Biens = ensemble des choses susceptibles de faire l’objet d’une appropriation de la
part de l’homme car présentant pour lui une certaine utilité et par conséquent susceptible d’entrer dans le commerce juridique. les choses à la disposition de tout le monde et dont l’usage est pratiquement libre ne sont pas des biens (l’eau, la mer etc.) ne sont pas des biens. NB : la matérialité n’est pas vraiment un critère de détermination des biens (ils peuvent être aussi bien corporels, qu’incorporels ; dépourvus de toute matérialité). l’élément fondamental réside plus dans leur utilité pour l’homme que dans la considération de leurs caractéristiques physiques. Les biens posent donc, sous l’angle du droit, le problème de leur appropriation par l’homme. Le droit réel = le pouvoir juridique reconnu à l’individu de retirer directement tout ou une partie des utilités économiques de la chose. Ainsi, on peut considérer que l’étude du droit des biens correspond à celle des droits réels. - Ces droits réels (contrairement aux droits personnels et au droit de créance) portent directement sur la chose. Ils ne mettent en face que la chose d’une seule personne en principe. - Le droit personnel, droit subjectif d’exiger d’une personne une prestation, met en jeu deux personnes. Plusieurs personnes peuvent acquérir un seul et même bien. C’est la propriété plurielle ou copropriété (Exemple : immeuble. Mais chacun est propriétaire de son appartement). NB : la distinction droits réels / droits personnels est importante. - Le titulaire d’un droit réel peut y renoncer. - Le créancier ne peut le faire qu’avec l’accord du débiteur. (parce que tous les deux sont intéressés dans le rapport de droit. Le droit n’a d’effet que dans la relation qu’il suppose entre deux personnes) - Le droit réel porte sur des choses existantes et individualisées. Ainsi, il vaut à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence. (droit de suite = le droit reconnu au titulaire d’exercer son droit sur la chose entre quelques mains où elle se trouve. Exemple : si vous êtes propriétaire d’un téléphone qui se trouve entre les mains d’une autre personne, vous avez le droit de le récupérer) (le droit de préférence = pouvoir du titulaire d’un droit réel d’exclure de l’utilité de la chose toux ceux qui peuvent se prévaloir d’un droit de créance ou d’un droit réel postérieur. Exemple : celui qui a acheté un bien ne court pas le risque de devoir partager sa valeur avec les créanciers du vendeur en cas d’insolvabilité de ce dernier) Les droits réels se subdivisent en en deux grandes catégories : les droits réels principaux de premier degré et les droits réels accessoires. - Les droits recels principaux = portent sur la matérialité même de la chose qui est mise ainsi au service du titulaire du droit. (exemple : le droit de propriété et ses démembrements que sont l’usufruit (l’usage et l’habitation) - les droits réels accessoires ou suretés réels = portent sur la valeur pécuniaire de la chose. La valeur est mise en réserve dans l’intérêt de son titulaire. La définition de la notion de biens a évolué dans le temps (fondement sentimental – fondement physique – fondement pécuniaire) Section première : définition du bien. le bien renvoie à la chose matérielle selon le profane mais pour le juriste c’est trop restreint. Dans le droit romain on utilisait le terme « chose » (RES) pour designer en même temps le « bien » et la « chose », mais la doctrine moderne les distingue ces deux notions. Cette doctrine donne à la notion de chose une signification physique d’ordre matériel et à celle de « biens » une signification ; c’est l’image juridique de la chose. La doctrine a également retenu plusieurs critères pour déterminer le rattachement à la catégorie des biens. Les auteurs de la doctrine moderne (auteurs du XVIII et du XIXème siècle), en majorité, définissent le bien au caractère de l’utilité. - Pour Portalis : « les choses ne seraient rien pour le législateur sans l’utilité qu’en tirent les hommes » - Pour Delonbe : « il n’a de bien pour nos jurisconsultes que ce qui peut servir à l’homme » cette conception utilitariste reprise par la plupart des auteurs modernes désigne la notion de biens comme étant : « les choses qui servent à l’usage de l’homme et qui lui permettent de satisfaire à des attentes, soit en s’en servant directement, soit en recueillant les fruits, voire en les traduisant ou bien indirectement en les échangeant contre d’autres choses plus amènes de répondre à leurs besoins » NB : cependant ce critère de l’utilité est insuffisant. Car il existe beaucoup de choses utiles à l’homme mais qui ne peuvent avoir la qualification de bien. Car elles sont intrinsèquement indissociable de la personne (certains éléments du corps humain : les reins, les yeux, la rate etc. la doctrine a ainsi rajouté une autre condition : la chose doit être susceptible d’appropriation privée. les biens seraient ainsi « toute chose qui peut procurer à l’homme une certaine utilité et est susceptible d’appropriation privée » l’utilisation du double critère de l’utilité et de l’appropriation permet d’exclure de la catégorie des biens les choses qui appartiennent à tous (l’air, la lune, la mer, etc.) Elle permet aussi de qualifier de bien une notion plus abstraite que sont les droits qui portent sur les choses. Ce sont les droits qui ont valeur, qui sont donc des biens et non pas les choses elles-mêmes. NB : le dernier critère utilisé concerne la valeur de la chose. Ainsi seraient des biens, les choses ayant une certaine valeur. Mais toutes les choses ayant une valeur n’appartiennent pas à la catégorie des biens (le sang humain par exemple). NB : aucun des critères pris séparément n’est satisfaisant. On retient ainsi comme définition de biens : «les choses qui sont susceptible d’une appropriation puisque présentant pour l’homme une certaine utilité et qui par conséquent sont dans le commerce juridique ». SECTIOIN DEUXIEME : LA DETERMINATION DE LA NOTION DE BIEN Patrimoine = ensemble des droits et des obligations de l’individu qualifiables en argent. Le droit des biens peut être regardé comme la partie du droit civil qui traite de la composition du patrimoine et du régime de ses composantes.
Paragraphe premier : le patrimoine.
Ensemble des biens appartenant à une personne ; des lors ils sont pourvus d’une valeur pécuniaire. Il se compose pour chaque individu de tous ses droits, ses créances, ses dettes. en langage comptable le patrimoine renvoie à la notion de bilan comptable (les richesses et les créances) la notion de patrimoine identifié par Aubry et Rho est souvent considérée comme la représentation pécuniaire de la personne. A. Les contours du patrimoine. L’actif = constitué de tous les biens présents et futurs (si vous vous endettez et que vous vendiez les biens sur lesquels étaient fixées les garanties, vous n’allez pas vous en sortir, vous payerez à partir de nouveaux biens que vous avez acquis) Le passif = comprend la totalité des dettes de l’individu. Ces deux volets du patrimoine sont appréhendés comme un tout, une universalité juridique. 1. Le la théorie de Aubry et Rho est faite à partir de l’article 2000-92 du patrimoine, code civil qui dispose « quiconque s’est obligé personnellement, une est tenu de remplir son engagement, sur tous ses biens mobiliers universalité et immobiliers, présents et à venir ». A l’intérieur du patrimoine, il juridique. existe un lien obligatoire, c’est-à-dire que toutes les dettes peuvent être recouvrées sur les actifs. De ce fait le patrimoine est considéré comme un tout, une universalité. - Universalité = ensemble d’éléments composé de droits et d’obligations et qui sont soumis à un système juridique globale. NB : il existe deux types d’universalité. - Les universalités de fait = découlent de la volonté humaine. Elles consistent à la réunion de de biens soumis à un régime juridique globale. (exemple : le commerçant qui décide de réunir les biens susceptibles d’attirer sa clientèle dans une notion globale appelée fonds de commerce. - Les universalités juridiques : résultent de la loi et qui les considère dans sa globalité. 2. Rejet du Etant universel, il est inconcevable que cet ensemble doit patrimoine divisible. Il convient ainsi de rejeter la notion de patrimoine d’affectation d’affectation qui à regrouper chaque affectation particulière de biens au sein d’un patrimoine propre. Sinon, un seul individu pourrait avoir plusieurs patrimoines. NB 1 : la théorie du patrimoine d’affectation n’a pas été retenue en droit sénégalais. NB 2 : pour pallier les inconvénients de la théorie classique, on a inventé une solution en créant la SUARL (société unipersonnelle à responsabilité limitée) NB 3 : On est ainsi dans le contraire de la théorie d’Aubry et Rho. C’est alors au créancier de prendre ses dispositions afin de se faire payer même en cas de faillite par le biais de certaines suretés : - L’hypothèque = une garantie portant sur un bien immeuble en échange d’un prêt par exemple mais l’immeuble sera conservé par le débiteur et c’est seulement en cas d’insolvabilité de ce dernier qu’il sera vendu afin que le créancier puisse entre remboursé. - le gage : une garantie qui concerne les biens meubles. Et cette fois ci le créancier va garder le bien en sa possession. En cas d’insolvabilité du débiteur, il va le vendre pour s’auto rembourser. Mais si le débiteur respecte son engagement, le créancier va lui rendre son bien. - La fondation = acte par lequel une ou plusieurs personnes physiques ou morales décident l’affectation irrévocable de biens, de droits ou de ressources à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général.
B. Les caractères du patrimoine.
1. L’unicité du Aubry et Rho ont déduit les caractères que doit revêtir le patrimoine. patrimoine et qui ont conduit à quatre règles. Seules les personnes ont un patrimoine. Il ne peut pas y avoir de patrimoines isolés, non liés à la personne. toute personne a nécessairement un patrimoine. Cela vise à protéger le créancier en lui donnant la possibilité d’exercer ses droits sur les biens éventuels de son débiteur. Parce que le patrimoine n’est pas seulement un ensemble d’actifs, c’est aussi une aptitude, une potentialité à obtenir quelque chose. NB : le patrimoine est regardé comme un sac avec lequel on vient au monde. Le patrimoine est intrinsèquement lié à la personne tant que dure sa personnalité. Le patrimoine dans son intégralité ne peut être transmis. Chacun doit conserver une aptitude à être titulaire de bien. Seule la mort peut mettre fin à cette situation. Chaque personne n’a droit qu’à un patrimoine (théorie de l’unicité du patrimoine). Pour priver de protection, tout ce qui serait tenté de mettre certains biens à l’abri des poursuites potentielles des créanciers. 2. Critique de la Confondre tous les biens et toutes les dettes d’une théorie personne dans une unité abstraite sans s’interroger sur l’utilité de distinguer l’affectation de ces biens. La multiplication des personnes morales démontre que la pratique contractuelle et la loi ont pu s’accommoder dans certains pluralismes juridiques et économiques du patrimoine.
Paragraphe II : les différents biens
Les biens = droits réels / droits personnels (droits patrimoniaux) - Droits réels = le titulaire exerce directement et sans intermédiaire un pouvoir sur une chose. - Droits personnels = appréhendent un rapport juridique entre deux personnes en lien de droit Deux catégories des droits réels : - Les droits réels principaux (droit de propriété et ses démembrements) - Droits réels accessoires à un droit personnel = permettent de garantir l’exécution des droits personnels (Hypothèque, gage, antichrèse, droit de rétention, privilège) A. La summa divisio (meubles / immeubles) Article 516 du code civil = tous les biens sont meubles ou immeubles. - Un meuble : une chose qui peut bouger d’elle-même ou être déplacée. - Immeuble : une chose immobile et fixe. 1. Les critères de la distinction : La différence entre meuble et immeuble et nette du point de vue physique, mais pas pour tous les biens corporels. a. Les biens immeubles : Article 517 du code civil : il existe trop de type d’immeuble. Les immeubles par nature : ce qui est immobile par nature et ne peut aucunement être déplacé (la terre et les choses qui y sont incorporées : végétaux et constructions ; bâtiments) La nature juridique des tentes installées par les maures à Dakar. Immeubles par destination : c’est un meuble corporel qu’on va considérer comme un immeuble en raison de l’étroitesse de son lien avec un immeuble par nature. Il en constitue l’accessoire (pour cela, le meuble affecté et l’immeuble auquel il est attaché doivent avoir le même propriétaire. Celui-ci doit aussi décider de créer un rapport de destination entre ses biens selon les procédés prévus par la loi (art 524 / 525) Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent : les droits réels immobiliers qui sont des droits dont un tiers peut être investis sur les choses d’autrui par exemple. Les droits de propriété à l’exception du droit de propriété : Emphytéose = droit réel de jouissance sur le bien d’autrui accordé par un bail de longue durée (18 à 99 ans) moyennant paiement d’une redevance modique. Servitude = c’est une charge qui imposée à un fonds dit « fonds servant » pour le profit d’un « fonds dominant » (la servitude de passage au profit d’un fonds enclavé par exemple) Hypothèque, antichrèse = contrat par lequel un débiteur transfère à son créancier la possession de son immeuble pour en percevoir les fruits (produits) et revenus jusqu’au remboursement de sa dette, on l’appelle aussi gage immobilier) Privilège = garantie donnée à certaines catégories de créanciers lorsqu’une entreprise tombe en faillite et qu’elle crie au secours pour qu’elle soit sauvée. Les actions immobilières
b. Les biens meubles :
Les meubles par nature : le bien qui peut se mouvoir tout seul ou grâce à une force extérieure. - (titre au porteur = bien meuble par nature = parce que la créance est incorporée dans le titre) - Les billets de banque – les meubles immatriculés (aéronefs et bateaux) sont des meubles par nature dont le régime se rapproche de celui des immeubles par nature (transfert de propriété, hypothèque etc.) - Les meubles meublants (lits – tables – tapisseries) Meubles par anticipation : des immeubles par nature qui vont être regardés comme des meubles en raison de plusieurs considérations. C’est qu’il est possible d’envisager un bien non dans son présent (immeuble) mais plutôt dans son futur (meuble). Exemple : les récoltes sur pied. De « façon exceptionnelle », le droit accepte que la volonté humaine puisse conférer à un bien sa nature mobilière ou immobilière. - NB : la volonté humaine ne peut pas librement avoir un impact sur la détermination de la nature d’un bien. Les meubles par destination : englobent les droits de créance à l’exception des créances immobilières, englobent également tous les droits réels portant sur les immeubles à l’exclusion du droit de propriété qui se confond avec le bien sur lequel il porte, comprennent également les droits d’associés dans les sociétés. 2. Les intérêts de la distinction : il se trouve essentiellement dans le régime juridique applicable. - Il est plus facile d’aliéner les meubles - Différence de la manière de déterminer la juridiction compétente selon qu’on est en présence d’un meuble ou un immeuble (ici, par dérogation à la règle de la compétence du lieu de résidence du défendeur, c’est le lieu de situation de l’immeuble qui est pris en compte. Aussi, les règles de la possession diffèrent. 3. Les raisons de la distinction : - Raison sentimentale : on considère que l’homme est plus attaché aux immeubles. - La plus facile localisation de l’immeuble. - La valeur pécuniaire de l’immeuble plus importance.
Paragraphe deuxième : les distinctions secondaires
En se focalisant sur la matérialité : - Les biens corporels ayant une consistance physique (navire – aéronef etc…) - Les biens incorporels qui ne sont pas palpables (les parts sociales ou les actions matérialisant l’appartenance à une société) Le fait de se détruire au premier usage ou non. - Les biens consomptibles : les choses qui se détruisent au premier usage = la monnaie pour la consommation juridique et les denrées pour la consommation matérielle. - Les biens non consomptibles : les choses résistant à un usage prolongé (vêtements etc.) NB : l’intérêt de cette distinction se situe dans le régime du prêt : - Quand le prêt porte sur une chose non consomptible, à l’échéance, il faudra le rendre à l’état où elle se trouvait à condition toutefois, d’en avoir usé en bon père de famille. Dans ce cas, on est en présence d’un prêt à usage. - Lorsque le prêt porte sur une chose consomptible, elle ne peut pas être restituée comme telle puisque détruite à l’usage de sorte qu’au terme convenu, le remboursement se fera par « équivalence » (la même quantité et la même qualité de riz empruntée par exemple). Dans ce cas on est en présence d’un prêt dit de consommation La fongibilité ou l’interchangeabilité : - Sont fongibles : les choses qui existent en grande quantité et donc qui peuvent se substituer les unes aux autres. - Les choses non interchangeables : appelées également corps certains sont individualisables ou individualisées. NB : un bien fongible par nature, peut devenir non fongible pour différentes raisons. (Exemple : roman d’une même édition ayant fait l’objet d’une dédicace de la part de son auteur)
Chapitre II : le droit de propriété :
- Définition article 544 du code civil : le droit de jouir et d disposer des choses de la manière la plus absolue pourvu qu’on n’en fasse un usage prohibé par les lois et les règlements. - il est prévu par la constitution, il peut être acquis de plusieurs manières, il vaut à son titulaire un certain nombre de prérogatives. Section première : les modes d’acquisition de la propriété Paragraphe premier : les modes conventionnels d’acquisition de la propriété. Le contrat est la voie la plus indiquée, en application du principe de « l’autonomie des volontés » : le contrat est un procédé qui permet l’acquisition de propriété, mais il faut qu’on soit en présence de deux personnes. L’acquisition du droit de propriété peut intervenir par l’effet d’un acte de volonté qui est un acte juridique aboutissant au transfert d’un bien d’un patrimoine à un autre. Cet acte peut être unilatéral : - Testament : document par lequel une personne de son vivant procédé à la répartition de ses biens. Il n’a vocation à prendre effet qu’en décès de son auteur. Cependant, cet auteur peut de son vivant procéder à une donation mais qui ne pourrait porter que sur une partie de ses biens. Mais le plus souvent, l’acte est bilatéral (contrat conclu à titre gratuit (donation) ou à titre onéreux (vente). Paragraphe II : l’acquisition originaire de la propriété. - Renvoie aux modes légaux et à la situation où l’acquéreur n’est l’ayant cause de personne. - Sa propriété n’est pas le résultat d’un transfert mais résulte d’un fait juridique. A. L’accession : L’accession est le faite pour le propriétaire d’une chose d’être également propriétaire de tout ce qu’elle produit ou de tout ce qui s’y unit. 1. L’accession mobilière par incorporation C’est l’addition d’un meuble à un autre meuble. Ce mécanisme ne vaut que pour les meubles corporels (toutefois : les meubles doivent appartenir à des propriétaires distincts – aucune convention ne doit prévoir l’incorporation – la règle « en fait de meuble, possession vaut titre » ne doit pas s’appliquer) Acquisition par adjonction : concerne les cas où les deux meubles ont été unis pour former un tout mais où il reste tout de même possible de les séparer. (par exemple un diamant ou une pierre d’émeraude appartenant à X qui a été ajouté à une bague en or appartenant à Y. L’incorporation par la spécification : correspond à la situation où une chose appartient à une personne et modifiée par le travail d’une autre qui y a ajouté en matériaux. (par exemple une grosse bague en or apportée au bijoutier pour qu’il la fonde en deux plus petites. NB : celui qui a apporté la grosse bague est propriétaire des deux. Il va juste payer la main d’œuvre. 2. L’accession immobilière par incorporation : C’est la situation où une personne est propriétaire d’un immeuble auquel vient s’ajouter un meuble, le propriétaire de l’immeuble est celui du tout parce que le sol l’emporte sur ce qui est à sa surface en raison de ces deux caractéristiques que sont la fixité et la perpétuité. - L’accession immobilière est naturelle quand l’accroissement résulte d’un phénomène de la nature, c’est-à-dire sans intervention humaine. - L’accession immobilière est artificielle : lorsqu’elle résulte d’une activité humaine de construction ou de plantation, dans ce cas les constructions et les plantations sont présumées faites aux frais de celui-ci. B. L’occupation : - Elle consiste en la prise de possession d’une chose sans propriétaire. - Elle constitue un fait générateur ou créateur du droit de propriété. NB : elle concerne deux catégories de biens : - Res nullius : qui n’ont jamais fait l’objet d’une appropriation antérieure à l’image du gibier dans la savane et du poisson dans l’océan. - Res derelictae : qui sont des choses abandonnées (téléviseurs jetés) C. La possession : le fait pour une personne de se comporter d’une manière conforme à l’exercice d’un droit. 1. Les éléments constitutifs de la possession : 2. Les caractères de la possession 3. les effets de la possession Section II : les caractères du droit de propriété - absolu : le propriétaire peut se permettre de faire sur le bien tous les actes matériels admissibles. - Perpétuel : le droit de propriété ne se perd pas au premier usage / le bien peut être revendiqué à tout moment. - Exclusif : les autres ne peuvent ni user ni jouir du bien sans l’accord du propriétaire. A. les prérogatives attachées au droit de propriété Paragraphe premier : les attributs du droit de propriété. - L’usus : le droit d’user de la chose, de transformer la chose, de ne pas utiliser la chose sans pour autant en perdre la propriété. (en immeuble, usus = l’habiter) - Le fructus : le droit de faire fructifier ou non son bien (profiter des fruits produits par le bien) NB 1 : Fruits naturels = fruits d’arbres Fruits industriels = nécessitent une activité de l’homme Fruits civils = le loyer
NB 2 : les fruits et les produits sont différents
Les fruits : émanent de la chose mais en entament pas le capital (on récolte de notre champ pour vendre mais l’arbre reste intact, le fruit se renouvelant régulièrement). Les produits : émanent du capital, chaque fois que l’on récupère des produits, l’on démunie la chance d’en récupérer la prochaine fois / mais aussi tout ce qui émane de la chose sans périodicité et qui en altère la substance à l’image des pierres extraites des carrières. - L’abusus : le droit de disposer librement de la chose dont on est prioritaire. (Dans le pouvoir matériel = le propriétaire peut détruirai, modifier comme bon lui semble son bien) Paragraphe 2 : les limites du droit de propriété : A. L’abus de droit - l’intention de nuire - dommage anormal - usage contraire à sa destination sociale. B. Les troubles de voisinage : Il y’a trouble de voisinage lorsqu’un individu, dans le cadre d’une activité utile et licite cause un dommage à autrui qui excède les inconvénients normaux de voisinage. Chapitre 3 : les démembrements du droit de propriété. Section première : l’usufruit Il met en jeu deux protagonistes : un usufruitier et un nu-propriétaire, n’exerçant pas les mêmes attributions.
Paragraphe premier : la constitution de l’usufruit :
A la lumière de l’article 579 - L’usufruit légal : celui du conjoint survivant sur tout ou partie des biens du conjoint décédé, celui des parents sur les biens de leurs enfants mineurs et à celui descendant. - L’usufruit volontaire : peut-être conventionnel à titre gratuit ou à titre onéreux. Il peut aussi être unilatéral. L’exemple typique est l’usufruit testamentaire. - L’usufruit résultant d’une décision de justice : Par exemple en cas de divorce ou être constitué par prescription acquisitive (appelée usucapion qui a une durée de 30 ans mais qui peut être ramené à 20 ou 10 ans). Paragraphe deuxième : le fonctionnement de l’usufruit. A. La situation de l’usufruitier - Il a l’usus et le fructus et peut faire sur le bien des actes d’administrations et de conservations. - Il est tenu de conserver la substance de la chose comme le propriétaire lui-même (il ne peut ni disposer de la chose, ni changer sa destination, ni modifier matériellement) B. La situation du nu-propriétaire - Il conserve le droit de disposer de son bien en préservant l’usufruit. - Il ne saurait troubler l’usufruitier dans sa jouissance, il est tenu d’effectuer les grosses réparations. C. Coopération entre l’usufruitier et le nu-propriétaire. - en cas de disposition juridique de la pleine propriété, ou de la destruction de la chose qui nécessite leur commun accord.
Paragraphe 3 : la fin de l’usufruit
La mort de l’usufruitier, à l’arrivée du terme, au non-usage trentenaire, à la renonciation de l’usufruitier, à la déchéance de l’usufruitier et à la consolidation. Section 2 : les servitudes - les servitudes naturelles : charge qui va s’imposer eu égard à la configuration des lieux - servitudes légales : celles imposées par la loi dans un intérêt privé à l’image de la servitude de passage ainsi celles liées aux distances à respecter en cas de construction et de plantations. - Les servitudes du fait de l’homme : celles créées par la volonté humaine. Elles peuvent être constituées de 3 matières (par titre, par usucapion « pour les servitudes apparentes et continues » et par destination d’un bon père de famille) Servitude continue et discontinue : (continue : mise en œuvre sans que l’homme n’ait à intervenir / discontinue : / nécessite l’intervention de l’homme) Servitude apparente = visible / servitude non apparente = présente pas de signes extérieurs Servitude positive = permettent au propriétaire du fonds dominant d’effectuer des actes sur le fonds servant (servitude de passage) / servitude négatives = obligent le propriétaire du fonds servant à ne pas faire quelque chose. Paragraphe 2 : les caractères de la servitude Article 637 : servitude est une charge imposée sur un héritage pour l’usage et l’utilité d’un héritage appartenant à un autre propriétaire. - ne peut grever et ne peut profiter qu’à un immeuble. - Suppose l’affectation d’un fonds servant mis au service d’un fonds dominant dont elle est accessoire. - Elle a vocation à la perpétuité. Paragraphe 3 : l’exercice des servitudes
Paragraphe 4 : l’extinction de la servitude
Section 3 : le droit d’usage, d’habitation, de superficie et les baux emphytéotiques de construction.