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INTRODUCTION

Le rôle moteur, voir indispensable des banques et établissements financiers,


dans le financement de l’activité économique n’est plus à démonter à tel point que
certains auteurs ont pu parler de véritable service public.

L’expression de financement nous parait plus appropriée non seulement parce


qu’elle recouvre la notion de « crédit » ou de prêt, mais surtout embrasse toutes les
techniques bancaires destinées à assurer à l’entreprise des moyens financiers extra
bancaires.

Parce qu’elles procèdent à des investissements (par ex. achat de machines) ou à


des dépenses (par ex. paiement des salaires) dont les résultats positifs n’apparaîtront
qu’ultérieurement, et parce qu’elles accordent elles même des délais de paiement leurs
clients.

Sollicitée par les entreprises, la banque est confrontée à la nécessité d’apporter


son concours, nécessaire à son propre développement, et d’apprécier les risques
encourus, que comporte toute activité économique accordent elles mêmes des délais
de paiement à leurs clients, les entreprises commerciales ont un besoin vital de crédit à
condition d’offrir de suffisantes garanties de remboursement à partir des biens dont
elles sont ou seront propriétaires ou encore de ceux dont peuvent être propriétaires les
personnes qui les animent. Autrement dit, le financement est toujours étroitement lié
à sa garantie.

Le droit des sûretés est le prolongement nécessaire du droit du crédit.


Actuellement il ne peut exister de droit du crédit sans droit des sûretés.

La recherche de la sécurité en matière de crédit étant l’une des principales


préoccupations des banques se base d’abord sur une bonne connaissance du client, sur
l’évaluation de son entreprise et de ses perspectives, sur l’appréciation du crédit ainsi
que sur la détermination des garanties appropriées.

La recherche de la sécurité repose par la suite sur la compétence du banquier à


saisir rapidement ce qui est important à travers l’exploitation des études, des
documents et des renseignements dont il dispose, de même qu’elle met en jeu un flair,
développé par une longue pratique des crédits, qui lui permet généralement de détecter
et d’écarter de sa clientèle les affaires douteuses.

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Les garanties assortissant les crédits bancaires sont motivées par l’importance
du nombre et la diversité prise par la clientèle des banques permettant d’avoir un
surcroît de sécurité quant à la sortie de leurs engagements. Elles leur confèrent, en
effet, un moyen de pression douteux les prémunit contre l’insolvabilité du débiteur.

Habituellement, les garanties consistent soit en sûretés personnelles soit en


sûretés réelles.

Les sûretés réelles, sont celles constituées par un bien ou un groupe de biens, de
nature mobilière ou immobilière. Elles se composent généralement de l’hypothèque
(appliquée aux biens immobiliers) au gage avec ou sans dépossession du bien objet de
la garantie ou du nantissement de fonds de commerce ou de valeur mobilière.

Notre propos, dans cette étude est d’analyser le sort des sûretés bancaires
traditionnelles face à l’avènement d’une défaillance de l’emprunteur.

Diverses questions se posent à cet égard, ainsi nous pouvons nous interroger sur
la nature de la relation entre les établissements de crédits et leurs clients, s’agit il
d’une relation d’équilibre ou de déséquilibre compte tenu de la dépendance financière
dans laquelle se trouve généralement l’emprunteur face à un établissement de crédit
doté d’une structure organisée et d’un professionnalisme très puissant.

Du fait de cette situation, les établissements de crédit exigent des garanties dont
la constitution est caractérisé par un formalisme souvent compliqué et coûteux et
d’une grande lourdeur et la question qui se pose à cet égard est de vérifier la portée de
la proportionnalité entre les garanties réelles présentées par les emprunteurs à titre de
contrepartie aux crédits consentis par les banques.

De même, peut on dire que le législateur marocain et par voie de conséquence la


jurisprudence marocaine protègent ils le consommateur financier, et si c’est le cas
pourquoi le projet du code de la consommation tarde il encore à voir le jour ?

Autant de questions auxquelles l’on tenterait d’apporter des réponses à travers


les développements qui suivent.

Nous examinerons ensuite les principales techniques bancaires de couverture du


risque, et tenterons de peser leur efficacité juridique face au risque de défaillance du
débiteur.

Nous tenterons enfin d’observer et d’analyser, les sûretés traditionnelles en tant


que techniques de couverture du risque, pour en apprécier l’efficacité et les limites.

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PLAN

I – Classification des sûretés réelles

A- Régime juridique des sûretés réelles immobilières.

1-Constitution des sûretés réelles immobilières : les conditions de fond

2-Procédure de mise en place des sûretés réelles immobilières : les


conditions de forme

B- Régime juridique des sûretés réelles mobilières

1-Constitution des sûretés réelles mobilières : les conditions de fond

2-Procédure de mise en place des sûretés réelles mobilières : les


conditions de forme

II- L’efficacité des garanties réelles dans la couverture des emprunts


bancaires

A- Les mécanismes protecteurs des sûretés réelles

B- Etendue et limites des sûretés réelles

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I – Classification des sûretés réelles

La catégorie des garanties réelles regroupe diverses garanties telles que les
hypothèques et les nantissements, qui se distinguent elles mêmes en sous catégories :

A- Régime juridiques des sûretés réelles immobilières.

Pendant longtemps elles ont été et surtout l’hypothèque, considérées comme les
sûretés les plus intéressantes pour un créancier. En effet, pendant longtemps on a vécu
sur le postulat que l’immeuble était l’élément du patrimoine du débiteur ayant la plus
grande valeur, accentué par le fait que la valeur des immeubles est longtemps restée
relativement stable.

Ces suretés présentaient en outre l’avantage de pouvoir prendre plusieurs


garanties sur un même biens, garanties qui offrent des prérogatives intéressantes pour
le créancier en lui conférant un droit de préférence et un droit de suite très efficaces en
matière immobilière du fait de la publicité de ces sûretés.

a-Constitution des sûretés réelles immobilières

L’hypothèque est une charge dont est grevé un bien afin de garantir le
paiement d’une créance. L’hypothèque confère au bénéficiaire un droit réel. La loi
distingue les hypothèques terrestres, les hypothèques maritimes et celles portant sur
les aéronefs.

1 -Champ d’application de l’hypothèque terrestre

L’hypothèque terrestre est une garantie réelle qui, sans dessaisir le propriétaire
de l’immeuble, permet au créancier, s’il n’est pas remboursé à l’échéance, de saisir cet
immeuble en quelques mains qu’il se trouve, de le faire vendre et de se faire payer par
priorité sur le prix. L’article 157 du DOC de 1915 applicable aux immeubles
immatriculés la définit comme étant :

« Un droit réel immobilier sur des immeubles affectés à l’acquittement d’une


obligation. Elle est de sa nature indivisible et subsiste en entier sur les immeubles.
Elles les suit dans quelques mains qu’ils passent ».

Sans entraîner la dépossession du débiteur, l’hypothèque confère au créancier « un


droit réel immobilier » qui lui permet le cas échéant (cas de non paiement) et après
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une procédure dite de saisie, de le faire vendre et de se faire payer par préférence aux
autres. créanciers sur le prix de vente (droit de préférence) et ce en quelques mains que
passe l’immeuble » (droit de suite).

On distingue L’hypothèque conventionnelle impliquant accord du propriétaire,


elle est prévue par l’article 173 du Dahir de 1915 « l’hypothèque conventionnelle peut
être consentie au gré des parties, soit par acte authentique, soit par acte sous signatures
privées ».

L’hypothèque légale résultat de la loi, appelée également l’hypothèque


judiciaire ou forcée découlant d’une décision de justice, quant à elle, qui est précisée
par les articles 163 et suivants du même Dahir, s’annonce comme une décision de
justice, prise sans le consentement du débiteur dans certains cas énumérés par l’article
163. Le banquier a généralement recours à l’hypothèque conventionnelle et
exceptionnellement à l’hypothèque forcé dans le cas prévu à l’alinéa 11 de l’article
163 du Dahir précité « l’hypothèque forcée est celle qui est conférée par une décision
de justice, sans le consentement du débiteur, et seulement dans les cas déterminées ci-
après (….) a la masse des créanciers sur les immeubles du failli pour la sûreté des
créances vérifiées » .

Seuls, en principe, les droits réels peuvent être hypothéqués :

- Pleine propriété
- Nue propriété
- Usufruit.

Droit de concession de mines (l’exclusion du permis de recherche)


L’hypothèque peut porter sur la totalité de la propriété ou une partie seulement
(indivision). Certains biens mobiliers peuvent exceptionnellement faire l’objet
d’hypothèques : il s’agit uniquement des bateaux et avions.
L’hypothèque ne peut porter que sur des biens susceptibles d’aliénation ce qui exclut
certains biens ruraux dits de « famille)

Elle s’étend à tous les accessoires immobiliers de l’immeuble hypothéqué


(améliorations, immeubles par destination, constructions nouvelles).
Elle peut garantir soit le remboursement des dettes du constituant, soit les dettes d’un
tiers, auquel cas il s’agira d’un cautionnement hypothécaire.
En pratique, les formalités à exécuter sont les suivantes :

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1-1Constitution de l’hypothèque terrestre .
1-Enquête : Il est absolument indispensable de vérifier à la conservation foncière
préalablement à la rédaction des actes :
a- L’existence du titre foncier : L’immeuble doit être immatriculé et le titre foncier
crée. Il est recommandé d’éviter si possible l’hypothèque sur un immeuble en
cours d’immatriculation (objet d’une réquisition) et de renoncer à cette
hypothèque lorsque l’enquête révèle que la procédure d’immatriculation a
donné lieu à une opposition portant sur la totalité ou une partie importante de
propriété.
b- L’existence d’hypothèques inscrites précédemment au profit d’autres créanciers,
de servitudes ou de charges réelles qui diminuent la valeur de propriété.
c- La possibilité d’inscrire l’hypothèque sans autorisation administrative. A cet
égard l’enquête est importante pour les biens ruraux.
En effet une autorisation administrative est requise :
- pour les biens de famille (dahir du 7/2/1953)
- pour les propriétés agricoles situées à l’extérieur des périmètres urbains dans les
zones d’irrigation.
d- La mise à jour du dossier spécial :
Le dossier spécial existe chaque fois que la propriété appartient à une société personne
morale.
Ce dossier contient les pouvoirs des représentants de la personne morale habilités à
aliéner la propriété.
e- L’absence d’indivision entre plusieurs personnes : En cas d’indivision,
L’hypothèque consentie par le co-indivisaire sur sa part n’est pas intéressante
que dans la mesure où cette part est importante, si les co-indivisaires ne sont pas
nombreux et s’il n’y a pas de mineurs parmi eux. Si les co-indivisaires sont
nombreux et si certains d’entre eux sont mineurs, il sera souvent impossible de
faire vendre la propriété en cas de non remboursement du crédit (La constitution
d’hypothèque est généralement soumise au juge des mineurs).
Une formule intéressante consiste à obtenir à ce que le débiteur principal donne sa part
en hypothèque et que les co-indivisaires se constituent cautions du débiteur et
affectent à ce titre leurs parts en hypothèque au profit de la banque, ce qui permettra
d’avoir une hypothèque sur la totalité de la propriété.

2- Remise du duplicata du titre foncier par le constituant de l’hypothèque :


L’inscription de l’hypothèque est impossible sans présentation du duplicata sauf le cas
ou ce dernier serait déposé à la conservation foncière (vérifier au cours de l’enquête)

3- Rédaction de l’acte en cinq exemplaires


Il convient d’utiliser le modèle approprié et de le remplir avec soin. L’indication du
taux des intérêts est indispensable, car elle permet :

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- de demander le paiement de ces intérêts au taux convenu avec le client ; à défaut
de précision, les tribunaux appliquent le taux légal de 6%.
- D’être privilégié pour les intérêts de l’année suivante (160 du Dahir du 2 juin
1915)

4- Signature de l’acte, timbrage et légalisation des signatures. Deux signatures de


première catégorie sont nécessaires, il est important de pouvoir identifier chacune des
signataires habilités à représenter la banque et que chacun signe à l’endroit prévu à cet
effet.

5- Enregistrement : L’enregistrement est obligatoire, un acte d’hypothèque non


enregistré ne peut être produit en justice sous peine du paiement de pénalités très
élevées. L’enregistrement est gratuit pour les banques.
Il doit intervenir dans le délai d’un mois sous peine de pénalités. Le délai court à
compter de la date du contrat si ce dernier est daté, de la dernière date de la législation
des signatures si le contrat n’est pas daté.
6- Inscription de l’hypothèque à la conservation foncière : L’inscription doit être
effectuée à la conservation territorialement compétente compte tenu de la situation de
la propriété. Cette inscription doit être réalisée le plus rapidement possible. En effet, la
mention de « premier rang » qui figure dans tous les contrats ne constitue qu’un
engagement du débiteur de donner à la banque le premier rang.
En réalité, c’est la date de l’inscription qui permet de définir le rang de l’hypothèque.
Le premier rang quelque soit la date de l’acte, appartient au créancier qui a inscrit son
hypothèque le premier.
Enfin, la banque a intérêt à inscrire l’hypothèque dans les meilleurs délais lorsque la
situation financière du débiteur est critique et si une déclaration, en état de faillite ou
de liquidation judiciaire apparaît probable.
En effet, l’inscription d’une hypothèque prise après la date de cessation de paiement
ou dans les 10 jours qui précèdent, peut être déclarée nulle s’il s’est écoulé plus de 15
jours entre la date de l’acte constitutif d’hypothèque et son inscription.
7- Délivrance du certificat d’inscription de l’hypothèque
Ce certificat est commandé à la conservation Foncière, il ne doit pas être confondu
avec le certificat spécial.
Certificat d’inscription : Ce document permet de vérifier l’inscription de l’hypothèque,
son rang et l’absence de servitudes ou charges réelles ; il peut être commandé
plusieurs fois.
Certificat spécial : Ce certificat n’est délivré qu’une seule fois ; il constitue un titre
exécutoire nécessaire à défaut de remboursement du crédit, pour obtenir un
commandement immobilier et la vente de la propriété.
Le certificat spécial ne doit être commandé que sur instructions du service juridique
pour les besoins de la procédure judiciaire.

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1-2 DELAIS ET FRAIS :

Délai de validité : illimité


L’hypothèque est valable aussi longtemps que mainlevée n’en a pas été donnée et
inscrite sur le titre foncier.
- Délai d’enregistrement : un mois
- délai d’inscription a la conservation foncière : aucun frais :

Timbrage des actes des actes : Timbres de légalisation

- Droit d’enregistrement : gratuit


- Frais d’inscription à la conservation foncière.

L’hypothèque :

-jusqu'à 50.000,- DH= 0,50%+150 DHS (certificat inclus).


- de 50.000,-à 130.000 DH= 0,75%+150 DHS
-Au delà de 130.000,-DH= 1%+150 DHS

Mainlevée : 50 DH par propriété

1-3 La réalisation de l’hypothèque terrestre

1-3-1 La mise en demeure


Requiert l’envoi d’une mise en demeure au débiteur, ou à la caution
hypothécaire.
Cette mise en demeure doit être envoyée sous pli recommandé avec accusé de
réception.

1-3-2 Le titre exécutoire

La procédure à suivre pour la réalisation de l’hypothèque terrestre se distingue


selon qu’il s’agisse d’un bien immeuble immatriculé ou en cours d’immatriculation.
Lorsque l’immeuble est immatriculé la saisie peut être opérée sur la base d’un
certificat spécial d’inscription. Tandis que lorsque l’immeuble n’est pas immatriculé
l’obtention d’un jugement est nécessaire.

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 Demande du certificat spécial d’inscription
Le créancier doit faire une demande du certificat spécial d’inscription qui fait
mention des charges grevant le bien.

 Le jugement définitif

Lorsque l’immeuble n’est pas immatriculé, il n’est pas possible d’obtenir un


certificat spécial d’inscription, exception faite pour le crédit immobilier et hôtelier, qui
bénéficie d’une exception permettant l’obtention du ce certificat. Aussi, le créancier
devra-t-il ester en justice afin d’obtenir un jugement définitif (titre exécutoire), lui
permettant la réalisation de l’hypothèque.

1-3-3 La requête du tribunal en vue de l’ordonnance saisie


immobilière.
Le créancier dispose d’un titre exécutoire, il peut chercher la saisie et par suite
la vente du bien immeuble une requête doit être adressé à cette fin au président de
tribunal de première instance qui ordonne la saisie immobilière, qui sera notifiée, par
la suite par l’agent du tribunal chargé des exécutions.

1-3-4 La notification de la saisie immobilière.

La notification de la saisie immobilière peut être une saisie conservatoire ou une


saisie exécutoire .Selon qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre, la saisie est exécuté
conformément aux règles et procédure du N.C.P.C.

1-3-5 L’expertise de l’immeuble

Après la notification du procès verbal de saisie, le secrétaire greffier se charge


d’une expertise de l’immeuble saisi par le biais d’un expert agrée par le tribunal .Cette
expertise à pour but la fixation du prix de lancement des enchères Elle porte sur la
situation de l’immeuble, les immobilisations, les plantations, la valeur vénale, etc. Les
résultats de l’expertise vont permettre au secrétaire greffier d’établir un cahier des
charges.
1-3-6 La publicité légale
Après l’établissement du cahier de charge, il est procédé à une publicité
afin d’informer le public de la vente par voie judicaire.Un avis de mise en enchères est

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dressé. Cet avis qui précise la date des enchères, les conditions de la vente, est affiché
sur l’immeuble saisi, sur la porte du domicile du saisi, dans les marchés avoisinants
l’immeuble saisi, au bureau de l’autorité administrative locale et au tribunal.

Ce même avis suivant l’importance de l’immeuble fait l’objet d’insertions dans


un journal local d’annonces légales voire de communiqués radiographiques. Cette
publicité dure le délai d’un mois aux termes duquel les offres d’achat sont reçues par
le secrétaire greffier.

1-3-7 La première adjudication.

Passé le délai de 30 jours, concernant la publicité et consécutif à la date de


notification du procès verbal de saisie exécution, il est procédé à l’adjudication de
l’immeuble saisi.

Lors des 10 premiers jours, le secrétaire greffier informe le débiteur ou la


caution hypothécaire et l’invite à se présenter au jour et lieu fixé pour l’adjudication.
Les personnes ayant déposé une offre (enrichisseurs), ainsi que le poursuivi sont
convoqués lors des 10 derniers jours avant la date prévue pour l’adjudication.
Lorsque le poursuivi ne procède pas au paiement de la créance, avant la date et
l’heure prévue pour l’adjudication.

Lorsque le poursuivi ne procède pas au paiement de la créance, avant la date et


l’heure prévue pour l’adjudication, le secrétaire greffier commence par rappeler la
désignation de l’immeuble saisi, les charges qui le grèvent, les mises à prix, les offres
qui existent déjà, et le délai pour les dernières offres éventuelles. Ensuite, e secrétaire
greffier procède a l’adjudication au plus offrant enrichisseur, après l’extinction de
trois bougies d’une minute chacune allumés successivement, et établit un procès
d’adjudication. Lorsqu’il n’y a pas de surenchère dans le délai de 10 jours, cette
première adjudication est définitive.

1-3-8 Le report de l’adjudication.


Lorsque l’adjudication est avérée infructueuse, en raison d’une absence ou
insuffisances d’offre, le report de l’adjudication intervient sur ordre du président du
tribunal de première instance à la demande des parties concernées ou du secrétaire
greffier chargé de l’exécution.

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1-3-9 La surenchère.
La surenchère peut avoir lieu dans le délai de dix jours à compter de la date
d’adjudication. Dans tous les cas, la surenchère doit être supérieure à un sixième du
prix de l’adjudication plus les frais. La surenchère entraine une autre adjudication.

1-3-10 La folle enchère.

Lorsque l’adjudicataire ne s’acquitte pas des conditions de l’adjudication, dont


le paiement du prix, il y a folle enchère et il lui est fait sommation de payer. Passé le
délai de 10 jours, après la sommation de payer, l’immeuble est mis en vente une
nouvelle fois aux risques périls du fol enchérisseur.

1-3-11L’adjudication définitive.
Passé le délai de dix jours, prévu pour surenchère, il est fixé la date d’une
adjudication définitive qui a lieu dans le délai de trente jours à compter de la fin du
délai prévu pour la surenchère.

L’adjudication définitive intervient selon les mêmes conditions de publicité et


de procédure que celle de la première adjudication.
A l’adjudication définitive et paiement par adjudicataire du prix et des frais, le
secrétaire greffier établit un procès verbal qui a deux significations :

1- En ce qui concerne le saisi ou ses ayants droits, le procès verbal d’adjudication


est un titre qui vaut paiement du prix ;
2- Pour l’adjudication, le procès verbal d’adjudication représente un titre de
propriété.

2-Champ d’application de l’hypothèque maritime


L’hypothèque maritime s’entend comme une garantie prise sur un navire égal
ou supérieur à deux tonneaux de Jauge brute, qu’il soit construit ou en cours de
construction. L’hypothèque maritime qui garantit le paiement d’une créance ne peut se
faire que par l’accord des parties par voie de convention. Elle est régie par le Dahir
formant code de commerce maritime, en date du 31 mars 1919.

La capacité juridique est nécessaire pour la validité de l’hypothèque maritime.


L’hypothèque maritime ne peut être consentie que par le propriétaire ou son
mandataire justifiant d’un mandat spécial lui donnant la qualité pour agir, si le navire a
plusieurs propriétaires, il peut être hypothéqué par l’armateur gérant pour les besoins

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de l’armement ou de navigation avec l’autorisation de la majorité ; la majorité se
détermine par une portion d’intérêts dans le navire excédant la moitié de sa valeur.
Chacun des co-propriétaires du navire peut hypothéquer sa part ; dans ce cas
l’hypothèque s’étend sauf convention contraire au navire ou à des débris.

L’hypothèque peut être constituée sur un navire en construction

L’hypothèque ne s’étend pas au fret

L’hypothèque est valable 5 ans.

La valeur garantie par l’hypothèque maritime : l’inscription garantit au même


rang que le capital deux années d’intérêts en sus de l’année courante. Le taux de
l’intérêt conventionnel en matière de prêts hypothécaires sur navires est libre.

L’inscription et le renouvellement de l’hypothèque maritime : L’inscription


conserve l’hypothèque pendant 5 ans à compter du jour de sa date ; son effet cesse si
l’inscription n’a pas été renouvelée avant l’expiration de ce délai.

Au cas où le crédit ne serait pas remboursé avant l’expiration de ce délai de 5


ans, il ne sera pas nécessaire de faire signer un nouveau contrat par le débiteur, il
suffira d’inscrire à la conservation des hypothèques, un bordereau en double
exemplaire de renouvellement de l’inscription.

2-1 La procédure de constitution de l’hypothèque maritime :


1- Enquête :
Elle constitue à vérifier auprès de la conservation des hypothèques Maritimes de Rabat
l’immatriculation du navire et l’absence d’hypothèques précédemment inscrites.

2- Remise de l’acte de nationalité par le constituant :


Ce document est absolument indispensable pour l’inscription de l’hypothèque. Il est
également nécessaire à la rédaction de l’acte et du bordereau.
Si le navire est en cours de construction, il suffira d’obtenir un certificat de jauge.

3- Remise des pouvoirs des signataires de l’acte (cas ou le navire appartient à une
personne morale).
La conservation des hypothèques exige la présentation de ces documents.
4- Rédaction de l’acte :
L’acte doit être rédigé conformément au modèle N°6
Le taux d’intérêts doit être mentionné pour permettre à la banque d’étendre le
privilège non seulement au capital garanti mais également aux intérêts de l’année en
cours outre deux années.
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Si un consortium de banques est constitué
5- Rédaction du bordereau en deux exemplaires originaux
6- Signature de l’acte, du bordereau, timbrage et légalisation des signatures :
Les actes et les deux bordereaux doivent être uniquement par le débiteur qui constitue
l’hypothèque.

7- Transmission des actes et des bordereaux au service juridique pour signature


Les pouvoirs de première catégorie ne sont pas suffisants pour la signature des actes
h’hypothèque maritime. Il faut en outre que les signataires du siège soient accrédités
auprès de la C conservation des hypothèques Maritimes ; seules quelques cadres du
siège sont a cet effet.
8- Enregistrement : L’enregistrement est obligatoire et doit intervenir dans le délai
d’un mois ; il est gratuit

9- Inscription des actes à la conservation des hypothèques maritimes de Rabat :


Les hypothèques maritimes ne peuvent être inscrites qu’à Rabat : En vue de
l’inscription, le service juridique (actes transmis par les agences de Province ou
les agences de Casablanca) doit être en possession :
- Des actes
- Des bordereaux
- De l’acte de nationalité
- Et au cas ou le navire appartient à une société personne morale, des pouvoirs
(originaux ou certifiés conformes) des représentants de cette dernière.
De même que les hypothèques sur immeubles, les hypothèques maritimes doivent être
inscrites rapidement pour assurer à la banque le premier rang.

10- Délivrance du certificat d’inscription de l’hypothèque

2-2 DELAIS ET FRAIS :

Délais d’enregistrement : un mois


Délai d’inscription : six mois sous peine de pénalités (droit triples)
Frais
Timbrage des actes
Timbres de légalisation
Enregistrement gratuit
Inscription à la conservation

Hypothèque 1°/°° (pour mille)


Mainlevée gratuite
Renouvellement de l’inscription : 10°/°°

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2-3La réalisation de l’hypothèque maritime.

2-3-1 La demande de saisie conservatoire.

La réalisation de l’hypothèque maritime requiert une demande de saisie


conservatoire, opérée sur la base d’un titre exécutoire, en l’occurrence l’hypothèque,
et déposée au tribunal première instance.

2-3-2 Le commandement de payer.

La saisie ne peut intervenir que 24 heures après le commandement de payer. Ce


commandement est notifié au propriétaire ou domicile de ce dernier.

2-3-4 Le procès verbal de saisie.

Le procès verbal de saisie établi par l’agent chargé de l’exécution doit


comporter les renseignements suivants en ce qui concerne le créancier, le propriétaire
du navire, le capitaine du navire, et le navire lui-même.

2-3-5 La notification du procès verbal de saisie.

La notification du procès verbal de saisie doit être faite par le saisissant au


propriétaire du navire, qui est cité devant le tribunal dans le délai de trois jours afin
d’entendre qu’il sera procédé à la vente du navire.

2-3-6 Les significations et citations.

Les significations et citations peuvent être faites au propriétaire, en la personne


du capitaine du navire ou en la personne de celui qui le représente.

2-3-7 La transcription du procès verbal de saisie.

La transcription du procès verbal de saisie doit être faite, selon les termes de la
loi, dans le délai de huit jours, soit au bureau d’immatriculation du navire, soit au
bureau du lieu ou le navire, est en construction.

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2-3-8 La notification de l’assignation aux créanciers inscrits.

Un état des inscriptions est délivré dans les trois jours de la transcription, (jours
fériés non compris).Dans les huit jours qui suivent la délivrance de cette inscription, le
saisissant doit notifier aux créanciers inscrits l’assignation. Un délai de quinze jours
est laissé à ces créanciers s’ils souhaitent intervenir.

2-3-9 Les conditions de la vente.


La vente a lieu sur ordre du tribunal de première instance du lieu ou s’opère la
saisie. Ledit tribunal fixe la mise à prix et les conditions de vente. Cette dernière se
fait en présence du secrétaire greffe, quinze jours après information par voie
d’affichage et insertion publicitaire, dans un journal local.
La vente s’opère sans que la surenchère soit admise.

L’adjudicataire doit verser la somme convenue entre les mains du secrétaire


greffier, dans les vingt quatre heures suivant l’adjudication, auquel cas contraire il est
recouru aux règles régissant la folle enchère. La distribution des derniers s’opère dans
les conditions fixées par les articles 122 et suivants du dahir formant code de
commerce maritime.

3- Champ d’application de l’hypothèque sur aéronef


L’hypothèque sur avion est réglementée par l’article 22 du décret du 10 juillet
1926 modifié par décret du 26 janvier 1970 sur la réglementation de l’aéronautique
civile.

Cette législation se réfère aux dispositions du code de commerce Maritime qui


traitent des hypothèques maritimes et notamment aux articles 92 et 97.

L’acte d’hypothèque et le bordereau d’inscription doivent contenir la marque, le


numéro et la date d’immatriculation, le numéro de série et le port d’attache de l’avion
à hypothéquer.

Après signature, légalisation et enregistrement, les actes et les bordereaux sont


transmis au Ministère des Travaux Publics et des Communications, direction de l’Air,
service de l’Aéronautique Civile à Rabat pour inscription de l’hypothèque sur le
registre d’immatriculation des aéronefs.

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3-1 Les effets juridiques de l’hypothèque sur l’aéronef.

3-1-1 Le rang de l’hypothèque.

Les hypothèques sur aéronef inscrites le même jour disposent du même rang ;
aussi, viennent-elles en concurrence.

Lorsqu’il y a plusieurs hypothèques sur aéronef inscrites à des dates différentes,


elles viennent chacune en son rang, conformément à la date de l’inscription, le premier
inscrit étant le premier dans le rang.

3-1-2 L’inscription et le renouvellement de l’hypothèque.

Le délai de validité de l’inscription est de 5 ans à compter du jour de


l’inscription, il n’y a pas renouvellement de l’inscription. Les frais sont précisés par le
service de l’Aéronautique Civile. En cas de difficultés, il conviendra de consulter le
Service juridique.

3-1-3 La valeur garantie par l’hypothèque.


La prise de l’hypothèque sur l’aéronef garanti au créancier, selon le même rang
que le capital, deux années d’intérêt en plus de l’année courante.

3-1-4 Le droit de suite .


Le créancier titulaire d’un droit de créance, en vertu d’une hypothèque sur
aéronef générale au partielle, bénéficie d’un droit de suite, en quelques mains que
l’aéronef passe.

3-1-5 La saisie et la vente de l’aéronef.

Le créancier ayant une hypothèque sur une partie d’un aéronef ne peut saisir et
faire vendre que cette partie, à moins que plus que la moitié de l’aéronef ne soit
hypothéquée. Auquel cas, Il peut être procédé à la vente de l’aéronef, après saisie, en
totalité, sous réserve d’appeler à la vente les copropriétaires de l’aéronef.
Le privilège conféré par l’hypothèque sur l’aéronef.

En ce qui concerne les privilèges conféré par l’hypothèque sur l’aéronef,


contrairement aux règles prévues par le code de commerce maritime en ce qui
concerne les navires, « Sont seules privilégiées les créances afférentes aux

16
rémunérations dues pour sauvetage de l’aéronef aux frais extraordinaires
indispensables à la conservation de l’aéronef ».

Notons cependant que ces sommes dues suite aux recherches, assistance et
sauvetage se prescrivent, par deux ans, à compter du jour ou les opérations de
recherche, assistance ou sauvetage prennent fin.

3-2 La réalisation de l’hypothèque su aéronef .


.
3-2-1 La demande de saisie conservatoire.

La réalisation de l’hypothèque l’aéronef requiert une demande de saisie


conservatoire, opérée sur la base d’un titre exécutoire, en l’occurrence l’hypothèque,
et déposée au tribunal première instance.

3-2-2 Le commandement de payer.


La saisie ne peut intervenir que 24 heures après le commandement de payer. Ce
commandement est notifié au propriétaire ou domicile de ce dernier.

3-2-3 Le procès verbal de saisie.

Le procès verbal de saisie établi par l’argent chargé de l’exécution doit


comporter les renseignements suivants en ce qui concerne le créancier, le propriétaire
du la commandant et l’aéronef navire lui-même.

3-2-4 La notification du procès verbal de saisie.

La notification du procès verbal de saisie doit être faite par le saisissant au


propriétaire de l’aéronef, qui est cité devant le tribunal dans le délai de trois jours afin
d’entendre qu’il sera procédé à la vente du navire.

3-2-5 Les significations et citations.


Les significations et citations peuvent être faites au propriétaire, en la personne
du commandant ou en la personne de celui qui le représente.

17
3-2-6 La transcription du procès verbal de saisie.
La transcription du procès verbal de saisie doit être faite, selon les termes de la
loi, dans le délai de huit jours, soit au bureau d’immatriculation de l’aéronef, soit au
bureau du lieu ou l’aéronef, est en construction.

3-2-7 La notification de l’assignation aux créanciers inscrits.

Un état des inscriptions est délivré dans les trois jours de la transcription, (jours
fériés non compris).Dans les huit jours qui suivent la délivrance de cette inscription, le
saisissant doit notifier aux créanciers inscrits l’assignation. Un délai de quinze jours
est laissé à ces créanciers s’ils souhaitent intervenir.

3-2-8 Les conditions de la vente.

La vente a lieu sur ordre du tribunal de première instance du lieu ou s’opère la


saisie. Ledit tribunal fixe la mise à prix et les conditions de vente. Cette dernière se
fait en présence du secrétaire greffe, quinze jours après information par voie
d’affichage et insertion publicitaire, dans un journal local.
La vente s’opère sans que la surenchère soit admise.

L’adjudicataire doit verser la somme convenue entre les mains du secrétaire


greffier, dans les vingt quatre heures suivant l’adjudication, auquel cas contraire il est
recouru aux règles régissant la folle enchère. La distribution des derniers s’opère dans
les conditions fixées par les articles 122 et suivants du dahir formant code de
commerce maritime.

18
B- Régime juridique des sûretés réelles mobilières.
Le nantissement ou gage est un contrat par lequel le débiteur remet à son
créancier un bien mobilier pour garantir le remboursement de sa dette et confère à ce
créancier le droit de retenir ce bien, de le faire vendre et d’être payé sur son prix par
préférence à tous autres créanciers. Il est régi par les articles 1170 et suivants du code
des obligations et contrats et les articles 79 et suivants du code de commerce
promulgué du 01/08/1996.

1-Nantissement du fonds de commerce.


Objet du nantissement : Tout bien mobilier peut être nanti, il s’agit : Soit des
meubles corporels tel que le mobilier de maison, de bureau, l’outillage, soit des
meubles incorporels c'est-à-dire des biens matériels qui sont matérialisés par un titre
tels que les effets de commerce, les bons de caisse, les parts et actions de sociétés, les
reconnaissances de dettes, les créances de toutes autres nature.

Le fonds de commerce qui est composé à la fois d’éléments corporels et


incorporels, est un bien meuble incorporel, il présente cette originalité de ne pas
porter sur un bien homogène mais sur un ensemble de biens entrant dans la
composition du fonds de commerce.

Le créancier nanti a sur le fond de commerce un droit de suite et un droit de


préférence.

Le droit de préférence est indivisible, il porte sur le prix global des éléments
incorporels et du matériel, entre créancier nantis sur le fonds de commerce, le rang de
préférence est déterminé par la date de leurs inscriptions, les créanciers inscrits le
même jour viennent en concurrence.

Le droit de suite permet au créancier nanti d’exercer son droit de préférence


même si le fonds a été vendu à un tiers acquéreur.
1
1-1 Le gage est constitué :
Le consentement des parties : Théoriquement, le consentement des parties suffit
pour la validité du contrat or, en pratique, la signature du contrat est préférable pour
faciliter la preuve de l’existence du gage.

La remise effective de l’objet nanti en la possession du créancier nanti ou d’un


tiers dit consignataire.

Lorsque le créancier n’est pas en possession du bien nanti, le gage n’existe pas
même s’il est prouvé que les parties avaient l’intention de le constituer.

Cette règle n’est pas absolue, En effet, pour les nantissements sur fonds de
commerce, d’outillage et du matériel d’équipement, des véhicules et des produits et
matières le législateur a estimé que le débiteur devait conserver l’usage de ses biens et
a prévu une publicité consistant en inscriptions au registre de commerce ou au greffe
du tribunal ou au centre d’immatriculation de telle façon à remplacer la condition de la
dépossession par celle de publicité.

1-2 Capacité du constituant.

Le constituant doit non seulement être propriétaire de l’objet mobilier remis en


gage mais encore être capable de le donner en nantissement.

Les personnes physiques doivent être majeures et disposer d’une capacité pleine
et entière.

Les personnes morales doivent être représentées par des mandataires disposant
du pouvoir de nantir les biens de la société.

2
1-3 Effets du nantissement ;
Le gage garanti non seulement le principal de la dette mais également :

- Les accessoires et intérêts.

- Les dépenses nécessaires à la conservation du gage

- Les frais nécessaires pour parvenir à la réalisation du gage.

Le gage s’étend, aux fruits et améliorations qui surviennent à l’objet nanti


pendant qu’il est concession du créancier : c’est le cas par exemple pour les
dividendes des titres que le porteur que le créancier a le droit de retenir pour sûreté de
sa créance.

Le créancier gagiste a l’obligation de veiller à la conservation du gage : il n’a


pas le droit d’en faire usage, de le négliger ou de le mettre en péril.

1-4 la réalisation du gage.


Le créancier dont la créance est exigible est en droit, si le débiteur n’exécute pas
son obligation, de faire procéder à la vente publique du gage.

2-Le nantissement de l’outillage et du matériel


d’équipement.

Cette sûreté mobilière sans dépossession a été instituée pour faciliter la


modernisation du matériel d’équipement professionnel par l’achat à crédit. Instituée

3
par le Dahir du 22 novembre 1956 et intégrée aux articles 355 à 377 du code de
commerce, elle est prévue au profit des vendeurs à crédit ou des prêteurs qui avancent
les fonds nécessaires à l’achat de l’outillage et du matériel d’équipement, pour la
garantie du prix d’acquisition.

Conditions du nantissement

Ce nantissement est possible au cas d’achat à crédit de matériel et d’équipement


professionnel (ex : achat d’une machine outil par un industriel, d’une installation
frigorifique par un négociant en produits alimentaires ……) requiert, pour sa
constitution, la rédaction d’un acte écrit authentique ou sous seing privé intervenant au
plus tard dans le mois de la livraison du matériel et une inscription prise dans les
vingt jours de sa date sur un registre spécial tenu au greffe du tribunal dans le ressort
duquel les biens nantis sont exploités, et le cas échéant au registre du commerce.

Le nantissement est constitué au profit de celui qui consent le crédit ; soit le


vendeur lui-même, soit le prêteur qui avance les fonds nécessaires au paiement du
vendeur.

L’inscription du nantissement de l’outillage et du matériel d’équipement est


renouvelable une fois pour la même durée elle concerne le privilège pendant cinq ans
à compter de sa régularisation définitive. Si le créancier nanti n’est pas payé il peut
faire vendre le matériel grevé après autorisation du juge des référés compétent.

A la différence du créancier nanti sur fonds de commerce le créancier nanti sur


l’outillage ou le matériel d’équipement professionnel n’a pas droit de suite, mais en
cas de déplacement clandestin des objets nantis, les créances garanties deviennent de
plein droit exigible et un délit pénal sanctionne toute altération ou dissimulation des
biens donnés en garantie.

3-Nantissement des marchandises .

4
Les marchandises de n’importe quelle nature peuvent être affectées en gage : la
banque a intérêt à ne retenir que celles de conservation aisée et dont la valeur est
déterminable sans difficulté.

Le contrat doit préciser la nature, la qualité et la quantité de la marchandise


nantie, Au cas où certains éléments ne seraient pas encore connus à la date de
signature du contrat un avenant sera signé ultérieurement.

Enfin, l’emprunteur doit fournir tous les mois un état des stocks qui permettra à
l’agence de vérifier le maintien de la marge de garantie.

Cet état des stocks est signé par le client. Cependant, il ne constitue pas un
contrat : il est nécessaire en cas de changements importants dans la nature et la valeur
des marchandises nanties de faire périodiquement signer un nouvel avenant.

Le nantissement peut être constitué soit par des avances concernant des stocks
de marchandises entièrement constitués lors de l’ouverture de crédit soit pour des
avances renouvelables qui seront faites à raison d’un pourcentage de la valeur des
marchandises nanties ou d’une somme fixe pour un certaine quantité précisée dans le
contrat.

La date de l’échéance n’a pas besoin d’être précisée pourvu que l’acte
mentionne les conditions d’exigibilité (dénonciation moyennant préavis).

Les marchandises nanties doivent être assurées au profit de la banque qui


bénéficiera des indemnités en cas de sinistre.

Le gage n’est constitué que dans la mesure où le marchandise.En outre la


dépossession doit être continue.

En pratique cette dépossession peut être réalisée :

-soit par la location à la banque des lieux ou sont entreposées les marchandises.

5
- soit par la remise des marchandises à un tiers détenteur appelé tiers
consignataire.

1er cas :

- location à la banque des lieux ou sont entreposées


les marchandises .

Deux actes seront rédigés :

 Pour constituer le nantissement

 Pour la location

 Pour la sous- location

La banque doit réellement devenir locataire non seulement par signature du


contrat de location mais encore :

-par le paiement d’un loyer fixé à un montant correct et non pas symbolique de
paiement de loyer est une preuve de la continuité de la dépossession

-par la détention d’un jeu clés

-par l’apposition d’une pancarte qui portera l’inscription

Lorsqu’il n’est pas possible d’organiser une véritable location, il n’y a pas de
dépossession et par suite, pas de nantissement ; dans ce cas le contrat est équivalent à
un simple engagement moral du client dépourvu d’effet pratique.

Si le débiteur n’est pas propriétaire des locaux ou sont entreposé les


marchandises nanties, il conviendra de signer un contrat de sous-location après avoir
vérifié que le bail du client débiteur ne contient pas de clause interdisant la

Sous-location. Il est recommandé de faire intervenir le propriétaire pour accord


au contrat de sous-location.

6
2éme cas :

- Remise des marchandises nanties à un tiers


consignataire

Cette formule plus simple que la précédente doit être si possible choisie pour
assurer la dépossession du client débiteur.

Le tiers consignataire garantit la quantité, la qualité et la conservation des


marchandises qu’il a reçues.

Il est utile de rappeler au tiers consignataire que son engagement entraine


l’interdiction de se dessaisir des marchandises nanties.

3-1 Formalités et frais


Les actes doivent être signés, timbrés et légalisé.

L’enregistrement de l’acte de nantissement n’est pas obligatoire mais


recommandé (l’enregistrement fait acquérir date certaine aux actes plus surement que
la légalisation).il est gratuit.

L’enregistrement du contrat de location ou de sous-location est obligatoire. A


défaut d’enregistrement, ce contrat ne pourra pas être produit en justice et par suit la
dépossession ne pourra être prouvée.

7
Le nantissement des marchandises n’est pas soumis à l’inscription du Greffe du
Tribunal non plus qu’au Registre du commerce.

Les frais sont donc limités au timbrage des actes et à l’enregistrement du contrat
de location ou sous-location (enregistrement non gratuit).

3-2 Avenant au contrat de nantissement de marchandises


Cet avenant est utilisé en cas d’augmentation ou de réduction ou de changement
des marchandises nanties.

3- 3 Etat des stocks


Ce nantissement doit être accompagné d’un avenant de délégation des
indemnités d’assurances dues en cas de sinistres.

4-Nantissement des effets de commerce.


La lettre de change et le billet à ordre sont des meubles incorporels qui
peuvent être remis en nantissement par leur porteur légitime propriétaire justifiant de
son droit par une chaine ininterrompue d’endossements.

4-1Constitution .
Le gage est constitué :

-Par la rédaction d’un acte de nantissement qui n’est pas obligatoire mais
fortement recommandé.

8
-Par la remise à la banque des effets revêtus d’un endossement pignoratif, c’est-
à-dire portant la mention « valeur en garantie »ou « valeur en gage » ou encore toute
autre mention impliquant un nantissement.

4-2 Effets .
La banque bénéficiaire de l’endossement est responsable de la conservation
des droits attaqués à l’effet nanti.

En conséquence, la banque doit :

- Présenter l’effet au paiement a son échéance quelque soit la date d’exigibilité de


sa créance ;
- Sauf clause contraire prévu dans l’acte, faire dresser protêt en cas de non
paiement.
- Recourir contre les signataires de l’effet.

Lors du paiement de l’effet nanti, le créancier gagiste encaisse seul le


montant et se rembourse jusqu’à due concurrence à condition toutefois que l’échéance
de la dette garantie coïncide avec celle de la lettre de change ; si au contraire, la dette
garantie n’est pas exigible à l’échéance de l’effet, la banque retient les fonds
provenant du paiement de l’effet et le nantissement de ce dernier se transforme alors
en nantissement d’espèces.

Signalons que l’endossataire pignoratif ne détient l’effetqu’à titre de


créancier gagiste, il ne peut donc l’endosser en toute propriété mais seulement à titre
de procuration ou de nantissement.

5-Nantissement de bons de caisse


Le bon de caisse doit être considéré comme titre à échéance fixe.

Il peut être nanti car l’article 1205du DOC prévoit le nantissement des titres à
l’échéance fixe.

9
L’acte doit être établi en trois exemplaires, il doit être signé par le client ou
la caution, il est daté et légalisé l’enregistrement n’est pas nécessaire.

Lorsque le bon est renouvelé à son échéance, un avenant à l’acte de


nantissement, portant les références du nouveau bon doit être signé par le client ou la
caution.

Le bon nanti droit être soigneusement conservé.

10
II- L’efficacité des garanties réelles dans la couverture des
emprunts bancaires

A- Les mécanismes protecteurs des sûretés réelles


Les sûretés réelles ont comme principales caractéristique de protection d’offrir à
leur bénéficiaire un droit de suite et un droit de préférence, relativement au bien objet
de la sûreté bien immobilier, pour l’hypothèque ou bien mobilier pour le gage ou le
nantissement.

Ainsi par exemple, l’hypothèque est la plus recherchée des sûretés. Du moins
lorsque la créance à garantir est d’une valeur importante : en effet le coût global d’une
constitution d’hypothèque ne permet pas d’envisager la concession d’une telle sûreté
pour la garantie d’une créance de faible montant.

La vertu sécurisante de l’hypothèque tient à son assiette immobilière. Seuls des


biens immobiliers peuvent lui servir de supports ; l’article 158 du dahir du 2 juin 1915
énumère les biens qui sont seuls susceptible d’hypothèque : il s’agit des fonds de terre
avec leurs accessoires, l’usufruit de ces mêmes biens, le droit de superficie, les droits
coutumiers musulmans et le droit de jouissance perpétuelle sur les biens collectifs.
L’exclusion des meubles, du domaine de l’hypothèque, se justifie d’ailleurs par une
considération technique : l’impossibilité d’organiser, en ce qui concerne, une efficace
publicité de ‘hypothèque mobilière ; on ne saurait pas, notamment, ou la centraliser
tant les meubles sont sujets à déplacement. Il est cependant quelques rares cas ou une
hypothèque mobilière a pu être organisée ; il en va ainsi chaque fois que l’on se trouve
en présence de meubles dont leur immatriculation assure suffisamment
l’individualisation pour permettre au créancier hypothécaire d’exercer ses droits de
préférence et de suite : navires (dahir 31 mars 1919), aéronefs (dahir 1octobre 1928)
Les hypothèques ont notamment pour caractéristique de conférer à leurs titulaires
respectifs un droit réel, accessoire et indivisible.

Droit réel : ceci s’exprime dans le pouvoir que le créancier exerce sur
l’immeuble aux dépens de son débiteur. Même si celui-ci vend le bien, le créancier
garanti pourra le saisir entre les mains du nouveau propriétaire ? c’est cette possibilité
que l’on dénomme «droit de suite ».

Le droit de suite, permet au bénéficiaire de la sûreté, d’appliquer les


mécanismes protecteurs qu’y sont attachés, quel que soit la possession ou le
propriétaire successif dudit bien.

1
Ce principe général, est consacré par l’article 1170 du D.O.C qui dispose : « le
nantissement est le contrat par lequel le débiteur, ou un tiers agissant dans son intérêt,
affecte une chose mobilière ou immobilière ou un droit incorporel à la garantie d’une
obligation, et confère au créancier, le droit de se payer sur cette chose, par préférence,
à tous autres créanciers, au cas ou le débiteur manquait à le satisfaire ».
Ce texte énonce un principe général des sûretés réelles, dont la compréhension
nécessite l’étude des précisions apportées par le législateur sur les sûretés portant sur
des biens mobiliers corporels ou incorporels, et l’étendue des créances qu’elles
peuvent garantir, notamment pour l’activité bancaire.

Ainsi, l’article 1184 du D.O.C dispose : « le gage confère aux créanciers le


droit de retenir la chose engagée, jusqu’au parfait acquittement de la dette, de la
vendre si l’obligation n’est pas acquittée et d’être payée sur le prix, en cas de vente,
par privilège et préférence à tout autre créancier.

Il ressort de ce texte, que la sûreté réelle portant sur un bien mobilier, exige la
rétention, donc l’appréhension matérielle de la chose gagée, en principe.
Nous verrons, dans les limites de la protection du gage, plus loin, l’incidence de la
dépossession de la chose gagée sur droit du créancier gagiste, notamment vis-à-vis
des tiers, qui auront appréhendé la chose gagée.

En ce qui concerne l’étude des possibilités du gage par l’activité bancaire,


l’article 1194 du D.O.C, précise cette possibilité, sur les biens financés par une banque
et représentés par un connaissement ou une lettre de voiture endossée au nom du
créancier ou à son ordre.

L’article 1196, vise le titre aux porteurs et l’article 1197, vise les actions, les
parts d’intérêts, les obligations nominatives des sociétés financières, industrielles,
commerciales ou civiles.

Le nantissement de ces derniers instruments commerciaux obéit cependant à un


formalisme rigoureux conditionnant leur efficacité
.
Quand à l’étendue de la protection de ces sûretés, le législateur aux termes de
l’article 1199 du D.O.C couvre en plus du principal de la créance, les accessoires, les
dépenses mécanismes à la conservation de la chose, les frais de réalisation du gage, les
dommages subis par le créancier, et les frais de poursuites.

Ces mécanismes protecteurs semblent à priori tous séduisants mais, concernant


la pratique bancaire, nous verrons qu’ils ne sont pas les plus adaptées pour assurer la
sécurité de leurs créances, soit par les lourdeurs des procédures qu’elles impliquent,
soit par la mobilité des biens meubles et la concurrence éventuelle des tiers détenteurs,
soit enfin par l’incidence du régime des règlements collectifs des créances.

2
B- Etendue et limites des sûretés réelles
Les sûretés réelles traditionnelles telles qu’elles sont décrites peuvent constituer
pour l’activité bancaire, des garanties appréciables assurant la sécurité de leur créance.
Cependant pour être efficace lorsque le débiteur est « in bonis » ou solvable, ces
sûretés se révèlent très vite aléatoires voir inappropriées à l’activité bancaire, lorsque
le débiteur vient à être en cessation de paiement et placé sous les procédures de
recouvrement collectif des créances.

Tout d’abord le jugement déclaratif de cessation de paiement a pour


conséquence immédiate la suspension des poursuites contre le débiteur article 635 du
code de Commerce et la constitution préalable d’une sûreté par la banque ne préserve
pas de ces effets, qui révèlent des dispositions impératives de la loi.

La banque, bénéficiaire de la sûreté se trouve ainsi dans la position de ne


pouvoir ni poursuivre le débiteur, ni d’obtenir la vente du bien objet de la sûreté réelle
immédiatement, ni voir les intérêts du crédit courir malgré la défaillance du débiteur.
Par ailleurs, ces sûretés peuvent être atteintes dans leur validité juridique même dans
leur efficacité ou leur utilité, ou souffrir de la concurrence des tiers en ce qui concerne
le gage.

1-L’atteinte à l’efficacité ou à l’utilité des sûretés traditionnelles

A supposer que les sûretés réelles constituées par la banque soient conformes
aux exigences légales de forme en général, et à celles relatives à la validité des
conventions conclues durant la période suspecte en particulier, lesdites sûretés
demeurent néanmoins très relatives du point de leur efficacité ou de leurs utilité.
En effet, le système législatif relatif à l’entreprise en difficulté, comporte un certain
nombre des dispositions établissant des priorités de règlements.
Des créances du débiteur failli, nonobstant toutes clauses contraires, ou en dépit de
l’existence de sûretés juridiquement valables.

Ainsi, l’article 1244 du D.O.C dispose : la créance privilégiée est préféré à


toutes autres créances même hypothécaires…….

La loi fixe un certain nombre de privilèges, obéissant souvent à des


considérations sociales et dont l’effet est de fixer un rang prioritaire de règlement par
rapport aux créanciers bénéficiant de sûretés réelles.
Point n’est besoin d’insister sur le fait, que ces règles impératives, réduisent
considérablement la position des sûretés bancaires traditionnelles, le bénéficiaire
desdites sûretés n’étant assurés, et sur la portion résiduelle du produit de la vente du

3
bien objet de leur sûreté, de n’exercer leur droit de préférence que sur les créanciers
chirographaires de la masse.

Pour le surplus de leur créance que la collocation sur le produit de vente des
biens objet de la sûreté n’a pas couvert, ils viennent en concurrence .

2-Difficultés particulières liées au gage et au nantissement

Il s’agit là des sûretés réelles constituées sur des biens mobiliers.


Il n’est pas rare que les banques y recouvrent, pour garantir le financement desdits
bien mobilier, objet de la sûreté.

Ces instruments de garanties connaissent des limites importantes quant à leur


opposabilité ou leur efficacité.

Tout d’abord, s’agissant du gage, son efficacité est liée, d’une part soit à la
dépossession de la chose gagée, par le créancier gagiste, donc son appréhension
matérielle, soit si la chose gagée, est détenue par un tiers, la notification du gage au
tiers détenteur.

On mesure aisément, l’inadaptation de cet instrument de sûreté, pour l’activité


bancaire car d’une part, l’appréhension physique du bien gagé par la banque prive le
débiteur de l’utilisation du bien, et implique des frais de conservation qui en
renchérissent le coût d’une part, le détournement du bien gagé, ou sa vente par le
débiteur à un tiers de bonne foi, ruine la garantie du banquier gagiste la possession de
bonne foi, valant titre de propriété opposable.

S’agissant du nantissement, il est commun pour la banque de recourir à cet


instrument de sûreté, soit pour garantir le financement de matériels ou d’outillage, la
sûreté portant sur ces éléments mobiliers, soit pour garantir un crédit non affecté et
généralement c’est un fond de commerce appartenant au créancier qui sera l’objet du
nantissement.

Dans un cas comme dans l’autre, la validité et l’opposabilité du nantissement


sont soumises à un formalisme rigoureux de description, de publicité et de notification
prévu à l’article 365.

Le non respect de ces procédures impératives est rédhibitoire.

Par delà toutes ses lourdeurs procédurales, et les privilèges de natures à évincer
le banquier de sa position de créancier bénéficiaire de sûreté, il n’est pas inopportun de
rappeler que les biens mobiliers financés, sont souvent soumis à une obsolescence

4
relativement rapide, de sorte que leur réalisation laissera souvent peu d’espoir de
générer des fonds susceptibles d’absorber ou de réduire de façon significative, la
créance résiduelle de la banque.

Conclusion
La crise des suretés traditionnelles, reposant sur un simple droit de préférence, a
conduit les établissements finançant l’activité commerciale à rechercher de nouveaux
modes de protection. C’est ainsi que sont apparus des contrats de financement qui
emportent en quelque sorte leur propre garantie dans le cadre d’une opération
Ponctuelle de crédit bail.

Devant l’insuffisance et le caractère aléatoire des sûretés traditionnelles,


l’activité bancaire à développé, des instruments de garantie susceptible de mieux les
préserver du risque de défaillance de leur client.

Certains de ces instruments sont prévus par la loi, bien que spécifiques à l’activité
bancaire, d’autres sont nés des nécessités de l’évolution de la pratique bancaire, au gré
de la liberté contractuelle.

5
1.1 Principes et définitions

1.2.1 Le chèque de banque


Le chèque de banque est un chèque émis par la banque à la demande du client (ou d'une personne ayant une
procuration* sur son compte), au profit d'un bénéficiaire nommément désigné.

Ce chèque est tiré sur le compte de la banque "Chèque à Payer" après son crédit de la provision correspondante à
débiter du compte client donneur d'ordre. La provision devra être maintenue sur le "Chéque à payer" où il demeurera
jusqu'à sa présentation ou son annulation sur demande du client et restitution du chèque, ou l'extinction du délai légal de
validité ( 1 an et 20 jours ).

Il est délivré contre paiement immédiat (débit en compte ou versement en espèces). Il a pour effet de garantir à son
bénéficiaire l'existence de la provision pendant le délai légal de la prescription.

La demande de chèque de banque est matérialisée par un ordre écrit et signé par le demandeur, donné sous la forme
d'un imprimé de "Demande de chèques" ou par lettre manuscrite.

Pour être valable, il doit porter l'empreinte de la machine TODD et être signé par les représentants de la banque
habilités.
La machine TODD est une machine à gaufrer inscrivant sur le chèque de banque : le montant, la devise et le code
d'authentification de l'agence.

Les formules de chèques de banque à utiliser sont extraites de chéquiers de la catégorie "Tirages sur autres Agences"
conservés dans un coffre de service. Elles peuvent être "barrés non endossables" ou exceptionnellement, "non barrés
non endossables".

Ces chèques portent, à l'emplacement habituellement destiné à recevoir le nom du titulaire du compte, la mention
"Chèque de banque" et les coordonnées de l'Agence émettrice.

Afin de permettre la gestion des oppositions de ces chèques, la numérotation des formules de chèques de banque en
monnaie locale est toujours, pour un point de vente donné, différente de celle des formules en devises.

1.2.2 Les conditions d'émission des chèques de banque :


Le chèque de banque est généralement établi à la demande d'un client de la banque (ou d'une personne mandatée
sous réserve qu'elle soit en possession d'une procuration*).
Il peut également être établi à la demande des services centraux de la banque (en vue du règlement d'une facture
relative aux frais généraux, par exemple).

N.B. : Un chèque de banque peut être délivré à un interdit de chéquier.

1.2.3 Signatures des chèques de banque :


Le chèque de banque doit revêtir deux signatures autorisées.

1.2.4 Lieu de paiement des chèques de banque :


Les chèques de banque émis par les sièges sont payables dans tous les guichets BMCI et généralement dans l'agence
émettrice.

Les chèques de banque émis par les Services Centraux sont payables au Back Office STC.

1.2.5 L'annulation du chèque de banque :


Lorsque le client demande d'annuler l'opération avant l'expiration du délai de présentation (abandon d'un projet d'achat
par exemple), il doit restituer le chèque de banque accompagné d'une lettre d'annulation dûment signée et faire l'objet
d'un prélèvement de commission d'annulation.

Le chèque de banque annulé doit porter la mention “ANNULE” et le compte du client est crédité du montant
correspondant par le débit du compte chèque de banque.

1.2.6 La perte ou le vol du chèque :


Le Siège payeur qui reçoit la notification de la perte ou du vol d'un chèque de banque doit enregistrer immédiatement
l'opposition sur terminal au moyen de la transaction Atlas 2, CREOPO (se référer au guide utilisateur correspondant). (
Cf. Procédure "Oppositions sur chèques" ).

1.2.7 Acteurs du processus :


Tout le réseau de la banque est autorisé à émettre des chèques de banque.

En raison des risques potentiels, les acteurs pouvant traiter les chèques de banque doivent être limités.

Les demandes de chèque de banque venant d'un client sont initiées par le Chargé de Service Clientèle du point de
vente concerné qui se charge de son traitement. L'objectif est, en effet, de servir le client le plus rapidement possible.

Les demandes de chèque de banque venant d'un service de la banque sont traitées par le Back Office STC. Le
processus est globalement le même. Le Responsable Back Office STC devra s'assurer que le collaborateur ayant
demandé un chèque de banque est autorisé à le faire (niveau de pouvoir) et authentifier sa signature.

1.2 Demande de chèque de banque


Banque marocaine pour le commerce et l’industrie

Veuillez me remettre les chèques suivants :

Casablanca, le ……………………………….

DONNEUR D’ORDRE :

NOM DE LA RELATION : ………………………………………

COMPTE A DEBITER : ………………………………………..

LIEU A L’ORDRE DE MONTANTS


…………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………………
……………… …………………………………………………………………………………… ………………
……………… ……………………………………………………………………………………
……………… …………………………………………
………
Cachet & Signature Total ………………………
Commissions ………………………
Total à débiter

Chèque par compense :

1.1 Principes et définitions

1.2.1 Définition
La remise de chèques domestiques est un dépôt en compte d'un ou de plusieurs chèques en monnaie locale, émis par un client
de la banque (remise sur nos caisses) ou par un non client de la banque (remise confrère), au bénéfice d'un client de la
banque.

Ces chèques font l'objet d'un dépôt à la banque, d'une présentation en chambre de compensation (pour les remises de
chèques tirées sur un confrère), et d'une imputation à l'établissement tenant le compte de l'émetteur du chèque. Selon les cas,
une décision de non-paiement peut être prise par cet établissement.

Le remettant est la personne physique qui effectue la remise à la banque dans laquelle se trouve le compte du bénéficiaire : il
peut être le bénéficiaire du(des) chèque(s) ou une personne qui agit pour son compte (client de la banque ou non).

1.2.2 Typologie des remises de chèques


Une même remise peut comporter des chèques tirés sur nos caisses et des chèques tirés sur les confrères.

Chèques tirés sur nos caisses : le bénéficiaire du chèque et son émetteur sont tous deux clients de la banque. Le règlement
du chèque s'effectue sans intervention de la chambre de compensation.

Chèques tirés sur un confrère : le bénéficiaire du chèque est client de la banque et l'émetteur du chèque est client d'une
autre banque. Le règlement s'effectue via la chambre de compensation.

A ces notions s'ajoutent celles des remises sur place et hors place.
Remise sur place : les chèques remis au recouvrement sont payables dans la chambre de compensation de la place.

Remise hors place : les chèques remis au recouvrement sont payables dans une autre chambre de compensation.

1.2.3 Modalités de dépôt des remises de chèques


Les remises de chèques doivent être déposées à la banque :
- par courrier,
- dépôt au guichet,
- directement au Back Office STC, pour les remises de gros volumes provenant des entreprises avec lesquelles un accord
particulier a été mis en place.

Le site doit prendre les dispositions pour relever ces remises régulièrement (toutes les deux heures par exemple), afin de les
transmettre au Back Office STC (pour y être traités) en fonction de l'heure d'arrêté de la journée d'échange. Celle-ci est définie
par le site concerné, en fonction des horaires d'ouverture et de fermeture de l'agence, des volumes traités dans une journée,
conformément aux règles et accords d'échange de la chambre de compensation.

En standard, le traitement des remises de chèques est centralisé au niveau du Back Office STC.
2 Processus de traitement
2.1 Entités et acteurs concernés

Entités Acteurs
Chargé de Service Clientèle : désigne le guichetier ou tout autre personne ayant un contact direct avec le client pour
délivrer des services disponibles au front office de l'agence.
Accueil Guichet
Responsable de Service Clientèle : Désigne le chef de service clientèle ou la personne ayant les mêmes pouvoirs.

Agence Responsable d'Agence : désigne le responsable d'une agence commerciale.

Gestionnaire de Clientèle : désigne les commerciaux (les chargés de clientèle, les conseillers de clientèle et les
Ligne Commerciale chargés d'affaires).

1 Présentation générale chèques certifié


1.1 Préambule - Objet de la procédure

Cette procédure décrit les actions à entreprendre pour traiter la certification d'un chèque, libellé en monnaie locale, demandée par un client.

Elle comporte les règles d'organisation, de traitement et des contrôles applicables par la BMCI.

Le processus de traitement débute dès que la demande de certification du chèque est formulée. Il se termine lorsque le chèque certifié est délivré au client.

Les processus connexes "amont et aval" sont précisés dans le tableau de synthèse des étapes du processus.

Cette procédure est complétée en annexe par :


- une liste de particularités de fonctionnement de niveau client et de niveau compte qui peuvent interdire la certification d'un chèque,
- un lexique : l'astérisque (*) placé après un mot renvoie au lexique des termes utilisés dans cette procédure,
- une légende des symboles ARIS* représentés sur les graphiques de la modélisation,
- une liste des états quotidiens édités lors des traitements FinJour, après mise à jour des soldes.

1.2 Principes et définitions

1.2.1 Le chèque certifié :


Le chèque certifié est un chèque issu du chéquier du client, établit à sa demande (ou par une personne ayant une procuration* sur son compte) et libellé à l'ordre d'une personne
dénommée. Il permet de garantir au bénéficiaire l'existence de la provision, pendant une durée limitée à 30 jours, à compter de la date de sa certification.

Pour toute demande de certification de chèque, et afin de limiter le risque encouru par la banque, il est préconisé d'établir un chèque de banque, en lieu et place.

La certification d'un chèque assure au bénéficiaire du chèque, l'existence de la provision au compte de l'émetteur du chèque*, pendant le délai légal de prescription extinctive* du
chèque, conformément aux dispositions réglementaires et sécuritaires en vigueur dans le pays concerné.

La demande de certification est un ordre écrit et signé, donné par l'émetteur du chèque sous la forme d'un pré imprimé CA 9 (ou d'une lettre manuscrite), accompagné du chèque
concerné. Elle ne peut pas être demandée par le bénéficiaire du chèque.

Cette demande est généralement formulée auprès de l'agence qui tient le compte de l'émetteur du chèque. La demande de certification formulée auprès d'une agence autre que celle
qui tient le compte est un cas particulier traité au chapitre "Qualifier la demande de certification d'un chèque".

Le chèque à certifier est issu du chéquier du client. Il est établi à l'ordre d'un bénéficiaire* dénommé (personne physique ou morale).

Il est donc indispensable que le compte de l'émetteur du chèque soit suffisamment provisionné au moment de la certification du chèque, sans quoi la demande de certification du
chèque doit être refusée.

Le chèque certifié doit porter les mentions de certification, suivies des signatures autorisées (se référer à la procédure relative à la délégation de pouvoir).

1.2.2 Les Signatures autorisées :


Le chèque certifié doit revêtir au moins deux signatures autorisées (se référer aux délégations des signatures du site).

1.2.3 Les frais de certification :


Les frais de certification d'un chèque sont à la charge du client et sont prélevés sur son compte.

1.2.4 Le blocage de la provision :


La provision garantie par la banque doit demeurer bloquée au compte de l'émetteur du chèque tant que le chèque n'est pas présenté à l'encaissement, et que le délai légal de validité
du chèque soit un mois n'est pas dépassé.

Un seul type de blocage est à appliquer : le blocage standard*. Il est réalisé au moyen de la transaction comptable GESTLO. Cette transaction standard est définie dans la Juridiction
Atlas 2.
A l'expiration du délai de validité du chèque certifié, le siège tenant le compte doit restituer la provision correspondante dans le compte du client.

Se référer impérativement à la liste des particularités de fonctionnement (de niveau tiers et de niveau compte) qui conditionnent la certification d'un chèque jointe en annexe.

1.2.6 L'annulation de la certification :


Il est possible d'annuler une certification : se référer au chapitre "Annuler la certification d'un chèque".

1.2.7 Le Délai de validité de la certification :


Tout chèque certifié par la banque doit être présenté à l'encaissement avant sa date de fin de validité soit 30 jours. Le délai de présentation court à compter de la date d'émission du
chèque.

A l'expiration de ce délai, le chèque concerné n'est plus encaissable, sauf si les dispositions réglementaires le permettent. De ce fait, l'action éventuelle du bénéficiaire sur l'émetteur
du chèque, est prescrite à l'expiration de ce délai.

En cas de décès (ou incapacité) de l'émetteur du chèque après la date de certification du chèque, ce denier demeure valable jusqu'à expiration du délai de validité.

1.2.8 La perte ou le vol du chèque :


La perte ou le vol du chèque certifié est le seul motif d'opposition admis.
Le Siège qui reçoit la notification de la perte ou du vol d'un chèque certifié doit :
- s'il est le Siège payeur du chèque, enregistrer immédiatement l'opposition au moyen de la transaction Atlas 2, CREOPO (se référer à la procédure standard relative au traitement
des oppositions sur chèque),
- dans le cas contraire, aviser immédiatement par téléphone ou télécopie, le Siège payeur du chèque afin que celui-ci enregistre l'opposition,
- annuler le blocage de la provision.

1.2.9 Les acteurs du processus de traitement :


La certification des chèques domestiques est sous la responsabilité du service "Accueil guichet".
2 Processus de traitement
2.1 Entités et acteurs concernés

Entités Acteurs
Chargé de Service Clientèle : désigne le guichetier ou tout aut
Accueil Guichet délivrer des services disponibles au front office de l'agence.

Gestionnaire de Clientèle : désigne les commerciaux (les char


Ligne Commerciale chargés d'affaires).

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