataires…
À partir du moment où la personne fait partie d’une catégorie juridique, elle est sujet aux règles de cette
catégorie. C’est ce qu’on appelle « la qualification juridique ».
A savoir : La France est un état de droit soit un système institutionnel dans lequel la puissance publique
est soumise au droit. En effet, personne n'est au-dessus de la loi.
I. Les domaines d’application de la règle de droit
Chapitre 3 : Les sources du droit
Les règles de droit qui organisent la vie en société trouvent leurs origines dans diverses
sources.
A savoir : ces règles qui émanent d'autorités légitimes sont accessibles sur Internet (legifrance.gouv.fr).
La Constitution est la norme juridique suprême. Toutes les règles de droit y sont soumises et doivent la
respecter. Pour s’assurer de la conformité de la loi à la Constitution, un contrô le de constitutionnalité est
possible avant la promulgation de la loi par le Conseil constitutionnel.
Un contrô le de constitutionnalité est également possible après la promulgation de la loi, dans le cadre d’un
litige jugé. En effet, toute personne, dans un procès, peut soutenir qu'une loi déjà promulguée est contraire
aux droits et libertés garantis par la Constitution. Le juge civil va demander au Conseil constitutionnel de
s’assurer de sa conformité par rapport à la Constitution. Il s’agit d’une question prioritaire de
constitutionnalité (QPC).
La loi est une règle de droit qui émane du pouvoir législatif qui appartient au Parlement (Assemblée
nationale et Sénat). Elle est promulguée (signée) par le Président de la République et publiée au Journal
officiel (JO). Le domaine de la loi est limité par l’article 34 de la Constitution.
Un règlement est une règle de droit qui émane du pouvoir exécutif qui appartient au Président de la
République et au Gouvernement.
On peut classer les règlements selon l’autorité dont ils émanent :
-les décrets émanent du Président de la République ou du Premier ministre ;
-les arrêtés émanent des autres ministres du gouvernement, des préfets et des maires des communes.
L’autorité judiciaire est l’ensemble des institutions dont la fonction est de faire appliquer la loi en
tranchant les litiges. La plus haute juridiction en France est la Cour de Cassation, elle a un rô le
d’unification du droit, grâ ce à la jurisprudence.
Pour juger une affaire, les tribunaux peuvent se fonder sur la solution issue de la jurisprudence (ensemble
des décisions de justice rendues par les cours et les tribunaux français), et notamment sur les arrêts de la
Cour de Cassation.
Les décisions rendues par les tribunaux sont des jugements et arrêts.
La jurisprudence est une source de droit car elle permet d'interpréter et de préciser le sens des textes de
droit issus de la loi et de la réglementation.
En effet, le juge doit appliquer la loi qui est règle générale, à un cas particulier : cette application suppose
une adaptation ou une interprétation de la loi. Ainsi, le juge peut préciser la loi, la compléter, ou l’adapter
à l’évolution des faits.
Dans le domaine du droit du travail les partenaires sociaux, soit les employeurs et salariés, négocient des
conventions et des accords collectifs qui établissent un ensemble de conditions d'emploi et de travail ainsi
que de garanties sociales.
2. Le droit dérivé
Les institutions européennes peuvent édicter des règles de droit applicables dans le droit des É tats
membres, appelé le droit dérivé.
Comme institutions européennes on distingue :
-La Commission européenne qui est l'organe exécutif de l'Union européenne. Elle garantit l’intérêt général
de l’Union. Dans le cadre des grandes orientations fixées par le Conseil européen, elle prépare et met en
œuvre les décisions du Conseil de l'Union européenne et du Parlement européen.
- Le Conseil européen qui réunit les dirigeants des pays membres de l'UE afin de définir les priorités
politiques de l'UE.
-Le Parlement européen représente les peuples des É tats membres de l’UE. Il est composé de 751 députés.
Il exerce trois pouvoirs fondamentaux : législatif, budgétaire et contrô le politique
Il est essentiel d'organiser les sources de droit entre elles pour avoir un système cohérent.
Il existe donc une hiérarchisation des sources de droit.
Chaque texte de niveau inférieur doit être conforme aux textes du niveau supérieur, c'est le principe de la
hiérarchie des règles de droit.
De même, une source de droit peut préciser une autre source c'est le principe de la complémentarité des
règles de droit.
Chapitre 3
Le litige
La vie en société est émaillée de conflits, c’est-à -dire de différends de toute nature (opinions, sentiments,
intérêts…) qui opposent deux ou plusieurs personnes. Ainsi, il existe des conflits sociaux (grève,
manifestations…), familiaux, militaires, religieux… Certains conflits sont éphémères, d’autres durables, et
ils sont souvent complexes.
Lorsque, dans un conflit, on se concentre sur la dimension juridique du désaccord, on parle alors de litige.
Le litige est donc l’expression de prétentions juridiques opposées, une demande d’application d’un droit
qu’une autre personne conteste.
Exemples :
• des salariés font appel au juge pour obtenir le paiement d’heures supplémentaires que l’em-
ployeur refuse de payer ;
• une entreprise souhaite obtenir réparation pour avoir été dénigrée par un concurrent.
Dès lors que le conflit se transforme en litige, il importe de le qualifier juridiquement. La qualification
juridique permet d’attribuer aux faits, dans un litige, le terme juridique qui correspond à la situation. La
qualification juridique est une étape importante de l’analyse du conflit : elle va déterminer le choix de la
règle de droit qui sera appliquée. Par exemple, le litige oppose un salarié et un employeur au sujet d’un
licenciement : c’est le droit du travail qui va s’appliquer.
Les éléments du litige sont au nombre de quatre :
• Les parties : lorsqu’il y a litige, deux ou plusieurs personnes s’opposent.
• L’une d’elles, le demandeur, réclame l’application d’un droit. L’autre conteste ce droit : c’est le dé-
fendeur.
• Les faits, c’est-à -dire les événements, les actions qui sont à l’origine du litige opposant les parties.
• Les prétentions des parties : ce que chaque partie réclame à l’autre partie.
Prouver consiste à établir qu’une chose est vraie. La preuve peut être nécessaire lors d’un litige, les
demandeurs doivent alors convaincre le juge du bien-fondé de leurs prétentions en apportant la preuve de
l’existence de leurs droits. Il faut appuyer sa prétention par des éléments qui permettent de montrer que
ce que l’on demande est vrai. En effet, selon l’article 9 du Code de procédure civile : « En procès civil
chaque partie doit prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention ». Il peut
aussi être nécessaire d’apporter une preuve en dehors de tout litige (par exemple, prouver son identité,
prouver un achat, etc.). Le chapitre est construit autour de trois axes : que faut-il prouver ? qui doit
prouver ? quels sont les différents types de preuve ? (soit respectivement : l’objet de la preuve, la charge de
la preuve, et les modes de preuve).
Le service public de la justice est au cœur de la démocratie, et au service des citoyens dont l’intérêt est
lésé. Pour trancher les litiges ou protéger l’intérêt général, différents tribunaux, aux compétences diverses,
appliquent une procédure qui se doit de respecter un certain nombre de principes.
A. Le procès civil
Un procès civil doit suivre une procédure stricte en cinq étapes.
1. L’introduction de l’instance se réalise par une assignation, le demandeur avertissant le défendeur de
l’action intentée.
2. La saisine du tribunal est effectuée par la transmission de l’assignation au greffe du tribunal.
3. L’instruction, ou mise en état, consiste en l’échange de pièces, de preuves… pour que chacune des parties
soit informée.
4. L’audience est le moment où le tribunal est réuni pour que les parties lui présentent l’affaire.
5. La clô ture des débats est l’étape où le juge rend sa décision. Le jugement peut être rendu
immédiatement, ou renvoyé à une date ultérieure : le juge met l’affaire « en délibéré », pour prendre le
temps d’examiner les arguments de chaque partie avant de rendre sa décision.
B. Le procès pénal
La procédure pénale définit les différentes phases du procès pénal. D’abord, une personne dépose plainte
devant les services de police, gendarmerie ou auprès du procureur de la République. Ce dernier peut
également s’auto-saisir. Ensuite, le procureur, au vu de l’affaire, décide de poursuivre l’auteur de
l’infraction devant une juridiction pénale. Puis vient ensuite la phase d’instruction, dans laquelle l’auteur
de l’infraction peut être mis en examen, c’est-à -dire, mis en cause dans l’affaire. Enfin, c’est le temps de
l’audience, avant la clô ture des débats. Le juge rend alors sa décision.
B. Le droit personnel
É galement nommé droit de créance, c’est un pouvoir juridique octroyé à une personne d’exiger d’une autre
qu’elle fasse ou donne ou non quelque chose. Il s’agit donc d’obligation de faire ou de ne pas faire entre
deux personnes, l’un étant le créancier, l’autre le débiteur. L’obligation permet donc d’exiger la prestation
d’une autre personne. Il existe ainsi un rapport d’obligation entre deux personnes (entre un débiteur et un
créancier). Il peut s’agir d’obligation de faire ou d’obligation de ne pas faire. Les droits personnels ne sont
pas opposables à tous, contrairement aux droits réels. Ainsi, le bénéficiaire du droit peut être confronté à
l’insolvabilité de l’autre.
2 Quels sont les principes du patrimoine et les caractères des droits patrimoniaux ?
L’ensemble des droits et obligations forment une universalité de droit, une unité juridique (art. 2284 du
Code civil) qui comprend des biens présents mais aussi futurs. Le patrimoine est donc unique (une
personne détient un et un seul patrimoine), intransmissible (il n’est pas possible de transmettre son
patrimoine) et indivisible (les droits et les biens répondent des dettes). Les droits composant le
patrimoine présentent plusieurs caractères.
• Ils sont transmissibles : en cas de décès par exemple.
• Ils sont prescriptibles : ils peuvent être perdus par le non-usage (par exemple le droit de propriété
avec la prescription trentenaire).
• Ils sont saisissables : ils peuvent faire l’objet d’une saisie en vue du remboursement d’une dette.
• Ils sont cessibles : il est possible de les donner, les louer et les vendre.
Chapitre 9
Les droits extrapatrimoniaux
Parmi les droits sur les biens, le droit de propriété est caractéristique du pouvoir juridique le plus complet
qu’une personne puisse exercer directement sur une chose. Consacré par la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789, il consiste à pouvoir jouir des choses dont on est propriétaire de la
manière la plus absolue. Le droit de propriété possède des attributs et des caractères propres. Il connaît
également des limites, notamment dans le contexte des rapports de voisinage. Le droit de propriété peut
porter sur des biens corporels et incorporels. La marque commerciale, qui fait partie des droits de
propriété industrielle, est l’un de ces biens incorporels.
A. La marque commerciale
La marque est un signe susceptible de représentation graphique servant à identifier les produits ou
services d’une personne physique ou morale. Sa fonction est de distinguer des produits ou des services,
c’est-à -dire permettre de les différencier de leurs concurrents, en garantissant leur origine. Cet aspect est
fondamental dans le monde concurrentiel qui est celui des entreprises. La marque commerciale est un
bien incorporel et fait partie, avec les brevets, les dessins et modèles, des droits de propriété industrielle :
elle confère à son titulaire un droit de propriété. Pour pouvoir être protégée, la marque doit faire l’objet
d’un enregistrement auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). La durée de la
protection est de dix ans, renouvelable indéfiniment. L’entreprise peut également décider de protéger sa
marque au niveau européen ou au niveau international (auprès de l’OMPI). Cet enregistrement a pour
objectif de protéger l’entreprise contre une concurrence déloyale : la copie de la marque pour capter
indû ment une partie de la clientèle, qui constitue la contrefaçon.
B. Le droit d’auteur
L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit d’un droit de propriété exclusif dès sa création, sans nécessité
d’accomplissement de formalités (dépô t ou enregistrement), pour une durée correspondant à l’année
civile du décès de l’auteur et des soixante-dix années qui suivent, au bénéfice de ses ayants droit. Au-delà
de cette période, les œuvres entrent dans le domaine public.2 Lorsqu’une personne désire reproduire ou
représenter l’œuvre, elle doit solliciter une autorisation, à titre gratuit ou payant, sans quoi elle se rend
coupable du délit de contrefaçon, Le droit d’auteur se décompose en droits patrimoniaux et
extrapatrimoniaux
• Les droits patrimoniaux, qui peuvent être cédés : droit de reproduction (exposition, spectacles…)
et de représentation (CD, DVD…) ; ils s’éteignent 70 ans après le décès de l’auteur.
• Les droits moraux (qui ne peuvent pas être cédés) : le droit de paternité (aussi appelé au nom de
l’auteur), le droit au respect de l’intégrité de l’œuvre ; le droit de divulgation (droit de refuser de
divulguer une œuvre même exécutée sur commande), le droit de repentir (droit de reprendre une
œuvre vendue, sous réserve d’indemniser l’acquéreur).
C. L’action en contrefaçon
La contrefaçon consiste à imiter, reproduire, utiliser ou apposer une marque identique ou similaire à une
autre. En droit français, ce comportement constitue un délit, car il porte atteinte au droit de propriété
intellectuelle. Cette infraction est réprimée par le Code de la propriété intellectuelle en vue de protéger le
titulaire d’une marque enregistrée contre la contrefaçon.
Outre les marques, la contrefaçon peut également porter sur des inventions (brevets), des dessins et
modèles ainsi que des œuvres artistiques.
En ce qui concerne la contrefaçon, le droit a institué une procédure distincte de l’action en concurrence
déloyale. C’est au propriétaire de la marque ou du droit d’auteur de surveiller les éventuelles contrefaçons
et de saisir le juge, dans le but de faire cesser ce comportement et d’obtenir une réparation financière du
préjudice subi. Le tribunal peut prononcer l’interdiction de poursuivre les activités contrefaisantes, parfois
1 1. entreprises.gouv.fr/fr/qu-est-que-la-propriete-industrielle
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sous astreinte, le paiement de dommages et intérêts pour le préjudice subi, la confiscation et/ ou
destruction des contrefaçons et la publication du jugement dans des journaux.
L’action en contrefaçon doit être exercée dans un délai de trois ans à compter des faits. Notons qu’au-delà
du respect des droits du titulaire de la marque, la contrefaçon représente également une menace pour les
consommateurs susceptibles d’acquérir un produit de mauvaise qualité, potentiellement dangereux. La
contrefaçon expose donc à des sanctions pénales : le tribunal correctionnel pourra en outre prononcer des
sanctions pénales (amende et/ou emprisonnement) et, le cas échéant, la fermeture totale ou partielle de
l’établissement ayant servi à commettre la contrefaçon.