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Selon ce caractère, la règle juridique s’applique de la même façon à tous les individus, ce qui
permet d’assurer l’égalité entre les citoyens. Cela explique qu'elle soit toujours formulée de
manière générale et impersonnelle. On rencontre souvent les formules : "Quiconque..." ;
"Toute personne...". La règle concerne chacun et ne vise personne en particulier.
Cela ne signifie pas pour autant que toutes les règles de droit ont vocation à régir toutes les
personnes. Parfois la règle de droit s'applique à un groupe de personnes : les salariés, les
employeurs, les médecins, les consommateurs, les propriétaires, les
conducteurs d'automobiles, les époux.
Le caractère général et abstrait n’exclut pas aussi que le droit lui-même impose des
discriminations. Ainsi, la loi peut privilégier un usager de l’administration publique à cause de
sa part contributive.
2. Le caractère obligatoire
Le caractère obligatoire du droit signifie que la règle de droit s’impose à tous. En effet, sans
ce caractère, les règles de droit risqueraient de n’être pas respectées. La règle de droit est un
commandement. Elle doit être respectée pour pouvoir jouer son rôle d'organisation de la
société.
3. Le caractère coercitif
La règle de droit a un caractère coercitif car toute règle de droit comporte une sanction
juridique qui est prononcée par les tribunaux et cours et mise en œuvre par la force
publique (la gendarmerie, la police). La sanction juridique peut être civile ou pénale
ou les deux à la fois:
La sanction civile: Ce sont le versement de dommages et intérêts (somme d’argent
versé à la victime d’un préjudice) et la nullité de l’acte accompli (c’est-à-dire la disparition
rétroactive de l’acte juridique qui ne remplit pas les conditions requises pour sa
formation).
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4. Le caractère permanent
Cela signifie que la règle de droit existe et s’applique tant qu’elle n’a pas été abolie, abrogée
par l’autorité qui l’a édictée, faite.
Aussi, le non usage, la non-application, en fait, de la règle de droit c’est-à-dire la désuétude
n’est pas une cause d’abrogation de la loi.
Les différents caractères suscités permettent de faire la différence entre la règle de droit et
les autres règles sociales. L’on opposera au fur et à mesure le droit aux différentes règles de
vie que sont la morale, la religion, la justice et l’équité.
5. Le caractère Etatique
Cela voudrait dire, que globalement seul l'Etat a le pouvoir de créer la règle de droit, et par
conséquent, lui seul a le monopole d'en sanctionner la violation.
Remarque: Tous ces caractères distinguent la règle de droit (en tant que règle juridique) des
autres règles de conduite, des autres règles sociales, que sont les obligations morales,
les préceptes religieux, les règles de bienséance, dont la sanction est intérieure et
aboutit à un perfectionnement individuel. Par contre la sanction de la règle de droit
est extérieure, étatique et aboutit à un bon ordre social, ordre public.
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- Les droits à l’intégrité morale (respect de la vie privée, droit à l’image, droit à
l’honneur, droit à la voix, droit au nom…)
Il existe cependant des droits qui ont un caractère à la fois patrimonial et extrapatrimonial.
Ce sont des droits mixtes constitués par les droits intellectuels.
La preuve est le moyen utilisé pour établir l’existence d’un fait ou d’un droit dont on se
prévaut. La question de la preuve peut se présenter de manière non contentieuse (prouver
son identité par une fiche d’état civil) et manière contentieuse (au cours d’un procès).Le
mécanisme de la preuve soulève deux questions principales : Qui doit prouver ? (c’est la
charge de la preuve) ; Comment prouver ? (c’est le problème des différents moyens de
preuves et leur admissibilité).
A. La charge de la preuve
1. Les principes
En matière civile, deux principes sont appliqués :
La neutralité du juge : le juge est neutre et impartial. Il ne lui appartient pas d'établir par ses
propres moyens la vérité des faits allégués, mais uniquement de statuer sur les preuves qui
lui sont fournies par les parties et sur celles-là seulement. Il lui revient seulement de
déterminer quelles sont les meilleures preuves. Cependant ce principe admet des limites : le
juge refusera l'offre de preuve si le fait allégué n'est pas pertinent (pas de rapport avec le
litige), concluant (qui n’est pas de nature à entraîner la conviction du Juge) et admissible
légalement. En vue de la manifestation de la vérité, le juge peut ordonner d’office des
mesures d’instruction (enquêtes, expertise, descente sur les lieux…)
La preuve est à la charge de celui qui veut faire établir un fait ou un droit : La preuve
incombe donc au demandeur, mais si le défendeur prétend détruire la preuve rapportée par
le demandeur, il doit, à son tour, supporter la charge de la preuve de ce qu’il invoque.
L’art.1315 du code civil dispose : « Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la
prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré, doit justifier le paiement ou le fait qui a
produit l’extinction de son obligation ».
2. Exceptions : les présomptions
L’article 1349 c.civ définit les présomptions comme «des conséquences que la loi ou le
magistrat tire d’un fait connu à un fait inconnu ». Il existe des présomptions dites de fait car
non établies par la loi et des présomptions dites légales car établies par la loi. Les
présomptions légales apportent un renversement de la charge de la preuve. Le demandeur
faisant valoir une indication bénéficiant de cette présomption n’a pas à en rapporter la
preuve. Les présomptions légales sont de deux types :
- Les présomptions absolues ou irréfragables : elles n’admettent pas la preuve
contraire.
- Les présomptions simples : elles inversent la charge de la preuve ; mais la preuve
contraire est admise. Exemple : l’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari,
néanmoins, celui-ci pourra désavouer l’enfant en justice s’il justifie de faits propres à
démontrer qu’il ne peut être le père.
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Ce droit communautaire est applicable dans les Etats membres de l’Union dans les domaines
régis par ce droit. Exemple : Règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de
paiement dans les Etats membres de l’UEMOA.
Le droit OHADA
L’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) est créée par
le Traité de Port Louis du 17 octobre 1993 et regroupe actuellement dix-sept(17) Etats
africains : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d’Ivoire,
Gabon, Guinée (Conakry), Guinée (Bissau), Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad,
Togo très récemment la République Démocratique du Congo (RDC).
L’OHADA s’est fixée un but spécifique tenant à la réalisation de l’intégration juridique en
Afrique : il s’agit de doter les Etats parties d’un droit des affaires simple, moderne et adapté.
Elle a déjà permis l’adoption de neuf (9) actes uniformes qui couvrent une bonne partie du
droit des affaires et qui doivent s’appliquer de manière uniforme dans les Etats parties grâce
aux juridictions internes et à celle de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) qui
est une juridiction supranationale.
Les institutions de l’OHADA
Depuis la révision du traité au Québec en octobre 2008, l’Organisation comprend cinq
institutions à savoir :
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement (organe suprême, compétente pour
toutes questions relatives au traité OHADA)
Le Conseil des Ministres (organe législatif),
Le Secrétariat Permanent (l’exécutif), le siège est à Yaoundé (Cameroun)
L’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (chargée d’assurer la formation et le
perfectionnement des magistrats, des auxiliaires de justice et de tous autres juristes des
Etats membres en droit OHADA et en droit des affaires d’une façon générale) à Porto-Novo
(Bénin) ;
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (organe judiciaire), le siège à Abidjan (Côte
d’Ivoire).
B. La jurisprudence
On appelle jurisprudence l’ensemble des décisions de justice rendues pendant une certaine
période soit dans une matière, soit dans une branche du droit, soit dans l’ensemble du droit.
Rappelons que le rôle du juge consiste essentiellement en l’application de la loi. Mais dans
l’hypothèse où la loi est obscure, incomplète ou muette que va faire le juge?
Puisque la loi fait obligation au juge de se prononcer dans chaque litige qui lui est soumis
sous peine d’être poursuivi pour déni de justice (c’est un délit pénal qui consiste à manquer à
son devoir de dire le droit par le juge), ce dernier va se référer aux décisions rendues
antérieurement dans des cas identiques. En le faisant, on dit que le juge fait œuvre de
jurisprudence.
En définitive, la jurisprudence est citée comme une source du droit car de manière indirecte,
le juge contribue à la création du droit grâce à son pouvoir d’interprétation, d’adaptation et
de suppléance de la loi.
C. La doctrine
Traditionnellement, on entend par doctrine les opinions émises sur le droit par des
personnes qui ont pour fonction de l’étudier (Professeurs, magistrats, avocats...).
C’est aussi les opinions communément professées par ceux qui enseignent le droit, ou même
ceux qui, sans enseigner, écrivent sur le droit. La doctrine contribue, en outre, puissamment
à la formation du droit dans la mesure où, par ses réflexions et ses constructions, elle dégage
des principes consacrés par le législateur.
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D. Le principe de l’indépendance
L’article 139 de la Constitution ivoirienne érige l’Institution judiciaire en pouvoir indépendant
des autres pouvoirs que sont l’exécutif et le législatif. Le président de la République est le
garant de l’indépendance de la magistrature. Il préside le Conseil Supérieur de la
Magistrature. Les magistrats ne sont soumis, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’à l’autorité
de la loi. Ils sont inamovibles (ils ne peuvent être mutés sans leur accord).
Le Tribunal de Commerce
Le tribunal du commerce est une juridiction autonome de premier degré. Les litiges attribués
au Tribunal de Commerce sont :
Les contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants ;
Les contestations entre associés d’une société commerciale ou d’un groupement d’intérêt
économique ;
Les procédures collectives d’apurement du passif ;
Les contestations entre toutes personnes relatives aux actes de commerce au sens de l’Acte
Uniforme relatif au Droit Commercial Général (dans les actes mixtes, la partie non
commerçante demanderesse peut saisir les tribunaux de première instance).
Les contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les commerçants à
l’occasion de leur commerce et l’ensemble de leurs contestations commerciales comportant
même un objet civil ;
Les litiges attribués par les lois spéciales aux tribunaux de commerce.
Le Tribunal de Commerce gère aussi le Registre de Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM).
Le Tribunal du Commerce est composé de juges professionnels (magistrats de carrière) et
juges consulaires (opérateurs économiques choisis sur une liste d’aptitude établie par la
Chambre de Commerce et d’Industrie).
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Il convient de noter que le Tribunal de Commerce est une innovation dans l’organisation
judiciaire ivoirienne et que seul le Tribunal de Commerce d’Abidjan est créé par le décret N°
2012-628 du 6 juillet 2012 portant création du Tribunal de Commerce d’Abidjan et fixant son
ressort territorial.
a. Les formations spéciales du tribunal de première instance
Le tribunal du travail
Le tribunal du travail siège en formation collégiale. Son président est, en principe le président
du TPI ou de la section détachée de la localité concernée, sauf s’il désigne un magistrat à cet
effet. Les autres membres de ce collège de juges sont les deux (2) assesseurs représentant
respectivement les employeurs et les travailleurs. Il faut relever que, pour chaque affaire, le
Président désigne autant que possible les assesseurs employeurs et travailleurs appartenant
à la catégorie professionnelle intéressée.
Sur le plan compétence, suivant l’article 81.8 du code du travail : « les tribunaux du travail
connaissent des différends individuels pouvant s’élever à l’occasion du contrat de travail ou
d’apprentissage, y compris les accidents du travail et les maladies professionnelles entre
employeurs ou apprentis et leurs employeurs ou maitres ».Ces tribunaux sont également
compétents pour se prononcer sur tous les différends individuels relatifs à la validité et
l’exécution des conventions collectives et règlements en tenant lieu. Leur compétence
s’étend aussi aux litiges entre employeurs ou apprentis à l’occasion des contrats de travail ou
d’apprentissage.
b. Les juridictions répressives
Le tribunal criminel
Le tribunal criminel est la juridiction investie de la compétence de juger les individus
poursuivis pour infractions qualifiées crimes. (Ex: Assassinat). Il est composé du président du
tribunal et de quatre assesseurs. Les sessions se tiennent, tous les trois mois au siège de
chaque tribunal de première instance en ce qui concerne le jugement des affaires instruites
dans le ressort de ce tribunal.
Le tribunal correctionnel
Le tribunal correctionnel est compétent pour connaitre des délits. Il connait également des
crimes dont il est saisi par la Chambre d’accusation. Cette possibilité n’est envisageable que si
la Chambre d’accusation estime qu’il y a lieu de ne prononcer qu’une peine correctionnelle,
en raison des circonstances. Le prévenu est alors renvoyé devant le tribunal correctionnel,
qui ne peut décliner sa compétence.
Le tribunal de simple police
Le tribunal de simple police connait des contraventions. Sont des contraventions, les
infractions que la loi punit d’une peine de un jour au moins à deux mois au plus
d’emprisonnement, et d’une peine d’amende inférieure ou égale à 360 000 FCFA ou l’une de
ces deux peines seulement.
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1. La compétence d’attribution
La compétence d’attribution, c’est la compétence d’une juridiction en fonction de la nature
des affaires, parfois aussi de leur importance pécuniaire. Ainsi, les TPI et leurs sections
détachées, connaissent de toutes affaires civiles, commerciales, administratives et fiscales
pour lesquelles compétence n’est pas attribuée expressément à une autre juridiction en
raison de la nature de l’affaire.
Ces juridictions statuent en toute matière en 1er ressort sur toutes les demandes dont
l’intérêt du litige est supérieur à 500.000 FCFA ou est indéterminé, ainsi que sur celles
relatives à l’état des personnes, celles mettant en cause une personne publique et celles
statuant sur la compétence. Par contre quand l’intérêt du litige est inférieur à 500.000 FCFA,
ils statuent en premier et dernier ressort.
2. La compétence territoriale
La compétence territoriale précise quelle est la juridiction, parmi l’ensemble des juridictions
réparties sur le territoire, qui devra connaître de l’affaire. En matière civile, le tribunal
territorialement compétent est en principe celui du domicile du défendeur et, en l’absence
de domicile, celui de sa résidence. Mais ce principe admet des limites :
- Si le défendeur est Ivoirien établi à l’étranger ou est un étranger n’ayant en
Côte d’ivoire ni domicile ni résidence connue, le tribunal compétent est celui du
domicile du demandeur.
- En ce qui concerne les immeubles, le tribunal compétent est celui du lieu de
situation de l’immeuble litigieux.
- Pour les litiges qui naissent d’un contrat ou d’un accident, le tribunal
compétent est celui du lieu du contrat, de l’accident ;
- En matière commerciale, le tribunal compétent est soit celui du domicile du
défendeur, soit celui où la promesse a été faite et la marchandise a été livrée, soit
celui dans le ressort duquel le paiement a été ou devait être effectué.
- En matière fiscale, celui du lieu de l’établissement de l’impôt.
B. Le déroulement du procès
Ici, il sera étudié, l’action en justice, les modes de saisine du tribunal et l’audience et le
jugement.
1. L’action en justice
L’action en justice est le pouvoir légal de saisir les juridictions. Toute personne physique ou
morale peut agir devant les juridictions en vue d’obtenir la reconnaissance, la protection ou
la sanction de son droit. Toutefois, l’action en justice n’est recevable que si le demandeur:
- Justifie d’un intérêt légitime juridiquement protégé, direct et personnel (c’est
à-dire fondé sur un droit et seul l’individu dont les intérêts sont en cause peut agir);
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- A la qualité pour agir en justice (c’est-à-dire le titre juridique qui permet à une
personne d’invoquer en justice le droit dont elle demande la sanction);
- Possède la capacité pour agir en justice (c’est-à-dire être capable
juridiquement).
NB : En principe, une action en justice suppose un demandeur qui est celui qui prend
l’initiative du procès et un défendeur qui est la personne contre laquelle le procès est
engagé. Quand l’action est portée devant la Cour d’appel, il s’agit de l’appelant et de l’intimé.
Si c’est devant la Cour suprême, ce sont le demandeur au pourvoi et le défendeur au
pourvoi.
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b. L’appel
C’est la voie de recours par laquelle une partie sollicite de la cour d’appel la reformation de la
décision rendue par la juridiction de première instance. L’appel s’applique à toutes les
décisions rendues en premier ressort, contradictoirement ou par défaut. Le délai pour
interjeter appel est d’un (1) mois à partir de la signification de la décision.
L’appel a un effet suspensif, c’est-à-dire qu’il suspend l’exécution de la décision pour laquelle
on interjette appel, sauf dans le cas d’une exécution provisoire.
Il a aussi un effet dévolutif : la juridiction saisie statuera en fait et en droit.
2. Les voies de recours extraordinaires
a. L’interprétation et la rectification
La décision dont les termes sont obscurs ou ambigus peut être interprétée par le juge qui l’a
rendue, à condition qu’elle présente un intérêt pour la partie qui l’a sollicitée et qu’il ne soit
porté atteinte à l’autorité de la chose jugée.
Quant à la rectification, elle concerne les décisions contenant des fautes d’orthographe,
omissions ou erreurs matérielles.
b. La tierce opposition
C’est une voie de recours par laquelle une personne autre que les parties engagées dans
l’instance, peut attaquer une décision qui lui cause préjudice et demander à la juridiction qui
l’a rendue d’en supprimer les effets en ce qui la concerne personnellement.
c. La demande en révision
C’est la voie de recours ouverte aux parties contre les décisions rendues en dernier ressort,
non susceptibles d’opposition, dans le but de les faire rétracter par les juges qui les ont
rendues.
Cette demande n’est possible que dans des cas limitativement énumérés par la loi
(manœuvres mensongères ou dissimulations frauduleuses pratiquées sciemment...).Le délai
est 2 mois à compter de la découverte du dol, ou du jour où le faux a été déclaré, ou du jour
où la pièce a été recouvrée.
d. Le pourvoi en cassation
C’est le recours contre une décision en dernier ressort porté devant la Cour suprême et
fondé sur la violation de la loi. Le délai pour saisir la Cour suprême est de 1 mois à compter
de la décision.
Peuvent faire l’objet d’un pourvoi en cassation, les décisions juridictionnelles de dernier
ressort. Cela veut dire que de façon générale, ce sont les décisions des cours d’appel qui sont
concernées, mais qu’exceptionnellement les décisions de premier degré de juridiction
(tribunal statuant en premier et dernier ressort sur les demandes dont l’intérêt du litige
n’excède pas 500 000frs). C’est l’exception du principe du double degré de juridiction qui
s'exprime à travers l'appel (interjeter appel), c'est-à-dire qu'une juridiction du 2 ème degré va
reprendre l'affaire dans toutes ses dimensions.
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Les magistrats du « siège » ou les juges: Ils rendent la justice en tranchant les litiges
portés devant eux par les citoyens ou en punissant de peines d’amende ou
d’emprisonnement les individus traduits devant eux pour avoir enfreint la loi. Ils rendent
la justice «assis ». d’où le nom de magistrature «assise ».
Les magistrats du « Ministère public» ou le parquet: Ceux-ci forment ce qu’on
appelle la magistrature «débout» parce qu’ils requièrent la justice débout, c’est-à-dire
qu’ils se lèvent pour s’adresser au tribunal. Ce sont des agents du pouvoir exécutif et, en
tant que tels, subordonnés à leurs supérieurs hiérarchiques dont le premier est le garde
des sceaux.
Remarques: Les magistrats du «siège» sont inamovibles c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être
destitués, suspendus, ou déplacés que dans les conditions prévues par la loi; ils n’ont pas
d’ordre à recevoir du gouvernement.
Les magistrats du parquet font partie du corps judiciaire mais ne jouissent pas de la
prérogative de l’inamovibilité. Ce sont des agents du pouvoir central qui doivent se plier aux
injonctions de leurs supérieurs hiérarchiques, à peine de sanctions disciplinaires.
cette personnalité juridique : les personnes physiques et les personnes morales. Les animaux
étant traités comme des choses, ne possèdent pas de personnalité.
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Elle va durer 10 ans si l’absent a laissé un mandataire et 4 ans s’il est parti sans laisser un
mandataire. Quoiqu’il en soit au cours de cette période, la loi organise uniquement des
mesures d’administration provisoire. La seule chose que peuvent faire les héritiers
présomptifs, c’est de demander au tribunal de désigner un administrateur provisoire.
2ème période : La déclaration d’absence avec l’envoi en possession provisoire
Cette période s’ouvre 4 ans après les dernières nouvelles reçues de l’absent (qui n’a pas laissé
un mandataire) ou 10 ans après (quand il avait laissé un mandataire). Elle commence avec la
déclaration d’absence. Les héritiers peuvent demander au tribunal de rendre un jugement
déclaratif d’absence qui a pour conséquence l’envoi en possession provisoire.
Il s’agit de procéder à une répartition provisoire des biens appartenant à l’absent. Toutefois,
chaque héritier présomptif ne sera qu’un dépositaire. Cela veut dire qu’il ne pourra pas les
vendre ni les modifier; il n’a que l’administration et la jouissance des biens pour lesquels il a
été envoyé en possession provisoire. En cas de retour de l’absent dans cette période comme
dans la première, il reprend ses biens dans l’état dans lequel il les a laissés.
3ème période : La période de l’envoi en possession définitive
Elle intervient judiciairement soit après trente (30) ans de l’envoi en possession provisoire,
soit 100 ans après la naissance de l’absent. Cette étape de la procédure consolide les droits
des personnes intéressées et permet de partager définitivement les biens de l’absent.
L’absence prend fin lorsque le décès de l’absent est prouvé. Par contre, si l’absent réapparait,
il recouvrera ses biens dans l’état où ils se trouvent.
2. La disparition
C’est la situation d’une personne qui a disparu dans des circonstances de nature à mettre sa
vie en danger sans que son corps n’ait été retrouvé. Elle se distingue de l’absence par ses
éléments caractéristiques et par son régime juridique proche de celui d’une personne
décédée.
Ex: Edgard part en croisière. Le bateau a bord duquel il était fait naufrage et l’on n’a pas
retrouvé son corps.
Ici aussi, le droit s’intéresse à la procédure de déclaration de décès et au retour éventuel du
disparu.
a. La procédure de déclaration du décès
C’est une procédure judiciaire c’est-à-dire devant le tribunal. Le procureur de la République
ou toutes personnes intéressées (le conjoint, les héritiers, les créanciers…) pourront
demander au tribunal de déclarer judiciairement le décès du disparu. Il sera alors rendu un
jugement déclaratif de décès.
b. Le retour du disparu
Si le disparu revient, le jugement déclaratif de décès est annulé. Ainsi, la personnalité
juridique du disparu sera rétablie. Dès lors la loi précise qu’il pourra reprendre ses biens mais
dans l’état où ils se trouvent. Si la liquidation des biens a eu lieu, elle est maintenue. Par
l’effet de l’annulation, le régime matrimonial auquel le jugement déclaratif avait mis fin
reprend son cours.
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L’enfant né de l’adultère du père porte en principe le nom de son père si celui- ci a informé
son épouse du projet de reconnaissance.
Le nom de l’enfant né de l’adultère de la mère est, sauf jugement de désaveu, celui du mari
de sa mère.
L’attribution du nom par une autorité administrative, Le nom patronymique de l’enfant
trouvé est attribué à l’enfant par l’officier de l’état civil à qui la naissance ou la découverte de
l’enfant a été déclarée.
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b. Changement de nom
Le changement de nom est en principe interdit à cause du principe de l’immutabilité du nom.
Mais ce principe connaît des dérogations.
- Le changement de nom par voie de conséquence: il y a changement de nom parce
qu’il y a changement d’état civil qui peut résulter soit de l’adoption, soit du mariage.
En réalité, l’épouse ne perd pas son nom originaire, elle dispose simplement, par le
mariage de l’usage du nom du mari.
- Le changement de nom à titre principal. II est admis dans des cas limités. Ce sont le
changement de nom par substitution de nom de l’un des ascendants au sien propre
et le changement de nom par relèvement du nom de son ascendant par adjonction
au sien propre.
c. La protection du nom
Les situations dans lesquelles la protection du nom est demandée en justice apparaissent
dans deux hypothèses :
L’usurpation de nom : C’est le fait pour quelqu’un de porter le nom d’autrui. L’action en
usurpation du nom revient à tous les membres de la famille quand bien même ceux-ci ne
porteraient pas ce patronyme.
L’utilisation abusive du nom : Dans ce cadre, quelqu’un va user du nom d’autrui sans vouloir
se l’attribuer. Par exemple, on va utiliser le nom d’autrui dans un contexte commercial, pour
désigner des marchandises, ou dans la création littéraire, pour désigner un personnage
imaginaire.
2. Les accessoires du nom
Il s’agit en principal du ou des prénoms et des autres accessoires du nom.
Le ou les prénoms: C’est un accessoire du nom qui le suit et qui sert à différencier chacun
des membres d’une même famille. Il est nécessaire et obligatoire. Aussi, la loi offre aux
géniteurs le droit de choisir librement le prénom mais ceux-ci doivent se limiter au
calendrier, aux usages et à la tradition. Le prénom est immuable. Mais, la loi autorise le
changement de prénom si celui que l’on porte est banal, répandu ou ridicule. En outre, les
adoptants peuvent demander la modification du prénom de l’adopté. Enfin, le prénom est
protégé lorsqu’il est associé à un patronyme.
Les autres accessoires: on a le surnom (c’est une appellation que l’entourage donne à une
personne de manière constante et publique. Il n’est pas choisi mais imposé par son milieu. Il
n’a aucune valeur juridique) et le pseudonyme (c’est un nom volontaire choisi par une
personne pour exercer, sous un masque, une activité professionnelle, généralement littéraire
ou artistique. Le pseudonyme est protégé contre les usurpateurs mais ne saurait remplacer le
nom).
B. Le domicile
C’est le lieu du principal établissement. C’est en quelque sorte le centre des intérêts de la
personne. Le domicile traduit le rattachement des personnes à un certain lieu géographique.
Il est le lieu où la personne est considérée comme située légalement.
1. Les fonctions du domicile
Le domicile a une double fonction. Il permet de situer l’individu à l’intérieur d’une
circonscription territoriale. Aussi, est-il pris en compte pour déterminer la compétence
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territoriale des tribunaux (pour saisir la justice) et pour connaître le lieu de célébration et
d’accomplissement de certains actes juridiques (la célébration du mariage, la demande
d’adoption).
Ensuite, il est le lieu présomptif de la présence permanente de la personne c’est-à-dire le lieu
où l’on est sensé trouver la personne. Par conséquent, il permet la signification des actes de
procédure et l’exécution des obligations.
2. La détermination du domicile
On a le domicile volontaire et le domicile légal.
Le domicile volontaire : C’est celui qui est librement fixé par l’individu.
Le domicile légal: C’est le domicile que la loi attribue d’office à certaines personnes. On a les
domiciles de fonction (magistrats du siège, les notaires, les préfets...) et les domiciles de
dépendance (les mineurs, les domestiques qui vivent chez leur employeur, la femme mariée).
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En effet, la nationalité Ivoirienne est attribuée d’office à l’enfant né d’un parent ivoirien. Peu
importe que la naissance ait lieu en Côte d’ivoire ou à l’étranger. Peu importe aussi que
l’enfant soit né dans le mariage ou hors mariage, dès lors que sa filiation est établie à l’égard
du parent ivoirien. De même, l’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la nationalité
ivoirienne si l’un au moins des adoptants est de nationalité ivoirienne.
2. L’acquisition de la nationalité
La femme étrangère qui épouse un ivoirien acquiert de plein droit la nationalité ivoirienne.
Mais cette femme peut renoncer à la nationalité ivoirienne avant la célébration du mariage.
Quant à l’homme étranger qui épousait une ivoirienne, jusqu’à un passé récent (Août2013), il
pouvait acquérir la nationalité ivoirienne au moins deux années après la célébration du
mariage, mais à condition d’en faire la demande. Toutefois, il n’acquérait pas la nationalité
ivoirienne si son mariage était déclaré nul par une décision de justice. En outre, en cas de
dissolution du lien matrimonial par décès ou par divorce, l’époux devenu ivoirien par le
mariage conservait la nationalité ivoirienne, si le décès ou le divorce intervenait après la
dixième année de mariage. II en allait de même en cas de divorce par consentement mutuel.
Désormais, à l’instar de la femme étrangère, l’homme étranger devient de plein droit,
ivoirien par le seul effet de son mariage avec une ivoirienne. Il conserve cette nationalité
même en cas de séparation d’avec l’ivoirienne (par divorce ou décès).
La nationalité ivoirienne peut être aussi acquise par des étrangers à la suite d’une décision de
l’autorité publique, cette décision pouvant résulter soit d’une naturalisation, soit d’une
réintégration. La naturalisation ivoirienne est accordée par décret après enquête.
3. La perte de la nationalité
Toute personne qui a la nationalité ivoirienne peut se voir retirer cette nationalité ou
demander à la perdre. Il y a cinq cas de perte de la nationalité.
- L’ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ou qui
déclare reconnaître une telle nationalité perd la nationalité ivoirienne;
- L’ivoirien, même mineur, qui par l’effet d’une loi étrangère, possède de plein droit une
double nationalité, peut être autorisé par décret à perdre la qualité d’ivoirien;
- La femme ivoirienne qui épouse un étranger peut déclarer avant la célébration du
mariage qu’elle répudie sa nationalité.
- L’ivoirien qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut d’office,
par décret, perdre la nationalité ivoirienne, s’il a également la nationalité de ce pays
étranger;
- L’ivoirien qui exerce une fonction élective ou gouvernementale dans un pays étranger
ou qui occupe un emploi ou un service pour l’exercice duquel la qualité de national du
pays étranger est exigée, perd la nationalité ivoirienne.
4. La déchéance de la nationalité
L’individu qui a acquis la qualité d’Ivoirien peut, par décret, être déchu de la nationalité
ivoirienne s’il est condamné pour un acte qualifié crime ou délit soit contre la sûreté de
l’Etat, soit contre les institutions de l’Etat ou s’il s’est livré au profit d’un Etat étranger à des
actes incompatibles avec la qualité d’ivoirien. La déchéance n’est encourue que si les faits
reprochés à l’intéressé se sont produits dans un délai de 10 ans à compter de la date de
l’acquisition de la nationalité ivoirienne.
NB : Celui qui ne possède aucune nationalité est appelé apatride.
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2. Les biens
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Notre vie quotidienne est peuplée de différents biens que nous avons du mal à distinguer.
Aussi, convient-il après avoir précisé la notion de bien, d’en donner la classification.
a. Définition
Le droit considère comme biens non seulement les choses matérielles, objet des droits réels,
mais également les droits ayant une valeur économique et pécuniaire. On peut encore dire
qu’un bien, c’est tout droit subjectif patrimonial.
b. Classification des biens
Les droits, éléments immatériels, étant des biens au même titre que les choses, les biens se
répartissent en biens corporels et biens incorporels. Toutefois, la classification essentielle des
biens correspond à la distinction des immeubles et des meubles.
Les immeubles
On distingue:
Les immeubles par nature: Ils comprennent les fonds de terre (terrains, arbres et
fruits non encore coupés et cueillis, récoltes non séparées du sol, matériaux non
encore extraits d’une carrière...) et les bâtiments et constructions (maisons, ponts,
digues, pylônes et lignes aériennes électriques...).
Les immeubles par destination: Ils comprennent les immeubles par destination
économique (ce sont les meubles accessoires nécessaires aux immeubles pour leur
exploitation tels que les machines agricoles, les tracteurs destinés à une exploitation
agricole, le matériel d’un restaurant ou d’un hôtel...) et les immeubles par destination
ornementale (il s’agit des meubles accessoires à un immeuble qui ont une destination
d’agrément tels que les statues placées dans une niche, les tableaux qui tiennent à des
panneaux, des glaces fixées à des boiseries).
NB: Pour qu’un meuble devienne un immeuble par destination, le propriétaire du meuble
doit être aussi propriétaire de l’immeuble.
Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent: il s’agit des droits réels qui portent
sur un immeuble tel que l’hypothèque portant sur une maison, la servitude de
passage...
Les meubles
On distingue:
Les meubles par nature : Ce sont les animaux et les corps qui peuvent se
transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu’ils ne
puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère. Ce sont par exemple
un bœuf, un chien, un navire, une chaise, un avion...
NB: Un meuble par anticipation est un immeuble par nature qui devient meuble à cause de
sa future destination. (Ex: la vente de récoltes sur pied a pour objet les récoltes détachées du
sol et constitue ainsi une vente de meubles par anticipation.)
Les meubles par détermination de la loi: Ce sont les droits portant sur une
chose mobilière par nature (le gage portant sur une voiture) ou des droits détachés
de tout support matériel mais que la loi considère comme des meubles (des parts
sociales, des droits intellectuels...)
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L’adoption : le mineur émancipé doit obtenir l’autorisation de ses père et mère avant
de se faire adopter.
Les activités commerciales : l’exercice d’une activité commerciale est soumis à
autorisation.
2. La protection du mineur
Il y a le système normal qui est celui où le mineur a au moins l’un de ses deux parents. Dans
ce cas, il s’agit de la puissance paternelle et de l’administration légale.
Il y a le système exceptionnel qui est l’hypothèse où le mineur n’a plus de père et mère ou
quand ces derniers sont dans l’impossibilité de manifester leurs droits. Il s’agit dès lors de la
tutelle.
a. L’autorité parentale et l’administration légale
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C’est un ensemble de pouvoirs conférés aux parents sur la personne et les biens de leur
enfant mineur. Ce pouvoir est exercé conjointement par les père et mère. Désormais selon
la dernière réforme législative, «la famille est gérée conjointement par les époux dans
l’intérêt du ménage et des enfants. Ils assurent ensemble la direction morale et matérielle
de la famille, pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir ».
Les attributs de l’autorité parentale sont relatifs à la personne de l’enfant mineur (le droit de
consentir à l’adoption, le droit de garde et de surveillance, le droit à l’entretien et à
l’éducation, l’obligation de répondre des dommages causés par son enfant) et aux biens du
mineur (il s’agit notamment du droit d’administrer les biens de l’enfant et du droit de
disposer des revenus de l’enfant).
b. La tutelle
C’est une institution permettant de protéger par voie de représentation certains mineurs.
La tutelle s’ouvre de plein droit quand il y a décès, absence, éloignement ou déchéance des
droits de la puissance paternelle des père et mère. Elle peut s’ouvrir aussi par intervention
du juge des tutelles s’il estime que le mode de protection normale ne protège pas l’enfant.
La tutelle comprend des organes de gestion (le tuteur et exceptionnellement l’administrateur
ad hoc quand les intérêts du tuteur et ceux du mineurs sont opposés) et des organes de
contrôle (le conseil de famille et le juges des tutelles).
Relativement au fonctionnement de la tutelle, il faut dire le tuteur étant le mécanisme de
substitution de la puissance paternelle, il a les mêmes fonctions que le titulaire de la
puissance paternelle qui consiste en général en la protection de la personne et des biens du
mineur non émancipé. Quant au juge, il veille ou surveille la gestion de la tutelle. La tutelle
prend fin avec le décès, la majorité ou l’émancipation du mineur.
D. Incapacité du majeur
Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique. Dès lors quelles pourraient être les causes
de l’incapacité du majeur? De façon globale, c’est l’altération de la volonté qui justifie son
incapacité d’exercice. Certains parmi ces incapables sont protégés d’autres non.
1. Les incapables majeurs non protégés
Ce sont les majeurs qui présentent momentanément des déficiences. L’altération de leur
faculté mentale est un peu brève pour qu’il soit nécessaire de mettre en place un système de
protection. Dans ce cas la protection est occasionnelle et diffère selon qu’il s’agit de faits ou
d’actes juridiques.
Les actes juridiques passés par un majeur non protégé: En principe, le majeur aliéné
demeure capable tant que son incapacité n’a pas été déclarée par le juge. Toutefois, s’il est
rapporté la preuve de l’aliénation de celui-ci, l’acte accompli sera frappé de nullité.
Les faits juridiques (dommages causés par un majeur non protégé): En principe, vu
l’aliénation mentale due à l’inconscience totale de l’acte posé, l’aliéné mental ne peut être
responsable. En effet, les conditions de la responsabilité délictuelle notamment la faute qui
comprend un élément matériel et un élément intentionnel font défaut. Toutefois, la
jurisprudence retient la responsabilité de l’aliéné lorsque l’acte illicite a été commis dans un
intervalle de lucidité et surtout quand il y a usage de stupéfiants, d’alcool...
Enfin, on pourra engager la responsabilité de celui qui a la garde de l’aliéné si celui-ci s’est
rendu coupable d’un défaut de surveillance.
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Au niveau national, ces personnes morales ont soit une base territoriale (les circonscriptions
territoriales telles que le département, la commune) soit une base fonctionnelle (les
sociétés d’Etat, les sociétés d’économie mixte...).
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Ensuite, il est indispensable de situer les intérêts d’une personne morale en un lieu
déterminé, qui joue pour elle le rôle d’un domicile. Il s’agit du siège social qui doit
correspondre au centre de l’activité juridique, financière et administrative de la personne
morale.
Enfin, la personne morale a une nationalité qui est déterminée soit par la nationalité du pays
dans lequel elle a son siège social, soit par la nationalité des personnes physiques qui la
contrôle.
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A. Définition du contrat
Le contrat est défini par l’article 1101 du code civil comme «une convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose».
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Le contrat instantané : C’est le contrat dont l’exécution est mise en œuvre par une seule
prestation sur simple échange des consentements.
Ex : la vente.
Le contrat à exécution successive: L’exécution de ce contrat s’échelonne dans le temps.
Ex: le contrat de travail.
Contrat à durée déterminée : la durée du contrat est connue dès sa conclusion.
Contrat à durée indéterminée : chacune des parties pourra mettre un terme au contrat
quand elle le jugera opportun.
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L’acceptation
C’est la manifestation de volonté par laquelle une personne donne son accord à une offre de
contracter qui lui est faite. En outre, pour que le contrat se forme, il faut que l’acceptant et
l’offrant aient le même champ contractuel. C’est pourquoi, l’acceptation doit obéir à des
conditions précises pour produire valablement des effets.
- Les conditions de l’acceptation:
L’acceptation expresse est celle donnée par écrit ou verbalement. L’acceptation tacite est
celle qui résulte le plus souvent de l’exécution spontanée du contrat proposé.
NB: On s’interroge sur le silence suite à une offre. A ce sujet, on fait valoir le principe selon
lequel le silence ne vaut pas acceptation contrairement à ce que dit l’adage «qui ne dit mot
consent». Il existe cependant des exceptions :
Lorsque les parties sont en relations d’affaire et que le contrat proposé est le même
que celui qui régissait leur relation antérieure. C’est le cas d’un client qui commande
toujours le même produit.
Les usages d’une profession peuvent prévoir que le silence vaut acceptation.
Lorsque l’offre a été faite dans l’intérêt exclusif de son destinataire, le silence de celui-
ci vaut acceptation. Exemple : un bailleur qui émet une remise de loyer.
l’authenticité d’une œuvre d’art. Ex: vous achetez un tableau considéré comme une
œuvre d’un peintre célèbre. Vous apprenez ensuite, et cela est confirmé par une
expertise, que ce tableau n’est pas de ce peintre.
L’erreur ne pourra être retenue comme vice du consentement que si elle a été déterminante,
c’est-à-dire que le contrat n’aurait pas été conclu sans cette erreur et si elle est excusable,
c’est-à-dire qu’elle aurait pu être commise par un cocontractant normalement avisé.
Le dol
On appelle dol les manœuvres frauduleuses, tromperies, mensonges, réticences, dont une
personne use pour en tromper une autre à l’occasion d’un contrat.
Ex: un commerçant simule des bénéfices exagérés pour vendre plus cher son fonds de
commerce.
Le dol n’est pris en compte que si les manœuvres émanent du cocontractant.
La jurisprudence admet aussi le simple dol par réticence, c’est-à-dire le silence gardé par le
cocontractant sur une information qui, si elle avait été connue de l’autre, l’aurait empêché de
contracter.
La preuve de l’élément intentionnel du dol doit être prouvée : l’auteur doit avoir agi
sciemment dans l’intention de tromper son cocontractant.
La violence
C’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour la forcer à contracter en la
menaçant d’un mal considérable. La violence doit présenter une certaine gravité. Peu
importe si la violence est exercée par le cocontractant ou par un tiers au contrat.
La violence peut être physique ou morale. Elle peut être dirigée contre la personne du
cocontractant, ses biens ou ses proches (art. 1113 du Code civil).La menace doit revêtir un
certain degré de gravité. Ainsi, « la simple crainte révérencielle envers le père, la mère ou
autre ascendant, sans qu’il y ait eu de violence exercée, ne suffit point à annuler le contrat »
(art. 1114 du Code civil).
La violence doit être illégitime : la menace d’exercer des voies de droit n’est pas une cause de
nullité de la convention.
La violence doit avoir été déterminante du consentement. Pour le savoir, « on a égard en
cette matière, à l’âge, au sexe et à la condition des personnes » (art. 1112 al. 2 du Code civil).
La lésion
La lésion, c’est le déséquilibre économique entre les prestations des parties au contrat. La
lésion n’est pas véritablement un vice de consentement puisqu’elle ne suppose pas une
atteinte au caractère libre et éclairé du consentement. La lésion n’est pas non plus, en
principe, une cause de nullité des conventions. Aux termes de l’art. 1118 du Code civil, « la
lésion ne vicie les conventions que dans certains contrats ou à l’égard de certaines personnes
(…) ».
A l’égard de certains contrats, la lésion peut entraîner la nullité du contrat. C’est le cas pour
les ventes d’immeubles mais la lésion ne peut être invoquée que si le vendeur a été lésé de
plus des 7/12e dans le prix d’un immeuble. De plus, la loi permet à l’acquéreur d’échapper à
la nullité du contrat en versant une indemnité au vendeur (art. 1674 du Code civil).
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Les partages sont aussi rescindables lorsque l’un des copartageants reçoit un lot d’une valeur
inférieure à plus du ¼ à ce qu’aurait dû être sa part (art. 887 al. 2 du Code civil).
A l’égard de certaines personnes, la lésion est une cause de nullité lorsque la victime est un
incapable mineur ou majeur. En effet, pour certaines catégories de contrats, la sanction de
l’incapacité peut être la rescision pour cause de lésion.
1. La capacité des parties
Pour contracter valablement, il est nécessaire d’avoir la capacité exigée pour accomplir l’acte
envisagé. Il s’agit de vérifier la capacité de jouissance et la capacité d’exercice.
- La capacité de jouissance
La capacité, c’est la possibilité d’être titulaire de droits. Les incapacités générales de
jouissance qui existaient autrefois (esclavage, mort civile) ont aujourd’hui disparu. Il ne
subsiste que des incapacités spéciales de jouissance. Elles sont tantôt fondées sur l’ordre
public, tantôt sur la protection d’intérêts particuliers. Les incapacités sont nombreuses en
matière de libéralités. Ainsi, le médecin est incapable de recevoir une donation ou un legs de
son patient, même par personne interposée (art. 909 du Code civil).
- La capacité d’exercice
Le principe est celui de la capacité : « Toute personne peut contracter, si elle n’en est pas
déclarée incapable par la loi ». L’incapacité d’exercice frappe certaines personnes (mineurs,
majeurs incapables qui ne peuvent, sans représentation ou assistance, mettre en œuvre les
droits dont ils sont titulaires. Par ailleurs, pour les personnes morales, la question de la
capacité d’exercice ne se pose pas; elles agissent par l’intermédiaire de représentants qui
tirent en général leurs pouvoirs d’un mandat.
3 .L’objet
L’objet, c’est l’engagement du débiteur. C’est une chose qu’une partie s’oblige à donner, à
faire ou à ne pas faire. L’objet doit présenter un certain nombre de qualité ; il doit :
Exister : « A l’impossible, nul est tenu. » Toutefois, la chose future peut faire l’objet d’un
contrat. Par exemple, la vente d’un immeuble à construire.
Etre déterminé ou déterminable si on est en présence d’un corps certain, c’est-à-dire, si le
bien est parfaitement individualisé. En revanche les choses de genre (choses qui se
comptent, se pèsent et se mesurent) nécessitent que l’on précise la quantité et la qualité du
bien.
Etre licite : l’objet doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Il doit être dans
le commerce. En effet, certaines choses sont exclues du commerce : le corps humain, objets
dangereux et tout ce qui est du domaine public.
4. La cause
Toute obligation doit avoir une cause. Il faut cependant distinguer la cause de l’obligation ou
cause objective de la cause du contrat ou cause subjective.
- La cause de l’obligation ou cause objective
C’est la raison pour laquelle le cocontractant assume son obligation. Par exemple, dans un
contrat synallagmatique, c’est parce que l’autre partie a pris aussi l’engagement d’accomplir
une prestation que le cocontractant s’engage. La cause doit exister et être licite et morale.
- La cause du contrat ou cause subjective
La cause du contrat, ce sont les mobiles concrets qui ont animé chacune des parties. Ces
mobiles doivent être licites et conformes aux bonnes mœurs.
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Les héritiers: ils continuent la personne du défunt et deviennent titulaires de ses droits et
débiteurs de ses obligations.
Les créanciers chirographaires: Ils subissent indirectement les effets des contrats passés par
leur débiteur. Ces contrats leur profitent ou leur nuisent dans la mesure où ils ont pour
conséquence un accroissement ou une diminution de son patrimoine.
Les ayants-cause à titre particulier: Ils reçoivent de leur auteur le droit tel qu’il existait dans
son patrimoine ; ce droit est par suite affecté par les contrats passés par lui antérieurement à
la transmission et qui l’intéresseraient directement.
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effet, l’article 1384 a édicté à leur égard une présomption de faute. « On est responsable
non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui
est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ».Cette présomption tombe
devant la preuve contraire par laquelle les parents montreront qu’ils n’ont commis aucune
faute de surveillance et ont donné une bonne éducation à leur enfant.
Les artisans répondent du fait de leurs apprentis en ce qui concerne le dommage causé par
ces derniers pendant le temps où ils sont sous leur surveillance. Comme les parents, ils sont
présumés en faute et la présomption tombe devant la preuve de l’absence de faute.
Les commettants sont responsables du fait de leurs préposés. Il faut un lien de préposition
entre le commettant et le prépose. La victime doit apporter la preuve d’un préjudice causé
par le préposé dans l’exercice de ses fonctions. Le commettant ne peut échapper à sa
responsabilité même en apportant la preuve qu’il n’a pas commis de faute.
c. La responsabilité du fait des choses, des animaux et des bâtiments
La responsabilité du fait des choses et des animaux pèse sur le gardien. Cela est tiré de
l’article 1384 qui dispose qu’on est responsable du dommage causé par le fait « des choses
que l’on a sous sa garde ».
Le gardien est celui qui a un pouvoir de commandement correspondant à l’usage, au
contrôle, à la direction de la chose ou de l’animal. La victime n’a à prouver que le préjudice et
l’intervention de la chose. Le fait que la chose ou l’animal soit la cause génératrice du
dommage, la responsabilité du gardien est présumé. Il ne peut échapper à sa responsabilité
qu’en apportant la preuve d’une cause étrangère imprévisible et insurmontable.
La responsabilité du fait des bâtiments est tirée de l’article 1386 qui indique que « Le
propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine, lorsqu’elle est
arrivée par une suite du défaut d’entretien ou par le vice de sa construction ».
La mise en œuvre n’exige pas de la victime la preuve d’une faute du propriétaire de
l’immeuble, mais seulement que celle-ci établisse que la ruine de cet immeuble a eu pour
cause le vice de construction ou le défaut d’entretien. Le propriétaire pourra s’exonérer de sa
responsabilité de plein droit que s’il prouve que ce dommage est dû à une cause étrangère
qui ne peut lui être imputée.
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