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Introduction
4 points à envisager à titre liminaire :
• Définition de la société (section 1)
• Histoire et évolution du cadre juridique (section 2)
• Fonctions de la société (section 3)
• Formes concurrentes de la société (section 4)
➢ Code civil :
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➢ Code de commerce :
Le Livre II du Code de commerce est consacré aux sociétés. Il
reproduit les dispositions de la loi du 24 juillet 1966 sur les sociétés
commerciales + sociétés européennes + GIE et GEIE.
Comme l’a souligné la majorité des auteurs, ce code n’est en réalité
qu’une compilation à droit constant de lois existantes, sans qu’elles
n’aient été réorganisées
De nombreuses autres dispositions spéciales n’ont pas été intégrées
dans les codes historiques : c’est le cas notamment du droit des
établissements de crédit qui est aujourd’hui placé au sein du Code
monétaire et financier ou du droit des sociétés de promotion
immobilière qui est intégré au Code de la construction et de
l’habitation.
D’autres textes sont restés en dehors du processus de codification :
ex : loi du 31 décembre 1990 sur les sociétés d’exercice libéral (SEL).
De nombreux auteurs appellent à la création d’un véritable code des
personnes morales ou au moins un code des sociétés
NB : il existe chez la plupart des éditeurs juridiques des codes des
sociétés mais qui ne sont que des codes d’éditeur et non des codes à
valeur législative : ils rassemblent les textes des divers codes et lois.
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Par ailleurs, depuis quelques années, des lois d’inspiration libérale ont
visé à faciliter la création de sociétés sans apport :
La loi du 1er août 2003 pour l'initiative économique a ainsi supprimé
l'exigence d'un capital minimum pour la SARL et l’EURL, de sorte
qu'aujourd'hui il est possible - du moins en théorie - d'imaginer une
société instituée par une seule personne avec un seul euro.
Mais en pratique les prêteurs demanderont toujours des garanties
personnelles des associés.
§ 1 - La société et l'association
Cela ne signifie pas pour autant que tout aspect financier soit exclu du
domaine de l’association.
Incontestablement, la loi du 1erjuillet 1901 qui régit l’association ne
l'empêche pas, afin de réaliser son objet, de se procurer les
ressources nécessaires par l'exercice d'activités lucratives :
organisation de kermesses, prestations de services, ventes d’articles.
Si l’association peut exercer une activité économique, elle ne peut
pas, contrairement aux sociétés, distribuer l’excédent qu’elle
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§ 2 – La société et la fondation
§ 3- La société et l'indivision
L’indivision est une institution de droit civil régie par les articles 815
à 815-18 c. civ.
L’indivision correspond à l’hypothèse dans laquelle des personnes
sont, ensemble, copropriétaires d’un bien ou d’une masse de
biens.
Sa fonction traditionnelle en droit civil est de servir de structure
permettant de régir la situation particulière :
• Soit des héritiers entre le jour de l’ouverture de la succession et
celui du partage de la succession
• Soit des époux divorcés entre le jour de l’entrée en vigueur du
divorce et celui de la liquidation de leur ancien régime matrimonial
L’indivision se rapproche de la société en ce que les biens indivis
ressemblent aux apports et le partage des bénéfices est commun à
l'indivision et à la société.
Mais il y a entre elles deux différences essentielles :
• L’indivision n'a pas de personnalité morale, contrairement à
la société immatriculée. C’est pour cela qu’on la qualifie parfois de
groupement de biens et non de groupement de personne.
En pratique, cela implique qu’en présence d’une société dotée de la
personnalité morale, c’est la société qui est propriétaire des biens. A
l’inverse, dans l’indivision, ce sont les indivisaires eux-mêmes qui
demeurent propriétaire des biens.
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§ 4 - La société et la fiducie
Annonce de plan :
Titre 1 La constitution des sociétés
Titre 2 Le fonctionnement des sociétés
Titre 3 La disparition des sociétés
1° Existence du consentement
2° Intégrité du consentement
a) Erreur
b) Dol
c) Violence
Bien que très peu fréquente dans le droit commun des contrats et en
droit des sociétés, on l'évoque traditionnellement sous la forme de
l'état de nécessité qui peut amener un individu à donner son accord à
un contrat de société afin d'échapper à une menace.
Est également l'auteur d'une violence, la partie qui abuse de l'état de
dépendance, notamment économique, dans lequel se trouve
l'autre afin d'obtenir d'elle un engagement qu'elle n'aurait pas souscrit
en l'absence d'une pareille contrainte et d'en tirer un avantage excessif
(C. civ., art. 1143). Une telle hypothèse peut trouver notamment à
s’appliquer dans les relations entre donneur d’ordre et sous-traitant.
Avant toute chose, il convient de souligner que les règles énoncées ci-
dessous ne concernent que les personnes physiques ou morales
françaises.
La capacité de l'étranger personne physique dépend de sa loi
nationale et non de la loi française.
Ainsi, pour savoir si une personne de nationalité
allemande peut être membre d'une société régie par le
droit français, c'est à la loi allemande qu'il convient de se
reporter pour déceler les éventuelles incapacités faisant échec à
son acquisition de la qualité d'associé.
En droit interne, le principe est que toute personne qui n'est pas
déclarée incapable par la loi est apte à contracter ; elle bénéficie
donc de la capacité juridique (C. civ., art. 1145).
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a) Mineurs
Le mineur est d’un point de vue civil frappé d’une incapacité générale
d’exercice : il détient des droits mais ne peut pas les utiliser lui-même
: c’est son représentant légal ou judiciaire qui agit à sa place.
Par ailleurs, le mineur est également frappé en droit commercial d’une
incapacité spéciale de jouissance : les articles 413-8 du Code civil et
L. 121-2 du Code de commerce font défense à tout mineur d'être
commerçant.
En instaurant cette interdiction, le législateur a voulu soustraire les
personnes sans expérience aux risques générés par une telle activité.
b) Majeurs incapables
curateur s’impose (C. civ., art. 471). C'est dire que l'existence d'une
curatelle ne suffit pas pour rendre définitivement compte de la
capacité de la personne qui en fait l'objet. Il faut se prononcer au cas
par cas en fonction de l’ordonnance rendue par le juge du contentieux
de la protection (ancien juge des tutelles).
§ 3 Objet social
a) Notion
b) Fonctions
c) Caractères
a) Notion
b) Fonctions
c)Caractères
1 - Objet déterminé
L'objet social doit être déterminé dans les statuts (C. civ., art.
1835. – C. com., art. L. 210-2)
2 - Objet possible
3 - Objet licite
L'objet social doit être licite (C. civ., art. 1833), c'est-à-dire être
conforme aux lois, aux bonnes mœurs et à l'ordre public.
Cette exigence résulte de l'application au contrat de société de la règle
générale posée par l'article 6 du Code civil.
Toute activité qui serait illicite pour une personne physique l'est
également pour une société.
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Est illicite toute activité prohibée par une loi impérative, par
l'ordre public ou les bonnes mœurs.
Tel est le cas d'une société constituée :
Il est à noter que des activités, bien que licites, ont pu être interdites
sous forme de sociétés.
C'était le cas des professions de notaire ou d'avoué, qui
traditionnellement, devaient être exercées à titre individuel
(aujourd’hui elles peuvent être exercées sous la forme de sociétés
civiles professionnelles ou de sociétés d'exercice libéral).
S’agissant de la forme des apports, le principe est que peut être mis en
société, tout bien ou droit susceptible d'être l'objet d'une obligation,
dès lors que peut lui être conférée une valeur économique.
De manière classique, depuis 1804, le Code civil distingue 3 grandes
catégories d’apports
Celui qui réalise un apport en nature est donc tenu envers la société de
deux garanties, celle d'éviction et celle des vices cachés :
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Cela concerne :
• les sociétés par actions (C. com., art. L. 225-3, al.
4), sauf dans les sociétés par actions simplifiées
Cela concerne :
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Cela concerne :
•la SARL où il peut être procédé à de tels apports sous réserve
que les statuts le prévoient.
• la SAS qui obéit depuis la loi du 4 août 2008à un
régime spécifique permettant d’émettre des actions
inaliénables en rémunération d'apports en industrie
⋆ 1re obligation : elle est prévue par l'article 1843-3 du Code civil
qui prévoit que « l'associé qui s'est obligé à apporter son industrie à la
société lui doit compter de tous les gains qu'il a réalisés par l'activité
faisant l'objet de son apport ».
Il doit ainsi procurer à la société les services promis et lui
reverser tous les gains réalisés par l'activité faisant l'objet de son
apport (Cass. req., 16 juill. 1929)
Le Code civil prévoit que ces clauses sont réputées non écrites, cette
sanction n'entraînant pas pour autant la nullité du contrat de
société.
La clause réputée non écrite étant dépourvue d'effet et la société
conservant sa validité, la répartition des bénéfices va s'opérer selon les
modalités supplétives de l'article 1844-1 du Code civil,
§ 3 L’intention de s’associer
L'article 1835 pose une règle générale valable dans toutes les sociétés
civiles ou commerciales (sauf la société en participation) :
« Les statuts doivent être établis par écrit »
Cet article énumère ensuite les mentions obligatoires :
• apports de chaque associé,
• forme de la société
• objet social
• appellation
• siège
• capital
• modalités de fonctionnement
• durée
La durée de la société, qui doit apparaître dans les statuts, ne
peut excéder quatre-vingt-dix-neuf ans (C. civ., art. 1835)
La durée de la société peut également dépendre d’un terme
incertain (en fonction de l’objet social ou d’un évènement
extérieur), sans que ce terme puisse avoir pour effet de donner à
la société une durée supérieure à quatre-vingt-dix-neuf ans
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Les futurs associés doivent signer l'acte original des statuts. Leur
signature révèle l'accord donné à la création de la société.
Le contrat de société qui révèle l'échange de consentement entre les
associés, est conclu au jour de la signature des statuts.
C'est donc à cette date qu'il faut se référer pour se prononcer sur
l'existence des conditions de validité du pacte social et des éléments
constitutifs du contrat de société.
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Il n'est pas imparti de délai pour accomplir cette formalité (pas plus
que pour la demande d'immatriculation et pour les mêmes raisons).
L'intérêt évident de la société est de hâter la formalité, source de la
personnalité morale.
Le rôle de cet avis est essentiellement de prévenir les tiers de la
naissanceà venir de la société
Section 3- L’immatriculation
Il est acquis que la société qui n’est pas encore immatriculée n’a
pas la personnalité morale (Cass. com., 21 févr. 2012, n° 10-
27.630)
Ainsi que le prévoit l’article 1842 du Code civil, jusqu'à
l'immatriculation, les rapports entre les associés sont régis par le
contrat de société.
Pour autant, avant que la société soit définitivement constituée et ait
acquis la personnalité morale par l'immatriculation, diverses
opérations peuvent avoir été accomplies pour le compte de la
société en formation :
• acquisition ou prise en location d'un local, de matériel,
• mise sur pied d'un secrétariat,
• frais de publicité etc..
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Comme tout acte juridique mal formé, le contrat de société peut être
frappé de nullité.
Mais l’application de cette sanction classique fait l’objet d’importants
aménagement en droit des sociétés où
1rement les nullités sont encadrées (Section 1)
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et
2ement leurs effets sont tempérés (Section 2).
Les nullités des sociétés dérogent au droit commun des nullités car,
pour ce qui les concerne, la nullité ne rétroagit pas.
En droit commun, selon l’adage « ce qui est nul est de nul effet »
(quod nullum est nullumproduciteffectum), la société annulée serait
censée n'avoir jamais existé.
En conséquence, elle serait supposée :
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Les droits dits politiques des associés sont ceux qui leur permettent de
participer aux décisions collectives (I) et d’intervenir dans la vie du
groupement (II).
L’associé exerce librement son droit de vote mais ce droit n’est pas
sans limites : ce n’est donc pas un droit discrétionnaire car son
usage abusif peut être sanctionné :
Le principe est certes celui selon lequel les décisions de la
majorité régulièrement prises s'imposent à la minorité et à tous les
actionnaires absents.
Mais les tribunaux apportent un correctif au pouvoir de la
majorité au travers de la notion d’abus de majorité.
C’est la situation laquelle les actionnaires majoritaires ont adopté
une décision qui porte atteinte à l'intérêt social et entraîne une
rupture d'égalité entre actionnaires au profit des majoritaires.
La décision abusive est donc celle qui est réalisée au seul
bénéfice de la majorité et au détriment à la fois de la société et
de la minorité.
L’abus de majorité est susceptible de faire l’objet de 3
sanctions :