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Université Sultan Moulay ‫جــــامعة السلطــــان مـوالي سليمــــان‬

Slimane ‫الكليـة المتعددة التخصصــات‬


Faculté Polydisciplinaire ‫بنـي مـالل‬
Béni Mellal

Filière : DPF (Licence d’étuds fondamentales) Professeur: Mohammed ZEHIRI


Semestre : S2 Année : 2019-2020
SYLLABUS DE COURS
Titre du cours : M11 - Droit Pénal Général
Courrier électronique : zehiri.fpdf@gmail.com
CONTENU DU COURS
Le cours examine de manière détaillée les parties suivantes :
TITRE INTRODUCTIF : LES PRINCIPES 2
Chapitre 1 : Définition du droit pénal ……………………………………………… 2
Chapitre 2 : Principes généraux du droit pénal ……………………………………. 3
Chapitre 3 : les sources du droit pénal …………………………………………….. 4
Chapitre 4 : l’aspect historique du droit pénal …………………………………….. 5
PARTIE I. L’INFRACTION ……………………………………………………. 9
Chapitre 1. L’élément légal de l’infraction ………………………………………… 10
Chapitre 2. L’élément matériel de l’infraction …………………………………….. 13
Chapitre 3. L’élément moral de l’infraction ……………………………………….. 16
Chapitre 4. La classification de l’infraction ……………………………………….. 18
PARTIE II. LA RESPONSABILITE PENALE ………………………………… 22
Chapitre 1 : La responsabilité pénale des personnes physiques ……………………. 22
Chapitre 2 : La responsabilité pénale des personnes morales ……………………… 26
PARTIE III : LA SANCTION PENALE ……………………………………….. 26
Chapitre 1 : La peine pénale ……………………………………………………….. 26
Chapitre 2 : Les mesures de sûreté ………………………………………………… 36
Annexe
Questionnaire

1
TITRE INTRODUCTIF : LES PRINCIPES
Partie 1 : Etude du droit pénal général
1. Définition du droit pénal général :
C’est un système juridique. Il joue un rôle important dans la société. C’est un ensemble de
règles juridiques qui mettent l’accent sur la répression. C’est un droit qui étudie l’infraction 1 et la
sanction pénale. C’est l’ensemble des règles qui déterminent l’infraction et la sanction.
Le droit pénale général c’est l’ensemble des lois édictées par le pouvoir souverain, un fait
punissable et de déterminer le fait punissable. C’est une branche de droit qui traite les délits et les
peines, le droit pénal est l’œuvre des législateurs. Il incrimine le comportement est sanctionne les
auteurs des infractions. Il a un caractère répressif, alors c’est un droit sanctionnateur.
C’est l’ensemble des règles juridiques, c’est une branche de droit mixte. Il est encadré par une
loi, le code pénale.
La procédure pénale est l’ensemble des règles qui encadrent la procédure pénale, comme
l’organisation judiciaire.
Le droit pénal2 peut être défini comme « la branche du droit ayant pour objet la prévention et
la répression des infractions » ou comme « L’ensemble des mesures efficaces, justes et humaines
édictées par la loi à l’égard des personnes poursuivies devant les tribunaux en raison de certains
comportements fautifs qui leur sont imputables et que la loi détermine en raison d’impératifs
sociaux, dans les buts d’intimidation, de défense sociale et de récupération ».
Le droit pénal est « l’ensemble des lois et règlements édictés par le pouvoir souverain en vue
de définir les faits punissables (les infractions), et de déterminer les sanctions applicables (peines
ou mesures de sûreté) aux auteurs des infractions ».
De façon plus restreinte, le droit pénal s’entend comme « la branche juridique qui traite des
délits et des peines » et comme des lois qui déterminent ceux-là. On le constate, il existe en réalité
de nombreuses définitions du droit pénal.
Nous retiendrons, quant à nous, que le droit pénal, qui est l’œuvre de la loi, incrimine des
comportements qu’il érige en infractions et sanctionne ses auteurs par des peines. Il a, de ce fait,

1
Article 110, du Code Pénal : « L'infraction est un acte ou une abstention contraire à la loi pénale et réprimé par elle. »
2
La théorie générale du droit pénal général a pour objet l'étude des principes généraux de l’incrimination et la responsabilité
pénale, la nature des peines, les causes d'aggravation et d'atténuation.

2
non seulement un caractère répressif mais encore de dissuasion. Il renforce également
l’effectivité d’autres branches du droit en étant le bras armé de celles-ci.
2. Distinction entre le droit pénal général et spécial :
- Droit pénal spécial3 : c’est l’ensemble des règles qui étudient chaque infraction,
mais il est complètement différent du droit pénal général qui étudie la sanction et
l’infraction.
- Droit pénal général : c’est un système juridique. Il joue un rôle important dans
la société. C’est un ensemble de règles juridiques qui mettent l’accent sur la répression.
C’est un droit qui étudie l’infraction et la sanction pénale.
Distinction entre les deux droits pénaux :
Le droit pénal général étudie les infractions et les sanctions, mais le droit pénal spécial, lui,
étudie chaque infraction.
A l’intérieur même de cette branche juridique, les règles en droit pénal peuvent être subdivisées
en deux catégories :
- Les premières sont celles de droit pénal général qui régissent les trois éléments
(les Infractions, l’imputabilité et la sanction) de façon générale et qui font l’objet du présent
enseignement. Celles-ci se situent principalement dans le premier livre du Code pénal.
- Les secondes sont celles de droit pénal spécial qui envisagent de manière précise
les comportements interdits et punissables. Elles consistent en une liste d’infractions et se
situent dans le second livre du Code Pénal ainsi que dans nombre de législations spéciales.
III. Les principes généraux du droit pénal :
Le droit pénal se base sur plusieurs principes, ce sont les suivants :
1. Le principe d’ordre public (la règle impérative) :
Le principe de l’ordre public touche les intérêts de l’Etat. C’est essayer de protéger la
souveraineté de l’Etat. Les faits sont situés dans le Code Pénale.

3
Droit pénal spécial. Il étudie chaque infraction en particulier en précisant le régime répressif de chaque infraction et ses
structures et éléments constitutifs. C'est donc la description au cas par cas des comportements interdits par la loi pénale : le
vol, l’escroquerie, l'assassinat...etc. Il convient de noter que ce droit précède historiquement le droit pénal général parce que
dès que les humains ont convenu de vivre ensemble, le premier devoir pour cette société a consisté à définir les comportements
qui violent les règles vitales de la société.

3
Le droit pénal est d’ordre public car il touche aux intérêts essentiels de l’Etat ou de la
collectivité. En raison de ce caractère, toute convention qui a pour objet ou pour effet d’en modifier
la portée, d’en restreindre le champ d’application, d’amener quelqu’un à commettre une infraction
ou d’exonérer son auteur de la responsabilité pénale qu’il encourt, est sans valeur.
2. Le principe de la légalité des délits et des peines :
C’est un principe de droit pénal « il n’y a pas d’infraction ni sanction sans texte de loi ». Le
législateur a la compétence de déterminer les faits punissables, par exemple le vol.
Le droit pénal est incrimine par le code pénal, par exemple l’article 392 du code pénal, page
146, dispose : « Quiconque donne intentionnellement la mort à autrui est coupable de meurtre et
puni de la réclusion perpétuelle.
Toutefois, le meurtre est puni de mort :
Lorsqu'il a précédé, accompagné, ou suivi un autre crime ;
Lorsqu'il a eu pour objet, soit de préparer, faciliter ou exécuter un autre crime ou un délit, soit
de favoriser la fuite ou d'assurer l'impunité des auteurs ou complices de ce crime ou de ce délit. »
3. Le principe de la récidivité : (‫)حالة العود‬
« Nul ne peut être poursuivi ou puni une deuxième fois en raison d’une infraction pour laquelle
il a été quitte ou condamné par un jugement définitive ». Par exemple si une personne répète la
même infraction, il peut être puni d’une sanction sévère. Chaque infraction doit être traitée par un
jugement.
4. Le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale :
« Nul ne peut être puni de peine qui n’était pas portée par la loi avant que l’infraction soit
commise est établit ou on attend de jugement Defferre de celle qui était porte autant de l’infraction
la peine moins forte sera applique».
La loi pénal ne sanctionne pas l’intention des personnes c’est dire on applique dans les
infractions la loi douce.
IV. Les sources du droit pénal :
1) Les sources nationales :
- La constitution : dans plusieurs dispositions, traite des régimes et les pouvoirs les fondements
principaux, article 6 de la constitution de 2011 ; libertés fondamentales, article 24 de la constitution
de 2011.

4
- La législation : le code pénal 1962 est la base principale du droit pénal. La législation
intervient pour respecter les règles et les droits. C’est un code influencé par le protectorat au Maroc.
- Les lois spéciales, par exemple le droit de la famille et droit douanier…etc.
- La jurisprudence : est l’ensemble des décisions prises par les juridictions, cette source est
utilisée rarement dans le droit pénal.
- Le droit pénal criminel.
- Le droit pénal islamique.
2) Les sources internationales :
La constitution de 2011 a donné une primauté aux conventions internationales pour son droit
interne mais dans le respect des principes du droit national. Dans le droit pénal, les conventions sont
des sources internationales. Ce sont les suivantes :
- Les traités et conventions signés par la loi marocaine.
- Les accords internationaux signés par la loi marocaine.
V. L’aspect historique du droit pénal :
La période antéislamique : pendant laquelle la coutume et les usages auraient régi la
détermination des comportements humains, prohibé et dicté la forme et la nature de la réaction
sociale.
La période islamique : où, à la faveur de l’islamisation du pays, le droit musulman aurait évincé
le droit de souche pour gérer à titre exclusif et intégral la matière pénale au Maroc.
La période d’installation du protectorat : c’est la période de l’introduction progressive des
droits pénaux de certains pays européens dans les diverses régions de notre pays.
La période de la récupération de l’indépendance : pendant laquelle l’Etat unifie le droit
applicable en promulguant des textes qui demeurent totalement ou partiellement en vigueur
aujourd’hui encore.
Constatation
La coutume et les usages sont demeurés vivaces jusqu’aux dernières années du protectorat et
que le droit musulman continue aujourd’hui encore à alimenter par son esprit et ses principes le
fonctionnement du système pénal marocain et l’interprétation de ses règles.

5
Droit pénal

Droit pénal musulman Droit pénal colonial Droit pénal positif

L’incrimination Les sanctions La procédure Le code


1- Droit pénal musulman :
Avec l’avènement de l’islam en terre marocaine, le droit pénal musulman est devenu la source
juridique officiellement dominante dans la gestion des crimes et des châtiments. Ce droit est basé
sur la CHARIAA dont la constitution suprême est le Coran et la Sunna. Son fondement, ses
principes et ses règles revêtent un intérêt particulier. Ils constituent une théorie globale et un système
complet et cohérent dont la construction a demandé environ trois siècles d’effort doctrinal pour
aboutir à une détermination positive précise des règles d’incrimination et de sanction.
L’incrimination.
Elle puise sa source soit dans le coran et la tradition du prophète, soit dans la décision du
responsable politique ou le résultat de l’effort doctrinal des juristes musulmans.
Il s’agit d’une action ou d’une omission qui porte atteinte à la paix générale de la communauté
musulmane et qui est incompatible avec le comportement requis chez les croyants vertueux.
A partir de cette idée de base, sont déterminées les valeurs fondamentales de la société qui
méritent une protection pénale comme : la religion, la vie, les biens…Tout les faits qui sont de
nature à léser l’une de ces valeurs peuvent appartenir au domaine de l’interdit pénalement
sanctionné. Le CORAN a donné de ces faits quelques exemples : Homicide, atteinte à l’intégralité
corporelle des personnes, vols, piraterie, relations sexuelles hors mariage, adultère, diffamation,
apostasie4, consommation de produits alcoolisés
La peine applicable à la majorité de ces infractions est fixée par le coran (hudud).
La détermination de l’infraction repose sur un ensemble de principes généraux et d’éléments
constitutifs qui ont fait l’objet en doctrine juridique de discussions infinies et d’un grand
enrichissement théorique.

4
L'apostasie est l'attitude d'une personne, appelée apostat, qui renonce publiquement à une doctrine, une croyance ou une
religion. En arabe )‫(الردة‬.

6
La justice terrestre ne doit prendre en considération que l’intention criminelle de l’auteur de
l’infraction pour y adapter la réaction sociale, dans le respect du grand principe de la présomption
d’innocence et des règles précises édictées en matière de responsabilité.
Le système judiciaire musulman est public et s’exerce par délégation du chef de l’Etat qui
s’engage à rendre justice à tous les membres de la communauté des musulmans.
La justice pénale relève de la compétence du cadi (magistrat) et le domaine de QISSAS (talion)
se trouve substantiellement limité à quelques infractions précises.
L’exercice de ce droit reconnu à la victime est judicieusement organisé et réglementé.
Il est en outre recommandé aux bénéficiaires de ce droit, soit de pardonner l’offense qui leur
est faite et de confier leur litige aux autorités compétentes, soit de préférer la réparation pécuniaire
(DIYA) à l’exercice du talion (QISSAS).
Les sanctions.5
Pour ce qui touche aux sanctions, leur détermination est soumise aux impératifs de justice et
de prévention générale ou spéciale.
La première catégorie est constituée par les peines fixées par le coran et par la tradition du
prophète (HOUDOUD ou HUDUD).
La deuxième catégorie concerne les peines dites QUISSAS.

5 Les hudud (littéralement « limites ») comprennent les incriminations et les peines définies par le Coran qui ne peuvent être
remises en cause par les juges ; ces crimes sont considérés comme étant commis contre Dieu lui-même. Il y a sept peines de
ce type : les relations sexuelles hors mariage, appelée zina ‫ ; الـزنا‬la fausse imputation de cette infraction, appelée ‫; القـذف بالزنا‬
la consommation de vin*, appelée ‫ ; شـرب الخـمر‬le vol, appelé ‫ ; السـرقـة‬le banditisme, appelé ‫ ; الحـرابة‬l’apostasie, appelée ‫الـردة‬
et la rébellion, appelée ‫العصـيان‬
Taʿzīr : les peines et infractions de la catégorie des taʿzīr (‫ التـعـزيـر‬: correction) sont des peines discrétionnaires (déterminées
par les pouvoirs publics et prononcées par le juge) qui, par définition, varient selon les circonstances. Elles ne sont fixées ni
dans le temps, ni dans l’espace. Ces peines varient selon l'évaluation par le juge de la gravité du crime et les dispositions du
criminel. Les sanctions vont du sermon ou de l’admonestation verbale à la peine de mort pour atteinte aux droits divins ou
individuels, mise en cause de la paix sociale ou de la sécurité des individus. Hormis le fouet, aucun châtiment corporel ne peut
être donné dans le cadre des taʿzīr (à l'exception, pour les malékites, de l'amputation de la main droite en cas de contrefaçon
de documents).
En pratique, en raison du doute (SHUBHA ) souvent émis sur des crimes relevant des hudud, les peines taʿzīr étaient de loin
les plus fréquentes.
Les juristes ont souvent essayé d'imposer des limites à la discrétion des qadi. Ainsi, selon les juristes, le nombre de coups de
fouet maximum varie entre 10 (pour certains chafistes et hanbalites) et 39 (selon Abu Hanifa, 699-767) voire 79 (Abu Yusuf,
731-798).
Qissas : La catégorie du Qissas (‫ )القـﺼـاﺺ‬est autonome par rapport aux deux précédentes et seraient selon Jacques El Hakim
une survivance de la vengeance privée muée en talion. Cette catégorie est utilisée en matière de meurtre ou de lésions
corporelles. Dans ces cas, la victime ou ses héritiers peuvent choisir d’exercer le talion ou de percevoir une indemnité (appelée
diya pour le meurtre et arche pour les lésions corporelles). L’exercice du talion ou la perception de l’indemnité n’exclut pas
une correction (taʿzīr) qui serait apportée par les pouvoirs publics en cas d’infraction volontaire.

7
La troisième catégorie comprend les peines TAAZIR.
2- Droit pénal colonial
Avec le protectorat, les régimes capitulaires déjà très sévèrement critiqués pour leur atteinte à
la tradition juridique du Maroc et à la souveraineté nationale ont été dénoncés. Leur pratique n’était
plus conforme aux dispositions des accords dont ils tiraient leur fondement. Ces régimes ont donc
fini par être supprimés. Dans le traité du protectorat, la France s’est particulièrement engagée à
réformer le système judiciaire marocain et à le moderniser. Cet engagement lui a essentiellement
servi pour mettre en œuvre sa stratégie d’éviction du droit pénal musulman. Sous couvert de la
réorganisation des juridictions chérifiennes, la France s’attacha à ressusciter les coutumes. Ce fut
notamment l’objet du dahir du 11 septembre 1914 et du 116.
3- Droit pénal positif
Pour le droit pénal marocain, les premières années qui suivent la fin du protectorat furent
particulièrement fécondes. Le mouvement national, ayant à sa tête le Sultan Mohammed V, était
déterminé à abroger la législation introduite par le protecteur et à unifier le droit applicable sans
aucune distinction fondée sur la zone de domiciliation ou la nationalité du justiciable. De nombreux
Dahirs ont vu ainsi le jour aussi bien dans le domaine de la procédure pénale que dans celui du droit
pénal.
Procédure pénale
• Création de la cour suprême pour mettre fin à l’autorité qu’exerçait la cour de cassation
française sur les décisions rendues par les juridictions du Maroc, en 1957 ;
• Unification des tribunaux (la loi n°3-64 du 26 janvier 1965) ;
• L’organisation judiciaire du Royaume par dahir du 15 juillet 1974 ;
• Promulgation du code de procédure pénale en 1959 ;
• Il y a lieu de citer la réforme de 1962 et celle de 1974 ;

6
Sous l'influence d'un groupe de spécialistes des sociétés montagnardes du moyen et du haut Atlas, tel Maurice Le Glay (ancien
militaire, contrôleur civil et écrivain), d'un noyau de professeurs laïcs hostiles à l'islam et de religieux, en collaboration avec
l'évêque de Rabat, ce dahir avait pour but l'adaptation de la « justice berbère » aux conditions de l'époque dans l'esprit de la
politique inaugurée au Maroc par Lyautey par le dahir du 11 septembre 1914. Cette politique consistait à préserver l'autonomie
des Berbères, en particulier dans le domaine juridique, en les soustrayant à la législation islamique ou Chrâa et en maintenant
leur droit coutumier, dit `Orf ou Izref.
La résidence se mobilise pour faire appliquer son plan en faisant signer au sultan le dahir qui soustrait les tribus berbères à la
« loi islamique », reconnait leurs coutumes et dispose que l'appel des jugements rendus en matière pénale serait porté devant
les juridictions françaises.
Étape du 16 mai 1930 : le dahir dit « berbère » Officialisant dans le pays la justice coutumière, enracinée depuis des millénaires.

8
• La réforme globale de la procédure pénale en janvier 1992, cette réforme est initiée par le
conseil consultatif des droits de l’homme.
Droit pénal
• 1962 : Abrogation du code pénal de 1953 et promulgation du nouveau code pénal ;
• 1963 : Entrée en vigueur du code pénal de 1962, adoption de la conception de la relation Etat-
citoyen et de l’édification d’un Etat moderne et démocratique ;
• 1982 La réforme globale Du code pénal, mais cette réforme révèle un bilan très maigre.
Partie 2 : L’étude de l’infraction pénale.
L'évolution de la société fait que les comportements d'écarts aux normes réputées nourrir le
sentiment d'insécurité est également en évolution constante. Les incriminations ont été multipliées
ce qui suscite une attention particulière des pouvoir publics. L'application de la sanction aux
délinquants est inévitable.
En effet, l'infraction ou incrimination est tout fait prévue et punie par la loi pénale. Bien que
certains auteurs emploient indifféremment l'infraction et l'incrimination, les deux notions se
distinguent nettement. L'incrimination est le fait pour le législateur de rendre un comportement
criminel alors que l'infraction est l'attitude du citoyen qui transgresse les interdis du législateur. On
peut dire que le législateur établit des incriminations et que l'individu commet des infractions, d'où
la nécessité de préciser le concept de l'infraction.
L'infraction est ainsi l'expression et la matérialisation d'un interdit pénal. Cette définition légale
répond à un souci prédominant d'ordre technique, mais elle n'exclut pas pour autant la coloration
morale et/ou sociale de l'acte ; ce qui justifie la diversité d'approches qui portent sur la notion de
l'infraction.
I. L’infraction :
Peut se définir comme tout comportement actif ou passif, négatif ou positif , prévu et puni par
un texte législatif ou règlementaire pour atteinte à l’ordre public. C’est bien le législateur ou le
pouvoir règlementaire qui peuvent délimiter les atteintes à l’ordre public.
II. Les éléments de l’infraction :
La notion de responsabilité est liée à celle de faute, à savoir violer une règle de droit, c.-à-d.,
selon la terminologie pénale, commettre une infraction. Le droit pénal définit l'acte interdit et la
peine applicable. L’infraction est constituée par un comportement antisocial quand il y a l’élément

9
légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel, nécessaires à son identification, et qu’une peine
légale est prévue pour sa répression. Il existe 3 éléments constitutifs de l'infraction :
 Un élément légal : l'infraction n'existe que si elle est prévue par un texte. ...
 Un élément matériel : il s'agit du comportement réprimé par la loi. ...
 Un élément moral : il s'agit de l'attitude psychologique de l'auteur du comportement
réprimé par la loi.
1. L’élément légal de l’infraction : « Nullum Crimen Nulla Poena Sine Lege7 »
L’élément légal découle du principe de légalité des délits et des peines : "pas de crime ni de
peine sans loi". Nul ne peut être accusé d'avoir commis un acte qui n'est pas interdit par la loi ; pour
qu'il y ait infraction, il faut nécessairement une incrimination prévue par le législateur. C’est la loi
seule qui définit les éléments constitutifs de l'infraction et la peine encourue, et ce de façon claire
et précise. Le texte de la loi pénale doit obligatoirement émaner des organes étatiques compétents.
En vertu de l’article 3 du Code pénal marocain « nul ne peut être condamné pour un fait qui
n’est pas expressément prévu comme infraction par la loi, ni puni de peines que la loi n’a pas
édictées ».
Il trouve ces sources dans les textes, le droit pénal doit être publié dans le bulletin officiel. La
règle de droit pénal doit être légiférée par des organes compétents, article 71 de la constitution de
2011. Le juge doit appliquer la règle de droit pénal correctement.
Il ne peut ni la dépasser ni l’écarter parce qu’il est obligatoire ceci de la règle de droit pénal.
Cette règle est impérative est d’ordre public. Ni les juges, ni les juridictions ne peuvent l’écarter.
On peut considérer le juge comme la bouche qui prononce la loi. Il doit appliquer la règle et ne pas
la créer.
La règle de droit pénal : est une règle écrite d’une manière précise pour ne pas laisser
d’ambiguïté pour la loi et pour le juge. Les citoyens doivent être informés de la règle de droit pénal.
Les interprétations du droit pénal :
A. L’interprétation législative :
Le texte, fait par le législateur, donne la définition de la règle de droit pénal.

7
(En latin, Nullum crimen, nulla pœna sine lege, c'est-à-dire « [il n'y a] aucun crime, aucune peine, sans loi »)

10
B. L’interprétation judiciaire :
C’est la compétence du juge parce qu’il tranche des litiges qui se présentent devant lui.
C. L’interprétation doctrinale :
C’est l’ensemble des commentaires des textes faits par les juristes, l’ensemble des opinions.
Leur rôle est d’aider le juge à prendre sa décision.
L’application de la règle de droit pénal :
Le droit pénal est évolutif. Ainsi, l'incrimination8 est le préalable légal de l'infraction. La
question qui se pose dans ce cadre est de savoir si lorsque diverses lois se succèdent dans le temps,
le juge doit appliquer la loi nouvelle pénale aux faits commis ou si ceux-ci restent soumis à la loi
ancienne. Bien que le droit pénal prône les principes de non rétroactivité de la loi, il lui apporte des
atténuations.
A. L’application de la règle dans le temps :
-rétroactivité de la loi pénale :
Le principe est celui de la non-rétroactivité des lois pénales. Si une loi crée une nouvelle
infraction ou aggrave les peines d’une infraction existante, elle ne s’appliquera qu’aux faits commis
postérieurement à son entrée vigueur. C’est le fondement du principe de non rétroactivité de la loi
pénale.
Le principe de non rétroactivité est une garantie de liberté individuelle ; la loi doit avertir avant
de frapper. C’est un corollaire de la règle plus générale de la légalité, et garantie fondamentale de
liberté individuelle. Le fondement du principe, libéral, conduit à un deuxième principe :
l’application immédiate des lois plus douces, favorables à l’intéressé, à des faits antérieurs non jugés
définitivement (article 6 – Code pénal marocain9)
Lorsque plusieurs lois ont été en vigueur entre le moment où l'infraction a été commise et le
jugement définitif, la loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses, doit recevoir application.

8
Une incrimination est une mesure de politique criminelle consistant, pour l'autorité compétente, à ériger un comportement
déterminé en infraction, en déterminant les éléments constitutifs de celle-ci et la peine applicable.
L'infraction est une violation d'une loi de l'État, résultant d'un acte externe de l'individu, positif ou négatif, socialement
imputable, ne se justifiant pas par l'accomplissement d'un devoir ou l'exercice d'un droit et qui est frappé d'une peine prévue
par la loi.
9
Article 6 : « Dans tous les cas où une condamnation à une peine accessoire ou complémentaire a été prononcée, et n'a pas
encore été exécutée ou se trouve en cours d'exécution, elle sera remplacée de plein droit par la mesure de sûreté correspondante
: notamment l'internement judiciaire prévu par les articles 16 et 21 du dahir du 15 Safar 1373 (24 octobre 1953) formant code
pénal marocain, et par le dahir du 5 Joumada I 1352 (28 août 1933) relatif à la répression de la récidive par le Haut tribunal -
8 - chérifien, sera remplacé par la relégation visée aux articles 63 à 69 du code ci-annexé. »

11
L’exception concerne les lois pénales plus douces. Les lois qui suppriment une infraction ou
diminuent le montant de la peine s’appliquent non seulement aux faits commis avant leur entrée en
vigueur et non encore jugées mais également aux faits déjà jugés mais dont la décision peut encore
faire l’objet d’un recours en appel ou même en cassation.
L’application de cette règle n’est pas sans susciter parfois des difficultés, en particulier parce
qu’il n’est pas toujours facile de déterminer si une loi pénale est ou non plus douce. Ainsi, lorsque
la loi nouvelle contient à la fois des dispositions plus sévères et des dispositions plus douces, on
prendra en compte ce qui prédomine, en donnant la plus grande importance à la peine principale.
L’idée est que la loi nouvelle constitue un progrès par rapport à l’ancienne : il faut donc
l’appliquer immédiatement y compris aux procès en cours pour des faits antérieurs à son entrée ne
vigueur. L’idée aussi est que si le législateur a édicté une peine moins sévère ou a supprimé une
infraction, c’est que la sévérité ancienne n’est plus aujourd’hui socialement nécessaire.
Mais la véritable exception à ce principe de la non-rétroactivité des lois réside dans le Dahir
du 29 Octobre 1959 qui était déclaré applicable même aux infractions commises avant son entrée
en vigueur.
Cette mesure a été prise à l’occasion de la célèbre affaire des huiles nocives qui a coûté la vie
à des citoyens et qui a porté préjudice à la sécurité alimentaire et à la salubrité des Marocains. Et en
raison du vide juridique que connaissait le système juridique Marocain de l’époque, il était
nécessaire de frapper sévèrement toutes personnes qui seraient tentée de porter atteinte à la santé
des citoyens.
B. L’application de la règle dans l’espace :

Le territoire sur lequel la loi pénale marocaine est applicable est l’espace sur lequel s’étend
l’autorité politique de l’Etat.
Aux termes de l’article 11 de cette loi, « sont considérés comme faisant partie du territoire, les
navires ou les aéronefs marocains quel que soit l’endroit où ils se trouvent, sauf s’ils sont soumis,
en vertu du droit international, à une loi étrangère ».
En vertu de l’article 10 du Code pénal marocain « sont soumis à la loi pénale marocaine, tous
ceux qui, nationaux, étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du Royaume, sauf les
exceptions établies par le droit public interne ou le droit international ».

12
Le principe d’application de la loi Marocaine aux infractions commises sur le territoire du
Royaume, découle du principe de la souveraineté nationale. Il conduit aussi à l’application de la loi
pénale aux infractions commises hors du royaume lorsqu’elles relèvent de la compétence des
juridictions répressives marocaines, suivant les termes de l’article 12 du Code pénal marocain qui
dispose : « La loi pénale marocaine s'applique aux infractions commises hors du Royaume
lorsqu'elles relèvent de la compétence des juridictions répressives marocaines en vertu des
dispositions des articles 751 à 75610 du code de procédure pénale».
Le principe de la personnalité voire les articles 707 jusqu’au 71111 du code procédure pénal.
2. L’élément matériel de l’infraction :
Pour qu’une infraction soit commise, il faut que le comportement se matérialise par un fait
extérieur, un comportement objectivement constatable. Il ne suffit pas d’avoir eu une intention

10
Article 751 : « Tout fait qualifié crie par la loi marocaine et commis hors du royaume par un marocain peut être poursuivi et jugé
au Maroc. Toutefois la poursuite ou le jugement ne peut avoir lieu que définitivement jugé à l'étranger et, en cas de condamnation,
avoir subi ou prescrit sa peine ou obtenu sa grâce. »
Article 752 : « Tout fait qualifié délit tant par la loi marocaine que par la législation du pays où il a été commis, peut être poursuivi
et jugé au Maroc, lorsque son auteur est un Marocain. La poursuite ou le jugement ne peut avoir lieu que dans les conditions prévues
au deuxième alinéa de l'article précèdent.
En outre, en cas de délit commis contre un particulier, la poursuite ne peut avoir lieu qu'à la requête du ministère public saisi d'une
plainte de la personne lésée ou d'une dénonciation des autorités du pays où ledit délit a été commis. »
Article 753 : « Dans les cas prévus aux articles 751 et 752 ci-dessus la poursuite ou le jugement peut avoir lieu même lorsque
l'inculpé n'a acquis la nationalité marocaine qu'après l'accomplissement du crime ou du délit. »
Article 754 : « La poursuite est intentée à la requête du ministère public du lieu où réside le prévenu ou du lieu où il a été découvert.
Néanmoins, la Cour suprême peut, sur demande du ministère public ou des parties, renvoyer la connaissance de l'affaire à une
juridiction du royaume plus voisine du lieu du crime ou du délit. »
Article 755 : « Tout étranger qui, hors du territoire du royaume s'est rendu coupable, comme auteur, coauteur ou complice, soit d'un
crime contre la sûreté de l'Etat marocain, soit de contrefaçon de monnaie ou de billets de banque nationaux ayant cours légal au
Maroc, peut être poursuivi et jugé d'après les dispositions de la loi marocaine s'il est arrêté au Maroc ou si le Gouvernement obtient
son extradition. »
Article 756 : « Aucune poursuite pour crime ou délit commis au Maroc ne peut être exercée contre un étranger qui justifie avoir été
définitivement jugé à l'étranger pour ce crime ou ce délit et en cas de condamnation, avoir subi ou prescrit sa peine ou obtenu sa
grâce. »
11
Article 707 : « Le bulletin n° 3 est le relevé des condamnations à des peines privatives de liberté prononcées par une des
juridictions du royaume pour crime ou délit. Il implique expressément que tel est son objet. N'y sont inscrites que les
condamnations de la nature ci-dessus précisée et non effacées par la réhabilitation et pour lesquelles le juge n'a pas ordonné
qu'il serait sursis à l'exécution de la peine à moins, dans ce dernier cas, qu'une nouvelle condamnation n'ait privé l'intéressé
du bénéfice de cette mesure. »
Article 708 : « Le bulletin n° 3 ne peut être réclamé que par la personne qu'il concerne et sur justification de son identité. Il
ne doit, en aucun cas, être délivré à un tiers. »
Article 709 : Avant de rédiger le bulletin n° 3, le greffier doit vérifier l'état civil de l'intéressé ; si le résultat de l'examen des
registres de l'état civil est négatif, il refuse la délivrance du bulletin et en informe le procureur du Roi. Au cas où l'autorité qui
établit le bulletin n° 3 ne dispose pas des actes de l'état civil, la mention "identité non vérifiée" doit être inscrite de façon très
apparente sur le bulletin. »
Article 710 : Lorsqu'il n'existe pas de bulletin n° 1 au casier judiciaire d'une personne ou lorsque les mentions que porte le
bulletin n° 1 ne doivent pas être inscrites sur le bulletin n° 3, ce dernier bulletin est oblitéré par une barre transversale. »
Article 711 : « Les bulletins n° 2 et les bulletins n° 3 sont signés par le greffier qui les a rédigés, et visés par le procureur du
Roi ou par le magistrat chargé du casier central. »

13
coupable, il faut qu’un acte matériel ait été commis. Le droit pénal ne sanctionne pas les intentions
coupables tant qu’elles ne se sont pas matérialisées par un certain comportement.
Pour exister, l'infraction doit être matérialisée par un acte interdit ou par l'omission d’un acte
prescrit par la loi. Le droit pénal n’incrimine pas l’intention.
- L’infraction de commission : (meurtre, vol ou dégradation…) suppose une action physique
de la part de l’auteur de l’acte, un résultat qui constitue le dommage, un lien de causalité entre
l’action et ce dommage.
- L’infraction d'omission : (ne pas porter secours, non témoignage en faveur d'un innocent…) :
quand il y a abstention d’action alors que la loi requiert d’agir. Elle est réprimée indépendamment
de tout dommage.
Article 209 : « Est coupable de non révélation d'attentat contre la sûreté de l'Etat et punie d'un
emprisonnement de deux à cinq ans et une amende de 1.000 à 10.000 dirhams toute personne qui,
ayant connaissance de projets ou d'actes tendant à la perpétration de faits punis d'une peine
criminelle par les dispositions du présent chapitre, n'en fait pas, dès le moment où elle les a connus,
la déclaration aux autorités judiciaires, administratives ou militaires. »
Article 299 : « Hors le cas prévu à l'article 209, est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux
ans et d'une amende de 200 à 1.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, quiconque,
ayant connaissance d'un crime déjà tenté ou consommé, n'a pas aussitôt averti les autorités. Les
peines sont portées au double lorsque la victime du crime ou la victime de la tentative du crime est
un enfant de moins de dix-huit ans.
Sont exceptés des dispositions des alinéas précédents les parents et alliés du criminel jusqu'au
quatrième degré inclusivement, sauf en ce qui concerne les crimes commis ou tentés sur des mineurs
de moins de dix-huit ans. »
a. Comportement
Action : est une action exercée par le criminel, une action matérialisée, mais si l’intention est
coupable. Cette action peut être positive ou négative. L’auteur de l’infraction agit contre la loi,
commet un crime réprimandé par la loi.
L’omission : c’est un agissement ou un comportement fait par l’auteur de l’infraction. L’auteur
s’abstient d’agir en faveur d’une personne incapable. Exemple, non-assistance à personne en

14
danger. Cette infraction trouve sa quintessence dans l’obligation de faire et celles, civique, de
délation, qui incombent à tout citoyen.
L’auteur : c’est le fait d’agir conformément, le fait de s’abstenir c’est à dire il y a vais une
action. C’est une action qu’un criminel a causée. L’article 126 du code pénal marocain dispose que
les peines et les mesures de sûreté sont applicables aux personnes physiques, tandis que l’article
12712 du même code précise que les personnes morales ne peuvent être condamnées qu’à des peines
pécuniaires et aux peines accessoires : la confiscation partielle, la dissolution et la publication du
jugement de condamnation.
L’auteur d’une infraction est la personne qui réalise le trouble social. Cette observation limite
les concepts de responsabilité et d’auteur à l’être humain, personne physique pleinement douée de
ses facultés intellectuelles et mentales.
Par exemple :
L’homicide volontaire : une personne qui a planifié d’en tuer une autre.
L’intention coupable, criminelle : (le droit pénal ne sanctionne pas l’intention des auteurs).
L’action matérialisée : Pour que l’infraction se constitue, il faut que l’intention criminelle ait
été suffisamment extériorisée par l’élément matériel qui donne une certitude. Exemple : en cas de
vol, l’élément matériel est la soustraction frauduleuse d’une chose appartenant à autrui.
La tentative : est punissable en matière de crime en cas de commencement de l’acte et en cas
de non désistement volontaire, (Art. 114 du C. P.). La tentative de délit n’est pas punissable sauf
s’il s’agit des dispositions spéciales de la loi, (Art. 115 du C.P.). La tentative de contravention n’est
jamais punissable, (Art. 116 CP).13
Infraction consommée : est un acte totalement accompli, de façon irréversible, et ce, en
violation de la loi. Mais il peut également s'agir d'une omission de comportement : un acte aurait dû

12
Article 126 : « Les peines et mesures de sûreté édictées par le présent code sont applicables aux personnes physiques. »
Article 127 : « Les personnes morales ne peuvent être condamnées qu'à des peines pécuniaires et aux peines accessoires
prévues sous les numéros 5, 6 et 7 de l'article 36. Elles peuvent également être soumises aux mesures de sûreté réelles de
l'article 62. »
13
Article 114 : « Toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement d'exécution ou par des actes non
équivoques tendant directement à le commettre, si elle n'a été suspendue ou si elle n'a manqué son effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est assimilée au crime consommé et réprimée comme tel. »
Article 115 : « La tentative de délit n'est punissable qu'en vertu d'une disposition spéciale de la loi. »
Article 116 : « La tentative de contravention n'est jamais punissable. »
Article 117 : « La tentative est punissable alors même que le but recherché ne pouvait être atteint en raison d'une circonstance
de fait ignorée de l'auteur. »

15
être effectué, mais ne l'a pas été. On distingue donc les infractions de commission des infractions
d'omission.
Action involontaire : est un acte mais il détient l’absence de l’intention de faire, ou de la
volonté de le faire.
b. Résultat
C’est un élément constitutif de l’infraction, c’est un élément essentiel de l’élément matériel.
L’infraction matérielle c’est une infraction qui est pleinement consommée, c’est-à-dire, il y a un
résultat. Cette personne qui est responsable, il faut qu’il y ait un lien de causalité et le
comportement.*
c. Lien de causalité
Il faut calculer l’action avec résultat entre l’acte criminel et le résultat, c’est-à-dire il y a des
effets, un préjudice et un délinquant.
Les conditions pour qu’une action soit une infraction : l’auteur doit agir contre un Autrui qui
doit être un être humain et il faut qu’il soit vivant.
3. L’élément moral de l’infraction :
Pour qu'il y ait infraction, il faut la volonté de l'auteur, qu'il s'agisse d'une faute intentionnelle
ou non intentionnelle (acte commis volontairement mais sans volonté de résultat). La volonté
détermine l’acte antisocial en son effectivité, le mobile y apporte une raison, un motif. En matière
criminelle, l'intention criminelle est obligatoire. En matière correctionnelle, l'intention délictueuse
n’est recherchée que là où la loi l’exige. En matière contraventionnelle la volonté d’outrepasser
l’ordre règlementaire n'est pas nécessaire pour établir l’infraction. Il faut distinguer entre faute
intentionnelle et faute non-intentionnelle :
La faute intentionnelle. Il y a volonté consciente d'accomplir ou de s'abstenir d'accomplir un
acte. C'est le dol14, général ou spécial. Le dol général est l'intention de commettre un acte que l'on

14
Les notions de dol civil et de dol pénal ne coïncident pas exactement. Le dol civil consiste dans le fait d'induire autrui en
erreur, notamment lors de la conclusion d'un contrat. Au sens pénal, le dol consiste dans le fait d'accomplir un acte en
connaissance de son illégalité. Le principe de la responsabilité subjective, qui domine le droit pénal contemporain, invite le
législateur à donner une importance particulière à cet aspect de l’infraction. Le dol pénal peut prendre trois formes, sans parler
ici de l’Intention criminelle* ni de la Volonté*.
- Dol général. Le dol général consiste en ce fait que l’auteur de l'acte reproché par l'accusation l'a commis délibérément, en
connaissance de son contexte, et en sachant qu'il était prohibé par la loi sous la menace d’une sanction pénale.

16
sait interdit par la loi, le dol spécial est la volonté d'accomplir une infraction bien précise,
spécialement décrite par la loi.
Le dol spécial ne varie pas pour une même infraction, quel que soit le ou les auteurs, alors que
le mobile varie suivant l'auteur. Pour constituer l’infraction le mobile n'étant pas un élément
d'identification n’est pas pris en compte, mais il influe sur la qualification de l’acte (circonstance
aggravante…) et contribue à la détermination de la sanction.
Le dol est simple s’il y a volonté immédiate de l'auteur (homicide volontaire). Il est aggravé
s’il y a volonté réfléchie, préméditée, de l'auteur (assassinat). Il est déterminé si l'auteur a voulu un
acte précis, au préjudice précis, contre une victime précise (assassinat). Il est éventuel si l'auteur a
conscience d'un possible résultat dommageable de son action, mais agit ou ne fait pas ce qui est en
son pouvoir pour l'éviter ou en atténuer les conséquences (blessures volontaires). Il est Prᴂter-
intentionnel15 si le résultat produit est plus grave que celui envisagé (blessures volontaires ayant
entraîné la mort).
La faute non-intentionnelle présente deux cas : la faute par imprudence (pas de désir de
résultat et n'est donc réprimée que si elle est à l'origine directe d'un dommage volontaire) et
l'imprudence volontaire (violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de
prudence ou de sécurité pouvant se cumuler avec faute caractérisée qui a exposé autrui à un risque
grave).
L’infraction intentionnelle (ou volontaire) nécessite dans le chef de l’auteur l’existence d’un
dol. Il faut que l’auteur ait eu la volonté de faire ce que la loi défend ou au contraire de ne pas faire
ce que la loi impose.
Ex : le vol n’est punissable que s’il a été intentionnel.

15
Une infraction est dite intentionnelle lorsque l'agent accomplit un acte de violence envers autrui dans le but d'atteindre un
certain résultat ; elle devient praeter-intentionnelle quand le résultat dépasse le but recherché. Il en est ainsi quand un individu
a fait absorber une drogue à une personne dans le seul but de l'endormir ; mais que cette personne vient à décéder.
Cette notion rationnelle se rencontre rarement en pratique au stade de la qualification, car il est exceptionnel que le législateur
retienne l'intention comme élément constitutif d'une infraction ; d'autant que les crimes intentionnels se situent déjà au sommet
de l'échelle des infractions. On peut toutefois en trouver un exemple concret dans le cas où un individu use de la force pour
violer une femme, et que cette violence cause la mort de la victime : le décès devient dans certains droits une circonstance
aggravante du viol.
En droit positif français les praticiens parlent improprement d'infraction praeter-intentionnelle lorsque, pour apprécier la
culpabilité de l'agent, ils examinent ses "mobiles" et confondent alors le motif, cause de l'action, et le but poursuivi.

17
L’infraction non-intentionnelle (ou involontaire) nécessite quant à elle l’existence d’une
faute. Il n’est pas nécessaire que l’auteur ait eu la volonté de violer la loi pénale, il suffit qu’il ait
commis l’infraction par défaut de prudence, de vigilance ou de précaution.
On relèvera toujours du droit pénal qu’on soit coupable d’homicide volontaire ou d’homicide
par imprudence.
A partir de là, c’est à distance.
LA CLASSIFICATION DE L’INFRACTION16.
Section I : La classification des infractions selon leur gravité
C’est une classification qui repose sur la gravité de la sanction en fonction de l’infraction
commise. On distingue alors : les crimes, les délits et les contraventions.
A. Présentation de la classification tripartite des infractions 
Comme le précise l’article 1111 du code pénal, les infractions sont qualifiées crime, délit
correctionnel, délit de police ou contravention.
Les crimes : Ils sont considérés comme les infractions les plus grave parce qu’elles
portent atteinte sérieuse à l’ordre social. Ce sont des infractions qu’on ne peut réparer que
par des peines criminelles graves telles que mentionnées dans l’article 1617 du code pénal.
Les délits18 : Ils sont considèrés comme des infractions moins grave par rapport aux crimes.
Ce sont des infractions dont les sanctions encourues sont hybrides, c’est-à-dire, les peines dont le
minimum se rattache à une peine de police et le maximum à une peine correctionnelle. Ces sanctions
sont mentionnées dans l’article 111 du code pénal qui dispose : « L'infraction que la loi punit d'une
peine d'emprisonnement dont elle fixe le maximum à plus de deux ans est un délit correctionnel
; L'infraction que la loi punit d'une peine d'emprisonnement dont elle fixe le maximum à deux ans
ou moins de deux ans, ou d'une amende de plus de 200 dirhams est un délit de police ».

16
Le principe de classification des infractions. Les infractions sont classées en trois catégories – crimes, délits,
contraventions – qui déterminent la compétence des juridictions répressives et les règles qui leur sont applicables.
17
Article 15 : « Les peines principales sont : criminelles, délictuelles ou contraventionnelles. »
Article 16 : « Les peines criminelles principales sont :
1° La mort ; 2° La réclusion perpétuelle ; 3° La réclusion à temps pour une durée de cinq à trente ans ; 4° La résidence forcée
; 5° La dégradation civique. »
18
Article 17 : « Les peines délictuelles principales sont : 1 - L'emprisonnement ; 2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams.
La durée de la peine d'emprisonnement est d'un mois au moins et de cinq années au plus, sauf les cas de récidive ou autres où
la loi détermine d'autres limites. »

18
Les contraventions : Il s’agit d’une catégorie qui regroupe les infractions les moins graves.
Elles sont punies selon l’article 18 du code pénal qui stipule : « Les peines contraventionnelles
principales sont : 1 - La détention de moins d'un mois ; 2 - L'amende de 30 dirhams à 1.200
Dirhams».
Cette classification tripartite permet d’observer que les infractions sont classées, suivant leur
gravité ou selon leur élément légal, en contraventions, délits et crimes. Ensuite, la distinction entre
ces infractions réside dans les sanctions attribuées à chacune de ces infractions.
B. Les conséquences de la classification tripartite des infractions.
Sur le plan du fond, la classification tripartite révèle des conséquences quant à :
1. l’application de la notion de tentative;
2. la théorie de la complicité ;
3. la notion de récidive légale ;
4. des mécanismes du sursis à l’exécution des peines que le juge peut prononcer et ce, en
vertu de l’article 5519 du code pénal.
5. et la confiscation au profit de l’État que le juge peut prononcer en cas de crime (Art:
4320 du code pénal). Cependant, la confiscation n’est pas applicable en cas de délit ou de
contravention sauf s’il existe une disposition spécial (Art : 44 du code pénal).
Au niveau de la forme, la division tripartite fait ressortir des conséquences quant à :
1. la compétence du tribunal ;
2. la procédure d’une manière générale ;
3. les délais de prescription (al-Taqadoum)  ;
4. l’interrogatoire : (Art : 83 du code de la procédure pénale) ;
5. le contrôle judiciaire (art : 159 du code de la procédure pénale) ;

18
Article 55 : « En cas de condamnation à l'emprisonnement ou à l'amende non contraventionnelle, si l'inculpé n'a pas subi de
condamnation antérieure - 24 - à l'emprisonnement pour crime ou délit de droit commun, la juridiction de jugement peut, par
une disposition motivée de sa décision, ordonner qu'il sera sursis à l'exécution de la peine. »
20
Article 43 : « En cas de condamnation pour fait qualifié crime, le juge peut ordonner la confiscation, au profit de l'Etat, sous
réserve des droits des tiers, des objets et choses qui ont servi ou devaient servir à l'infraction, ou qui en sont les produits, ainsi
que des dons ou autres avantages qui ont servi ou devaient servir à récompenser l'auteur de l'infraction. »
Article 44 : « En cas de condamnation pour faits qualifiés délits ou contraventions, le juge ne peut ordonner la confiscation
que dans les cas prévus expressément par la loi. »
Article 44-1 : « Lorsqu'il s'agit d'un acte constituant une infraction de terrorisme, la juridiction peut prononcer la confiscation
prévue à l'article 42 du présent code.
La confiscation doit toujours être prononcée, dans les cas prévus aux articles 43 et 44 du présent code, sous réserve des droits
des tiers, en cas de condamnation pour une infraction de terrorisme. »

19
Section II : La classification des infractions selon leur nature
Outre la classification tripartite, il existe d’autres classifications des infractions à savoir :
Les infractions de droit commun 
Ce sont les infractions commises par une ou des personnes et qui portent atteinte à l’ordre
général non politique et non militaire d’un État. Ce sont des infractions prévues et
sanctionnées, principalement, par le code pénal et relèvent des juridictions de droit commun.
2. Les infractions spéciales
 Les infractions politiques  : Les infractions politiques sont des infractions en relation
avec le combat ou les idées politiques. Ces infractions sont globalement soumises à un
régime plus doux que le droit commun. La loi ne distingue ces infractions que pour les
crimes. Elle établit une peine de détention pour ces infractions politiques. Les crimes punis
d'une détention criminelle sont donc des crimes politiques. Il s'agit par exemple des atteintes
aux intérêts fondamentaux de la nation (trahison, espionnage). Il est admis que dans certains
cas des crimes punis de réclusion se transforment en crimes politiques selon certains critères.
 Les infractions militaires : L’infraction militaire est d’abord un manquement au devoir
de soldat. Manquement qui constitue aussi une faute disciplinaire ne pouvant être commise que
par un militaire. Le Code de justice militaire distingue « les infractions tendant à soustraire leur
auteur à ses obligations militaires » (ex : insoumission, désertion), « les infractions contre
l’honneur ou le devoir » (ex : capitulation, complot, pillage, outrage au drapeau), « les infractions
contre la discipline » (ex : insubordination), « les atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation
en temps de guerre ».
L’infraction militaire peut être, ensuite, une infraction de droit commun, telle qu’un vol ou
des coups et blessures, si elle est commise par un militaire dans le service ou à l’extérieur.
 Les infractions terroristes : Une infraction de terrorisme est « intentionnellement en
relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement
l'ordre public par l'intimidation ou la terreur », c'est-à-dire en incitant par exemple le
gouvernement à céder à l'aide de procédés d'intimidation.
Section III : La classification des infractions selon leur élément matériel.
Les infractions positives et les infractions négatives.

20
Une infraction peut être considérée positive lorsque le comportement se matérialise par un fait
extérieur. (positif = commission).
Cependant, une infraction peut être considérée négative lorsque le comportement se matérialise
par omission. (négatif = omission).
Les infractions matérielles et les infractions formelles
Dans le cas d’une infraction matérielle, l’élément matériel est composé d’un acte criminel et
d’un résultat criminel. On n’a pas besoin d’un élément moral pour qualifier une infraction de
matérielle. 
L’infraction formelle est une infraction consommée par le seul accomplissement de l'acte
incriminé, même s'il n'y a pas de résultat.
Contrairement à l’infraction matérielle qui nécessite une relation de causalité entre l’action et
le résultat criminel, l’infraction formelle suppose juste l’acte incriminé et le lien de causalité est
absent.
3. Les infractions simples, les infractions d’habitude et les infractions complexes
Une infraction peut être considérée simple lorsque la consommation suppose
l'accomplissement d'un acte unique, etc.
Les infractions d’habitude sont commises à l'aide d'une pluralité d'actes. Ce sont des
infractions dont la consommation exige l'accomplissement de deux actes de même nature par une
même personne.
L'infraction complexe est une infraction dont la consommation suppose l'accomplissement
de deux actes de nature différente. L'infraction ne sera considérée comme accomplie que si les deux
actes ont été accomplis.
Section IV : La classification des infractions selon leur élément moral.
1. Les infractions volontaires et les infractions involontaires.
L’infraction volontaire : Pour qu'une infraction pénale soit reconnue comme telle, outre la
présence d'un élément légal et matériel, il faut encore que l'auteur ait eu la volonté de le faire.
Dans le cas d’une infraction involontaire, l'auteur agit par imprudence. Il a eu conscience de
mal agir mais ne souhaitait pas le résultat final.
Cette classification peut engendrer des conséquences comme :
 Pas de tentative dans les infractions involontaires

21
 Pas d’aggravation de sanction dans les infractions involontaires
2. Les infractions instantanées et les infractions continues.
Concernant l'infraction instantanée, l’élément matériel s’effectue en un instant, et se
consomme en un trait de temps. C’est le cas de la plupart des infractions.
L’infraction continue est celle dont l’exécution s’étend sur une certaine durée, exprimant le
maintien de la volonté infractionnelle.
La responsabilité pénale.
La responsabilité pénale (ou délictuelle) est l'obligation faite à une personne reconnue
coupable par un tribunal de répondre d'une infraction délictueuse commise ou dont elle est
complice, et de subir la sanction pénale prévue par le texte qui les réprime.
La responsabilité pénale se différencie de la responsabilité civile (obligation de répondre au
dommage causé en le réparant) car elle implique un recours de la part de l'Etat pour trouble à
l'ordre public.
Elle s'applique aux personnes physiques ainsi qu'aux personnes morales par l'intermédiaire
des mandataires sociaux, qui les représentent. C'est ainsi qu'en droit du travail la responsabilité
pénale d'un chef d'entreprise peut être engagée car il doit prendre toutes les mesures nécessaires
pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.
LA RESPONSABILITE PENALE DES PERSONNES PHYSIQUES
Une personne qui commet un acte interdit par la loi, une infraction, engage sa responsabilité
pénale. La responsabilité pénale : c'est l'obligation de répondre des infractions commises et de
subir la peine prévue par le texte qui les réprime ; elle implique un recours par l'État contre un
trouble à l'ordre public. De façon générale, à côté de la responsabilité pénale des personnes
physiques, il y a également la responsabilité pénale des personnes morales (l'hôpital public, par
exemple).
Rappelons que pour qu'il y ait infraction pénale il faut la réunion de 3 éléments :
* élément moral : soit intention volontaire coupable, soit faute morale de comportement (acte
involontaire mais relevant d'un comportement négligent),
* élément légal : le contenu de la loi,
* élément matériel : c'est l'acte "perturbateur" dans sa matérialité apprécié notamment en
considération du préjudice corporel et/ou psychologique de la victime.

22
Section I : L’auteur principal ( ‫) الفاعل األصلي‬
Le législateur marocain n’a pas défini clairement l’auteur principal. Cependant, la lecture de
l’article 13221 du code pénal permet de dégager qu’il s’agit d’une personne saine d’esprit et capable
de discernement. En d’autres termes, l’auteur doit avoir, d’une part, l’aptitude de comprendre ce
qui est permis et ce qui est interdit (c’est le discernement) et, d’autre part, la maîtrise de soi, la
capacité de décider et de vouloir (c’est le libre arbitre).
On peut alors dire que l’auteur est la personne qui commet les faits incriminés ou qui tente de
commettre l’infraction à condition que la tentative soit punissable. Ou alors, l’auteur est la personne
qui a elle-même commis ou tenté de commettre les éléments constitutifs de l’infraction.
Section II : Le coauteur (‫)المساهم‬
Il ressort de l’article 12822 du code pénal, que le coauteur est un auteur principal et qu’il est
sanctionné en tant que tel. L’essentiel est que les coauteurs ont commis la même infraction peu
importe le degré de la contribution de chacun. Cette contribution pénale (‫ )المساهمة الجنائية‬comprend
les conditions suivantes :
 La pluralité d’auteurs ; 
 L’unité de l’infraction ;
 La présence des coauteurs sur les lieux de l’infraction.

21
Article 132 : « Toute personne saine d'esprit et capable de discernement est personnellement responsable :
Des infractions qu'elle commet ;
Des crimes ou délits dont elle se rend complice ;
Des tentatives de crimes ;
Des tentatives de certains délits qu'elle réalise dans les conditions prévues par la loi. »
22
Article 128 : « Sont considérés comme coauteurs, tous ceux qui, personnellement, ont pris part à l'exécution matérielle de
l'infraction. »
Article 129 : « Sont considérés comme complices d'une infraction qualifiée crime ou délit ceux qui, sans participation directe
à cette infraction, ont :
1° Par dons, promesses, menaces, abus d'autorité ou de pouvoir, machinations ou artifices coupables, provoqué à cette action
ou donné des instructions pour la commettre ;
2° Procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l'action sachant qu'ils devaient y servir ;
3° Avec connaissance, aidé ou assisté l'auteur ou les auteurs de l'action, dans les faits qui l'ont préparée ou facilitée ;
4° En connaissance de leur conduite criminelle, habituellement fourni logement, lieu de retraite ou de réunions à un ou plusieurs
malfaiteurs exerçant des brigandages ou des violences contre la sûreté de l'État, la paix publique, les personnes ou les propriétés.
La complicité n'est jamais punissable en matière de contravention. »
Article 130 : « Le complice d'un crime ou d'un délit est punissable de la peine réprimant ce crime ou ce délit.
Les circonstances personnelles d'où résultent aggravation, atténuation ou exemption de peine n'ont d'effet qu'à l'égard du seul
participant auquel elles se rapportent.
Les circonstances objectives, inhérentes à l'infraction, qui aggravent ou diminuent la peine, même si elles ne sont pas connues
de tous ceux qui ont participé à cette infraction, ont effet à leur charge ou en leur faveur. »

23
Section III : Le complice23 (‫)المشارك‬
En plus de l’auteur principal, la loi considère comme délinquant et punit celui qui se rend
complice de la participation à une infraction.
La complicité apparaît donc comme une forme de participation active à une action criminelle.
A ce sujet, l’article 129 du code pénal précise les infractions réalisées par la complicité.
En vertu de cet article que le législateur pénal a divisé la complicité pénale dans les crimes et
les délits en quatre catégories :
1. L’ordre et l’incitation 
2. Fournir des armes ou autres instruments pour commettre une infraction
3. Aide et assistance tel que mentionné dans le troisième alinéa de l’article 129 du code
pénal 
4. Habitude de fournir un logement ou lieu de retraite.
Enfin, pour mieux cerner les peines attribuées aux complices, veuillez consulter les articles :
130, 132, 154 à 160 (le cas de récidive) , 181, 186, 196, 203, 224 à 232 (abus de pouvoir), 241 à
247 (détournement detrahison) 295 à 297, 450(l’avortement), 418 (l’adultère), 420, 509 (le vol),
393 (homicide volontaire) du code pénal.  
Section IV: L’auteur moral
En vertu de l’article 131 du code pénal, le législateur marocain a défini l’auteur moral comme
« Celui qui a déterminé une personne non punissable en raison d'une condition ou d'une qualité
personnelle, à commettre une infraction, est passible des peines réprimant l'infraction commise par
cette personne».
Le législateur a étendu la notion de l’auteur moral24 lorsqu’il a dit : « non punissable en raison
d'une condition ou d'une qualité personnelle». C’est une phrase qui peut englober l’auteur matériel
irresponsable pénalement ainsi que l’auteur matériel de bonne foi.
Le législateur a dès lors instauré un système particulièrement complexe de responsabilité
pénale de l’auteur moral fondé sur les principes suivants :

23
Distinction entre coaction et complicité : Le coauteur d'une infraction est celui qui commet un acte matériel constituant
l'infraction commise. Le complice d'une infraction est celui qui y participe en commettant l'un des actes de complicité prévu
par la loi. »
24
L’auteur moral ou auteur intellectuel est celui qui fait commettre l’infraction par quelqu’un d’autre, un tiers. Cet auteur moral n’a pas
accompli lui-même les actes matériels interdits. Néanmoins, il apparaît moralement responsable de cette infraction. Sur le plan
criminologique, le rôle de l’auteur moral est essentiel puisque c’est lui qui est directement à l’origine de l’infraction.

24
 Le principe de l’égalité entre tous les moyens et les instruments conduisant à commettre
l’infraction.
 Le comportement de l’auteur ne constitue pas une incitation mais plutôt un complice.
L’auteur matériel déterminé par l’auteur moral est une personne non punissable en raison ou
d'une condition, d'une qualité personnelle ou de bonne foi.
 L’auteur moral est un criminel dangereux parce qu’il utilise l’auteur principal comme
moyen dans l’exécution de l’infraction.
 L’auteur moral est aussi une personne peureuse qui manque de courage pour commettre
l’infraction. Il exécute ses projets criminels loin de la scène de l’infraction.
Donc, l’auteur moral doit être puni en tant qu’auteur principal. Raison pour laquelle le
législateur marocain a édicté clairement, en vertu de l’article 131 du code pénal, la responsabilité
pénale de l’auteur moral en tenant compte des conditions suivantes :
1. L’auteur moral détermine et conduis l’auteur matériel à commettre une infraction par
un acte criminel positif ;
2. L’auteur matériel de l’infraction ne doit pas être, juridiquement, non-punissable en
raison d'une condition ou d'une qualité personnelle (mineur, fou, de bonne foi ou manque de
volonté criminelle).
Ainsi, il est essentiel de noter qu’en vertu de l’article 130 du code pénal, les circonstances
personnelles d'où résultent aggravation, atténuation ou exemption de peine n'ont d'effet qu'à l'égard
du seul participant auquel elles se rapportent. C’est-à-dire, l’auteur moral ne bénéficie pas de ces
circonstances liées à une personne juridiquement non punissable. Mais la peine applicable est celle
de l’auteur principal de l’infraction.
A. LA RESPONSABILITE PENALE DESPERSONNES PHYSIQUES
(Récapitulation)
Section I : L’auteur principal (‫)األصلي الفاعل‬
Section II : Le coauteur (‫)المساهم‬
Section III : Le complice (‫)المشارك‬
Section IV: L’auteur moral

25
B. LA RESPONSABILITE PENALE DES PERSONNES MORALES
La personne morale est habituellement définit comme étant un groupement d’individus ou de
biens constituant une unité dotée d’existence et d’intérêts propres et indépendants de ceux de ses
membres.
Le législateur marocain n’a pas défini la notion de personne morale. Cependant, il a
précisé a légiféré, par un texte clair, les sanctions qui peuvent être attribuées à la personne
morale. En vertu de l’article 127 du code pénal, les sanctions prévues sont les suivantes :
 La sanction financière en tant que peine principale.
 La confiscation, la dissolution et la publication de la décision de la condamnation en
tant que sanctions accessoires.
 Les mesures de sûreté réelles à savoir : la confiscation des objets ayant un rapport avec
l'infraction ou des objets nuisibles ou dangereux, ou dont la
 possession est illicite ainsi que la fermeture de l'établissement qui a servi à commettre
une infraction.
Il est essentiel de noter que l’application de ces sanctions nécessite le regroupement des
conditions suivantes :
 L’infraction doit être commise par le directeur de la personne morale, par un de ses
administrateurs, par un membre de sa direction ou par un de ses ouvriers;
 L’infraction doit être commise au nom de la personne morale;
 L’infraction commise par un membre physique rentre, selon le statut règlementaire,
dans la compétence de la personne morale.
 Le but de l’infraction doit viser la réalisation d’un intérêt de la personne morale et non
un bénéfice de son représentant juridique ou d’un de ses membres.
Partie III : La sanction pénale
1. La peine pénale
La sanction pénale joue un rôle éducatif et correctionnel pour le délinquant dans la société. En
principe, il faut avoir une corrélation entre l’infraction et la peine. Il n’y a pas de d’infraction sans
sanction et nulle sanction sans infraction.
Le code pénal marocain a consacré le premier titre aux peines (de l’art : 14 à 60) et le
deuxième titre aux mesures de sureté (art : 61 à 104).

26
1. Définitions et caractères de la peine pénale.
En parcourant les articles 14 à 60 du code pénal, nous constatons que le législateur n’a
pas donné une définition de la peine. Cependant, la doctrine illustre plusieurs définitions.
Il ressort de ces définitions que :
 la peine ou la sanction renvoie à une conséquence attachée à un comportement positif
ou négatif qui va à l’encontre de ce qui est permis ou interdit par la loi.
 la peine pénale est constituée de deux caractères :
1- Caractère afflictif (corporel) et infamant (honteux ou dégradant) : Équivalent à une
peine criminelle portant directement atteinte à l'intégrité physique et corporelle de la personne
condamnée. Exemple : La peine de mort représente l'exemple le plus définitif d'une peine
afflictive et infamante.
2- Caractère déterminé et définitif : La justice oppose les peines afflictives aux peines
infamantes. Ces dernières touchent aux droits civiques (vote, nationalité, bannissement...), et
ont pour but de priver de droits publics le condamné, qui est ainsi soumis à la réprobation
publique.
2. Classification des peines pénales
Le législateur a énoncé, en vertu de l’article 1425 du code pénal, une distinction entre les peines
principales et les peines accessoires.
1. Les peines principales26
L’article 14 du code pénal a défini la peine principale comme une sanction qui peut être
prononcée sans être adjointe à aucune autre peine. Elle peut être criminelle, délictuelle ou
contraventionnelle.
L’article 16 du code pénal a défini clairement les peines criminelles principales comme suit :

25
Article 14 : « Les peines sont principales ou accessoires.
Elles sont principales lorsqu'elles peuvent être prononcées sans être adjointes à aucune autre peine. Elles sont accessoires quand
elles ne peuvent être infligées séparément ou qu'elles sont les conséquences d'une peine principale. »
26
Article 15 : « Les peines principales sont : criminelles, délictuelles ou contraventionnelles. »
Article 16 : « Les peines criminelles principales sont : 1° La mort ; 2° La réclusion perpétuelle ; 3° La réclusion à temps pour
une durée de cinq à trente ans ; 4° La résidence forcée ; 5° La dégradation civique. »
Article 17 : « Les peines délictuelles principales sont : 1 - L'emprisonnement ; 2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams.
La durée de la peine d'emprisonnement est d'un mois au moins et de cinq années au plus, sauf les cas de récidive ou autres où
la loi détermine d'autres limites. »
Article 18 : « Les peines contraventionnelles principales sont : 1 - La détention de moins d'un mois ; 2 - L'amende de 30
dirhams à 1.200 dirhams. »

27
A. La peine de mort :
Il s’agit de la peine capitale qui constitue la peine la plus sévère et la plus élevée dans l’échelle
de gravite des sanctions. Vu la sévérité de cette sanction, la peine de mort soulève toujours un débat
qui englobe des juristes, des criminologues, des sociologues, des philosophes et des savants.
Certains appellent à garder cette peine capitale et d’autres demandent son élimination. Chacun des
auteurs expose ses arguments.
B. La réclusion perpétuelle ou temporaire :
La réclusion constitue une des peines graves qui se traduit par la privation de liberté. Elle
constitue, en vertu de l’article 16 du code pénal, la seconde peine criminelle principale qu’elle soit
perpétuelle ou temporaire (de 5 à 30 ans).
C. La résidence forcée :
La résidence forcée constitue une des peines privatives de liberté qui consiste dans l'assignation
au condamné d'un lieu de résidence ou d'un périmètre déterminé, dont il ne pourra s'éloigner sans
autorisation pendant la durée fixée par la décision. Habituellement, cette résidence forcée s’applique
au niveau des sanctions criminelles ou délictuelles politiques. Cette peine a été déterminée par
l’article 25 du code pénal.
D. La dégradation civique
La peine de dégradation civique symbolise l’atteinte directe aux droits civiques et au prestige
de l’homme. Les cas elle est prononcée comme peine criminelle principale sont indiqués
dans l’article 2627 du code pénal.

27
Article 26 : « La dégradation civique consiste :
1° Dans la destitution et l'exclusion des condamnés de toutes fonctions publiques et de tous emplois ou offices publics ;
2° Dans la privation du droit d'être électeur ou éligible et, en général, de tous les droits civiques et politiques et du droit de
porter toute décoration ;
3° Dans l'incapacité d'être assesseur-juré, expert, de servir de témoin dans tous actes et de déposer en justice autrement que
pour y donner de simples renseignements ;
4° Dans l'incapacité d'être tuteur ou subrogé-tuteur, si ce n'est de ses propres enfants ;
5° Dans la privation du droit de porter des armes, de servir dans l'armée, d'enseigner, de diriger une école ou d'être employé
dans un établissement d'enseignement à titre de professeur, maître ou surveillant.
La dégradation civique, lorsqu'elle constitue une peine principale, est, sauf disposition spéciale contraire, prononcée pour une
durée de deux à dix ans. »
Article 27 : « Toutes les fois que la dégradation civique est prononcée comme peine principale, elle peut être accompagnée
d'un emprisonnement dont la durée doit être fixée par la décision de condamnation sans jamais pouvoir excéder cinq ans.
Lorsque la dégradation civique ne peut être infligée parce que le coupable est un Marocain ayant déjà perdu ses droits
civiques, ou un étranger, la peine applicable est la réclusion de cinq à dix ans. »

28
2. Les peines délictuelles principales
En vertu de l’article 17 du code pénal, les peines délictuelles principales sont :
1 - L'emprisonnement ;
2 - L'amende de plus de 1.200 dirhams
A. L’emprisonnement
Parmi les peines délictuelles principales, il y a l’emprisonnement qui consiste en une sanction
temporaire privative de liberté. Ce sont des peines applicables sur les délits de police et les délits
correctionnels.
Il est essentiel de rappeler qu’en vertu de l’article 28 du code pénal, « la peine de
l'emprisonnement s'exécute dans l'un des établissements à ce destinés ou dans un quartier spécial
d'une maison centrale, avec travail obligatoire à l'intérieur ou à l'extérieur, hors le cas d'incapacité
physique constatée. »
B. L'amende
Le législateur marocain a défini l’amende dans l’article 35 du code pénal en précisant
qu’elle « consiste dans l'obligation, pour le condamné, de payer au profit du Trésor, une somme
d'argent déterminée, comptée en monnaie ayant cours légal dans le Royaume. »
3. Les peines contraventionnelles principales :
« En vertu de l’article 18 du code pénal, les peines contraventionnelles principales sont :
1- La détention de moins d'un mois ; 2 - L'amende de 30 dirhams à 1.200 Dirhams ».
4. Les peines accessoires
Tel que précisé dans l’article 14 du code pénal, précédemment cité, les peines sont accessoires
quand elles ne peuvent être prescrites indépendamment ou qu'elles sont les conséquences d'une
peine principale. Ainsi, en vertu de l’article 36 du code pénal,   « Les peines accessoires sont :
A. L'interdiction légale : elle est définie par l’article 38 du code pénal comme : « [une]
interdiction légale [qui] prive le condamné de l'exercice de ses droits patrimoniaux pendant la
durée d'exécution de la peine principale ». Cette définition permet de constater que l’interdiction
légale concerne les personnes condamnées par une peine principale et particulièrement
criminelles. À cet égard, l’article 38 du code pénal stipule : « L'interdiction légale et la
dégradation civique quand elle est accessoire, ne s'attachent qu'aux peines criminelles ».

29
B. La dégradation civique : elle symbolise l’atteinte directe aux droits civiques et
peut être une peine principale ou accessoire. Dans le cas où elle est prononcée comme peine
criminelle principale, ce sont les dispositions de l’article 26 du code pénal qui s’appliquent.
C. La suspension de l'exercice de certains droits civiques, civils ou de famille28 :
la suspension de l'exercice de certains droits civiques, civils ou de famille est une sanction
accessoire. Le juge peut appliquer éventuellement cette peine accessoire pour une durée d'un
à dix ans et ce, en vertu de l’article 4029 du code pénal.
D. La perte ou la suspension du droit aux pensions servies par l'État et les
établissements publics : cette peine accessoire s’attache juste aux condamnations
criminelles et non délictuelles ou contraventionnelles. Cette peine peut être définitive ou
temporaire. C’est-à-dire même après la peine ou juste pendant la période de la peine.
E. La confiscation : selon l’article 42 du code pénal, « la confiscation consiste
dans l'attribution à l'État d'une fraction des biens du condamné ou de certains de ses biens
spécialement désignés ». La confiscation est une peine accessoire. Elle peut être complète par
l’enlèvement de toute la propriété du condamné comme elle peut être partielle par la saisie
d’une partie du patrimoine du condamné.
F. La dissolution d'une personne juridique30 : en vertu de l’article 47 du code
pénal, « la dissolution d'une personne juridique consiste dans l'interdiction de continuer
l'activité sociale, même sous un autre nom et avec d'autres directeurs, administrateurs ou
gérants. Elle entraîne la liquidation des biens de la personne juridique ».

28
Droits civils : Ils comprennent, notamment, le droit au respect de la vie privée, et de la vie familiale, au respect du domicile
et au respect de sa correspondance, le droit à l'image, le droit à la liberté et à la sûreté, le droit d'aller et venir, le droit à la
liberté de pensée, de conscience et de religion, le droit à la liberté d'expression, à la liberté de réunion et à la liberté d'association,
le droit au mariage et le droit de fonder une famille. On appelle "droits civiques" les droits, protections et privilèges accordés
à tous les citoyens par la loi dans leurs relations à l'Etat qui doit les protéger pour éviter toute discrimination.
29
Article 40 : « Lorsqu'ils prononcent une peine délictuelle, les tribunaux peuvent, dans les cas déterminés par la loi et pour
une durée d'un à dix ans, interdire au condamné l'exercice d'un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille visés à
l'article 26.
Les juridictions peuvent également appliquer les dispositions du premier alinéa du présent article lorsqu'elles prononcent une
peine délictuelle pour une infraction de terrorisme. »
30
La personnalité juridique est l'aptitude à être titulaire de droits et de devoirs. La personnalité juridique est, d'un point de
vue positiviste, une fiction juridique attribuée aux personnes physiques (êtres humains) et aux personnes morales (groupements
tels que : entreprises, associations, État et ses subdivisions).

30
La dissolution d'une personne juridique constitue une peine accessoire. Le législateur ne
l’a pas attachée à une infraction criminelle, délictuelle ou contraventionnelle. Donc, elle
rentre dans le pouvoir judiciaire des juges.
G. La publication de la décision de la condamnation : cette peine accessoire a été
mentionnée dans l’article 48 du code pénal qui stipule : « Dans les cas déterminés par la loi,
la juridiction de jugement peut ordonner que sa décision de condamnation sera publiée
intégralement ou par extraits dans un ou plusieurs journaux qu'elle désigne ou sera affichée
dans les lieux qu'elle indique, le tout aux frais du condamné, sans toutefois que les frais de
publication puissent dépasser la somme fixée à cet effet par la décision de condamnation, ni
que la durée de l'affichage puisse excéder un mois ».
Les Circonsatnce Influentes de la Peine Pénale
Les excuses absolutoires de la peine pénale :
Ce sont des excuses légales qui exemptent l’auteur de la sanction prévue pour des raisons
bénéfiques déduites de la politique sectionnelle fondée sur l’intérêt social. Nous citons à titre
d’exemple, les articles 211, 213, 336, 53431 du code pénal. L’étude des excuses absolutoires permet
de constater que :

31
Article 211 : « Bénéficie d'une excuse absolutoire, dans les conditions prévues aux articles 143 à 145, celui des coupables
qui, avant toute exécution ou tentative d'un crime ou d'un délit contre la sûreté de l'Etat, a, le premier, donné aux autorités
visées à l'article 209 connaissance de ces infractions et de leurs auteurs ou complices. »
Article 212 : « L'excuse absolutoire prévue à l'article précédent est seulement facultative si la dénonciation intervient après la
consommation ou la tentative du crime ou du délit, mais avant l'ouverture des poursuites. »
Article 213 : « Bénéficient d'une excuse absolutoire pour les faits de sédition prévus aux articles 203 à 205, ceux qui, ayant
fait partie de bandes armées sans y exercer aucun commandement et sans y remplir aucun emploi déterminé, se sont retirés au
premier avertissement des autorités civiles ou militaires ou même ultérieurement lorsqu'ils ont été appréhendés hors des lieux
de la réunion séditieuse, sans arme et sans opposer de résistance. »
Article 336 : « Bénéficie d'une excuse absolutoire dans les conditions prévues aux articles 143 à 145, celui des coupables des
crimes mentionnés aux deux articles précédents qui, avant la consommation de ces crimes et avant toutes poursuites, en a
donné connaissance aux autorités et a révélé l'identité des auteurs ou qui, même après les poursuites commencées, a procuré
l'arrestation des autres coupables.
L'individu ainsi exempté de peine peut néanmoins être interdit de séjour pendant cinq ans au moins et vingt ans au plus. »
Article 143 : « Les excuses sont des faits limitativement déterminés par la loi qui, tout en laissant subsister l'infraction et la
responsabilité, assurent aux délinquants soit l'impunité lorsqu'elles sont absolutoires, soit une modération de la peine
lorsqu'elles sont atténuantes. »
Article 144 : « Les excuses sont spéciales et ne s'appliquent qu'à une ou plusieurs infractions déterminées. Elles sont édictées
par le présent code, dans les dispositions du livre III concernant les diverses infractions. »
Article 145 : « L'excuse absolutoire a pour effet de procurer au coupable l'absolution qui l'exempte de la peine, mais laisse la
faculté au juge de faire application à l'absous des mesures de sûreté personnelles ou réelles autres que la relégation. »
Article 534 : « N'est pas punissable et ne peut donner lieu qu'à des réparations civiles, le vol commis :
1° Par des maris au préjudice de leurs femmes, par des femmes au préjudice de leurs maris ;
2° Par des ascendants au préjudice de leurs enfants ou autres descendants.

31
 Les excuses légales sont précisées par la loi et le juge doit les appliquer lorsqu’elles
sont maintenues dans une infraction.
 L’auteur garde le statut de criminel parce que les excuses légales n’annulent pas
l’infraction. C’est juste la peine qui change.
 Les excuses légales n’annulent pas la possibilité d’appliquer une mesure de sûreté.
Ainsi, les excuses absolutoires peuvent, dans les cas prévus par la loi, aboutir à une
exemption de peine de leurs auteur, coauteur ou complice lorsqu'ils la dénoncent utilement à
l'autorité publique.
Les excuses légales atténuantes de la peine pénale
Ce sont les situations mentionnées dans les articles 139 / 397 / 416 / 417 / 418 /419 / 420 /
42132 du code pénal. 
Les circonstances atténuantes de la peine pénale

Article 535 : « Les vols commis par des descendants au préjudice de leurs ascendants, ou entre parents ou alliés jusqu'au
quatrième degré inclusivement, ne peuvent être poursuivis que sur plainte de la personne lésée ; le retrait de la plainte met fin
aux poursuites. »
Article 536 : « Les personnes autres que celles désignées aux deux articles précédents, qui ont agi comme coauteurs ou
complices de ces infractions ou qui en ont recelé le produit, ne peuvent bénéficier des dispositions desdits articles. »
32
Article 139 : « Le mineur de douze ans qui n'a pas atteint dix-huit ans est, pénalement, considéré comme partiellement
irresponsable en raison d'une insuffisance de discernement.
Le mineur bénéficie dans le cas prévu au premier alinéa du présent article de l'excuse de minorité, et ne peut faire l'objet que
des dispositions du livre III de la loi relative à la procédure pénale. »
Article 416 : « Le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s'ils ont été provoqués par des coups ou violences graves
envers les personnes. »
Article 417 : « Le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s'ils ont été commis en repoussant pendant le jour
l'escalade ou l'effraction des clôtures, murs ou entrée d'une maison ou d'un appartement habité ou de leurs dépendances.
S'ils ont été commis pendant la nuit, les dispositions de l'article 125, alinéa 1, sont applicables. »
Article 125 : « Sont présumés accomplis dans un cas de nécessité actuelle de légitime défense :
1° L'homicide commis, les blessures faites ou les coups portés, en repoussant, pendant la nuit, l'escalade ou l'effraction des
clôtures, murs ou entrée d'une maison ou d'un appartement habité ou de leurs dépendances;
2° L'infraction commise en défendant soi-même ou autrui contre l'auteur de vols ou de pillages exécutés avec violence. »
Article 418 : « Le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s'ils sont commis par l'un des époux sur la personne de
l'autre, ainsi que sur le complice, à l'instant où il les surprend en flagrant délit d'adultère. »
Article 419 : « Le crime de castration est excusable s'il a été immédiatement provoqué par un attentat à la pudeur commis avec
violences. »
Article 420 : « Les blessures faites ou les coups portés sans intention de donner la mort, même s'ils l'ont occasionnée, sont
excusables lorsqu'ils ont été commis par un chef de famille qui surprend dans son domicile un commerce charnel illicite, que
les coups aient été portés sur l'un ou l'autre des coupables. »
Article 421 : « Les blessures et les coups sont excusables lorsqu'ils sont commis sur la personne d'un adulte surpris en flagrant
délit d'attentat à la pudeur ou de tentative d'attentat à la pudeur, réalisé avec ou sans violence, sur un enfant de moins de dix-
huit ans. Les mêmes faits sont excusables lorsqu'ils sont commis sur la personne d'un adulte surpris en flagrant délit de viol ou
de tentative de viol

32
Ce sont des excuses attribuées par le juge qui peut diminuer la punition par rapport à sanction
principale (article 14633 du code pénal).
Vu que les circonstances atténuantes rentrent dans le pouvoir judiciaire des juges, ces derniers
doivent justifier et motiver leurs décisions.
Les circonstances aggravantes de la peine pénale
Ce sont des faits et des circonstances que lorsqu’ils accompagnent l’infraction, le juge doit
aggraver la sanction par rapport à la sanction principale.
A. circonstances aggravantes
Ce sont des circonstances qui ont été édictées d’une manière limitative concernant des
infractions criminelles et délictuelles (article 15334 du code pénal).

33
Article 146
Lorsqu'à l'issue des débats la juridiction répressive saisie estime que, dans l'espèce qui lui est soumise, la sanction pénale
prévue par la loi est excessive par rapport soit à la gravité des faits, soit à la culpabilité de l'auteur, elle peut, sauf disposition
légale contraire, accorder au condamné le bénéfice des circonstances atténuantes.
L'admission des circonstances atténuantes est laissée à l'appréciation du juge, à charge par lui de motiver spécialement sa
décision sur ce point ; les effets en sont exclusivement personnels et la peine ne doit être réduite qu'à l'égard des condamnés
qui ont été admis à en bénéficier.
Cette admission a pour effet d'entraîner, dans les conditions déterminées aux articles ci-après, la réduction des peines
applicables.
Article 147
Si la peine édictée par la loi est la mort, le tribunal criminel applique la peine de la réclusion perpétuelle ou celle de la réclusion
de 20 à 30 ans.
Si la peine édictée est celle de la réclusion perpétuelle, le tribunal criminel applique la peine de la réclusion de 10 à 30 ans.
Si la peine édictée est celle de la réclusion de 20 à 30 ans, le tribunal criminel applique la peine de la réclusion de 5 à 20 ans39.
Si le minimum de la peine édictée est la réclusion de dix ans, le tribunal criminel applique la réclusion de cinq à dix ans ou une
peine d'emprisonnement de deux à cinq ans.
Si le minimum de la peine édictée est la réclusion de cinq ans, le tribunal criminel applique une peine d'emprisonnement de un
à cinq ans40.
Si la peine criminelle édictée est accompagnée d'une amende, le tribunal criminel peut réduire celle-ci jusqu'à 120 dirhams41
ou même la supprimer.
Lorsque la peine de l'emprisonnement est substituée à une peine criminelle, le tribunal criminel peut, en outre, prononcer une
amende de 12042 à 1.200 dirhams et, pour une durée de 5 à 10 ans, l'interdiction des droits prévus aux alinéas 1 et 2 de l'article
26 et l'interdiction de séjour.
34
Article 152 : « L'aggravation des peines applicables à certaines infractions résulte des circonstances inhérentes soit à la
commission de l'infraction, soit à la culpabilité de son auteur. »
Article 153 : « La loi détermine ces circonstances à l'occasion de certaines infractions criminelles ou délictuelles. »
Article 154 : « Est, dans les conditions déterminées aux articles ci-après, en état de récidive légale, celui qui, après avoir été
l'objet d'une condamnation irrévocable pour une infraction antérieure, en commet une autre. »
Article 155 : « Quiconque ayant été, par décision irrévocable, condamné à une peine criminelle, a commis un second crime
quelle qu'en soit la nature, est condamné :
A la résidence forcée pour une durée n'excédant pas dix ans si la peine édictée par la loi pour le second crime est la dégradation
civique ;
A la réclusion de cinq à dix ans, si la peine édictée par la loi pour le second crime est la résidence forcée ;
A la réclusion de dix à vingt ans, si la peine édictée par la loi pour le second crime est la réclusion de cinq à dix ans ;
A la réclusion de vingt à trente ans, si le maximum de la peine édictée par la loi pour le second crime est la réclusion de vingt
ans ;

33
Lorsque les circonstances aggravantes sont prouvées dans une infraction, le juge est tenu
d'appliquer au coupable une peine aggravante (article 142 du code pénal).
L'aggravation des peines applicables à certaines infractions résulte des circonstances
inhérentes soit à la commission de l'infraction, soit à la culpabilité de son auteur (article 152 du
code pénal).
B. la récidive ;
La récidive constitue aussi une circonstance aggravante de la sanction. En vertu de l’article
154 du code pénal,  « Est, dans les conditions déterminées aux articles ci-après, en état de récidive
légale, celui qui, après avoir été l'objet d'une condamnation irrévocable pour une infraction
antérieure, en commet une autre ».
Les catégories de la récidive sont :
 la récidive perpétuelle qui ne détermine pas une durée entre la première et la deuxième
infraction (article 155 du code pénal).
 la récidive temporaire qui détermine une durée entre la première et la deuxième
infraction (article 156 du code pénal 
 la récidive spéciale : C’est le cas de l’article 157 du code pénal. (Cf. notes de la page
précédente).

Les conditions de la récidive sont :


 Il faut que l’auteur soit condamné irrévocablement, non par une mesure de sureté ou
correctionnelle, pour une infraction antérieure.
 La condamnation irrévocable doit être prononcée par un tribunal marocain.
 L’auteur doit commettre une autre infraction après avoir été l'objet d'une condamnation
irrévocable pour une infraction antérieure.

A la réclusion perpétuelle, si le maximum de la peine édictée par la loi pour le second crime est la réclusion de trente ans ;
A la peine de mort, si le premier crime ayant été puni de la réclusion perpétuelle, la peine édictée par la loi pour le second
crime est la réclusion perpétuelle. »
Article 156 : « Quiconque ayant été, par décision irrévocable, condamné pour crime à une peine supérieure à une année
d'emprisonnement a, moins de cinq ans après l'expiration de cette peine ou sa prescription, commis un crime ou un délit
légalement punissable d'une peine d'emprisonnement, doit être condamné au maximum de cette peine, lequel peut être élevé
jusqu'au double.
L'interdiction de séjour peut, en outre, être prononcée pour une durée de cinq à dix ans. »
Article 157 : « Quiconque ayant été, par décision irrévocable, condamné pour délit à une peine d'emprisonnement, a commis
un même délit moins de cinq ans après l'expiration de cette peine ou de sa prescription, doit être condamné à une peine
d'emprisonnement qui ne peut être inférieure au double de celle précédemment prononcée, sans toutefois pouvoir dépasser le
double du maximum de la peine légalement édictée pour la nouvelle infraction.

34
La détermination de la peine nécessite que le juge prenne en considération toutes les causes et
les circonstances, atténuantes ou aggravantes, même si elles étaient regroupées avec la récidive tout
en tenant compte, d’une manière successive, de celles mentionnées dans le l’article 16135 du code
pénal.
Le concours d’infractions
Le concours d’infractions est une des causes d’aggravation de la peine. C’est le fait que
l’auteur ait commis plusieurs infractions sans qu’il fasse l'objet d'une condamnation irrévocable
pour une de ces infractions.
Le concours d’infractions peut être matériel ou moral. Elle est matérielle dans le cas
de l'accomplissement simultané ou successif de plusieurs infractions non séparées par une
condamnation irrévocable (article 119 du code pénal).
Notons que les articles 120 à 12336 du code pénal édictent les sanctions applicables sur
le concours d’infractions. Veuillez les consulter ultérieurement.
Les circonstances influentes de l’exécution de la peine pénale
Ce sont des causes d’extinction, d’exemption ou de suspension des peines telles que
mentionnées dans l’article 49 du code pénal. Il s’agit de :
1° La mort du condamné;

35
Article 161 : « En cas de concours des causes d'atténuation et d'aggravation, le juge détermine la peine en tenant compte
successivement :
Des circonstances aggravantes inhérentes à la commission de l’infraction ;
Des circonstances aggravantes inhérentes à la personnalité de l'auteur de l’infraction ;
Des excuses légales atténuantes inhérentes à la commission de l’infraction ;
Des excuses légales atténuantes inhérentes à la personnalité de l'auteur de l’infraction ;
De l'état de récidive ;
Des circonstances atténuantes. »
36 36 Article 119 : « L'accomplissement simultané ou successif de plusieurs infractions non séparées par une condamnation

irrévocable constitue le concours d'infractions. »


Article 120 : « En cas de concours de plusieurs crimes ou délit déférés simultanément à la même juridiction, il est prononcé
une seule peine privative de liberté dont la durée ne peut dépasser le maximum de celle édictée par la loi pour la répression de
l'infraction la plus grave.
Lorsqu'en raison d'une pluralité de poursuites, plusieurs peines privatives de liberté ont été prononcées, seule la peine la plus
forte est exécutée.
Toutefois, si les peines prononcées sont de même nature, le juge peut, par décision motivée, en ordonner le cumul en tout ou
en partie, dans la limite du maximum édicté par la loi pour l'infraction la plus grave. »
Article 121 : « Les peines pécuniaires qu'elles soient principales ou accessoires à une peine privative de liberté se cumulent, à
moins que le juge n'en décide autrement par une disposition expresse. »
Article 122 : « En cas de concours de plusieurs crimes ou délits, les peines accessoires et les mesures de sûreté se cumulent, à
moins que le juge n'en décide autrement par une disposition motivée.
Les mesures de sûreté dont la nature ne permet pas l'exécution simultanée s'exécutent dans l'ordre prévu à l'article 91.
Article 123 : « En matière de contraventions, le cumul des peines est obligatoire. »

35
2° L'amnistie;
3° L'abrogation de la loi pénale;
4° La grâce;
5° La prescription;
6° Le sursis à l'exécution de la condamnation;
7° La libération conditionnelle;
8° La transaction lorsque la loi en dispose expressément
On peut ajouter d’autres causes indiquées dans le code pénal comme le cas du retrait de la
plainte par le conjoint offensé met fin aux poursuites exercées contre son conjoint pour
adultère (article 492 du code pénal ).
« Le retrait de la plainte par le conjoint offensé met fin aux poursuites exercées contre son
conjoint pour adultère.
Le retrait survenu postérieurement à une condamnation devenue irrévocable arrête les effets
de cette condamnation à l'égard du conjoint condamné.
Le retrait de la plainte ne profite jamais à la personne complice du conjoint adultère. »
Les causes d’exemption de la peine pénale
A. La mort du condamné
B. La prescription
C. L'amnistie
D. l'abrogation de la loi pénale
E. La transaction lorsque la loi en dispose expressément
Les causes de suspension de la peine pénale
 Le sursis à l'exécution de la condamnation
 La libération conditionnelle.
2. Les mesures de sûreté
Il s’agit de mesures coercitives qui peuvent être personnelles ou réelles. Ces dispositions sont
destinées à parer au danger social que représentent certains délinquants. Le terme sûreté revêt ici
une double acception. Il peut s’agir soit de mesures de défense, soit de mesures de protection
individuelle.

36
Les mesures de sûreté sont dénués de coloration morale, elles sont imposées à des individus
non pas dans un esprit répressif mais dans un souci de prévention, de traitement et de
resocialisation. Selon les cas, prononcés soit isolément, soit accessoirement à une peine, auquel cas
elles sont mises en application soit préalablement, soit immédiatement après l’exécution de la
peine.
a- Lesmesures de sûreté personnelles.
Ces mesures visant la personne, sont énumérées par l’article 61 du Code Pénal et définies et
précisées par des dispositions ultérieures. Il s’agit de … « la relégation [ internement de certains
récidivistes dans un établissement de travail sous un régime approprié de réadaptation sociale]; la
résidence forcée; l’interdiction de séjour ; l’internement judiciaire dans un établissement
psychiatrique; le placement judiciaire dans un établissement thérapeutique [ mise sous surveillance
médicale d’individus condamnés pour crime ou délit lié à une intoxication chronique par l’alcool
ou les stupéfiants] ; le placement judiciaire dans une colonie agricole [ emploi à des travaux
agricoles de certains condamnés ayant des habitudes d’oisiveté ou exerçant habituellement des
activités illégales ] ; l’incapacité d’exercer toutes fonctions ou emplois publics ; l’interdiction
d’exercer toute profession, activité ou art, subordonnés ou non à une autorisation administrative ;
la déchéance des droits de puissance paternelle ; l’interdiction au condamné d’entrer en contact
avec la victime; la soumissio du condamé à un traitement psychologique approprié.
A cette liste, il y a lieu d’ajouter les mesures de protection et de rééducation spécifiques aux
délinquants mineurs prévues par l’article 460 du code de procédure pénale.
b- Il s’agit de la confiscation et de la fermeture de l’établissement ayant servi à commettre
l’infraction : deux mesures prévues par l’article 6237 et précisées aux articles 89 et 9038 du code
pénal.

37
Article 62 : « Les mesures de sûreté réelles sont : 1° La confiscation des objets ayant un rapport avec l'infraction ou des
objets nuisibles ou dangereux, ou dont la possession est illicite ; 2° La fermeture de l'établissement qui a servi à commettre
une infraction. »
38
Article 89 : « Est ordonnée, comme mesure de sûreté, la confiscation des objets et choses dont la fabrication, l'usage, le port,
la détention ou la vente constituent une infraction, même s'ils appartiennent à un tiers et même si aucune condamnation n'est
prononcée. »
Article 90 : « La fermeture d'un établissement commercial ou industriel peut être ordonnée, à titre définitif ou temporaire,
lorsqu'il a servi à commettre une infraction avec abus de l'autorisation ou de la licence obtenue ou inobservation de règlements
administratifs.
La fermeture, dans les cas prévus par la loi, d'un établissement commercial ou industriel, ou de tout autre établissement, entraîne
l'interdiction d'exercer dans le même local la même profession ou la même activité, soit par le condamné, soit par un membre

37
&2 Mis à part des cas très rares où la peine – où la mesure de sûreté est fixe (peine de mort,
réclusion perpétuelle, confiscation, fermeture définitive de l’établissement …) – en général, la
sanction obéit à une marge de variation entre un minimum et un maximum. Bien plus, en dehors
de certaines mesures accessoires laissées à son appréciation, le juge est parfois habilité, par la loi,
sous des conditions déterminées, soit à franchir la limite légale du maximum, soit à descendre en
deçà du minimum, voire à accorder une dispense ( ou exemption ) de peine. Ce pouvoir
discrétionnaire39 permettant au juge d’individualiser la sanction, tire essentiellement son fondement
des articles 141 et 142 du Code Pénal.
Aux termes du premier texte, on constate que « dans la limite du maximum et du minimum
édictés par la loi réprimant l’infraction, le juge dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour fixer et
individualiser la peine en tenant compte, d’une part, de la gravité de l’infraction commise et, d’autre
part, de la personnalité du délinquant ».
Quant au second texte, il précise que « le juge est tenu d’appliquer au coupable une peine
atténuée ou aggravée chaque fois que sont prouvés, soit un ou plusieurs faits d’excuses atténuantes,
soit une ou plusieurs des circonstances aggravantes prévues par la loi. Il est tenu de prononcer
l’absolution lorsque la preuve est rapportée de l’existence en faveur du coupable d’une excuse
absolutoire prévue par la loi. Sauf disposition spéciale contraire de la loi, il a la faculté d’accorder
au coupable le bénéfice des circonstances atténuantes dans les conditions prévues aux articles 146
à 151 du Code Pénal.40

de sa famille, soit par un tiers auquel le condamné l'aurait vendu, cédé ou donné à bail, soit par la personne morale ou
l'organisation à laquelle il appartenait au moment du délit ou pour le compte de laquelle il travaillait.
Lorsque la fermeture du local est prononcée à titre temporaire, elle ne peut, sauf dispositions contraires, être inférieure à dix
jours ou être supérieure à six mois. »
39
L'adjectif discrétionnaire qualifie ce qui est laissé à la discrétion, au discernement, à la libre appréciation d'une personne.
... Le pouvoir discrétionnaire étant limité par l'obligation de légalité, il est soumis traditionnellement au contrôle de légalité
interne et externe.
40
Article 146 : « Lorsqu'à l'issue des débats la juridiction répressive saisie estime que, dans l'espèce qui lui est soumise, la
sanction pénale prévue par la loi est excessive par rapport soit à la gravité des faits, soit à la culpabilité de l'auteur, elle peut,
sauf disposition légale contraire, accorder au condamné le bénéfice des circonstances atténuantes.
L'admission des circonstances atténuantes est laissée à l'appréciation du juge, à charge par lui de motiver spécialement sa
décision sur ce point ; les effets en sont exclusivement personnels et la peine ne doit être réduite qu'à l'égard des condamnés
qui ont été admis à en bénéficier.
Cette admission a pour effet d'entraîner, dans les conditions déterminées aux articles ci-après, la réduction des peines
applicables. »
Article 147 : « Si la peine édictée par la loi est la mort, le tribunal criminel applique la peine de la réclusion perpétuelle ou
celle de la réclusion de 20 à 30 ans.
Si la peine édictée est celle de la réclusion perpétuelle, le tribunal criminel applique la peine de la réclusion de 10 à 30 ans.
Si la peine édictée est celle de la réclusion de 20 à 30 ans, le tribunal criminel applique la peine de la réclusion de 5 à 20 ans.

38
A proprement parler, les causes justifiant l’aggravation de la sanction par le juge sont au
nombre de trois :
- Les circonstances aggravantes, qui sont limitativement prévues par la loi comme par exemple
l’usage d’une arme dans la commission du vol, le transformant ainsi en crime, la préméditation
dans le meurtre, le muant ainsi en assassinat passible de la peine de mort;
- La récidive, qui est l’état de celui « qui après avoir été l’objet d’une condamnation
irrévocable pour une infraction antérieure, en commet une autre », article 154 du Code Pénal ;
- Le cumul d’infractions, c’est-à-dire « l’accomplissement simultané ou successif de plusieurs
infractions non séparées par une condamnation irrévocable », article 119 du Code Pénal.
Les causes d’atténuation de la peine sont :
- Les circonstances atténuantes qui consistent en une réduction de peine laissée à la libre
appréciation du juge, dans les conditions prévues aux articles 147 à 151, et dont peut bénéficier
tout délinquant pour n’importe quelle infraction et même en cas de récidive délictuelle ou
contraventionnelle;

Si le minimum de la peine édictée est la réclusion de dix ans, le tribunal criminel applique la réclusion de cinq à dix ans ou une
peine d'emprisonnement de deux à cinq ans.
Si le minimum de la peine édictée est la réclusion de cinq ans, le tribunal criminel applique une peine d'emprisonnement de un
à cinq ans.
Si la peine criminelle édictée est accompagnée d'une amende, le tribunal criminel peut réduire celle-ci jusqu'à 120 dirhams ou
même la supprimer.
Lorsque la peine de l'emprisonnement est substituée à une peine criminelle, le tribunal criminel peut, en outre, prononcer une
amende de 120 à 1.200 dirhams et, pour une durée de 5 à 10 ans, l'interdiction des droits prévus aux alinéas 1 et 2 de l'article
26 et l'interdiction de séjour. »
Article 148 : « Si la peine édictée est la résidence forcée, la juridiction prononce la dégradation civique ou un emprisonnement
de six mois à deux ans.
Si la peine édictée est la dégradation civique, la juridiction prononce soit une peine d'emprisonnement de six mois à deux ans,
soit la privation de certains des droits prévus à l'article 26. »
Article 149 : « En matière de délit correctionnel, même au cas de récidive, le juge, sauf disposition légale contraire, dans tous
les cas où la peine édictée est celle de l'emprisonnement et de l'amende ou l'une de ces deux peines seulement, peut, lorsqu'il
constate l'existence de circonstances atténuantes, réduire la peine au-dessous du minimum légal, sans toutefois que
l'emprisonnement puisse être inférieur à un mois et l'amende inférieure à 120 dirhams. »
Article 150 : « En matière de délit de police, même au cas de récidive, le juge, sauf disposition légale contraire, peut, lorsqu'il
constate l'existence de circonstances atténuantes, dans les cas où la peine édictée est celle de l'emprisonnement et de l'amende
ou l'une de ces deux peines seulement, réduire la peine au-dessous du minimum légal, sans toutefois que l'emprisonnement
puisse être inférieur à six jours et l'amende à 12 dirhams.
Il peut aussi prononcer séparément l'une ou l'autre de ces peines et même substituer l'amende à l'emprisonnement sans qu'en
aucun cas cette amende puisse être inférieure au minimum de l'amende contraventionnelle.
Dans le cas où l'amende est substituée à l'emprisonnement, si la peine de l'emprisonnement était seule édictée par la loi, le
maximum de cette amende peut être fixé à 5.000 dirhams. »
Article 151 : « En matière de contravention, même au cas de récidive, le juge, lorsqu'il constate l'existence de circonstances
atténuantes, peut réduire la détention et l'amende jusqu'au minimum prévu par le présent code pour les peines
contraventionnelles; il peut substituer l'amende à la détention dans le cas où cette dernière est édictée par la loi. »

39
- Les excuses légales atténuantes, qui ont pour effet d’obliger le juge à modérer la peine
conformément aux prescriptions légales – comme c’est le cas pour l’excuse de minorité et des
excuses atténuantes de provocation telles que celles prévues au profit du conjoint, époux ou épouse,
qui commet un meurtre ou des violences sur la personne de son conjoint ou sur le complice à
l’instant où il les surprend en flagrant délit d’adultère, Cf. l’article 416 et suivants du Code Pénal.
Quant aux causes d’exemption de la peine, elles sont également de deux ordres :
- Le sursis, qui est une mesure facultative par laquelle le juge accorde au délinquant primaire
condamné à une peine d’emprisonnement ou d’amende une dispense conditionnelle d’exécution de
ladite peine, dispense devenant définitive au terme d’un délai d’épreuve de cinq ans; mais aussi
dispense dont l’intéressé sera déchu s’il commet dans le délai susvisé une autre infraction passible
d’emprisonnement ou d’une peine plus grave, auquel cas il devra exécuter la peine, objet de sursis,
cumulée avec celle encourue à raison de la nouvelle infraction.
- Les excuses légales absolutoires, qui sont des cas d’exemtion des peines prévus
limitativement par la loi. Par exemple, « au profit de celui des coupables qui avant l’exécution
d’uncrime ou d’un délit contre la sûreté de l’Etat, a pris l’initiative de le dénoncer aux autorités
judiciaires, administratives ou militaires », article 211 du Code Pénal. Il en est de même pour « celui
qui dénonce en temps utile l’association de malfaiteurs », article 296, ou le faux monnayage, article
336.
Pour plus d’information à ce sujet, consulter les articles 213, 225, 258, 297, 299, 306, 378 du
Code Pénal.
Il est à préciser également que l’excuse absolutoire laisse subsister l’infraction et la
responsabilité de sorte que le juge a la faculté de faire application à l’absout de certaines
mesures de sûreté, article 143 et 145 du Code Pénal.

Annexe.

I -Délit pénal et délit civil

40
Le délit civil diffère de l'infraction pénale à trois égards :
-Quant à la source : le délit civil est tout fait fautif qui cause à autrui un dommage. La liste
des fautes n'est pas à l'avance dressée de façon limitative. Au contraire, l'infraction pénale figure
nécessairement sur un catalogue exhaustif, décrivant de façon précise l'acte visé « pas d'infraction
sans texte ».
-Quant au résultat : le délit civil n'existe pas sans un dommage causé. Au contraire,
l'infraction pénale pouvant exister indépendamment de la réalisation d'un dommage (excès de
vitesse, simple tentative délit manqué, port d'armes prohibées), et la sanction est souvent
indépendante du résultat. Même si le juge peut en tenir compte pour l'individualisation de la peine,
il ne s'agit-là que d'un élément d'appréciation parmi d'autres.
-Quant à la sanction : l'indemnisation, sanction du délit civil, profite à la victime. La sanction
de l'infraction pénale vise à protéger la société et à resocialiser le délinquant, elle ne « profite » pas
à la victime.
Le droit civil connait, pour sanctionner ses prescriptions, tout un arsenal de sanctions qui lui
sont propres : nullité, révocation, déchéance, inopposabilité... A l'inverse, il arrive que les
obligations posées par le droit civil soient si importantes que leur inexécution transcende les
personnes directeur intéressées et risque de causer un trouble social. Dans ce cas, il arrive qu'on
incrimine pénalement un semblable manquement : abandon de famille, non-représentation d'enfant.
En effet, On se trouve totalement en droit civil quand la non-exécution d'une obligation trouve
sa sanction en droit civil seul, on passe totalement en droit pénal quand le non-respect d'une situation
de droit privé donne lieu à une incrimination.
Ainsi, lorsqu'un délit est à la fois civil et pénal (coups et blessures) il donne lieu à deux actions:
l'action publique pour l'application de la peine, l'action civile pour la réparation du dommage.
Toutefois, il peut y avoir infraction pénale sans délit civil (par exemple, violation d'un « stop » non
suivie de collision), ou délit civil sans infraction pénale (par exemple, le peintre d'une façade, en
manœuvrant son échelle de façon maladroite, casse une baie vitrée).

41
Intérêts de la division tripartite de l'infraction41.
Cette division obéit à un régime juridique particulier tant à propos des règles de fond que celles
liées à son régime procédurale.
a. Du point de vue de la procédure.
Relativement au jugement, les crimes relèvent de la chambre criminelle près la cour d'appel,
les délits et les contraventions relèvent de la compétence des tribaux de première instance.
Le régime juridique de la mise en œuvre de l'action publique relativement à la prescription est
différent : pour les crimes, le délai de prescription de l'action publique est de 15 ans, 4 ans pour les
délits et un an pour les contrefactions, le tout à compter du jour de la commission de l'infraction.42
b. Du point de vue des règles de fond
- Le régime de la tentative : toute tentative de crime est assimilée au crime consommé (article
114 du C.P.), la tentative du délit n'est punissable qu'en vertu d'une disposition spéciale (art 115
C.P.) et la tentative de contravention n'est jamais punissable (art 116 C.P.)43
- Le régime de la complicité : la complicité en matière de crimes et des délits est punissables,
mais jamais en matière contraventionnelle (art 124 C.P).
-Le régime de la culpabilité : s'agissant des crimes et délits, le ministère public droit prouver
la faute de la personne poursuivie ; alors qu'en matière contraventionnelle, la faute est présumée et
le contrevenant droit prouver l'existence d'un cas de force majeure.
- Le sursis ne bénéficie que pour les infractions qualifiées de délits. Ceci dit, cette classification
tripartite souffre de certaines défaillances. C'est pourquoi elle a été souvent critiquée.
B. Critiques de la distinction
Elles sont nombreuses et plus ou moins dignes de considération :

41
Classification tripartite. Le Code pénal distingue trois types d'infraction : crimes, délits, contraventions. ... L'infraction
que les lois punissent de peines correctionnelles est un délit. L'infraction que les lois punissent d'une peine afflictive ou
infamante est un crime".
42
Article 5 du dahir n° 1.02.255 du 3 octobre 2002 portant promulgation dc la loi n° 22.01 relative à la procédure pénale.
43
Article 114 : « Toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement d'exécution ou par des actes non
équivoques tendant directement à le commettre, si elle n'a été suspendue ou si elle n'a manqué son effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est assimilée au crime consommé et réprimée comme tel. »
Article 115 : « La tentative de délit n'est punissable qu'en vertu d'une disposition spéciale de la loi. »
Article 116 : « La tentative de contravention n'est jamais punissable. »

42
a. L'illogisme : ce n'est pas de la gravité de la peine que doit dépendre la gravite de l'infraction.
Une position logique, dit-on, serait de déterminer d'abord la gravité de l'infraction puis d'en déduire
la peine, alors que le code pénal raisonne à l'envers"
b. Le caractère artificiel : la deuxième critique apportée à cette division tripartite de l'infraction
résulte de son incapacité de séparer nettement les crimes et les délits. Leur caractère artificiel
apparait manifestement lorsque par l'effet des circonstances où il a été commis (circonstances
aggravantes), le délit devient un crime (ex. vol aggravé par le port d'une arme).
En effet, ces critiques et autres, découlent surtout de quelques difficultés d'application que le
principe de classification présente.

43
QUESTIONNAIRES
1- Dans la fonction répressive du droit pénal, D) S'agissant des incriminations, droit pénal connait des
A) Les peines ont un caractère affectif et infamant phénomènes de criminalisation et de décriminalisation.
B)Les peines ont un caractère afflictif et infamant 6- Les branches du droit pénal
C)Les peines ont un caractère répressif et infamant. A) Il s'agit du droit pénal substantiel, du droit pénal processuel
2- Dans la fonction resocialisante du droit pénal, les mesures et du droit pénal général
prises comme sanctions B- Il s'agit du droit pénal substantiel, du droit pénal processuel
A) sont des mesures de reclassement, de réadaptation ou et du droit pénal spécial
d'éducation C- Il s'agit du droit pénal substantiel, du droit pénal processuel
B) sont des mesures de classement, d'adaptation ou et des disciplines criminelles
d'éducation D- Il s'agit du droit pénal général, du droit pénal spécial et du
C) sont des mesures de reclassement, de réadaptation ou de droit pénal international.
rééducation 7- Le droit pénal substantiel:
D) sont des mesures de classement, de réadaptation ou de A) Il comprend le droit pénal processuel et le droit pénal
rééducation général.
3- Le droit pénal est un droit mixte: B) Il comprend le droit pénal général et du droit pénal spécial.
A) Il comprend les éléments de droit public et des éléments C) Il comprend le droit pénal international et le droit
de droit privé international pénal.
B) Il ne comprend aucun élément du droit public et du droit 8- Les disciplines criminelles spécialisées:
privé A)Elles comprennent le droit pénal des mineurs, le droit pénal
C) Il s'agit de défendre les droits des personnes tantôt et les spécial, la criminologie et la criminalistique.
intérêts protégés ne sont autres que ceux de l'État lui-même B)Elles comprennent le droit pénal international, la
tantôt. pénologie, la criminologie et la criminalistique.
D) Il connait des phénomènes de criminalisation et de C)Elles comprennent le droit pénal des mineurs, la pénologie,
décriminalisation. la criminologie et la criminalistique.
4- Le droit pénal est surtout caractérisé par son autonomie: 9- Les procédés scientifiques destinés à constater les
A) Les textes sur lesquels il repose et les sanctions qu'il infractions, à en rechercher les auteurs et à prouver leur
prévoit lui sont propres. culpabilité sont:
B) Les notions auxquelles le droit pénal général a recours sont A) La toxicologie, la médecine légale, la police scientifique
largement indépendantes de celles utilisées en droit public ou et l'anthropométrie
en droit privé. B) La toxicologie, la médecine légale, la police d'assurance et
C) Les éléments du droit privé qu'il comprend lui deviennent l'anthropométrie
propres. C)La toxicologie, la médecine criminelle, la police
D) Les notions auxquelles le droit criminel a recours sont scientifique et l'anthropométrie.
largement indépendantes de celles utilisées en droit public ou 10- La dimension internationale du droit pénal
en droit privé. A) Il s'agit du droit pénal comparé, du droit pénal
5- Le droit pénal est évolutif: international, du droit pénal général
A) S'agissant des incriminations, le droit pénal connait des B)Il s'agit du droit pénal comparé, du droit pénal international,
phénomènes de criminalisation et de pénalisation du droit international pénal
B) S'agissant des peines, le droit pénal connait des C) Il s'agit du droit pénal comparé, du droit pénal
phénomènes de pénalisation et de dépénalisation international, du droit pénal spécial.
C) S'agissant des peines, le droit pénal connait des
phénomènes de dépénalisation et de décriminalisation.
REPONSES AUX QUESTIONNAIRES
1- Dans la fonction répressive du droit pénal : B.
2- Dans la fonction resocialisante du droit pénal, les mesures prises comme sanctions : C.
3- Le droit pénal est un droit mixte : A et C.
4- Le droit pénal est surtout caractérisé par son autonomie : A et D.
5- Le droit pénal est évolutif : B et D.
6- Les branches du droit pénal : C.
7- Le droit pénal substantiel : B. (Il comprend le droit pénal général et du droit pénal spécial).
8- Les disciplines criminelles spécialisées : C.
9- Les procédés scientifiques destinés à constater les infractions, à en rechercher les auteurs et à prouver leur culpabilité
sont : A.
10- La dimension internationale du droit pénal : B.

44
QCM 2.
1- Quand a été créé pour la première fois le code pénal ? c- Elle signifie que lorsque la victime d'un crime ou d'un
a- 20 février 1810 délit commis à l'étranger est française, la loi pénale
b- 20 février 1808 française s'applique sous certaines conditions
c- 5 mai 1804 d- Elle signifie que le juge pénal français est compétent dès
d- 17 avril 1807 lors qu'il est porté atteinte aux intérêts fondamentaux de la
2- Quels sont les principes clés du droit pénal ? France
a- Le principe de légalité criminelle 8- Que prévoit l'article 121-4 du Code pénal ?
b- Le principe de mutabilité criminelle a- Il dispose que la tentative d'un crime est toujours
c- Le principe d'interprétation stricte de la loi pénale punissable
d- Le principe de rétroactivité de la loi pénale plus sévère b- Il dispose que la tentative d'un délit est punissable si la
3- Un crime est-il puni d'une peine d'emprisonnement ? loi le prévoit expressément
a- Oui, d'une durée de 10 ans ou moins c- Il dispose que la tentative est constituée par un
b- Non, il est puni d'une peine de réclusion criminelle commencement d'exécution et une absence de désistement
4- Quel arrêt fait apparaître les exigences de clarté et de volontaire
précision de la loi pénale ? d- Il dispose que la tentative est punissable si la juge le
a- CEDH, 1979, Sunday Times décide
b- Crim., 1830, Bailly 9- Quels sont les éléments constitutifs d'une infraction ?
c- Crim., 1921, Tremintin a- L'élément légal
d- Crim., 1936, Rozoff b- L'élément matériel
5- Une loi pénale de fond plus douce peut-elle rétroagir une c- L'élément moral
fois l'affaire ayant force de chose jugée ? d- L'élément naturel
a- Non, la loi pénale de fond plus douce ne peut rétroagir 10- Quelle est la différence entre une infraction matérielle
que lorsque l'affaire a force relative de chose jugée et une infraction formelle ?
b- Oui, si et seulement si la loi en question a pour objet de a- L'élément matériel est constitué par l'acte pour
supprimer l'incrimination sur laquelle se fonde la décision l'infraction formelle alors que pour l'infraction matérielle
6- De quel concept est issu le principe de territorialité ? l'élément matériel nécessite l'acte le résultat et un lien de
a- De la compétence personnelle causalité entre l'acte et le résultat
b- De la compétence réelle b- La tentative d'une infraction matérielle est punissable
c- De la 'lex loci delicti' alors que la tentative d'une infraction formelle n'est jamais
d- De la loi du lieu du délit. punissable.
7- Que signifie la compétence personnelle active ?
a- Elle signifie qu'une infraction commise sur le territoire c- L'infraction matérielle ne nécessite que l'élément
de la République par un étranger donne compétence au matériel pour être constituée alors que l'infraction
juge pénal français formelle nécessite en plus l'élément moral
b- Elle signifie que lorsque l'auteur d'un crime ou d'un délit
commis à l'étranger par un français la loi pénale française
s'applique selon certaines conditions
QCM 3
1- En droit pénal, l'interprétation par analogie :  3- L'abolition de la peine de mort résulte :
a- Est toujours proscrite ; a- D'une loi du 30 mai 1854
b- Est toujours impossible ; b- Du Code pénal de 1810
c- N'est possible que si elle profite aux intérêts de la c- D'une loi du 9 octobre 1981
personne poursuivie. 4- L'infraction praeterintentionnelle est celle dans
2- En application de la règle non bis idem, un fait laquelle :
matériel unique : a- Le résultat de l'infraction doit avoir été précisément
a- Peut donner lieu à plusieurs déclaration de culpabilité recherché par l'agent
lorsque l'action délictueuse a provoqué des préjudices b- L'agent accomplit volontairement un acte dont le résultat
différents chez plusieurs victimes va au delà de ses prévisions
b- Ne peut jamais donner lieu à plusieurs déclarations de c- Le risque du résultat n'est ni voulu ni même accepté par
culpabilité l'agent
c- Peut toujours donner lieu à plusieurs déclarations de 5- Une infraction est composée de deux éléments. Mais
culpabilité quels sont-ils ?

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a- Un élément objectif et un élément subjectif 13- Un prevenu qui ne comparait pas devant le tribunal
b- Un élément concret et un élément abstrait de police, ou qui ne se fait pas representer le jour et a
c- Un élément matériel et un élément intentionnel l'heure fixee par la citation est juge par ?
6- Quelle juridiction est compétente pour juger les a- Défaut.
délits ? b- Comparution immédiate.
a- La cour d'assises c- Convocation par officier de police Judiciaire.
b-Le tribunal de police 14- La procedure devant le tribunal de police est ? :
c- Le tribunal correctionnel a- Orale
7- Il y a infraction : b- Ecrite
a- Lorsqu'un individu a l'intention de commettre un hold- c- Assise
up mais, prenant conscience de son acte, décide au dernier 15- En cas de defaillance du prevenu, quel mandat peut
moment de l'interrompre être delivre par le tribunal correctionnel ? :
b- Lorsqu'un individu a l'intention de commettre un hold- a- Mandat d'arrêt.
up, mais voit son action interrompue par une tempête subite b- Mandat de comparution.
qui le rend impossible  C- Contrainte par corps.
8- La responsabilité pénale du mineur est toujours 16- Une Cour d'assises statuant en première instance se
subordonnée : compose de :
a- A l'âge du mineur a- 6 jurés et 3 magistrats
b- Au discernement du mineur  b- 9 jurés et 3 magistrats
c- A la nature de l'infraction pénale dont il s'est rendu c- 12 jurés et 3 magistrats
coupable 17- Selon les dispositions de quel article les APJ peuvent
9- Un fonctionnaire de police français qui fait usage de t-ils entendre une personne susceptible de fournir des
son arme à feu : renseignements en enquête de flagrance et sous quelles
a- Est toujours présumé agir en état de légitime défense conditions ?
b- Est nécessairement suspendu de ses fonctions le temps a- Article 62 alinéa 4 du C.P.P en vertu des ordres reçus
de l'enquête d'un O.P.J.
c- Dispose de prérogatives plus limitées qu'un militaire de b- Article 78 alinéa 4 du C.P.P en vertu des ordres reçus
la gendarmerie d'un O.P.J.
10- Quand est entré en vigueur le nouveau Code pénal c- Article 14 alinéa 4 du C.P.P en vertu des ordres reçus
? d'un O.P.J.
a- En 1989 18- Le droit d'accorder la libération conditionnelle
b- En 1994 appartient au :
c- En 1998. a- Juge des libertés et de la détention.
11- Un nouveau fichier, créé par un décret du 4 mai b- Juge de l'application des peines.
2012, a vocation à se substituer aux anciens fichiers c- Procureur de la République.
STIC ( de la police) et JUDEX (de la gendarmerie), il 19- Une loi d'amnistie votée par le Parlement :
s'agit du fichier : a- Eteint l'action civile et l'action publique
a- OSIRIS b- N'éteint que l'action civile
b- EDVIGE c- Eteint l'action publique
c- TAJ 20- Lors d'une garde à vue :
d- PHAROS  Les interrogatoires du suspect font nécessairement l'objet
12- Un président de la République française qui d'un enregistrement audiovisuel
viendrait à se rendre coupable d'une infraction pénale Les interrogatoires du suspect se déroulent impérativement
pendant l'exercice de son mandat : en présence d'un avocat
a- Est toujours irresponsable pénalement Le suspect a toujours, la possibilité de désigner un avocat
b- Peut être renvoyé devant la Haute cour de justice pour de son choix sous réserve de l'existence éventuelle d'un
répondre de ses agissements délictueux conflit d'intérêt.
c- Peut, le cas échéant, être renvoyé devant une juridiction
pénale ordinaire mais seulement au terme de son mandat

QCM 4
🌐QUESTIONNAIRES, Droit pénal 1- Selon la loi du talion,
🚨Les réponses aux questions peuvent être au nombre de une A) «œil pour dent, dent pour œil »
ou plus. B) «œil pour œil, dent pour dent »

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C) «œil pour œil, dent pour œil » 9- Le principe de la légalité comporte en réalité une
D) «œil pour œil, œil pour dent » double règle :
2- Selon le principe «punitir quia peccatum est» A) le principe de la légalité des incriminations et le principe
A) La punition se détache de l'acte couplable de la légalité judiciaire
B) L'acte coupable se rattache à la punition B) le principe de la légalité des crimes et le principe de la
C) L'acte coupable se détache de la punition légalité des peines
D) La punition se rattache à l'acte couplable. C) le principe de la légalité des incriminations et le principe
3- La doctrine de l'école néoclassique énoncée au XIX de la légalité peines
ème siècle par Guizot, Jouffroy, Ortolan se résume dans D) le principe de la légalité des peines et le principe de la
cette phrase: légalité judiciaire.
A) « punir pas plus qu'il n'est juste, pas plus qu'il n'est utile» 10- La source indiscutée du droit pénal
B) «punir pas plus qu'il n'est juste, pas plus qu'il n'est A) Les règlements
inutile» B) Les lois au sens strict
C) « punir pas plus qu'il n'est injuste, pas plus qu'il n'est C) La jurisprudence
utile» D) Les traités et accords internationaux.
D) « punir pas plus qu'il n'est juste, pas moins qu'il n'est
utile»
4- Selon la doctrine de l'école néoclassique, le fondement
de la répression doit être :
A) la responsabilité pénale de l'individu
B) la responsabilité civile de l'individu
C)la responsabilité morale de l'individu
5- Selon l'école positiviste,
A) il existe différents types de criminels reconnaissables à
leurs traits physiques et psychiques
B) il existe différents types de criminels reconnaissables à
leurs traits physiques et physiologiques
C) il existe différents types de criminels reconnaissables à
leurs traits physiques et psychologiques
C) il existe différents types de criminels reconnaissables à
leurs traits physiques et sociologiques.
6- L'idée de resocialisation a pour objectif
A) de classer et de réinsérer le délinquant dans la société
B) de reclasser et de réinsérer le délinquant dans la société
C) de classer et d'insérer le délinquant dans la société
D) de reclasser et d'insérer le délinquant dans la société.
7- Le principe de légalité est la clé de voute du droit
pénal. Ce principe signifie:
A) «Nullum crimen,nulla poena, nullum judicium sine lege»
B) qu'il n'y a «aucun crime, aucune peine sans loi»
C) «Nullum crimen, nulla poena sin lege»
D) qu'il n'y a «aucun crime, aucune loi sans peine»
8- Les raisons qui justifient l'adoption et l'application du
principe de la légalité :
A) Raison idéologique: Donner au droit pénal une origine
judiciaire, c'est éviter que le citoyen n'ait à subir l'arbitraire
du juge et assurer à tous un traitement légal.
B) Raison politique: Dans un État souverain, il
appartient aux pouvoirs de choisir, de décider ce qui est
autorisé de ce qui est interdit, ce qui va se faire à travers
les décisions législatives.
C) Raison politique: Dans un État souverain, il appartient au
peuple de choisir, de décider ce qui est autorisé de ce qui est
interdit, ce qui va se faire à travers les décisions législatives.
D) Raison idéologique: Donner au droit pénal une origine
légale, c'est éviter que le citoyen n'ait à subir l'arbitraire du
juge et assurer à tous un traitement légal.

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