Vous êtes sur la page 1sur 4

La responsabilité

pénale des
2021/2022

personnes
morales
Encadré par Pr. Mohamed Jaouhar

ADAM BOUKOURAYCH
Sujet : la responsabilité pénale des personnes morales
A la lecture des différents sujets qui m’ont été proposés, « la responsabilité pénale des
personnes morales » a particulièrement retenu mon attention. Cette attention, a été
guidée par deux contradictions qui ressortent des termes mêmes du sujet. Le profane
s’imaginant la responsabilité pénale pense peine privative de liberté. Seulement est-il
possible d’enfermer une personne morale derrière les barreaux. Le deuxième
questionnement porte sur le terme « personnes morales » lui-même. En effet le profane
partirait du constat qu’une personne morale a un objet social. Cet objet social est
nécessairement licite, donc ne peut être qualificatif d’une infraction pénale. Une S.A.R.L
ne peut pas avoir pour objet le vol ou l’abus de confiance. Dès lors se pose la question de
savoir si les actes frauduleux d’une société, qui engageraient sa responsabilité pénale,
peuvent être détachés de la personne du dirigeant, personne physique, qui a
matériellement commis l’acte constitutif d’une infraction. En outre, il est de principe que
la qualification d’un élément intentionnel, pour constituer l’infraction pénale est
essentielle pour qu’un tribunal répressif puisse prononcer une condamnation. Or une
personne moral a-telle-une intention distincte de celle de ses dirigeants qui l’a fond vivre,
qui prennent des décisions au travers de ses organes ?
Pour un praticien à l’aube de son expérience comme moi-même, la question de savoir s'il
est opportun de retenir la responsabilité pénale des personnes morales est résolue. La
réponse est de prime abord toute faite. En effet, l'article 127 du code pénal dispose :
« Les personnes morales ne peuvent être condamnées qu'à des peines pécuniaires et aux
peines accessoires prévues sous les numéros 5, 6, 7 de l'article 36, elles peuvent être
soumises aux mesures de suretés de l'article 62 »
Cette question, si elle a fait couler beaucoup d’encre en France, elle fait partie du droit
normatif marocain depuis l’entrée en vigueur du code pénal de 1962. 
Ainsi, l’objet de mon mémoire sera de mettre en exergue cette responsabilité pénale de la
personne morale, mettant évidence que les actes incriminés sont d'abord du fait de
personnes physiques, dirigeantes ou salariés et plus précisément d’analyser la portée de
cette responsabilité .
Dans un deuxième volet, après avoir constaté en pratique que les personnes morales,
dans le monde multilatérale, libérale d’aujourd’hui, agissent sur plusieurs territoires, sous
plusieurs juridictions, et pouvant être soumises à différentes législations pénales et à
différents fors, j’ai relevé que le droit pénal reste la première expression de la
souveraineté étatique d’un Etat sur son territoire. Il y a donc lieu d’analyser le régime
juridique de cette responsabilité qui ne peut être engagée que si deux conditions
cumulatives et essentielles sont réunies ; dès lors, elle encourt de nombreuses
sanctions.
Ainsi, afin de pouvoir engager la responsabilité d’une personne morale, il y a lieu
de relever dans un premier temps un acte commis par un organe ou un
représentant de cette dernière. Dans un second temps le fait délictueux doit
profiter à la personne morale, de ce fait la jurisprudence en la matière considère
que, dès lors que l’infraction est commise dans le cadre de la structure, de
l’organisation et du fonctionnement de la société, elle est commise pour le compte
de la personne morale.
Par ailleurs une fois les deux conditions sine qua none de la responsabilité de la
personne morale sont réunies, il y a lieu de diriger notre attention sur les
différentes sanctions pouvant être encourues par celle-ci. Ainsi on pourrait citer à
titre non exhaustif la dissolution, la confiscation partielle des biens de la personne
morale, ou encore la publication de l’acte de condamnation.
Nonobstant, toute disposition contraire les personnes morales peuvent bénéficier
de cause d’exonération ou à proprement dire de cause d’impunité telles que les
différentes causes d’extinction de l’action publique, la prescription. La personne
morale peut également bénéficier de causes d’irresponsabilité tel que l’acte commis
par un délégataire.
D’autre part il y a lieu de se pencher sur les cas de disparition de personne morale
outre les causes normales de disparition de celle-ci telle que la dissolution ou la
liquidation judiciaire, on parle alors de fusion avec une autre personne morale, ou
encore d’absorption par une autre personne morale.
Ainsi, plusieurs problématiques se posent à nous quand à l’heure d’étudier la
responsabilité pénale des personnes morales, telles que les limites et la portée de
cette responsabilité, les infractions imputables à celles-ci, le régime juridique qui
leurs est applicable, les différentes causes d’impunités pouvant leurs bénéficier et
enfin le sort de la responsabilité pénale des personnes morales sujette à fusion ou
à absorption par une autre personne morale ?

Vous aimerez peut-être aussi